06/04/2018
BLOG EN PAUSE
6 avril 2018
13:54 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
29/03/2018
LA NOUVELLE CAMPAGNE DE RUSSIE - II.
La nouvelle campagne de Russie
II.
La Chine applaudit la victoire de Poutine, soutient la Russie dans l’affaire Skripal, salue le « partenariat stratégique » de la Chine avec la Russie
Des messages de soutien à la Russie et à son « partenariat stratégique global et collaboratif » affluent de Chine
Alexander Mercouris – TheDuran – 26 mars 2018
[Qu’on nous pardonne d’écrire systématiquement « sanctions » entre guillemets : les actes de guerre ne sont pas des sanctions, lesquelles sont, par définition, la rétribution d’actes délictueux. Histoire de respecter la langue française. NdGO]
Le président chinois Xi Jinping (G) accueilli par son homologue russe Vladimir Poutine (D), lors de la cérémonie inaugurale de « L’année du tourisme chinois en Russie », à Moscou, le 22 mars 2013. Le président tout nouvellement élu Xi Jinping était arrivé dans la capitale russe pour sa première visite à l’étranger après son élection. Les deux présidents se préparaient à superviser la signature d’un certain nombre de contrats énergétiques et d’investissements divers, y compris un accord qui allait voir la Russie augmenter considérablement ses fournitures de pétrole à la Chine.
Le président Xi Jinping vient d’être réélu à la présidence chinoise (le 17 mars 2018) et Vladimir Poutuine à celle de la Fédération de Russie (le 18 mars 2018).
La victoire électorale massive du président Poutine et les retombées de l’affaire Skripal ont fourni au Global Times – un journal en anglais publié sous les auspices du Quotidien du Peuple, l’organe officiel du Parti Communiste Chinois et reflétant par là les vues de la direction chinoise – l’occasion d’apporter à la Russie un soutien énergique, au moment où elle se retrouve en butte à de nouvelles pressions occidentales.
Le premier éditorial, publié le 16 mars 2018 sous le titre « L’Occident espère blesser, intimider la Russie », faisait savoir clairement que la Chine prend parti pour la Russie sur le traitement de l’affaire Skripal.
Cette nouvelle volée de « manoeuvres d’intimidation » de la Russie par les États-Unis et leurs alliés européens est tout à fait soudaine et grave. Londres a délibérément ignoré toutes les procédures diplomatiques de règle pour lancer un ultimatum à Moscou et commencer à mettre en place des « sanctions ». On dirait une course contre la montre.
(C’est moi qui souligne)
Le second editorial, publié le 19 mars 2018 sous le titre « Les sanctions occidentales augmentent les soutiens à Poutine » ne dit rien d’autre, mais le fait de façon plus incisive :
Avant l’élection qui vient d’avoir lieu, le Royaume Uni a lance un ultimatum au Kremlin d’avoir à rendre des comptes pour l’empoisonnement d’un ex-agent russe sur le territoire britannique, sans la moindre preuve. C’était une humiliation pour Moscou.
(C’est moi qui souligne)
Les deux éditoriaux voient, dans l’affaire Skripal, une poursuite de la campagne occidentale entreprise pour saboter l’élection de Poutine, de manière à interrompre le parcours indépendant de la Russie.
Les deux éditoriaux lient l’affaire Skripal à l’élection présidentielle russe qui avait lieu le 18 mars 2018.
Le premier éditorial – publié avant l’élection russe – présente les choses ainsi :.
On pense tout de suite à l’élection présidentielle russe prévue pour le 18 mars. La prise à partie de la Russie par l’Occident à ce moment précis est devenue un des facteurs principaux dans l’élection russe. Il est difficile de déterminer quelle partie de cet antagonisme reflète une sévérité réelle et laquelle est seulement destinée à peser sur l’élection russe.
Les deux ans passes ont constitué la période la plus éprouvante des relations de la Russie avec l’Occident. L’amélioration de leurs relations d’après la guerre froide a fondu comme neige au soleil. En même temps, la Russie d’aujourd’hui, sans états satellites, ne peut se comparer avec la force de l’Union Soviétique, lorsqu’il lui faut faire face aux pressions stratégiques du camp occidental….
Les analystes croient que Poutine gagnera l’élection sans le moindre doute, et que les « sanctions » occidentales offriront même un nouvel élan à ceux qui le soutiennent. Mais il est possible que certains, parmi les « élites » occidentales, pensent le contraire et souhaitent réduire les votes de Poutine ou à tout le moins saboter son autorité, au moyen d’une nouvelle volée de « sanctions » qui pourraient mettre la pression sur le public russe.
(C’est moi qui souligne)
Le second éditorial – publié après la victoire électorale éclatante du président Poutine – exprime la même conviction, tout en notant que le plan destiné à saboter le soutien à Poutine a échoué, la campagne anti-Poutine en cours ne réussissant au contraire qu’à souder davantage encore la société russe derrière lui :
Les six dernières années ont vu se produire les conflits les plus intenses entre la Russie et l’Occident depuis la fin de la guerre froide, et les pays occidentaux ont imposé de sévères « sanctions » à Moscou. Au cours de la même période, le prix du pétrole a été maintenu au plancher. L’économie russe a ainsi dû faire face à un double coup dur. L’accroissement obligé de ses dépenses en matière de défense nationale a diminué d’autant les fonds que le gouvernement russe pouvait investir pour améliorer le niveau de vie de ses populations. La logique politique occidentale était la suivante : même si Poutine reste en place, les soutiens dont il dispose diminueront.
Mais l’élection vient de prouver le contraire. Il semble que le peuple russe attribue en général les difficultés actuelles de la nation aux pressions et aux « sanctions » dont l’abreuvent les Occidentaux, et qu’il voit dans Poutine celui qui défend ses intérêts, persuadé que, sans lui, la situation serait encore pire.
(C’est moi qui souligne)
Les deux éditoriaux notent que l’économie russe s’est avérée hautement résistante aux « sanctions » occidentales, et ils expliquent tous les deux pourquoi
Le premier éditorial dit que « la richesse de la Russie en ressources naturelles lui permet de se suffire largement à elle-même dans sa lutte contre les “sanctions” ».
Le second éditorial entre davantage dans les détails :
Des « sanctions » contre la Russie… auront… économiquement… peu d’effet. L’économie russe est revenue à une modeste croissance en 2017. La Russie peut se vanter de posséder de riches ressources, des intellectuels de haut niveau et d’avoir accompli, pendant l’ère soviétique, d’abondantes percées technologiques. Ce n’est pas une nation qu’on puisse assiéger à mort..
Le Global Times s’applique alors à en tirer les leçons pour la Chine, qui commence elle-même à subir des pressions économiques de la part des USA.
Premièrement, comme le premier éditorial le fait remarquer, l’Occident est aussi capable d’appliquer des « sanctions » à la Chine qu’à la Russie..
Les pays occidentaux se sont mis en roue libre pour imposer à la Russie des « sanctions » dont ils ne voyaient pas de quel prix elles pourraient être pour eux.
L’attitude agressive des pays occidentaux à l’égard de la Russie ressemble à leur unité face aux défis géopolitiques et de valeurs, et ce malgré leurs problèmes à l’intérieur de leur propre camp. N’importe quel concurrent non-occidental pourrait devenir leur cible commune, en vertu de l’ordre actuel du monde
Toutes les forces indépendantes, y compris la Chine, sont exposées à de tels risques.
(C’est moi qui souligne)
Deuxièmement, la Russie a réussi à résister aux pressions de l’Ouest, en partie grâce à ses « riches ressources naturelles – c. à d. son autonomie économique – mais aussi grâce au fort esprit national de son peuple :
Les puissances occidentales devraient réfléchir au fait qu’elles ne se dressent pas contre le seul Poutine mais contre toute la nation russe qui a défait Napoléon et Hitler et qui n’a peur de personne. Le patriotisme et l’estime de soi de citoyens d’une puissance majeure sont omniprésents dans le peuple russe. Quand l’Occident combat ces sentiments, ses efforts sont frappés de nullité…
Les « sanctions» contre la Russie ont échoué politiquement parce qu’elles n’ont fait que favoriser l’unité de la société russe…
Les discussions sur ce que sera la transition russe vers une ère post-Poutine ont déjà commencé dans les pays occidentaux, mais ils ne comprennent rien à la Russie s’ils ne comprennent pas que l’émergence de Poutine n’a pas été un accident. La vérité, c’est que Poutine représente l’intérêt national du pays. Le soutien qu’il s’est acquis représente le soutien du peuple russe à son propre intérêt national.
L’implication est assez claire : pour que la Chine soit capable de résister aux pressions occidentales – dont je soupçonne que la direction chinoise croit que l’application à elle-même n’est qu’une question de temps – la Chine a besoin des deux mêmes choses qui ont permis à la Russie de résister victorieusement aux pressions occidentales : un fort esprit d’unité nationale et une autosuffisance économique.
Après ma visite en Chine d’août dernier, je n’ai aucun doute quant à l’esprit d’unité nationale du peuple chinois. Cependant, ces mots du second éditorial ont indubitablement pour but de rappeler au peuple chinois le prix qu’il lui faudra payer si jamais il le perd et succombe aux sirènes occidentales..
Il fut un temps où Moscou essaya de s’intégrer à l’Occident. Perdre l’Union Soviétique fut le prix qu’il lui fallut payer pour cela. Mais en fin de compte son enthousiasme fut snobé par l’Occident. L’expansion de l’OTAN en Europe de l’Est fut largement considérée par le peuple russe comme une trahison occidentale consécutive à la désintégration de l’URSS. Aujourd’hui, la société russe est remplie du désir de voir son pays se relever de cette erreur.
En ce qui concerne l’autosuffisance économique, la Chine, quoique possédant une économie d’un ordre de magnitude beaucoup plus important que celui de la Russie, n’est pas, économiquement, totalement autosuffisante.
Quoi qu’il en soit, le Global Times indique la solution, qui se trouve être une relation encore plus étroite avec la Russie.
Le partenariat stratégique global et collaboratif Chine-Russie a aussi fait en sorte que l’Occident échoue à contenir aussi bien Pékin que Moscou.
(C’est moi qui souligne)
En d’autres termes, l’alliance Russie-Chine garantit la sécurité des deux pays, face aux pressions de l’Occident.
La Russie peut se tourner vers la Chine pour compléter ses ressources financières. La Chine peut se tourner vers la Russie pour ses besoins en nourriture, en énergie et en matières premières.
Bien que les deux éditoriaux ne le disent pas, et la question n’est jamais évoquée publiquement, le but principal de l’« Initiative – une Route – une Ceinture » du président Xi Jinping est de lier les économies de la Chine et de la Russie, avec le président russe Vladimir Poutine comme partenaire essentiel du président Xi Jinping dans toute l'entreprise.
Le président Poutine y a fait allusion dans son message de félicitations au président Xi après sa récente réélection à la présidence de la Chine.
« Cette décision du Congrès National du Peuple Chinois est encore une preuve de votre grande autorité, une reconnaissance de vos efforts pour assurer un développement socio-économique dynamique à votre pays et pour protéger ses intérêts sur le théâtre du monde » a souligné le président russe.
Vladimir Poutine a salué le niveau sans précédent récemment atteint par les relations entre la Russie et la Chine, dans une large mesure, grâce aux efforts personnels de Xi Jinping. Ces relations sont devenues un véritable exemple d’égalité et de coopération mutuellement bénéfique entre deux pouvoirs dirigeants.
Le président de Russie a fait savoir à son homologue qu’il serait heureux d’avoir d’autres occasions de le rencontrer et a exprimé sa confiance dans le renforcement futur, grâce à leurs efforts réciproques, du partenariat stratégique global et coopératif, auquel seront ajoutés des contenus nouveaux qui contribueront à la prospérité des deux peuples amis et à une sécurité et une stabilité plus grandes dans le continent eurasien et dans le reste du monde.
Le président Xi Jinping a exprimé des voeux réciproques dans son message de félicitations du lendemain au président Poutine, pour sa réélection à la présidence de la Fédération de Russie.
Dans son message, Xi a dit que, ces dernières années, le peuple russe s’est uni comme un seul homme pour avancer fermement sur la voie du renforcement de la nation, pour accomplir son rajeunissement et son développement et pour lui faire jouer un rôle constructif dans les affaires internationales.
Il a également dit sa conviction que la Russie allait être définitivement capable de continuer à s’acquérir de nouveaux titres de gloire en matière de développement national.
« Actuellement, le partenariat stratégique global coopératif Chine-Russie est arrivé à son niveau le plus haut dans l’histoire, ce qui peut servir d’exemple pour construire un nouveau type de relations internationales basées sur le respect mutuel, l’équité et la justice, la coopération et les résultats bénéfiques pour tous, pour un avenir à partager entre toute la communauté humaine », a dit Xi.
« La Chine est prête à travailler avec la Russie pour continuer à favoriser les relations Russie-Chine jusqu’à un niveau encore plus élevé, à être une force agissante du développement national respectif dans les deux pays, et à favoriser la paix et la tranquillité dans la région et dans le monde », a-t-il encore affirmé.
Je voudrais terminer en mentionnant le langage remarquablement exhaustif dont use le Global Times pour décrire les relations actuelles entre la Russie et la Chine.
Ce qui fut jadis appelé un « partenariat stratégique » est devenu, il y a quelques années un « grand partenariat stratégique ».
À présent, le Global Times parle de « partenariat stratégique global et collaboratif ». Notez que le président Poutine et le président Xi l’appellent « partenariat stratégique global coopératif » dans leurs télégrammes respectifs. Il semble donc que ce soit désormais la formule consacrée pour décrire leur relation.
Je me demande pendant combien de temps encore les Chinois et les Russes continueront à prétendre que leur relation est autre chose que ce qu’elle est de toute évidence et qui se résume en un seul simple mot : une alliance.
Source : http://theduran.com/china-hails-putin-win-backs-russia-sk...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
On le saura que les Grosses Orchades sont jusqu’en haut des mâts dans Malaparte. Quand on est en retard de lectures, notre avis est qu’il faut y aller à fond, sous peine de rater quelque chose. Vous devriez encore le retrouver ici et là sur ce blog, surtout en ce centenaire de « L’Armistice », dont il fut à la fois un acteur et un spectateur, mais peut-être pas seulement.
Aujourd’hui, il nous a semblé opportun de lui emprunter un passage de ses carnets de route en Chine.
C’était en 1956. Il lui restait huit mois à vivre, dont plusieurs dans un poumon d’acier.
On l’avait chargé de représenter l’Italie des lettres aux commémorations du vingtième anniversaire de la mort de Liou Siun, illustre écrivain chinois inconnu par ici mais – chic ! – on a d’Ormesson…
Après quelques escales en Russie et, au passage, une appréciation de Staline qui n’a pas dû le mettre en odeur de sainteté nulle part en ces temps d’irrésistible ascension krouchtchévienne et d’alignement de ce PCI où on le disait si désireux d’entrer, Malaparte a voulu voir et comprendre autant qu’il pouvait de la Chine. Bien sûr, nous l’avons déjà dit : il n’a connu ni le grand bond en avant ni la révolution culturelle. Ni la guerre froide. N’empêche que cet instantané de 1956 prend une singulière importance, à la lumière des développements d’aujourd’hui.
Retour du grand reporter qui, d’où qu’il écrivît, faisait toujours grimper les tirages des journaux qui le publiaient.
[Le Hong Sing dont il est question ici est l’interprète chinois qui l’accompagnait partout – « un jeune homme sympathique, de Canton », pour qui l’Italien idéal était un autre écrivain, Francesco Flora, grand amateur d’œufs de cane, qui lui avait appris à chanter Ô sole mio, le chœur des esclaves de Nabuchodonosor et Torna a Soriento. Malaparte, qui ne chantait pas l’opéra et a toujours refusé, poliment mais fermement, de consommer des œufs noirs aux relents de chiotte à la turque bouchée, n’a jamais fait le poids, en regard de Flora. Qu’on ne connaît pas non plus, mais ça ne fait rien, on a d’Ormesson.]
Tchouang-King, samedi 24 novembre
« Ce matin, à sept heures, départ pour l’aéroport. Il fait froid, le temps est brumeux. Depuis deux jours, les avions Pékin-Tchoung-King via Sian, sont immobilisés à Sian par le brouillard qui pèse sur la vallée du Yang-Tsé. À huit heures et demie, nous décollons. Les montagnes blanches de neige qui défilent en dessous de nous sont les mêmes que celles dont parle Li Po dans son petit poème Le difficile voyage, dans lequel il raconte les difficultés qu’on devait surmonter à son époque pour se rendre de Sian, dans le Chan-Si, au Sseu-Tch’ouan.
Au bout de quelque temps, des nuages denses nous cachent la terre. Pendant plus de deux heures, nous volons dans une épaisse couche de brume. De temps en temps, par une déchirure de la brume, nous apercevons des vallées profondes et boisées, des pics blancs de neige. Finalement, nous perdons de l’altitude, nous perçons la brume, nous survolons une vaste vallée, une sorte de plateau entre des montagnes boisées, toute scintillante de miroirs d’eau en forme de demi-lune, encastrés l’un dans l’autre. Le Sseu-Tch’ouan est très riche en rizières, c’est, avec le Honan, le grenier à riz de toute la Chine, avec ses deux récoltes de riz par an. En outre, on y fait une récolte de blé. On y cultive des légumes, des choux, des fruits, des oranges, des mandarines. Cette province a soixante millions d’habitants. La région est très riche, mais la rapacité des Seigneurs de la Guerre, la féroce pression de Tchang Kaï-Tchek, la guerre civile, la guerre contre les Japonais avaient réduit la population à une misère indescriptible. « Chez les paysans, me dit Hong Sing, les suicidés sont plus nombreux que ceux qui sont morts à la guerre. » Il a plu il y a peu de temps, des nuages noirs courent dans le ciel gris, des lambeaux de brume pendent aux branches des arbres dans les bois qui, spectacle nouveau pour moi qui viens du Nord, recouvrent les flancs des montagnes. Ces montagnes sont celles de la peinture chinoise de l’époque des Ting : boisées et gibbeuses, avec les bosses que fait un serpent quand, en rampant, il arque son dos, avançant comme marchent les dragons dans la peinture et dans la sculpture chinoises traditionnelles. Le Vice-Président de l’Association des Sculpteurs de Tchoung-King et Lin-Nan-Liou, membre du Comité des Jeunes Écrivains, nous attendent à l’aéroport. Ils sont vêtus à l’européenne ; nombreux les gens, parmi la foule qui emplit l’aérogare, qui sont vêtus à l’européenne ; c’est la gracieuse, l’aimable fantaisie du Sud qui se manifeste de nouveau, qui prend le dessus sur les normes égalitaires du Nord et qui revendique son droit à s’habiller comme elle veut, sans pour cela trahir le socialisme et la classe ouvrière. Ou peut-être tout cela est-il instinctif et fait sans malice, sans doute par un besoin inconscient d’accord, d’harmonie avec la nature plus verte, plus riche, avec le climat plus doux, avec le vert plus dense, plus profond. Même les maisons des paysans ne sont plus celles du Nord : leurs murs ne sont plus seulement en torchis mais en pierres, elles ont l’air solide, elles sont crépies de blanc, elles ont des fenêtres sur la rue et des petits jardins devant leur porte. De l’aéroport de Tchoung King, il y a une heure et demie d’auto par une route de montagne qui monte en larges spirales le long des flancs de montagnes boisées, traverse des villages, des rizières (ici, les rizières sont en terrasses, comme chez nous les champs sur les pentes des Apennins), découvrant au regard un paysage nouveau, inattendu. C’est comme si on lisait une poésie de Li Po après avoir lu les vers dans lesquels Tou Fou pleure sur le pays désert et nu du Nord, redisant le grincement des chars de combat, le cliquetis des armes, le tumulte des soldats qui passent sur la terre jaune vers l’horizon de pierre de la Grande Muraille.
Ici, chaque branche a son éclair de plumes, son gazouillis, son frémissement d’ailes. Je retrouve quelque chose de familier dans cette campagne, dans la couleur de l’air, des bois, dans le vert tendre du blé d’hiver qui sort déjà d’une terre non plus jaune mais foncée. Il y a des moments où le paysage rappelle la campagne autour de Varese, d’Arona, de Romagnano ; à d’autres moments, ce qui vient à ma rencontre, à un tournant de la route, c’est une image tessinoise, un village, une vallée, une de ces ouvertures de ciel chers à Francesco Chiesa, à Fogazzano, au Fogazzano de la Valsolda.
Mais l’image que l’homme m’offre de lui, même dans cette verte paix, dans cette sérénité de la nature, dans cette richesse de travaux, c’est l’habituelle image de l’homme avili par la misère, qui lutte et souffre pour sa rédemption. Des millions d’hommes, une palanche sur l’épaule, courbés sous le poids de deux paniers remplis de pierres, parcourent au trot des kilomètres et des kilomètres pour transporter des pierres aux fours à chaux qui abondent dans la région autour de Tchoung-King. Ici, l’homme n’est pas rabaissé au rang de cheval de trait mais à celui de bête de somme.
Ils ont le visage tendu par l’effort, les yeux baissés pour éviter les pierres et les trous, beaucoup d’entre eux portent des sortes de babouches en paille de riz, d’autres vont pieds nus, ils ont les pieds déformés par la fatigue, écorchés par les cailloux, leurs pantalons de coton retroussés jusqu’aux genoux laissent voir une pauvre jambe au tibia marqué de cicatrices blanches, à la cheville enflée. Et quand nous passons près d’eux, ils ne lèvent pas les yeux, ils ne lèvent pas la tête : ils trottent, courbés, une main sur la hanche et l’autre crispée sur leur palanche.
Et encore une fois, je me dis en moi-même : « Non, non, non ! » et je rougis, parce que c’est aussi notre faute, c’est la faute de tout le monde et aussi, de nous autres Italiens qui nous rendons complices d’une politique qui n’est pas la nôtre et qui tend à perpétuer cette douloureuse et atroce condition humaine, à emplir la Chine, l’Asie, le monde, de bêtes de somme. Je dis : « Non, non, non ! » et je me sens plein de honte, je me sens lâche, un homme comme il y en a des milliers, des millions en Italie, dans le monde, en comparaison de ces pauvres bêtes de somme dont la dignité, l’esprit de sacrifice, la somme d’humanité sont immenses.
Car ils pourraient eux aussi dire : « Non », s’arrêter, s’asseoir sur le bord de la route : et il n’y aurait pas de force au monde capable de les faire se relever, de les faire se remettre en chemin, il n’y aurait pas de fouet au monde capable de les faire ployer l’échine. Mais ils savent que la Chine est un pays en état de siège, que l’ennemi a coupé les ponts, qu’il espère les avoir par la faim, par la soif, par le choléra, les empêcher de construire des centrales électriques, des digues, des hauts-fourneaux, des voies ferrées, des ponts, des hôpitaux, des écoles, des maisons, des usines, afin de perpétuer leur condition servile. Ils savent qu’il leur faut faire vite, que cette immense, que cette gigantesque œuvre de construction dont dépend le destin non seulement de six cents millions de Chinois mais de tous les peuples asiatiques, ne peut être remise à plus tard, ne peut être interrompue, ne peut être différée. Leur rédemption de l’état de bêtes de somme et leur passage à celui d’ouvriers libres dépendent du succès du premier Plan Quinquennal, du second Piatiletka chinois. Ce n’est pas tant la nécessité qui pousse ces paysans à une fatigue aussi bestiale et aussi humiliante, que la conscience que leur sacrifice les aide à se libérer de leur condition de bêtes de somme.
Je puis me tromper. Il se peut que pour eux cette condition n’ait rien d’humiliant, qu’ils soient nés bêtes de somme, que bêtes de somme ils soient restés, que ce ne soient pas des hommes mais des brutes, qu’ils n’aient pas conscience de leur état, mais qu’ils en soient contents, satisfaits. Il se peut que l’État communiste se serve d’eux consciemment, comme de bêtes de somme, qu’il les exploite à ses propres fins, comme les exploitèrent les Seigneurs de la Guerre, le Kouo Ming-Tang, les négriers de Shanghaï américains et anglais. Mais je sais qu’il n’en est pas ainsi. Je le vois tous les jours, qu’il n’en est pas ainsi.
Ces hommes sont des hommes, non des brutes. Ils ont une conscience, ils ont en eux une douleur, une plaie qui leur fait mal. Ah, ces yeux tristes, ces regards patients mais fiers. Cette lueur au fond de ces yeux ! Essayez de les arrêter, de leur parler avec affection, de leur poser une main sur l’épaule. Ils souriront timidement, vous serreront la main, le visage tout rouge. Essayez de leur offrir une cigarette. Ils ne l’accepteront pas. Une bouteille de vin, de bière. Ils la refuseront avec une courtoise fermeté. Si l’on insiste, quelque chose naîtra dans leurs yeux. Ils se sentiront offensés, insultés. Mais essayez de leur dire : « Bientôt, il y aura du pétrole, il y aura des usines, il y aura des autos, des camions. » Et observez bien ce qui se fait jour sur leur visage, ce qui se passe en eux. Leur front s’éclairera, il en sortira une lumière, un sourire, et ils vous diront : « Oui, encore un peu de patience et les autos arriveront. Si nous tenons le coup, nos camarades des aciéries de Moukden, des laminoirs de Tchoung-King, des fabriques de camions de Moukden, les ouvriers des puits de pétrole du Sin-Kiang auront le temps de construire des autos. Alors seulement, nous pourront nous reposer. » Et vous saluant avec courtoisie, avec une douce fierté, ils vous serreront la main et remettant la palanche sur leur épaule, ils s’achemineront, courbés, longue théorie d’hommes merveilleux, non plus bêtes de somme mais bêtes qui ont mangé la rose comme dans Apulée.
C’est une expérience qu’il faut faire. Une expérience nécessaire que cette rencontre avec les hommes qui traînent des charrettes, attelés aux brancards, ou qui marchent courbés sous leur faix. Elle est nécessaire pour tous, pour vous, pour moi.
Ces hommes vous rachètent, vous aussi, me rachètent, moi aussi. Ils rachètent notre culture, notre condition d’intellectuels, condition parfois si méprisable.»
Moi, en Russie et en Chine, Les Belles Lettres, pp. 183-188
Curzio Malaparte
Moi, en Russie et en Chine
Les Belles Lettres (2014)
272 pages
± 15 €
Petite expérience instructive :
Vouloir illustrer un texte sur les ouvriers chinois des années cinquante d’une image représentant, mettons, un Chinois portant une palanche de briques ou d’autre chose… Ou un ouvrier chinois quelconque, dans la construction par exemple… Ou un paysan…
On ne sait pas vous, mais nous, on va voir sur Internet, on tape tout ça et plein d’autres choses dans un moteur de recherche… puis dans un autre… Et le résultat : RIEN. Il n’y a pas, sur Internet, du moins dans cette partie-ci du monde, une seule photo (peinture, dessin, caricature) d’un ouvrier chinois. Des années cinquante ou des autres. En revanche, il y a pas mal d’iconographie sur la révolution culturelle. Avant et après ? NADA !
Alors on s’est rabattus sur des « posters » chinois du temps de Mao, coïncidant plus ou moins avec le voyage de Malaparte.
Intéressant, non ?
Ingénieur soviétique en Chine - 1953
Construction du réseau ferroviaire dont il est question dans ce livre – carte de 1956
Commune populaire type – Affiche de 1958
À la guerre comme à la guerre… d’aujourd’hui, en Syrie :
L’armée syrienne à l’intérieur de l’enclave de la Ghouta orientale
Source : https://strategika51.wordpress.com/2018/03/29/larmee-syri...
L’AAS en action (Ghouta orientale)
Source : https://strategika51.wordpress.com/2018/03/29/syrian-mili...
Mis en ligne le 29 mars 2018
Les profondeurs d’abjection où nous a fait sombrer l’affaire Skripal ont tellement tapé sur les nerfs à Manuel de Diéguez – pourtant philosophe ! – qu’il n’a pas attendu sa quinzaine réglementaire pour dire ce qu’il en pensait. Pas du bien.
23:52 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
24/03/2018
L'EUROPE EN MARCHE
L’EUROPE EN MARCHE
Ne nous dites pas que 68 recommence !
Grève à Montpellier : Philippe Pétel, doyen de la fac, a-t-il fait ratonner les étudiants ?
RAPHAËL "JAHRAPH" BERLAND – Cercle des Volontaires –
23 mars 2018 /
Philippe Pétel, doyen de la fac de Montpellier, se lave les mains des événements qui ont ensanglanté son université
(photo de Philippe Pétel : © Yves Topol HJE 2017)
Nous relayons plusieurs témoignages à propos des échauffourées qui ont eu lieu cette nuit à l’université de Montpellier. En effet, des individus cagoulés ont fait irruption dans un amphithéâtre occupé par des étudiants grévistes, et les ont agressés à l’aide de bâtons, sous le regard visiblement complaisant de Philippe Pétel, le doyen de la fac. Qui étaient exactement ces individus cagoulés ? Quel était la nature de leur relation avec Philippe Pétel ? Voici quelques éléments qui vous permettront sans doute d’aboutir à vos propres conclusions…
Raphaël Berland
« Tout ce que je raconte, je l’ai vu. La fac de droit de Montpellier, l’UM3, était occupée par les étudiants. On était encore une cinquantaine dedans.
Des hommes, une dizaine, en noir, masqués, avec des bâtons, des bouts de palettes sont entrés. Ils n’ont pas parlé. Ils ont sorti tout le monde, en les frappant, en les matraquant au sol, en les traînant par terre. En les fracassant au sol, bordel de merde. C’est moi qui ai filmé. Ils ont poussé tout le monde dehors, en les frappant.
Le Doyen de la Fac de Droit était présent. Je l’ai vu ouvrir la porte à ces hommes. J’ai vu les portes de la fac se refermer, avec ces hommes à l’intérieur. J’ai vu le directeur d’une institution publique s’enfermer avec un groupuscule extra violent. J’ai vu une amie au sol, en sang, avec le portail qui se referme sur ses jambes. En arrière-plan, j’ai vu l’administration qui était présente sur les lieux applaudir. Applaudir face au sang d’étudiants en lutte pour leurs droits. J’ai vu ces hommes qui voulaient casser des « gauchos », j’ai senti leurs coups sur mon corps.
Trois étudiants sont partis avec les pompiers. La police n’est pas entrée dans la fac, elle n’en avait pas le droit sans l’accord du doyen. La police n’a pas arrêté ces hommes. Ils sont sortis par la sortie de secours, et les policiers les entouraient, comme une escorte de ministre. Le doyen n’a pas autorisé la police à entrer dans la faculté, pour arrêter les hommes qui ont envoyé trois étudiants à l’hôpital. Le doyen de la fac de droit, je l’affirme parce que je l’ai vu, a montré à ces hommes, dont il n’avait pas peur, les « cibles ». Des étudiants, des jeunes comme vous.
C’est ce que j’ai vu.
Ce n’est plus une question de lutte sociale, ça va au-delà de l’antifascisme. Je vous demande de ne pas laisser ces personnes, ce doyen, ce groupuscule ultra violent agir en toute impunité. Je vous demande de relayer ce témoignage, je vous demande de demander des comptes à nos côtés.
Parce que le sol de la fac de droit est tâché du sang de jeunes qui voulaient juste continuer leurs études, et qui s’engageaient en ce sens. Parce que la police n’a rien fait. Parce que j’ai peur, si c’est ça l’éducation nationale, si c’est ça, la police qui est censée nous protéger, si c’est ça, mon pays. »
Source : Léna Rsd
Dans la nuit du 22 mars, après une importante journée de mobilisation contre la sélection étudiante et les attaques sociales de Macron, une milice cagoulée et armée a attaqué les étudiants qui occupaient un amphithéâtre de la fac de Montpellier. Coups de poing, de bâtons, électrocution à coups de taser : un déchainement de violence gratuite. Plusieurs étudiants ont été blessés, et parfois hospitalisés. Le sang a coulé au sein du campus universitaire !
Une étudiante présente sur les lieux raconte :
« La fac de droit de Montpellier, l’UM3, était occupée par les étudiants. On était encore une cinquantaine dedans. Des hommes, une dizaine, en noir, masqué, avec des batons, des bouts de palettes sont entrés. Ils n’ont pas parlé. Ils ont sorti tout le monde, en les frappant, en les matraquant au sol, en les traînant par terre. […] Le Doyen de la Fac de Droit était présent. Je l’ai vu ouvrir la porte à ces hommes. J’ai vu les portes de la fac se refermer, avec ces hommes à l’intérieur. […] J’ai vu une amie au sol, en sang, avec le portail qui se referme sur ses jambes. […] Le doyen de la fac de droit, je l’affirme parce que je l’ai vu, a montré à ces hommes, dont il n’avait pas peur, les »cibles ». Des étudiants, des jeunes comme vous. »
Ce groupuscule armé a donc reçu le soutien logistique de l’administration universitaire. Après avoir envoyé la police réprimer avec une extrême violence les manifestations de la jeunesse, une nouvelle forme de répression se dessine : le recours à des milices para-étatiques pour terroriser les luttes.
Sources : Nantes Révoltée – Révolution Permanente
Voici la réponse très ambigüe de Philippe Pétel, doyen de la faculté de Droit, accusé par les étudiants d’avoir pour le moins facilité l’accès de l’université aux hommes armés et cagoulés.
Source : France 3
Actuellement, plusieurs centaines de personnes sont rassemblées devant la faculté de droit et de science politique de Montpellier pour dénoncer « l’attaque fasciste de Philippe Pétel contre des étudiants » et réclamer sa démission.
Source : Montpellier Poing Info.
Source : http://www.cercledesvolontaires.fr/2018/03/23/greve-montp...
Affaire Skripal : Vienne reste sourd à l’appel de May
Sputnik International – 23 mars 2018
Arrivé au sommet de l’UE à Bruxelles, le chancelier autrichien Sebastian Kurz a fait comprendre qu’il n’allait pas rejoindre Theresa May dans sa décision d’expulser des diplomates russes dans le cadre de l’affaire Skripal.
Vienne n'envisage pas d'expulser des diplomates russes sur fond d'affaire Skripal, a annoncé vendredi le chancelier autrichien Sebastian Kurz, arrivé au sommet de l'UE à Bruxelles. Cette déclaration fait suite à une publication de l'agence Bloomberg, selon laquelle Londres cherchait à convaincre ses partenaires européens d'expulser des diplomates russes de leurs pays.
Intervenant depuis Bruxelles, le chef de l'État autrichien a également ajouté que les Vingt-Huit avaient exprimé leur solidarité avec Londres et avaient condamné l'attaque au gaz innervant contre l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia, perpétrée à Salisbury.
Les accusations d'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia ont été portées contre Moscou par Londres il y a une semaine. La Première ministre britannique Theresa May a affirmé que Moscou était impliqué dans cette affaire, sans toutefois présenter de preuves tangibles pour appuyer ses allégations, avant d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni.
Moscou a qualifié ces accusations gratuites de « cirque » avant d'expulser à son tour 23 diplomates britanniques.
Sergueï Skripal, un ancien colonel des services de renseignement militaires russes, ainsi que sa fille ont été retrouvés inconscients le 4 mars 2018 aux abords d'un centre commercial de Salisbury, au Royaume-Uni. Ils sont toujours à l'hôpital dans un état critique. Recruté comme agent double par les services britanniques en 1995 et condamné en Russie à 13 ans de prison pour trahison, M. Skripal a obtenu l'asile au Royaume-Uni en 2010 après un échange d'agents de renseignement entre la Russie et les États-Unis.
Source : https://fr.sputniknews.com/international/2018032310356210...
Les diplomates expulsés quittent l'ambassade britannique à Moscou (vidéo)
Maxim Blinov – Sputnik International – 23 mars 2018
Les 23 diplomates britanniques expulsés de Russie dans le cadre de l’affaire Skripal ont quitté ce vendredi leur ambassade à Moscou.
Les 23 diplomates russes quittant leur ambassade au Royaume-Uni.
Pour les Anglophones only…
Georges Galloway explore l’affaire de la prétendue attaque de Moscou contre l’ex-espion russe
« Seul quelqu’un ayant accès à la demeure du colonel Skripal peut avoir empoisonné les habitants de la maison ».
Posté par ICH le 20 mars 2018
Et pendant qu’il y est, il parle un peu de la Corée du Nord
Source : http://www.informationclearinghouse.info/49033.htm
Depuis, George Galloway a continué de s’exprimer par radio (« La mère de tous les talk shows ») sur cette affaire. Ici interviewant Craig Murray :
Ici interviewé par RT :
Pendant qu’on y est : Peter Hitchens
À quoi bon lésiner…
L’ambassadeur russe à Londres : « Il n’y a pas de preuve que Skripal soit malade dans un hôpital » :
À suivre…
« Révolution » ukrainienne quatre ans plus tard
Un événement sans précédent au Parlement européen
Communiqué
de Janusz Niedzwiecki – ECDHR
à Bruno Drweski – 24 mars 2018
En marge du sommet européen en cours, de nouveaux documents d'enquête concernant les incidents tragiques survenus à Maidan en 2014 ont été présentés au cours d’une conférence intitulée « Révolution de Maïdan : 4 ans plus tard ». Organisée par l'eurodéputé Bill Etheridge (UKIP - Groupe ELDD), elle a rassemblé des représentants de nombreuses organisations des droits de l'homme, des médias, ainsi que des parlementaires européens faisant fî du prêt à penser habituel sur cette question, comme le député écossais David Coburn et le député letton Miroslav Mitrofanov.
Au cours des quatre dernières années, les autorités ukrainiennes ont diffusé avec persévérance ce que l’on appelle désormais le Roman de Maidan. Un pouvoir honni aurait ouvert le feu sur une foule pacifique et désarmée, motivée par la seule volonté de vivre démocratiquement sous la protection de l’Union européenne… Une légende est née à Maïdan, où le sang des « combattants pour la démocratie » se serait intimement mêlé aux étoiles du drapeau de l'Union européenne, une légende si forte qu’elle a permis aux autorités européennes de fermer les yeux sur la corruption systémique du gouvernement ukrainien actuel et sa radicalité.
La vérité est tout autre, et salit durablement les autorités encore au pouvoir à Kiev. En effet, les documents présentés au Parlement européen lors de cette conférence attestent sans équivoque que la centaine de personnes mortes lors de évènements de Maïdan en février 2014 ont été les victimes d’une manipulation monstrueuse de la part des leaders de Maïdan, aujourd’hui aux postes clefs de l’état ukrainien.
Pour la première fois, au cœur même des institutions de l'Union européenne, les films choquants de la journaliste israélienne Anna Stephan et du reporter italien Gian Micalessina ont pû être présentés aux Parlementaires et aux médias. Ces documents indiquent clairement que les tirs ayant tué les manifestants de la place Maïdan provenaient des rangs des émeutiers, et plus particulièrement de mercenaires géorgiens engagés expressément pour provoquer la chute du pouvoir et entrainer l’Ukraine dans une guerre civile qui a fait plus de 10.000 morts dans le Donbass.
Les pièces présentées ont fait une telle impression sur l’assistance, que la discussion s’est, au final, portée sur la possibilité de créer une commission d’enquête spéciale de l’Union européenne, qui serait chargée de superviser et de coordonner une enquête impartiale et neutre sur les meurtre de Maïdan.
Les avocats ukrainiens Alexander Goroshinsky et Olga Prosasyuk ont également pris part à la conférence, pour relater des faits de persécution et de pressions exercées sur les avocats par les autorités ukrainiennes dans ces affaires.
Cinq députés, issus des différents groupes politiques présents au Parlement européen ont apporté leur soutien à un projet de résolution qui pourrait inciter les institutions européennes à opérer un changement radical vis-à-vis des autorités ukrainiennes, qui ont été incapables de clore l'enquête en cours ou de punir les responsables, au point d’apparaître comme les complices de ce crime.
Aujourd'hui, après plus de quatre ans, la vérité se révèle à l’Europe, qui ne peut plus ignorer les violations manifestes des Droits de l’Homme qui s’exercent à ses frontières.
La France a-t-elle vraiment « commencé à comprendre » ?
Un animal frappé par un besoin de grandeur
Mme Theresa May, chef du gouvernement britannique aurait prononcé ces paroles ailées: « Les Russes sont débiles ». On comprend tout de suite qu’aussi longtemps que les historiens de demain n’auront pas acquis une connaissance de la différence qui existe entre les anecdotes et les faits porteurs d’une signification anthropologique profonde, il sera impossible de seulement tenter de comprendre l’histoire. En l’espèce, il s’agit de savoir si une histoire compréhensible des relations entre les grandes civilisations est possible à partir du point de rupture géopolitique qu’exprime la formule : « Les Russes sont débiles ».
Les historiens de notre tête observeront qu’à partir du mois de mars 2018, la République laïque française a enfin commencé de se poser sérieusement – c’est-à-dire à la lumière d’une anthropologie inspirée par un esprit réellement critique – la question de savoir comment elle allait gérer les conflits entre les deux principales religions étrangères qui occupent son territoire – le judaïsme et l’islam – alors qu’aujourd’hui aucun de nos dirigeants ne dispose d’une véritable science de l’humain capable d’expliquer comment et pourquoi l’animal censé avoir basculé hors de la zoologie se forge des personnages fantastiques qu’il appelle des dieux dont les siècles démontreront immanquablement qu’ils n’ont jamais existé ailleurs que dans les têtes. Il était déjà devenu évident qu’il fallait apprendre à porter un regard d’anthropologue, donc un regard scientifique et de l’extérieur, sur les mythes sacrés de type monothéiste.
A partir de mars 2018, il semble que la France ait commencé de comprendre comment le pouvoir religieux s’y prend pour exercer la puissance proprement politique qui lui appartient. Car en proclamant que la France a vocation à protéger le judaïsme des méfaits de l’antisémitisme et, dans le même temps, vocation à honnir à jamais, donc à condamner définitivement sur le plan religieux, le rêve théologique d’Israël d’arracher Jérusalem des mains des musulmans et d’élever cette cité au rang de capitale des juifs, et cela en application des volontés expresses de leur Jahvé, la République laïque affichait, pour la première fois, et en tant que telle, sa vocation naturelle et innée d’exercer un pouvoir politico-théologique, donc d’afficher ses compétences et sa juridiction dans l’ordre proprement religieux.
À la stupéfaction générale, le Président Macron semble avoir tout subitement découvert les compétences politico-religieuses souveraines, nécessairement attachées aux prérogatives de tous les États réels, y compris des États laïcs et donc consubstantielles à l’existence strictement politique de la France laïque sur son propre territoire.
Cette situation d’un État démocratique et républicain depuis 1793 se manifestait d’autant plus crûment que, pour la première fois depuis les apôtres Jean et Paul, Israël se voyait cloué au pilori d’une conscience universelle. En effet, seuls les États-Unis, Israël, le Guatemala, le Honduras, le Togo, la Micronésie, Nauru, Palaos et les îles Marshall. avaient suivi les USA et Israël dans leur ultime exploit théologique en faveur de Jahvé.
La légitimation absolue, tantôt du Coran, tantôt de l’Ancien Testament, donc de la « révélation » musulmane ou de la « révélation » juive sur le territoire français délégitimeraient radicalement la « démocratie laïque », qui avait déjà délégitimé en son temps la « démocratie dite chrétienne » et cela pour la simple raison qu’aucune démocratie ne se fonde sur les droits d’une divinité, mais exclusivement sur la capacité du genre humain de penser par lui-même, c’est-à-dire de piloter seul sa propre tête.
Comment la France allait-elle tenter d’acquérir les instruments de la pensée qui lui donneraient la compétence de dire aux Français à quel moment Israël ou l’islam auraient raison tour à tour sur le sol de la France ? Aucun État rationnel ne pouvait accepter ce triomphe d’un coup de force, ni d’Israël contre l’islam et son Coran, ni des États musulmans contre Jahvé et ses écrits. L’essentiel du pouvoir politico-religieux d’un État laïc et souverain revient donc à tenir d’une main ferme le sceptre de l’arbitrage entre des divinités. C’est pourquoi la France contemporaine se verra dans l’obligation de reconnaître que l’État laïc, lui, est athée par nature et par définition. Depuis 1793, nous nous voilons la face devant cette évidence, et cela bien que la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905 l’ait confirmé avec une clarté insurpassable : la République française déclare expressément qu’elle ne « reconnaît aucun culte » et qu’elle « n’en subventionne aucun » , parce que l’État laïc ne cautionne aucun grigri.
Mais, dans le même temps, on voit qu’une République laïque se trouve placée de force sur les chemins des progrès continus et mondiaux du savoir rationnel. Or, ce champ de bataille-là se trouvait livré à un bouleversement irrémédiable depuis la Révolution copernicienne. Jusqu’alors c’était dès le berceau qu’on enseignait aux enfants les fondements d’une connaissance censée rationnelle et scientifique du ciel et de la terre à partir des mythes religieux. Puis, de génération en génération, on affinait l’éducation des cerveaux sur les chemins de la pensée méthodique.
Et aujourd’hui, le pont biblique et coranique s’est définitivement effondré. Non seulement le soleil ne tourne pas autour de la terre, mais l’espace et le temps n’occupent pas un univers réduit à sa longueur, largeur et profondeur. Nous en sommes à une vingtaine ou davantage de « dimensions ». À chaque génération il appartient désormais de réfuter ou de compléter les connaissances de la précédente.
De nos jours, c’est avec le verbe comprendre que nous nous colletons désespérément, puisque nous commençons de découvrir comment nous forgeons « l’intelligible » sur les établis où, à l’instar des animaux, c’est l’utile qui pilote en sous-main les concepts mêmes de vérité et d’erreur.
Telles sont les grandes lignes d’un univers dans lequel nous ne nous grandissons plus qu’à entrer dans les secrets de notre petitesse et à décrypter la petitesse des divinités que nous avions fatalement construites à notre image. Que va-t-il advenir du besoin de grandeur d’un animal évadé de la zoologie pour dénoncer l’animalité de ses dieux?
Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...
Image piquée à : https://reseauinternational.net/un-animal-frappe-par-un-b...
En un temps où les chanteurs populaires s’illustrent surtout dans la chronique des faits divers en mourant, en provoquant des guerres d’Atrides chez leurs héritiers, voire en commettant des homicides et en se faisant interdire de concerts par des foules qui désapprouvent de choses jugées, on peut regretter celui où ils ne tuaient ni ne déshéritaient personne et se contentaient d’abonder dans le sens de Manuel de Diéguez…
Mouloudji : « Athée, oh grâce à dieu »
Catholique par ma mère
Musulman par mon père
Un peu juif par mon fils
Bouddhiste par principe
Alcoolique par mon oncle
Dépravé par grand-père
Sans classe par vieille honte
Névrosé par grand-mère
Royaliste par ma mère
Fataliste par mon frère
Communiste par mon père
Marxiste par mimétisme
Hépatique par la guerre
Ruiné par les soeurs-âmes
Vieilli par la bonne chère
Abruti par ces dames
Athée, oh, grâce à Dieu {x4}
Fripon comme un matou
Vertueux comme un principe
Coureur comme un toutou
Foutu comme l’as de pique
Sensuel comme un caniche
Modeste comme personne
Dépravé comme un homme
Cabot comme un ministre
Double comme un notaire
Jouisseur comme un avare
Dur comme un militaire
Tendre comme un buvard
Ivrogne comme une vasque
Coureur comme un baryton
Con comme un ténor
Et beau comme le Veau d'Or
Athée, oh, grâce à Dieu {x4}
Cocu par ma moitié
Brimé par ma concierge
Haï par mes voisins
Détesté par les chiens
Raté pour les affaires
Ruiné par bonté d'âme
Malheureux comme un âne
Gâteux comme un fils-père
Catholique par ma mère
Musulman par mon père
Un peu juif par mon fils
Bouddhiste par principe
Royaliste par ma mère
Communiste par mon père
Raté par mes aïeux
Athée, oh, grâce à Dieu
Athée, oh, grâce à Dieu {x4}
Georges Brassens – « Le Mécréant »
Est-il en notre temps rien de plus odieux
De plus désespérant, que de n'pas croire en Dieu ?
J'voudrais avoir la foi, la foi d'mon charbonnier
Qui est heureux comme un pape et con comme un panier
Mon voisin du dessus, un certain Blais' Pascal
M'a gentiment donné ce conseil amical
" Mettez-vous à genoux, priez et implorez
Faites semblant de croire, et bientôt vous croirez "
J'me mis à débiter, les rotules à terr'
Tous les Ave Maria, tous les Pater Noster
Dans les rues, les cafés, les trains, les autobus
Tous les de profundis, tous les morpionibus
Sur ces entrefait's-là, trouvant dans les orties
Un' soutane à ma taill', je m'en suis travesti
Et, tonsuré de frais, ma guitare à la main
Vers la foi salvatric' je me mis en chemin
J'tombai sur un boisseau d'punais's de sacristie
Me prenant pour un autre, en chœur, elles m'ont dit
" Mon pèr', chantez-nous donc quelque refrain sacré
Quelque sainte chanson dont vous avez l'secret "
Grattant avec ferveur les cordes sous mes doigts
J'entonnai "le Gorille" avec "Putain de toi"
Criant à l'imposteur, au traître, au papelard
Ell's veul'nt me fair' subir le supplic' d'Abélard
Je vais grossir les rangs des muets du sérail
Les bell's ne viendront plus se pendre à mon poitrail
Grâce à ma voix coupée j'aurai la plac' de choix
Au milieu des petits chanteurs à la croix d'bois
Attirée par le bruit, un' dam' de Charité
Leur dit : " Que faites-vous ? Malheureus's arrêtez
Y a tant d'homm's aujourd'hui qui ont un penchant pervers
A prendre obstinément Cupidon à l'envers
Tant d'hommes dépourvus de leurs virils appas
A ceux qu'en ont encor' ne les enlevons pas "
Ces arguments massue firent un' grosse impression
On me laissa partir avec des ovations
Mais, su'l'chemin du ciel, je n'ferai plus un pas
La foi viendra d'ell'-même ou ell' ne viendra pas
Je n'ai jamais tué, jamais violé non plus
Y a déjà quelque temps que je ne vole plus
Si l'Eternel existe, en fin de compte, il voit
Qu'je m'conduis guèr' plus mal que si j'avais la foi
Pierre Perret – « Au nom de Dieu »
Depuis la nuit des temps,
On s'étripe gaiement
Au nom de Dieu.
On continue pourtant
En faisant toujours mieux.
Il est jamais content.
On lui a fait des églises
Pour calmer son courroux,
Couroucoucou,
Des temples et des Mecques
Ou des femmes et des mecs
L'honorent à genoux.
Parmi tous ces mordus,
Ces millions de fanas,
Toutes ces brebis,
Y a ceux qui adore Jésus,
Ceux qui préfèrent Allah,
D'autres leur canari.
Si t'es athée, sais-tu,
Pour ces gars, t'est foutu.
Turlututu.
Ils disent que tu te gourres
Et que Dieu est amour
Et après, ils te tuent.
On brûla les sorciers,
Les homos, sans-papiers,
Les francs-maçons
Et, même, on fit becqueter
A de pauvres lions
Blandine et les Garçons.
Le Bon roi Saint-Louis
Massacra les harkis
Jusqu'à Tunis
Puis revint sous le gui
Mettre l'étoile aux Juifs
Et rendre l'injustice.
Charles-Neuf, le catho,
Offrit aux parpaillots,
Au nom de Dieu,
La Saint-Barthélémy.
Les Irlandais, depuis,
N'ont pas fait beaucoup mieux.
Monsieur Christophe Colomb
Qui, le vendredi, n'aimait
Que le poisson,
Grilla au chalumeau
Le grand Géronimo
Qui mangeait du bison.
« Pas de préservatif »,
Dit le souverain Pontife
Au nom de Dieu,
Et cette manière sage
De réduire le chômage
En fit un homme heureux.
Pis y a ces fous de Dieu
Qui, au nom de la vertu,
Chapeau pointu,
Égorgent bravement
Des femmes et des enfants
En lisant le Coran.
Depuis la nuit des temps,
On s'étripe gaiement
Au nom de Dieu.
On continue pourtant
En faisant toujours mieux.
Il est jamais content.
Si ce Dieu juste et bon
N'envoie ses oraisons
Qu'à des tueurs,
Doit-on penser qu'alors
L'oraison du plus fort
Est toujours la meilleure ?
Doit-on penser qu'alors
L'oraison du plus fort
Est toujours la meilleure ?
Jean Ferrat – « Le sabre et le goupillon »
Comme cul et chemise comme larrons en foire
J’ai vu se constituer tant d’associations
Mais il n’en reste qu’une au travers de l’histoire
Qui ait su nous donner toute satisfaction
Le sabre et le goupillon
L’un brandissant le glaive et l’autre le ciboire
Les peuples n’avaient plus à se poser de questions
Et quand ils s’en posaient c’était déjà trop tard
On se sert aussi bien pour tondre le mouton
Du sabre que du goupillon
Quand un abbé de cour poussait une bergère
Vers des chemins tremblants d’ardente déraison
La belle ne savait pas quand elle se laissait faire
Qu’ils condamnaient l’usage de la contraception
Le sabre et le goupillon
Et maintes éminences et maints beaux capitaines
Reposaient le guerrier de la même façon
Dans le salon chinois où Madame Germaine
Grâce à ses pensionnaires réalisait l’union
Du sabre et du goupillon
C’était le temps rêvé de tous les militaires
On leur offrait des guerres et des expéditions
Que de manants joyeux sont partis chez Saint-Pierre
Le coeur plein de mitraille et de bénédictions
Du sabre et du goupillon
Quand ils s’en revenaient et d’Asie et d’Afrique
Ils faisaient régner l’ordre au sein de la nation
Les uns possédaient l’art d’utiliser la trique
Les autres sans le dire pensaient qu’elle a du bon
Le sabre et le goupillon
On ne sait plus aujourd’hui à qui faire la guerre
Ça brise le moral de la génération
C’est pourquoi les crédits que la paix nous libère
Il est juste qu’il aillent comme consolation
Au sabre et au goupillon
L’un jouant du clairon l’autre de l’harmonium
Ils instruiront ainsi selon la tradition
Des cracks en Sambre et Meuse des forts en Te Deum
Qui nous donneront encore bien des satisfactions
Du sabre et du goupillon
Brigitte Fontaine – « Les dieux sont dingues »
Les dieux sont dingues
Pass'-moi mon flingue
Les dieux sont moches
J'ai la pétoche
Les dieux sont braques
Pass'-moi l'cognac
Les dieux sont vaches
Pass'-moi la hache
Il nous auront
Moi j'ai les j'tons
Les dieux sont chiens
Pass'-moi l'rouquin
Les dieux ont faim
Pass'-moi l'surin
Les dieux sont bêtes
Ça s'ra ta fête
Les dieux sont trop
Passez-moi l'mot
Les dieux sont couards
Pass'-moi l'poignard
Les dieux sont rosses
Planquez les gosses
C'est des faux j'tons
Pass'moi l'canon
Les dieux sont saouls
Lâchez les loups
Ils sont injustes
Qu'est-ce qu'on déguste
Les dieux se couchent
Lâchez les mouches
Les dieux ont faim
Pass'-moi l'surin
Les dieux sont bêtes
Ça s'ra ta fête
Les dieux sont trop
Passez-moi l'mot
Les dieux sont dingues
Pass'-moi mon flingue
Les dieux sont moches
J'ai la pétoche
Les dieux sont braques
Pass'-moi l'cognac
Les dieux s'en fichent
Passe'moi l'hachich
Les dieux sont myopes
Dansons l'be-bop
Les dieux sont sourds
Faisons l'amour
Jacques Debronckart – « La religion »
Il m’a fallu des années et c’est long
Pour ôter de moi toute religion
Ce que c’est quand même que les habitudes et la trouille
Peur de déplaire à sa famille
Peur déjà de supporter sa dernière heure
Sans qu’aucun espoir d’un monde meilleur ne gazouille
Enfin j’en suis sorti et c’est tant mieux mais voilà que mon fils
Ouvre les yeux ne demandant qu’à croire aux merveilleux Évangiles
Qu’il me pardonne de lui dégonfler son Superman pour bande dessinée
Faudra vivre sans lui, tant pis si c’est moins facile
Des Jésus depuis le début des temps
Il y en eut plus d’un heureusement
A vouloir nous sortir de notre banc de galère
A prêcher l’amour à prêcher la foi
Par des miracles épater le bourgeois
Et alors, je ne vois là rien d’extraordinaire
Il guérissait les malades et puis quoi
Des guérisseurs j’en connais deux ou trois
Dont la mère n’était pourtant pas immaculée
Ton Jésus range le chez les héros
Admire-le sans chanter de credo
Et des Églises ne va pas croire aux contes de fée
Et puis quand tu seras sorti de là
Ne tombe pas de Charybde en Sylla
Tu sais tous les prêtres ne donnent pas le baptême
Il y en a qui hurlent garde à vous
D’autres prolétaires unissez-vous
Mais regarde-les de près ce sont tous les mêmes
Des gens qui veulent t’apprendre à penser
Rien que par réflexe conditionné
A marcher au pas en brandissant des emblèmes
Méfie-toi des rouges des blancs et des noirs
Ne cotise pas chez les marchands d’espoir
Vis ta vie tout seul écris ton histoire toi-même
Notre préférée, mais nous ne sommes pas sectaires…
Et ça, c’est pour ne pas qu’on croie que nous censurons les autres
Oldelaf et Monsieur D – « Nathalie, mon amour des JMJ »
Tu étais venue en car, au coeur du mois d'aout - Hou hou !
Pour chercher un peu d'espoir dans ce monde fou
Au détour d'une prière, dans un amour immense - Hou hou !
Nos deux mains se rencontrèrent - Chantons à l'abondance :
Nathalie, mon amour des JMJ, seras-tu cette année
Au pèlerinage de Chartres ?
Nathalie, ne dis pas non au Messie
Grâce à qui nos deux vies se déta-a-artrent
Dans la halle 127, au stand sur le partage - Hou hou !
Je t'avais conté fleurette mais ton coeur était en cage.
Comme le père de la paroisse nous avait donné carte blanche - Hou hou !
Nous, on en a profité pour prier comme un dimanche.
Nathalie, mon amour des JMJ, seras-tu cette année
Au pèlerinage de Chartres ?
Nathalie, ne dis pas non au Messie
Grâce à qui nos deux vies se déta-a-artrent
Quant à la jeune génération, on la connaît mal…
King Kong Blues – « Je suis athée »
Et, sorry, on n’a pas les paroles.
Mis en ligne le 24 mars 2018
22:13 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
16/03/2018
OBSOLÈTE, OUI, MAIS...
Obsolète, oui, mais…
Sans vouloir jouer à Nostradamus, on peut supposer que les services de renseignement russes avaient de bonnes raisons de croire que les galonnés, au Pentagone, qui crèvent d’envie (piaffent, trépignent) de se payer une « première frappe au nucléaire » sur la Russie, étaient près d‘obtenir le feu vert de MM. Pence, Mattis et consorts par-dessus la tête du POTUS toujours pas dégommé mais impuissant, pour que M. Poutine juge opportun de les calmer en leur mettant le nez dans leur chandelle verte. C’est en tout cas ce qui nous semble ressortir de la réflexion du Saker.
Systèmes d’armements russes nouvellement révélés : implications politiques
Le Saker – The Vineyard of the Saker – 9 mars 2018
[Cette analyse a été écrite pour The Unz Review]
Les deux premiers des cinq stades du deuil : déni et colère.
En ce moment même, les Anglo-Sionistes son en train d’endurer quelque chose de très similaire aux deux premiers des Cinq Stades du deuil selon le modèle Kübler-Ross : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Dans la plupart des cas, cela se manifeste par des critiques sur la qualité des vidéos présentées par Poutine et par de simples incantations selon lesquelles « ces armes n’existent que sur le papier ». C’est absolument normal et ne durera pas trop longtemps. Cette sorte de refus est un mécanisme normal d’adaptation, dont la fonction primordiale est d’« amortir le coup, mais ce n’est pas quelque chose sur quoi on puisse baser une politique ou une stratégie. Cependant, il vaut la peine d’examiner pourquoi exactement ces révélations ont déclenché une réaction aussi forte, parce que les choses sont un peu plus complexes qu’elles n’en ont l’air à première vue.
http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs.be/archive/2018/03/15/obsolete-oui-mais-ii-8811238.html
Mais Israël a le droit de se défendre, non ?
L’art de la guerre
L’Italie sous l’emprise USA/OTAN
Manlio Dinucci – il manifesto – 13 mars 2018
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
Dans la première moitié du mars, sont simultanément en cours deux grands exercices de guerre – l’un en Méditerranée devant les côtes siciliennes, l’autre en Israël – tous deux dirigés et soutenus par les commandements et par les bases USA/OTAN en Italie.
Au Dynamic Manta 2018 – exercice de guerre sous-marin, appuyé par les bases de Sigonella et Augusta et par le port de Catane – participent des forces navales des États-Unis, Canada, Italie, France, Belgique, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Grèce et Turquie, avec 5000 soldats, navires de surface, sous-marins, avions et hélicoptères. L’exercice est dirigé par le Commandement OTAN de Lago Patria (JFC Naples), aux ordres de l’amiral étasunien James Foggo. Nommé par le Pentagone comme ses prédécesseurs, il commande en même temps les Forces navales USA en Europe et les Forces navales USA pour l’Afrique, dont le quartier général est à Naples Capodichino.
C’est l’amiral Foggo lui-même qui explique à quoi sert le Dynamic Manta 2018 : la « Quatrième bataille de l’Atlantique » a commencé, après celles des deux guerres mondiales et de la guerre froide. Elle est menée contre « des sous-marins russes de plus en plus sophistiqués qui menacent les lignes de communication maritime entre les États-Unis et l’Europe de l’Atlantique Nord ». L’amiral accuse la Russie de conduire « une activité militaire de plus en plus agressive », en citant comme exemple des chasseurs russes qui survolent à basse altitude des navires USA. Mais il ne dit pas que ces navires de guerre croisent dans la Baltique et en Mer Noire tout près du territoire russe. Même chose pour les drones-espions USA Global Hawk qui, décollant de Sigonella, volent deux ou trois fois par semaine le long des côtes russes au-dessus de la Mer Noire.
L’amiral Foggo, tandis qu’avec sa casquette de commandant OTAN il prépare en Italie les forces navales alliées contre la Russie, avec celle de commandant des Forces navales USA en Europe envoie depuis l’Italie la Sixième Flotte au Juniper Cobra 2018, exercice conjoint USA-Israël dirigé principalement contre l’Iran.
Partant de la base de Gaeta, est arrivé à Haifa le Mount Whitney, navire amiral de la Sixième Flotte, accompagné du navire d’assaut amphibie Iwo Jima. Le Mount Whitney est un quartier général flottant, relié au réseau mondial de commandement et de contrôle du Pentagone, y compris à travers la station MUOS de Niscemi (Sicile).
Le Juniper Cobra 2018 – auquel participent 2500 militaires USA et autant d’Israéliens – a commencé le 4 mars, alors que le premier ministre Netanyahou, dans sa rencontre avec le président Trump, soutenait que l’Iran « n’a pas renoncé à ses ambitions nucléaires » (sans dire qu’Israël est l’unique puissance nucléaire au Moyen-Orient) et concluait : « l’Iran doit être stoppé, c’est là notre devoir commun ».
L’exercice simule la riposte israélienne au lancement simultané de missiles depuis le Liban, l’Iran, la Syrie et Gaza. Le scénario réel peut au contraire être celui d’un lancement de missiles faussement attribué au Hezbollah libanais allié de l’Iran, comme prétexte pour attaquer le Liban en visant l’Iran. Au maximum 72 heures plus tard, déclarent des officiers étasuniens et israéliens, arriveraient d’Europe (en particulier des bases en Italie) des forces étasuniennes pour épauler Israël dans la guerre.
La présence au Juniper Cobra du général Scaparrotti, chef du Commandement Européen des États-Unis, confirme ce plan, qu’il a défini dans une rencontre avec l’état-major israélien le 11 mars. Comme Scaparrotti est aussi Commandant suprême allié en Europe (charge qui revient toujours à un général USA), le plan prévoit une participation OTAN, surtout italienne, en soutien à Israël, dans une guerre à grande échelle au Moyen-Orient.
Édition de mardi 13 mars 2018 de il manifesto
Et ces agresseurs du Hezbollah qui font semblant de s’occuper de petites filles !
Hassan Nasrallah rend hommage à Ahed Tamimi
Sayed7asan – 10 mars 2018
Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 16 février 2018, à l'occasion de la commémoration des dirigeants martyrs du Hezbollah (Cheikh Ragheb Harb, Sayed Abbas Mousawi, Hajj Imad Moghniyeh)
Transcription :
[...] En Palestine, le blocus américain contre le peuple palestinien se poursuit. Le financement (américain) de l'UNRWA est bloqué, les aides accordées à l'Autorité palestinienne, qui assume diverses responsabilités sociales, financières, pour la vie courante, etc., sont coupées, des mouvements de Résistance palestiniens et leurs dirigeants sont placés sur la liste des organisations terroristes, de nouvelles sanctions sont prises par le Congrès américain contre des mouvements palestiniens, et toujours davantage de pressions, mais ce qui continue à donner espoir, et que nous devons souligner et soutenir avec force, c'est l'unanimité palestinienne pour refuser la décision de Trump et l'unanimité palestinienne (pour refuser) la soumission (au prétendu) accord du siècle (parrainé par Trump), telles sont les positions annoncées.
Et le peuple palestinien a proposé, durant les dernières semaines, des modèles (de Résistance). Je vais me contenter de 3 noms.
Le martyr, fils de martyr, Ahmad Jarrar. Il constitue un modèle particulièrement éminent et digne que non seulement le peuple palestinien mais toute la Communauté (islamique) doit suivre. Un seul jeune, cadre (de la Résistance), face à l'armée israélienne, à son arrogance et à ses services de sécurité, ce combattant a trouvé le martyre.
Deuxièmement, une jeune femme. Les médias la présentent comme une enfant, mais elle a 17 ans, c'est une jeune femme. La jeune femme Ahed Tamimi, avec sa position audacieuse et courageuse, elle et sa famille (ainsi que le martyr Ahmad bien sûr), la logique (de Résistance) de son père, que nous avons tous entendu dans les médias. Cette jeune fille qui gifle les soldats israéliens et leur fait face, et qui fait face au tribunal, avec ses parents qui l'encouragent à continuer, à rester forte, à être courageuse et persévérante.
Troisièmement, Omar al-Abd, qui a été condamné hier à 4 peines de prison à perpétuité, et à l'interdiction de l'inclure dans toute opération (future) d'échanges de prisonniers. Comment a-t-il accueilli les 4 peines de prison à perpétuité ? Avec le sourire. Et cela a mis en colère (le ministre de la défense israélien) Lieberman. C'est surtout la colère de Lieberman que j'ai relevée. Voyez cela : on le condamne à 4 peines de perpétuité, on refuse de négocier sa libération, et il accueille cela avec le sourire.
Tel est le peuple palestinien. Pourquoi est-ce que nous parlons toujours avec espoir de l'avenir et de l'horizon de ce conflit ? Parce que nous plaçons nos espoirs en ces gens-là. Ces trois (Résistants) sont les enfants de leurs communautés, ils n'en sont pas isolés mais leur ressemblent. [...]
Traduction : sayed7asan.blogspot.fr/
Source : http://sayed7asan.blogspot.be/2018/03/hassan-nasrallah-re...
SRI LANKA
Sri Lanka, tension alarmante, les États-Unis à la manœuvre !
[Vous êtes sûrs que le Hezbollah et l’Iran n’y sont pour rien ? Et la Corée du Nord ? [ndGO]
Jean-Pierre PAGE – Le Grand Soir – 12 mars 2018
Les événements tragiques intervenus ces derniers jours à Ampara dans le sud-est du pays et surtout à Kandy, l’ancienne capitale historique de Ceylan, devenu en 1972 une République, puis la République Socialiste et Démocratique du Sri Lanka, sont alarmants à plus d’un titre.
Ils ont été marqués par des manifestations violentes anti musulmanes. Des magasins et des habitations ont été incendiés, on compte plusieurs morts, des blessés, des centaines d’arrestations, le pays est de nouveau sous tension.
Dans ces conditions le Président Sirisena et son gouvernement conservateur dirigé par Ranil Wickramasinghe un premier ministre discrédité, ultra libéral et aux ordres de Washington, ont décidé l’instauration de l’état d’urgence sur l’ensemble du pays, le couvre-feu dans de nombreuses villes. Les forces spéciales de l’armée et les réserves de la police sont mobilisées en force sur le terrain, l’usage des réseaux sociaux sur internet a depuis été bloqué, la censure de la presse rétabli, tous les rassemblements sociaux ou politiques sont interdits.
C’est la première fois que de telles décisions sont prises depuis presque 10 ans et la fin d’une guerre de 30 ans contre le mouvement séparatiste des Tigres Tamouls, le LTTE. Il n’est pas inutile de rappeler que cette organisation terroriste longtemps considérée comme la mieux organisé et la plus dangereuse internationalement a bénéficié jusqu’au bout du soutien des puissances occidentales et dans une certaine mesure des dirigeants de l’Inde, dont l’alliance stratégique avec les États-Unis a toujours pour objectif de contenir et refouler l’influence grandissante de la Chine dans la région et dans une certaine mesure celle également de la Russie.
Comme ce fut le cas dans le passé, les médias occidentaux relayent complaisamment les déclarations alarmantes sur le retour des conflits inter- ethniques au Sri Lanka. Cette fois, ce ne sont plus les Cingalais contre les Tamouls mais les Cingalais contre les Musulmans, le Bouddhisme contre l’Islam.
Les ambassades de l’Union Européenne et des États-Unis sont mobilisées en permanence et à la manœuvre. Elles donnent leurs instructions et recommandations au gouvernement avec une condescendance toute néo- coloniale. Des organisations comme le « Crisis Group, HRW, Amnesty » et de très nombreuses ONG grassement financées par la « NED (National Endowment for Democracy) » et des fondations européenne ou américaines comme l’« Open Society » de Georges Soros accusent déjà et sans preuves l’ancien régime du Président Mahinda Rajapaksa d’être l’instigateur de cette violence.
La réalité, les causes, les responsabilités sont tout autres :
Le contexte Sri Lankais depuis les élections de 2015 est marqué par la mise en place d’un gouvernement de droite et l’élection d’un nouveau Président issu de l’ancien parti au pouvoir qu’il a trahi sans vergogne.
L’action du gouvernement est dorénavant marquée par une libéralisation accélérée du pays ! Ce changement radical s’opère sous le contrôle du FMI, des institutions financières internationales et bien sûr par l’Ambassade des États- Unis qui a complètement investi les services du gouvernement. L’Ambassadeur US joue au Vice-Roi comme au meilleur temps de la colonisation britannique. Il manœuvre et décide depuis son « bunker », comme on appelle à Colombo les locaux gigantesques de l’Ambassade US, plantés avec arrogance en face des bureaux du Premier ministre
En termes de progrès de la croissance, le Sri Lanka qui était le second pays en Asie après la Chine, est passé en trois ans dans le peloton de queue. Ce bouleversement a provoqué une énorme crise économique et sociale, un surendettement spectaculaire, l’effondrement de la roupie, la mise à l’encan du pays.
Le Sri Lanka, hier exportateur de riz est aujourd’hui importateur, de même pour la noix de coco, les épices, et même le thé qui sont l’alimentation de base de la population. Les instructions et les conditionnalités du FMI ont entraîné de nouvelles privatisations, la diminution drastique des budgets pour l’éducation et la santé, la destruction du service public.
Le pays est par ailleurs littéralement mis en vente pour le compte d’investisseurs internationaux avec l’abandon des anciennes restrictions sur la propriété vis-à-vis des étrangers. Les néo-conservateurs US et les Chicago boys appliquent ici les mêmes recettes que partout avec les résultats que l’on connaît. 25% de la population Sri Lankaise ne mange pas à sa faim selon le rapport annuel de l’auditeur Général.
Sous la pression de Delhi et pour faire contrepoids à la part prise dans le développement du pays par la Chine, l’Inde a imposé un traité de libre-échange qui se traduit entre autres par une mise en concurrence effrénée des travailleurs indiens et sri-lankais, en particulier dans le domaine de la santé. L’exportation de la main d’œuvre bon marché exploitable et corvéable à merci en Arabie Saoudite et dans les pays du Golfe a été développée. Elle est devenue la principale ressource d’entrée de devises du pays.
Le Sri Lanka est devenu l’une des premières places dans le monde pour les trafics en tout genre, drogues et armes, mais surtout pour le blanchiment de l’argent sale ; la criminalisation de l’économie s’opère en particulier dans le domaine de l’immobilier.
Par ailleurs, sur le plan international, le gouvernement de Colombo a rompu avec ses anciens alliés, renoncé au non alignement, et, de manière sans précédent dans les annales, accepté de co-sponsoriser avec les États-Unis une résolution au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève contre ses propres intérêts nationaux et la souveraineté du pays. Cette résolution préconise entre autres la mise en place de tribunaux hybrides avec la participation de magistrats étrangers pour juger de supposés crimes de guerre de l’armée Sri Lankaise et des responsables politiques de l’époque. Elle exige également la rédaction d’une nouvelle constitution pour laquelle les Américains ont proposé leurs services.
Les émissaires de haut niveau de Washington, du Département d’État, de l’armée américaine, multiplient les visites et les tournées d’inspection. Après avoir été chassé du Sri Lanka par la gauche dans les années 70 comme dans d’autres pays du Tiers monde comme la Bolivie, le Pérou, l’Indonésie, les « Peace Corps » sont de retour à travers un contrat d’assistance léonin signé en grande pompe en présence du Premier ministre et de l’Ambassadeur des États-Unis. Les « Peace Corps », « US Aid », sont comme on le sait, avec des budgets colossaux de centaines de millions de dollars, les paravents des actions de la CIA.
Sheila Crowley, directeur intérimaire de l’ U.S. Peace Corps, et le ministre des Affaires étrangères du Sri Lanka Tilak Marapana ont signé le 24 février dernier un nouvel accord bilatéral pour rétablir un programme du Peace Corps au Sri Lanka.
Ajoutons à ce triste bilan la mise au pas et le contrôle tatillon des médias comme des réseaux sociaux.
La corruption à la tête de l’État atteint des sommets. Elle est marquée par le scandale financier de la Banque Centrale, dans lequel sont impliqués son Président, un Sri Lankais de nationalité singapourienne aujourd’hui en fuite, son gendre sous les verrous, le Premier ministre et son ancien ministre des Finances, lequel a été contraint de démissionner. Cette affaire a fait perdre plusieurs dizaines de milliards de dollars au pays.
Enfin pendant plus de deux ans le pouvoir, sentant la situation lui échapper progressivement, a multiplié les arguties pour reculer la date des échéances électorales, qui finalement ont pu avoir lieu sous la pression de l’opinion publique.
Avec l’aggravation de la crise économique, sociale, et politique, les résistances se multiplient, en particulier dans la jeunesse. Elles ont pour toute réponse la répression policière, ce qui a entrainé morts, blessés, arrestations massives. On a même fait matraquer d’anciens soldats blessés et handicapés revendiquant leurs droits, alors que le pays les considère comme des héros pour l’avoir libéré du terrorisme.
Comment s’étonner, dans ces conditions et dans un laps de temps aussi court, de l’exaspération du peuple, d’une colère qui n’a cessé de grandir au point de se traduire ces dernières semaines par de nombreuses manifestations sociales, mais surtout, début février, par un raz-de-marée électoral historique en faveur de l’opposition, conduite par le nouveau parti SLPP de l’ancien Président Mahinda Rajapksa.
Mahinda Rajapaksa
Les gens sont à bout, ils veulent le départ du gouvernement de droite, d’un Premier ministre haï, y compris dans son propre camp comme par ses alliés de circonstance. Le peuple exige des élections générales et un nouveau gouvernement de centre-gauche comme le précédent et la mise en cause de la résolution contraignante patronnée par les États-Unis entrainant de nouveaux abandons de souveraineté au bénéfice des Américains et des Indiens. Le peuple a des attentes, des exigences sociales fortes, la jeunesse est en quête d’avenir mais ne trouve de réponses illusoires que dans le départ à l’étranger en quittant le pays, la famille, les attaches.
Gothabaya Rajapaksa
Des prétendants politiques au changement une figure émerge de manière indiscutable, celle de Gotabaya Rajapaksa, ancien secrétaire d’état à la Défense et artisan principal de la victoire contre les Tigres du LTTE, frère de l’ancien Président. De larges secteurs de l’opinion soutiennent cette alternative crédible. Malgré les campagnes incessantes du gouvernement, et les pressions internationales de toutes sortes contre lui et son frère, leur influence et leur popularité déjà très importante n’a cessé de grandir au point de devenir irrésistible. Le charisme indiscutable de Mahinda Rajapaksa a pesé lourd dans le résultat des récentes élections.
Pour les États-Unis et l’Inde, la perspective probable et concrète de perdre de nouveau le Sri Lanka est insupportable, compte tenu de l’importance stratégique du pays, avec le plus grand port en eau profonde de l’Asie à Trincomalee, pour lequel la 7e flotte des États-Unis et le gouvernement de Delhi ont des projets ambitieux ! Par ailleurs, les initiatives de la Chine, qui se distingue entre autres par l’immense projet de Nouvelle Route de la Soie et ses succès économiques et politiques, les placent sur la défensive. Cette situation en évolution permanente illustre le nouveau rapport des forces, mais, en renforçant les contradictions, aiguise un peu plus les conflits dans la région.
La partie d’échecs est d’importance ! Pour les Américains, une défaite peut remettre en cause leurs ambitions géopolitiques contenues dans le trop fameux rapport stratégique de Barack Obama « Pivot Asia ». Cette doctrine considère dorénavant l’Asie comme une priorité décisive dans leurs ambitions de domination mondiale, au besoin par la force militaire, et même en prenant le risque d’un troisième conflit mondial.
C’est pourquoi les États-Unis n’entendent pas lâcher leur proie si aisément.
Par conséquent, le retour des Rajapksa au pouvoir serait une catastrophe politique pour la droite et, bien sûr, pour l’impérialisme, dont les intérêts sont d’une tout autre dimension. Il leur faut donc l’empêcher à n’importe quel prix !
Bien sûr, le gouvernement de droite n’a nullement l’intention de remettre en cause sa politique : ce serait commettre un véritable suicide. L’urgence, pour lui, c’est de détourner, de dévoyer le mécontentement populaire, lui faire craindre le pire, lui trouver d’autres adversaires à mettre en cause, des boucs-émissaires, le faire renoncer à ses exigences sociales légitimes en matière de pouvoir d’achat, d’emplois non discriminés, de santé, d’indépendance nationale, d’en finir avec l’impunité des hommes au pouvoir, les passe-droits et la corruption de masse.
C’est dans ce contexte qu’il faut apprécier et analyser des événements qui se précipitent, On annonce ces dernières heures de nouvelles violences, des morts par balle et la tentative d’assassinat d’un parlementaire dans le sud du pays.
Pour un grand nombre de gens dont la mémoire des heures les plus sombres du Sri Lanka reste très vivace, ce à quoi nous assistons n’est autre que le « modus operandi » identique à ce que l’on a connu en 1983, connu ici comme « les pogromes du Black July ».
À l’époque, le Président anti-communiste Jawardana, agent des États-Unis, devant faire face à une impopularité sociale et politique croissante dans le pays, avait multiplié les provocations vis à vis des Tamouls pour s’en servir comme boucs émissaires.
Cela avait donné lieu entre autres à l’incendie de la fameuse bibliothèque de Jaffna, trésor culturel de première importance et de réputation internationale ! Cette provocation avait entraîné des réactions violentes qui, à leur tour, avaient entraîné une escalade dans la violence.
Les pogroms anti-Tamouls s’étaient multipliés, méthodiquement organisés, planifiés et légitimés par Jawardana lui-même et son équipe, dans laquelle on trouvait l’actuel premier ministre Ranil Wrickamasinghe et les dirigeants du parti UNP au pouvoir.
Prenant prétexte à l’époque des événements et de l’agitation sociale, Jawardana avait préventivement mis en place le « Prevention Terrorism Act (PTA) » qui allait lui permettre de frapper ses opposants politiques de la gauche cingalaise et tamoule, de procéder à la révocation de plus de 100.000 fonctionnaires, à l’interdiction des partis de gauche et des syndicats, et à l’arrestation de leurs dirigeants, à l’institutionnalisation de la torture et des enlèvements, à l’assassinat d’intellectuels, à l’interdiction des manifestations, à la mise sous tutelle du Parlement, au report sine die des élections, à l’interdiction des droits civiques de l’ancienne présidente de gauche Mme Bandanaraike, première femme chef d’État au monde, une des dirigeante et fondatrice du Mouvement des non-alignés, amie de Nerhu, de Chou en Lai et de Fidel Castro.
Jawardana a disparu et son successeur Premadassa a été assassiné, mais ce sont toujours les dirigeants de la même UNP qui sont au pouvoir, aussi corrompus, incompétents et arrogants que jamais.
Cette situation, en 1983, avait précipité la guerre et l’émergence des séparatistes du LTTE, qui a coïncidé avec la liquidation du parti d’extrême gauche JVP, qui avait fait le choix de la clandestinité puis de l’insurrection. Elle s’est soldée, au final, par près de 50.000 morts.
Les événements tragiques et les provocations de ces derniers jours rappellent 1983, le parti au pouvoir est prêt, avec l’aide des États-Unis et dans un contexte international diffèrent, à pratiquer la politique du pire pour sauver un pouvoir déjà en lambeaux.
La situation est donc des plus sérieuses et peut déboucher sur la répétition de ce que furent les pages les plus noires de l’histoire du Sri Lanka.
Toutes les communautés, au Sri Lanka, ont besoin de vivre en harmonie : 30 ans de guerre, des dizaines de milliers de morts et de destructions ont fait place à un fort désir de paix et à l’exigence simple de vivre mieux dans le respect de la dignité de tous et contre toutes formes d’ingérence étrangère.
Les Sri Lankais veulent régler leurs problèmes par eux-mêmes, ce sentiment est très fort. Les dirigeants actuels du pays, en place avec l’aide des États Unis, ont perdu toute crédibilité, le peuple Sri Lankais a décidé de leur dire : « Assez, dégagez, ou nous vous y obligerons ! »
Jean-Pierre PAGE
Colombo, le 9 mars 2018
Source : https://www.legrandsoir.info/sri-lanka-tension-alarmante-...
À la suite de quoi on a reçu ceci de l’auteur :
Chers amis et camarades,
Vous trouverez ci joint l'intervention de Tamara Kunanayakam à la très importante conférence de presse qu'elle a tenu ce jour après plus d'une semaine d'état de siège dans le pays. Toute la presse nationale sans exception – écrite, radio, TV – était présente, et nous savons déjà que son intervention aura un écho important.
La situation politique est toujours aussi confuse avec les restrictions des droits d'expression et de réunion que j'ai exposées dans mon article voici quelques jours [v. ci-dessus, nde]
Jeffrey Feltman, ancien secrétaire-adjoint au Département d'État [US, nde] et actuel secrétaire-général adjoint de l'ONU en charge des Affaires politiques, est très actif sur le terrain, ce qui illustre les inquiétudes de Washington. C’est un expert pour ce genre de situation où il s'est illustré en particulier au Europe de l'Est, avant et après 1989/1991, et surtout au Proche Orient : Israel, Gaza, volontaire en Irak, ambassadeur au Liban, bref partout où il y a la m.....
« Le nouveau secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a procédé aux nominations de son équipe.
Le directeur des Affaires politiques, Jeffrey Feltman, a été prorogé dans ses fonctions pour une année. Durant le mandat de Ban Ki-moon, il s’agissait de la plus haute fonction diplomatique au monde.
M. Feltman représente les intérêts de l’État profond US. Diplomate de carrière, il a d’abord servi en Israël, puis pour le compte de l’Autorité provisoire de la Coalition en Irak (un organisme privé qui ne dépendait pas de la Coalition, mais concentrait les membres du « gouvernement de continuité » US). Ambassadeur au Liban, il organisa l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, la Commission d’enquête de l’Onu et le Tribunal spécial contre les présidents Émile Lahoud et Bachar al-Assad. Par la suite, il devint l’assistant d’Hillary Clinton au Département d’État, puis entra comme numéro 2 à l’Onu. Il est l’auteur du plan de capitulation totale et inconditionnelle de la Syrie (techniquement rédigé par l’Allemand Volker Perthes). »
« Feltman prorogé à l’ONU » (Réseau Voltaire 16.2.2017 - LGO)
Jeffrey Feltman
Dans son intervention, quand Tamara parle du Yapalana government, il faut traduire par gouvernement de « bonne gouvernance ». C'est en effet avec ce qualificatif que le nouveau pouvoir s'est baptisé depuis 2015. Ceci est devenu un sujet de plaisanterie dans le pays et fait rire tout le monde, même si la situation est si instable que tout, absolument tout, est possible.
Amitiés à tous et toutes,
Jean-Pierre Page
Communiqué à la presse
Tamara Kunanayakam – 13 mars 2018
Parce que nous nous trouvons aujourd’hui à une croisée des Chemins dans l’histoire de notre nation, je voudrais commencer et terminer en adressant un appel au peuple Sri Lankais, quelle que soit sa communauté d’appartenance, pour qu’il ne se laisse pas ébranler par les événements qui leur sont imposés de l’extérieur, mais pour qu’au contraire il continue à se concentrer sur les questions qui le concernent au premier chef, les vraies questions, celles qui affectent sa vie quotidienne, ses conditions de travail et d’existence, les questions qui ont déterminé son vote et ses choix politiques lors des récentes élections provinciales.
Le peuple n’a pas voté pour ou contre les musulmans ou pour ou contre les Tamouls, ou pour ou contre les Cinghalais. Son vote a été un vote majoritaire contre le gouvernement Yahapalana et sa politique pro-occidnetale anti-populaire qu’il a correctement identifié comme responsable du déclin rapide de ses conditions de vie et de travail, et de la perte de sa souveraineté.
C’est la deuxième fois dans notre histoire récente que nous nous trouvons confrontés à un moment décisif, où nous sommes appelés à faire un choix. Je dis deuxième parce que la situation, aujourd’hui, ressemble de beaucoup de façons à celle de 1983, qui a vu des attaques imbéciles à motivation politique être organisées pour provoquer des divisions ethniques entre les Sri Lankais, pour détourner leur attention des questions réelles et pour les empêcher de s’unir contre le statu quo établi.
Les choix qui furent faits par les dirigeants d’alors (juillet 1983) nous ont plongé dans un des âges les plus sombres de notre histoire récente, qui a vu plus de deux décennies et demie de conflits et de guerre, la montée de l’extrémisme, du terrorisme et du séparatisme, un état d’urgence permanent et une peur endémique, la limitation des libertés fondamentales, des droits démocratiques et humains, l’institutionnalisation de l’impunité, une détérioration des conditions de vie et de travail des masses populaires, l’élimination physique des forces progressistes et des futurs dirigeants, le démantèlement des services et des entreprises publics, la destruction du tissu social du pays et la perte de ses valeurs, le tout assorti d’interventions extérieures dans les affaires de notre pays, y compris sous forme de soutien au terrorisme et d’interventions militaires directes.
La situation d’aujourd’hui est sinistrement comparable à celle de juillet 1983, la seule différence étant que la communauté prise pour cible alors était celle des Tamouls, maintenant, c’est celle des musulmans.
Alors comme maintenant, l’UNP était au pouvoir.
Alors comme maintenant les événements tragiques se produisirent dans un contexte de terribles crises économiques et politique et de bouleversement social.
Alors comme maintenant, le « peuple » a été tenu pour responsable.
Alors cpomme maintenant le gouvernement avait perdu sa légitimité.
Alors comme maintenant, les choix unilatéraux faits par les dirigeants politiques ont affecté, comme ils affecteront, l’avenir du pays, son indépendance, sa souveraineté et le droit de notre peuple à déterminer son destin économique, social ;, culturel et politique.
Les événements récents doivent être placés dans leur contexte propre pour être compris.
Le Président Maithipala Sirisena (dr) et le Premier ministre Ranil Wickrelesinghe (g) aujourd’hui divorcés.
En seulement trois ans du régime Yahapalana, les conditions socio-économiques des masses de nos compatriotes se sont rapidement détériorées. Ce sont les gens ordinaires qui ont eu à supporter le poids de plus en plus lourd de la dette, d’un modèle de développement commandé de l’extérieur, et des conditions pro-banques/anti-peuple qui nous ont été imposées par les FMI/Banque Mondiale. L’austérité, les privatisations et la libéralisation sans frein du commerce et de la finance en faveur du capital étranger ont sérieusement sapé notre économie réelle, dont dépendent en majorité les gens pour leur survie, en affectant sévèrement leur sécurité alimentaire, en augmentant le coût de la vie et en altérant négativement leurs salaires réels. Le fait que plus de 25% de la population sri lankaise n’a pas suffisamment de nourriture pour mener une vie saine selon la FAO est scandaleux et inacceptable. En Asie du Sud, la prévalence de la sous-alimentation au Sri Lanka ne vient en second que derrière l’Afghanistan.
Sur le front politique, la coalition Yahapalana est confrontée à une débâcle politique résultant de son rejet massif des élections provinciales trop longtemps différées. Il en résulte une crise de cohésion sans précédent : à l’intérieur de l’UNP, entre l’UNP et la faction SLFP présente au gouvernement, et entre le Président et le Premier ministre, la direction du Premier ministre étant mise en question de dedans son propre parti et du dehors, à quoi il faut ajouter une motion de censure qui menace et des élections – générales présidentielles – en vue..
Comme le Président J.T. Jayawadane avant lui, le Premier ministre Ranil Wickramasinghe se trouve dans la situation impossible d’avoir à remplir les engagements que son gouvernement a pris envers Washington, face à une opposition massivement coalisée. Comme Jayawadane, Wickramasinghe a besoin d’une majorité parlementaire pour accélérer les réformes pro-occidentales qu’il a entamées, en ce compris la nouvelle constitution exigée par Washington.
C’est là le contexte dans lequel les récentes attaques anti-musulmanes se sont produites.
La question qui se pose immédiatement est, bien sûr : Qui profite du crime ?
Les Sri-Lankais, je veux dire le peuple dans son ensemble, indépendamment de ses origines, retirent-t-ils un quelconque bénéfice des attaques contre les musulmans
Je répondrai à cette question par plusieurs autres.
Est-il possible qu’un peuple retire quelque bénéfice d’avoir son attention détournée des questions très réelles qui l’ont mobilisé à propos des élections provinciales récentes et en ont amené beaucoup à revenir sur la position qu’ils avaient prise lors de l’élection présidentielle de 2015 ? Est-il possible que des gens qui ont été victimes d’une guerre de plus de 20 ans puissent vouloir en subir une autre ?
Est-il possible que le people retire un bénéfice de l’état d’urgence qui permet au régime de réduire sa liberté d’expression et d’opinion, la liberté de la presse, le droit à l’information, la liberté de communiquer, de s’assembler, y compris par la grève, les manifestations, etc. ? Est-il possible que le peuple veuille vivre dans la peur : peur des arrestations arbitraires, peur des détentions au secret, peur de la torture, peur des exécutions sommaires, etc. ? Un prolongement de l’état d’urgence peut avoir pour résultat que les élections au Conseil Provincial soient reportées une fois de plus. Et, peut-être, que les Élections Générales soient remplacées par un référendum sous état d’urgence, comme J.R. Jayawardane l’a obtenu en 1982.
Si les attaques ne profitent pas au people, pouvons-nous alors nous demander si elles bénéficient à l’opposition politique
Déjà, une campagne internationale est en cours contre Mahinda Rapajaksa, prétendant qu’il est derrière les attaques contre les musulmans. Alors qu’il vient de remporter une impressionnante victoire politique, comment pourrait-il bénéficier d’un état d’urgence qui va l’empêcher de mobiliser les masses populaires pour les batailles encore plus grandes à venir : les élections au Conseil provincial, les élections générales et l’élection présidentielle ?
En fait, l’effet des attaques anti-musulmanes a déjà été de mettre l’opposition sur la défensive. Déjà, un silence assourdissant a accueilli la proposition de motion de censure contre le Premier ministre (jusqu’à aujourd’hui), sur l’arnaque des obligations, sur le projet controversé de nouvelle constitution, sur la situation catastrophique dans laquelle se trouve le pays, etc.
Si ni le people ni l’opposition ne retirent un bénéfice des attaques contre les musulmans, se pourrait-il qu’elles bénéficient à Washington ?Peut-on le demander ?
Objectivement parlant, se produisant à un moment où son allié gouvernemental est en sérieuses difficultés, les attaques qui prennent pour cible un groupe particulier, ethnique ou religieux, ne peuvent que justifier l’exigence de Washington qu’une juridiction non nationale, voire une intervention extérieure, soient appliquées au Sri Lanka, via la mise en œuvre de son Conseil des Droits Humains de 2015, impliquant un remplacement complet de son système de gouvernement.
Washington a été très inquiet que sa résolution ait été si largement contestée par le peuple sri-lankais, y compris au plus haut niveau de l’État. Le retour du très controversé Peace Corps US, cette arme du « soft power » dans l’arsenal de Washington, jadis expulsé par le gouvernement de Sirimavo Bandaranaike au motif qu’il avait espionné pour le compte de la CIA, reflète les peurs de Washington, à la perspective des prochaines élections générales et présidentielles. Le Peace Corps US a été expulsé d’un certain nombre de pays, qu’il espionnait de même pour le compte de la CIA et où il se livrait à des activités secrètes, se mêlant de leur politique intérieure et y pratiquant le trafic de drogues. Aussi récemment que septembre 2017, le Premier ministre du Cambodge a exigé le retrait du Peace Corps US pour avoir conspiré avec le leader de l’opposition Kem Sokha et tenté de renverser son gouvernement.
Les résultats des élections locales ont accentué l’urgence, pour Washington, de renforcer le pouvoir de ses allies au gouvernement. Le comportement de l’ambassadeur US – celui d’un véritable Vice-roi – se précipitant chez le Président, avant même que les résultats des élections locales soient connus, pour lui « dire » de ne pas remplacer son Premier ministre, montre bien jusqu’où Washington est décidé à aller pour maintenir le statu quo.
Les attaques contre les musulmans ont fourni exactement ce genre d’occasion.
La planification des attaques, pour qu’elles coïncident avec les séances du Conseil des Droits Humains, avec l’arrivée du Peace Corps US, et avec celle du sous-secrétaire général des Nations Unies aux Affaires politiques, Jeffrey Feltman, ancien sous-secrétaire d’État US, n’est pas fortuit.
Ces attaques ont donné au haut-commissaire l’occasion de menacer le Sri Lanka d’une juridiction mondialisée, si jamais il échouait à améliorer ses progrès en redevabilité et en justice transitionnelle. Le langage qu’il emploie a pour but de ne mettre en cause que le gouvernement précédent de Mahinda Rajapaksa, de renforcer les alliés de Washington au sein du régime actuel et de faire avancer le projet de Washington de s’assurer une légitimité internationale pour ses interventions unilatérales dans les affaires internes des autres États.
Les attaques ont aussi fait avancer l’agenda de Feltman, qui est inséparable de celui de Washintgton [et de celui d’Israël…ndt]. Feltman est un faucon néoconservateur qui a fomenté la violence dans des états souverains et leur désintégration en enclaves ethniques. À l’intérieur des Nations Unies, il est également à la tête d’une équipe dont la principale occupation est de « poposer » des arrangements constitutionnels prônant le fédéralisme en réponse aux doléances des minorités ethniques.
Décrire les émeutes anti-musulmanes comme un conflit entre bouddhistes et musulmans ou entre Cinghalais et musulmans ne sert que ce genre d’agenda, un agenda dont le but est de diviser les peuples sur des lignes de démarcation ethno-religieuses, de fomenter des conflits entre eux, de les maintenir en état de division, donc de faiblesse, permanent, pour finir par obtenir la partition de leur
En conclusion
Ma conclusion est que les attaques contre les musulmans ne servent que l’agenda de Washington en soutenant ses alliés dans un gouvernement Yahapalana chancelant, en réduisant l’opposition au silence, tant à l’intérieur qu’au dehors du gouvernement, en divisant le peuple, en détournant son attention des problèmes réels et en faisant avancer l’objectif de Washington de faire du Sri Lanka un état vassal qui puisse être utilisé dans la stratégie d’endiguement et de refoulement de la Chine.
Les attaques anti-musulmanes n’ont rien à voir avec l’intérêt du peuple. C’est la raison pour laquelle je voudrais conclure en réitérant mon appel aux Sri Lankais, pour qu’ils ne se laissent pas influencer par des événements qui leur sont imposés par d’autres, mais qu’ils gardent au contraire leur attention concentrée sur les questions véritables et continuent à poursuivre les buts qui les concernent directement, eux et leur vie de tous les jours, qu’ils s’en tiennent à ce qui a déterminé leurs votes et leurs choix politiques lors des récentes élections locales.
Tamara Kunanayakam
Ex-ambassadeur et Représentant Permanent auprès des Nations Unies à Genève.
Colombo, 13 March 2018
Commentaire de Bruno Drweski :
Tamara Kunanayakam quand elle était ambassadrice au Vatican
Tamara Kunanayakam est une ex-diplomate Sri Lankaise très connue. Elle est prête à donner des interviews – en anglais, en français, en espagnol ou en allemand – pour expliquer pourquoi la crise actuelle et les émeutes « musulmans/bouddhistes » au Sri Lanka sont si importants pour la situation politique générale dans la zone stratégique de l’Océan Indien.
On va voir se précipiter les merdias.
Tillerson l’a appris par Twitter…
Donald Trump limoge son chef de la diplomatie, Rex Tillerson et le remplace par l'ex-chef de la CIA
RT en français - 13 mars 2018
À quelques semaines d'une rencontre avec le chef de l'État nord-coréen Kim Jong-un, le président américain Donald Trump a mis son secrétaire d'État, Rex Tillerson, sur la touche. Le patron de la CIA, Mike Pompeo, lui succède.
Le 13 mars, Donald Trump a annoncé sur Twitter le limogeage de son secrétaire d'État, Rex Tillerson.
Pour prendre la tête de la diplomatie américaine, le président a choisi l'ancien directeur de la CIA, Mike Pompeo. « [Mike Pompeo] fera un travail fantastique ! », a-t-il écrit sur le réseau social, tout en remerciant Rex Tillerson pour les « services » qu'il a rendus à la nation.
Source : https://francais.rt.com/international/48664-donald-trump-...
Nomination de Mike Pompeo à la tête de la diplomatie US : vers une ligne encore plus offensive ?
RT en français – 14 mars 2018
Mike Pompeo
Donald Trump s'est séparé de Rex Tillerson pour le remplacer à la tête de la diplomatie américaine par Mike Pompeo, ex-directeur de la CIA. Sur tous les
grands dossiers, ce dernier a pris des positions qui augurent d'une attitude intransigeante.
Alors que leurs relations étaient notoirement tendues, le président américain Donald Trump a congédié son secrétaire d'État Rex Tillerson au profit de Mike Pompeo, jusqu'alors directeur de la CIA. Selon plusieurs médias, Rex Tillerson aurait appris son limogeage sur Twitter.
Au vu de certaines de ses déclarations passées, le nouveau chef de la diplomatie américaine semble augurer d'un durcissement de la politique étrangère des États-Unis. Et la Russie n'est pas la seule visée.
Source : https://francais.rt.com/international/48676-nomination-mi...
Pourquoi Trump a changé de secrétaire d’État
Gazeta.ru – Sputnik.fr –14 mars 2018
Le président américain Donald Trump explique qu'il a appris à connaître Mike Pompeo pendant leur travail conjoint et souligne qu'à ses yeux « il est l'homme qui convient pour ce travail à un tel moment critique ».
Cela fait longtemps que les rumeurs circulaient à Washington sur l'éventuel remplacement de Rex Tillerson par le directeur de la CIA Mike Pompeo au poste de secrétaire d'État. En effet, Trump et Tillerson nourrissaient de plus en plus de différends.
Donald Trump a justement expliqué le départ de Rex Tillerson par cette divergence de positions.
Source : https://fr.sputniknews.com/presse/201803141035493927-trum...
Snowden : la directrice de la CIA « a joué un rôle clé » dans le programme de tortures
Sputnik International.fr – 13 mars 2018
Gina Haspel
Le lanceur d’alerte Edward Snowden a révélé mardi des détails sur la carrière secrète de l’espionne controversée Gina Haspel qui a remplacé mardi Mike Pompeo au poste de directeur de l’Agence Centrale de Renseignement (CIA) des États-Unis.
Gina Haspel, nommée mardi directrice de la CIA par Donald Trump, a joué un grand rôle dans le programme américain de techniques d’interrogatoire renforcées (tortures), a déclaré mardi Edward Snowden, ancien employé de l'Agence Nationale de Sécurité (NSA) américaine réfugié en Russie.
« Le nouveau directeur de la CIA a joué un rôle clé dans le programme de tortures et sa couverture illégale. Son nom figure dans une ordonnance top secrète sur la destruction d’enregistrements [des tortures, ndlr] afin d’éviter qu’ils se retrouvent au Congrès. Incroyable », a écrit M. Snowden sur Twitter, publiant le lien d’un article du journal The New York Times consacré à cette affaire.
Source : https://fr.sputniknews.com/international/2018031310354859...
Heureusement que l’Europe reste la mère du progrès, des arts et de la conscience politique !
Union Européenne : La nouvelle norme sur les WC
Après trois ans de travaux, la Commission Européenne vient de livrer, dans un rapport de 122 pages le résultat des recherches sur son dernier projet : normaliser la contenance des cuvettes de WC dans l’Union
Ce sera 5 litres pour l'évacuation dans les toilettes et 1 litre pour les urinoirs
(on pense bien sûr à « la grosse/petite COMMISSION »…)
C’est ainsi qu’on découvre que les Français sont les Européens qui partagent le plus leurs toilettes (0,65 WC/hab), alors qu'Allemands et Espagnols sont les plus individualistes à cet égard (0,94 et 1,04).
Et foin des problèmes du chômage, de la guerre nucléaire qui plane sur nos têtes et … et ... On rit mais ce genre de tâche ingrate mérite bien 10.000 € par mois et par tâcheron.
Sachons que ce sont les mêmes valeureux qui se réunissent pour définir le calibre des bananes, décider que les moins de 18 ans ne peuvent pas effectuer de travaux sur un escabeau de 3 marches (adieu le ramassage des fruits pour se faire un peu de tunes) etc. etc.
Mais que ferait-on sans eux ?!
Chantons les choses qui n’existent plus
C’est un 13 mars qu’il nous a quittés… On n’est en retard que de deux jours pour le saluer.
Mis en ligne le 15 mars 2018
00:00 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
02/03/2018
GHOUTA ORIENTALE ET JEUZO D'HIVER
SYRIE
GHOUTA ORIENTALE : SAC DE NOEUDS ET CHÈVRE DES NÉOCONS
Ziad Fadel – Syrian Perspective – 29 février 2018
Les medias occidentaux pètent les plombs sur la situation en Ghouta Orientale. La propagande va crescendo et se vautre dans l’hystérie. Ou plutôt, elle est coordonnée pour préparer l’opinion publique à un type encore plus obscène d’intervention occidentale, à la mise en scène propagandiste endémique partout où on trouve ceux qu’on appelle « casques blancs ». Il n’y a pas le moindre reportage occidental en provenance d’Afrin, quotidiennement bombardée par les Turcs, alliés des Américains. Non, il n’est question que de la Ghouta, où les terroristes de l’Amérique et de l’OTAN sont en attente d’annihilation.Peu ou pas du tout d’informations non plus sur le carnage d’inspiration saoudienne au Yémen…
Il est évident que les Forces du Tigre ne se lanceront pas à l’attaque tant que les groupes terroristes Al Qaeda, Hay’at Tahrir al-Cham, Jaych al-Islam, Faylaq al-Rahmane, et d’autres qui ne sont pas compris dans le cessez-le-feu négocié par Moscou, n’auront pas été pilonnés jusqu’à la déroute. On dit que le Major-Général Souheil al-Hassan a été démoralisé par le peu d’enthousiasme du Dr Assad de s’engager dans une victoire totale dans la Ghouta, certaines sources prétendant qu’il a été accueilli avec beaucoup d’affection par le Président, mais qu’on lui a dit de se retenir jusqu’à ce que l’atmosphère « politique » se soit améliorée. En réalité, rien de tout cela n’est vrai. On a laissé au général Al-Hassan toute latitude pour décider quand il convenait de lancer sa grande offensive, et il est évident qu’il a opté pour la continuation du processus de ramollissement, de manière à préserver ses propres acquis et la vie de ses hommes. Plus important encore, le général Al-Hassan est obligé de prendre en compte la vie des civils innocents, qu’on est en train de mettre dans des cages pour s’en servir comme boucliers humains. Mohamed « Allouche », criminel de guerre par excellence*, a donné l’ordre à ses gorilles de construire un millier de cages pour empêcher toute attaque aérienne.
Sur la base d’informations que j’ai glanées chez mes propres sources, l’attaque a commencé comme manœuvre de sondage destinée à tester les défenses des rats retranchés. Certaines sources occidentales ont estimé le nombre des rongeurs enfermés dans la Ghouta à plusieurs milliers, un grand nombre d’entre eux ayant acquis des compétences non négligeables dans l’art de terroriser les populations. D’autres sources estiment que ces vermines sont moins d’un millier. Ma source ne peut pas se prononcer sur leur nombre mais estime qu’il est très « gérable ». Quoi qu’il en soit, si les lignes de défense sont aussi faibles qu’elles en ont l’air et si l’arsenal mis à la disposition des rongeurs a été épuisé avec peu de possibilités de réapprovisionnement du fait de l’encerclement de la Ghouta, alors, dans ce cas, l’opération ne devrait durer que peu de semaines et ce délai, à cause de la présence d’environ 400.000 civils.
À en juger par les réactions à de nombreux d’articles des médias « mainstream », il est clair que personne ne croit aux contes occidentalo-sionistes. Presque tous les lecteurs qui postent des commentaires accusent les MM de diffuser des fables propagandistes. Si on se réfère au nombre de commentaires générés par la Syrie et si on les compare à ceux sur des sujets se rapportant davantage à la politique intérieure américaine, on peut en conclure que très peu de gens [aux USA, ndt] suivent les événements de Syrie. Ce que je veux dire, c’est que les MM ont misérablement échoué à sortir le public occidental de son apathie. Il semble qu’il ne trouve pas la Syrie aussi intéressante que le Super Bowl ou les massacres de Floride.
Mohamed “Allouche” sait qu’il n’y a, pour lui, nul autre endroit où aller que l’enfer. Comme celles d’Abdullah al-Muhaysini, les traces de ses pas sont les marques sanglantes laissées par des milliers de civils innocents et de soldats gouvernementaux. Dès qu’ils seront morts, l’un et l’autre entreront dans l’oubli qu’ils méritent amplement et, au fur et à mesure que le temps passe, ils pourraient se mettre à soupçonner qu’Allah n’est pas du tout de leur côté et que peut-être… peut-être… l’Enfer plein de flammes promis aux pécheurs par le Coran ne demande qu’à être élargi pour les accueillir, eux et leurs sous-fifres.
Les tanks T-72 font chauffer les moteurs et se préparent à entrer très bientôt en action, dans ce qui sera une avancée lente, étape par étape, et qui aura pour objectif de préserver au maximum les vies des civils et des soldats. Le dispositif de basculement anti-TOW a été énormément amélioré, rendant les plateformes anti-blindage de fabrication américaine inutilisables contre les tanks des Forces du Tigre. Les soldats syriens sont aguerris au combat et superbement entraînés sur le terrain où ils opèrent depuis près de sept ans. Voici venu le temps des comptes, où les cannibales qui infestent la Ghouta vont devoir se mettre à écrire leurs lettres d’adieu à leurs nuisibles parents de Tchétchénie, du Xinjiang ou d’Albanie, ou de n’importe lequel des pays qui les a engendrés – USA, France, Grande Bretagne, Allemagne ou Arabie Saoudite, entre autres.
L’État d’Apartheid Sioniste, l’Arabie Saoudite, le Qatar, la France, l’Angleterre et le Koweit sont atterrés à l’idée qu’ils vont perdre la Ghouta et qu’elle va tomber aux mains du gouvernement. Une fois la Ghouta délivrée de la puanteur des chimpanzés wahhabites, l’Armée Syrienne, qui compte maintenant près d’un demi-million de combattants (si on y comprend les milices) aura les mains libres pour s’occuper d’Idlib et y mettre à mort les plans de Bandar ben Sultan, dont la tête est littéralement mûre pour être cueillie. Les États-Unis sont de toute évidence à la manoeuvre et participent au bruit et à la fureur dont le but est de subvertir les plans de la Syrie pour extirper la menace terroriste. Pourquoi ?
Parce que la Russie et l’Iran ont gagné. Pour l’Iran, c’est le gazoduc, le Croissant Fatimide et le libre accès au Hezbollah et à la Palestine. Pour la Russie, c’est le rêve d’un port sur la Méditerranée et d’une base aérienne à Humaymim. Malgré des décennies de loyauté syrienne envers Moscou, il n’y a jamais eu un gouvernement syrien qui ait été disposé à louer un port ou une base aérienne pour cent ans. L’échec de l’Amérique à ralentir la croissance de cette nouvelle alliance : Russie-Iran-Irak-Chine-Syrie et Liban, vole en cercles concentriques, comme un grand albatros, autour des têtes des néocons, ou leur pend dessus comme une épée de Damoclès. Les Sionistes s’obstinent à poursuivre une politique totalement désespérée qui soulagerait leur amertume. Ils n’acceptent tout simplement pas leur défaite et sont plus que jamais déterminés à brutaliser la CIA pour obtenir qu’elle s’enfonce dans une misérable aventure étrangère de plus.
Incapables d’exciter les passions du public américain pour lui faire soutenir une autre guerre étrangère, ils ont pris le parti d’utiliser les médias en guise de substitut chargé de fantasmer de stridentes démonstrations et de pousser avec insistance à une action militaire susceptible de stopper l’inévitable ascension de la nouvelle alliance. Les défaites succédant aux défaites, on ne peut que supposer que les jours des terroristes de la Ghouta sont comptés.
_______________
*En français dans le texte.
Ziad Fadel est avocat depuis 35 ans, traducteur-juré et interprète (arabe-anglais) pour la Cour Suprême des États-Unis. Il est le rédacteur en chef de Syrian Perspective (The Real Syrian Free Press)
Source : https://www.syrianperspective.com/2018/02/tangled-web-in-...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Missiles US sur la Syrie 2017. On prend les mêmes et on recommence.
JEUZO D’HIVER
Quelques milliers d’heures d’entraînement
Une 3e Médaille d’Or
Source : https://www.rt.com/sport/419331-tessa-virtue-scott-moir-o...
Vous ne verrez pas le cunnilingus : les pères la pudeur canadiens l’ont fait sauter. Tabernacle* !
(Tessa Virtue et Scott Moir)
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*Nom donné dans l’Antiquité aux tentes dans lesquelles officiaient les prêtresses d’Aphrodite qui se prostituaient en l’honneur de la déesse.
1re Médaille d’Or et Record du Monde
Là, vous ne risquez rien, elle est toute seule.
(Alina Zagitova)
La demoiselle (15 ans) veut bien donner des cours à Vladimir Poutine pour lui faire gagner ses matches de hockey sur glace.
Mis en ligne le 2 mars 2018
19:23 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
24/02/2018
SEXQUISITION
SEXQUISITION
Julian Assange & Tariq Ramadan : Sexquisition & Lynchage
Georges Stanechy – À contre courant – 21 février 2018
« Un excellent moyen d’avancement, c’est la délation. Cela vous met bien avec la police, qui tout aussitôt vous protège, mais en se servant de vous ; car une fois que l’on a commencé, il n’y a plus d’honneur ou d’amitié qui tienne : il faut marcher. »
André Gide (1)
En 2018… En France… Au XXI° siècle…
Exprimer son opinion, exercer sa Liberté d’Expression, dès lors qu’elles s’écartent de la ligne de notre "parti unique", aux multiples casquettes, est un délit. Pire : un blasphème !...
L’idéologie dominante s’imposant en religion. Impitoyable rhétorique broyeuse des Libertés Publiques par les autoritarismes, autocratismes et autres dictatures. (2)
Les sentences "diabolisantes" tombent. En rafales, la première cartouche de ce terrorisme intellectuel : « Complotisme » !
Nous nous découvrons ainsi "complotistes" dans notre pays où sa nomenklatura, bavassant en permanence "démocratie" et "droits de l'homme", ramassis de politiciens et de médias vendus à des intérêts étrangers au sien, organise la chasse à ceux qui n’acceptent pas leur abyssale corruption ; autant morale que matérielle…
Eh bien, dans ce contexte, oui nous sommes : "complotistes" !... Assumons-le, avec fierté. Avec la plus profonde compassion pour tous ces Fouquier-Tinville de bazar jouant les "héros républicains", dont la crasse inculture, l’hystérie raciste, n’ont d’égales que la bassesse de la délation achetée…
Observons : à d’autres niveaux, vociférations, imprécations, excommunications, sont encore plus virulentes ou déjantées. Avec des angles de harcèlement et de matraquage sans cesse renouvelés…
Les « valeurs » de notre nomenklatura...
Sexquisition...
Entre autres, dans un surprenant paradoxe, la prétendue « libération sexuelle » de nos sociétés, depuis les années 68, représente une arme redoutable utilisée par les services spéciaux dans les pays occidentaux. Les accusations calomnieuses de « viol », pour formater les opinions publiques, étant habilement amalgamées à de véritables crimes en ce domaine ; ces derniers, évidemment, étant à réprimer.
Objectif : discréditer, neutraliser, des personnalités, leur action, leur travail, leur influence, incarnant une "résistance" à l’oligarchie mondialiste, à ses diktats prédateurs et spoliateurs imposés cyniquement aux peuples sous sa botte ; y compris à ses propres concitoyens.
Reconnaissons que le procédé est beaucoup plus sophistiqué que les internements dans les goulags ou les asiles psychiatriques. Ces terrifiants systèmes de bâillonnement des oppositions, ou des opinions "non conformes", tragiquement illustrés par Alexandre Soljenitsyne dans l’ex-URSS, ou Ezra Pound aux USA (12 ans d’internement psychiatrique). Ce n’est pas si vieux, nous sommes dans les années 50…
Israël Adam Shamir s’interroge sur ces accusations de « viol » ou de « harcèlement » fondées sur aucune preuve, de nombreuses années, voire des décennies, après les faits supposés (3) :
« Comment se fait-il que des revendications aussi douteuses puissent anéantir un individu ?
D’autant plus que cette personne a un nom et un visage, même s’il n’est pas ragoûtant, alors que dans bien des cas, l’accusatrice reste anonyme, cachée derrière une lettre, tandis que l’accusé se retrouve nommé, montré du doigt, et en perd son boulot. Il n’y a que l’Inquisition qui ait agi de la sorte, à base de sources anonymes et de griefs opaques.
Nous voilà aux prises avec la "sexquisition". »
Le célèbre metteur en scène autrichien maintes fois "oscarisé", Michael Haneke, trouve "dégoûtant" cette chasse aux sorcières dès lors qu’elle a pour fondement des délations sans faits concrets. Cette pratique doit être laissée au Moyen-Age, dit-il. (4)
Dissimulée par le battage médiatique style "people", "jet set" ou "paparazzi", saupoudré de féminisme évangélique ou angélique, bouillie quotidienne de l'abrutissement de l'opinion, s’intensifie en effet une implacable destruction de nos Libertés Publiques, typique des pires dictatures : la délation confortée par l’impunité en faveur de "l’accusateur" ou du "diffamateur" et, par contre, la suppression de la présomption d’innocence pour "l’accusé".
Ne reste que le lynchage, pour achever la victime ou la cible, pratiqué avec zèle par notre industrie de la propagande, via médias, "réseaux sociaux" et autres déversoirs méthodiquement "instrumentalisés". (5)
La chanteuse française d’origine syrienne Mennel Ibtissem, aussi belle que talentueuse, vient d’expérimenter ces vagues de diabolisation par "réseaux sociaux" et "médias"… Au point d’être obligée de quitter l’émission TV, The Voice. Accusée simplement de faire l’apologie du radicalisme religieux, en "portant un foulard" sur une chaîne publique et autres fadaises…
En fait, pour avoir le tort de défendre les droits du peuple Palestinien (avec dans son répertoire une très belle chanson sur la Palestine), à commencer par celui de ne pas être martyrisé en permanence ; et, en tant que citoyenne française, avoir eu "l'insolence" de critiquer son "gouvernement" pour sa participation aux prédations meurtrières au Moyen-Orient…
Mennel Ibtissem. La France Talentueuse et Courageuse...
Embuscades sur deux cibles…
Deux exemples emblématiques de ces coups tordus, architecturés par les services spéciaux, dans nos pays des « Droits de l’Homme ».
i) Un Australien interné en Grande-Bretagne
A Londres, le 6 février dernier, l’Australien Julian Assange a "célébré" ses 6 ans "d’internement" dans l’ambassade d’Équateur, qui a bien voulu lui accorder l’asile politique et la nationalité. S’il sort de ces locaux, il sera immédiatement arrêté par la police britannique et livré aux autorités américaines.
Fondateur de Wikileaks, ses travaux d’information, de révélation, sur les manipulations, mensonges et fourberies, des oligarchies au pouvoir dans les pays occidentaux présentaient plus qu’une "opposition" à l’Etat Profond : un danger inacceptable par son effet déstabilisateur.
Il avait été accusé de « viols » - dans des conditions guignolesques - par deux suédoises, dont on ne saura jamais trop rien… Certaines sources affirmant qu’elles seraient, en fait, liées aux services de police suédois. En conséquence, il est resté plusieurs années sous le coup du mandat d'arrêt international lancé par la Suède, « malgré l'avis du Groupe de travail sur la détention arbitraire de l'ONU rendu le 5 février 2016 demandant qu'il retrouve sa liberté de mouvement. »
Le 19 mai 2017, le parquet suédois annonce abandonner les poursuites pour viol contre Julian Assange. Néanmoins, est maintenu un mandat d’arrêt britannique pour n'avoir pas respecté les clauses de sa liberté sous caution en 2012 !... Finalité : l’extrader aux USA, pour lui faire payer son défi à l’égard de l’État Profond.
ii) Un Suisse interné en France
Début février 2018, le Suisse Tariq Ramadan, né à Genève, est mis en examen à Paris pour « viol » et « viol sur personne vulnérable », et interné. L’affaire confiée à 3 (oui : 3 !...) juges d’instruction !…
Il y a 7 ans, « Christelle » (dissimulant soigneusement son identité réelle), portant béquille et attelle suite à un accident, aurait en effet été violée par l’horrible Tariq, avec pour cadre une chambre d’hôtel, dans un climat de violence digne des films d’épouvante les plus gores… D’où l’inculpation de « viol sur personne vulnérable ».
Révélateur : les "détails" de cette séance ont été communiqués dans la presse le lendemain même de sa confrontation (le 01/02/2018) avec le "violeur" présumé. Décidément, ces journalistes obtiennent des informations, écrivent et publient leurs articles plus vite que leur ombre… Exemple : l’article publié dans Vanity Fair, dès le 2 février 2018. (6)
Article immédiatement, et perfidement, relayé par la pathétique Anne Sinclair, dans son compte Tweeter… (7)
Remarquons-le : la plainte de "Christelle" est arrivée une semaine après celle de la première accusatrice dont on connaît le nom : Henda Ayari. Se présentant en « militante féministe laïque et anti-islamistes ».
Malgré ce "programme" copié-collé des plans marketing de notre industrie de la propagande, il est amusant de relever que, parmi les sites les plus délirants en islamophobie, certains expriment des doutes sur la "fiabilité" de la principale accusatrice ; connue, pourtant, pour patauger depuis de nombreuses années dans les cloaques islamophobes et anti-arabes…
Le problème avec les officines de la propagande, c’est leur imbécilité congénitale. Dans leur zèle, elles en rajoutent à la louche, perdant de vue toute retenue au détriment de la crédibilité de leur scénario. Trop, c’est trop… Vouloir mettre en scène le célèbre roman de Stevenson "Docteur Jekyll and Mister Hyde" n’est pas à la portée de n’importe qui. (8)
Car, personne n’est dupe. Pour peu qu’on exerce son esprit critique et sa capacité d’analyse.
Tariq Ramadan est un des plus éminents intellectuels actuels, qui se comptent sur les doigts d’une main. Au confluent de plusieurs civilisations et savoirs, à l’immense culture. Invité dans les plus prestigieuses universités du monde, conférencier hors pair, s’exprimant à la perfection tant en français, qu’en anglais ou en arabe. Par son charisme, il gène depuis de nombreuses années les milieux et intérêts de la prédation coloniale qui préfèrent, pour représenter l’Islam, les histrions à la Chalgoumi.
Sa volonté d’apaisement, de paix, de concorde entre toutes les composantes de nos sociétés, sont un exemple de ce qu’un intellectuel devrait être. Ses propos sont toujours mesurés, son attitude d’une extrême courtoisie et d’une grande pondération. Père de famille, de quatre enfants, attentionné et affectueux, les accusations de violence dont il est victime ne sont que le montage d’une diabolisation tramée de longue date. Déjà, le ministre de l’intérieur Pasqua, et ses sbires, avaient essayé de le neutraliser.
Plus qu’évident : la cartographie de la haine et de la calomnie à son égard se superpose au millimètre avec les discours et actions des militants de la prédation coloniale et du chaos, en Palestine et au Moyen-Orient.
Tous les médias les plus crades dans l’islamophobie ont remis le couvert pour reprendre l’expression de l’un d’entre eux. Tous ceux qui, avec la férocité la plus tenace, ont soutenu et soutiennent les horreurs en Palestine, la destruction de l’Irak, de la Libye, de la Syrie ; sans oublier, la volonté de détruire l’Iran…
La propagande le peinturlure depuis des années en fanatique au "double langage", la bombe dissimulée dans la barbe… Il suffit pourtant de consulter son site officiel (9). Chercheur infatigable, auteur de nombreux ouvrages, il travaille dans toutes les disciplines : théologie, philosophie, économie, organisation sociale, etc.
Pour ne pas mourir asphyxié de désinformation, je recommande la lecture de ses trois derniers articles publiés sur son site au mois de janvier 2018, avant son emprisonnement :
Les directives économiques du 20 janvier ; La corruption du 12 janvier ; et, plus particulièrement, L’absence de culture politique du 5 janvier qui a été le détonateur de sa "neutralisation - incarcération".
Dans lequel on peut lire une cinglante et courageuse critique des pétromonarchies et autres dictatures soutenues par les pays occidentaux, dont l’oligarchie de notre pays :
« Derrière les beaux discours fondés sur les droits de l’homme et la démocratie, les grandes puissances soutiennent des régimes dont le dernier des soucis est d’être « représentatifs ». La démocratie, ici, soutient la terreur dictatoriale là-bas.
Sans se démonter.
Et les dictateurs, conscients du rôle de protecteurs des intérêts occidentaux qu’on leur fait jouer, ne pratiquent pas dans la dentelle ni dans l’élégance. Ainsi, ils n’hésitent pas à empêcher toute entreprise, aussi positive et humanitaire soit-elle, qui mettrait en péril l’assise de leur pouvoir. »
Les ennemis de Julian Assange et Tariq Ramadan ont le bras long, comme ceux de Copernic ou de Cyrano de Bergerac, en leur temps. Qu’importe !... Manœuvres et mensonges de ceux qui prétendent, dans leur mégalomanie, diriger le monde n’arrêtent pas la course de l’Histoire.
J’admire le courage serein de ces hommes. Ils sont un exemple pour nous tous.
Tariq Ramadan est calme, confiant, refusant de signer les PV des pantomimes de confrontation avec des personnes qui le diffament. Il a sa conscience pour lui, et notre indéfectible soutien malgré aboiements et cris de rage des soutiers de la désinformation, larbins du "mondialisme oligarchique". (10)
Conclure sur la délation ?…
Je laisse la conclusion à Vincent Lapierre, dans la brève et percutante vidéo que j’intègre à ce billet ; tant j’en partage tous les termes.
Avec d’autant plus de plaisir qu’il représente cette nouvelle génération de français, aussi brillants que courageux, forgeant la prochaine renaissance de notre pays.
Docteur en économie, avec une thèse sur les politiques économiques du Venezuela (un des très rares authentiques spécialistes français sur ce pays et Chavez), ouvert au monde et aux autres civilisations ne serait-ce que par la maîtrise de langues étrangères, intransigeant sur le respect de la Dignité Humaine.
Génération redonnant l’espoir sur l’avenir de notre société dont l’avachissement, dans la servilité la plus lâche de nos « oligarques » à l’égard du "mondialisme prédateur", est une humiliation permanente…
Regardez, écoutez, le constat du délabrement actuel de nos Libertés Publiques ; en peu de mots, tout est dit :
__________________
(1). André Gide, Retouches à mon Retour de l’U.R.S.S, 1937.
(2). Georges Stanechy, France : Cartographie du Fanatisme, 8 janvier 2014, http://stanechy.over-blog.com/2014/01/france-cartographie-du-fanatisme%E2%80%A6.html
(3). Israël Adam Shamir, Sexquisition - L’Inquisition Sexuelle, 20 novembre 2017,
La Plume et L’Enclume, http://plumenclume.org/blog/302-sexquisition
(4). Michael Haneke, ‘Witch hunts should be left in the Middle Ages’: Oscar-winning film director blasts #MeToo”, 10 février 2018, https://www.rt.com/news/418437-austrian-director-haneke-metoo/
(5). Les réseaux sociaux sont infestés de « robots-ordinateurs » aux mains de services spéciaux, gérant plusieurs centaines de “pseudos” et animant les campagnes de diabolisation pour abattre des « cibles ».
(6). Marion Van Renterghem, Vanity Fair, Tariq Ramadan : Le récit de celle qui a fait basculer l’affaire, 2 février 2018, http://www.vanityfair.fr/pouvoir/politique/story/-il-avait-lair-habite-jetais-glacee-deffroi-temoignages-glacants-sur-le-systeme-tariq-ramadan/1027#1
(8). Robert Louis Stevenson, L’étrange cas du Docteur Jekyl et de M. Hyde ; roman publié pour la première fois en janvier 1886 à Londres, traduit dans une multitude de langues et repris dans de nombreux films ou séries TV sous toutes les latitudes.
(9). Site officiel : https://tariqramadan.com/
(10). L’Express, 5 février 2018, https://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/cameras-sionisme-et-jeremstar-la-defense-complotiste-des-pro-tariq-ramadan_1982188.html?
Source : http://stanechy.over-blog.com/2018/02/julian-assange-tari...
Tariq Ramadan – Lettre ouverte
Danny Bauer-Motti – Réseau International – 23 février 2018
Je n’aime pas prendre la parole en dehors de mon domaine: la psychologie. En effet, pour moi la psychologie est mon mode d’accès au monde. Je me suis structurée dans une famille où la psychologie est le centre de tout. On écoute, on voit et on entend l’autre à travers cette donnée: ce qui se dit n’est pas forcement ce qui est, ce que tu vois n’est pas le tout, ce que tu vois est une perception. Le temps et la compréhension seulement t’amènent à la vérité. Je prends toujours mon temps pour parler, je pose d’abord des hypothèses, je fais très attention aux mots et je ne parle jamais sans certitude.
Aujourd’hui je sors de mon confortable silence pour moi aussi participer à ces regards qui témoignent du monde. Depuis vendredi, un lynchage médiatique concernant Tariq Ramadan inonde mon Facebook. Traité comme un coupable, déferlement de haine et spéculation en tout genre. Pourtant il y a quelque chose de fondamental et important qui unit les hommes et structure nos identités respectives: il s’agit de la loi. La loi nous dit que nous sommes innocents jusqu’à preuve du contraire. Ce principe de base est utile car nous sommes des êtres humains très complexes et nous passons notre temps à juger plutôt qu’à comprendre, à percevoir plutôt qu’à voir.
Par mesure de précaution donc, je ne m’avance jamais à pointer du doigt un coupable. J’ai tellement écouté l’âme de l’homme, je me suis tellement écoutée moi-même, j’ai tellement été formé à bonne école que je sais que la vérité prend du temps. Le mensonge est parfois une construction auquel on croit. Parfois nous voyons l’autre comme notre opposé ou déformé par méconnaissance, névrose et autre complexité du psychisme. Si je ne connaissais pas Tariq Ramadan, j’attendrais avec patience d’avoir plus d’éléments. Mais là où le bât blesse, c’est que je connais le Professeur Tariq Ramadan. J’effectue une recherche à Oxford qu’il accompagne et il fait partie de ces amitiés que l’on sait éternelle. J’ai passé du temps avec lui, passé du temps avec d’autres chercheurs et étudiants(es) d’Oxford, j’ai échangé avec d’autres comme moi, qui travaillent et font de la recherche auprès de lui. Des hommes et des femmes de toutes les origines, de tous les genres et de multiples identités.
Empiriquement donc, je n’ai jamais vu Tariq Ramadan avoir des gestes ou mots déplacés ni avec moi ni avec d’autres étudiantes. Au contraire, contrairement à d’autres hommes et à mon expérience de femme sur le terrain, il fait partie de ces rencontres masculines paternelles, fraternelles qui respectent chaque être humain, femme ou homme sans abus de pouvoir, sans névrose, dans une simplicité aussi bien professorale qu’humaine. Celui ou celle qui connait Tariq Ramadan le sait, qui ne le connaît pas l’imagine. Et attention car l’imaginaire n’amène pas forcement à bon port.
Je suis antidogmatique, hors case, scientifique et j’ai un avis particulier sur le religieux. Pourtant, dans mes échanges avec Tariq Ramadan je n’ai jamais eu affaire à du prosélytisme. D’ailleurs, ici, en Angleterre Tariq Ramadan fait des conférences avec des personnes de confession catholique ou dans des confréries juives. Ici en Angleterre, il n’est pas diabolisé. Et les Anglais ont la chance de l’entendre constamment dire « Nous » pour parler de nous tous, hommes et femmes de toutes les confessions. Double discours? Non. Le même en anglais et en français. J’entends que certains ont un autre avis pourtant moi qui le lis dans les deux langues je n’ai jamais vu ce double discours. Encore un mystère médiatique sans réponse. Cela fait donc beaucoup d’éléments qui contrastent à ce qui se dit à son sujet dans les médias à cet instant.
Tariq Ramadan a toute ma confiance, et je ne suis pas du côté des hypothèses mais des certitudes. Je sais qu’il n’a rien d’un violeur. Je le sais par mon métier, je le sais par expérience, je le sais pour l’avoir côtoyé de près et n’avoir jamais rien vu en lui de manipulateur ou autre déclinaison de la perversion et pourtant qui me connaît, sait ma méfiance et mon rapport à la parole. Qui me connait, sait ma rigueur dans l’analyse. Je ne dis que ce dont je suis sûre. Tariq Ramadan a tout mon crédit, mon estime et ma confiance. Vous comprenez donc aisément qu’aujourd’hui je sors de mon silence de précaution pour me positionner.
Cette lettre ouverte n’a pas pour but de convaincre, simplement de dire que nous devons nous méfier des apparences et des fausses informations. La vérité vous l’aurez par la vraie connaissance, pas celle des médias de masse ou d’opinion en opinion, représentations en représentations. Moi-même je suis une simple opinion. Mais une opinion qui parle par expérience, pragmatisme, analyse et sans aucun autre intérêt que la justice.
J’ai appris la puissance du silence, et l’importance de peser ces mots. Je retourne à présent dans mon silence mais reprendrai la parole s’il le faut. Je suis pour la justice et la justice prend du temps. L’autre côté de la barrière n’est jamais loin. Accusé ou accusant, personne n’est à l’abri du regard de l’autre.
Fanny Bauer-Motti
Source : https://reseauinternational.net/tariq-ramadan-lettre-ouve...
Source d’origine : http://www.huffpostmaghreb.com/fanny-bauermotti/tariq-ram...
envoyé par eva R-sistons
Et en voici qui accusent carrément les accusatrices :
Affaire Ramadan : Fourest a menti
Hicham Hamza – Panamza – 17 février 2018
INFO PANAMZA. Découvrez une information-clé de l'enquête policière sur l'affaire Ramadan qui contredit totalement le témoignage de Caroline Fourest.
Voici un élément objectivement accablant pour le clan Fourest et curieusement passé sous silence par la presse généraliste de France.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, une dépêche AFP a été reprise par un site belge, puis, dans la soirée de jeudi, par un média suisse. Étrangement, aucun média de la presse nationale – hormis ce matin, via le site du Point – n'a relayé et surtout souligné les informations exclusives de ce papier produit par l'agence France-Presse.
Son objet : à propos de l'affaire Ramadan, il y est fait état d'éléments inédits de l'enquête policière préliminaire qui fut entamée fin octobre, à la suite des plaintes déposées par Henda Ayari et « Christelle ».
Qu'y apprend-t-on ?
Durant le semestre précédant le dépôt de plainte, les deux plaignantes ont été abondamment en contact téléphonique (116 fois pour Christelle et 156 pour Ayari) avec Fiammetta Venner, compagne « officielle » – en clair, principale – de Caroline Fourest, l’adversaire historique de Tariq Ramadan et l’adepte coutumière de la désinformation islamophobe.
Venner ?
Fin 2014, Panamza signala, dans un long portrait détaillé de Fourest, que Fiammetta Venner (une émule de Rita Thalmann, historienne et membre du lobby judéosioniste B'naï Brith) avait accepté d'être produite par la raciste anti-arabe Corinne Evens pour co-réaliser un documentaire sur les musulmanes « émancipées »…
Contradiction découverte par Panamza à la suite de la publication de la dépêche AFP : Fourest avait prétendu (le 2 novembre, dans son hebdomadaire sous contrôle sioniste Marianne, et le 3 novembre, sur son blog) avoir découvert le patronyme d'Henda Ayari et son affaire avec Ramadan après le dépôt de plainte du 20 octobre 2017.
Inspirée par la campagne « balance ton porc » et l'affaire Weinstein, Henda Ayari annonce qu'elle porte plainte pour viol.
J'apprends son nom et mesure son courage.
Je l’ai découverte, comme tout le monde, lorsqu’elle a fait savoir qu’elle portait plainte pour des faits datant de 2012.
Certains objecteront : Venner peut très bien avoir été intime avec Ayari sans que sa compagne Fourest ne le sache.
Dans un couple, un partenaire ne connaît pas nécessairement l'identité de l'interlocuteur régulier de son conjoint.
Problème : outre la fréquence intensive de ses contacts téléphoniques avec Ayari (156 en 6 mois, soit – tout de même ! – 1 par jour en moyenne), Venner n'est pas seulement la conjointe de Fourest qui mènerait sa vie professionnelle en parallèle. Elle est son associée – idéologique, politique et médiatique.
En 2014, dans son ouvrage rose-bonbon consacré à sa conquête dépitée de la meneuse des Femen, Fourest – surnommée « mon cœur » par Venner – avait détaillé la teneur « fusionnelle » de sa relation avec sa compagne.
Mieux encore : Fourest est membre de l'équipe éditoriale du site animé par Venner et consacré exclusivement à « l'islam politique ». Dénommé Ikwan Info, le site fut d'ailleurs le premier compte médiatique à annoncer – 5 minutes seulement après l'annonce de la plaignante – le dépôt de plainte d'Ayari, comme en témoigne le nombre de partages.
Venner -qui fait aussi office de « veilleuse » sur les réseaux sociaux pour le compte de Fourest – est tellement proche de sa compagne qu'elle l'accompagne actuellement (comme « photographe ») sur le tournage de son film sponsorisé par le clan sioniste et consacré aux combattantes kurdes.
En résumé : quand Fourest – partenaire « fusionnelle » de Venner, une interlocutrice quotidienne de Ayari – prétend avoir « appris » ou « découvert » le nom d'Ayari après son dépôt de plainte, elle MENT.
{Rappel : l'auteur de ces lignes sera bientôt jugé en Cour de Cassation pour avoir, comme tant d’autres, qualifié Fourest de « désinformatrice »…).
Quelle manipulation recouvre, en conséquence, cette nouvelle et grossière contre-vérité ?
Panamza reviendra sur d'autres aspects de l'affaire Ramadan, ses coulisses et ses zones d'ombre ainsi que ses tartuffes qui tentent de rebondir dessus pour conquérir la place – désormais vacante – de la vedette de l'islam francophone aujourd'hui incarcérée.
HICHAM HAMZA
BONUS : Pour en savoir plus sur l’affaire Ramadan, consultez le DOSSIER PANAMZA
Affaire Tariq Ramadan : l’avocat de la plaignante est lié à Israël (24.10.17)
Tariq Ramadan qualifié de "violeur" par Hassen Chalghoumi (28.10.17)
Affaire Ramadan : l’ombre des réseaux islamophobes (29.10.17)
L’accusatrice de Ramadan donne sa 1ère interview à une fan du "peuple juif" (30.10.17)
Trois ans après son "viol", Henda Ayari voulait revoir Tariq Ramadan (30.10.17)
Affaire Ramadan : en 24h, 5 médias déroulent le tapis rouge à Fourest (31.10.17)
Kassovitz « nourrit le terrorisme » selon l’accusatrice de Ramadan (01.11.17)
L’Israélien Elfassi avait lancé une opération contre Ramadan (01.11.17)
Affaire Ramadan : Ayari est liée à l’extrême droite sioniste (08.11.17)
Affaire Ramadan : un fonctionnaire affirme que la plaignante Ayari l'avait harcelé et menacé de déposer plainte pour viol (01.12.17)
L'accusatrice de Tariq Ramadan est « l'amie » d'un agent d'Israël (05.12.17)
Affaire Ramadan : le témoignage d'Henda Ayari s'écroule, le clan Fourest fait profil bas (08.12.17)
Tariq Ramadan en prison : son accusatrice soutient les militants anti-islam et pro-Israël (03.02.17)
Quand un raciste israélien de 1ère classe revendique avoir monté une opération contre Ramadan et confirme au passage l'info datée du 1er novembre de Panamza (03.02.17)
Panamza révèle ses connexions islamophobes : l'accusatrice de Ramadan perd son sang-froid (05.02.17)
Affaire Ramadan : le témoignage de Christelle s'écroule, le clan Valls/Fourest fait profil bas (06.02.17)
Affaire Ramadan : le juge confirmant le récit de Fourest est un proche des socialistes anti-Ramadan (07.02.17)
Source : http://www.panamza.com/170218-ramadan-fourest/
Du front, pendant qu’on y est
L’Irak refuse une demande US portant sur 20 bases militaires
Strategika51 – 22 février 2018
Le gouvernement irakien a rejeté une demande US d’installer 20 autres bases militaires permanentes en Irak en la jugeant comme totalement inacceptable.
Baghdad a également exigé de Washington de réduire les effectifs militaires US en Irak ou de se préparer à une confrontation armée avec les forces de la résistance.
La boucle est bouclée !
Washington a besoin de plus de bases militaires en Irak pour la poursuite de l’endiguement iranien et l’effort de guerre en Syrie, où la situation est très défavorable à ses intérêts. La focalisation sur l’Irak, un pays envahi et occupé par les forces US de 2003 jusqu’en 2011, illustre la détérioration des relations entre les États-Unis et la Turquie.
Les Irakiens accusent publiquement les États-Unis de créer des groupes terroristes là où ils installent des bases militaires.
Source : https://strategika51.wordpress.com/2018/02/22/lirak-refus...
Afrin : La riposte syrienne
Strategika51 – 22 février 2018
Les forces populaires syriennes, une milice auxiliaire de l’Armée Arabe Syrienne, ont non seulement investi Afrin avec l’aide de groupes armés kurdes mais ripostent depuis une heure au pilonnage de l’artillerie turque.
Des YPG kurdes ont applaudi la riposte des forces populaires syriennes dont les pick-ups et les technicals se sont repliés pour laisser l’artillerie de l’Armée syrienne entrer en action.
Damas aurait longuement évalué la situation à Afrin avant d’ordonner une riposte. Le soutien affiché de l’Armée turque aux rebelles de l’Armée Syrienne Libre ne laissait subsister aucun doute sur les intentions d’Ankara.
Source : https://strategika51.wordpress.com/2018/02/22/afrin-la-ri...
Pyrrhique Syrienne
Strategika51 – 22 février 2018
Danse militaire de fusiliers marins de l’Armée Arabe syrienne datée du 18 février 2018, célébrant la libération de la Syrie des hordes terroristes.
A noter que cette danse n’est pas sans certaines similarités avec la Pyrrhique et certaines danses guerrières lacédémoniennes cadencées au sens de la flûte dans la Grèce antique.
Les historiens militaires syriens mettent en exergue l’héritage de l’art militaire byzantin et son rôle prédominant dans les conquêtes musulmanes jusqu’à l’an 720.
Les régiments de fusiliers marins syriens ont participé à tous les engagements armés et se sont notamment illustrés lors de l’assaut des hordes de Daech sur ce que l’on appelle le pays Alaouite-en fait le littoral syrien, peu avant l’intervention militaire russe à la demande de Damas.
Source : https://strategika51.wordpress.com/2018/02/22/pyrrhique-s...
Mis en ligne le 24 février 2018
22:43 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
14/02/2018
À lA BORGNE AGASSE
À la Borgne Agasse
quand meurt un libraire et qu’on perd un ami
Théroigne
Quarante-huit ans qu’on le connaissait, qu’on les suivait sa librairie et lui dans leurs changements de lieux successifs, qu’on avait tout au long des années 70 et 80 mangé avec lui le vendredi, chez un rescapé de la colonne Durrutti le ragout de Clémence, écouté les souvenirs d’Ivan, dernier anar belge qui eût encore pratiqué la reprise individuelle et payé ce choix politique de beaucoup d’années à l’ombre y compris pendant les deux guerres. Avec lui, on s’était trouvés au chevet du quasi centenaire quand il avait décidé de se faire débrancher par son morticole un jour de Marche Blanche, lui qu’on mettait sur le sentier de la guerre lorsqu’on voulait des livres devenus rares ou carrément disparus, lui qui vous servait de boîte aux lettres bénévole quand on était sans abri et que l’administration voulait savoir où vous trouver… On n’en finirait pas.
Personne mieux que Francine Ghysen, amie d’aussi longue date et ange-gardien-confident-visiteur des derniers mois d’hosto, ne pourrait saluer Jean-Pierre parti retrouver « tous les ermites du Hainaut ».
Libraire : une passion pour la vie
Francine Ghyssen – Le Carnet et les Instants – Février 2018
La Borgne Agasse. La Pie borgne. Un nom insolite pour une librairie-bouquinerie qui ne l’était pas moins, et que Jean-Pierre Canon avait ouverte en 1970, au cœur de Bruxelles.
Elle enchaînerait les chapitres à mesure qu’étaient vendues les maisons où se posait son enseigne : rue Saint-Jean d’abord, puis à Ixelles rue de l’Athénée, rue de la Tulipe, enfin rue Anoul, voici une vingtaine d’années. En gardant toujours son style, son atmosphère, ses avalanches de livres, ses champs d’élection : la littérature prolétarienne, l’anarchie, le monde des Tziganes…
La Borgne Agasse : un repaire de livres, un repaire d’amis, à l’écart des modes, qui respirait l’amour vrai de la littérature, la liberté d’esprit, le goût des chemins de traverse, l’art de vivre en marge.
On poussait la porte, sûr de faire des découvertes dans les rayonnages brassant poésie, romans, nouvelles, essais politiques, arts, philosophie… ; de dénicher des ouvrages introuvables ailleurs, quasiment oubliés, voisinant avec des classiques. Heureux d’échanger – parfois de débattre ! – avec l’hôte des lieux, chaleureux à sa manière discrète, souvent teintée d’humour, sur tel titre, tel auteur.
Depuis toujours lecteur fervent, Jean-Pierre Canon avait été guidé, épaulé par Henri Mercier dont il hantait dès ses vingt ans la librairie La Proue, rue des Éperonniers, adresse presque légendaire que se transmettaient tous les passionnés des livres. Il faisait ses classes auprès de ce libraire de vocation, certain d’avoir choisi le plus beau métier du monde, le plus exaltant, si exigeant, accaparant fût-il.
S’il avait plus qu’un penchant pour l’anarchie, il la voyait comme un comportement plutôt qu’un militantisme. Le mot « anarchiste », remarquait-il, faisait encore peur ; aussi tendait-on à le remplacer par celui de « libertaire ».
Pacifiste autant qu’anarchiste, il n’en citait pas moins avec jubilation les propos flamboyants de l’écrivain anglais John Cowper Powys : « Une boutique de livres d’occasion est le sanctuaire, le refuge des pensées les plus explosives, les plus hérétiques de l’humanité. […] Une librairie est une poudrière remplie de dynamite, une pharmacie pleine de poisons, un bar bourré d’alcools […] Ah ! le splendide conservatoire de toutes les folies humaines qu’est une librairie de livres d’occasion. »
La Borgne Agasse. L’auriez-vous cru ? Ce nom intrigant a toute une histoire, aux variantes multiples sur lesquelles notre libraire avait poursuivi des recherches, réuni des archives. C’était le nom d’une hostellerie de Beaumont, sa ville natale; d’un couvent de Mons au XVIe siècle…*
La Pie borgne. C’est aussi le titre de deux livres qui figuraient dans sa collection personnelle. Une comédie piquante de René Benjamin (1921), dont l’héroïne, jeune bavarde intarissable, étourdissant époux, père et frère, qui crient grâce et s’éclipsent à son grand désarroi, force un jour leur attention et les entraîne sur une fausse piste. Et les mémoires du célèbre docteur Besançon (1948), nous promenant avec verve à travers septante années de vie médicale. Le parcours émaillé d’anecdotes savoureuses, de portraits hauts en couleur et souvent en ironie, d’un praticien né en Bretagne, devenu une institution parisienne, non sans se mettre à dos la Faculté…!
Jean-Pierre Canon nous a quittés. On voudrait tant que La Borgne Agasse ne ferme pas ses volets mais garde vivante son empreinte. La trace des écrivains aimés qui vinrent dédicacer leurs livres à sa table, tels André Dhôtel, Jean-Claude Pirotte, Raymond Ceuppens, ami fraternel, dont il a préfacé le dernier livre, Un peu plus vers la mer (Les Carnets du Dessert de Lune, 2008), finissant ainsi : « Vieil ami Raymond, je suis heureux de terminer ces lignes par une nuit de grand vent, je lève mon verre de rouge à toi qui disais « je me sens surtout du vent, du brouillard, de la pluie » ».
Il a également signé la présentation des nouvelles Elva, suivi de Dans nos bruyères (éditions Plein Chant, 2015) de Neel Doff en qui Henry Poulaille saluait « l’écrivain qui a su le mieux montrer la misère dans son absolue nudité ». Et publié les lettres de Neel Doff à Poulaille, écrites dans les années 1930 (Cahier Henry Poulaille no 1).
Nous étions nombreux à dire adieu à notre ami, le cœur serré, en cette triste mi-janvier. Rik Hemmerijckx, du musée Verhaeren à Saint-Amand, le rappelait assis comme toujours derrière son bureau, prenant des notes ou écoutant de la musique, le verre de vin ou de trappiste jamais loin, le parfum du Papier d’Arménie flottant alentour. Et le poète Serge Meurant évoquait les entretiens qu’il a menés avec lui, les derniers mois, autour de sa vie de bouquiniste, que nous espérons lire un jour.
Pour ma part, je lui dédie les mots jamais oubliés de Saint-Exupéry : « Rien, jamais, ne remplacera le compagnon perdu. On ne se crée point de vieux camarades. Rien ne vaut le trésor de tant de souvenirs communs, de tant de mauvaises heures vécues ensemble, de tant de brouilles, de réconciliations, de mouvements de cœur. »
Francine Ghysen
________________
*C’était aussi, près de Beaumont, un lieu-dit où se réunissaient, une fois l’an, « tous les ermites du Hainaut » (Rodolphe de Warsage, Calendrier populaire wallon), mais pas le moindre vicomte [NdE].
Source : https://le-carnet-et-les-instants.net/2018/02/09/libraire-une-passion-pour-la-vie/#more-20338
Interview-Portrait
Jean-Pierre Canon
Michel Grodent – Le Soir – 1er mars 1999
Sur le métier du livre d'occasion, sa spécificité, le public qui fréquente les bouquineries.
MG : Vous exploitez à Ixelles, dans un quartier populaire, une librairie de livres d'occasion. Comment avez-vous choisi votre métier?
JPC : Tout petit, j'étais un accro des livres. Très banalement, j'ai commencé par en vendre dans deux librairies traditionnelles. Des livres flambant neufs. C'était un domaine totalement différent de la bouquinerie. Mon premier magasin, je l'ai ouvert début 70, avec de très petits moyens, rue Saint-Jean. Si j'ai obliqué vers l'occasion, c'est d'abord une question de sous. Il faut beaucoup d'argent pour manipuler le livre neuf. Et puis, j'ai un faible pour l'occasion...
MG : Pourquoi ?
JPC : Je ne sais pas. J'avais toujours fréquenté des bouquinistes. J'avais un grand ami dans la profession, Mercier, qui dirigeait la Proue. D'une manière générale, je préfère l'ambiance de la bouquinerie. C'est un autre public: des amateurs, des fureteurs, des découvreurs. Je me demande comment un libraire de livres neufs parvient aujourd'hui à tenir le coup financièrement et à choisir dans la masse de livres qui sortent. Fatalement, on est obligé de répondre à la grosse demande, de sacrifier au best-seller, ou alors, il faut être hyperspécialisé.
MG : Vous-mêmes vous êtes un peu spécialisé tout de même. On vient chez vous pour la littérature prolétarienne...
JPC : Au fil des ans, on a fini par me coller cette étiquette-là. Littérature anarchiste, prolétarienne. C'est un secteur que je défends, c'est vrai. Mais l'essentiel de ma librairie, c'est quand même la littérature en général.
MG : Vous avez dû déménager quatre fois, mais l'enseigne n'a jamais changé. C'est toujours la Borgne Agasse. Ça vient d'où?
JPC : En wallon, une agasse, c'est une pie. La Borgne Agasse, c'était le nom d'une auberge à Beaumont, d'où je viens. C'est une auberge que je n'ai même pas connue. Elle est citée dans les archives au XVIIIe siècle. J'ai pris ce nom-là pour marquer le coup...
MG : Un petit salut au terroir...
JPC : Si vous voulez. Et puis, il y a l'expression «parler comme une pie borgne», c'est-à-dire «à tort et à travers».
MG : Avez-vous l'impression de jouer un rôle de conseiller auprès de votre clientèle?
JPC : Ça m'arrive de donner un conseil. Mais, comme je suis du genre timide, j'ai toujours peur d'imposer quelque chose. Quand c'est une personne que je ne connais pas qui me demande un avis, je marche sur des oeufs. Je veux que ce soit d'elle finalement que vienne l'initiative. Il y a une gamme d'auteurs que je voudrais faire lire. Parmi les Belges, André Baillon. Pour moi c'est un très grand écrivain qui n'est pas à sa place. J'ai perpétuellement sa photo dans mon champ de vision. Prise quand il était à l'asile de la Salpêtrière. La photo de Marie, sa femme, est là aussi, plus bas. Elle ressemble à une Tzigane.
MG : Vous organisez des rencontres dans votre librairie ?
JPC : De temps en temps, il y a des écrivains qui viennent signer chez moi. J'en profite pour aménager une petite vitrine intérieure avec des documents. Je voudrais avoir plus de place pour de petites expositions, mais, ici, c'est vraiment fort réduit. Une signature, ça amène des visages que je n'ai jamais vus, on boit un verre, on se décomplexe.
MG : Vous êtes l'ami de Raymond Ceuppens, l'écrivain navigateur?
JPC : Oui, c'est lui qui m'a fait les enseignes de rue. Son grand-père en fabriquait déjà. C'est un grand manuel. Il m'a construit des rayonnages. Au fil des années, Ceuppens est devenu de plus en plus sculpteur. D'art religieux. J'ai pas mal de contacts avec des écrivains. C'est ça qui rend le métier passionnant. Je leur cherche des livres rares.
MG : Votre avis sur la Foire du livre?
JPC : Je n'y vais pas. Mais je conçois que ça attire un tas de gens. Encore une fois, ce n'est pas mon domaine. C'est un autre métier. La bouquinerie, ça s'apprend sur le tas. On ne peut pas faire des cours de bouquinerie.
MG : Un lecteur idéal pour vous, ça existe?
JPC : Je suis déjà content que quelqu'un soit lecteur. Il y a tant de gens qui achètent des livres et qui ne les lisent pas. J'en connais qui achètent des éditions originales non coupées et qui ne les coupent jamais, parce qu'autrement elles perdraient de leur valeur! La collectionnite aiguë, la spéculation, très peu pour moi! Le lecteur idéal, disons que c'est un type possédé par le besoin de lire et qui ne s'attache pas particulièrement à la couverture du livre.
MG : Dans votre boutique, vous avez toujours accordé une place importante aux chats...
JPC : Hélas ! ma chatte a disparu l'an dernier, à près de vingt ans. Je l'avais depuis la rue Saint-Jean. Elle avait connu mes quatre librairies. Elle naviguait entre les rayons. Je la comparais au « chat Murr » d'Hoffmann qui se moque de la raison que les hommes prétendent avoir dans la tête. Les chats, ça va bien avec les livres. Ils aiment le papier. Ils s'installent toujours sur la lettre qu'on est en train d'écrire, le livre qu'on est en train de lire. Peut-être bien que ce sont des lecteurs. On n'en sait rien.
Propos recueillis par MICHEL GRODENT, bouquiniste depuis plus d'un quart de siècle
Souvenirs, souvenirs…
Jacques Calonne :
Dédicace à La Borgne Agasse
Assis à sa table-comptoir : le libraire. Assis à droite, en bonnet finlandais : Calonne.
On avait reçu cette invitation :
Samedi 2 mai 2015, entre 16h et 19h, Jacques Calonne dédicacera son livre Noctuelles à la librairie La Borgne Agasse, 30 rue Anoul, 1050 Bruxelles. Tél: 02 511 84 42.
Compositeur de musique « radicale », ténor mondain, membre de Cobra, diplômé du Journal de Mickey, grand admirateur de François Coppée (que Mallarmé osa qualifier d’« épicier de la poésie »), l’insaisissable Calonne, Fantômas du Bruxelles nocturne, inventeur de la bombe à caca, redoutable spécialiste des mauvaises odeurs, continue à déployer son empire vermiculaire et souterrain à travers les capitales de l’Europe. Sous des dehors débonnaires, ce Montois Cayaux est à l’origine de l’effondrement de l’oeuvre d’art de la rue de Nimy. Sylvie Van Hiel Broodthaers a rassemblé ici des textes de ce personnage sulfureux, et maints témoignages de ses ami(e)s et connaissances.
Jacques Calonne, l’insaisissable noctuelle
Un coup de coeur du Carnet
Pierre MALHERBE
Outre une délicate pièce pour piano de Maurice Ravel, dédiée à Léon-Paul Fargue, il existe une myriade de noctuelles, près de vingt-cinq mille espèces à la surface de la terre, semble-t-il, et qu’on appelle un peu plus anonymement des papillons de nuit. Les chenilles de noctuelles sont la terreur des agriculteurs et des passionnés des jardins, car, polyphages, elles se nourrissent de tout ce qui leur passe sous le nez, et uniquement la nuit bien sûr – la journée, elles digèrent leur festin et se reposent avec nonchalance. Jacques Calonne, né en 1930 à Mons, fait partie de cette grande famille des noctuelles, à ceci près qu’il n’est la terreur de personne ayant les doigts verts.
Au contraire, ce rejeton de Cobra dont il fut l’un des plus jeunes membres, à 19 ans, n’a aucune peine à rassembler autour de sa personne de touche-à-tout, de ses partitions musicales, écrits poétiques, peintures, compositions calligraphiques et joyeuses extravagances artistiques, une imposante myriade d’amis et de connaissances. Composé avec soin et enthousiasme durant plusieurs années par Sylvie Van Hiel Broodthaers, voici que paraît à L’Âge d’Homme un de ces livres-monstres qui font le bonheur des fureteurs d’encyclopédies, et de tous ceux qui souhaiteront découvrir ou approcher de plus près ce lépidoptère lettré et curieux qu’est Jacques Calonne, également connu sous le nom du « Ténor mondain » – l’une de ses innombrables activités de soirée.
Souris, Boulez et Plastic Bertrand
Qui est réellement Jacques Calonne ? Près de six cent pages fourmillantes de témoignages, de textes, d’entretiens, de conversations improvisées, de documents, ne permettent évidemment pas de saisir l’insaisissable. Car, fidèle à sa réputation – « personne n’a vécu, ne vit comme lui l’antispécialisme de Cobra », écrivait son ami Dotremont en 1970 – Calonne s’est démultiplié dans le temps, l’espace et les disciplines. La musique y tient une grande place, lui qui, formé/déformé au conservatoire de Bruxelles, et ensuite à l’académie des beaux-arts, rencontra le dodécaphonisme grâce à André Souris. Dès le milieu des années 50, il fréquente durant quinze ans l’école de Darmstadt (Stockhausen, Maderna, Boulez…) puis, plus tard, Bartholomée, Foccroulle, et même Plastic Bertrand. Entre la carrière de compositeur-théoricien d’avant-garde et celle de chanteur de mélodies de salon ou de cabaret, Calonne n’a pas choisi, embrassant les deux. Ce qui donne ce compliment expert du musicologue Harry Halbreich : « Une œuvre de Jacques, c’est comme un diamant. Il aurait pu être le plus grand compositeur du pays. C’est un marginal irrécupérable. »
Le goût de l’inachèvement
La littérature et les arts plastiques n’en ont pas moins attiré dans leurs filets – à moins que ce ne soit l’inverse ? – l’auteur de Belle que jamais, un roman (et le seul), publié par Dotremont dans sa revue « Strates ». Par Cobra, ce collectionneur de pommes de terre en germes, de boîtes d’allumettes et de disques 78T se lie avec les acteurs de la « Belgique sauvage », le futur créateur des logogrammes, Pierre et Micky Alechinsky, Asger Jorn, mais également Appel, Bury, Reinhoud, André Balthazar Jacques ou encore les frères Piqueray. Assez désinvolte pour ne pas vouloir faire œuvre achevée, synonyme de pierre tombale, il laisse s’accumuler de petites choses, objets divers, brèves de comptoir, aphorismes, pastiches poétiques, bêtises entendues, notations légères et mignardises drôles, qui se dégustent ici comme des œufs d’esturgeon : « Dans le bottin de Berlin, en 1972, on trouvait seize Richard Wagner. » Ou : « Lorsqu’un Français tombe sur un mot français qu’il ne connaît pas, il croit que c’est un belgicisme. » Et encore: « Lu sur une affiche. La Tempête de William Shakespeare, spectacle en plein air. »
Pas franchement attiré par les surréalistes, il lorgne volontiers du côté des lexico-linguistes. Peut-être pas Hanse ou Grevisse, mais plutôt Schleyer, assez oublié aujourd’hui, créateur du volapük, un langage artificiel cousin de l’esperanto. La version de Calonne du « Corbeau et du Renard » en cet idiome est un chef-d’œuvre d’oralité, tout comme son Petit lexique picard belge qui n’eût pas déplu à Scutenaire. Calonne personnage a encore promené sa silhouette de dandy dégingandé dans des films de Luc de Heusch, Boris Lehman, Jan Bucquoy, Fred Van Besien, Claude François, Noël Godin, et déambulé nocturnement en maints estaminets, en compagnie d’amies et d’amis, connus ou inconnus. Pour un grand nombre d’entre eux, dont Edouard Baer, ils se trouvent en assez bonne situation dans cet ouvrage imparable, aussi inclassable que le reste son sujet. A vos filets !
Jacques CALONNE, Noctuelles, orchestré par Sylvie Van Hiel Broodthaers, Lausanne, L’Âge d’Homme, 592 p., 35 €
Jacques Calonne évoque Noctuelles au micro d’Edmond Morrel, pour espace-livres.be
Source : https://le-carnet-et-les-instants.net/2015/04/07/calonne-...
Le Carnet et les Instants est la revue des lettres belges francophones.
Souvenirs, souvenirs…
C’était le 7 octobre 2016 et le 64e anniversaire de Vladimir Poutine. Nous annoncions pour le 15 un « récital-trottoir »…
Fanchon Daemers : récital à La Borgne Agasse
Le 15, il faisait très froid. Il fallait vouloir… mais au jour dit, Raoul Vaneigem et Noël Godin étaient montés de leurs trous de province respectifs pour venir l’écouter. « Et les gentilshommes aujourd’hui dans leur lit en Angleterre — regarderont comme une malédiction de ne pas s’être trouvés ici, — et feront bon marché de leur noblesse, quand ils entendront parler l’un de ceux — qui auront combattu avec nous au jour de la Saint-Crépin ! ». Un petit bout pour que les autres sachent ce qu’ils ont raté :
Fanchon Daemers à la Borgne Agasse
Terre Libre, de Raoul Vaneigem
Sans la nommer, de Georges Moustaki
La Makhnovstchina
Trad. du russe par Etienne Roda-Gil
Fanchon Daemers. Elle conjugue a capella les abîmes du temps, des ailleurs disparus, avec l'abîme de notre mémoire. Sa voix fait ressurgir d'obscurs souvenirs, cuisants comme des blessures non cicatrisées. D'où viennent ces accents sauvages, ces mélopées lugubres, ces enjoleuses complaintes ? Assurément d'un au-delà de notre culture présente et pourtant nous y retrouvons les sources non taries de la musique. La voix fascinante de Fanchon rend toutes les nuances de l'extrême sans les affadir. Elle nous donne le vertige et nous transforme en Ulysse pantois, ligoté à son mât pour résister au chant des sirènes."
(Roland Topor)
A capella ou en s'accompagnant à la harpe celtique, Fanchon Daemers chante, outre des compositions personnelles, la poésie comme force de découverte, de communication et de révolte. Ainsi se rencontrent aèdes de la Grèce antique, trouvères, bardes anonymes de la tradition orale (notamment celtique et wallonne), chansonniers des luttes sociales des siècles passés, agitateurs surréalistes, pataphysiques, situationnistes... Louise Labé, Arthur Rimbaud, Alfred Jarry, Louis Scutenaire, Paul Verlaine, Charles Cros, Antonin Artaud, Raoul Vaneigem, Jules Jouy, Paul Magritte ou Zo d'Axa.
La vie s’écoule, la vie s’enfuit
Raoul Vaneigem – Francis Lemonnier
Jean-Pierre Canon laisse deux filles et des amis, qui ont promis de continuer à faire vivre La Borgne Agasse.
Ainsi soit-il.
Mis en ligne le 14 février 2018.
23:21 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
02/02/2018
PAIX, JUSTICE SOCIALE & PEUPLES PREMIERS
PAIX, JUSTICE SOCIALE & PEUPLES PREMIERS
Nous sommes ravis de trouver, dans la liste dont il est ici question, quelques-uns de ceux qui nous sont les plus chers et que nous suivons le plus fidèlement depuis des années : de Julian Assange à John H. Whitehead, en passant par William Blum, Tom Feeley, Seymour Hersh, Naomi Klein, Brad (Chelsea) Manning, Mairead McGuire, James Petras, Arundhati Roy et Cindy Sheehan. Entre autres !
Il y manque la très grande figure du Dr. Christophe Oberlin, celle de Manuel de Diéguez, celles de Sahra Wagenknecht, de Giulietto Chiesa, de George Galloway et d’autres…
Il y manque celles d’Asma et de Bachar Al-Assad, car pourquoi en exclure les politiques en exercice sous prétexte qu’ils sont aux premières lignes des combats ? Il y manque donc aussi Vladimir Poutine, Serguei Lavrov et Serguei Choigou (un ministre de la Guerre apôtre de la Paix ? Eh oui, ça existe)…
Il y en a un, cependant, qui ne devrait pas y être, le Dalaï Lama n'ayant jamais oeuvré pour la paix ni pour la justice sociale.
Mais c’est loin l’Amérique… ils ne peuvent pas tout connaître. Attendons de pied ferme les listes suivantes, et foin des légions dites « d’honneur » (tu parles !)
Gilad ATZMON et A’hed TAMIMI classés parmi les “100 leaders et modèles pour la Paix et la Justice”
Arrêt sur Info – 31janvier 2018
Gilad Atzmon : Je suis très honoré de trouver mon nom sur cette liste extraordinaire d’amoureux de la paix.
En faveur de la paix et de la justice : 100 leaders et modèles
MEMBRES DE TRANSCEND – 29 janvier 2018
Anthony J. Marsella and Kathleen Malley-Morrison – TRANSCEND Media Service
Introduction
26 janvier 2018 – Le jour férié anniversaire du 15 janvier 2018, célébrant l’immarcescible contribution du Révérend Martin Luther King Jr à la paix et à la justice, est passé.
Les événements de cette journée persistent dans notre mémoire éternellement reconnaissante au Révérend King de ses efforts pour libérer les peuples et les nations de l’oppression brutale où les maintiennent les gouvernements, les nations, les sociétés, les organisations et les individus qui soutiennent et infligent les méfaits du racisme, des préjugés, de la violence et de la guerre.
L’engagement du Révérend King en faveur de la libération de tous les opprimés et victimes d’abus nous contraint à poursuivre ses efforts au-delà des mots, des chants et des promesses de cette journée.
Dans ce but, nous (Kathy Malley-Morrison & Anthony J. Marsella), les auteurs de cet article, avons choisi de mettre en évidence les responsabilités que nous avons prises de continuer le travail du Révérend King, en désignant cent défenseurs vivants de la paix et de la justice sociale.
Ce nombre est arbitraire parce qu’il y en a des dizaines de milliers d’autres qui mériteraient d’être cités. Beaucoup ne le sont donc pas mais le seront, nous l’espérons, dans nos prochains travaux. N’en soyez pas déçus. Patience ! Nous croyons qu’il est essentiel de dresser une liste dynamique d’amoureux et de défenseurs de la paix et de la justice pour encourager tous les efforts qui vont dans ce sens.
Les personnes nommées sur cette liste sont de tous les genres, de tous les âges et de tous les rôles. Elles appartiennent à beaucoup de nations, de groupes ethnoculturels et de « races ». Nous percevons une vague montante d’engagements pour la paix et pour la justice, et d’intolérance envers la corruption, le clientélisme-copinage-népotisme et les formes de pouvoir asymétriques qui maintiennent les abus actuels en vigueur.
Nous considérons nos efforts comme un simple commencement et nous continuerons à publier de nouvelles listes. Cela, parce que la lutte pour la paix et la justice est sans fin et que, chaque jour, de nouveaux volontaires répondent présents à l’appel.
C’est ainsi que les choses doivent être et qu’elles seront, jusqu’à ce que les forces de l’oppression cèdent aux forces du bien ; le mal continuera, mais la vertu humaine dotée de conscience triomphera ! Le travail de beaucoup de ceux que nous nommons ici est déjà reconnu, mais celui de certains d’entre eux ne l’est pas encore ou pas assez. Nous avons attaché, à chaque nom, des informations fournies par leurs sites web, pour que leurs efforts soient mieux perçus.
Avant de partager avec vous notre liste, nous tenons à vous communiquer deux diagrammes qui affichent de manière graphique les éléments de base permettant de comprendre et d’apprécier nos leaders à leur juste valeur.
Cet article a paru originellement sur Transcend Media Services (TMS) le 29 janvier 2018
Anticopyright : Les éditoriaux et les articles de TMS peuvent être librement reproduits et disséminés, à condition d’en citer la source : TMS: In Pursuit of Peace and Justice: 100 Peace & Justice Leaders and Models . Merci.
S’ils veulent le brûler, vous voudrez le lire…
Being in Time – Un manifeste post-politique de Gilad Atzmon, en vente sur Amazon.co.uk , Amazon.com et ici (gilad.co.uk).
The Whistle Blower
Liberating the American People
26 janvier :
On l’a laissé passer, on est en-dessous de tout !
AUSTRALIA DAY ?
Les guerriers de la Résistance aborigène veulent en faire
l’INVASION DAY !
« Jusque dans les années 1830, les officiels britanniques à la fois en Angleterre et sur place dans les colonies [australiennes] écrivaient au sujet des Aborigènes comme étant des ennemis étrangers… Un colon de Tasmanie plus tard écrivit que “les Aborigènes sont les propriétaires originels de la terre et les vrais possesseurs de l’île. Les colons britanniques leur ont pris leurs terres par la force, les ont persécutés, et sacrifiés. Nous sommes en guerre contre eux: ils nous regardent comme des ennemis, des envahisseurs et des oppresseurs, des persécuteurs ; ils résistent à notre invasion…” »
~ Henry Reynolds, professeur d’histoire université de Tasmanie ~
Cette année, Les Guerriers de la Résistance Aborigène ont appelé, le 30 décembre 2017, à un mouvement de résistance de 7 jours menant au jour de l’invasion :
du 20 au 26 janvier 2018
Les Warriors of the Aboriginal Resistance (WAR) invitent tout le monde à participer à un mouvement de 7 jours de résistance qui commencera le 20 janvier pour se terminer le 26 janvier 2018. Les Warriors of the Aboriginal Resistance seront les hôtes d’une série d’événements dans la semaine qui précèdera les manifestions du “Jour de l’Invasion” dans un bon nombre de villes, de régions et d’endroits plus isolés à travers le pays (Australie).
C’est ce que nous vous avons fait rater !
Comme il n’est jamais trop tard pour essayer de se rattraper – et surtout pour s’informer – nous relayons ici leur manifeste, traduit par Résistance71 :
WAR encourage les foules participantes à créer des activités locales pour maximiser la participation de la communauté et du partage de l’information en fabriquant des banderoles, des pancartes, des T-shirts, des autocollants, des instruments de percussion, des boomerangs et des lances pour les danses traditionnelles, la cuisine de nourriture traditionnelle, des activités de tissage, de chants en langue aborigène, organisation de repas avec les anciens et des temps pour raconter les histoires ancestrales, la peinture du drapeau dans les espaces
publics, des drapeaux, cérémonies avec les familles et la communauté. WAR demande à tous et toutes de participer aux Stolenwealth Games (NdT: jeu de mot en contraste avec les Commonwealth Games entre nations de l’ex-empire britannique mais toujours sous contrôle de la City de Londres…) de mars 2018. Nous sommes en train de lever des fonds pour l’organisation des transports par bus et pour payer les dépenses de voyage pour les membres de la communauté qui veulent se rendre aux manifestations. WAR ne soutient aucune activité dont le résultat serait l’emprisonnement.
#7daysofresistance #stolenwealth #invasionday
7 jours de résistance fut une initiative proposée par les Warriors of the Aboriginal Resistance en 2016 pour encourager le public à être pro-actif dans le temps menant au jour de l’invasion chaque année (NdT: qui est pour les colons bien entendu “Australia Day”…) Ces 7 jours de résistance ont rencontré un grand un succès quant à la mise en branle de la communauté pour prendre part à des activités créatrices afin de protester contre les célébrations coloniales du 26 janvier. La ville de Melbourne a vu trois conseils locaux voter en faveur de rendre honneur aux peuples aborigènes en ne célébrant pas ce jour et de plus à recevoir le conseil des propriétaires traditionnels de la terre et de la communauté indigène au sens plus large afin de trouver des façons plus appropriées de se souvenir de ceux qui ont combattu dans les guerres pionnières (NdT: frontier wars en anglais)
Le jour national de deuil a été un moment national d’inspiration pour les actions de la communauté emmenée par des activistes aborigènes importantes le 26 janvier 1938 sur Elizabeth Street à Sydney, NSW. La résistance aborigène a été la fondation de l’existence aborigène, car nous n’aurions pas pu survivre si nous n’avions pas honoré les guerres pionnières et tous ceux des nôtres qui y trouvèrent la mort. Les Stolenwealth Games seront le thème principal pour la manifestation du 26 janvier 2018 afin de contester les célébrations dans le monde de ce que la “couronne” appelle le “Commonwealth”.
http://koorihistory.com/1938-day-of-mourning/
http://treatyrepublic.net/content/australias-dirty-little...
– Pour se débarrasser de plus de célébrations du 26 janvier
– Pour changer créativement l’environnement afin résister au 26 janvier
– Pour faire prendre conscience de l’histoire du génocide en Australie
– Pour promouvoir la manifestation des Stolenwealth Games de mars 2018
Source : https://resistance71.wordpress.com/2018/01/03/resistance-...
Nous comptons sur nos amis de jbl160 et de Résistance71 pour nous alerter, dès que davantage d’informations leur parviendront sur ces « jeux de la résistance », qui auront lieu en mars prochain.
Pour tout savoir sur les mouvements de résistance des « peuples premiers », le site de Jo Busta Lally est incontournable : https://jbl1960blog.wordpress.com/
Mis en ligne avec nos excuses
le 2 février 2018
20:44 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
30/12/2017
À LA MÉMOIRE DE RACHEL CORRIE
À la mémoire de Rachel Corrie
On ne comptait plus rien publier cette année, mais Georges Stanechy sort d’un long silence pour commenter la dernière information répugnante d’une année qui en a compté beaucoup…
Personnalité de l’année 2017…
Georges Stanechy – À contre-courant – 29 décembre 2017
J’avais élu comme " Personnalité de l’Année 2016 " une femme, remarquable de courage et de compassion, qui se battait pour la paix et la dignité humaine en Syrie, venant au secours des victimes innocentes de ce chaos imposé par les pays de l’OTAN, quelle que soit leur religion ou croyance : Agnès Mariam de la Croix ; Mère Supérieure du Monastère Saint-Jacques le Mutilé à Qara - Province de Homs.
Cette année j’ai choisi avec autant d’admiration et d’affection, " Personnalité de l’Année 2017 ", une jeune Palestinienne qui n’a que 16 ans.
Célèbre dans toute la Palestine mais aussi le Moyen-Orient, une héroïne de la Résistance Palestinienne à la sanguinaire colonisation armée européenne, depuis l’âge de 11 ans :
Elle a été arrêtée dans les plus violentes conditions dans la nuit du 20 décembre dernier par la soldatesque qui a saccagé la maison familiale ; après avoir volé ordinateurs, téléphones et autres objets pouvant satisfaire leurs pulsions inquisitoriales.
Motif : elle s’est permise de gifler un soldat qui prétendait, l’avant-veille, pénétrer dans sa maison sans aucun mandat de perquisition ou autre motif valable. Alors que son jeune frère (14 ans) est actuellement dans le coma, conséquence d’une balle reçue dans la tête peu de jours auparavant ; en caoutchouc disent les Tartufe de ce régime psychopathe.
Des témoins ont filmé la scène, lui sauvant probablement la vie. Et, ont fait circuler la vidéo sur les réseaux sociaux.
Mais le régime colonial a décidé d’en faire le bouc émissaire de sa répression actuelle. Les "ministres" du gouvernement d’occupation, dans une concurrence à l’indignation, déversant leurs déclarations les plus délirantes de violence, servis par leurs médias de la propagande aux ordres.
Citons Naftali Bennet, ministre de l’Éducation, réclamant un "emprisonnement à vie" !… Ou encore, le ministre de la défense Avigdor Leiberman, tout aussi déchainé, exigeant une punition collective englobant toute la famille… Au mépris, mais ils ont l’habitude et l’arrogance de l’impunité, des Conventions de Genève interdisant les châtiments collectifs…
Le lendemain, sa mère, son père, un cousin, ont aussi été arrêtés. Et ce n’est pas terminé, leur maison va être probablement rasée d’ici quelques jours.
Regardez cette vidéo avant qu’elle ne soit censurée, vous y verrez une jeune fille impressionnante de sérénité, de détermination, de maturité, dans une incroyable douceur et fraîcheur, compte tenu du contexte horrible dans lequel elle manifeste sa résistance pacifique à l'oppression, l'injustice et la violence.
Ahed Tamimi symbolise la résistance à l’abjection coloniale. Devenue une icône, ils vont la détruire si nous n’agissons pas en tant que citoyens du monde, souhaitant la paix et le partage de la prospérité dans la solidarité entre les peuples.
Tout aussi abjecte, en France, est l’attitude de nos dirigeants politiques, et autres politiciens corrompus, qui soutiennent, complices de ces crimes contre l’Humanité, ces régimes incompatibles avec le respect de la Dignité Humaine.
Ils sont à vomir de lâcheté et de cynisme. Car, « ils ne peuvent pas dire qu’ils ne savent pas »…
Ahed Tamimi, tu es dans notre cœur avec ta famille.
Et, la Palestine nous l’avons dans la peau.
Source : http://stanechy.over-blog.com/
Il y a aussi une pétition à signer, même si on ne croit pas au pouvoir des pétitions. Quand ce ne serait que pour faire savoir à Benjamin Netanyahou combien il est aimé et respecté dans le monde, et comment le sont tous ses semblables de là et d’ailleurs :
https://www.change.org/p/benyamin-netanyahou-lib%C3%A9rez...
Voilà. Le Saker nous avait demandé « quel est votre homme ou votre femme de l’année ? » On lui transmet « la presque femme de l'année » de Georges Stanechy, auquel on s’associe.
Mis en ligne le 30 décembre 2017
22:27 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
27/12/2017
2018
2018
2018 ! Centenaire de l’Armistice, celui de 14-18 qu’on ne mentionne jamais qu’au singulier comme s’il n’y en avait pas eu d’autres après… 275e anniversaire de la naissance de Marat, 260e anniversaire de la naissance de Robespierre, 140e anniversaire de la naissance du maréchal Staline, 205e anniversaire de la mort du général Koutouzov et 53e anniversaire de naissance du président Bachar al-Assad, tous grands défenseurs de leurs pays respectifs. Si l’un d’entre eux a décapité beaucoup de pigeons au nom de la médecine et un autre brûlé vifs un aussi grand nombre de ces malheureux volatiles pour sauver Moscou, on les aime quand même. Que les pigeons nous pardonnent
Ce qu’il faut attendre de 2018
Ziad Fadel – Syrian Perspective – 25 décembre 2017
A.G. de l’ONU – Résultats du vote :
Pour la condamnation de la démarche US : 128 – Contre : 9 – Abstentions : 35
À présent que Donald Trump a effectivement dépouillé les États-Unis de tout rôle significatif comme médiateurs dans le conflit siono-palestinien, nous pouvons nous attendre à… absolument rien de la part de Washington D.C. En plus de quoi nous arrivent les détériorations habituelles : Nikki Haley, la plus célèbre WOG [« whole of government » = également « gueule » au sens péjoratif, ndt] d’Amérique, a eu la témérité de menacer certains pays de la ruine financière pour avoir voté contre les USA à l’Assemblée Générale de l’ONU. Il est évident qu’elle s’attendait à ce que son veto de la résolution turco-yéménite au Conseil de Sécurité mette fin au brouhaha causé par le déplacement de l’ambassade US de Tel Aviv à Jérusalem. Cela n’a pas été le cas. La question a été soumise à un vote de l’Assemblée Générale des Nations Unies et l’administration Trump s’est vu infliger un camouflet humiliant.
Ce que Haley n’arrive pas à loger dans son cerveau inexercé est que la plupart des pays de l’Union Européenne ont voté pour la résolution condamnant la démarche unilatérale des USA.
L’Allemagne, la France, l’Italie, la Grande Bretagne, la Grèce, Chypre : tous les bastions de la platitude pro-US ont sauté du navire. Avec les États-Unis à ce point enlisés dans l’isolement et l’ostracisme universel, il est difficile de croire que l’administration Trump pourra encore faire grand-chose sur la scène du monde, sinon souffler de l’air chaud sur la Corée du Nord et l’Iran.
Et voilà que les Russes ont impoliment demandé aux USA de se tirer de Syrie. En droit international, les USA n’ont rien à faire en Syrie sans la permission d’un gouvernement qui détient un siège aux Nations Unies, occupé par le très patient Dr. Bachar al-Ja’afari. Maintenant que les USA viennent d’être fermement rabroués par la communauté internationale, le Dr. al-Ja’afari s’engagera-t-il sur les traces de la résolution turco-yéménite et portera-t-il l’affaire devant l’Assemblée Générale ? « Les États-Unis ne devraient-ils pas être condamnés pour l’occupation d’un pays quand le gouvernement de ce pays leur a demandé de partir ? »
Tandis que l’ISIS évolue vers le statut d’organisation défunte et que la plupart de ses membres affluent vers d’autres frontières pour tenter de se relocaliser dans de meilleurs champs d’action, il n’y a plus aucune raison pour que les États-Unis s’attardent en Syrie. Mais les USA ne sont pas disposés à partir. Préparez-vous à une insurrection d’inspiration iranienne en Syrie, dirigée contre les troupes américaines et ce qu’on appelle leurs « alliés ». Les alliés savent ce que sera le résultat. La loyauté envers les Américains au Moyen Orient est aussi glissante que de l’huile. Personne ne pariera sur une ténacité trumpienne. Quand les housses mortuaires commenceront à s’empiler sur les pistes d’atterrissage des bases aériennes, les USA partiront (cette année) et les anciens alliés demanderont l’amnistie.
Simultanément, il nous faut penser à Idlib. La Ghouta orientale est sur le point de s’effondrer et on s’attend à ce que les forces syriennes la nettoient dans les deux mois qui viennent. Mais Idlib, pour des raisons liées aux précédents accords, est une fourmilière aux coutures prêtes à craquer, pleine de terroristes qui ne peuvent pour la plupart se souffrir les uns les autres. Avec la Turquie peu disposée à planter une épingle dans le ballon, les terroristes coincés à Idlib n’auront qu’une seule porte de sortie : la mer. Et s’ils s’échappent par la mer, l’Europe sera bientôt inondée de criminels très entraînés, à la manière de l’exode des Mariels organisé en son temps par le regretté Fidel Castro.
Que peut-on faire avec des terroristes très entraînés ? Angela Merkel a perdu sa majorité au gouvernement à cause de son accueil malavisé de milliers de réfugiés fuyant le conflit syrien. Elle ne refera pas cette erreur. Une seule atrocité de plus en Allemagne et son gouvernement tombera. Au vu de tout cela, attendez-vous à ce que l’Europe révise ses relations avec le Dr Assad, le seule homme en Syrie qui soit capable de se débrouiller pour trouver une solution au problème des terroristes déchaînés. Inutile de dire qu’il ne permettra pas la réinsertion de ces sociopathes dans la société syrienne juste pour les empêcher d’aller se nicher en Europe. Pourtant, étant donné l’importance des enjeux, l’Europe va devoir cracher beaucoup de capitaux, indispensables à la fois pour restaurer la santé économique de la Syrie et pour faire face au problème terroriste partiellement créé par le Royaume Uni, l’Allemagne et la France. Attendez-vous donc à une coopération accrue. Attendez-vous, par exemple, à des efforts pour rouvrir les ambassades qui avaient été fermées afin de bien marquer l’isolement du Dr Assad aux premiers stades du conflit. Ces pays de la vieille Europe vont devoir ravaler leur fierté et s’atteler à la tâche de défendre leurs frontières.
Les Européens, eux, ne seront pas d’accord sur le principe qu’un bon terroriste est un terroriste mort. Ils ne seront d’accord avec aucun plan basé sur l’extermination pure et simple des rongeurs. En revanche, ils pourraient être d’accord sur un programme de ré-orientation destiné à détacher les ex-terroristes d’une vision de violence planétaire, quitte à fermer les yeux sur la liquidation des quelques incorrigibles qui y résisteraient. La Syrie a prouvé que son plan d’amnistie a fonctionné dans 85% des cas, et ce genre d’approche pourrait mettre fin à l'interminable guerre avec les cloportes wahhabites.
Je prévois des avancées marquantes de la Russie et de la Chine au Moyen Orient. Trump a tellement irrité la rue arabe que les gouvernements les plus traditionnellement amicaux, comme ceux de Jordanie et d’Égypte, ne seront pas en mesure de poursuivre dans le sens habituel « pas de problème, les affaires continuent ». Ceci pourrait vouloir dire (même si Chris ne serait pas d’accord) mettre fin à toute poursuite des travaux sur cette énorme base souterraine au nord de la Jordanie dont il me parle opiniâtrement. L’Égypte a déjà resserré ses liens avec Moscou et l’Irak n’est qu’à un angström de demander aux Américains de partir. La Turquie pourrait bien quitter l’OTAN et dire adieu à toutes ses prétentions européennes. Ses efforts pour entrer dans l’U.E. ont été aussi vains que ceux des Palestiniens pour négocier avec le régime sioniste de Tel Aviv.
L’Iran aussi se prépare à une année exceptionnelle. Avec les intellectueels iraniens jusqu’à présent sceptiques se rapprochant de la vision qu'ont des États-Unis les mollahs purs et durs, vous devriez voir moins de conflits internes, tandis que Téhéran élargit son arc d’influence tout le long du Croissant fertile, jusqu’en Égypte. Et regardez bien le Hezbollah en recueillir les bénéfices.
Les Européens sont estomaqués par Trump. Ils n’ont tout simplement pas de méthode pour traiter avec le tordu de la Maison Blanche. Pensez ce que vous voulez de George W. Bush, un autre cinglé qui devrait être pendu pour les crimes de guerres commis en Afghanistan et en Irak, mais qui était un réaliste avec les pieds sur terre quand il s’agissait de coordonner des efforts internationaux. Même Obama, malgré sa soif de sang, avait une diplomatie prévisible, quoi qu’il fût lui aussi un criminel de guerre. Les Allemabnds et les Anglais ne savent poas quoi faire avec une Maison Blanche qui a pété les plombs. Les Allemands ont fait allusion à une plus grande auto-suffisance en matière de sécurité. Les Brittiches se sont résignés à un monde où ils n’ont plus une relation spéciale avec les USA. Les Français, dont l’admiration pour les États-Unis est notoire, doivent maintenant se tourner vers leurs ennemis héréditaires, l’Allemagne et le Royaume Uni, pour retrouver ce sentiment de confort... auquel il ne faudrait cependant pas permettre de s’installer trop profondément.
Le Dr Assad a époustouflé le monde par son insistance obstinée à respecter le droit. Il a gagné. Même ce gredin fauteur de guerre de Robert Ford, qui, avec Bandar bin Sultan, s’est donné tant de mal pour manigancer la révolte contre l’autorité centrale syrienne, a dû reconnaître la totalité de la victoire d’Assad. Il l’a dit à la soi-disant « opposition » de halls d’hôtels. Ford a disparu dans le néant de l’insignifiance. Comme tous les personnages de cette horrible tragédie, le Capitaine Kangourou (George Sabra), Riyaadh Hijaab, Ghassaan Hitto, Ahmad Mu’aadh Al-Khateeb et le reste de cette bande de dégénérés se cramponnent à l’ancre d’un navire en train de sombrer et descendent avec lui dans un oubli glacé. Salut les mecs. Et Joyeux Noël !
La popularité du Dr Assad va être garante de ses succès futurs, et pendant très longtemps. Les Syriens, même ceux qui pourraient l’avoir méprisé à cause de son appartenance religieuse ont fini par voir à quel point il a insisté sur l’intégrité territoriale de son pays et à quel point aussi a été absolu son respect du droit. Ils savent combien les minorités, en Syrie, on consenti de sacrifices pour maintenir leur pays laïc et libre.
Vladimir Poutine a accompli toutes ses tâches de main de maître. Il est arrivé aujourd’hui à la conclusion que le gouvernement syrien a suffisamment d’atouts militaires, en personnel et en armement, pour pouvoir terminer le travail. Tout militaire intelligent se doit d’avoir une stratégie de sortie et un calendrier qui coïncide avec les faits sur le terrain. Poutine a estimé que son rôle en Syrie était arrivé à son terme et que le gouvernement de Damas doit achever la besogne. Bien sûr, des troupes russes restent à Humaymeem et à Tartous. Mais ces troupes font partie d’une stratégie globale plus vaste, qui concerne la projection de la puissance russe dans le monde. Comment cela va-t-il se jouer avec le concurrent américain dont l’influence diminue de jour en jour relève de la conjecture. Une chose, cependant, est sûre : depuis la chute de l’Union Soviétique et les événements sordides qui l’ont suivie, la Russie est de retour en grand style !
Tandis que nous entrons dans un nouveau chapitre de l’histoire de ce conflit, je veux remercier tous mes lecteurs pour leur loyauté et leur sagacité. Je veux même remercier les trolls qui ont rendu mon site plus populaire. Et je veux même remercier l’« opposition » de halls d’hôtels pour leurs interventions risibles, qui m’ont permis de garder le sourire au travers de ces événements déchirants.
À tous mes lecteurs : Joyeux Noël et Heureuse Année ! L’an prochain à Jérusalem. Ziad.
Ziad Fadel est avocat depuis 35 ans, traducteur-juré et interprète (arabe-anglais) pour la Cour Suprême des États-Unis. Il est le rédacteur en chef de Syrian Perspective (The Real Syrian Free Press)
Source : https://syrianperspective.com/2017/12/what-to-look-forwar...
Site : https://syrianfreepress.wordpress.com/category/syrianpers...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
À notre tour de remercier Ziad Fadel à qui nous avons dû de pouvoir suivre presque au jour le jour les événements de cette atroce guerre de Sept Ans, honteusement qualifiée de « civile » par les envahisseurs de la Syrie.
« L’Homme de l’année » du Saker pour l’année 2018 :
Tous ceux qui ont donné leur vie pour la Syrie
Le Saker – The Saker.is – 25 décembre 2017
Je fais ça depuis quelques années, prétendre que je suis Time Mag, mais cette fois je n’avais pas de candidat(e)s bien précis(e)s, en tout cas personne d’original. J’aurais pu revenir sur des noms déjà cités, mais je préférais quand même trouver quelqu’un de vraiment passionnant. Et puis… j’ai vu cette photo sur le site du Colonel Cassad.
La photo montre ce que le Col. Cassad a appelé « une version syrienne du Régiment Immortel » de Russie. Aussitôt que je l’ai vue, j’ai su que j’avais ma réponse. Par conséquent les Hommes de l’Année 2018 du Saker sont :
Tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour la Syrie
Les hommes et les femmes qui ont donné leurs vies pour sauver la Syrie ne sont pas juste morts en combattant l’insurrection terroriste la plus affreuse, maniaque et démente de l’histoire (Daech, alias ISIS, alias al-Qaeda, alias al-Nusra, alias toutes les autres redénominations), mais aussi contre l’Empire anglo-sioniste, contre le CENTCOM, contre l’OTAN, contre les États du Golfe dégénérés et contre l’Entité sioniste. C’est, à la vérité, une formidable et une abominable liste d’ennemis.
Je n’ai jamais eu la chance de visiter la Syrie, mais j’ai eu des amis syriens et je sais combien le peuple syrien est beau. Ne vous y trompez pas, ces gens ont risqué l’annihilation totale, rien de moins, et cela, qu’ils aient été chrétiens, musulmans ou non-croyants. Pour les shaitans de Daech, quiconque n’était pas avec eux méritait de mourir. C’est vraiment toute l’étendue de leur pseudo théologie.
Je ne suis pas naïf au point de croire que, dans les guerres, les choses sont toujours blanches et noires. Mais, dans ce cas-là, je soutiens que le mal qui a été déchaîné contre la Syrie était exceptionnellement vil et que ceux qui sont morts en lui résistant méritent une place d‘honneur spéciale dans l’histoire du monde.
Finaliste :
À une époque de haine quasi universelle, de tromperie, de trahison, de lâcheté et de mensonges partout et en tout, j’ai envie d’honorer un homme qui a pris (et continue à prendre) de grands risques pour vivre selon les paroles du Christ : « Bénis soient les pacifiques, car ils seront appelés les fils de Dieu » (Matt. 5 :9). Je veux parler de Sheikh Imran Hosein qui a fait preuve d’un immense courage en essayant de forger une alliance entre musulmans et chrétiens orthodoxes. Pour cela, il a été l’objet d’attaques et de calomnies nombreuses, qui me font souvenir d’une autre Béatitude : « Bénis soient ceux qui sont persécutés pour leur vertu, car le royaume des cieux est à eux ». Je tiens donc à nommer mon ami
Sheikh Imran Hosein, artisan de la paix de l’année
Je suis sûr qu’honorer ceux qui sont morts dans une juste lutte et ceux qui se battent pour la paix n’est en réalité qu’une seule et même chose – ils s’élèvent tous contre ce qu’il y a de pire dans notre monde et sont donc indissociables.
Maintenant, comme toujours, à votre tour : qui voyez-vous comme homme ou femme de l’année ?
Le Saker
Source : https://thesaker.is/saker-man-of-the-year-2018-all-those-...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Et comme il ne faut surtout pas perdre le sens de l’humour hexagonal (si, si, ça existe !)…
Parlons (Inter) Net
Prévisions pour 2018
Théophraste R – Le Grand Soir – 25 décembre 2017
En 2018, il fera chaud en août. En septembre, le poids des cartables fera l’objet d’une émission « le téléphone sonne » à France Inter et de débats sur BFM-TV.
Emmanuel Macron lâchera que les étudiants sont des « branleurs » (sic), Brigitte sera admise à l’hôpital américain de Neuilly pour un décoincement des zygomatiques, le chien Nemo aura des tiques, mais une équipe de vétérinaires venu des Nouvelle-Calédonie (via Tokyo) l’en débarrassera. Il fera pipi sur le tapis rouge à l’arrivée d’Angela Merkel.
Mort de la reine d’Angleterre (92 ans) : Giscard, Sarkozy, Hollande, Macron seront aux obsèques (mais pas dans le même avion) ainsi que tous les ministres et Stéphane Bern (méconnaissable sous sa voilette noire) et aussi Alain Finkielkrault (« Elle a structuré ma pensée »).
La SNCF déplorera des ruptures de caténaires toutes les semaines, Jean-Claude Mailly prendra sa retraite de FO et le pouvoir lui proposera un fromage discret de la marque « Sinécure ». Neuf députés LREM démissionneront pour redevenir patrons.
Aurore Bergé et Nadine Morano rentreront en France après leur fuite à Noël pour échapper au sort fait aux dindes. Gérard Collomb sera victime d’un AVC mais ça ne changera rien quand il parle. Dix députés LREM seront surpris faisant la queue au Restaurant du cœur. Des journalistes attachés au mot juste remplaceront « migrant » par « réfugié », Ruffin prendra la parole dans l’Hémicycle en slip de bain et tuba pour protester contre le délabrement de la piscine d’Amiens. La vidéo fera le tour du monde et sera vue 500 millions de fois.
Près de 270 millions de locuteurs de la langue française lanceront une pétition internationale contre l’écriture dite inclusive ; les bobos-gauchos-démagos-hexagonaux qui avaient inventé le concept se remettront à écrire comme avant, en attendant d’apprendre les règles de grammaire et notamment celle sur l’accord du participe passé conjugué avec « avoir ». De colère, ils choisiront (enfin !) de se battre pour l’égalité homme/femme dans les entreprises (« A travail égal, salaire égal !).
Léa Salamé pulvérisera le record mondial de durée de confession (20 heures ininterrompues) à Notre-Dame de Paris ; elle regrettera en sortant de ne pas avoir eu le temps de tout dire sur sa gestion de « L’émission politique ». Son confesseur mourra d’épuisement le lendemain.
BHL avouera que Botul n’a pas existé.
En décembre, il neigera sur l’autoroute du soleil et on assistera à des embouteillages monstres.
Valls deviendra roi de la Catalogne sous le nom de Manouel 49-3. Julie Gayet dira à François Hollande « Arrête de grossir ou je te quitte ». Carla Bruni commencera à reprocher à Nicolas Sarkozy de ne pas se « faire du gros argent », comme il avait promis. Anne Saint-Cricq se transformera sorcière, mais sans que ça se voie. Zemmour deviendra chauve. Naulleau se fera recoller les oreilles. Christine Angot mourra empoisonnée par morsure de langue, Yann Moix explosera comme une grenouille dans l’émission de Ruquier.
Caroline Fourest se fera siliconer les lèvres et on la prendra pour Emmanuelle Béart en la voyant et pour Pinocchio en l’écoutant.
Grâce à ses lecteurs qui redécouvriront le sens du mot « étrennes » et l’utilité de la chose, le site Le Grand Soir enverra deux reporters à l’étranger pour produire un film et un livre qui nous rendront tous meilleurs (1).
Théophraste R.
Note (1) Ceci est un projet déjà en cours, pas une prévision abracadabrantesque.
Les Grosses Orchades vous prient d’agréer leurs vœux d'Heureuse Année en musique :
Bejun Mehta – Gluck, Orfeo ed Euridice
« Che puro ciel »
Et au diable l’avarice ! Un bis :
Bejun Mehta – Handel « Sento la gioia»
Mis en ligne le 27 décembre 2017
21:29 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |