28/09/2012

Aux sources du chaos mondial actuel - 2 - XIII.

 

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Aline de Dieguez

 

AUX SOURCES DU CHAOS MONDIAL ACTUEL

" La chose la plus difficile au monde est de suivre à la trace n'importe quelle idée jusqu'à sa source. " ( Edward Mandell HOUSE )

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2ème Partie

Aux sources du sionisme

Chapitre XIII

XIII - Et les Kazars entrèrent dans l'histoire … 

1 - Un tremblement de terre géopolitique 


2 - Petit rappel démographique


3 - Pourquoi les Juifs se sont détournés de la Palestine entre le IVe et le XXe siècle 


4 - La Palestine avant le sionisme 


5 - Les vagues migratoires successives à partir de la naissance du mouvement sioniste 


6 - Et les Kazars entrèrent dans l'histoire

7 – Comment le Talmud devint le fil d'Ariane qui conduisit au sionisme. 


 

1- Un tremblement de terre géopolitique

Impossible de ne pas voir que la transplantation en plein cœur d'un monde majoritairement arabo-musulman d'une population hétérogène, aussi bien ethniquement que sociologiquement, demeure le pivot autour duquel tourne l'histoire du monde depuis le milieu du XXe siècle.

Unis par un contenu commun des cervelles remplies à ras bords de mythes et de songes élaborés en des temps lointains durant lesquels chaque ethnie se plaçait sous la protection de sa divinité personnelle, des groupes d'immigrants fanatisés issus des quatre coins de la machine ronde, mais se réclamant néanmoins d'ancêtres communs, et soutenus par des Etats aveugles aux conséquences géopolitiques de leurs décisions, se sont déversés en vagues successives sur un territoire déjà abondamment peuplé.

 

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 Arrivée de juifs européens à d'Haifa. 1950

Un tremblement de terre géopolitique d'une intensité telle en est résulté que les répliques qui affectent la politique internationale n'ont plus cessé depuis lors d'ébranler non seulement tous les Etats du bassin de la Méditerranée, mais la quasi-totalité de la planète. En effet, ces humains-là se déclarent eux-mêmes si profondément différents et si allogènes au reste de l'humanité, qu'ils éprouvent un besoin incoercible de ne vivre qu'entre eux et de chasser du territoire qu'ils ont investi les représentants d'autres variétés d'humains lorsqu'ils sont les plus nombreux - et donc, détiennent le pouvoir. Ils refusent vigoureusement toute forme d'assimilation au groupe chez lequel ils se sont installés lorsqu'ils sont minoritaires, tout en exigeant haut et fort de bénéficier des droits universels des sociétés-hôtes.

Comme l'écrit François Fejtö, écrivain juif hongrois, dans son ouvrage Dieu et son Juif : " Ce n'est pas l'antisémitisme qui a crée le Juif. A l'origine se trouve le Juif, peuple élu, prototype des nations nationalistes, expansives, xénophobes, intransigeantes et dont l'orgueil, l'auto-affirmation fervente ont survécu aux désastres de l'Etat et se prolongent à travers les siècles d'exil jusqu'à la résurgence sioniste et à la naissance d'Israël ." (Ed. Grasset 1960, p.32)

Voir - 12 - Petite généalogie du ghetto appelé Israël, 29 juin2012

2 - Petit rappel démographique

La destruction de Jérusalem et de son temple par les légions romaines avait porté un coup très rude à la présence juive en Palestine. La Judée était dépeuplée, mais d'innombrables et prospères communautés juives étaient présentes dans toutes les provinces et les villes de l'empire romain et notamment en son centre, à Rome.

Durant deux millénaires, les communautés juives ont donc prospéré dans la quasi totalité des pays d'Europe occidentale et orientale, ainsi que dans toutes les provinces du bassin de la Méditerranée… sauf en Palestine. La Palestine est le seul endroit de la terre que les Juifs boudaient. Jacques Attali nous en donnera la raison ci-dessous.

En effet, depuis le règne de l'empereur Julien, dit l'Apostat, les Juifs s'étaient détournés de la Palestine et n'avaient plus le moindre désir d'y retourner Cependant, une faible présence juive s'était malgré tout maintenue dans la région depuis l'antiquité. Il semble que cette catégorie, connue sous le nom de Yichouf ancien, ne représente pratiquement plus personne aujourd'hui. Les démographes de l'actuel Etat hébreu n'ont trouvé qu'une seule famille, les Zinati de Pek'in, qui aurait résidé en Palestine sans aucune interruption depuis l'antiquité.

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 Juifs de l'ancien Yichouv, Jérusalem 1895

Jusqu'en 1880, c'est-à-dire jusqu'à la naissance du sionisme, seuls de petits groupes d'étude et de prières, en général sépharades et plutôt pauvres, étaient installés à Tibériade, Safed, Jérusalem ou Hébron et vivaient misérablement de l'argent envoyé par les Juifs de l'étranger. A partir du XVe siècle, quelques communautés exclusivement religieuses composées de groupes expulsés d'Espagne et du Portugal s'étaient également installées en Palestine. Hier comme aujourd'hui, leurs prières étaient censées hâter la venue du Messie et le soutien financier des juifs de la dispersion représentait une sorte de placement commercial dans un système d'échange gagnant gagnant, puisqu'il était prévu que le Messie attendu rétablirait le mythique royaume de David, d'autant plus glorieux qu'il n'a jamais existé que dans l'imagination des rédacteurs de la fiction sacrée. Ce royaume à venir comblerait les Juifs de toutes les richesses de la planète.

3 - Pourquoi les Juifs se sont détournés de la Palestine entre le IVe et le XXe siècle

A partir du moment où, vers le VIIIe siècle, les Etats européens se sont constitués peu à peu en nations régies par la doctrine et la morale du catholicisme, les communautés juives, qui niaient la divinité du Christ, se sont trouvées en situation d'ennemis de l'ordre social né du triomphe de l'Eglise catholique, c'est-à-dire universelle, face à l'étroit particularisme juif.

Mais cette situation de paria social n'avait pas que des inconvénients. Elle produisit des conséquences particulièrement favorables aux Juifs sur le plan économique. En effet, comme je l'ai développé dans le texte précédent les communautés dispersées, unies par un lien religieux puissant et des règles sociales impérieuses, demeuraient en rapports constants avec un centre, dirigé par un exilarque (gaon) dont le lieu de résidence a varié selon l'influence exercée par ce groupe humain dans telle ou telle région du monde. Après avoir été localisé en Babylonie jusqu'à la naissance de l'islam, le centre s'est déplacé en Espagne, puis en Pologne.

Voir - 12 - Petite généalogie du ghetto appelé Israël, 29 juin2012

Devenus d'habiles commerçants dans la prospère province mésopotamienne, leur dispersion, l'unité politique et la solidarité tribale des fidèles du dieu Jahvé leur offrirent d'excellentes opportunités d'échanges de marchandises de pays à pays. Ce commerce d'importation et d'exportation particulièrement lucratif, permit à quelques-uns d'amasser les richesses considérables. L'historien juif de l'antisémitisme, Bernard Lazare, nous apprend qu'avant de diversifier leurs activités, les commerçants jufs s'étaient spécialisés dans la vente d'esclaves . (L'Antisémitisme, chapitre V)

Petit à petit, ils se sont spécialisés dans l'usure et le commerce de l'or. Mais ils n'étaient ni les seuls, ni les premiers à êtres fascinés par le métal jaune. On connaît la cupidité des feneratores romains auxquels la loi des Douze Tables reconnaissait le droit de couper des morceaux de chair sur le corps vivant de l'emprunteur insolvable; les Lombards ont été des usuriers voraces, l'or fut la principale motivation de la conquête de l'Amérique, l'avidité des colons hollandais ou anglais est célèbre et les alchimistes s'épuisaient à essayer de fabriquer de l'or à partir de métaux grossiers. Au Moyen Age, l'or était devenu une véritable divinité...et il l'est resté.

Interdisant le prêt à intérêt et à plus forte raison l'usure, l'Eglise a empêché la formation d'un capitalisme chrétien. Ses interdits n'avaient évidemment aucune prise sur les Juifs qui faisaient commerce de l'argent et qui occupèrent tout naturellement la place laissée vacante par les riches bourgeois chrétiens. Ils se sont donc rendus utiles au développement du commerce et odieux par les abus que leur pouvoir a engendré. C'est ainsi qu'ils sont devenus progressivement les banquiers du monde.

  

 

"Peuple énergique, vivace, d'un orgueil infini, se considérant comme supérieur aux autres nations, le peuple juif voulut être une puissance. Il avait instinctivement le goût de la domination puisque,

Pour exercer cette sorte d'autorité, les Juifs n'eurent pas le choix des moyens. L'or leur donna un pouvoir que toutes les lois politiques et religieuses leur refusaient, et c'était le seul qu'ils pouvaient espérer. Détenteurs de l'or, ils devenaient les maîtres de leurs maîtres, ils les dominaient." (Bernard Lazare, L'antisémitisme)

 

 

Aux causes sociologiques et politico-économiques mises en avant par l'historien du judaïsme, Jacques Attali ajoute des arguments théologico-étymologiques. Dans son ouvrage Les Juifs, le monde et l'argent il analyse longuement les relations étroites entre la religion juive et le commerce à partir de l'étymologie du vocabulaire: "L'argent substitut du sang : on asperge l'autel avec le sang de l'animal sacrifié, acheté avec l'argent de celui qui offre le sacrifice. (p.40, souligné par l'auteur) (…) Le peuple juif fait de la monnaie l'instrument unique et universel d'échange, tout comme il fait de son Dieu l'instrument unique et universel de la transcendance." (p.41) 

Et notre Attali ajoute, en point d'orgue: "La valeur en argent de chaque chose est indissociable de sa valeur éthique." (p.42 )

Il en résulte qu'un lingot d'or est infiniment plus éthique qu'une miche de pain et que la famille Rothschild, M. Jacob Schiff , M. John Pierpont Morgan , M. Paul Warburg et tous leurs acolytes et complices qui sont parvenus à mettre la main sur le système financier américain au moyen de grandes et de petites manœuvres politiciennes et grâce à l'invention de leur monnaie privée - le dollar - sont les humains les plus moraux de la création. La fin justifie les moyens et seule la victoire est jolie. Toujours est-il qu'aujourd'hui, ils sont en mesure de manifester aux yeux du monde entier tout l'éclat de leur éthique en tapissant de lingots d'or les murs de leurs banques et de leurs logis.

La naissance de la Fed (Federal Reserve System) a permis non seulement un enrichissement exponentiel des heureux propriétaires de ces institutions bancaires privées, mais elle témoignait de la sollicitude de Jahvé envers des spécimens particulièrement "pieux" de son "peuple élu". Et M. Attali explique complaisamment que "pour un juif, la pauvreté est intolérable." C'est pourquoi, "pour les Juifs, tirer un intérêt de l'argent n'est pas immoral. (…) L'argent est, comme le bétail, une richesse fertile, et le temps est un espace à valoriser. Pour les chrétiens, au contraire, comme pour Aristote et les Grecs, l'argent - comme le temps - ne produit pas en soi-même de richesse, il est stérile ; aussi faire commerce de l'argent est-il un péché mortel." (p. 120)

Il se délecte à énumérer quelques belles réussites financières: "Peu de gens savent que l'agence Havas et l'agence Reuter au XIXe siècle sont des créations juives, au même titre que la Deutsche Bank, Paribas ou les principales banques d'affaires américaines. Et encore bien d'autres destins fascinants en France, en Allemagne ou en Russie."

Le même ancien conseiller spécial du Président François Mitterrand fournit la clé qui ouvre la porte de ces cavernes d'Ali Baba: "Comme les prêts sont de très courte durée - un an ou moins - et à des taux d'intérêt très élevés, de l'ordre de 50 à 80%, l'accumulation va très vite".

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Le Président François Mitterrand et Jacques Attali

Mais le monde est très méchant, alors notre hagiographe de la haute finance est brusquement saisi par un doute. Il s'inquiète de voir "les Juifs prendre le risque d'être haïs pour services rendus", alors que "les Juifs ont toutes les raisons d'être fiers de cette partie de leur histoire". [1]

D'ailleurs dans la section de son ouvrage consacrée au commerce, notre faux naïf et ancien directeur de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) à la tête de laquelle il a été remercié en raison d'un train de vie pharaonique, ajoute une forte sentence, qui aurait enchanté Alice en son pays des merveilles: "Le commerce n'est pas le résultat d'un calcul de bénéfice, mais la juxtaposition de deux dons équivalents, la simultanéité de deux actes généreux, unilatéraux, où chacun des deux protagonistes est en situation d'égalité."(p.42) (Cette fois, c'est moi qui souligne)

Le marché simoniaque se poursuit de nos jours puisqu'une forte minorité de 20% de juifs ultra orthodoxes passent leur vie à étudier le Talmud et à prier afin d'accélérer l'arrivée d'un Messie pourvoyeur de munificences, tout en étant entretenus par de riches membres de la communauté, notamment américaine, qui ont, comme il se doit et conformément aux principes énoncés par le théoricien du judaïsme financier cité ci-dessus, acquis leur fortune grâce à la "générosité" dont ils font preuve à l'égard de l'humanité dans l'activité bancaire à laquelle ils s'adonnent si brillamment et espèrent un "retour sur investissement" à la hauteur de leur éthique.

Et voilà pourquoi il y eut si peu de candidats durant deux mille ans pour peupler, entretenir et cultiver à la sueur de leur front la terre "promise" par le Dieu Jahvé à son "peuple" bien-aimé, lequel a snobé son cadeau pendant près de deux millénaires, avant de se raviser à la fin du XIXe siècle. Il s'est alors engouffré dans le grand mouvement de colonisation des Etats européens en direction de l'Afrique et de l'Asie.

4 - La Palestine avant le sionisme

Lorsque les populations autochtones de Galiléens honnis, de Cananéens détestés, de Samaritains méprisés et d'autres sous-hommes, tous qualifiés péjorativement d' "arabes", eurent, durant deux mille ans d'un labeur acharné, transformé une Palestine plutôt aride en un jardin florissant et en une serre prospère, le mouvement sioniste des marches de l'Asie s'est souvenu de sa "terre promise".

Il a refusé avec horreur d'aller défricher l'Ouganda ou la Patagonie, comme certains naïfs le lui proposaient. La Thora d'une main et le Talmud de l'autre, il s'est rué sur le lopin qu'il avait sporadiquement et partiellement habité deux millénaires auparavant. Réitérant le vol accompli lors de sa première installation dans une région déjà hautement peuplée et civilisée, il a fait main basse pour la seconde fois sur les propriétés et les richesses des "indigènes" et s'est auto-justifié de ses rapines en brandissant les écrits rédigés in illo tempore par des notables religieux en Babylonie.

 

 

"Lorsque Yahvé ton Dieu t'aura conduit au pays qu'il a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de te donner, aux villes grandes et prospères que tu n'as pas bâties, aux maisons pleines de toutes sortes de biens, maisons que tu n'as pas remplies, aux puits que tu n'as pas creusés, aux vignes et aux oliviers que tu n'as pas plantés. Dt 6:11

"Lorsque Jahvé, ton dieu, t'aura amené dans le pays où tu vas entrer pour en prendre possession et qu'il aura délogé devant toi de nombreuses nations (…) alors, Jahvé ton dieu les aura livrées à ta merci et que tu les livreras à l'anathème (à la destruction) . Tu ne concluras pas d'alliance avec elles, tu n'en auras point pitié ! " (Dt 7:1-2)

"Des villes de ces peuples que Jahvé, ton Dieu, te donne en héritage, tu ne laisseras rien vivre de ce qui a souffle de vie. Détruisez-les jusqu'au dernier… comme Jahvé, ton Dieu, vous l'a ordonné. " (Dt 20.16)

 

 

Voir : VI - Le messianisme biblique à l'assaut de la Palestine 

Les images sont souvent plus plus parlantes qu'un long discours. Quelques documents particulièrement représentatifs datant du temps de la Palestine heureuse suffisent à anéantir l'affirmation cynique des sionistes qui prétendaient que la Palestine était une "terre sans peuple" - donc vide depuis deux mille ans - qui attendait un "peuple sans terre" , lequel aurait réfléchi durant deux mille ans avant de se mettre en route. Ces clichés d'un temps paisible et heureux crèveront le coeur de tous ceux qui sont aujourd'hui sensibles à l'irréparable injustice dont le peuple palestinien est la victime innocente.

 

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Brodeuses palestiniennes, Ramallah 1940 (à gauche) 1920 (à droite)

 

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Classe de fillettes, Palestine, Ramallah, 1890

 

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Classe de fillettes, Palestine, XXIe siècle

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Port de Jaffa, 1914

Tous ces clichés viennent du site incontournable http://www.palestineremembered.com/MissionStatement.htm qui, dans sections "images" en présente des centaines.

5 - Les vagues migratoires successives à partir de la naissance du mouvement sioniste

L'immigration de masse n'a vraiment commencé qu'à partir de 1880 avec la première colonie fondée par les Amants de Sion. Cette fois, il s'agissait de juifs originaires d'Europe de l'Est en majorité, ainsi que de quelques groupes de juifs askhenazes allemands.

En 1885, le nombre de résidents auto-déclarés "juifs" en Palestine était de 24 000.

En 1914 leur nombre se montait à 85 000 personnes sur une population totale de 725 000 habitants: soit 12 % de l'ensemble.

Dès l'origine, l'expropriation des Palestiniens s'est installée quasi naturellement. En effet, de riches banquiers comme les barons Edmond de Rothschild et Maurice de Hirsch ont ouvert largement les vannes financières afin d'acheter des terres à n'importe que prix.

 

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Baron Edmond de Rothschild

 

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Baron Maurice de Hirsch

La "Jewish Colonization Association" fondée dès 1891 est à l'origine des premières colonies juives agricoles et son activité ne fera que croître au fil du temps.

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 FONDS NATIONAL

Il faut reconnaître que les "arabes" de Palestine et des Etats environnants ont manifesté un aveuglement et une passivité révélateurs de ce total manque de sens politique dont continuent de faire preuve tous les dirigeants de la région, notamment ceux de la mal nommée "Autorité palestinienne" qui, de l'Arafat signataire des calamiteux "Accords d'Oslo" à Mahmoud Abbas, l'actuel complaisant collaborateur du Jüdenrat de Cisjordanie, ont conduit les Palestiniens dans un gouffre dont ils auront le plus grand mal à sortir - s'ils en sortent un jour.Les actuels dirigeants du Hamas à Gaza semblent tentés à leur tour par les délices à courte vue de la collaboration. Les héros sont fatigués. [2] Les dirigeants palestiniens pelotonnés sous l'aile de l'occupant seraient bien inspirés de méditer sur le sort de Chaim Rumkowski, le "Président" du ghetto de Lodz, dont Primo Levi raconte l'histoire édifiante dans son ouvrage Les naufragés et les rescapés.

Voir :8 - La zone grise. Israël et la Palestine sous le regard de Primo Levi et de Kafka, 4 juin 2007.

En effet, le sionisme n'a rencontré pratiquement aucune résistance de la part des Palestiniens ni même de l'ensemble des Arabes de la région. Comme l'écrit le chercheur égyptien, Mounir Mahmoud, spécialiste de la presse sioniste au sein du Centre d'études politiques et stratégiques : "Les décisions émotionnelles irréfléchies des Arabes ont contribué à la réussite des projets sionistes en Palestine pendant près de cinquante années, avant même la création de l'entité sioniste, avec le prétendu "Yichouv " qui signifie l'implantation juive en Palestine."

Cette passivité des Palestiniens s'explique par une totale absence de racisme anti-juif. Les Palestiniens n'avaient pas compris qu'ils n'avaient plus en face d'eux des juifs, c'est-à-dire des hommes normaux qui honoraient simplement leur dieu d'une autre manière qu'eux-mêmes et avec lesquels ils avaient cohabité tranquillement jusqu'alors, mais une autre catégorie humaine, composée de colons fanatiques et impérialistes pour lesquels tout "arabe" palestinien était un ennemi à chasser ou à tuer.

C'est pourquoi notre anthropologue égyptien précise que "les Juifs qui vivaient dans les pays musulmans jouissaient d'une vie tranquille et stable, avec une liberté religieuse totale sans persécutions, et étaient investis dans les sociétés islamiques tolérantes pendant des centaines d'années jusqu'à l'époque moderne."[3]

Cette naïveté des Palestiniens trouve son expression dans la Charte de l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine) qui, dans son article 6, prévoie candidement que "les Juifs qui demeuraient en Palestine jusqu'au début de l'invasion sioniste, seront considérés comme Palestiniens".

Les Palestiniens ont été bien mal récompensés de leur générosité. Les sionistes qui ont eu connaissance de cet article ont dû être secoués d'un rire à se décrocher la mâchoire devant une telle ignorance de leur psychologie, de leur projet secret et de leur mentalité messianique de colons.

6 - Et les Kazars entrèrent dans l'histoire

Jahvé s'était installé dans l'exil durant dix-sept siècles et le Dieu local d'une écharpe de terre du bassin oriental de la Méditerranée était devenu une divinité itinérante qui avait pérégriné durant deux millénaires dans le monde entier au gré des déplacements de ses fidèles.

Or, ses fidèles avaient la bougeotte. Tout en le refusant et en le combattant de toutes ses forces, Jahvé avait collé aux talons du Dieu Jésus. Malgré l'inimitié réciproque que les partisans des deux divinités se manifestaient, ses fidèles s'étaient immédiatement installés dans les régions progressivement converties au nouveau Dieu trinitaire. C'est ainsi qu'à la fin du premier millénaire, et alors que le Dieu Jésus régnait en maître sur toute l'Europe occidentale - Jahvé ne l'avait précédé qu'en Espagne - ses fidèles s'étaient attachés aux pas des chrétiens et on les trouvait en France, en Allemagne et jusqu'en Europe centrale, notamment en Bohême et en Pologne.

C'est là que s'était produit l'évènement extraordinaire qui permit au judaïsme de gonfler brusquement sa population, et donc de survivre jusqu'à nos jours en tant que groupe humain spécifique .

En effet, loin de s'épuiser au fur et à mesure qu'il s'éloignait de son camp de base judéen et qu'il expédiait tous azimuts des petits groupes d'éclaireurs, Jahvé avait offert à ses fidèles éberlués la surprise et le cadeau sans prix de découvrir que dans les plaines orientales de l'Europe et jusqu'aux confins de l'Asie vivait une immense population de co-religionnaires dont personne ni en Orient, ni en Occident n'avait entendu parler.

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 L'empire Kazar au moment de sa conversion à la religion du Dieu Jahvé

C'est ainsi que les Kazars judaïsés étaient entrés dans l'histoire. Ils entrèrent dans l'histoire locale par la force des choses, puisqu'ils étaient là. Mais ils ne sont jamais entrés dans la narration officielle car leur existence même contredit le mythe sur lequel se fondent les revendications des colons installés en Palestine. C'est pourquoi la narration mythologique qui tient lieu d'histoire dans l'Etat né en 1947 continue de refuser officiellement leur existence et une filiation dont leurs descendants semblent avoir honte.

7 - Comment le Talmud devint le fil d'Ariane qui conduisit au sionisme

La simple présentation du tableau d'une biographie succincte de tous les Premiers Ministres qui se sont succédés depuis qu'un vote de l'Assemblée générale de l'ONU en date du le 27 novembre 1947 a crucifié les Palestiniens, permet de comprendre au premier coup d'œil pourquoi je dirigerao mes pas en direction des marches de l'Asie plutôt que vers les rives qui auraient semblé plus accueillantes et plus logiques des bords de la Méditerranée, ou vers les paysages verdoyants et cléments de notre Europe occidentale qui ont connu, elles aussi, d'importantes et puissantes implantations juives au cours des siècles.

On sait, en effet, que toutes les grandes vagues migratoires se sont toujours déroulées d'est en ouest. La mythologie judaïque ne s'y est pas trompée, puisque les communautés de nos régions se proclament les descendantes légitimes d'ancêtres "chassés" de la province de Judée par les armées victorieuses de Vespasien et de Titus lors de la deuxième Guerre des Juifs en l'an 70 et qui auraient été "contraints" de se réfugier en direction de l'Occident.

Il est vrai que des groupes ont suivi les conquêtes chrétiennes et musulmanes en direction de l'Ouest européen et méditerranéen, comme je l'ai montré ci-dessus. Mais il s'agit d'une minorité par rapport à l'immense population juive qui résidait déjà en Europe de l'Est et avec laquelle les petits groupes venus de l'ouest ont établi une jonction. Aucun des premiers ministres qui ont dirigé l'Etat créé en 1947 en terre palestiniennene peut exciper de racines méditerranéennes ou occidentales susceptibles de donner une apparence de crédit à cette prétention. Tous, sans exception aucune, sont issus des régions talmudiques de l'Orient européen ou des marches de l'Asie. Il en est de même pour l'immense majorité des immigrants venus s'y installer. Ce fait n'est évidemment pas le fruit du hasard.

Il est hautement significatif et presque comique de voir à quel point cette réalité historique est occultée, quand elle n'est pas farouchement niée par les autorités officielles de l'actuel Etat d'Israël, qui, depuis David Grün, alias Ben Gourion, s'échinent à refuser la vérité historique et à imposer une narration mythologico-théologique de leur passé et de leur présent.

Voir : 20 - David Grün, alias Ben Gourion, et la naissance de l'"Etat juif", 22 mars 2011

 

 

1 - David Ben Gourion (né David Grün) 16 octobre 1886-1er décembre 1973est né à Plonsk en Polognedans une famille sioniste . Son père, professeur d'hébreu, était un membre des Amants de Sion. Il émigre en Palestine britannique en 1906.

2 - Moshé Sharett (né Moshé Shertok), 15 octobre 1894 - 7 juillet 1965) est né à Kherson, dans l'Empire russe, aujourd'hui en Ukraine. Il émigra en Palestine britannique en 1908.

3 - Levi Eshkol( 25 octobre 1895 - 26 février 1969) est né dans un village à proximité de la ville de Kiev , dans l'empire russe, aujourd'hui Ukraine. Il émigre en Palestine ottomane en 1914.

4 - Ygal Allon(né Ygal Païcovitch) 10 octobre 1918- 29 février 1980, est né Kfar Tabor, au pied du Mont Tavor dans l'est de la Basse Galilée d'une famille originaire de Roumaniequi émigre en Palestine en 1901.

5 - Golda Meir ( Golda Meirson, née Golda Mabovitz), 3 mai 1898 -8 décembre 1978, est née à Kiev , au cœur de l'empire russe, aujourd'hui capitale de l'Ukraine. Sa famille émigre aux Etats-Unis en 1903, le couple Meirson arrive en Palestine en 1921.

6 - Yitzhak Rabin(Yitzhak Rubitzov) , 1er mars 1922 - assassiné à Tel Aviv par un colon juif extrémiste le 4 novembre 1995 est né à Jérusalem. Ses parents, Nehemiah et Rosa Rubitzov originaires d'Ukraineémigrèrent d'abord vers les Etats-Unis

7 - Menahem Volfovitz Begin(Mieczyslaw Biegun) , 16 août 1913 -9 mars 1992 . Il est né à Brest-Litovsk, alors ville polonaise à majorité juive, aujourd'hui Biélorussie.Il n'arrive en Palestine qu'en 1942.

8 - Yitzhak Shamir(Yitzhak Jazernicki), 15 octobre 1915( 30 juin 2012, est né à Ruzhany, en Pologne, actuelle Biélorussie. Il émigre en Palestine en 1935.

9 - Shimon Peres(Szymon Perski ) Il est né le 2 août 1923 à Wisniew, Pologne, actuellement Biélorussie. Il émigre en Palestine en 1934.

10 - Benyamin Netanyahou, (nom réel du père: Benzion Mileikowsky) né le 21 octobre 1949 à Tel Aviv, petit-fils d'un rabbin émigré de Lituanieen Palestine en 1920

11 - Ehud Barak (Ehud Brog) , né le 12 février 1942 au kibboutz Mishmar Hasharon, fils d'Israel Brog et d'Esther Godin, immigrés respectivement de Lituanie et de Pologne.

12 - Ariel Sharon (Ariel Scheinermann), né le 26 février 1928 à Kfar Malal en Palestine . Son père Shmouel Scheinerman est originaire de Brest-Litovsk alors en Pologne,actuellement Biélorussie. Sa mère Véra est un médecin originaire de Mohilev en Biélorussie.

13 - Ehud Olmert , né le 30 septembre 1945 à Binyamina en Palestine. Son père Mordechaï - né à Buguruslan en Russie, émigre en Chine en 1919, à Harbin, et arrive en Palestine en 1933

14 - Netanyahou (voir n° 10)

 


Pour comprendre qui sont réellement ces dirigeants originaires de l'Est et imbibés jusqu'à la moelle de messianisme sioniste, il est précieux de jeter un regard sur les circonstances historiques qui ont conduit les communautés juives d'Europe occidentale d'abord, puis orientale, au fil des déplacements et des conversions, à ériger le Talmud
en rempart mental infranchissable derrière lequel elles se sont enfermées à double tour.
 

Le triomphe du talmudisme notamment dans les communautés juives de l'Europe de l'Est largement composées de descendants de Kazars ignorants et frustes, constituait, pour les rabbins et autres notables du judaïsme, une manière d'unifier les esprits, de sauvegarder et de bétonner une identité nationale autonome face à un christianisme qui régnait alors en maître dans l'Europe occidentale tout entière et qui modelait les sociétés des différents Etats. Dans un environnement social et politique chrétiens, les Juifs représentaient un groupe allogène, qui refusait catégoriquement de s'assimiler. Comment l'auraient-ils pu sans renier leur religion?

Mais les conséquences de cet isolement social étaient prévisibles. Les sociétés humaines, tout comme les sociétés animales, sont spontanément hostiles aux intrus et s'emploient à les rejeter avec plus ou moins de brutalité, en fonction du tempérament national et du degré de civilité des autorités politiques, si bien que des persécutions, parfois très violentes, ne manquèrent pas de se produire au fil des siècles dans de nombreux pays. Dans les sociétés intolérantes, comme le furent longtemps les Etats chrétiens, les motifs religieux officiellement brandis cachaient fréquemment, en réalité, des causes financières et économiques. Leurs victimes en voulaient aux prêteurs abusifs ou à aux usuriers, mais une fois déchaînée, la violence populaire ne faisait pas de quartier et s'en prenait également à la foule des besogneux innocents pour la simple raison qu'ils participaient à cette communauté et qu'ils étaient là.

A une situation politique et sociale qui leur fut très défavorable durant les siècles régis par un christianisme triomphant, donc arrogant, qui les tolérait du bout des lèvres, les notables des communautés juives répondirent par le renforcement de l'auto-exclusion, laquelle renforça à son tour l'animosité des sociétés-hôtes. La spirale était enclenchée car toutes les sociétés modelées par la religion aspirent à l'unité des cerveaux.

D'ailleurs l'actuel Etat créé en 1947 en Palestine en est un exemple particulièrement éloquent. Les moyens d'information du monde contemporain et la diffusion des images ne lui permettent plus de se comporter avec la brutalité qui fut celle des sociétés plus anciennes à l'égard des populations autochtones, bien que l'indulgence dont il a été l'objet durant des décennies lui a permis de procéder à des centaines de milliers d'expulsions - la nakba - de raser des milliers de villages, de tuer des milliers d'habitants, d'en emprisonner des centaines de milliers et d'ignorer superbement les recommandations et même les condamnations du Conseil de Sécurité de l'ONU qu'il considère comme des chiffons de papier.

Voir : 7 - Ils ont crucifié Marianne... Les nouveaux exploits de Tartuffe en Palestine, Pâques 2007.

A partir du XIIe siècle environ, le nouveau parti de zélotes bigots, bornés et ignorants, ennemi des sciences profanes qui avaient rayonné du temps de l'Espagne arabe avec Maïmonide et Ibn Gabriol, et qui n'avaient que le Talmud pour tout horizon intellectuel, posa un lourd couvercle sur les cervelles et les enferma avec une férocité incroyable dans l'espace ratatiné de ses ratiocinations.

 

 "Les Juifs (...) persécutèrent leurs coreligionnaires plus âprement, plus durement qu'on ne les avait jamais persécutés. Ceux qu'ils accusaient d'indifférence étaient voués aux pires supplices; les blasphémateurs avaient la langue coupée ; les femmes juives qui avaient des relations avec des chrétiens étaient condamnées à être défigurées : on leur faisait l'ablation du nez. " (Bernard Lazare, L'Antisémitisme)

 

 

Les conséquences intellectuelles, psychologiques et morales de l'enfermement tyrannique des esprits dans le coral du Talmud furent désastreuses pour le monde et pour fidèles de Jahvé. En effet, le Talmud est censé avoir tout prévu et tout décrit. Toute recherche intellectuelle ou scientifique se trouvait ipso facto non seulement délégitimée, mais violemment combattue. Comme seuls les actes extérieurs comptaient, il suffisait de suivre sans états d'âme et à la lettre les règles prescrites. La dictature des talmudistes réussit, certes, à maintenir par la terreur, l'unité du troupeau, mais elle le sépara irrémédiablement de son environnement et développa dans la population un esprit ritualiste, positiviste et pinailleur, ennemi de tout ce qui n'est pas juif, tourné vers les satisfactions matérielles et donc vers la recherche frénétique de la richesse.

On imagine l'effet des ratiocinations de certains des rabbins dont le Talmud a pieusement recueilli les élucubrations sexuelles, immorales et choquantes sur des cervelles uniquement gavées de cette nourriture-là.

Voir dans 12 - Petite généalogie du ghetto appelé Israël, 29 juin2012 , le tableau d'un petit florilège de grossières absurdités .

Une des des victimes les plus célèbres de l'obscurantisme et de la tyrannie des talmudistes hollandais fut le philosophe Baruch Spinoza qui s'était permis de penser par lui-même.

En effet, le 27 juillet 1656, le philosophe fut ostracisé et frappé de l'infamie et de la malédiction du herem, autrement dit, d'une mort sociale et religieuse. Un fanatique juif issu des fidèles de la grande synagogue d'Amsterdam, située sur le quai du Houtgrach, a même tenté de l'assassiner. Blessé, heureusement superficiellement, il a conservé durant de longues années son manteau troué par le poignard afin de garder sous les yeux les preuves des méfaits de tous les fanatismes, y compris et surtout de celui de ses co-religionnaires.

En 1948 David Grün, alias Ben Gourion a tenté de faire lever ce "herem", qui maudit le philosophe, y compris post mortem, mais les rabbins de l'Israel actuel s'y opposèrent. Le philosophe Baruch Spinoza demeure donc, aujourd'hui encore, frappé de pestifération par les rabbins juifs contemporains

Voir : -5 - La théocratie ethnique dans le chaudron de l'histoire, 3 janvier 2011

 

 

Le terme " herem " signifie beaucoup plus qu'une exclusion de la communauté, équivalente à une excommunion dans le christianisme. Il induit la "destruction", l'"anéantissement" du renégat, au point que le philosophe a été réellement frappé d'un coup de poignard.

" Les messieurs du Mahamad vous font savoir qu'ayant eu connaissance depuis quelques temps des mauvaises opinions et de la conduite de Baruch de Spinoza, ils s'efforcèrent par différents moyens et promesses de le détourner de sa mauvaise voie. Ne pouvant porter remède à cela, recevant par contre chaque jour de plus amples informations sur les horribles hérésies qu'il pratiquait et enseignait et sur les actes monstrueux qu'il commettait et ayant de cela de nombreux témoins dignes de foi qui déposèrent et témoignèrent surtout en présence dudit Spinoza qui a été reconnu coupable ; tout cela ayant été examiné en présence de messieurs les Rabbins, les messieurs du Mahamad décidèrent avec l'accord des rabbins que ledit Spinoza serait exclu et retranché de la Nation d'Israël à la suite du herem que nous prononçons maintenant en ces termes:

A l'aide du jugement des saints et des anges, nous excluons, chassons, maudissons et exécrons Baruch de Spinoza avec le consentement de toute la sainte communauté d'Israël en présence de nos saints livres et des 613 commandements qui y sont enfermés.

Nous formulons ce herem comme Josué le formula à l'encontre de Jéricho. Nous le maudissons comme Elie maudit les enfants et avec toutes les malédictions que l'on trouve dans la Torah.

Qu'il soit maudit le jour, qu'il soit maudit la nuit, qu'il soit maudit pendant son sommeil et pendant qu'il veille. Qu'il soit maudit à son entrée et qu'il soit maudit à sa sortie.

Que les fièvres et les purulences les plus malignes infestent son corps. Que son âme soit saisie de la plus vive angoisse au moment où elle quittera son corps, et qu'elle soit égarée dans les ténèbres et le néant.

Que Dieu lui ferme à jamais l'entrée de Sa maison. Veuille l'Eternel ne jamais lui pardonner. Veuille l'Eternel allumer contre cet homme toute Sa colère et déverser sur lui tous les maux mentionnés dans le livre de la Torah.

Que son NOM soit effacé dans ce monde et à tout jamais et qu'il plaise à Dieu de le séparer pour sa ruine de toutes les tribus d'Israël en l'affligeant de toutes les malédictions que contient la Torah.

Et vous qui restez attachés à l'Eternel , votre Dieu, qu'Il vous conserve en vie.

Ce texte a été affiché dans tous les lieux d'Amsterdam où vivaient des juifs et envoyé dans les principales villes d'Europe où il y avait d'importantes communautés juives.

 

 

L'afflux de centaines de milliers de fidèles nés d'une conversion de masse de la population d'un gigantesque territoire de l'Est européen et des marches de l'Asie, dont les ancêtres n'avaient évidemment jamais mis les pieds au Moyen-Orient et qui vivaient sous la poigne de fer de rabbins talmudistes métamorphosa définitivement le judaïsme. Et c'est ce talmudisme-là qui finit par donner naissance au sionisme contemporain.

J'aborderai plus longuement cette question dans le prochain texte.

 

Notes:

[1] Jacques Attali : "Les juifs ont toutes les raisons d'être fiers de cette partie de leur histoire", propos recueillis par Eric Conan http://www.denistouret.fr/ideologues/index.html

[2] Joseph Massad , Hamas et le nouveau/vieux croissant américain http://www.ism-france.org/analyses/Hamas-et-le-nouveau-vieux-croissant-americain-article-17320

[3] Mounir Mahmoud
http://www.wmaker.net/etreinformer/Chercheur-egyptien-les-regimes-arabes-ont-contribue-au-succes-de-la-judaisation-en-Palestine_a3422.html

 

Bibliographie

Professor Abdel-Wahab Elmessiri: 
The function of outsiders : http://weekly.ahram.org.eg/1999/435/op2.htm
The kindness of strangers: http://weekly.ahram.org.eg/1999/436/op2.htm
A chosen community, an exceptional burden : http://weekly.ahram.org.eg/1999/437/op5.htm
A people like any other : http://weekly.ahram.org.eg/1999/438/op5.htm
Learning about Zionism: http://weekly.ahram.org.eg/2000/476/eg6.htm

Mario Liverani, La Bible et l'invention de l'histoire, 2003, trad. Ed. Bayard 2008

Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman,La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l'archéologie, 2001 ,trad. Ed. Bayard 2002

Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, Les rois sacrés de la Bible, trad.Ed.Bayard 2006

Arno J. Mayer, De leurs socs, ils ont forgé des glaives, Histoire critique d'Israël, Fayard 2009

Ernest Renan, Histoire du peuple d'Israël, 5 tomes, Calmann-Lévy 1887

Douglas Reed , La Controverse de Sion

Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard 2008, coll. Champs Flammarion 2010

Avraham Burg, Vaincre Hitler : Pour un judaïsme plus humaniste et universaliste , Fayard 2008

Ralph Schoenman, L'histoire cachée du sionisme, Selio 1988

Israël Shahak, Le Racisme de l'Etat d'Israël, Guy Authier, 1975

Karl Marx, Sur la question juive

SUN TZU, L'art de la guerre

Claude Klein, La démocratie d'Israël,1997

Jacques Attali: Les Juifs, le monde et l'argent, Histoire économique du peuple juif. Fayard, 2002

18 septembre 2012

Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/mariali/chaos...

 

 

*


FILMS

et pourquoi pas ?

Deux mots sur un film qu'on vient de voir :

 

Sept jours à la Havane

 

Sept jours affiche 208_224339.jpg

Comme la plupart d'entre vous doivent le savoir, « Sept jours à La Havane», c’est donc sept chapitres, sept réalisateurs, sept regards, un pour chaque jour de la semaine. Un film construit en cadavre exquis porté par sept talents du cinéma international chargés de dérouler autant de récits. Des récits indépendants qui, mis bout à bout, rassemblés dans une trame commune constituent au final un instantané inédit de La Havane. Au fil des quartiers, des atmosphères, des générations, des classes sociales et des cultures, les réalisateurs entrecroisent leurs sensibilités, leurs parcours et leurs styles pour offrir un véritable portrait contemporain de la mythique capitale cubaine. » (Grand Ecart).

Et, n'en déplaise aux Inrocks, qui ne l'aiment pas, le résultat n'est ni hirsute, ni de bric et de broc, ni fade, mais atteint à une unité, ou si on préfère à une fusion, qui doit bien être un peu due à la vertu particulière du lieu et de ceux qui l'habitent.

Je mentionnerai juste pour mémoire les sept réalisateurs :

Le lundi revient à Benicio del Toro, avec El Yuma, histoire d'un jeune Américain venu faire un stage à l'école de cinéma de La Havane. On l'appelle ainsi, parce que « Yankee » est une injure. Il est pris en charge par un chauffeur de taxi entre deux âges, qui lui fait faire un tour de la ville by night dont il se souviendra.

Le mardi voit l'arrivée d'Emir Kusturica venu recevoir un prix récompensant sa carrière de cinéaste. Ici, il est acteur, fortement imbibé et tracassé par la colère probablement justifiée d'Anita, son épouse restée en Serbie. Il déteste les mondanités, les soupers de gala et le reste. C'est simple, il refuse de quitter le malheureux chauffeur noir qu'on a chargé de veiller sur lui et de le mener sans faute à bon port. Cette Odyssée – ce n'est pas Leopold Blum mais il y a un peu de ça – passe notamment par une cour d'immeuble, où, au milieu des poules et en présence d'un petit cochon, le chauffeur exténué par ses efforts inutiles joue de la trompette comme un dieu. C'est Jam Session, de Pablo Trapero.

Mercredi, Julio Medem suit le parcours de Cecilia, jeune chanteuse noire, qu'un Espagnol, ébloui par son talent, veut emmener à Madrid. Tentation amoureuse plus tentation de la gloire dans la riche Europe. Or, Cecilia vit avec José, un bronze de Riace noir qui a des ennuis dans sa carrière de champion de base-ball. José est portoricain, et veut prendre la mer en bateau gonflable pour passer à Miami, où il croit qu'il renouera avec le succès . Le film s'appelle La Tentación de Cécilia. Cecilia résistera à la tentation espagnole, mais pas à celle de suivre José dans son mirage américain.

Vendredi, Gaspar Noe raconte, dans Ritual, que les parents d'une jeune fille, ayant découvert qu'elle s'est fait séduire par une jeune gringa, bref, qu'elle est lesbienne, la font désenvoûter ou contre-envoûter, comme on voudra.

Samedi, c'est Dulce Amargo de Juan Carlos Tabio et l'histoire de Mirta Gutierrez, psychologue, animatrice d'un show télévisé où elle donne, une fois par semaine, des conseils aux gens pour mieux vivre. Dans la réalité, elle ne vit pas trop bien elle-même, entre son mari qui boit parce qu'il n'a plus d'emploi et sa fille (Cecilia) qui s'apprête à s'expatrier dans un sens ou dans l'autre. Et avec l'embargo qui n'arrange pas les choses, il faut bien qu'elle ait, comme presque tous, une seconde activité pour arriver à nouer les deux bouts. Un gros client lui commande des gâteaux, beaucoup de gâteaux, pour une occasion spéciale. Et voilà que son mari, rendu maladroit par l'alcool et la déprime, lui casse tous ses oeufs. Comment trouver autant d'oeufs d'un coup, à La Havane ? La débrouille et la solidarité entre petites gens y pourvoient. Comme on dit : la suite à l'écran. L'émission de Ménie Grégoire en direct est un petit morceau d'anthologie.

Dimanche enfin, vient une espèce de feu d'artifice tiré par Laurent Cantet : La Fuente, histoire d'une fontaine. Marta est une Havanaise d'un certain âge, qui habite au premier étage d'un immeuble à locataires multiples. Une statuette de la Vierge Marie trône dans son salon, car elle est très pieuse. Ce dimanche matin, elle réveille à grands cris toute la maison : la Vierge lui est apparue en rêve et a exigé une nouvelle robe – jaune – ainsi qu'une fontaine à ses pieds. Et, bien entendu, une grande fête. Aussitôt, tous de s'activer de gré ou de force. On se croirait au siège de Paris raconté par Rabelais. Maçons, peintres, couturière, tous portent, courent, volent, pédalent, s'échinent. Pas assez de place ? Qu'on abatte un mur. Pas d'eau courante ? Qu'on traverse la route et qu'on ramène de l'eau de mer !

La mer, c'est le domaine d'Ochun, mais Ochun et la Sainte Vierge s'entendent plutôt bien, elle ne dira rien. [ Ochun, déesse de la beauté dans la santeria, et première épouse de Chango, qu'on représente justement vêtue de jaune, un miroir à la main. Oui, vous avez compris, c'est l'Aphrodite de par là. Les Cubains, oecuméniques, l'ont assimilée à la Vierge de la Caridad del Cobre, sainte patronne de Cuba. La voilà. ]

Oshun - 2 .jpgComme de bien entendu, la vision de Marta s'accomplit. La Vierge avait dit : « Et une robe jaune aussi pour toi. » On lui en a fait une. L'apothéose, c'est quand une vieille dame noire très distinguée, chante a capella, en concertiste consommée, un très classique Ave Maria de Gounod, puis, sans transition, des chants africains peu susceptibles de déplaire à Ochun, chants et battements de mains que tous reprennent en choeur jusqu'à l'écroulement. L'histoire de Marta, c'est celle de tous les chefs et de tous les fondateurs de religion.

J'ai sauté le jeudi. Je le gardais pour la fin. C'est Diary of a beginner, d'Elia Suleiman, qu'il a réalisé et où il joue son propre rôle.

Quand les Inrocks disent de Sept jours à La Havane : « Une semaine à Cuba et sans inspiration. Deux jours auraient suffi. », ils se plantent le doigt dans l'oeil jusqu'aux cheveux. Quand ils ajoutent que seuls sauvent le « fade ragout » un « rituel vaudou moite et sensuel » et le film de Suleiman, ils se plantent davantage encore. Le vaudou passe assez mal à l'écran et le rituel du film, d'ailleurs, n'est pas du vaudou, c'est de l'exorcisme. Les rites d'exorcisme sont toujours un peu ridicules, qu'ils se déroulent dans une église ou en plein air. Tous font ample consommation d'eau bénite, celui-ci plus que d'autres : tout le monde est dans l'eau. La séquence de Gaspar Noe m'a fait l'effet d'être la plus faible des sept, même s'il réussit à communiquer la passion du coup de foudre entre les deux gamines, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Quant à ce que nos bobos du VIe ou du VIIe (à vue de nez plutôt des Champs) disent de Suleiman, c'est à se demander s'ils n'ont pas visionné le film au soleil, sur la Croisette :

 

 « En résulte un brillant court-métrage d’une quinzaine de minutes, quintessence du cinéma suleimanien où le réalisateur se filme lui-même, impavide voyageur à la démarche lunaire, face à des situations absurdes dont le sens semble lui échapper [c'est à eux qu'il échappe, NdC]. Il voudrait interviewer Castro, mais n’a accès, depuis sa chambre d’hôtel, qu’à ses (interminables) discours télévisés ; alors il attend, observe le triste ballet des touristes et des jolies cubaines photographiées comme des trophées de chasse… “Il ne s’agit pas de juger le régime, mais de poser un regard politique sur un pays, c’est-à-dire un regard conscient. Tout est politique, même filmer la mer vide” ».

.

Les Inrocks n'aiment pas Cuba, ils n'aiment pas Castro, et parce que Suleiman leur a dit que « tout est politique, même filmer la mer vide », ils s'imaginent avoir vu un film critique à l'égard de Cuba. Comme si un artiste de cette envergure pouvait manquer de savoir-vivre au point d'aller donner des leçons à des gens qui ne lui ont rien demandé. C'est Suleiman qu'il s'appelle, pas Kouchner ou BHL.

 

Elia Suleiman - 1 .jpeg

Voici comment le film est décrit dans Première :

« Elia Suleiman arrive à La Havane et flâne dans les rues de la ville en attendant un rendez-vous organisé par l’ambassade de Palestine. Toute communication étant rendue impossible par son ignorance de l’espagnol, sa supposée solidarité politique avec le peuple cubain se heurte bientôt à son ignorance des codes culturels. Peu à peu, alors qu’il pénètre le cœur de la ville et s’imprègne de ses sons et de ses images, ce qu’il pensait n’être qu’une façon de tuer le temps, devient un test pour redéfinir son identité. »

Que signifie « toute communication étant rendue impossible par son ignorance de l'espagnol » ? Il parle anglais, Suleiman, et les Cubains aussi. Kusturica et le jeune Américain du lundi ne savent pas un traître mot d'espagnol non plus. Et alors ? La communication n'est pas impossible pour eux. Elle l'est pour lui. Y compris avec le fonctionnaire de son ambassade. Mais pourquoi ? Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas nouveau dans son oeuvre.

Qui, ayant vu Le temps qu'il reste, n'est pas hanté par les premiers instants du film, où un ami du réalisateur, au volant d'un camion, par une nuit de tempête, dans un pays d'Europe du Nord, lui crie dans son téléphone cellulaire qu'il est perdu, qu'il fait noir comme en enfer, que les éclairs l'aveuglent, que le tonnerre est assourdissant, qu'il pleut, qu'il n'en peut plus et pourquoi ne répond-il pas ? « Eli Eli ! Lamma Sabachtani ! ».

Silence.

Ce que ces critiques paraissent ignorer, c'est que Suleiman ne parle jamais que de la Palestine, ne filme jamais que l'absence de la Palestine. A la rigueur, le silence de Dieu.

Je vous raconte le film que j'ai vu :

Elia Suleiman arpente les couloirs d'un luxueux hôtel, celui où les Cubains logent leurs hôtes de marque et qui sert de décor à plusieurs des autres films, leur donnant ainsi une sorte d'unité de lieu. Dans ces couloirs, il croise des gens : une femme de chambre noire qui passe un aspirateur, un maître d'hôtel, etc. Aucun ne lui parle ni ne lui adresse le moindre signe car aucun ne le voit. Ce n'est pas Elia Suleiman qui est là, vêtu en touriste et le chapeau de paille sur la tête, c'est la Palestine. Et la Palestine n'existe pas. Comment les gens pourraient-ils la voir ? A plus forte raison lui parler ! Il sort et, apparemment sans but, se rend à son ambassade. Belle villa en bord de mer, élégante, sereine, presque luxueuse elle aussi, avec son buste d'Arafat en marbre dans le hall d'entrée, et la clim, c'est sûr. Quelqu'un - un fonctionnaire ? l'ambassadeur ? - lui annonce que le commandant Fidel Castro est en train de prononcer un discours à l'Université de la Havane et le recevra dès qu'il aura fini. Suleiman l'entend mais ne répond pas, et l'ambassadeur, si c'est lui, n'a pas l'air de s'en formaliser. On dirait qu'il a parlé de derrière une vitre épaisse. Suleiman arpente maintenant les pièces de cette ambassade d'un pays qui n'existe pas, une des seules qu'il ait au monde sans doute. On a même allumé pour lui un téléviseur, où il peut suivre le discours en train de se dérouler. La voix qui en sort est celle d'un très vieil homme, cassée. La rhétorique est toujours la même, les gestes toujours énergiques, les visages attentifs, les applaudissements nourris, mais où cela se passe-t-il ? Sur quelle planète ? Suleiman sort sur le pas de la porte, d'où il domine la route. Une voiture (vintage, années 50) s'arrête pile, en panne. Le chauffeur en sort, soulève son capot et commence à trifouiller. Ses passagers, une jeune femme et un homme, sans s'émouvoir, se mettent, elle à prendre des poses à la manière des magazines hollywoodiens (années 50 aussi), lui, à la mitrailler de son Nikon en sautoir : sur le toit, contre une portière, un pied dans le coffre. Le chauffeur claque son capot et repart, tout le monde rejoint sa place en courant. Routine. Suleiman a peut-être souri, comme un qui comprend les petites misères d'un pays sous embargo. La Palestine, elle, reste impavide. On ne voit que son dos. Une autre voiture arrive en sens inverse et tombe en panne à son tour. Le chauffeur s'encourt armé d'un petit bidon. Panne d'essence. Routine on vous dit. Suleiman traverse la route et gagne le bord de mer. Une femme, sur un rocher, a l'air d'attendre. Suleiman est à quelques pas. Elle ne le voit pas. Il ne la regarde pas. Comme elle, il regarde la mer vide. D'où sort, au bout d'un très long temps, un plongeur – combinaison, palmes,tuba. La femme et lui s'enlacent et s'en vont. Suleiman n'a pas bougé. Ce genre de « bateaux qui se croisent dans la nuit » se répète plusieurs fois. A la fin de la journée, Suleiman repart en taxi pour l'aéroport, comme il en était venu. « Sans avoir vu Castro », disent les critiques. On n'en sait rien. Qu'importe ? Ce n'est pas le sujet du film. La Palestine est sortie de son néant pour venir à Cuba. Elle y rentre. Il ne s'est rien passé, car même les Cubains ne peuvent pas voir les fantômes et même Castro ne peut pas les matérialiser. Elle laisse derrière elle ce seul morceau de son territoire qui ne soit pas souillé par les bombes, les offenses et les humiliations : son ambassade, où vaquent des gens qui ont l'air de poissons dans un bocal, autour d'un buste d'Arafat en marbre.

Le jour du Shock & Awe sur l'Irak, un représentant de l'Algérie dont je n'ai pas retenu le nom est monté à la tribune des Nations Unies et, au lieu d'un discours inutile, il a récité, en français, Le loup et l'agneau. Il y fallait un certain courage et pas mal de désespoir. Ce Jeudi à La Havane est une parabole semblable, dont même le titre est politique en effet : « Journal d'une débutante »... parmi les nations souveraines, et ce n'est sûrement pas pour rien qu'il est en anglais, quand tous les autres sont en espagnol. Ce septième d'un film international et collectif est une épure, une fable de La Fontaine, Le loup et l'agneau. Admirable Elia Suleiman.

Carte d'identité du film, de la part des producteurs :


http://www.7joursalahavane.fr/


Catherine


*

 

 Mis en ligne par Théroigne, le 28 septembre 2012.  

 

 

Afin que nul n'oublie

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Quatre heures à Chatila

 

Jean Genet

 

Beyrouth, Septembre 1982. La guerre civile fait rage au Liban, ourdie, provoquée et attisée par l'impérialisme occidental et son bras armé : Israël. Les forces israéliennes, qui viennent d'envahir le Liban, occupent Beyrouth et dominent militairement les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et de Chatila, qu'elles encerclent. Elles contrôlent aussi, bien entendu, tous les accès à la ville. – Du 16 au 18 septembre, l'horreur s'abat sur les deux camps palestiniens : pendant plus de quarante heures, trois mille cinq cents malheureux, enfermés dans ces souricières seront massacrés avec une sauvagerie innommable par « des phalangistes chrétiens libanais » (une des factions en présence). – Sous quel prétexte ? L'assassinat de leur chef, Bechir Gemayel, qu'on croit avoir été près de s'allier avec Israël. Un Syrien pro-palestinien en sera accusé. Sans preuves. D'aucuns accuseront les Israéliens d'avoir eux-mêmes assassiné ou fait assassiner leur allié potentiel, pour avoir une « bonne raison » de punir les fautifs indirects qu'ils désignent (les réfugiés sous barbelés). Certes, on ne prête qu'aux riches, et il y aura d'autant moins de preuves de l'intervention d'Ariel Sharon et de Tsahal qu'on se gardera bien d'en chercher. – Ce qui est sûr, c'est que les assassins avaient été armés par les Israéliens, que les Israéliens les ont fait entrer dans les camps dont ils empêchaient les Palestiniens de sortir, et qu'au mieux (au moins pire), ils ont assisté aux quarante heures de tuerie sans intervenir. Qu'importe qu'ils aient obtenu ce qu'ils voulaient sans avoir eu à salir leurs beaux costumes ? Qu'ils en soient à 100% responsables ne fait de doute pour personne doté d'un minimum de conscience. D'autant que le massacre de Gaza, de décembre 2008, sera la répétition exacte, par la voie des airs, de ceux de Sabra et de Chatila.

 

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« A Chatila, à Sabra, des non-juifs ont massacré des non-juifs, en quoi cela nous concerne-t-il ? » - Menahem Begin (à la Knesset)

 

En ce mois de septembre 1982, Jean Genet accompagne à Beyrouth Layla Shahid, devenue présidente de l’Union des étudiants Palestiniens. Le 16, ont lieu les massacres de Sabra et Chatila par les milices libanaises, avec l’active complicité de l’armée israélienne qui vient d’envahir et d’occuper le Liban . Le 19 septembre, Genet est le premier Européen à pouvoir pénétrer dans le camp de Chatila. Dans les mois qui suivent, il écrit « Quatre heures à Chatila », publié en janvier 1983 dans La Revue d’études palestiniennes.

Ce texte magnifique, réquisitoire implacable contre les responsables de cet acte de barbarie, ne commence pas par évoquer l’horreur du charnier. Il commence par le souvenir des six mois passés dans les camps palestiniens avec les feddayin, dix ans avant le massacre de Sabra et Chatila.

 

 

*


Personne, ni rien, aucune technique du récit, ne dira ce que furent les six mois passés par les feddayin dans les montagnes de Jerash et d’Ajloun en Jordanie, ni surtout leurs premières semaines. Donner un compte rendu des événements, établir la chronologie, les réussites et les erreurs de l’OLP, d’autres l’ont fait. L’air du temps, la couleur du ciel, de la terre et des arbres, on pourra les dire, mais jamais faire sentir la légère ébriété, la démarche au dessus de la poussière, l’éclat des yeux, la transparence des rapports non seulement entre feddayin, mais entre eux et les chefs. Tous, tous, sous les arbres étaient frémissants, rieurs, émerveillés par une vie si nouvelle pour tous, et dans ces frémissements quelque chose d’étrangement fixe, aux aguets, protégé, réservé comme quelqu’un qui prie sans rien dire. Tout était à tous. Chacun en lui-même était seul. Et peut-être non. En somme souriants et hagards. La région jordanienne où ils s’étaient repliés, selon un choix politique, était un périmètre allant de la frontière syrienne à Salt, pour la longueur, délimitée par le Jourdain et par la route de Jerash à Irbid. Cette grande longueur était d’environ soixante kilomètres, sa profondeur vingt d’une région très montagneuse couverte de chênes verts, de petits villages jordaniens et d’une culture assez maigre. Sous les bois et sous les tentes camouflées les feddayin avaient disposé des unités des unités de combattants et des armes légères et semi-lourdes. Une fois sur place, l’artillerie, dirigée surtout contre d’éventuelles opérations jordaniennes, les jeunes soldats entretenaient les armes, les démontaient pour les nettoyer, les graisser, et les remontaient à toute vitesse. Quelques-uns réussissaient l’exploit de démonter et de remonter les armes les yeux bandés afin de pouvoir le réussir la nuit. Entre chaque soldat et son arme s’était établi un rapport amoureux et magique.

 

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Comme les feddayin avaient quitté depuis peu l’adolescence, le fusil en tant qu’arme était le signe de la virilité triomphante, et apportait la certitude d’être. L’agressivité disparaissait : le sourire montrait les dents. 


Pour le reste du temps, les feddayin buvaient du thé, critiquaient leurs chefs et les gens riches, palestiniens et autres, insultaient Israël, mais parlaient surtout de la révolution, de celle qu’ils menaient et de celle qu’ils allaient entreprendre. 
Pour moi, qu’il soit placé dans le titre, dans le corps d’un article, sur un tract, le mot « Palestiniens » évoque immédiatement des feddayin dans un lieu précis - la Jordanie - et à une époque que l’on peut dater facilement : octobre, novembre, décembre 70, janvier, février, mars, avril 1971. C’est à ce moment-là et c’est là que je connus la Révolution palestinienne. L’extraordinaire évidence de ce qui avait lieu, la force de ce bonheur d’être se nomme aussi la beauté. 


Il se passa dix ans et je ne sus rien d’eux, sauf que les feddayin étaient au Liban. La presse européenne parlait du peuple palestinien avec désinvolture, dédain même. Et soudain, Beyrouth-Ouest.

 

***


Une photographie a deux dimensions, l’écran du téléviseur aussi, ni l’un ni l’autre ne peuvent être parcourus. D’un mur à l’autre d’une rue, arqués ou arc-boutés, les pieds poussant un mur et la tête s’appuyant à l’autre, les cadavres, noirs et gonflés, que je devais enjamber étaient tous palestiniens et libanais. Pour moi comme pour ce qui restait de la population, la circulation à Chatila et à Sabra ressembla à un jeu de saute-mouton. Un enfant mort peut quelquefois bloquer les rues, elles sont si étroites, presque minces et les morts si nombreux. Leur odeur est sans doute familière aux vieillards : elle ne m’incommodait pas. Mais que de mouches. Si je soulevais le mouchoir ou le journal arabe posé sur une tête, je les dérangeais. Rendues furieuses par mon geste, elles venaient en essaim sur le dos de ma main et essayaient de s’y nourrir. Le premier cadavre que je vis était celui d’un homme de cinquante ou soixante ans. Il aurait eu une couronne de cheveux blancs si une blessure (un coup de hache, il m’a semblé) n’avait ouvert le crâne. Une partie de la cervelle noircie était à terre, à côté de la tête. Tout le corps était couché sur une mare de sang, noir et coagulé. La ceinture n’était pas bouclée, le pantalon tenait par un seul bouton. Les pieds et les jambes du mort étaient nus, noirs, violets et mauves : peut-être avait-il été surpris la nuit ou à l’aurore ? Il se sauvait ? Il était couché dans une petite ruelle à droite immédiatement de cette entrée du camp de Chatila qui est en face de l’Ambassade du Koweït. Le massacre de Chatila se fit-il dans les murmures ou dans un silence total, si les Israéliens, soldats et officiers, prétendent n’avoir rien entendu, ne s’être doutés de rien alors qu’ils occupaient ce bâtiment, depuis le mercredi après-midi ? 


La photographie ne saisit pas les mouches ni l’odeur blanche et épaisse de la mort. Elle ne dit pas non plus les sauts qu’il faut faire quand on va d’un cadavre à l’autre. 


Si l’on regarde attentivement un mort, il se passe un phénomène curieux : l’absence de vie dans ce corps équivaut à une absence totale du corps ou plutôt à son recul ininterrompu. Même si on s’en approche, croit-on, on ne le touchera jamais. Cela si on le contemple. Mais un geste fait en sa direction, qu’on se baisse près de lui, qu’on déplace un bras, un doigt, il est soudain très présent et presque amical. 


L’amour et la mort. Ces deux termes s’associent très vite quand l’un est écrit. Il m’a fallu aller à Chatila pour percevoir l’obscénité de l’amour et l’obscénité de la mort. Les corps, dans les deux cas, n’ont plus rien à cacher : postures, contorsions, gestes, signes, silences mêmes appartiennent à un monde et à l’autre. Le corps d’un homme de trente à trente-cinq ans était couché sur le ventre. Comme si tout le corps n’était qu’une vessie en forme d’homme, il avait gonflé sous le soleil et par la chimie de décomposition jusqu’à tendre le pantalon qui risquait d’éclater aux fesses et aux cuisses. La seule partie du visage que je pus voir était violette et noire. Un peu plus haut que le genou, la cuisse repliée montrait une plaie, sous l’étoffe déchirée. Origine de la plaie : une baïonnette, un couteau, un poignard ? Des mouches sur la plaie et autour d’elle. La tête plus grosse qu’une pastèque - une pastèque noire. Je demandai son nom, il était musulman. 
  

- Qui est-ce ? 
  

- Palestinien, me répondit en français un homme d’une quarantaine d’années. Voyez ce qu’ils ont fait.

Il tira sur la couverture qui couvrait les pieds et une partie des jambes. Les mollets étaient nus, noirs et gonflés. Les pieds, chaussés de brodequins noirs, non lacés, et les chevilles des deux pieds étaient serrées, et très fortement, par le nœud d’une corde solide - sa solidité était visible - d’environ trois mètres de long, que je disposai afin que madame S. (américaine) puisse photographier avec précision. Je demandai à l’homme de quarante ans si je pouvais voir le visage. 
  

- Si vous voulez, mais voyez-le vous-même.

- Vous voulez m’aider à tourner sa tête ? 
  

- Non. 
  

- L’a-t-on tiré à travers les rues avec cette corde ? 
  

- Je ne sais pas, monsieur. 
  

- Qui l’a lié ? 
  

- Je ne sais pas, monsieur. 
  

- Les gens du commandant Haddad ? 
  

- Je ne sais pas. 
  

- Les Israéliens ? 
  

- Je ne sais pas. 
  

- Vous le connaissiez ? 
  

- Oui. 
  

- Vous l’avez vu mourir ? 
  

- Oui. 
  

- Qui l’a tué ? 
  

- Je ne sais pas.


Il s’éloigna du mort et de moi assez vite. De loin il me regarda et il disparut dans une ruelle de traverse. 


Quelle ruelle prendre maintenant ? J’étais tiraillé par des hommes de cinquante ans, par des jeunes gens de vingt, par deux vieilles femmes arabes, et j'avais l'impression d'être dans une rose des vents, dont les rayons contiendraient des centaines de morts.

Je note ceci maintenant, sans bien savoir pourquoi en ce point de mon récit : « Les Français ont l’habitude d’employer cette expression fade "le sale boulot", eh bien, comme l’armée israélienne a commandé le "sale boulot" aux Kataëb, ou aux Haddadistes, les travaillistes ont fait accomplir le "sale boulot" par le Likoud, Begin, Sharon, Shamir. » Je viens de citer R., journaliste palestinien, encore à Beyrouth, le dimanche 19 septembre. 


Au milieu, auprès d’elles, de toutes les victimes torturées, mon esprit ne peut se défaire de cette « vision invisible » : le tortionnaire comment était-il ? Qui était- il ? Je le vois et je ne le vois pas. Il me crève les yeux et il n’aura jamais d’autre forme que celle que dessinent les poses, postures, gestes grotesques des morts travaillés au soleil par des nuées de mouches. 


S’ils sont partis si vite (les Italiens, arrivés en bateau avec deux jours de retard, s’enfuirent avec des avions Herculès !), les marines américains, les paras français, les bersaglieri italiens qui formaient une force de séparation au Liban, un jour ou trente-six heures avant leur départ officiel, comme s’ils se sauvaient, et la veille de l’assassinat de Béchir Gemayel, les Palestiniens ont-ils vraiment tort de se demander si Américains, Français, Italiens n’avaient pas été prévenus qu’il faille déguerpir à toutes pompes pour ne pas paraître mêlés à l’explosion de la maison des Kataëb ? 


C’est qu’ils sont partis bien vite et bien tôt. Israël se vante et vante son efficacité au combat, la préparation de ses engagements, son habileté à mettre à profit les circonstances, à faire naître ces circonstances. Voyons : l’OLP quitte Beyrouth en gloire, sur un navire grec, avec une escorte navale. Béchir, en se cachant comme il peut, rend visite à Begin en Israël. L’intervention des trois armes (américaine, française, italienne) cesse le lundi. Mardi Béchir est assassiné. Tsahal entre à Beyrouth-Ouest le mercredi matin. Comme s’ils venaient du port, les soldats israéliens montaient vers Beyrouth le matin de l’enterrement de Béchir. Du huitième étage de ma maison, avec une jumelle, je les vis arriver en file indienne : une seule file. Je m’étonnais que rien d’autre ne se passe car un bon fusil à lunette aurait dû les descendre tous. Leur férocité les précédait. 


Et les chars derrière eux. Puis les jeeps. 


Fatigués par une si longue et matinale marche, ils s’arrêtèrent près de l’ambassade de France. Laissant les tanks avancer devant eux, entrant carrément dans le Hamra. Les soldats, de dix mètres en dix mètres, s’assirent sur le trottoir, le fusil pointé devant eux, le dos appuyé au mur de l’ambassade. Le torse assez, grand, ils me semblaient des boas qui auraient eu deux jambes allongées devant eux. 


« Israël s’était engagé devant le représentant américain, Habib, à ne pas mettre les pieds à Beyrouth-Ouest et surtout à respecter les populations civiles des camps palestiniens. Arafat a encore la lettre par laquelle Reagan lui fait la même promesse. Habib aurait promis à Arafat la libération de neuf mille prisonniers. « Israël. Jeudi les massacres de Chatila et Sabra commencent. Le "bain sang" qu’Israël prétendait éviter en apportant l’ordre dans les camps !... » me dit un écrivain libanais. 


« Il sera très facile à Israël de se dégager de toutes les accusations. Des journalistes dans tous les journaux européens s’emploient déjà à les innocenter : aucun ne dira que pendant les nuits de jeudi à vendredi et vendredi à samedi on parla hébreu à Chatila. » C’est ce que me dit un autre Libanais. 


La femme palestinienne - car je ne pouvais pas sortir de Chatila sans aller d’un cadavre à l’autre et ce jeu de l’oie aboutirait fatalement à ce prodige : Chatila et Sabra rasés avec batailles de l’Immobilier afin de reconstruire sur ce cimetière très plat - la femme palestinienne était probablement âgée car elle avait des cheveux gris. Elle était étendue sur le dos, déposée ou laissée là sur des moellons, des briques, des barres de fer tordues, sans confort. D’abord j’ai été étonné par une étrange torsade de corde et d’étoffe qui allait d’un poignet à l’autre, tenant ainsi les deux bras écartés horizontaux, comme crucifiés. Le visage noir et gonflé tourné vers le ciel, montrait une bouche ouverte, noire de mouches, avec des dents qui me semblèrent très blanches, visage qui paraissait, sans qu’un muscle ne bougeât, soit grimacer soit sourire ou hurler d’un hurlement silencieux et ininterrompu. Ses bas étaient en laine noire, la robe à fleurs roses et grises, légèrement retroussée ou trop courte, je ne sais pas, laissait voir le haut des mollets noirs et gonflés, toujours avec de délicates teintes mauves auxquelles répondaient un mauve et un violet semblable aux joues. Etaient-ce des ecchymoses ou le naturel effet du pourrissement au soleil ? 
  

- Est-ce qu’on l’a frappée à coups de crosse ? 
  

- Regardez, monsieur, regardez ses mains.


Je n’avais pas remarqué. Les doigts des deux mains étaient en éventail et les dix doigts étaient coupés comme avec une cisaille de jardinier. Des soldats, en riant comme des gosses et en chantant joyeusement, s’étaient probablement amusés en découvrant cette cisaille et en l’utilisant. 
  

- Regardez, monsieur.


Les bouts des doigts, les phalangettes, avec l’ongle, étaient dans la poussière. Le jeune homme qui me montrait, avec naturel, sans aucune emphase, le supplice des morts, remit tranquillement une étole sui le visage et sur les mains de la femme palestinienne, et un carton rugueux sur ses jambes. Je ne distinguai plus qu’un amas d’étoffe rose et gris, survolé de mouches.

Trois jeunes gens m’entraînent dans une ruelle. 
  

- Entrez, monsieur, nous on vous attend dehors.


La première pièce était ce qui restait d’une maison de deux étages. Pièce assez calme, accueillante même, un essai de bonheur, peut-être un bonheur réussi avait été fait avec des restes, avec ce qui survit d’une mousse dans un pan de mur détruit, avec ce que je crus d’abord être trois fauteuils, en fait trois sièges d’une voiture (peut-être d’une mercédès au rebut), un canapé avec des coussins taillés dans une étoffe à fleurs de couleurs criardes et de dessins stylisés, un petit poste de radio silencieux, deux candélabres éteints. Pièce assez calme, même avec le tapis de douilles... Une porte battit comme s’il y avait un courant d’air. J’avançais sur les douilles et je poussai la porte qui s’ouvrait dans le sens de l’autre pièce, mais il me fallut forcer : le talon d’un soulier à tige l’empêchait de me laisser le passage, talon d’un cadavre couché sur le dos, près de deux autres cadavres d’hommes couchés sur le ventre, et reposant tous sur un autre tapis de douilles de cuivre. Je faillis plusieurs fois tomber à cause d’elles. 


Au fond de cette pièce, une autre porte était ouverte, sans serrure, sans loquet. J’enjambai les morts comme on franchit des gouffres. La pièce contenait, entassés sur un seul lit, quatre cadavres d’hommes, l’un sur l’autre, comme si chacun d’eux avait eu la précaution de protéger celui qui était sous lui ou qu’ils aient été saisis par un rut érotique en décomposition. Cet amas de boucliers sentait fort, il ne sentait pas mauvais. L’odeur et les mouches avaient, me semblait-il, l’habitude de moi. Je ne dérangeais plus rien de ces ruines et de ce calme.

- Dans la nuit de jeudi à vendredi, durant celles de vendredi à samedi et samedi à dimanche, personne ne les a veillés, pensai-je.


Et pourtant il me semblait que quelqu’un était passé avant moi près de ces morts et après leur mort. Les trois jeunes gens m’attendaient assez loin de la maison, un mouchoir sur les narines. 


C’est alors, en sortant de la maison, que j’eus comme un accès de soudaine et légère folie qui me fit presque sourire. Je me dis qu’on n’aurait jamais assez de planches ni de menuisiers pour faire des cercueils. Et puis, pourquoi des cercueils ? Les morts et les mortes étaient tous musulmans qu’on coud dans des linceuls. Quels métrages il faudrait pour ensevelir tant de morts ? Et combien de prières. Ce qui manquait en ce lieu, je m’en rendis compte, c’était la scansion des prières. 
  

- Venez, monsieur, venez vite.


Il est temps d’écrire que cette soudaine et très momentanée folie qui me fit compter des mètres de tissu blanc donna à ma démarche une vivacité presque allègre, et qu’elle fut peut-être causée par la réflexion, entendue la veille, d’une amie palestinienne. 
  

- J’attendais qu’on m’apporte mes clés (quelles clés : de sa voiture, de sa maison, je ne sais plus que le mot clés), un vieil homme est passé en courant. 
  

- Où vas-tu ? 
 

- Chercher de l’aide. Je suis le fossoyeur. Ils ont bombardé le cimetière. Tous les os des morts sont à l’air. Il faut m’aider à ramasser les os.


Cette amie est, je crois, chrétienne. Elle me dit encore : « Quand la bombe à vide - dite à implosion - a tué deux cent cinquante personnes, nous n’avions qu’une seule caisse. Les hommes ont creusé une fosse commune dans le cimetière de l’église orthodoxe. On remplissait la caisse et on allait la vider. On a fait le va-et-vient sous les bombes, en dégageant les corps et les membres comme on pouvait. »

Depuis trois mois les mains avaient une double fonction : le jour, saisir et toucher, la nuit, voir. Les coupures d’électricité obligeaient à cette éducation d’aveugles, comme à l’escalade, bi ou triquotidienne de la falaise de marbre blanc, les huit étages de l’escalier. On avait dû remplir d’eau tous les récipients de la maison Le téléphone fut coupé quand entrèrent à Beyrouth-Ouest, les soldats israéliens et avec eux les inscriptions hébraïques. Les routes le furent aussi autour de Beyrouth. Les chars Merkeba toujours en mouvement indiquaient qu’ils surveillaient toute la ville et en même temps on devinait leurs occupants effrayés que les chais ne deviennent une cible fixe. Certainement ils redoutaient l’activité de morabitounes et celle des feddayin qui avaient pu rester dans les secteurs de Beyrouth Ouest. 


Le lendemain de l’entrée de l’armée israélienne nous étions prisonniers, or il m’a semblé que les envahisseurs étaient moins craints que méprisés ils causaient moins, d’effroi que de dégoût. Aucun soldat ne riait ni ne souriait. Le temps ici n’était certainement pas aux jets de riz ni de fleurs. 


Depuis que les routes étaient coupées, le téléphone silencieux, privé de communication avec le reste du monde, pour la première fois de ma vie je me sentis devenir palestinien et haïr Israël. 


A la Cité sportive, près de la route Beyrouth-Damas, stade déjà presque détruit par les pilonnages des avions, les Libanais livrent aux officiers israéliens des amas d’armes, paraît-il, toutes détériorées volontairement. 


Dans l’appartement que j’occupe, chacun a son poste de radio. On écoute Radio-Kataëb, Radio-Morabitounes, Radio-Amman, Radio-Jérusalem (en français), Radio-Liban. On fait sans doute la même chose dans chaque appartement.

« Nous sommes reliés à Israël par de nombreux courants qui nous apportent des bombes, des chars, des soldats, des fruits, des légumes ; ils emportent en Palestine nos soldats, nos enfants... en un va-et-vient continu qui ne cesse plus, comme, disent-ils, nous sommes reliés à eux depuis Abraham, dans sa descendance, dans sa langue, dans la même origine... » (un feddaï palestinien). « Bref, ajoute-t-il, ils nous envahissent, ils nous gavent, ils nous étouffent et voudraient nous embrasser. Ils disent qu’ils sont nos cousins. Ils sont très attristés de voir qu’on se détourne d’eux. Ils doivent être furieux contre nous et contre eux-mêmes. »

 

***

 

L’affirmation d’une beauté propre aux révolutionnaires pose pas mal de difficultés. On sait - on suppose - que les enfants jeunes ou des adolescents vivant dans des milieux anciens et sévères, ont une beauté de visage, de corps, de mouvement, de regards, assez proche de la beauté des feddayin. L’explication est peut être celle-ci : en brisant les ordres archaïques, une liberté neuve se fraye à travers les peaux mortes, et les pères et les grand-pères auront du mal à éteindre l’éclat des yeux, le voltage des tempes, l’allégresse du sang dans les veines. 


Sur les bases palestiniennes, au printemps de 1971, la beauté était subtilement diffuse dans une forêt animée par la liberté des feddayin. Dans les camps c’était une beauté encore différente, un peu plus étouffée, qui s’établissait par le règne des femmes et des enfants. Les camps recevaient une sorte de lumière venue des bases de combat et quant aux femmes, l’explication de leur éclat nécessiterait un long et complexe débat. Plus encore que les hommes, plus que les feddayin au combat, les femmes palestiniennes paraissaient assez fortes pour soutenir la résistance et accepter les nouveautés d’une révolution. Elles avaient déjà désobéi aux coutumes : regard direct soutenant le regard des hommes, refus du voile, cheveux visibles quelquefois complètement nus, voix sans fêlure. La plus courte et la plus prosaïque de leurs démarches était le fragment d’une avancée très sûre vers un ordre nouveau, donc inconnu d’elles, mais où elles pressentaient pour elles-mêmes la libération comme un bain et pour les hommes une fierté lumineuse. Elles étaient prêtes à devenir à la fois l’épouse et la mère des héros comme elles l’étaient déjà de leurs hommes. 


Dans les bois d’Ajloun, les feddayin rêvaient peut-être à des filles, il semble plutôt que chacun dessinât sur lui-même - ou modelât par ses gestes - une fille collée contre lui, d’où cette grâce et cette force - avec leurs rires amusés - des feddayin en armes. Nous n’étions pas seulement dans l’orée d’une pré-révolution mais dans une indistincte sensualité. Un givre raidissant chaque geste lui donnait sa douceur. 
Toujours, et tous les jours pendant un mois, à Ajloun toujours, j’ai vu une femme maigre mais forte, accroupie dans le froid, mais accroupie comme les Indiens des Andes, certains Africains noirs, les Intouchables de Tokyo, les Tziganes sur un marché, en position de départ soudain, s’il y a danger, sous les arbres, devant le poste de garde - une petite maison en dur, maçonnée très vite. Elle attendait, pieds nus, dans sa robe noire, galonnée à son rebord et au rebord des manches. Son visage était sévère mais non hargneux, fatigué mais non lassé. Le responsable du commando préparait une pièce à peu près nue, puis il lui faisait signe. Elle entrait dans la pièce. Refermait la porte, mais non à clé. Puis elle sortait, sans dire un mot, sans sourire, sur ses deux pieds nus elle retournait, très droite, jusqu’à Jerash, et au camp de Baq’a. Dans la chambre, réservée pour elle dans le poste de garde, j’ai su qu’elle enlevait ses deux jupes noires, détachait toutes les enveloppes et les lettres qui y étaient cousues, en faisait un paquet, cognait un petit coup à la porte. Remettait les lettres au responsable, sortait, partait sans avoir dit un mot. Elle revenait le lendemain. 


D’autres femmes, plus âgées que celle-là, riaient de n’avoir pour foyer que trois pierres noircies qu’elles nommaient en riant, à Djebel Hussein (Amman) : « notre maison ». Avec quelle voix enfantine elles me montraient les trois pierres, et quelquefois la braise allumée en disant, rieuses : « Dârna. » Ces vieilles femmes ne faisaient partie ni de la révolution, ni de la résistance palestinienne : elles étaient la gaieté qui n’espère plus. Le soleil sur elles, continuait sa courbe. Un bras ou un doigt tendu proposait une ombre toujours plus maigre. Mais quel sol ? Jordanien par l’effet d’une fiction administrative et politique décidée par la France, l’Angleterre, la Turquie, l’Amérique... « La gaieté qui n’espère plus », la plus joyeuse car la plus désespérée. Elles voyaient encore une Palestine qui n’existait plus quand elles avaient seize ans, mais enfin elles avaient un sol. Elles n’étaient ni dessous ni dessus, dans un espace inquiétant où le moindre mouvement serait un faux mouvement. Sous les pieds nus de ces tragédiennes octogénaires et suprêmement élégantes, la terre était ferme ?

C’était de moins en moins vrai. Quand elles avaient fui Hébron sous les menaces israéliennes, la terre ici paraissait solide, chacun s’y faisait léger et s’y mouvait sensuellement dans la langue arabe. Les temps passant, il semblait que cette terre éprouvât ceci : les Palestiniens étaient de moins en moins supportables en même temps que ces Palestiniens, ces paysans, découvraient la mobilité, la marche, la course, le jeu des idées redistribuées presque chaque jour comme des cartes à jouer, les armes, montées, démontées, utilisées. Chacune des femmes, à tour de rôle, prend la parole. Elles rient. On rapporte de l’une d’elles une phrase : 
  

- Des héros ! Quelle blague. J’en ai fait et fessé cinq ou six qui sont au djebel. Je les ai torchés. Je sais ce qu’ils valent, et je peux en faire d’autres. 


Dans le ciel toujours bleu le soleil a poursuivi sa courbe, mais il est encore chaud. Ces tragédiennes à la fois se souviennent et imaginent. Afin d’être plus expressives, elles pointent l’index à la fin d’une période et elles accentuent les consonnes emphatiques. Si un soldat jordanien venait à passer, il serait ravi : dans le rythme des phrases il retrouverait le rythme des danses bédouines. Sans phrases, un soldat israélien, s’il voyait ces déesses, leur lâcherait dans le crâne une rafale de mitraillette.


***

Ici, dans ces ruines de Chatila, il n’y a plus rien. Quelques vieilles femmes, muettes, vite refermées sur une porte où un chiffon blanc est cloué. Des feddayin, très jeunes, j’en rencontrerai quelques-uns à Damas. 


Le choix que l’on fait d’une communauté privilégiée, en dehors de la naissance alors que l’appartenance à ce peuple est native, ce choix s’opère par la grâce d’une adhésion non raisonnée, non que la justice n’y ait sa part, mais cette justice et toute la défense de cette communauté se font en vertu d’un attrait sentimental, peut-être même sensible, sensuel ; je suis français, mais entièrement, sans jugement, je défends les Palestiniens. Ils ont le droit pour eux puisque je les aime. Mais les aimerais-je si l’injustice n’en faisait pas un peuple vagabond ? 


Les immeubles de Beyrouth sont à peu près tous touchés, dans ce qu’on appelle encore Beyrouth Ouest. Ils s’affaissent de différentes façons : comme un mille-feuilles serré par les doigts d’un King-Kong géant, indifférent et vorace, d’autres fois les trois ou quatre derniers étages s’inclinent délicieusement selon un plissé très élégant, une sorte de drapé libanais de l’immeuble. Si une façade est intacte, faites le tour de la maison, les autres façades sont canardées. Si les quatre façades restent sans fissures, la bombe lâchée de l’avion est tombée au centre et a fait un puits de ce qui était la cage d’escalier et de l’ascenseur.

 

***

 

A Beyrouth-Ouest, après l’arrivée des Israéliens, S. me dit : « La nuit était tombée, il devait être dix-neuf heures. Tout à coup un grand bruit de ferrailles, de ferrailles, de ferrailles. Tout le monde, ma sœur, mon beau-frère et moi, nous courons au balcon. Nuit très noire. Et de temps en temps, comme des éclairs à moins de cent mètres. Tu sais que presque en face de chez nous il y une sorte de P.C. israélien : quatre chars, une maison occupée par des soldats et des officiers, et des sentinelles. La nuit. Et le bruit de ferrailles qui se rapproche. Les éclairs : quelques torches lumineuses. Et quarante ou cinquante gamins d’environ douze à treize ans qui frappaient en cadence des petits jerricans de fer, soit avec des pierres, soit avec des marteaux ou autre chose. Ils criaient, en le rythmant très fort : Là ilâh illâ Allah, Lâ Kataëb wa lâ yahoud. (Il n’est point de Dieu que Dieu, Non aux Kataëb, non aux juifs.) » 


H. me dit : « Quand tu es venu à Beyrouth et à Damas en 1928, Damas était détruit. Le général Gouraud et ses troupes, tirailleurs marocains et tunisiens, avaient tiré et nettoyé Damas. Qui la population syrienne accusait-elle ? 


Moi. - Les Syriens accusaient la France des massacres et des ruines de Damas. 


Lui. - Nous accusons Israël des massacres de Chatila et de Sabra. Qu’on ne mette pas ces crimes sur le seul dos de leurs supplétifs Kataëb. Israël est coupable d’avoir fait entrer dans les camps deux compagnies de Kataëb, de leur avoir donné des ordres, de les avoir encouragé durant trois jours et trois nuits, de leur avoir apporté à boire et à manger, d’avoir éclairé les camps de la nuit. » 


Encore H., professeur d’histoire. Il me dit : « En 1917 le coup d’Abraham est réédité, ou, si tu veux, Dieu était déjà la préfiguration de lord Balfour. Dieu, disaient et disent encore les juifs, avait promis une terre de miel et de lait à Abraham et à sa descendance, or cette contrée, qui n’appartenait pas au dieu des juifs (ces terres étaient pleines de dieux), cette contrée était peuplée des Cananéens, qui avaient aussi leurs dieux, et qui se battirent contre les troupes de Josué jusqu’à leur voler cette fameuse arche d’alliance sans laquelle les juifs n’auraient pas eu de victoire. L’Angleterre qui, en 1917, ne possédait pas encore la Palestine (cette terre de miel et de lait) puisque le traité qui lui en accorde le mandat n’avait pas encore été signé.

- Begin prétend qu’il est venu dans le pays.

- C’est le titre d’un film : « Une si longue absence ». Ce Polonais, vous le voyez en héritier du roi Salomon ? » 


Dans les camps, après vingt ans d’exil, les réfugiés rêvaient de leur Palestine, personne n’osait savoir ni n’osait dire qu’Israël l’avait de fond en comble ravagée, qu’à la place du champ d’orge il y avait la banque, la centrale électrique au lieu d’une vigne rampante.

- On changera la barrière du champ ?

- Il faudra refaire une partie du mur près du figuier. 
 

- Toutes les casseroles doivent être rouillées : toile émeri à acheter. 
  

- Pourquoi ne pas faire mettre aussi l’électricité dans l’écurie ? 
 

- Ah non, les robes brodées à la main c’est fini : tu me donneras une machine à coudre et une à broder. 


La population âgée des camps était misérable, elle le fut peut-être aussi en Palestine mais la nostalgie y fonctionnait d’une façon magique. Elle risque de rester prisonnière des charmes malheureux des camps. II n’est pas sûr que cette fraction palestinienne les quitte avec regret. C’est en ce sens qu’un extrême dénuement est passéiste. L’homme qui l’aura connu, en même temps que l’amertume aura connu une joie extrême, solitaire, non communicable. Les camps de Jordanie, accrochés à des pentes pierreuses sont nus, mais à leur périphérie il y a des nudités plus désolées : baraquements, tentes trouées, habitées de familles dont l’orgueil est lumineux. C’est ne rien comprendre au cœur humain que nier que des hommes peuvent s’attacher et s’enorgueillir de misères visibles et cet orgueil est possible car la misère visible a pour contrepoids une gloire cachée.

La solitude des morts, dans le camp de Chatila, était encore plus sensible parce qu’ils avaient des gestes et des poses dont ils ne s’étaient pas occupés. Morts n’importe comment. Morts laissés à l’abandon. Cependant, dans le camp, autour de nous, toutes les affections, les tendresses, les amours flottaient, à la recherche des Palestiniens qui n’y répondraient plus. 
  

- Comment dire à leurs parents, qui sont partis avec Arafat, confiants dans les promesses de Reagan, de Mitterrand, de Pertini, qui les avaient assurés qu’on ne toucherait pas à la population civile des camps ? Comment dire qu’on a laissé massacrer les enfants, les vieillards, les femmes, et qu’on abandonne leurs cadavres sans prières ? Comment leur apprendre qu’on ignore où ils sont enterrés ?

Les massacres n’eurent pas lieu en silence et dans l’obscurité. Eclairées par les fusées lumineuses israéliennes, les oreilles israéliennes étaient, dès le jeudi soir, à l’écoute de Chatila. Quelles fêtes, quelles bombances se sont déroulées là où la mort semblait participer aux joyeusetés des soldats ivres de vin, ivres de haine, et sans doute ivres de la joie de plaire à l’armée israélienne qui écoutait, regardait, encourageait, tançait. Je n’ai pas vu cette armée israélienne à l’écoute et à l’œil. J’ai vu ce qu’elle a fait. 


A l’argument : « Que gagnait Israël à assassiner Béchir : à entrer à Beyrouth, rétablir l’ordre et éviter le bain de sang. » 
  

- Que gagnait Israël à massacrer Chatila ? Réponse : « Que gagnait-il à entrer au Liban ? Que gagnait-il à bombarder pendant deux mois la population civile : à chasser et détruire les Palestiniens. Que voulait-il gagner à Chatila : détruire les Palestiniens. » 


Il tue des hommes, il tue des morts. Il rase Chatila. Il n’est pas absent de la spéculation immobilière sur le terrain aménagé : c’est cinq millions anciens le mètre carré encore ravagé. Mais « propre » ce sera ?... 


Je l’écris à Beyrouth où, peut-être à cause du voisinage de la mort, encore à fleur de terre, tout est plus vrai qu’en France : tout semble se passer comme si, lassé, accablé d’être un exemple, d’être intouchable, d’exploiter ce qu’il croit être devenu : la sainte inquisitoriale et vengeresse, Israël avait décidé de se laisser juger froidement. 
Grâce à une métamorphose savante mais prévisible, le voici tel qu’il se préparait depuis si longtemps : un pouvoir temporel exécrable, colonisateur comme on ne l’ose guère, devenu l’Instance Définitive qu’il doit à sa longue malédiction autant qu’à son élection.

De nombreuses questions restent posées : 


Si les Israéliens n’ont fait qu’éclairer le camp, l’écouter, entendre les coups de feu tirés par tant de munitions dont j’ai foulé les douilles (des dizaines de milliers), i tirait réellement ? Qui, en tuant, risquait sa peau ? Phalangistes ? Haddadistes ? Qui ? Et combien ? 


Où sont passées les armes qui ont fait toutes ces morts ? Et où les armes de ceux i se sont défendus ? Dans la partie du camp que j’ai visitée, je n’ai vu que deux armes anti-char non employées. 


Comment sont entrés les assassins dans les camps ? Les Israéliens étaient-ils à toutes les issues commandant Chatila ? En tout cas, le jeudi ils étaient déjà à l’hôpital de Acca, face à une ouverture du camp. 


On a écrit, dans les journaux, que les Israéliens sont entrés dans le camp de Chatila dès qu’ils ont connu les massacres, et qu’ils les ont fait cesser aussitôt, donc le samedi. Mais qu’ont-ils fait des massacreurs, qui sont partis où ? 


Après l’assassinat de Béchir Gemayel et de vingt de ses camarades, après les massacres, quand elle sut que je revenais de Chatila, madame B., de la haute bourgeoisie de Beyrouth, vint me voir. Elle monta - pas d’électricité - les huit étages l’immeuble - je la suppose âgée, élégante mais âgée. 
  

- Avant la mort de Béchir, avant les massacres, vous aviez raison de me dire que le pire était en marche. Je l’ai vu. 
  

- Ne me dites surtout pas ce que vous avez vu à Chatila, je vous en prie. Mes nerfs sont trop fragiles, je dois les ménager afin de supporter le pire qui n’est pas encore arrivé. 


Elle vit, seule avec son mari (soixante-dix ans) et sa bonne dans un grand appartement à Ras Beyrouth. Elle est très élégante. Très soignée. Ses meubles sont de style, je crois Louis XVI. 
  

- Nous savions que Béchir était allé en Israël. Il a eu tort. Quand on est chef d’état élu, on ne fréquente pas ces gens-là. J’étais sûre qu’il lui arriverait malheur. Mais je ne veux rien savoir. Je dois ménager mes nerfs pour supporter les coups terribles qui ne sont pas encore venus. Béchir devait retourner cette lettre où monsieur Begin l’appelait son cher ami. 


La haute bourgeoisie, avec ses serviteurs muets, a sa façon de résister. Madame B. et son mari ne « croient pas tout à fait à la métempsychose ». Que se passera-t-il s’ils renaissent en forme d’Israéliens ? 


Le jour de l’enterrement de Béchir est aussi le jour de l’entrée à Beyrouth-Ouest de l’armée israélienne. Les explosions se rapprochent de l’immeuble où nous sommes ; finalement, tout le monde descend à l’abri, dans une cave. Des ambassadeurs, des médecins, leurs femmes, les filles, un représentant de l’ONU au Liban, leurs domestiques. 


- Carlos, apportez-moi un coussin. 
  

- Carlos, mes lunettes. 
  

- Carlos, un peu d’eau.

Les domestiques, car eux aussi parlent français, sont acceptés dans l’abri. Il faut peut-être aussi les sauvegarder, leurs blessures, leur transport à l’hôpital ou au cimetière, quelle affaire ! 


Il faut bien savoir que les camps palestiniens de Chatila et de Sabra, c’est des kilomètres et des kilomètres de ruelles très étroites - car, ici, même les ruelles sont si maigres, si squelettiques parfois que deux personnes ne peuvent avancer que si l’une marche de profil - encombrées de gravats, de parpaings, de briques, de guenilles multicolores et sales, et la nuit, sous la lumière des fusées israéliennes qui éclairaient les camps, quinze ou vingt tireurs, même bien armés, n’auraient pas réussi à faire cette boucherie. Les tueurs ont opéré, mais nombreux, et probablement des escouades de tortionnaires qui ouvraient des crânes, tailladaient des cuisses, coupaient des bras, des mains et des doigts, traînaient au bout d’une corde des agonisants entravés, des hommes et des femmes vivant encore puisque le sang a longtemps coulé des corps, à tel point que je ne pus savoir qui, dans le couloir d’une maison, avait laissé ce ruisseau de sang séché, du fond du couloir où était la mare jusqu’au seuil où il se perdait dans la poussière. Etait-ce un Palestinien ? Une femme ? Un phalangiste dont on avait évacué le corps ? 


De Paris, surtout si l’on ignore la topographie des camps, on peut en effet douter de tout. On peut laisser Israël affirmer que les journalistes de Jérusalem furent les premiers à annoncer le massacre. En direction des pays arabes et en langue arabe comment le dirent-ils ? En langue anglaise et en français, comment ? Et précisément quand ? Quand on songe aux précautions dont on s’entoure en Occident dès qu’on constate un décès suspect, les empreintes, l’impact des balles, les autopsies et contre-expertises ! A Beyrouth, à peine connu le massacre, l’armée libanaise officiellement prenait en charge les camps et les effaçait aussitôt, les ruines des maisons comme celles des corps. Qui ordonna cette précipitation ? Après pourtant cette affirmation qui courut le monde : chrétiens et musulmans se sont entretués, et après que les caméras eurent enregistré la férocité de la tuerie.

L’hôpital de Acca occupé par les Israéliens, en face d’une entrée de Chatila, n’est pas à deux cents mètres du camp, mais à quarante mètres. Rien vu, rien entendu, rien compris ? 


Car c’est bien ce que déclare Begin à la Knesset : « Des non-juifs ont massacré des non-juifs, en quoi cela nous concerne-t-il ? » 


Interrompue un moment, ma description de Chatila doit se terminer. Voici les morts que je vis en dernier, le dimanche, vers deux heures de l’après-midi, quand la Croix-Rouge internationale entrait avec ses bulldozers. L’odeur cadavérique ne sortait ni d’une maison ni d’un supplicié : mon corps, mon être semblaient l’émettre. Dans une rue étroite, dans un redan de mur en arête, j’ai cru voir un boxeur noir assis par terre, rieur, étonné d’être K.O. Personne n’avait eu le courage de lui fermer les paupières, ses yeux exorbités, de faïence très blanche, me regardaient. Il paraissait déconfit, le bras levé, adossé à cet angle du mur. C’était un Palestinien, mort depuis deux ou trois jours. Si je l’ai pris d’abord pour un boxeur nègre, c’est que sa tête était énorme, enflée et noire, comme toutes les têtes et tous les corps, qu’ils soient au soleil ou à l’ombre des maisons. Je passai près de ses pieds. Je ramassai dans la poussière un dentier de mâchoire supérieure que je posai sur ce qui restait des montants d’une fenêtre. Le creux de sa main tendue vers le ciel, sa bouche ouverte, l’ouverture de son pantalon où manquait la ceinture : autant de ruches où les mouches se nourrissaient. 


Je franchis un autre cadavre, puis un autre. Dans cet espace de poussière, entre les deux morts, il y avait enfin un objet très vivant, intact dans ce carnage, d’un rose translucide, qui pouvait encore servir : la jambe artificielle, apparemment en matière plastique, et chaussée d’un soulier noir et d’une chaussette grise. En regardant mieux, il était clair qu’on l’avait arrachée brutalement à la jambe amputée, car les courroies qui habituellement la maintenaient à la cuisse, toutes étaient rompues. Cette jambe artificielle appartenait au deuxième mort. Celui de qui je n’avais vu qu'une jambe et un pied chaussé d'un soulier noir et d'une chaussette grise.

Dans la rue perpendiculaire à celle où j’ai laissé les trois morts, il y en avait un autre. Il ne bouchait pas complètement le passage, mais il se trouvait couché au début de la rue, de sorte que je dus le dépasser et me retourner pour voir ce spectacle : assise sur une chaise, entourée de femmes et d’hommes encore jeunes qui se taisaient, sanglotait une femme - vêtements de femme arabe - qui me parut avoir seize ou soixante ans. Elle pleurait son frère dont le corps barrait presque la rue. Je vins près d’elle. Je regardai mieux. Elle avait une écharpe nouée sous le cou. Elle pleurait, elle se lamentait sur la mort de son frère, à côté d’elle. Son visage était rose - un rose d’enfant, à peu près uniforme, très doux, tendre - mais sans cils ni sourcils, et ce que je croyais rose n’était pas l’épiderme mais le derme bordé par un peu de peau grise. Tout le visage était brûlé. Je ne puis savoir par quoi, mais je compris par qui. 


Aux premiers morts, je m’étais efforcé de les compter. Arrivé à douze ou quinze, enveloppé par l’odeur, par le soleil, butant dans chaque ruine, je ne pouvais plus, tout s’embrouillait. 


Des maisons éventrées et d’où sortent des édredons, des immeubles effondrés, j’en ai vu beaucoup, avec indifférence, en regardant ceux de Beyrouth-Ouest, ceux de Chatila je voyais l’épouvante. Les mots, qui me sont généralement très vite familiers, amicaux même, en voyant ceux des camps je ne distinguais plus que la haine et la joie de ceux qui les ont tués. Une fête barbare s’était déroulée là : rage, ivresse, danses, chants, jurons, plaintes, gémissements, en l’honneur des voyeurs qui riaient au dernier étage de l’hôpital de Acca. 


Avant la guerre d’Algérie, en France, les Arabes n’étaient pas beaux, leur dégaine était lourde, traînassante, leur gueule de travers, et presque soudainement la victoire les embellit, mais déjà, un peu avant qu’elle soit aveuglante, quand plus d’un demi-million de soldats français s’éreintaient et crevaient dans les Aurès et dans toute l’Algérie un curieux phénomène était perceptible, à l’œuvre sur le visage et dans le corps des ouvriers arabes : quelque chose comme l’approche, le pressentiment d’une beauté encore fragile mais qui allait nous éblouir quand leurs écailles seraient enfin tombées de leur peau et de nos yeux. Il fallait accepter l’évidence qu’ils s’étaient libérés politiquement pour apparaître tels qu’il fallait les voir, très beaux. De la même façon, échappés des camps de réfugiés, échappés à la morale et à l’ordre des camps, à une morale imposée par la nécessité de survivre, échappés du même coup à la honte, les feddayin étaient très beaux ; et comme cette beauté était nouvelle, c’est-à-dire neuve, c’est-à-dire naïve, elle était fraîche, si vive qu’elle découvrait immédiatement ce qui la mettait en accord avec toutes les beautés du monde s’arrachant à la honte. 


Beaucoup de macs algériens, qui traversaient la nuit de Pigalle, utilisaient leurs atouts au profit de la révolution algérienne. La vertu était là aussi. C’est, je crois, Hannah Arendt qui distingue les révolutions selon qu’elles envisagent la liberté ou la vertu - donc le travail. Il faudrait peut-être reconnaître que les révolutions ou les libérations se donnent - obscurément - pour fin de trouver ou retrouver la beauté, c’est à dire l’impalpable, innommable autrement que par ce vocable. Ou plutôt non par la beauté entendons une insolence rieuse que narguent la misère passée, les systèmes et les hommes responsables de la misère et de la honte, mais insolence rieuse qui s’aperçoit que l’éclatement, hors de la honte, était facile. 


Mais, dans cette page, il devait être question surtout de ceci : une révolution en est-elle une quand elle n’a pas fait tomber des visages et des corps la peau morte qui les avachissait. Je ne parle pas d’une beauté académique, mais de l’impalpable - innommable - joie des corps, des visages, des cris, des paroles qui cessent d’être mornes, je veux dire une joie sensuelle et si forte qu’elle veut chasser tout érotisme.


***

Me revoici à Ajloun, en Jordanie, puis à Irbid. Je retire ce que je crois être un de mes cheveux blancs tombé sur mon chandail et je le pose sur un genou de Hamza, assis près de moi. Il le prend entre le pouce, le majeur, le regarde sourit, le met dans la poche de son blouson noir, y appuie sa main en disant :
  

- Un poil de la barbe du Prophète vaut moins que ça. 


Il respire un peu plus large et reprend : 
  

- Un poil de la barbe du prophète ne vaut pas plus que ça.

Il n’avait que vingt-deux ans, sa pensée bondissait à l’aise très au-dessus des Palestiniens de quarante ans, mais il avait déjà sur lui les signes - sur lui : sur son corps, dans ses gestes - qui le rattachaient aux anciens. 


Autrefois les laboureurs se mouchaient dans leurs doigts. Un claquement envoyait la morve dans les ronces. Ils se passaient sous le nez leurs manches de velours côtelé qui, au bout d’un mois, était recouverte d’une légère nacre. Ainsi les feddayin. Ils se mouchaient comme les marquis, les prélats prisaient : un peu voûtés. J’ai fait la même chose qu’eux, qu’ils m’ont apprise sans s’en douter. 


Et les femmes ? Jour et nuit broder les sept robes (une par jour de la semaine) du trousseau de fiançailles offert par un époux généralement âgé choisi par la famille, éveil affligeant. Les jeunes Palestiniennes devinrent très belles quand elles se révoltèrent contre le père et cassèrent leurs aiguilles et les ciseaux à broder. C’est sur les montagnes d’Ajloun, de Sait et d’Irbid, sur les forêts elles-mêmes que s’était déposée toute la sensualité libérée par la révolte et les fusils, n’oublions pas les fusils : cela suffisait, chacun était comblé. Les feddayin sans s’en rendre compte - est-ce vrai ? - mettaient au point une beauté neuve : la vivacité des gestes et leur lassitude visible, la rapidité de l’œil et sa brillance, le timbre de la voix plus claire s’alliaient à la promptitude de la réplique et à sa brièveté. A sa précision aussi. Les phrases longues, la rhétorique savante et volubile, ils les avaient tuées.

A Chatila, beaucoup sont morts et mon amitié, mon affection pour leurs cadavres pourrissants était grande aussi parce que je les avais connus. Noircis, gonflés, pourris par le soleil et la mort, ils restaient des feddayin. 


Vers les deux heures de l’après-midi, dimanche, trois soldats de l’armée libanaise, fusil pointé, me conduisirent à une jeep où somnolait un officier. Je lui demandai : 
  

- Vous parlez français ? 
  

- English.


La voix était sèche, peut-être parce que je venais de la réveiller en sursaut.


Il regarda mon passeport. Il dit, en français : 
  

- Vous venez de là-bas ? (Son doigt montrait Chatila.) 
  

- Oui.

- Et vous avez vu ? 
  

- Oui. 
  

- Vous allez l’écrire ? 
  

- Oui. 


Il me rendit le passeport. Il me fit signe de partir. Les trois fusils s’abaissèrent. J’avais passé quatre heures à Chatila. Il restait dans ma mémoire environ quarante cadavres. Tous - je dis bien tous - avaient été torturés, probablement dans l’ivresse, dans les chants, les rires, l’odeur de la poudre et déjà de la charogne. 


Sans doute j’étais seul, je veux dire seul Européen (avec quelques vieilles femmes palestiniennes s’accrochant encore à un chiffon blanc déchiré ; avec quelques jeunes feddayin sans armes) mais si ces cinq ou six êtres humains n’avaient pas été là et que j’aie découvert seul cette ville abattue, les Palestiniens horizontaux, noirs et gonflés, je serais devenu fou. Ou l’ai-je été ? Cette ville en miettes et par terre que j’ai vue ou cru voir, parcourue, soulevée, portée par la puissante odeur de la mort, tout cela avait-il eu lieu ?

Je n’avais exploré, et mal, que le vingtième de Chatila et de Sabra, rien de Bir Hassan, et rien de Bourj et de Barajné.


***


Ce n’est pas à mes inclinations que je dois d’avoir vécu la période jordanienne comme une féerie. Des Européens et des Arabes d’Afrique du Nord m’ont parlé du sortilège qui les avait tenus là-bas. En vivant cette longue poussée de six mois, à peine teintée de nuit pendant douze ou treize heures, j’ai connu la légèreté de l’événement, l’exceptionnelle qualité des feddayin, mais je pressentais la fragilité de l’édifice. Partout, où l’armée palestinienne en Jordanie s’était regroupée - prés du Jourdain - il y avait des postes de contrôle où les feddayin étaient si sûrs de leurs droits et de leur pouvoir que l’arrivée d’un visiteur, de jour ou de nuit, à l’un des postes de contrôle, était l’occasion de préparer du thé, de parler avec des éclats de rire et de fraternels baisers (celui qu’on embrassait partait cette nuit, traversait le Jourdain pour poser des bombes en Palestine, et souvent ne revenait pas). Les seuls îlots de silence étaient les villages jordaniens : ils la bouclaient. Tous les feddayin paraissaient légèrement soulevés du sol comme par un très subtil verre de vin ou la goulée d’un peu de hachich. C’était quoi ? La jeunesse insouciante de la mort et qui possédait, pour tirer en l’air, des armes tchèques et chinoises. Protégés par des armes qui pétaient si haut, les feddayin ne craignaient rien. 


Si quelque lecteur a vu une carte géographique de la Palestine et de la Jordanie, il sait que le terrain n’est pas une feuille de papier. Le terrain, au bord du Jourdain, est très en relief. Toute cette équipée aurait dû porter en sous-titre « Songe d’une nuit d’été » malgré les coups de gueule des responsables de quarante ans. Tout cela était possible à cause de la jeunesse, du plaisir d’être sous les arbres, de jouer avec des armes, d’être éloigné des femmes, c’est-à-dire d’escamoter un problème difficile, d’être le point le plus lumineux parce que le plus aigu de la révolution, d’avoir l’accord de la population des camps, d’être photogénique quoi qu’on fasse, peut-être de pressentir que cette féerie à contenu révolutionnaire serait d’ici peu saccagée : les feddayin ne voulaient pas le pouvoir, ils avaient la liberté.

Au retour de Beyrouth, à l’aéroport de Damas, j’ai rencontré de jeunes feddayin, échappés de l’enfer israélien. Ils avaient seize ou dix-sept ans : ils riaient, ils étaient semblables à ceux d’Ajloun. Ils mourront comme eux. Le combat pour un pays peut remplir une vie très riche, mais courte. C’est le choix, on s’en souvient, d’Achille dans l’Iliade.

JEAN GENET

Revue d’études Palestiniennes n°6 Hiver 1983

Sources :

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=11193

http://www.legrandsoir.info/quatre-heures-a-chatila.html


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Aujourd'hui, un autre Occidental se souvient. Lui aussi fut un « eyewitness » :

http://www.internationalnews.fr/article-sabra-et-chatila-le-massacre-oublie-par-robert-fisk-the-independent-110325848.html

 Mis en ligne le 28 septembre 2012 par Théroigne

 

 

0ù Koffi Cadjehoun reparle du 9/11 et nous de Charlie-Hebdo


Où Koffi Cadjehoun reparle du 9/11 et nous de Charlie Hebdo

 

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Very tea

 

Koffi Cadjehoun

 

DIMANCHE 23 SEPTEMBRE 2012

 

Depuis plusieurs années, le sénateur Graham, ancien président de la Commission sur le renseignement du Sénat américain à l'époque du 911 et membre de la Commission parlementaire de 2004 ad hoc, dénonçait le caractère mensonger de la VO telle qu'elle fut édictée à l'abri de toute légalité par l'administration W., avec un article de Kissinger paru sur le site Internet du Washington Post et appelant, en réponse au traumatisme, à lancer la guerre contre le terrorisme. La commission de 2004 a commencé par accréditer cette version scabreuse, puis la plupart de ses membres se sont rétractés pour des raisons diverses. 

La plus sérieuse autocritique émane de Graham depuis quelques années, sans qu'on ne la relaye en France, où tout contestataire de la VO se trouve apparenté à un complotiste; mais cette tribune dans le Huffington Post est d'autant plus éclairante qu'elle émane d'un organe de presse démocrate, dont la fondatrice a dénoncé la tiers-mondisation des États-Unis et la politique d'Obama au service de Wall Street et contre les classes moyennes (main street). Pourquoi les médias français ne relayent-ils pas les accusations de Graham, qui ne datent pas de cet article, remontent à plusieurs années et ont été sorties par des centaines de sources variées, abondamment calomniées sous le vocable stupide et incohérent de complotisme/conspirationnisme?

La réponse est évidente : les médias ne servent pas la vérité et ne sont pas un contre-pouvoir dénonçant les mensonges et les complots du pouvoir, mais des services de propagande soutenus par des actionnaires favorables à l'idéologie atlantiste. Que dit Graham? Le point principal de sa critique se résume en une phrase : la VO du 911 est fausse. Certains le savaient depuis plusieurs années, de plus en plus d'Occidentaux dénoncent l'imposture dans les sondages (il est plus attendu que les peuples victimes de l'impérialisme n'y aient adhéré, ce qui permet à certains médias de s'interroger doctement sur le complotisme de la rue arabo-musulmane et de participer à l'islamophobie propre au choc des civilisations des néo-conservateurs et de leurs mentors britanniques).

Mais Graham ne s'arrête pas à dénoncer l'implication des Saoudiens dans le 911. Il ne dit pas : ce sont les Saoudiens qui l'ont perpétré de A à Z, seuls, sans implication américaine sur le sol américain, sans complicité d'autres États - et de factions financières. Graham ne dit pas non plus : les Saoudiens ont fait le coup, comme il dirait : les Russes did it (par ces temps de russophobie complaisamment entretenue par les médias occidentaux, ce serait assez bien accepté, avec la résurgence des théories de l'arc de cercle; notamment propagées par Brzezinski depuis Carter, et avant lui par Lewis, vous savez, celui qui a lancé le choc des civilisations avant son élève Huntington). 

Graham dit : le rapport de la Commission de 2004 a été censuré de 28 pages cruciales qui mettent en lumière l'implication des Saoudiens et qui depuis ont toujours été couverts par les institutions américaines, de W. à Obama, en passant par le FBI et la CIA. La question fondamentale à poser est donc : pourquoi les officiels américains couvrent-ils les crimes saoudiens contre leur propre peuple? La réponse se situe dans l'article de Graham, qui ne se contente pas d'incriminer les Saoudiens.

1) Graham pose la question : "Les pirates de l'air ont-ils agi seuls ou ont-ils bénéficié du soutien d'autres puissances que celles connues des leaders d'Al-Qaïda - un réseau équivalent qui leur aurait fourni fonds, assistance et couverture ?" Si Graham parle au pluriel de "puissances", c'est qu'il n'incrimine pas seulement les Saoudiens, mais des cercles dont les Saoudiens ont fait partie. Par ailleurs, le choix de puissances en lieu et place d'Etats ou d'institutions montre que Graham incrimine des structures autres que des États. Je crains qu'il ne subodore lui-même l'implication de cercles financiers derrière la main saoudienne, comme l'accord al-Yamamah le montre.

2) Graham continue ses questions dévastatrices : "Si les terroristes disposaient alors d'un réseau de soutien, pourquoi devrions-nous penser qu'il a été démantelé ? Il est peut-être toujours actif, capable de soutenir Al-Qaïda ou l'un des nombreux groupes extrémistes haïssant les États-Unis." Le sénateur parle d'un enjeu de sécurité nationale : si le réseau n'a pas été démantelé, c'est qu'il est toujours actif sur le sol américain. Graham ne vise pas seulement des Saoudiens vivant en Arabie saoudite et ayant fomenté le complot du 911 il y a plus de dix ans maintenant. Par ailleurs, l'identité d'al Quaeda se trouve démystifié : il ne s'agit pas d'un groupe indépendant et hiérarchisé, mais de cellules qui furent créées par l'Arabie saoudite pour lutter avec les Afghans et contre les Soviétiques (officieusement, cette base de données servit à alimenter les finances du trafic de drogue dans la région, puis fut recyclé dans les différentes guerres menées par l'OTAN, comme en Yougoslavie, avec de multiples soubresauts stratégiques, al Quaeda servant les intérêts atlantistes, puis servant d'ennemi insaisissable, enfin se trouvant réhabilité dans les Printemps arabes Inc., des récupérations contre-révolutionnaires de colères autochtones contre les régimes dictatoriaux de la région).

3) Puis Graham attaque les accusations principales. A partir de son rappel des évidences de l'implication saoudienne sur le sol américain, il en vient à poser la question sans laquelle ses accusations ressortiraient du déni, voire couvriraient le mensonge islamophobe : sachant les connivences institutionnelles entre les États-Unis et l'Arabie saoudite, comment les agissements criminels des Saoudiens, ayant permis le 911, ont-ils pu demeurer couverts? Graham pointe du doigt la complicité des organes de sécurité des institutions américaines, qui n'ont pas seulement failli, comme s'ingénient à le clamer les béotiens, mais qui ont couvert sciemment le complot. Graham incrimine le FBI, le célèbre bureau de renseignements chargé des affaires intérieures, qui se trouvait en charge de l'enquête sur le 911 : "Quand l'affaire de Sarasota éclata en septembre 2011, le FBI produisit deux communiqués". La question du silence complice du FBI, qui a couvert la complicité active des Saoudiens, comme celle passive des Israéliens, recoupe d'autres collusions de même type : la CIA, d'autres services de renseignements, certains liés aux armées américaines ou au Pentagone.

Je profite de la mention de l'implication israélienne pour rappeler qu'elle se trouve mentionnée par le journal israélien de gauche Haaretz, peu soupçonnable d'antisémitisme (terme impropre de surcroit) et que le fait d'incriminer des factions sionistes et/ou israéliennes dans le 911 ne signifie en rien que l'on accuse les juifs, les Israéliens ou les sionistes d'avoir fomenté le 911, tant s'en faut. Comme de nombreux dénonciateurs de la VO mensongère du 911, j'ai du respect pour les juifs, qui sont pour moi des citoyens normaux, et j'éprouve de l'admiration pour certains aspects de la culture juive, qui recèlent de trésors d'intelligence et d'humanisme. Au lieu de craindre les calomnies, agissons avec les Israéliens comme avec les Saoudiens : si des implications officielles d'éléments saoudiens existent, que les coupables seuls soient condamnés - et que l'on désamalgame les islamistes, les musulmans et les Arabes de certains Saoudiens, comme l'on désamalgame les juifs, les sionistes ou les Israéliens de certains groupes soupçonnables à juste titre. Et qu'on en arrête avec l'accusation amalgamante d'antisémitisme, aussi peu cohérente que le créneau du complotisme/conspirationnisme.

4) Graham va plus loin. Il veut montrer qu'au-delà de l'inanité de la VO et de l'implication saoudienne, il serait réducteur et dangereux d'en rester à l'implication de certaines autorités américaines (minoritaires) contre leur propre population. Pour Graham, le slogan : "911 was an inside job" est terriblement réducteur. S'il est certain qu'au-delà du nominal FBI, les Saoudiens n'ont pu agir sans lien américain sur le sol américain, d'autant que les alliances solides entre Saoudiens et Américains remontent à la Seconde guerre mondiale, le problème est plus profond. Graham évoquait les puissances ayant soutenu al Quaeda et aidé les Saoudiens. Il va en nommer la partie la plus proéminente : "En juillet dernier, le sous-comité permanent aux investigations du Sénat, le Comité de la sécurité intérieure, a publié un rapport reprochant au géant de la banque HSBC d'avoir ignoré les liens de financement avec le terrorisme de Al Rahji Bank, la banque privée la plus importante d'Arabie Saoudite". L'accusation n'est pas innocente : suite au  rapport de la sous-commission d'enquête du Sénat américain, que Graham ne peut que très bien connaître, l'affaire HSBC a éclaté. HSBC se trouve accusée d'être l’une de principales lessiveuses d’argent sale des cartels de la drogue à l’échelle mondiale. En particulier, elle :

- a hérité des comptes en banque de personnalités saoudiennes lorsque fut fermée la banque Riggs de Washington, après les attentats du 911. Se trouve impliqué le prince Bandar "Bush" ben Sultan, qui serait mort dans un attentat en Arabie saoudite fin juillet. Il aurait reversé de l'argent à des agents saoudiens, qui à leur tour auraient aidé certains des présumés pirates de l'air du 911. 

- a entretenu des connexions solides avec l'al Rahji Bank, connue pour soutenir al Qaeda et le terrorisme international avant et après le 911.

5) Graham accuse certains financiers saoudiens de premier plan de collusions via des organisations caritatives wahabbites avec le cerveau présumé des attentats du 911, le complaisant KSM, qui a reconnu sa culpabilité à Guantanamo suite à des pratiques de torture intensives. Le lien entre la HSBC et l'al Rahji Bank n'est pas anodin : de même que les banques saoudiennes sont liées aux banques américaines et britanniques via la City et Wall Street, de même l'implication dans le 911 des Saoudiens, notamment du prince Bandar, n'a pu s'effectuer sans la complicité d'Américains et surtout de Britanniques. A cet égard, il faudrait monter du doigt les factions anglophiles sur le sol américain, dont Wall Street constitue le meilleur terreau (mais les milieux de Chicago, dont Obama est issu, constituent une alternative solide). Le prince Bandar est au centre de l'affaire de financement du terrorisme international al-Yamamah, qui implique la multinationale britannique BAE. La collusion entre l'Empire britannique et l'Arabie saoudite intervient à ce niveau. Londres fut accusé par les services secrets français d'abriter le Londonistan, pépinière complaisante de foyers terroristes multiples, notamment islamistes, et notamment saoudiens. 


Conclusion : l'accusation de Graham visant les Saoudiens implique les Américains à différents niveaux (officiels comme financiers), mais surtout les Britanniques, via la HSBC. Si l'on ne comprend pas ce lien, l'on passe à côté de l'essentiel : le changement de stratégie politique qu'a permis le 911 a débouché sur la guerre contre le terrorisme, dont les effets ont encore gradé depuis l'assassinat ubuesque d'Oussama. Désormais, nous nous trouvons dans une spirale de chaos, dont les Libyens et les Syriens sont les victimes du moment, avec les mêmes mensonges (la promesse démocratique) et les même bailleurs (les Saoudiens & Cie.) L'effort de Graham pour obtenir la vérité derrière l'écran de fumée actuel (entre VO mensongère et dénonciations vagues) est d'autant plus salvateur qu'il intervient pour enrayer le processus de guerre nucléaire, dont le 911 fut l'étincelle symptomatique. Si nous persistons à couvrir les mensonges autour du 911, comme l'ingérence démocratique dans les Printemps arabes au nom de la R2P, l'Occident affrontera d'ici peu la Russie et la Chine dans des conflits dont les répercussions peuvent être dramatiques. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le chef d'Etat-major américain le général Dempsey, qui s'oppose à Obama et aux faucons Israéliens concernant l'intervention contre l'Iran et qui a peur de répercussions nucléaires contre la Russie et la Chine. 

Nous en sommes en train de voir pourquoi la provocation du 911, attentat médiatisé à outrance, fut intentée : pour légitimer le conflit qui survient, possiblement nucléaire, entre l'Occident et l'Asie. L'Occident en faillite, la City et ses paradis fiscaux, n'a d'autre choix pour prolonger sa domination que la guerre. Jamais les populations occidentales n'auraient accepté le choix s'il avait été livré franco (de porc). Par contre, le 911 a légitimé le changement de politique, au point que la plupart des Occidentaux condamnent confusément l'invasion de l'Irak en approuvant celle de l'Afghanistan, pourtant tout aussi illégale (mais oui).

L'intervention de Graham, figure du Parti démocrate, est un camouflet contre Obama, en pleine campagne de réélection. Obama a trahi tous ses idéaux, renflouant les financiers et ruinant encore plus les classes moyennes (prolongeant l'action de son prédécesseur républicain W.). Il avait promis aux familles des victimes du 911, qui pour beaucoup condamnent la VO inepte, de réouvrir l'enquête et de rendre public le rapport classifié de 28 pages sur les implications saoudiennes. Fidèle à ses mensonges éhontés, il a ordonné au procureur Kagan en mai 2009 d'empêcher toute poursuite contre les Saoudiens, comme il a étendu la pratique de la torture, notamment à Guantanamo, comme il a légalisé l'assassinat sans jugement sur décret présidentiel, comme il a autorisé les Etats-Unis à guerroyer contre la Libye sans autorisation démocratique du Congrès, comme il a permis l'assassinat de Kadahfi, chef d'Etat en exercice...

Espérons que l'intervention vertueuse de Graham n'est pas trop tardive. Il ne s'agit pas de limiter les accusations aux Saoudiens, commodes boucs émissaires, ou de couper les liens entre le prétexte du 911 et l'actuelle crise systémique mondiale, qui a poussé les financiers à changer de stratégie, passant des accords de souveraineté entre Etats-nations au chaos impérialiste. Il s'agit de démasquer les multiples rouages de l'Empire britannique. Dans le 911, la principale connexion se situe entre Saoudiens et Britanniques. Elle n'exclut pas l'implication plus lointaine de certains cercles israéliens ou la participation suicidaire de certaines factions américaines sur leur propre sol. Au fond, tous croient tirer profit de leur participation à l'impérialisme dominant, pour des motifs divers et contradictoires, sans se rendre compte qu'ils servent une stratégie qui les dessert et les pousse au suicide. Quand je dis : "les", je pourrais dire : "nous". Car nous sommes tous impliqués, au moins par intérêts mal compris, parfois par lâcheté (la guerre, ça fait peur, le complot, ça sent le roussi).

PUBLIÉ PAR KOFFI CADJEHOUN À L'ADRESSE 04:45

Source : http://aucoursdureel.blogspot.be/2012/09/very-tea.html

 

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Merdias et fabrication du consentement

 

Qu'on nous pardonne de revenir sur un événement récent, qui ne mériterait en fait que le silence. Mini-anecdote qu'on se raconte en passant entre voisins, comme on se parlerait du temps qu'il fait et de l'automne qui revient.

Or donc, dans la foulée du trailer islamophobe mis en ligne, semble-t-il, par quelques amis d'Anders Breivik, Charlie Hebdo a remis ça, ses caisses étant probablement vides, mésaventure qui arrive assez souvent aux feuilles de chou avariées n'intéressant plus grand monde.

Aussitôt les autres merdias de se lancer dans de graves interrogations sur le droit au blasphème, la liberté de ceci-cela.

Et voilà que quelqu'un a l'idée d'envoyer à Robert Bibeau (l'Alceste du Québec) un article du Soir de Bruxelles intitulé « La liberté d'expression instrumentalisée ». Bibeau prend feu (= se met en rogne) et répond à son correspondant avec la verdeur de langage qui le caractérise (+copie aux abonnés de sa Lettre d'infos dont nous sommes. Fin du 1er acte).

Acte II : Serge ULESKI, blogueur sur le site du NouvelObs, se fend à son tour d'un article, qu'il intitule « Hebdo, business et diversion ». (Nous sommes abonnés à sa Lettre aussi.) Il y remarque notamment que « Charlie Hebdo semble avoir la fâcheuse habitude de renflouer ses caisses sur le dos d’une religion qui, certes, a quelques problèmes avec la modernité et le droit au blasphème, mais aussi et surtout… une religion pratiquée par les plus fragiles de notre communauté nationale.». Votre servante a l'idée de lui communiquer la réaction de Bibeau, accompagnée de deux lignes perso, puisque nous le lisons couramment avec intérêt, sans penser qu'il s'agit d'un commentaire en ligne et non d'un émile d'internaute à internaute.

Or, les blogueurs locataires du NouvelObs sont « modérés » par leur proprio. A plus forte raison les internautes qui les visitent. Nous avons donc eu – Acte III - la joie et pas tout à fait la surprise de recevoir du NouvelObs un avis de modération « pour propos haineux ». La rédaction du NouvelObs se serait-elle reconnue dans ceux de Robert Bibeau ? Allez savoir. Voici les objets des trois délits (le nôtre, celui d'opinion non conforme du Canadien et la censure du Nouvel Obs) :

«« D'accord avec vous. J'ai tout de suite pensé "les finances doivent être en-dessous du niveau de la mer" ! Et ça, ce n'est la faute d'aucun intégrisme, mais du manque de talent et de principes (en matière de morale publique) de Charlie Hebdo. Val est parti mais il est toujours là. Et ils ne sont pas masos comme le dit Cohn Bendit, ils sont vendus. Ils ne pourraient pas compter sur la protection dont ils jouissent, s'ils ne l'étaient pas. Tout ça pue le Pussy Riot à plein nez. Incidemment, j'ai reçu ça de Robert Bibeau (Québec), répondant à quelqu'un qui a dû lui envoyer un article du Soir de Bruxelles sur la liberté d'expression :

«« LES BOUTEFEUX CONTRE LES BOBOS DE CHARLIE-HEBDO

FOUTAISE que cette flagornerie de liberté d’expression engoncée, pseudo préoccupation des “bobos” en limousine.

La pensée de gauche n’a pas droit de cité dans vos médias à la solde dirigée par la pensée unique – où tous vos laquais journalistes – éditorialistes – columnistes – commentateurs pseudos-experts entonnent tous en choeur le même refrain aseptisé puis se relancent le micro – la page de journaux - et je te cite pour te complaire mon cher compère et quand moi-même je publierai tu me revaudras cela –

Alors de grâce ne mêlez pas le “privilège” à l’information comme ils l’entendent – et la liberté d’expression – et cette foucade – ce carnaval provocateur raciste – islamophobe – qui fait le jeu des gros capitalistes monopolistes propriétaires des médias français pour démontrer la vindicte arabe et de la rue musulmane contre ces «bobos» planqués à Paris dans leur bureau – grassement payés – et donnant des leçons de liberté à qui ne leur a rien demandé – ces esclaves de leurs propriétaires – subventionnaires – qui ne savent rien faire pour apaiser la misère qui s’étale sur les trottoirs de vos villes amères.

La révolte de la rue arabe a pour prétexte ce torchon de Charlie-Hebdo après ce trouffion de film moron et pour raison réelle la frustration de millions d’ouvriers, de jeunes à qui les impérialistes du Nord ont exproprié leur «printemps arabe»...qu’ils doivent maintenant – tout et tous – recommencer comme nous l’avons écrit il y a longtemps.

L’affaire du vidéo morpion et des saletés de Charlie-Hebdo n’ont rien à voir avec la liberté d’expression – la liberté d’expression c’est celle de manifester encore et encore et de tout casser pour cause de pauvreté, de chômage, de misère, de famine, de maladie, de mal logé, d’esclavage salarié mal payé, pour cause de mort par pollution et par guerre interposées dans tous ces pays de misère où l’on crève brulé dans les «sweet chops» des impérialistes, gérés par les marguillers locaux dominés que les nationaleux voudraient nous faire épouser et aimer. Le harki devra périr comme son maître.

À bas l’apaisement – boutefeux du monde entier «haro sur Charlie Hebdo ce baudet niais et cette vidéo dégénérée et tous ceux qui sont planqués».

Les réactionnaires fascisants n’ont pas le droit à la parole voilà la liberté de pensée.

Robert ML.

(Note de Catherine : Je ne suis pas d'accord pour qu'on insulte les baudets en les comparant à Charlie-Hebdo. Ce sont des animaux pleins de grâce.) »»

 

Réponse du « modérateur nouvelobsien» :

 

Bonjour Catherine Après lecture et analyse attentive de votre article du 21.09.12 14h05 par notre équipe de modération, celui-ci a dû être retiré de la publication en raison de sa non-conformité vis-à-vis de la charte d’utilisation du NouvelObservateur. Nous tenons à vous assurer que nous faisons tout notre possible pour accepter le plus grand nombre de messages et que tous nos modérateurs sont tenus à une stricte obligation d’impartialité. La neutralité de leur analyse est d’ailleurs régulièrement vérifiée par un superviseur. Toutes les opinions sont acceptées dans la limite des règles définies dans la charte éditoriale et sous réserve de les exprimer de manière courtoise, argumentée, et sans agressivité. Le motif de retrait de votre participation est : Propos insultants Les propos insultants ou haineux envers un utilisateur, une personne, une communauté, une entreprise ou une organisation, ne sont pas autorisés par la charte du site. Sont considérés comme injurieux les propos haineux, grossiers ou dégradants, utilisés pour qualifier autrui dans le but prémédité de l’offenser. Cordialement, L’équipe de modération.

 

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Non, ce ne sont pas des billets verts, ce sont des couvertures de Charlie.

Pas insultantes pour une communauté, pas haineuses, pas injurieuses, pas grossières, pas dégradantes, pas utilisées pour qualifier autrui dans le but prémédité de l’offenser, que dis-je, courtoises, argumentées et sans une once d'agressivité.

 

C'est là où nous voulions en venir. Il ne suffit pas de savoir que, dès l'instant où ses caisses sonnent le creux, Charlie Hebdo se rend coupable d'incitation à la haine entre peuples, en s'abaissant au niveau des pires feuilles judéophobes d'avant et de pendant la guerre (on n'a pas changé de moeurs, on a juste changé de bouc émissaire). Il faut bien voir qu'il le fait, surtout, à chaque fois qu'est lancée, contre ces peuples, une meurtrière offensive de ce que Grasset appelle « le bloc BAO ». Disons-le clairement : à chaque fois que Charlie-Hebdo se paie une tranche de rigolade et fait remonter ses ventes, il y a du sang qui coule.

Faire de la provoc pour forcer les gens à réfléchir peut être une chose estimable et même courageuse. Faire de la provoc, dont le but froidement concerté est de déclencher une guerre apocalyptique, mérite la corde.

La feuille de feu Choron est tombée si bas qu'elle a participé, récemment, à une campagne infecte de dénigrement calomnieux d'un des sites d'information alternative les plus recommandables qui soient, je veux parler du Grand Soir. Bien sûr, l'attaque ne s'est pas limitée à la concurrence heureuse qui ne joue pas le jeu de la vénalité ordinaire en fonctionnant gratuitement(1). La fine équipe des Charlie Hebdo, NouvelObs-Rue 89 (ils sont pacsés), Chapitre XI, CQFD, s'en est pris aussi à tout ce qui gêne le fameux Bloc sus-cité (Israël y étant inclus plutôt deux fois qu'une), à savoir les autres sites d'information non alignés tels que le Réseau Voltaire, Eva R-sistons, etc., et les personnalités non conformes à leurs voeux telles que Thierry Meyssan, Silvia Cattori, Jean Bricmont, Michel Collon, Jonathan Moadab, François Asselineau, Dieudonné, Michel Chossudovsky, Annie Lacroix-Riz, Paul-Eric Blanrue, Ginette Skandrani, Israel Shamir, Maria Poumier, et bien d'autres, tous marqués au fer de l'infamant « rouges- bruns ».

Que nous voulions le savoir ou pas, nous sommes en guerre, et la guerre prend aussi ces formes-là. Il serait dangereux de s'en désintéresser ou de prendre à la légère ces apparences d'escarmouches entre folliculaires. Il ne s'agit pas de cela du tout. Et Charlie Hebdo, le Nouvel Obs-Rue 89, Article XI, CQFD, et leurs compères ne sont pas rouges-bruns, ils sont bruns tout court.

On peut voir le déroulement de l'offensive et de la riposte ici-même :

http://www.legrandsoir.info/analyse-de-la-culture-du-mensonge-et-de-la-manipulation-a-la-marie-anne-boutoleau-ornella-guyet-sur-un-site-alter.html

http://www.legrandsoir.info/petits-potins-sur-le-front-national-les-nazis-charlie-hebdo-article-11-ornella-guyet-et-autres.html

http://www.legrandsoir.info/ii-les-potes-de-nos-calomniateurs-infiltres-par-la-dcri.html

http://www.legrandsoir.info/i-les-bidonnages-repetitifs-des-calomniateurs-du-grand-soir.html

http://www.legrandsoir.info/quand-charlie-hebdo-chasse-av...

http://www.legrandsoir.info/de-la-liberte-d-expression-a-la-censure-elevee-au-rang-de-vertu-ou-comment-la-gauche-se-suicide.html

A suivre...

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(1) Ce n'est pas une raison pour ne pas les aider en leur envoyant votre obole, car, à leur tour, ils soutiennent Wikileaks qui a de sacrés frais d'avocats.

Catherine

 

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Et pourquoi pas un petit dernier pour la route :

C'est Sébastien Fontenelle sur Bakchich, avec des images :

Quand Charlie Hebdo fait de l'humour

http://www.bakchich.info/medias/2012/09/20/quand-charlie-hebdo-fait-de-lhumour-61700


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Dernière minute :

Samedi prochain, 29 septembre, des parisiens vont se réunir pour commémorer, avec quelques mois de retard mais on s'en fiche, le 141e anniversaire de la Commune de Paris, du fameux «Printemps 71».

Nous en avons reçu l'annonce d'El Diablo :

 

commune03.jpg

Le 29 septembre 2012 , nous nous retrouverons place de la Commune de Paris pour fêter tous ensemble la révolution du printemps 1871. (Place de la Commune, Paris 13ème, angle des rues de la Butte-aux-cailles et de l’Espérance. M° Place d’Italie ou Corvisart)

De la Commune, reste souvent le souvenir d’une capitale insurgée, d’une ville couverte de barricades et d’une guerre civile qui s’achève par la tragédie de la semaine sanglante, aux lueurs des incendies et aux bruits des fusillades accompagnant une répression massive. Pourtant, une œuvre sociale d’avant-garde est née pendant cette période, une période bien courte : 72 jours pour des mesures très importantes sur le chômage, sur l’autogestion ouvrière, sur l’école, sur la place des femmes dans la société, sur la paix, sur la guerre, sur la justice. Il existe des parallèles avec la situation d’aujourd’hui et les combats menés pour défendre des avancées gagnées de hautes luttes pendant tout le XXe siècle, particulièrement pendant le Front populaire et à la Libération, avec le programme du Conseil national de la Résistance, et qui sont remises en cause par les héritiers et successeurs des versaillais. Nous aurons l’occasion d’en parler lors de l’intervention qui suivra, avec notamment l’actualité de la Commune : la réhabilitation des communards.

P R O G R A M M E

14h30Nag’air

15H30Riton la Manivelle, son orgue de barbarie et ses musiciens

16h30 La Chorale du Chœur Populaire de Seine-St-Denis

17h30 allocution

18H30Serge Utgé-Royo avec son florilège de chansons de la mémoire sociale internationale de 1865 à nos jours

Sur la fête, vous trouverez un stand littérature, des tee-shirts, des objets de mémoire de la Commune et une buvette où nous aurons le plaisir de nous retrouver devant un café, un communard, un rafraîchissement ou un gâteau confectionné par nos adhérents.

Sources :

http://eldiablo.over-blog.org/article-fete-de-la-commune-...

Association des amis de la Commune 1871 : http://www.commune1871.org/

 

 


Et à l'intention de ceux qui sont trop jeunes pour savoir de quoi il a retourné, voici – au diable l'avarice ! – 12 (oui, douze) conférences d'Henri Guillemin (en 13 clips) très heureusement conservées par la Télévision Suisse Romande, ce n'est pas à la RTBF qu'on verrait des choses pareilles.

C'est mieux – et plus court – que deux ans de Sciences Po.


Henri Guillemin – La Commune de Paris

 

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http://www.rts.ch/archives/dossiers/henri-guillemin/34777...

 

 

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Mis en ligne le 28 septembre 2012 par Théroigne




20/09/2012

Liberté de l'art version turque

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Liberté de l'art version turque

 Elles s'apparentent plus à Victor Jara qu'aux Pussy Riot. Elles sont turques et musiciennes. Elles viennent de se faire torturer, menottées dans le dos, par la police, au point que l'une a eu les tympans crevés et l'autre un bras écrasé. C'est la chanteuse qui n'a plus de tympans et la violoniste qui est sans bras droit. Les dictatures se copient sans même faire preuve d'un peu d'imagination. Peut-être Madame Cécile Duflot voudra-t-elle faire quelque chose en leur faveur ? Ou Monsieur Laurent Fabius, récemment l'hôte de leur pays ? Ou, qui sait, même Amnesty International ?

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Selma Altin et Ezgi Dilan Balci,

respectivement chanteuse et violoniste de Grup Yorum, ont été arrêtées vendredi devant l'institut de médecine légale d'Istanbul avec 27 autres manifestants qui demandaient la restitution du corps d'Ibrahim Çuhadar, auteur présumé d'un attentat-suicide contre un poste de police.

Commis le 11 septembre, cet attentat, qui a tué un policier et blessé plusieurs personnes, a été revendiqué par le Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), considéré par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne comme une organisation terroriste.

Selon les déclarations de leur avocat, Me Taylan Tanay, les deux musiciennes « ont été victimes de tortures dès les premiers moments de leur arrestation: elles ont été jetées au sol et sévèrement battues ». 
Mais les coups ont redoublé après qu'elles eurent été embarquées
 dans un véhicule de la police anti-émeute. « Ce qui est frappant, c'est que la chanteuse de Grup Yorum Selma Altin a été frappée aux deux oreilles jusqu'à en faire exploser les tympans alors qu'elle avait les mains menottées dans le dos. Et la violoniste du groupe, Ezgi Dilan Balci, a eu le bras broyé parce qu'elle jouait du violon », a ajouté Me Tanay.
 On lui a aussi cassé les doigts.

 Bref, les escadrons de la mort à la turque les ont froidement et délibérément estropiées pour qu'elles ne puissent plus jamais exercer leur art.

Les autres gardés à vue, dont 5 enfants, on tous été, eux aussi, violemment battus.

Erdogan dans les bottes de Pinochet ? Bof, au point où on en est...


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Rappel historique

Le mouvement communiste de Turquie, incarné par le Parti révolutionnaire de libération du peuple (DHKP) et son Front armé (DHKC), se bat depuis trente-cinq ans, pour la libération sociale des peuples turc, kurde, arabe, laze, circassien, bosniaque, géorgien, abkhaze, grec, rom, arménien, chaldéen, assyrien et autres, qui cohabitent en Turquie.

« Le 20 octobre 2000, le DHKP-C lance un mouvement de grève de la faim contre la réforme des prison, laquelle vise à transférer les prisonniers politiques vers des établissements pénitentiaires de haute sécurité (prisons de type F) inspirés du modèle US et répondant officiellement aux normes européennes. Les prisonniers du DHKP-C entrent en « jeûne jusqu’à la mort » pour protester contre leur mise en isolement dans des cellules individuelles où il se plaignent des mauvais traitements. Le 19 décembre 2000, 20 prisons-dortoirs (prisons de type E) sont prises d’assaut par les militaires. Au cours du programme de déportation de plus de 3000 prisonniers politiques insurgés qui s’ensuivit, 28 détenus périront criblés de balles, torturés, asphyxiés par les gaz lacrymogène ou carbonisés par les lance-flammes. Cette résistance s’achève le 22 janvier 2007 et aboutit à une solution négociée avec le ministère de la Justice sous forme de circulaire permettant aux détenus isolés de se rencontrer par groupe de dix à raison de 10 heures par semaine. Mais durant ces sept années de résistance passive, pas moins de 122 militants dont plus de 100 membres du DHKP-C perdent la vie.

Au printemps 2004, une opération conjointe des polices turque, belge, allemande, néerlandaise et italienne, fondée sur 56.000 heures d’écoutes téléphoniques, aboutit à l’arrestation d’une quarantaine de personnes, suspectées de cinq attentats commis en Turquie pendant l’année 2003. » (Wikipedia)

Procès du DHKP-C en Belgique :

En 2006-2010, une série de jugements, en première instance puis trois en appel après deux arrêts de cassation, ont eu lieu à l’encontre de membres présumés du DHKP-C dont Fehriye Erdal et Bahar Kimyongür.

On se rappellera que Bahar Kimyongür, de naissance et de nationalité belges, réclamé par la Turquie pour avoir traduit en français un tract du DHKP, fut naguère attiré - par l'alors ministre de la justice que nous ne nommerons pas pour ne pas faire à cette dame trop de publicité chez les Blackwaters qui risqueraient de nous priver de ses talents en la recrutant car ils en ont les moyens et qu'est-ce que nous ferions sans elle - dans un guet-apens, en Hollande, afin qu'il pût en être extradé, puisque n'étant pas citoyen hollandais. Heureusement, un juge de ce pays lui sauva la vie en refusant de déférer à une réclamation aussi délirante et, faut-il le dire, déshonorante.

Grup Yorum

(Yorum = « commentaire » en turc) est une formation musicale fondée en 1985, à İstanbul, par des étudiants, dans le but de réagir au coup d'Etat militaire de 1980. Le groupe, influencé au début par Ruhi Su, Mahzuni Serif, Inti Illimani, Victorr Jara, Quilapayùn et Theodorakis, a été formé « pour être la voix de la terre et des peuples d'Anatolie, où le groupe est né, avec une infusion de musique révolutionnaire et socialiste ». En peu de temps, Yorum est devenu un nom crucial pour l'opposition et la lutte des droits et des libertés.

Chaque année depuis 1987, le groupe a aussi bien sorti des albums et donné de nombreux concerts en Turquie et en Europe, que participé à des centaines de protestations de masse, manifestations de rue, grèves, et occupations d'usines et d'universités. Les membres du groupe ont fait face à de nombreuses gardes à vue, arrestations et interdictions dus à la nature organisationnelle-révolutionnaire-activiste du groupe et du sens contestataire de leur musique.

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Plusieurs membres de Yorum ont été torturés à maintes occasions et condamnés à de nombreuses années d'emprisonnement; « même les CD et les cassettes du groupe ont été fusillés par les forces de sécurité ».

En dehors du turc, Yorum chante aussi en kurde, arabe ou circassien, militant ainsi pour le droit à l'usage de ces diverses langues.

Yorum utilise des instruments locaux tels que le ney (le petit hautbois de l'Anatolie de l'est), le bağlama (luth à manche long), le kaval (flageolet, flûte de berger), mais aussi beaucoup d'autres instruments non-locaux tels que le violon, le hautbois et surtout la guitare. Leur musique, essentiellement vocale et instrumentale, est basée sur des compositions rythmiques solides et des mélodies fluides. Pouvant être définie comme du folk-rock, elle contient des timbres rappelant les chansons folkloriques locales, les mélodies méditerranéennes, les hymnes latino-américains et le rock.

Pour davantage d'informations sur les activités du groupe et sur l'acharnement dont il est l'objet, voir Wikipédia (discographie complète en prime) et, bien sûr, les articles suivants :

 

entre autres.

 

selma altin,akp,ezgi dilan balci,erdogan,grup yorum,victor jara,syrie,turquie

En mai dernier, Grup Yorum a donné un concert de soutien « à la Syrie réelle », en opposition à la politique d'AKP-Erdogan,

malgré l'arrestation préventive de plusieurs de ses membres.

 

Rien à voir, on en conviendra, avec le casting prétendument moscovite des talent scouts d'Hollywood, ne fût-ce que pour la qualité de la musique.

 

Le groupe, chantant  malgré la censure,

El Aparecido, de Victor Jara,

devant 55.000 personnes au stade Besiktas d'Istanbul.

La chanteuse est Selma Altin.


 

 

Paroles de El Aparecido (« L'Apparu », hommage à Che Guevara)

 

Abre sendas por los cerros, 


Deja su huella en el viento, 


El águila le da el vuelo 


Y lo cobija el silencio.


Nunca se quejó del frío, 


Nunca se quejó del sueño, 


El pobre siente su paso 


Y lo sigue como ciego.





Correlé, correlé, correlá 


Por aquí, por allí, por allá, 


Correlé, correlé, correlá, 


Correlé que te van a matar, 


Correlé, correlé, correlá.





Su cabeza es rematada 


Por cuervos con garra de oro 


Como lo ha crucificado 


La furia del poderoso. 



 

Hijo de la rebeldía 


Lo siguen veinte más veinte, 


Porque regala su vida 


Ellos le quieren dar muerte.

 

Ce qui signifie à peu près :

« Il ouvre des sentiers dans les collines,

Il laisse sa trace dans le vent,

L’aigle lui donne l’envol,

Et le silence le protège.

 

Jamais il ne se plaint du froid

Jamais il ne se plaint d'avoir sommeil,

Le pauvre sent sa présence

Et le suit comme un aveugle.

 

Cours, cours, fuis, sauve-toi,

Cours par ici, cours par là,

Cours, ils vont te tuer !

Cours, cours, fuis, sauve-toi.

 

Sa tête est couronnée

De corbeaux aux serres d’or,

Tel que l'a crucifié

La furie du pouvoir.

 

Fils de la révolte,

Ils le traquent par vingtaines.

Parce qu'il offre sa vie,

Ils veulent lui donner la mort. »

 

 
In memoriam

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Victor JARA

Né le 28 septembre 1932.

Mort le 16 septembre 1973, ses mains de guitariste coupées,

au stade Estadio Cile, Santiago du Chili.



Mis en ligne le 20 septembre 2012

par Catherine.









16/09/2012

Encore un 11 septembre 11

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Encore un 11 septembre !

 

 De quoi est-il question ?

  1. D'un film qu'un givré islamophobe a tourné aux Etats-Unis et qui se balade sur le net : L'Innocence des musulmans.

  2. De l'assassinat d'un ambassadeur U.S. et de trois autres personnes, à Benghazi, en Libye.

Les merdias : « Le film a excité les Arabes, qui s'en sont vengés en lynchant l'ambassadeur. »

C'est de ces deux événements (et des merdias) que traite Ariane Walter.

Quand on tombe sur une nana qui allie un Q.I. de 228 à une si impeccable faculté de raisonner logiquement qu'on croirait presque du Robespierre, et qui, en outre, saupoudre le tout d'une tournure d'esprit à la François-Marie-vous-savez-qui, pas question de la laisser passer sans mettre la main dessus.

On les pique donc, elle et son article, au Grand Soir. Pour votre (on l'espère) délectation.

Notes à benêts :

JSSnews est un webzine d'opinion israélien doublant le magazine papier du même nom. Les initiales sont celles de son animateur  Jonathan-Simon Sellem.

Jeffrey Goldberg est un journaliste US attaché au magazine The Atlantic, dont nous parlâmes naguère sur ce blog à propos d'une interview lui accordée par Fidel Castro.

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Les Pieds Nickelés postmodernes ? Non, les musulmans made in Hollywood.

 

Ariane WALTER
Encore un 11 septembre !

Qui arrange les Américains…

Ca va finir par paraître bizarre. Tous ces 11 septembre…Il y a un numérologue dans la bande ?

Donc un 11 septembre 2012, les US sont attaqués. (Déjà vu.) Par un attentat (Déjà vu.) Qui serait mené par Al Qaida. (Déjà vu aussi.) Obama est ulcéré. (Déjà vu avec son clone.) On ne fait pas ça aux US. (Déjà dit). Ils envoient des troupes (là, très, très souvent vu.)

Je voudrais donc dire au scénariste qui monte ces trucs-là que, non seulement, il manque d’imagination mais encore, c’est la crise, que sa dernière production est assez bigleuse.

Quoi ? A New York 3000 morts américains et à Benghazi 4 ????

C’est la récession…

Interrogeons-nous.

Première question : qu’est-ce que ce film ? « L’innocence des Musulmans » (un peu d’ironie, peut-être ?) Que nous en dit l’ Huma ?

Le film, "Innocence of Muslims", est réalisé par Sam Bacile, promoteur immobilier de sont état. C’est un israélo-américain, qui a tourné en Californie ce poncif de 2 heures, en levant des fonds (5 millions de dollars) auprès d’une centaine de juifs qui ont souhaité rester anonymes. (« sont » tel qu’écrit par le journaliste. Minou, relis-toi.)

Ouch ! La nouvelle ! Les communistes seraient-ils antisémites ! En tout cas l’affirmation est claire. A l’indicatif et non au conditionnel. Le Point la reprend d’ailleurs, exactement, mot pour mot. On connaît l’importance du copier-coller dans les nouvelles écoles de journalisme et le respect de ces deux mamelles US que sont AFP et Reuters.

Ce promoteur immobilier, originaire de Californie, a levé quelque cinq millions de dollars de fonds, grâce à près d’une centaine de donateurs juifs. En seulement trois mois de tournage, il a réalisé, avec 60 acteurs et une équipe de 45 personnes, un film de deux heures. Le résultat est pourtant bien maigre, si ce n’est ridicule.

Là encore indicatif. On suppose qu’ils se sont renseignés.

Un peu plus bas il est dit : "Le film est politique. Pas religieux" Ce qui nous donne une nouvelle définition de « Politique ». De mauvais comédiens, un mauvais scénario, de mauvaises intentions. Beaucoup de fric pour pas grand-chose si ce n’est quelques morts qui ne se relèvent pas.

Sur ce détail important : “mécènes juifs ou non”, certains font l’impasse. Ainsi « The wall street journal » :

The man who claimed to be the film’s writer, director and producer, identified himself as Sam Bacile, a name that was subsequently believed to be a pseudonym. He said that he wanted to showcase his view of Islam as a hateful religion. "Islam is a cancer," he said in a telephone interview from his home. "The movie is a political movie. It’s not a religious movie."He said he worked with about 60 actors and 45 crew members and made the two-hour movie in three months last year in California.

D’autres démentent. Deux medias du web : Emarrakech, placé sous la haute autorité de Mohamed VI, et Alyaexpressnews.

Alyaexpressnews écrit :

Le blogueur Jeffrey Goldberg a signalé que Klein Steve, un consultant pour le film controversé, « L’innocence des musulmans », et qui se décrit comme un activiste militant chrétien à Riverside, en Californie, a déclaré que le réalisateur du film, Sam Bacile, n’est pas israélien et que ce nom est un pseudonyme. Les médias, y compris Alyaexpress-News ont signalé que Bacile était un Israélien qui a travaillé dans l’immobilier en Amérique. Goldberg cite Klein comme disant « Je ne sais pas grand-chose sur lui. Je l’ai rencontré, je lui ai parlé pendant une heure. Il n’est pas israélien, non. Je peux vous le certifier, l’Etat d’Israël n’est pas impliqué . »

J’adore « Je ne sais pas grand-chose sur lui…Il n’est pas Israélien. » Il sait donc l’essentiel. Plus loin Klein ajoute : «  Son nom est un pseudonyme. Tous ces gens du Moyen-Orient avec qui je travaille ont des pseudonymes. Je doute qu’il est juif. J’imagine que c’est une campagne de désinformation. »

« J’imagine que c’est une campagne de désinformation » ne colle pas trop avec le titre : « Désinformation : Sam Bacile n’est ni Juif, ni Israélien. » Mais la plupart des gens ne lisent que les titres. Donc…

Remarquons également l’arrivée à point nommé des « chrétiens » dans l’affaire.

Une question plus grave passe à l’as que je suis la seule à poser : Sam Bacile est-il de la famille de Bachelot ? Prévoit-elle un vaccin ? Parce que vu le prix que ça nous a coûté la dernière fois et vu ses accointances avec les socialistes, on se sent mal ! 
Bien. Qui a fait quoi est donc flou. Peut-être parce que ce n’est qu’une vidéo sortie sur ce maudit internet où n’importe qui dit n’importe quoi.

On nous dit en effet que le film est sorti depuis juin où il n’a eu que 22 000 vues ce qui est peu en effet. « Prends le pouvoir sur moi, Jean-Luc », autre production iconoclaste, avait été vue par deux millions de fans. La sortie de ce film historique, dans tous les sens du terme, (celui sur Mahomet et non celui sur Jean-Luc) était donc passée jusque là inaperçue jusqu’à ce que, d’après le Wall Street journal, Twitter se soit emparé de l’affaire ! Sacré Twitter ! Après avoir coulé à pic la femme du pédalo, ils récidivent en mettant l’Arabie à feu et à sang ! Pas cool Twitter ! Et si on le supprimait ???

The man who claimed to be the filmmaker, said he posted the trailer for his film on YouTube in early July. But it had largely escaped attention until recent days, when activists on Twitter pointed to clips that included actors in anachronistic costumes, near flimsy sets and often stumbling through lines. Egyptian clerics began widely condemning the footage.

En fait, il s’agirait de tout autre chose. Grâce à l’Humanité, l’enquête progresse :
Les premiers extraits du film ont été diffusés dès juin, et il avait alors obtenu le silence retentissant qu’il mérite. Et ce malgré le soutien du Pasteur intégriste Terry Jones, le brûleur de Coran, qui a béni le film et projette de le diffuser à l’office. Mais mardi, une chaîne de télévision égyptienne a choisi de diffuser un large extrait vidéo, déclenchant les émeutes.

Bon, là il suffit de savoir qui a programmé ces extraits sur la télé égyptienne pour voir un peu d’où vient le coup. Mais personne n’en parle. Oh ! Le journalisme d’investigation !! Qu’est-ce que vous faites ! Est-ce donc si difficile à vérifier ? Il s’agit tout de même d’un appel au crime lancé sur une chaîne publique ! Qui a donné l’ordre ? Comment sur un point aussi simple : « Est-ce que c’est passé à la télé ou pas ? » ne peut-il y avoir consensus ? Il n’y a pas TVpoche dans ce pays ? Ou est-ce une façon une nouvelle fois de montrer qu’internet est un media dangereux ? Et si on le supprimait ?

Autre détail qui a son importance rajouté par l’Huma : Ce n’est donc pas un film copte, comme on a pu l’entendre dans un premier temps, notamment de la bouche du grand mufti d’Egypte, ce qui a fait craindre des représailles aux chrétiens du Caire lors des manifestations d’hier.

(Ouf pour les Coptes ! Ils viennent de l’échapper belle là et comme tout le monde se fout de leur massacre…)

Passons maintenant à un autre point délicat : Qui a tué l’ambassadeur américain ? Là encore, on nous balade.

- Première proposition : les Arabes. (Terme vague)

JSSnews écrit :

Bien que les premiers rapports affirment que son véhicule a été touché par une roquette, il semble maintenant beaucoup plus probable que lui et trois employés de l’ambassade (deux d’entre eux des Marines américains) ont été arrachés de leur voiture de l’ambassade et lynchés par les « manifestants ». De la sauvagerie arabe. Et que l’on ne me traite pas de raciste : je n’ai pas vu ça ailleurs que dans les pays arabes. Mais peut-être que je me trompe, après tout.

On ne peut que féliciter l’auteur de ces lignes pour cet effort de bienveillance. Donc JSSnews reste vague : « Ce sont des Arabes sauvages. Les deux termes étant synonymes. »

- 2ème proposition : Al Qaïda.

Libération nous informe :

Selon cette source, les extrémistes se sont servis de manifestants qui protestaient contre le film comme d’un « prétexte » pour s’en prendre au consulat américain avec des armes de petit calibre mais aussi des lance-roquettes. « Il y a des détails encore assez flous, mais clairement on a la signature d’Al-Qaeda », a estimé de son côté Mike Rogers, président républicain de la commission du renseignement au Congrès américain, sur la chaîne CNN.

Il faudra expliquer à Mike Rogers, président républicain de la commission du renseignement au congrès américain, (on tremble) qu’il y a quand même une différence notable de sens entre « assez flou » et « clairement ». Par ailleurs de qui s’agit-il ? D’Al Qaïda , la branche arabe de la CIA ? D’Al Qaïda qui fait sauter des tours avec des cutters ? D’Al Qaïda qui aide les Us en Libye et ensuite, certains étant au chômage va leur filer un coup de main en Syrie ? Quel Al Qaïda ?

- Troisième proposition : les Salafistes.

Pour les ignorants rappelons que les salafs sont les purs antiques de l’Islam, Mahomet et les quatre premiers califes et que le salafisme a toujours existé quand il s’est agi de dire :« C’était mieux avant . Revenons au bon vieux temps. Soyons les plus rétrogrades possible. » Le Fn est donc salafiste et les vieux blancs du Ku-Klux-Klan aussi !

Le Point y va carrément :

Des salafistes libyens ont attaqué l’ambassade des États-Unis à Benghazi, officiellement pour protester contre un film anti-islam. Elle est l’oeuvre de brigades salafistes appartenant au mouvement Ansar el-Charia (les défenseurs de la charia, NDLR).

Très précis en effet. Autre information donnée par le même :

"L’assassinat qui a visé l’ambassadeur américain en Libye a été prémédité", affirme l’islamologue Mathieu Guidère*. "Il répond directement à l’appel du numéro un d’al-Qaida, Ayman Al-Zawahiri, qui a demandé aux salafistes libyens de s’en prendre aux Américains pour venger la mort d’un des grands stratèges de l’organisation, Abou Yahya al-Libi, tué en juin dernier par un drone américain au Pakistan." D’après le chercheur, la diffusion du film de Bacile n’aurait donc rien à voir avec l’incident. "Ce film est passé relativement inaperçu en Libye, assure-t-il. Mais lorsque les salafistes en ont pris connaissance, ils se sont précipités dans la brèche pour mener une action spectaculaire qu’ils allaient politiser." Les salafistes possèdent entre eux de nombreuses interconnexions au Maghreb, explique Mathieu Guidère. Lorsqu’ils sont inexistants en politique, leurs actions provocatrices et spectaculaires plongent le gouvernement en place dans l’embarras, car elles visent le thème sensible du sacré."

Peut-on dire que les salafistes sont les Pussy riot de l’Islam ?? L’assassinat de l’ambassadeur américain était-il une performance ?

Du calme, Le Point ! L’enquête est en cours ! On a arrêté quatre lampistes et personne ne sait quoi !

- Quatrième proposition, toujours dans Libé : des partisans de feu Kadhafi.

Les autorités libyennes ont présenté leurs excuses aux Etats-Unis et pointé du doigt à la fois les partisans du régime déchu de Mouammar Kadhafi et Al-Qaeda après cette attaque survenue mardi soir, jour du onzième anniversaire des attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis commis par le réseau islamiste.

Cette accusation s’explique si l’on considère que ce malheureux ambassadeur a été lynché et violé exactement comme l’avait été Kadhafi, abandonné, par les Zuniens, à la vindicte de ses ennemis. Notons au passage qu’ Hillary Clinton, qui avait éclaté de rire quand Kadhafi avait été tué , n’ a pas réagi, là, de la même façon, et que si un chef arabe avait pouffé ,suite à la mort horrible de l’ambassadeur, on l’aurait sans doute traité d’inhumain.

De tout cela retenons qu’Arabes, Al qaidistes, Salafistes, ou ex-Kadhafistes, ce sont quand même toujours des Arabes sauvages dont on nous dit qu’ils sont très violents. Et il vrai qu’à force de les exciter comme des pittbuls on finit quand même par avoir quelques résultats. Leur efficacité n’est pas toujours aussi évidente puisqu’on nous dit :

Au même moment, en Égypte, des milliers de manifestants, en majorité des salafistes, ont attaqué l’ambassade américaine au Caire. Ils sont finalement parvenus à arracher le drapeau américain, avant de le remplacer par un étendard islamique.

Rien que ça ? Félicitations au Point qui a une machine à détecter les salafistes dans la foule. Ceci ne nous étonne pas de la maison Giesbert, grand journaliste contemporain.

Et si l’on cherchait ailleurs ?

Chez les blancs. Chez les républicains Zuniens , par exemple.

Comme vous le savez, cette grand nation démocratique est en période d’élections, les citoyens ayant à choisir entre un fou patenté et un fou dissimulé. (Comme chez nous. Chez nous, en fait, ce n’est pas l’islamisation de nos coutumes qui est à craindre mais l’américanisation de nos mœurs qui est tellement avancée que beaucoup de Français actuellement raisonnent comme des blancs du Mississipi !)

Etudions l’affaire.

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La grande histoire, en ce moment, est la réélection d’Obama. Ce qui intéresse au plus haut point Israël , maître à penser et maître à danser des EU. Israël et ses faucons. Or, y aurait-il de l’eau dans le gaz entre Obama et Netanyahou ? Des bruits ont couru disant qu’Obama avait refusé de recevoir Net lors d’un de ses passages à New-York. Depuis les deux hommes se sont longuement téléphoné (pour se dire quoi ?) et le différend s’est calmé. Tout va bien. (Ca a coûté combien ? A qui ?) Il n’empêche qu’Israël préférerait un Républicain traditionnellement ancré dans le clan des pétroliers et des fabricants d’armes, Obama étant plutôt le petit marquis de la finance. Or ils ont besoin de soudards sans état d’âme. Romney, stupide à souhait, persuadé que Dieu a créé l’Amérique pour qu’elle dirige le monde (au nom d’Israël), leur paraît donc mieux convenir. Ceci n’est pas sans rappeler l’histoire de l’élection de Reagan qui avait éliminé Carter suite à la prise d’otages de 52 Américains prisonniers à Téhéran. Les républicains avaient dit que Carter était incapable de porter haut le drapeau de l’Amérique et c’est ainsi que les Républicains avaient repris les rênes. Sont-ce les républicains de Romney qui ont monté toute cette affaire pour tenter de discréditer Obama ? C’est l’avis de Libération :

La date choisie, le 11 septembre, ne doit rien au hasard. Car si le gouvernement américain s’est montré plutôt discret sur les commémorations des attentats de New York, les milieux néoconservateurs en ont, eux, profité pour relancer leur machine de guerre médiatique anti-musulmane.

Quant à la préférence des faucons Israéliens pour Romney, il suffit de jeter un oeil surJSSnews :

Oui, c’est la faiblesse du président Obama, celui-là même qui a traîné la dignité des Etats-Unis d’Amérique au sol. Un diplomate américain a été assassiné par la foule dans les rues d’un pays qui, par peur d’un Président américain courageux, n’aurait pas touché un cheveu de l’ambassadeur. Tant qu’Obama sera au pouvoir, il n’y aura pas de réponse significative – militaire ou autre.

Glups ! Quoiqu’il en soit nous pouvons tenir pour acquis les points suivants :

- Que cette affaire a été voulue pour produire ce qu’elle a produit.

- Qu’un dessin animé tout aussi irrévérencieux, Ahmed et Salim, et qui passe en Israël depuis des années, se moquant d’une famille de terroristes, n’a eu aucun effet de ce type. Certes, il ne s’agit pas de Mahomet mais les Arabes sont quand même ridiculisés aux petits oignons.)

- Qu’on comprend pourquoi les Pussy Riot ne font pas de performance dans les mosquées.

- Que les Arabes passent pour des sauvages sanguinaires. Et qu’il faut en avoir très peur chez nous. Et voter à droite.

- Que la flotte US débarque en Méditerranée. Ou elle était déjà quand même.

- Bref que le parti de la guerre hard qui en a marre de traîner les pattes a pris une option sur le parti de la guerre soft qui s’apprête à récolter des fruits juteux en Europe. Canons ou banque, il faut choisir.

Quant à l’organisation de cette nouvelle partie de Backgammon, voici ce que je propose. Je mets au conditionnel car je ne suis pas un grand journaliste pour parler à l’indicatif.

Qui est à l’origine du film ?

1) Des potes israéliens qui veulent se payer une partie de rigolade.

2) On commande ce film. Qui ? Le Qatar ! Ahahaha ! C’est la dernière nouvelle. Ca vient de tomber !

Qui l’utilise ?

  1. Des partisans de Romney. Les faucons d’Israël . Ils découvrent le film, voient l’intérêt de la chose et se débrouillent pour attirer l’attention des medias. Ainsi Obama sera décrédibilisé.
  1. Ce sont des partisans d’Obama qui montent le coup. Coup triple : leurs bateaux sont en méditerranée et leurs troupes en Libye. Les Arabes passent encore pour de foutus sauvages. Encore un clou sur la croix de l’Islamophobie. Grâce à leurs medias, ils suggèrent l’histoire du mécénat des Juifs. Il faut qu’ils se calment ceux-là. Romney est décrédibilisé car il a critiqué Obama sans respecter la mort de l’ambassadeur.

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Pendant ce temps un homme est effroyablement massacré. Et trois autres. On a eu beaucoup mieux et sans état d’âme.

He oh ! Les bisounours ! Vous ouvrez les yeux un peu sur tonton Sam suffit jamais et oncle Ben très collant ?

Et Al Qaïda ?

Ahahahahahahaaaaa ! (Echo caverneux.)

Et pour ceux qui ont des doutes, les dernières révélations de The Independant : les Etats-Unis étaient au courant de l’attaque. Si c’est vrai, ça ne vous rappelle rien ?

Ariane Walter

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Source :  http://www.legrandsoir.info/encore-un-11-septembre.html


Mis en ligne le 16.9.2012 par Théroigne








03/09/2012

Le Cercle des Volontaires

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 « Le Mal est dans la chose même et le remède est violent. Il faut porter la cognée à la racine. Il faut faire connaître au peuple ses droits et l'engager à les revendiquer ; il faut lui mettre les armes à la main, se saisir dans tout le royaume des petits tyrans qui le tiennent opprimé, renverser l'édifice monstrueux de notre gouvernement, en établir un nouveau sur une base équitable. Les gens qui croient que le reste du genre humain est fait pour servir à leur bien-être n'approuveront pas sans doute ce remède, mais ce n'est pas eux qu'il faut consulter ; il s'agit de dédommager tout un peuple de l'injustice de ses oppresseurs. »

  Marat, Les chaînes de l’esclavage, 1774

 

Depuis le temps qu'on voulait vous en parler... tout arrive :


 

Le Cercle des Volontaires

 « Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise »

 

Est-ce à la suite d’un commentaire laissé par nous sur un forum ? À propos de Robespierre ? Sans doute. Le 28 décembre 2011, nous recevions, de Raphaël Berland, ce message :

« Avec plusieurs personnes (dont plusieurs blogueurs et blogueuses), nous venons de créer le Cercle des Volontaires. Nous sommes proches du mouvement des indignéset de l'association Pour Une Constituante.

Voici la version provisoire de notre blog :

http://cercledesvolontaires.wordpress.com

Vous y trouverez les liens vers nos blogs respectifs.

N'hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez nous rejoindre, ou plus simplementpour discuter de projets que nous pourrions développer en commun. »

Il nous a bien fallu répondre avec honnêteté qu’étant donné notre âge et l’état de nos carcasses, il nous était désormais impossible de beaucoup nous déplacer, de participer à des manifs, de remonter le cas échéant des barricades, mais que réfléchir, si possible dans le même sens, ça oui, on pouvait.

Nous avons donc suivi avec attention les efforts de ces gens qui disaient avoir « de 25 à 45 ans ». Les deux animateurs principaux étaient Raphaël Berland, déjà nommé, et Jonathan Moadab. Il y avait aussi une dame, Jennifer Cingouin et un troisième homme, qui officiait sous le pseudonyme de Pléthon 1. Leur naissance à la politique active date donc de huit mois.

Dans les débuts, notre activité s’est bornée à recevoir une lettre d’information prometteuse, chacun semblant intervenir dans le domaine qui lui était le plus cher ou le mieux connu. Ensuite, comme on sait, les tribulations immobilières de notre webmaîtresse nous ont, pour un temps, coupés de tout contact avec le net.

Quand nous avons renoué, une chose nous a frappés : pendant notre occultation, le Cercle des Volontaires était passé à la vitesse supérieure et ses lettres d’information se succédaient désormais à une cadence très rapide, rendant compte d’interventions sur le terrain, de manifestations publiques, de rencontres, et multipliant, surtout, les interviews de personnalités non alignées « ayant quelque chose à dire » , interviews d’abord enregistrées, puis filmées et mises en ligne sous forme de vidéos.

Agence d’information alternative ? Pas vraiment, même s’il n’y en a jamais trop, mais pas seulement. Les Volontaires ne sont pas non plus une formation politique organisée – en bref, un parti – mais plutôt un groupe de réflexion non sans ressemblance avec ces « clubs » dont on sait aujourd’hui qu’ils ont tant fait pour préparer et rendre possible la Révolution de 1789 et plus encore celle de 1793. Il nous semble qu’on y cherche des solutions qui ne soient pas uniquement théoriques mais pratiques à la situation apparemment sans issue dans laquelle nous pataugeons. Et notre souhait le plus vif est, faut-il le dire, que ces efforts aboutissent à quelque chose, dénouent les nœuds gordiens et vogue la galère.

 

Classe politique en gestation ?

 

L’avons-nous assez dit, au point de radoter, qu’une des principales causes de nos errements, donc de nos malheurs, était de n’avoir plus de classe politique, mais seulement du personnel kleenex, domesticité interchangeable des vrais détenteurs du pouvoir ?

C’est le cas en Belgique, où nous sommes, c’est le cas aussi en France, c’est le cas, à la lettre, dans tous les pays d’Europe. Quelques-uns ont certes jeté de beaux derniers feux, vite éteints ou noyés dans le sang : la Grèce de 1945 et de la résistance aux colonels , le Portugal de la Révolution des Œillets, et, bien sûr, la Yougoslavie titiste. Ce n’est évidemment pas par coïncidence que « le parti de l’égoïsme » a commencé par se débarrasser de ces trois épines dans son pied, avant de préparer la neutralisation des autres, par la dictature militaro-policière, si le décervelage et la castration par consumérisme affolé ne suffisent plus.

 

Et, M. Mélenchon dans tout ça ?

 

À l’occasion des récentes élections présidentielles en France, d’aucuns ont cru que M. Jean-Luc Mélenchon allait les sortir de ce tunnel, apporter avec lui la solution de rechange tant attendue. Le verdict des urnes a fauché cette espérance. Qu’en eût-il été si M. Mélenchon s’était fait élire avec 70% des voix ? La même chose.

M. Mélenchon n’a jamais eu et n’aura jamais, dans le système actuel, les moyens de la politique qu’il préconise. Encore ne la préconise-t-il que sur le plan intérieur, puisque ses choix, en politique extérieure sont, comme ceux de M. François Hollande, si fondamentalement aux antipodes de ce qu’ils devraient être.

Quel système actuel ? Le système électoral en soi.

Le système représentatif par élections n’est pas en théorie à dédaigner. L’ennui, c’est qu’il a toujours été, depuis Thermidor, en porte-à-faux avec le plus élémentaire principe démocratique.

Sous la Première République, celle qui l’a inauguré, le peuple était injustement – c’est-à-dire pas du tout – représenté, puisque les pauvres n’avaient pas le droit d’y participer. Ni les femmes. Une guerre européenne et deux guerres mondiales plus tard (qui sont idéales pour faire traîner les choses) on en est enfin arrivé à « un homme = une voix » (plus ou moins, il y aurait beaucoup à dire) et les femmes votent. Mais, si même des femmes peuvent aujourd’hui se faire élire, les pauvres ne le peuvent toujours pas, ni ceux qui les défendent, ni ceux dont tous les papiers ne sont pas en règle (et c’est si facile d’en refuser toujours au moins un), ni même, en général, tous ceux qui ne sont pas excessivement riches. Nos pseudo-démocraties représentatives ne permettent donc d’élire que les plus riches ou leurs créatures. Autrement dit, pour s’approcher du pouvoir, il faut déjà en être. Nos élections ne sont donc rien d’autre que des cooptations, voire des désignations venues d’ailleurs : farine sur pattes de loups. Et quand le peuple (seul Souverain, si, si !) fait entendre sans équivoque sa volonté, comme ce fut le cas en 2005 à propos de l’adoption du traité de Lisbonne, c’est-à-dire de l’abandon par les états de toute souveraineté nationale, on passe outre et l’oligarchie assoit ses grosses fesses sur le visage de ceux par qui elle prétend avoir été élue.

M. Mélenchon, si à l’extrême qu’il soit de ce qu’on ose appeler la gauche, ne se démarque pas de ce système (il ne suffit pas d’invoquer Robespierre pour marcher sur ses traces-1-), mais sa candidature et sa campagne ont été précieuses en ceci qu’elles ont montré et même démontré de façon éclatante à quel point existe, dans une large frange du peuple français, tous clivages un moment abolis, et soyons  sûrs qu’ailleurs c’est pareil, l’incoercible, le violent besoin de quelque chose d’autre. À quel point sont nombreux et désespérés ceux qui aspirent à rompre avec ce perpétuel engluement.

Si la nécessité de respirer existe, c’est qu’il doit y avoir de l’oxygène quelque part, sinon, la vie s’arrête. Je paraphrase bien mal Lamartine, dont je n’ai pas retrouvé la citation, ah, ces autodidactes.

Nous ne sommes pas les seuls, ici, aux Grosses Orchades, à réfléchir dans ce sens et à énoncer l’équation. D’autres l’ont fait avant et mieux que nous. La première qualité du Cercle des Volontaires aura été, au long de ces huit premiers mois d’activité, de rechercher ces gens-là, de les observer, de les lire, d’aller les voir et de les interroger, au grand bénéfice de ceux qui, comme nous, se demandent comment résoudre la quadrature du cercle.

Nous nous sommes bornés, dans ce post, a isoler pour vous quelques-unes de ces interviews. Il fallait bien faire un choix et nous avons choisi ce qui a le plus mobilisé notre intérêt. Mais il vous est loisible d’aller explorer comme il le mérite le site

http://cercledesvolontaires.wordpress.com/

 

Qui peut le plus doit pouvoir encore plus.

 

Ce qu’on peut attendre d’eux, et de tous ceux qui voudraient (devraient) faire de même, ce ne sont pas seulement des recettes pratiques pour desserrer l’étau qui nous étrangle, c’est aussi une définition, pour eux et pour nous-mêmes, de la société dans laquelle nous souhaiterions vivre, si la Grande Déesse Chance voulait que nous arrivions à nous libérer de nos chaînes. Histoire de ne pas foncer à l’aveuglette vers des lendemains qui déchantent.

Pas de programme rigide. Pas de mots d’ordre. Pas de ligne du Cercle, comme on dit « ligne du parti ».  Mais des principes communs selon toute apparence. Dans ces limites, la démarche de chacun est individuelle, et ce genre de laboratoire est un endroit aussi bon qu’un autre pour apprendre à ne pas se marcher sur les pieds les uns des autres. Voilà, nous semble-t-il, la principale originalité de ce petit groupe. Il se trouve que nous y attachons beaucoup d’importance, pour des raisons que nous expliquerons peut-être un de ces jours (dépendant de l’appétit des petits cochons à notre égard).

 ______________  

1.  Qu’aurait fait Maximilien Robespierre à la place de Jean-Luc Mélenchon ? Il aurait dit la vérité sur son impuissance. Il en aurait expliqué les causes. « Seule la vérité est révolutionnaire. »

 

 

Présentation

des principaux animateurs,

et des blogs personnels qu’ils animent

en-dehors du Cercle des Volontaires.

 

(ordre alphabétique)

 

Raphaël BERLAND

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BLACK MARIANNE


Il n’y a guère (le 30 juillet) Jacques Attali a publié, dans L’Express, un certain nombre de ces conneries de compétition dont son compère Alain Minc et lui-même sont coutumiers. C’est ici :

http://blogs.lexpress.fr/attali/2012/07/30/qui-merite-detre-riche/

Il a porté sur les nerfs à Raphaël Berland, qui le lui avait déjà fait savoir et qui récidive. (Vous pouvez sauter Attali, mais ne sautez pas Berland, d’autant qu’il vous offre en prime rien de moins que Little Franky) :

 

À  Jacques ATTALI  :  Réponse du Berger à la Bergère

http://blackmarianne.blogspot.be/2012/07/a-jacques-attali-reponse-du-berger-la.html

 

*

Jennifer CINGOUIN

Qui se dit « enfant du peuple » et «autodidacte», anime pour sa part le blog

 

HAUTE FUSTIGE

 

Le 23 décembre 2011, elle y a publié une

« Lettre ouverte aux députés » 

 qui a paru également sur Agoravox

http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/lettre-ouverte-aux-deputes-106802

Le 28 décembre, le député centriste Pascal BRINDEAU lui répondait sur le même site :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/politiques-citoyens/article/reponse-a-la-lettre-de-madame-107039

Le 4 janvier 2012, par la même voie en même temps que sur Haute Fustige, Madame Cingouin faisait savoir à Monsieur Brindeau ce qu’elle pensait de sa réponse.

http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/reponse-au-depute-pascal-brindeau-107366

Cet échange illustre autant qu’il est possible ce que nous disons plus haut sur la représentation actuelle si peu « nationale », que ce soit en France ou ailleurs. 

 

*

Jonathan MOADAB

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 Son blog, à lui, s’appelle

 GAZETTE D’UN ROBESPIERRISTE

 

Mais c’est qui ce type ?

interroge-t-il à votre place. Et il vous répond :

http://jmoadab.wordpress.com/about/

Pour le contacter :

lincorruptible.media@gmail.com

 

Une interview du « type »

 Le 8 avril dernier, en pleine campagne pour les présidentielles françaises, l’écrivain, poète et journaliste algérien Cherif Abdedaïm

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a interviewé Jonathan Moadab pour le quotidien d’Alger La Nouvelle République. Nous n’avons rien vu passer – honte sur nous ! – et pourtant tout y est : Sarkozy , Hollande  ou Mélenchon ? Ouch ! – L’affaire Mesrah – L’accès aux candidatures de ceux déjà au pouvoir – Celui, obscène, des banques – Le rôle destructeur des médias - Le chômage en irrésistible ascension, etc. etc.

Dans la mesure où il n’est pas qu’une critique de la société française actuelle mais l’ébauche, sinon d’un programme, du moins d’une déclaration d’aspirations voire d’intentions, cette interview est à lire absolument. Ne faites pas comme nous, ne la ratez pas. De tous les medias alternatifs français, seul Alterinfos’en est fait l’écho, et c’est bien dommage. Nous la leur empruntons :

Jonathan Moadab à La Nouvelle République :

«L’affaire Merah ressemble de plus en plus à un «11 septembre à la française» »

Voir également :

http://cherif.dailybarid.com/?p=827

 

*

plethon 1

Nous ne savons pas qui est la personne dont le pseudonyme est plethon 1, qui, outre son assiduité au Cercle des volontaires,

http://cercledesvolontaires.wordpress.com/author/plethon1/

s’exprime aussi quelquefois sur Le Grand écart

(http://www.legrandecart.net/le-fantome-de-mazarin/)

De ses contributions, nous extrayons celle-ci :

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Le fantôme de Mazarin

 

*

Quelques petits nouveaux viennent de rejoindre ce noyau initial. Nous nous promettons de les découvrir bientôt.

*

Bis repetita …(en plein écran, c’est mieux).


  


contact@cercledesvolontaires.fr

 

*

Quelques personnalités

interviewées

par le

Cercle des Volontaires

(Vidéos)

 

***

 

Jacques Vergès


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Sur ses vieux jours, Me Vergès, déjà depuis quelques années conférencier, vient de se faire acteur. Façon comme une autre de porter la bonne parole, celle de la vérité en laquelle il croit, aux foules de la société du spectacle.

À cette occasion – c’était en avril dernier – Jonathan Moadab est allé l’interviewer.



 

 

 


AVRIL 2012 : MAÎTRE VERGÈS RÉPOND AU CERCLE DES VOLONTAIRES

by Jonathan Moadab


 

*

 

François Asselineau

 

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Vous ne connaissez pas François Asselineau ?  Nous non plus. Voici ce que nous avons découvert sur son compte, non sur Wikipedia, où sa fiche biographique a purement et simplement été supprimée par les bons soins d’un certain Dr. Cosmos qui joue les Torquemada du web, mais sur Wikipedia en anglais et ailleurs.

François Asselineau, né le 14 septembre 1954 à Paris, diplômé d’HEC et de l’ENA, fait partie de l’Inspection générale des finances. Il a été conseiller pour les affaires internationales au cabinet de Gérard Longuet, ministre de l’Industrie et du Commerce extérieur du gouvernement Balladur. Il a été ensuite directeur de cabinet de Françoise de Panafieu, ministre du Tourisme, dans le gouvernement Juppé, et ensuite chargé de mission au cabinet d’Hervé de Charrette, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Juppé II. Nous résumons très fort. Après la dissolution de l’Assemblée Nationale en 1997, il a rejoint l’Inspection des finances et s’est rapproché de Charles Pasqua en 1999, lorsque celui-ci a décidé de présenter une liste aux élections européennes pour protester contre la ratification sans referendum du traité d’Amsterdam. Il devient alors directeur du Conseil général des Hauts-de-Seine (dirigé par le même Charles Pasqua) jusqu’à ce que Nicolas Sarkozy en devienne le président et l’écarte.

On l’aura compris, M. Asselineau vient de la Droite, et du service de l’État. À première vue, et d’ailleurs à deuxième et à troisième vue aussi, un commensal de Charles Pasqua et d’Alain Juppé, même écarté par Nicolas Sarkozy, n’est pas vraiment notre tasse de lait. Cependant, M. Asselineau est gaulliste (oui, Pasqua aussi… ah, le général clair-obscur !) et son gaullisme le pousse à préconiser, pour son pays, une sortie de l’Union Européenne « sereinement, unilatéralement, démocratiquement et conformément au droit international ». C’est dans ce but qu’il a créé et qu’il préside l’Union Pour la République (UPR) et à ce titre qu’il s’est présenté cette année à l’élection présidentielle.

Citation :

« Cette rupture décisive – que l’UPR est le seul mouvement à proposer clairement - est la clé pour redonner du sens à notre démocratie et à la République, pour relancer l’économie, protéger nos acquis sociaux, dégager la France de l’Empire qui l’asservit et nous opposer aux dérives guerrières du choc des civilisations. L’UPR invite en conséquence tous les Français de bonne volonté à se rassembler, en mettant provisoirement de côté le clivage droite/centre/gauche, le temps de récupérer, tous ensemble, la plénitude de notre souveraineté et de notre démocratie.

«  Pour parvenir pour de bon à ce rassemblement de tous les Français sur l’essentiel, l’UPR veille à ne jamais prendre de position qui heurterait la sensibilité et les convictions de tous ceux qui lui font confiance. Conformément à sa charte fondatrice, l’UPR refuse ainsi de céder aux sirènes des accords électoraux qui la feraient tomber dans l’un des camps. De même, elle refuse de prendre position sur tous les sujets polémiques et secondaires, sur lesquels certains s’ingénient à faire s’opposer nos concitoyens, pour mieux leur masquer le fait que le pouvoir de décision, sur ces sujets aussi, leur a été dérobé. »

Le Cercle des Volontaires, intéressé par cette position  (« ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise ») est allé lui poser des questions. Deux fois. Et a organisé ensuite un débat, qui a tourné à la confrontation, avec M. Marc D’Héré, socialiste (enfin… PS), partisan, lui, d’un socialisme libéral et de l’incorporation de la France à l’U.E. jusqu’à l’abandon de souveraineté. Vous avez dit clivages droite/gauche ?

FRANÇOIS ASSELINEAU RÉPOND AUX QUESTIONS DU CERCLE DES VOLONTAIRES

by Jonathan Moadab

 

*

FRANÇOIS ASSELINEAU NOUS LIVRE SON ANALYSE SUR LA POSITION DE LA FRANCE EN SYRIE (ET REMET BHL À SA PLACE AU PASSAGE…)

by Jonathan Moadab

 

*

 

GRAND DÉBAT PATRIOTE VS SOUVERAINISTE : EST-IL RAISONNABLE DE SORTIR DE L’UNION EUROPÉENNE ? (ASSELINEAU VS D’HÉRÉ)

by Jonathan Moadab

 


 

 ***

Stéphane Guyot

 

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Élections-piège-à-cons n’est hélas pas une boutade mal embouchée, c’est la quintessence de la réalité.

Stéphane Guyot est le président du Parti du Vote Blanc (PVB) qu’il a fondé. Car le vote blanc est le remède qu’il préconise pour échapper (mais en est-il bien sûr ?) à l’infection électorale. Il s’est néanmoins présenté à l’élection présidentielle de 2012.

http://www.parti-du-vote-blanc.fr/objectif-2012/stephane-guyot-le-candidat-blanc

Nos  deux compères sont allés faire connaissance avec le candidat abstentionniste. Jonathan Moadab pose les question, Raphaël Berland tient la caméra.

 

INTERVIEW DE STÉPHANE GUYOT PRÉSIDENT DU PARTI DU VOTE BLANC

26 Février 2012by Jonathan Moadab


 

 ***

Étienne Chouard

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Étienne Chouard, né le 21 décembre 1956 à Paris, est un professeur en économie et en droit qui a connu une certaine notoriété en 2005 à l'occasion de la campagne du référendum français sur le traité de Rome qui établissait une constitution pour l'Europe, en argumentant pour le « non ».


http://fr.wikipedia.org/wiki/Traité_de_Rome_de_2004

Il n’est pas sans liens avec Stéphane Guyot. Cependant, il croit, lui, dur comme fer, que les Français ne doivent pas se contenter de voter blanc mais renouveler de fond en comble la représentation nationale. En quoi faisant ? En tenant une Assemblée Constituante. Appelée par qui ? Composée de qui ? Des « qui » désignés comment ? Par tirage au sort.

Il a un site, M. Chouard. Que voici :

http://etienne.chouard.free.fr/Europe/index.php

Nous aurons l’occasion de revenir à lui à propos d’Henri Guillemin, mais ceux qui veulent en savoir plus sur son idée de Constituante peuvent aller voir ceci, qui a le mérite d’être court et clair

LE MESSAGE

POUR UNE CONSTITUANTE


Ne reculant devant rien et ne rejetant à priori aucune idée, Berland et Moadab sont allés l’interroger :

 

INTERVIEW D’ETIENNE CHOUARD

by JahRaph

 

(C'étaient les débuts : la video n'est pas encore animée.)


***

André Bellon

Non seulement Étienne Chouard n’est pas le seul à préconiser une Constituante, mais c’est même quelqu’un d’autre qui en a eu l’idée :

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Andre Bellon, ancien député socialiste, ancien président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, est polytechnicien, ingénieur civil des Ponts et Chaussées et Administrateur de l'INSEE. Il est aujourd’hui retiré de la politique et collabore régulièrement au Monde Diplomatique.

Très critique sur les dérives du PS et de la vie politique française, il devient, courant 2006, l'un des fondateurs du groupe de réflexion « République ! », et en 2007, il fonde l'association pour une Constituante dont il est président. Celle-ci appelle le peuple français à modifier les institutions et à se réapproprier la vie politique autour d'une Assemblée constituante et de l'élaboration de cahiers de doléances.

www.pouruneconstituante.fr

Il s’en explique pour nos deux journalistes indépendants :

ANDRÉ BELLON : “LA CONSTITUANTE N’EST PAS SEULEMENT UN PROBLÈME D’INTELLECTUEL EN CHAMBRE UN PEU FADA !”

21 Mai 2012by Jonathan Moadab


***

 Sophie Coignard et Romain Gubert

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Sophie Coignard est journaliste, essayiste et grand reporter à l’hebdomadaire Le Point. Au travers de ses travaux ( une quinzaine d’ouvrages), la journaliste brosse le portrait d'une société française quasi mafieuse, gangrenée par le système de connivence et la loi du silence. Elle a écrit celui-ci à quatre mains, avec Romain Gubert.

Romain Gubert est rédacteur en chef adjoint au service Economie du Point.

Oligarchie des inc. 1 -9782226238603.jpgM. Gubert affirme un certain nombre de choses avec lesquelles nous ne sommes évidemment pas d’accord. En quoi la France serait-elle une démocratie et la Russie n’en serait-elle pas une ? Nous pensons qu’à l’heure actuelle, c’est exactement le contraire. C’est M. Chouard qui a raison de dire que la France n’est pas une démocratie, et M. Gubert qui a tort… de s’aligner sur la pensée dominante. Non, nous ne sommes pas en démocratie, ou si nous le sommes, c’est dans la mesure où nous sommes effectivement, tous (collectivement et individuellement) responsables de ce qui nous arrive et de ce qui arrive par notre faute, à tant d’autres qui subissent de plein fouet les conséquences meurtrières de notre passivité (Palestiniens, Afghans, Irakiens, Libyens, Syriens, etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., et Russes).

« L’élite n’est légitime que si elle est vertueuse » ? Mais le fait même de se vouloir « élite » met la vertu hors de sa portée.

Nous ne sommes pas non plus d’accord avec les seuls trois points de Mme Coignard pour définir l’oligarchie.

 [ Une oligarchie (du grec oligos (peu nombreux) et arkhê (commandement)) - est une forme de gouvernement dirigé par un petit groupe de personnes qui forment une caste dominante.  « L’oligarchie peut être faite de ceux qui se disent les meilleurs (« aristocratie» au sens étymologique), des plus riches (ploutocratie), des scientifiques et techniciens (technocratie), des Anciens (gérontocratie), de ceux qui bénéficient de la force ou de tout autre pouvoir de fait. » prétend Wikipédia. L'oligarchie existe lorsqu'une majorité d'hommes sans ressources et sans aveu (sans aveu ?)  se met à la discrétion de quelques riches, se livre à eux corps et âme, et qu'ainsi (là, c’est nous qui continuons) la puissance devient l'apanage non pas du peuple souverain qui a vendu sa souveraineté pour un plat de lentilles, mais d’un petit groupe d’hommes riches et déterminés, quelles que soient leurs tares et leurs crimes, qui concentrent dans leurs seules mains tous les pouvoirs. Si l’on y regarde d’assez près, oligarchie est pratiquement synonyme d’aristocratie et de dictature, dans la mesure où aucune des trois formes ne peut se maintenir sans le soutien d’une force armée mercenaire que seule une richesse démesurée leur permet de solder. ]

L’OLIGARCHIE DES INCAPABLES : INTERVIEWS DE S. COIGNARD ET R. GUBERT

21 Mai 2012by Jonathan Moadab



Mais Mme Coignard, au cours de cette interview, dit une chose qui est l’évidence même : « Il y a une volonté de ne pas savoir. Il y a une France qui ne veut pas connaître ce qu’on raconte. »  (« Une France » ? Elle est bien bonne.). Cela est si vrai que nous ne pouvons nous empêcher d’ajouter à son propos, en guise de point d’orgue, une réflexion que Koffi Cadjehoun vient de mettre sur son blog Au cours du réel :

Koffi Cadjehoun

EN TERNIR UNE COUCHE

 

*

 

Dernières minutes (il y en a deux) :


1

Les guerres qu'on nous fourgue se pressent à nos portes en rangs de plus en plus serrés. Elles finiront bien par devenir une seule et grande belle guerre planétaire. Atomique, bien sûr.

Pour l'instant, et puisque Russes et Chinois s'opposent à une invasion de la Syrie sous bannière de l'ONU, l'ONU a donné à son représentant - remplaçant de Ban Ki Moon - la mission d'y déclencher une guerre civile à tout prix en assassinant son président.

Des missions d'assassinat dévolues au haut représentant de l'ONU ? Oui. Mieux vaut le savoir.

Cet article de Thierry Meyssan fait aujourd'hui la une des sites d'information US non alignés (sur les merdias - repérez, dans les principaux cités par Meyssan, Le Canard enchaîné...) :

"Bashar must die!"

The Brahimi Plan

By Thierry Meyssan

August 30, 2012 "Information Clearing House" -  In the aftermath of the second Russian-Chinese veto which formally prohibited foreign intervention in Syria on February 4, the West feigned seeking peace while actively organizing a vast secret war. On the diplomatic front, they appeared to accept the Lavrov-Annan Plan, even as these same countries were facilitating the movement into Syria of tens of thousands of mercenaries and while UN Observers were escorting the leaders of the Free Syrian Army to get them through the roadblocks.

La suite ici :

  http://www.informationclearinghouse.info/article32321.htm 


Voici l'article d'origine, en français :



« SOUS NOS YEUX »

Le Plan Brahimi

par Thierry Meyssan


La presse occidentale salue la témérité de Lakhdar Brahimi qui relève le gant et accepte de remplacer Kofi Annan comme représentant spécial conjoint des secrétaires généraux de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie. En réalité, note Thierry Meyssan, sa mission est toute autre. À défaut de changer le régime de Damas, cet homme de confiance de l’OTAN est chargé de déclencher une guerre civile en Syrie.

 

Brahimi - Ban Ki Moon 1-3482-341dd.jpg

Suite au deuxième veto russo-chinois interdisant une intervention étrangère en Syrie (4 février), les Occidentaux ont feint de rechercher la paix tout en conduisant une vaste guerre secrète. Sur la scène diplomatique, ils mirent en avant le Plan Lavrov-Annan, tandis qu’en sous-main ils acheminaient des dizaines de milliers de mercenaires et que certains des observateurs des Nations Unies convoyaient les chefs de l’ASL, organisant leurs déplacements malgré les barrages. L’attentat qui décapita le commandement militaire syrien (18 juillet) devait ouvrir la porte de Damas aux Contras et permettre aux Occidentaux de « changer le régime ». Il n’en fut rien. Tirant les leçons de cet échec, et malgré le troisième véto russe et chinois, les Occidentaux ont choisi de franchir un pas : à défaut de « changer le régime », semer le chaos. Pour cela, ils ont saboté le Plan Lavrov-Annan et annoncé leur intention d’assassiner le président Bachar el-Assad.

Lire la suite...

Source :

http://www.voltairenet.org/_El-Akhbar-Algerie_?lang=fr

 

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Notre ministre « étranger aux affaires de la France »

(dit Le petit Blanquiste qui est à lire absolument)


2


Sentences par ci, sentences par là.


 

 Corrie Rachel -220px-Rachel_Corrie_2003_March_16_cropped.jpgLe 16 mars 2003, Rachel Corrie, 23 ans, militante pacifiste et citoyenne US, essayant de faire un rempart de son corps à la maison d'un médecin palestinien qu'un bulldozer israélien allait raser, a été froidement écrasée par celui-ci, qui lui a passé et repassé sur le corps, tandis que le conducteur, un jeune homme de son âge, s'esclaffait dans son GSM : « Je crois que j'ai heurté un objet, ha ha ha ! »

Assassinat filmé de bout en bout.

Il va y avoir dix ans. La sentence de la j........ respectueuse israélienne vient de tomber : Pas d'assassinat du tout. Un bête accident. L'assassin blanchi aux enzymes gloutons. Avec la bénédiction du susnommé ministre étranger aux affaires de la France.

Ohé, les Filipetti, Duflot, Mélenchon, Mermet (!!!), Amnesty, NPA et les autres : ne criez pas trop fort, on risquerait de vous entendre.

 

Vendredi 31 août 2012

Rachel Corrie : Justice et Histoire...

par Georges Stanechy – A contre-courant

 

Rachel…

Nous le savions.

Le 28 août 2012, nous attendions le jugement. Après des mois de procédures, de reports incessants, de manœuvres dilatoires…

Soit ils allaient le reporter à nouveau. Soit ils allaient acquitter ton assassin… Celui dont ils n’ont jamais voulu donner le nom, ni montrer le visage. Surtout pas à tes parents, ta famille, tes amis. Pour des raisons de sécurité, disaient-ils.

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***

Mis en ligne le 3 septembre par C.L.

Révolutions colorées... Gay Prides... et coetera

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Révolutions colorées en cagoules... Abusives Gay Prides... et coetera

 

Par Catherine L.

 

Notre précédent post nous ayant valu off line deux commentaires et une question, nous allons, pour une fois, au lieu de vous parler de livres, y répondre ici.

On nous a dit « vos positions sont quand même extrémistes » ; on nous a demandé « êtes-vous homophobes comme The Saker ? » et on nous a dit encore « deux ans de prison pour du pipi-caca, tu admettras que c'est lourd ».

Réponse 1 :

Nous ne voyons pas en quoi rappeler que deux et deux font quatre serait de l'extrémisme. Nous n'inventons RIEN. En revanche, l'auto-aveuglement poussé si loin est bien, lui, une forme d'extrémisme dans le déni. Et il est vrai que les CAUSES de cette cécité volontaire – lâcheté crasse et servitude enthousiaste – nous déplaisent à l'extrême. Nous répugnent pour tout dire. Tout le monde n'est pas obligé d'avoir du courage. Nous n'en avons pas plus que d'autres. Pourquoi ne pas l'admettre au lieu de jouer les Tartufes déguisés en autruches ?

Réponse 2 :

Les Grosses Orchades ne peuvent répondre pour The Saker, que nous avons découvert en même temps que vous. Nous avons lu les papiers auxquels ses liens conduisaient et n'y avons rien vu d'homophobe. Je vais y revenir.

Réponse 3 :

Pour les deux ans de cabane clamés excessifs sanctionnant une manifestation estimée artistique doublée ou non d'une protestation politique, j'y viens tout de suite.

 

Mises au point

 

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Ôtez les couleurs et vous avez le Ku Klux Klan

 

Pourquoi « doublées ou non » ? Parce que le single du désormais tube (qui se vend très bien, merci) et la video qui a fait le buzz sur la toile ne rendent pas compte de l'événement réel. Parce que les deux ont été fabriqués après coup par les services londoniens du Département d'Etat (US) et les journalistes z-indépendants du Guardian. Après ajout de quelques détails nouveaux : les attaques contre Poutine, par exemple, qui n'ont jamais été proférées dans la cathédrale du Christ Sauveur. Vous savez, avec Photoshop et du son digital, on arrive à faire des trucs pas mal, de nos jours. Et, bien sûr,  les « artistes » n'ont été arrêtées et inculpées qu'après que ces deux intéressants artefacts aient inondé l'Internet. Parce que les offenses faites aux croyants ont aussi offensé les impies (comment peut-on être à ce point per russe ?)

Contrairement aux militants de l'indignation sélective, je n'ai pas, une seule seconde, cru à la version des faits véhiculée par les vieux chevaux de retour de la propagande d'égout. Paranoïaque et complotiste comme je suis, j'y ai vu la main du frai de Goebbels lançant une attaque en règle, planifiée et concertée, contre l'Eglise orthodoxe russe, dans la foulée de celle qui a fait rage ces dernières années contre l'Eglise catholique et apparemment pour les mêmes motifs (je veux dire dans le même but). Manoeuvre à laquelle « on » a ajouté des attaques ad hominem contre Poutine. Pour rentabiliser au maximum la mise de fonds, certes, mais aussi, bien, sûr, pour punir les Russes de s'être mis dans le chemin de nos caprices en Syrie. De quoi se mêlent-ils ces multipolaires ?!

[ Loin de nous l'idée de semer la zizanie chez les croyants, mais, vous avez remarqué ?... Plein de pédophiles chez les cathos... Plein de corrompus chez les orthodoxes... Que des terroristes chez les coraniques... et chez les luthériens, calvinistes, anglicans, piétistes, baptistes, anabaptistes, quakers, unitariens, méthodistes, presbytériens, pères pèlerins, frères moraves, témoins de Jéhovah, scientologues, mormons et adventistes du 7e jour ? RIEN, nada de nada, pas la moindre main baladeuse, pas le plus petit billet vert égaré dans une poche prêcheuse... Tudieu, que de vertu ! Et on s'étonne qu'ils veuillent nous faire la leçon ? Ceci était une parenthèse. ]

Les leçons de vertu, donc, outre la prière punk susdite, ont encore pris ces formes :

 

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Appel à destruction de monuments publics

(et les Russes n'ont qu'à parler anglais comme tout le monde)

 

Bien entendu suivi d'effet. Ce qui énerve à Marseille  :

Safia Lebdi, élue de la République Française du groupe EELV, cautionne les actes de profanation des FEMEN

Il est temps que les élu(e)s de la République rendent des comptes  non seulement pour leurs actes mais aussi pour leur prises de position !

A force de permettre qu'ils soutiennent l'insoutenable  nous autorisons une impunité qui amènera les débordements les plus sectaires sur notre territoire et qui peut à terme menacer notre sécurité nationale .

Lire la suite...

 

Enfin, pendant qu'on y était, car à quoi bon lésiner :

 

 Appel au meurtre -546561_406382009429671_85079561_n.jpg

Appel au meurtre par voie d'affiches

 

Egalement suivi d'effet, même si on se contente, pour l'instant, de cibles lambda  (on notera que l'assassin est au moins bilingue) :

Vendredi 31 août 2012

Russie-Kazan : Ils ont commencé à tuer pour Pussy Riot ! MAJ

Le pire qui était à craindre en Russie est arrivé. Comme je l'avais annoncé, citant l'archiprêtre Vsevolod Chaplin, une réponse faible ou une absence de réponse des autorités Russes aux actes de profanation commis contre les symboles religieux orthodoxes après l'annonce du verdict du jugement des Pussy-Riot allait entraîner une montée en puissance de la violence anti-orthodoxe et se terminer par des meurtres.

Lire la suite...

Notre avis :

L'Eglise byzantine et celle de Rome sont assez grandes pour se défendre toutes seules, et, ici, on est athées. Nous n'allons donc pas nous croiser pour libérer le tombeau du Christ ni prétendre que les religions organisées sont des ramassis de petits saints. Mais les manifestations d'intolérance nous gênent, d'où qu'elles viennent et où qu'elles aillent. Surtout si elles sont déchaînées par la fine fleur des oppresseurs, au nom des femmes et de la liberté d'expression.

« Des oppresseurs » ? Croit-on sérieusement qu'un tel pandémonium puisse être le fait de trois pauvres gourdasses, qui déployaient depuis des mois de grotesques efforts pour se faire arrêter sans jamais y être parvenues ? Manipulées, certes, et pas qu'un peu. Mais je ne partage pas à leur égard la compassion de Paul Craig Roberts : « Mon coeur va vers les trois femmes russes qui forment l'orchestre de rock Pussy Riot. Elles ont été brutalement trompées et utilisées par les ONG aux gages de Washington, qui se sont infiltrées partout en Russie. On a chargé les Pussy Riot d'une mission qui était clairement de bafouer les lois en vigueur.»

Moins naïve ou moins généreuse que lui, je n'arrive pas à voir ces femmes comme des victimes : accepter de l'argent ou toute autre forme de gratification d'une puissance étrangère en train d'encercler votre pays pour l'aider à subvertir son intégrité est un crime de haute trahison. En d'autres temps et en d'autres lieux, les trois sottes auraient eu droit à la corde, au mur ou à la guillotine, sans que personne songe à moufter.

Notre post n'a fait le parallèle qu'avec Assange et Manning parce qu'il s'était imposé à l'auteur du billet, mais nous aurions pu en faire un autre. C'est Georges Stanechy qui s'y est collé sur son excellentissime blog A contre courant.

dieudonné-chrisactu.jpgCombien d'années y a-t-il en effet que Dieudonné peut être - et est - interdit d'exercer son art (oui, son art, vous n'êtes pas obligé d'aimer, il ne vient pas l'exercer chez vous de force) par le premier affairiste ou politicard venu, sans jamais avoir été condamné à quoi que ce soit, pour quoi que ce soit par aucun tribunal ? Et qu'ont fait pendant tout ce temps nos champions de la liberté d'expression ? Tenu leurs manteaux aux lapideurs pour qu'ils aient les mains plus libres ? L'ineffable Filipetti fait grand cas de « l'insolence de leurs vingt ans » (elles en ont trente), et si Dieudonné n'a plus ses vingt ans, il a des enfants à nourrir et à élever, qui se débrouilleront comme ils pourront avec un père empêché de gagner sa vie pendant beaucoup plus de deux ans parce que ses opinions déplaisent aux puissants et à leurs roquets.

Il n'y a pas pires esclaves que ceux qui se font croire qu'ils sont libres, dit Goethe. Et il y a des gens qui se croient en démocratie parce qu'on leur permet d'aller brailler dans la rue des slogans qui servent les intérêts de leurs maîtres. Qu'ils essaient donc de manifester une seule fois en faveur de quelque chose qui leur déplaît pour voir...

Samedi 18 août 2012

« Pussy Riot » & Propagande de Caniveau...

Georges Stanechy - A contre-courant

 

« Les mots, dans le monde où nous vivons, sont souvent employés pour déformer, dissimuler, ou manipuler, le sens qu’ils sont censés véhiculer… C’est devenu un langage de mensonges.

Ces mensonges peuvent atteindre une telle force persuasive, envahissante, que le menteur lui-même est convaincu de dire la vérité. »Harold Pinter

Une « prière Punk »

Je  me délecte, en cette période estivale, des feuilletons médiatiques. Mieux que « Plus Belle la Vie », contempler « Plus Belle l’Imbécillité », pour rester poli : quel régal ! Le record dans le genre : l’hystérie collective de tous nos médias s’emparant de l’affaire “Pussy Riot” en Russie…

Ce groupe de Rock-Punk, composé de trois femmes russes, vient d’être jugé pour délit d’incitation à la haine religieuse, atteinte à l’ordre public et aux institutions de l’Etat, provocation à l’émeute, insulte au chef de l’Etat, dégradation d’édifice, violence physique sur personnes et autres délits qualifiés de « hooliganisme ».

 Lire la suite...

 

*

 

Je m'en voudrais de passer sous silence le papier, intrépide et informé comme toujours, qu'Israël Shamir a consacré à l'affaire.

Pour ceux qui débarquent dans ce blog, je rappelle qu'Israël Adam SHAMIR est un écrivain et journaliste qui a la double nationalité russe et israélienne ; qu'il vit en Russie et retourne quelquefois dire bonjour en Palestine; qu'il s'est converti au christianisme orthodoxe à peu près quand Mordechai Vanunu s'est converti au catholicisme,  et qu'il dénonçait déjà les menées de ces petites mains de la CIA au mois de janvier 2012. Sa foi le regarde, ce n'est pas notre affaire, mais ses opinions, ses analyses et ses prises de position politiques nous intéressent au plus haut point. On ne perd jamais son temps à le lire, et je recommande en passant, aux internautes curieux de la vie en Fédération de Russie, ses autres articles traduits en français. On va sur : http://www.israelshamir.net/, on clique sur « Français» dans la colonne des langues et on les a tous. Pour le machin du jour, c'est là :


Mégères non apprivoisées : les "Pussy Riots"

 par Israël Adam Shamir

 

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Elles n'ont jamais rien produit, mais sont universellement admirées; vous n'en voudriez sûrement pas chez vous, mais vous voulez absolument qu'elles fassent la loi chez vos adversaires, et qu'ils les adorent. Vous voulez que je vous fasse un dessin ? Elles ont choisi un nom qu'on ne peut pas répéter en société, nous les appellerons par leurs initiales, les PR, et on ne saurait nier qu'elles aient du talent pour les relations publiques.  Mais de quoi s'agit-il ? Ce n'est pas un groupe de rock ou des punk. Un journaliste anglais s'en étonnait : elles n'ont jamais produit un air, une chanson, un graffitti, rien, nada de nada, nothing at all. Alors comment peut-on  les qualifier d'artistes ? Question délicate pour leurs supporteurs, mais ils s'en tirent élégamment : c'est le Département d'État US, réputé pour son amour de l'art, qui a payé pour leur premier et unique single, fabriqué par The Guardian à partir de quelques images et bruitages.

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Enfin, comme il était prévisible, les «chanteuses» à un seul single ont déjà fait des émules. En Allemagne. Et l'Eglise d'Allemagne a riposté. S'agit-il, se demande Philippe Grasset, d'un phénomène spontané de mimétisme, d'une sorte de mode qui saisirait les esprits faibles ? Il n'en croit rien. Nous non plus. Saluons en passant ce blog très informé, aux analyses toujours pointues. C'est là :

 

25/8/2012 - Bloc-Notes

Qu’est-ce que l’Allemagne va faire de son Pussy Riot ?

Autour du procès et de la condamnation des trois jeunes femmes russes du groupe Pussy Riot, il y a eu de nombreuses “actions” du domaine dans le monde extrêmement civilisé du bloc BAO, en signe de solidarité et d’activisme postmoderniste. Ce fut le cas dans la cathédrale de Cologne (voir Russia Today, le 20 août 2012), où trois jeunes gens, – deux du sexe masculin et un du sexe féminin, – accomplirent une performance équivalente à celle des Pussy Riot en février. Les trois personnes ont été arrêtées et inculpées.

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Et pendant que vous serez dans le Bloc-Notes de DeDefensa.org, ne ratez pas les aventures de l'inénarrable Laurent Fabius chez les Turcs. Ce serait dommage :

 

Hillary, Hague & Fabius, le nouveau groupe Pussy Riot

Il faut le noter avec une certaine préoccupation : les éminences diplomatiques de nos puissances tutélaires du bloc BAO commencent à laisser planer quelques inquiétudes sur leurs comportements. C’est assez remarquable parce que l’habitude des choses nous a accoutumés à la mesure, la politesse, le self-control, l’habileté au compromis, éventuellement l’élégance de ces maîtres de la diplomatie. Ils ont dans leur lignée des noms honorables et fameux, les Vergennes, Talleyrand, Tocqueville, Jobert, les Wellington, Palmerston, Anthony Eden, les Thomas Jefferson, Marshall, Acheson, – que du beau linge, et qui savait diablement se tenir… Qu’est-ce qui leur prend ?

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[ «Bloc BAO = Bloc Atlantiste Occidentaliste, soit USA, Royaume Uni, France, Israël, les deux Canadas, Australie, Nouvelle Zelande, et, bien entendu, le reste de l'Union Européenne. ]

[ Extrait de citation de Webster Griffin Tarpley – PressTV.com - sur la déclaration de Fabius : « C'est un langage que nous n'avons pas entendu en Europe depuis l'ère fasciste. C'est le langage d'une dictature fasciste, et, bon, Fabius n'est pas encore tout à fait ça, mais (...) il va dans cette direction. » ]

 

Ce n'est pas notre faute si l'actuel gouvernement français n'en rate pas une... Ceci n'était pas prévu dans nos Mises au point.

 

24.08.2012

La Dissidence française

Lettre ouverte à Cécile Duflot : « Que diriez-vous d'assumer ? »

par Vincent VAUCLIN,

 

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Madame la Ministre,

Ce jeudi 23 Août 2012, vous avez risiblement honoré votre fonction en posant avec une cagoule et une petite ardoise arborant fièrement ce message éminemment subversif “Free Pussy Riots”.

Votre soutien à un groupe de “féministes punk” est en effet ridiculement essentiel. Les “Pussy Riots” se sont illustrées par la profanation de la Cathédrale du Christ-Sauveur, à Moscou.

Dénonçant “l’autoritarisme russe”, vous ne réalisez sans doute pas la portée nocive de ce geste qui, en vertu de la Loi Française, aurait pu être puni de 10 ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende.

En tant qu’écologiste, il vous semble également naturel de soutenir ce groupe, dont l’une des membres s’illustra notamment par l’introduction d’un poulet mort dans son vagin : le respect de la vie animale vous semble ici accessoire.

Votre soutien à ce groupe de dégénérées, tombant simplement sous le coup du droit commun russe, est d’autant plus indécent que vous assumez la fonction de Ministre du Logement.

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Source :

http://la-dissidence.org/2012/08/24/lettre-ouverte-a-cecile-duflot-que-diriez-vous-dassumer/

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Ecce homos


Pour nos lecteurs non anglophones, The Saker, parlant de « lobby homo » renvoyait à un de ses articles, consacré à la décision récente des autorités russes d'interdire l'organisation de Gay Prides sur le territoire de la Fédération pour les cent ans à venir.

Gay-pride-parade-fairy.jpgIl en jubilait, se promettant d'assister à une levée de boucliers gratinée de la part des missionnaires de la démocratie bien-pensante, chose qui, évidemment, n'a pas manqué de se produire : Human Rights First vient de condamner la Russie.

The Saker n'aime pas les Gay Prides. Nous non plus. Ses raisons, il les expose avec force et clarté. L'échange d'opinions qui suit son article est au moins aussi intéressant, mettant aux prises, entre autres et outre lui-même, un croyant musulman et un homosexuel athée. Les arguments des uns et des autres valent certainement qu'on les prenne en compte. Je me contenterai, ici, pour mes lecteurs sourcilleux d'avancer autant que possible les miens.

Oui, la Gay Pride me gêne, comme me gênerait une Hétéro-Pride. Pourquoi ? Parce que, sous ses airs libertaires, c'est une manifestation d'intolérance et un abus de pouvoir.

The Saker et ses hôtes s'empoignent – courtoisement mais pas à fleurets mouchetés – sur le point de savoir si l'homosexualité est innée ou acquise, si elle est dans votre ADN ou s'il s'agit d'un virus, et si les sociétés ont ou non raison de la réprimer. Débat qui fera encore couler beaucoup d'encre, j'en ai peur, mais qui n'est pas notre sujet de préoccupation, ni celle, à mon sens, des autorités russes. Interdire l'organisation des Gay Prides n'est pas interdire l'homosexualité.

Gay pride Paris -45681441_gay_praid_2009_095.jpgInnée ou acquise? Quel intérêt quand les jeux sont faits ? Ceux qui appartiennent à cette tranche de la société doivent vivre avec leur particularité et trouver, dans cette société, leur place. A droits égaux. Que les homosexuels, mâles ou femelles, puissent vivre sans être persécutés, puissent cohabiter, tester, hériter entre eux s'ils le souhaitent, sont des droits fondamentaux que nul n'a le droit de leur contester. Mais qu'est-ce que vivre en société , sinon essayer d'y jouir d'un maximum de liberté sans que ce soit au détriment de la liberté des autres ? Et c'est là que le bât blesse.

Que des homosexuels exhibent leurs préférences sexuelles dans la rue n'est pas un crime. C'est un manque de savoir-vivre et une manifestation d'intolérance. Une Gay Pride est aussi offensante que le serait une Hétéro-Pride, une Sadic-Pride ou une Pedomaniac Pride. La sexualité est affaire intime. Exhiber sa libido sur la voie publique peut offenser les autres, y compris les homosexuels non-exhibitionnistes.

The Saker y voit une démarche fascisante. Sans aller jusque là (surtout dans les intentions) il faut reconnaître qu'imposer ses préférences – ou le spectacle de ses préférences – à ceux qui n'en ont que faire est une manifestation de pouvoir. Abusif. Et infantile, par définition.

On peut regretter que les autorités russes aient dû légiférer pour pallier le manque d'auto-discipline et de savoir-vivre d'une partie de leurs compatriotes. Mais les autorités russes ne sont pas redevables de leur administration du pays qu'aux seuls homosexuels et sont, en outre, confrontées à des attaques venant de toutes parts, dont le but (revendiqué!) est de subvertir et de dissoudre la société russe. L'organisation de Gay Prides est un des moyens utilisés pour y parvenir, même si ceux qui veulent s'y livrer n'en sont pas conscients. Dans la mesure où ce genre de festivités non spontanées ne se produit que dans des sociétés en décomposition, un gouvernement démocratique n'a pas seulement le droit mais le devoir de s'y opposer. Et tant mieux si les personnes concernées comprennent son souci et consentent de bon gré à vivre leur sexualité dans leur chambre à coucher ou tous autres endroits discrets.

Cette occasion est aussi bonne qu'une autre de nous rappeler deux ou trois choses. Pas de panique ! Il ne s'agit que de résumer les derniers dix mille ans d'histoire.

Avant l'Histoire, justement, il y eut le matriarcat ou « tout le pouvoir aux mères de famille » (ce que contestait feu Georges Dumézil mais ses fantasmes sont son affaire). Un jour, les pères se révoltèrent contre cet état de choses effectivement oppressif et injuste, qui les infantilisait. Cependant, au lieu de réclamer leur part de droits et de responsabilités, et précisément parce qu'ils étaient infantiles, ils prirent le pouvoir. Ce qui se traduisit presque partout par l'enfermement et l'infantilisation forcée des femmes. Les filles devinrent propriété et objets de troc des pères, utilisables à merci pour accroître et affermir leur pouvoir. Les fils, rivaux potentiels dès la puberté, ne furent pas mieux lotis. Infantilisés eux aussi et autorisés à sortir de cet état de dépendance absolue uniquement pour aller combattre – et si possible se faire tuer – dans les guerres fomentées par les pères, dans le but sempiternel d'accroître et de renforcer leur dit pouvoir. Depuis l'existence, même embryonnaire, du patriarcat (« tout le pouvoir aux pères de famille »), la volonté de puissance et la cupidité ont régi les sociétés des pères, lesquels ont hélas conservé leur infantilisme d'origine, tout en l'imposant à femmes, filles et fils. L'infantilisme est LA plaie cardinale du genre humain et le responsable de 90% de ses misères.

Mais les homosexuels ?

N'avaient pas été mieux lotis sous le matriarcat, les mères, pas plus que les pères, n'ayant eu que faire de non-reproducteurs.

De tout temps persécutés à peu près partout.

Sauf chez les Grecs il est vrai, où l'homosexualité masculine fut même institutionnalisée. Mais pas son libre choix. Puisqu'elle fut imposée au contraire, à tous les mâles mineurs d'âge sans distinction. Mais en fait, ce n'est pas l'homosexualité qui fut imposée mais la bisexualité : les femmes au gynécée, à obligatoirement engrosser pour assurer la descendance, et les petits garçons, pour le soulagement et la bagatelle. But hautement politique : ne laisser aucune ombre de possibilité aux femmes de jouer un rôle actif dans la société en tenant, par exemple, l'un ou l'autre mâle par les couilles. Qui contrôle la sexualité contrôle la société. Aujourd'hui comme dans la Grèce antique.

Au point d'explosion démographique où nous sommes arrivés, alors que les oligarchies occidentales songent à supprimer par des moyens divers une partie de l'espèce humaine (qui continue à manger alors qu'elle ne leur sert plus à rien), alors que les si-peu-démocrates-Chinois (ah, la la) légifèrent pour interdire plus d'un enfant par famille, on pourrait penser que le moment est venu de laisser les homosexuels enfin vivre leur vie sans brimades.

The Saker dit qu'aux USA, la décision de dépénaliser l'homosexualité « fut une décision politique née d'un rapport de forces » (c'est vrai) et « sans fondement scientifique » (la science n'a rien à voir dans l'affaire, puisqu'il s'agit d'affect et que l'affect humain est aussi bien connu de la science que le sous-sol d'Aldébaran).

Quelle a été et quelle est encore l'arme absolue du patriarcat pour pérenniser son pouvoir ? L'institution du mariage. Qu'il soit monogamique ou polygamique. C'est pourquoi on peut s'étonner que les homosexuels, au moment où le rapport de forces leur devient favorable, loin de diagnostiquer correctement et de combattre la cause première de leurs malheurs, réclament assez sottement le droit de se marier. Le beau Barak Obama, ratissant  jusque dans les coins, vient de le leur accorder.

Certes, les homosexuels n'ont pas à s'attaquer, seuls, aux tares des sociétés dans lesquelles ils vivent, mais l'instinct de conservation le plus élémentaire aurait dû les inciter à un peu moins de panurgisme et d'obéissance aveugle aux diktats du dernier avatar du patriarcat. Gay Prides indeed !

La permissivité, à l'égard de tout ce qui a été si longtemps réprimé est partiellement inévitable (rapport de forces changé par la démographie galopante et la décadence) et partiellement voulue par les oligarchies occidentales, dont le pouvoir ne peut se maintenir que par la dislocation du tissu social des contrées qu'elles veulent à leur botte. D'où l'organisation, forcée s'il le faut, de Gay Prides et de Pussy Riots.

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Sofia, Bulgarie - Monuments aux morts soviétiques et bulgares de la IIe Guerre Mondiale

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A ce propos, deux mots de conclusion sur la Russie, puisque la Russie vient de faire savoir qu'elle ne voulait pas de la dislocation de son tissu social. Les attaques portées à sa cohésion, sous des formes de moins en moins camouflées, ont eu le résultat – imprévu pour les initiateurs – de resserrer les rangs, y compris ceux de l'opposition, autour du gouvernement de Vladimir Poutine. (On entend d'ici la meute de service aboyer au nationalisme).

Pour ceux qui sont bouchés à l'émeri :

Vladimir Poutine et son gouvernement ont été élus, à une majorité importante des voix, dans des conditions de régularité que nous pouvons leur envier, par une population de 143 millions de personnes. Ces gens ont des lois et n'en déplaise aux hystériques laveurs de cerveaux de l'Occident, la Fédération de Russie est une démocratie. Comme toute démocratie, elle a une opposition. Elle en a même plusieurs. Il est hautement réjouissant que les tarés apprentis sorciers de l'Empire, avec leurs chiffons à trous sur la tête, aient réussi ce que la bonne volonté de l'équipe au pouvoir n'avait pu faire jusque là : rassembler même l'opposition autour d'elle. Evidemment pas l'opposition milliardaire. Mais, par exemple, l'opposition communiste et son chef, Guennadi Ziouganov, principal rival de Vladimir Poutine aux dernières élections présidentielles. (Eh oui, en Russie comme en Italie, il y a des communistes qui vont à la Messe). Et, bien entendu, le vieux Soljénitsine, qui a vu l'Amérique et qui en est revenu.

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Réaction naturelle d'une nation digne de ce nom.

Salut et fraternité à elle.

Bref, après les tentes oranges, la révolution (oufti!) des roses et les bandeaux verts censés purger le monde de l'abominable Ahmadinedjad, voici les balaclavas multicolores. Quels trésors d'invention ! On résiste mal à l'envie d'ouvrir des paris. Ce sera quelle couleur pour Chavez ? Et pour Correa ? Pour Castro, ça, on sait déjà : couleur foire de cochons.

Oh, pardon.

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Saint Petersbourg : V. Poutine payant de sa personne à une collecte de fonds pour les enfants cancéreux.

(Ce n'est pas une prière, ni punk, c'est juste du Louis Armstrong, et l'accent n'est pas terrible.)

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Ce blog est comme les opéras de Richard Wagner : quand on croit que c'est fini, il y en a encore . Quelques articles exceptionnels, à lire pour ne pas mourir idiots :

Analyse de la situation en Syrie

Alain CHOUET

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Invité de l’Association Régionale Nice Côte d’Azur de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) le 27 juin 2012, Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au delà de l’Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman, livre ici une vision intéressante et décapante.

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30 août 2012

Conspirationnisme : la paille et la poutre

Frederic LORDON

(des économistes atterrés – atterres.org)

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Le peuple est bête et méchant, le peuple est obtus. Au mieux il pense mal, le plus souvent il délire. Son délire le plus caractéristique a un nom : conspirationnisme. Le conspirationnisme est une malédiction. Pardon : c’est une bénédiction. C’est la bénédiction des élites qui ne manquent pas une occasion de renvoyer le peuple à son enfer intellectuel, à son irrémédiable minorité. Que le peuple soit mineur, c’est très bien ainsi. Surtout qu’il veille à continuer d’en produire les signes, l’élite ne s’en sent que mieux fondée à penser et gouverner à sa place.

Pour une pensée non complotiste des complots (quand ils existent)

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30 août 2012

Postmodernisme ? (Znet)

Noam CHOMSKY

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Récemment Z a reçu des questions à propos de la pertinence et de la portée éventuelle de ce qui est appelé postmodernisme. Nous avons dans le passé – lorsque c’était un sujet plus d’actualité, ou qui en tout cas semblait l’être – publié plusieurs essais, et même des débats sur le sujet. On peut facilement les trouver sur ZNet. Mais nous sommes tombés par hasard sur une reproduction de la longue réponse que Chomsky avait donnée sur ces questions dans un forum. Nous l’avons trouvée assez bien, et nous avons estimé qu’elle peut être publiée. Le texte ci-dessous avait été mis en ligne en novembre 1995, nous avons juste éliminé les noms des personnes qui interrogeaient Chomsky.

Il me semble que le débat avait commencé quand Mike et moi, avec peut-être d’autres personnes, avions été accusés de n’avoir point de théorie, et donc de ne pas pouvoir expliquer pourquoi les choses sont comme elles sont. Nous devions donc nous tourner vers la « théorie » et la « philosophie », ou « les constructions philosophiques », ou ce genre de choses, pour remédier à cette déficience et pouvoir comprendre ce qui se passe dans le monde, et pour agir. Ma réponse a toujours été de réitérer ce que j’avais écrit il y a trente-cinq ans*, longtemps avant l’éruption du « postmodernisme » dans la littérature : « S’il existe un corps de théorie, testé, vérifié, qui s’applique aux relations internationales ou à la résolution des conflits internationaux, voire même des conflits internes, son existence reste un secret bien gardé », malgré beaucoup de « prétentions pseudo-scientifiques ».

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Les trois suivants sont une dénonciation, très documentée et argumentée du rôle honteux joué par Amnesty International, Human Rights Watch et Chatham House (car il n'y a pas que l'ONU), dans la fabrication du consentement à la mise à sac du monde. Le Grand Soir a choisi de traduire celui de Diana Johnstone. Les deux autres sont en anglais. Sorry.

TUESDAY, AUGUST 21, 2012

Amnesty International is US State Department Propaganda

Amnesty run by US State Department representatives, funded by convicted financial criminals, and threatens real human rights advocacy worldwide.

by Tony Cartalucci

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Image: From Amnesty International USA's website, « Free Pussy Riot. » « Help Amnesty International send a truckload of balaclavas to Putin. » This childish stunt smacks of US State Department-funded Gene Sharp antics - and meshes directly with the US State Department's goal of undermining the Russian government via its troupe of US-funded « opposition activists » including "Pussy Riot" . That Amnesty is supporting the US State Department's agenda should be no surprise, it is run literally by the US State Department's Deputy Assistant Secretary for International Organizations, Suzanne Nossel.

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Ce texte, traduit en français, vient de paraître sur le blog Résistance 71 :

Allez, on vous l'ajoute :

Droits de l’Homme et hypocrisie :

Amnesty International comme agence de propagande du ministère des affaires étrangères américain…

A lire en parallèle l'article de Paul Craig Roberts sur la diabolisation de Poutine et la corruption des organisations de défense des droits de l’Homme comme Amnesty International. L’éveil et la poussée de démystification salvatrice semblent opérer de concert…

Résistance 71 –

Amnesty International est une agence de propagande du ministère des affaires étrangères U.S.

Amnesty est dirigée par des représentants du ministère des affaires étrangères états-unien, est financée par des criminels financiers condamnés et menace la véritable défense des droits de l’Homme partout dans le monde.

 par Tony Cartalucci

le 21 Août 2012,

Souvent considérée à tort par beaucoup comme étant la quintessence sur la question des droits de l’Homme dans le monde, cela pourra choquer certains d’apprendre qu’Amnesty International n’est en fait qu’un des plus grands obstacles à la véritable cause et défense des droits de l’Homme sur cette planète.

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Institute for Political Economy

Pussy Riot, The Unfortunate Dupes of Amerikan Hegemony ~ Paul Craig Roberts

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August 22, 2012

My heart goes out to the three Russian women who comprise the Russian rock band, Pussy Riot. They were brutally deceived and used by the Washington-financed NGOs that have infiltrated Russia. Pussy Riot was sent on a mission that was clearly illegal under statutory law.

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31 août 2012

Pussy Riot et Amnesty International : Le déclin de la protestation politique (Counterpunch)

Diana JOHNSTONE

Pussy - Johnstone -arton17587-2b2a8.jpgIl était une fois une organisation appelée Amnesty International qui se consacrait à la défense des prisonniers de conscience partout dans le monde. Son action était guidée par deux principes qui ont contribué à son succès : la neutralité et la discrétion. Dans le contexte de la Guerre Froide, Amnesty International à ses débuts prenait soin d’équilibrer ses campagnes en faveur des prisonniers entre les trois régions idéologiques : l’Occident capitaliste, l’Est communiste et les pays en voie de développement du Sud. Les campagnes étaient discrètes, évitant les polémiques idéologiques et se concentrant sur les conditions physiques et juridiques des prisonniers. Leur objectif n’était pas de se servir des prisonniers comme d’une excuse pour s’épancher contre un gouvernement « ennemi », mais de convaincre les gouvernements de cesser toute persécution contre des dissidents non-violents. L’organisation réussit à exercer une influence civilisatrice universelle.

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Découvrir, en l'espace de trois jours, ce qu'avaient à nous dire Chouet et Lordon, mais aussi ce que nous disent Cartalucci, Craig Roberts et Johnstone, interdit de désespérer.


Fluctuat Nec Mergitur


Catherine L.

Le 3 septembre 2012