21/05/2016
70e ANNIVERSAIRE DU DÉBUT DE LA GUERRE FROIDE (SUITE)
(Staline et Marianne – Suite)
70e Anniversaire en Amérique Latine
Froide, chaude et surtout sanglante, elle n’y a pas fait relâche un seul jour.
Brésil
Tout s’éclaire dès le lendemain…
L’israélien Ilan Goldfein nommé Gouverneur de la Banque Centrale du Brésil
Philippe Kilier – JSS News – 17 mai 2016
Ilan Goldfein, un israélien de Haïfa, a été nommé jeudi pour être le président de la Banque centrale du Brésil. Il a été nommé après la suspension de la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, en raison de charges de corruption.
Goldfein avait précédemment servi comme chef économiste chez Itau, la plus grande banque privée du Brésil, adjoint au gouverneur de la Banque du Brésil, conseiller de la Banque mondiale et conseiller du Fonds monétaire international.
Goldfein a obtenu son doctorat en économie au MIT. Il est considéré comme l’un des principaux économistes au Brésil. Outre le portugais, il parle l’hébreu, l’anglais et l’espagnol. Il a de la famille en Israël et y revient régulièrement.
Source : http://jssnews.com/2016/05/16/lisraelien-ilan-goldfein-no...
Washington lance son attaque contre les BRICS
Paul Craig Roberts – Olivier Demeulenaere – 18 mai 2016
« Après avoir éliminé la présidente réformiste de l’Argentine, Cristina Fernandez de Kirchner, Washington élimine maintenant la présidente réformiste du Brésil, Dilma Rousseff. Washington a utilisé un juge fédéral pour ordonner à l’Argentine de sacrifier son programme de restructuration de la dette afin de payer aux fonds vautours US la totalité des obligations argentines en défaut que les fonds vautours avaient acheté pour quelques centimes de dollar. Ces vautours étaient des « créanciers » qui avaient octroyé des « prêts », indépendamment du fait qu’ils ne sont pas des créanciers et n’avaient en réalité octroyé aucun prêt. C’était des opportunistes à la chasse de l’argent facile et ils ont été utilisés par Washington pour se débarrasser d’un gouvernement réformiste.
La présidente Cristina Fernandez de Kirchner a résisté et, en conséquence, elle devait partir. Washington a donc inventé une histoire. La présidente avait couvert un « attentat iranien » perpétré à Buenos Aires en 1994. Ce prétexte invraisemblable, ( il n’y a aucune preuve d’une l’implication iranienne), a été fourni par l’un des agents de Washington au bureau du procureur de la nation et un événement douteux qui s’est produit il y a 22 ans a été utilisé pour laisser libre la voie du pillage de l’Argentine par les États-Unis.
Au Brésil, Washington a utilisé des insinuations de corruption pour obtenir la mise en accusation par la chambre basse de la présidente présidente Dilma Rousseff. Aucune preuve n’est nécessaire, les accusations suffisent. Tout cela ne nous change pas des « armes nucléaires iraniennes », « des armes de destruction massive » de Saddam Hussein « , de l’utilisation d’armes chimiques par Assad et, dans le cas de Rousseff c’est seulement des insinuations. Le Secrétaire général de l’Organisation des États américains, Luis Almagro, note que Rousseff « n’a pas été accusée de quoi que ce soit. » Les oligarchies locales soutenues par les États-Unis utilisent simplement la mise en accusation pour éliminer une présidente qu’elles ne peuvent pas vaincre électoralement.
Source : https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2016/05/18/wash...
« Si ce n’est toi, c’est donc ton frère » Scénario éprouvé et même ressassé, mais toujours accepté par les foules obéissantes.
Vénézuéla
Le 2 mai, le même Paul Craig Roberts avait prévenu :
Washington est en train d’opérer un changement de régime au Vénézuéla
Paul Craig Roberts – IPE – 2 mai 2016
Selon le président Obama, la seule superpuissance mondiale, le pouvoir unique, le « pays exceptionnel » est menacé par le petit Vénézuéla d’Amérique Latine.
Dans un décret présidentiel de l’an dernier renouvelé cette année, le président Obama a déclaré que le Vénézuéla constituait « une menace anormale et extraordinaire » pour la sécurité nationale des États-Unis et décrété un « état d’urgence » national pour faire face à la « menace vénézuélienne » (http://latino.foxnews.com/latino/politics/2016/03/03/obam... ).
Cette « menace extraordinaire » fabriquée de toutes pièces sert d’excuse au régime d’Obama pour renverser le président Maduro du Vénézuéla. C’est une tradition, à Washington, de renverser des gouvernements élus d’Amérique Latine ; il suffit pour cela qu’ils essaient de représenter les intérêts de leur peuple et non ceux des « corporates » et des banques US.
J’ai écrit sur l’attaque des réformateurs latinoaméricains par Washington le 11 avril (http://www.paulcraigroberts.org/2016/04/11/washington-con...) et le 22 avril.
Il y a des décennies, le général des marines Smedley Butler a avoué qu’il était « un gangster au service du capitalisme » chargé d’imposer la volonté des banques de New York et de la United Fruit Company aux pays latinoaméricains par la force des armes.
Dans son livre Les confessions d’un assassin financier, John Perkins révèle les assassinats, en 1981, du président du Panama Omar Torrijos et du président de l’Équateur Jaime Roldos, qui se sont trouvés, malheureusement pour eux, dans le chemin des intérêts des groupes « corporates » US.
Après avoir été dûment diabolisé par les médias US en 2009, le président du Honduras, Manuel Zelaya, qui croyait que le Honduras devait appartenir aux Honduriens et non à l’United Fruit Company, a été renversé par un coup d’État militaire organisé par le président Obama et par la secrétaire d’État Hillary Clinton. Le président qu’avait choisi le peuple a été remplacé par Roberto Micheletti, un instrumenbt des « corporates » US choisi par Washington.
Washington livre depuis tout un temps une guerre économique au Vénézuéla, dans le but de saper le soutien populaire au président Maduro. Les médias du pays, contrôlés par l’« élite », rendent Maduro responsable des problèmes économiques provoqués par Washington.
Washington a déjà réussi à faire reprendre le contrôle de l’Assemblée Nationale du Vénézuéla par ses agents de l’« élite » en question. Une tentative de destitution est en cours contre Maduro. Il est hélas possible que les Vénézuéliens, déboussolés par toutes ces manœuvres, se tranchen,t à eux-mêmes la gorge en rendant le pouvoir à cette clique mortifère qui n’a jamais cessé de les opprimer.
En 2009, Washington a essayé de déstabiliser l’Iran avec la « Révolution verte » financée par ses soins, mais cela n’a pas marché. La Russie et la Chine s’offrent à la déstabilisation en accueillant sur leur sol des Organisations Non Gouvernementales (ONGs) à la solde de Washington, en étant membres d’institutions économiques occidentales et en autorisant les investissements étrangers.
Washington a réussi à empêtrer la Russie et la Chine dans des institutions économiques occidentales et des manières occidentales de penser l’économie qui mettent ces deux pays en grand danger.
Compte tenu du caractère obsédé-du-contrôle de Washington, le président russe Vladimir Poutine devrait se tenir sur ses gardes s’il veut éviter d’être assassiné. Dans la dynamique néoconservatrice, dont le but est l’hégémonie absolue des USA sur le monde, aucun moyen n’est à écarter.
Source : http://www.paulcraigroberts.org/2016/05/02/washington-bri...
Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades
Pas que l’Iran, s’pas ?
Il y a d’autres analyses. Toutes sinistres. On vous passe celle-là parce qu’elle est déjà traduite.
Manœuvres et actions derrière les déclarations de Joe Biden
Mision Verdad – Réseau International – 18 mai 2016
La déclaration de Joe Biden selon laquelle « le Venezuela continue à commettre de graves violations des droits de l’homme » s’inscrit dans une orchestration diplomatique et médiatique claire pour tenter d’isoler le Venezuela, définie dans les trois derniers éditoriaux publiés contre le pays dans Bloomberg, The Wall Street Journal et The New York Times et accompagnés par les déclarations de la chef des Relations Extérieures de l’Union Européenne Federica Mogherini : « Le choc entre le gouvernement et l’Assemblée bloque toute tentative pour résoudre la crise et une impasse ne peut ni freiner la violence ni ralentir l’inflation ».
Source : http://reseauinternational.net/venezuela-manoeuvres-et-ac...
Et ça dure, depuis plus d’un siècle !
Syrie
Oui, on le sait que la Syrie n’est pas en Amérique Latine, mais d’une certaine façon, si, quand même.
Lettre ouverte aux charlatans de la révolution syrienne.
Bruno Guigue – Arrêt sur Info – 13 mai 2016
Double attentat, en mai 2012 à Damas, revendiqué par le groupe terroriste al-Nosra qui a fait plus de 60 morts et près de 400 blessés
Au moment où un dirigeant historique de la résistance arabe libanaise, en Syrie, vient de mourir sous les coups de l’armée sioniste, j’adresse cette lettre ouverte aux intellectuels et militants de « gauche » qui ont pris parti pour la rébellion syrienne et croient défendre la cause palestinienne tout en rêvant de la chute de Damas.
Vous nous disiez, au printemps 2011, que les révolutions arabes représentaient un espoir sans précédent pour des peuples subissant le joug de despotes sanguinaires. Dans un excès d’optimisme, nous vous avons écoutés, sensibles à vos arguments sur cette démocratie miraculeusement naissante et à vos proclamations sur l’universalité des droits de l’homme. Vous aviez presque réussi à nous persuader que cette protestation populaire qui emporta les dictateurs tunisien et égyptien allait balayer la tyrannie partout ailleurs dans le monde arabe, en Libye comme en Syrie, au Yémen comme à Bahreïn, et qui sait où encore.
Source : http://arretsurinfo.ch/lettre-ouverte-aux-charlatans-de-l...
S’il vous plaît, Monsieur le pirate, ne prenez pas notre bateau, s’il vous plaît ne nous volez pas ce qu’il y a dedans, s’il vous plaît ne nous vendez pas comme esclaves…
Il faut, sans tarder, lever les sanctions contre la Syrie et les Syriens !
Pétition italienne – Arrêt sur Info – 18 mai 2016
Les sanctions ont étranglé l’économie syrienne, contribué à détruire sa société en la condamnant à la faim et à la misère autant que la guerre, que les monarchies du Golfe et des puissances occidentales lui imposent, par mercenaires interposés. Silvia Cattori
Nous appelons nos autorités à lever incessamment les sanctions qui affament les Syriens et les forcent à quitter leur pays !
En 2011 l’Union Européenne a décidé d’infliger des sanctions économiques à la Syrie, en les présentant comme des mesures visant des membres du régime, alors qu’en réalité elles imposaient au Pays un embargo sur le pétrole, bloquaient toutes les transactions financières et interdisaient l’échange de beaucoup de biens et produits. Ces mesures sont toujours en vigueur, même si, par une décision difficilement explicable, on a levé cet embargo en 2012… au profit des zones contrôlées par l’opposition armée et djihadiste, dans le but évident de fournir des ressources économiques aux soi-disant « forces révolutionnaires et de l’opposition ».
Signataires de la pétition en Italie :
- Padre Georges Abou Khazen – Vicario apostolico dei Latini ad Aleppo
- Padre Pierbattista Pizzaballa – Emerito Custode di Terrasanta
- Padre Joseph Tobji – Arcivescovo maronita di Aleppo
- Padre Boutros Marayati- Vescovo armeno di Aleppo
- Suore della Congregazione di San Giuseppe dell’Apparizione dell’Ospedale “Saint Louis” di Aleppo
- Comunità Monache Trappiste in Siria
- Dottor Nabil Antaki – Medico, ad Aleppo, dei Fratelli Maristi
- Suore della Congrégation du Perpetuel Secours – Centro di accoglienza per minori sfollati e orfani di Marmarita (Siria)
Source : https://bastasanzioniallasiria.wordpress.com
Via : http://arretsurinfo.ch/il-faut-sans-tarder-lever-les-sanc...
Vous imaginez demander ça à Mogherini ?
Ou à Hollande ?
Israël Shamir vient d’être invité à des festivités en Corée du Nord. Il raconte.
En Corée du Nord, « tu aimeras ton chef »
Israel Shamir – 19 mai 2016
Entre la plume et l’enclume
La veste croisée de Kim
En Corée du Nord, pays aussi reculé qu’isolé, une colossale manifestation de masse, animée par la chorégraphie parfaite d’un ballet mais avec des dizaines de milliers de participants, est venue conclure au centre de Pyong Yang un événement politique important autant qu’inhabituel : le congrès du Parti. Des feux d’artifice mirifiques, vingt mille hommes et femmes dansant avec des torches dans la nuit noire de Pyongyang, un spectacle que je n’oublierai jamais. Pour les Coréens ce n’était pas un spectacle mais une déclaration de loyauté envers l’État et son chef, ou peut-être que pour eux c’était juste leur façon de danser dans la nuit. Qui sait ?
Le congrès du Parti ne s’était pas tenu depuis 1980 ; c’est en quelque sorte l’organe suprême du Parti des Travailleurs, rassemblé pour confirmer la consolidation du pouvoir entre les mains du nouveau dirigeant, Kim Jong-Un, ou Kim III, comme disent les médias occidentaux. Il a été proclamé solennellement chef du Parti, le poste qu’occupait son père Kim Jong-Il, et avant lui son grand-père Kim Il-sung.
Source : http://plumenclume.org/blog/120-en-coree-du-nord-tu-aimer...
Mis en ligne le 21 mai 2016.
17:21 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
13/05/2016
MISSION ACCOMPLISHED
MISSION ACCOMPLISHED
Le Sénat brésilien a temporairement suspendu la présidente Dilma Rousseff de ses fonctions
Les sénateurs brésiliens ont voté afin que la présidente Dilma Rousseff passe devant un tribunal pour avoir violé des lois budgétaires. Elle sera mise à l’écart du pouvoir pour 180 jours.
55 sénateurs sur 81 ont voté la mise en accusation de la dirigeante de gauche. 22 se sont prononcés contre.
La mise à l’écart du pourvoir de Dilma Rousseff a été décidée par les sénateurs brésiliens après 20 heures de débats. Il a été communiqué qu’avant le début du vote, la présidente brésilienne avait déjà ordonné le transfert de ses affaires du palais présidentiel à sa résidence personnelle. Selon des médias brésiliens, Dilma Rousseff aurait même préparé son discours de départ.
L’opposition brésilienne a exigé la démission de Dilma Rousseff après l’avoir accusée d’avoir participé à des fraudes fiscales et utilisé des fonds publics pour le financement de la campagne électorale ayant conduit à sa réélection.
Quelles conséquences ?
Source : https://francais.rt.com/international/20440-senat-bresili...
« Ils » ont réussi. Le Brésil va donc s’enfoncer, comme l’Irak, comme tant d’autres, dans la guerre civile planifiée. N’arrêtons surtout pas d’élire ceux qui les soutiennent. Cela nous honore.
Une conclusion s’impose : le monde ne commencera à un tant soit peu respirer que lorsque l’Amérique du Nord aura été rayée de la carte.
Oui, mais… en Amérique du Nord, il y a plein d’innocents.
Ailleurs aussi. Pourquoi les innocents d’ailleurs continueraient-ils à être sacrifiés aux innocents d’Amérique du Nord ? Qui sont irrécupérables après tout ce qu’on leur a fait et sur qui, par conséquent, personne au monde ne peut compter.
Qui s’y collera ? Les Nord-Coréens ? Pourquoi eux ?
Dernière minute :
Destitution de Dilma Rousseff : entretien avec le journaliste Pepe Escobar
Cercle des Volontaires – 13 mai 2016
La présidente brésilienne Dilma Rousseff vient d’être officiellement écartée du pouvoir présidentiel au Brésil. L’annonce fait suite au vote mercredi des sénateurs en faveur de l’ouverture du procès en destitution de la dirigeante, qui est automatiquement remplacée pour une période de 180 jours maximum par celui qui était alors vice-président de la République, Michel Temer. Ce que beaucoup dénoncent comme un « coup d’état institutionnel » met fin à 13 ans de pouvoir de la gauche au Brésil. Vendredi dernier, le Cercle des Volontaires recevait le journaliste et analyste géopolitique brésilien Pepe Escobar afin qu’il nous livre son analyse sur des événements pas forcément faciles à appréhender vus de France.
Mathieu P. et Alexandre Karal
Chasse aux sorcières à Tremblez en France - État de folie au Collège Romain Rolland.
vendredi 13 mai 2016, par Comité Valmy
Un comité de soutien à Salah Lamrani se constitue
À l’heure qu’il est nous n’en savons pas davantage. Nous ne manquerons évidemment pas de vous informer dès que possible au moins de ses coordonnées. [Les Grosses Orchades.]
« Ce qui se passe à Tremblay en France est grave. À l’heure où j’écris ces quelques lignes, Salah Lamrani est en train de subir une expertise psychiatrique dans une structure policière. (Cela ne se passe ni dans l’URSS de Brejnev ni dans la Russie de Poutine…)
Nous avons rencontré Salah lundi 9 mai et avons abouti à la même vision des choses que celle qui est décrite ci-dessous, par le collectif de parents d’élèves qui soutient ce jeune professeur.
Avec d’autres, nous pensons qu’il est possible ou probable que toute cette affaire, sans fondement sérieux, ait pour origine réelle le contenu du blog de Salah Lamrani, un blog antisioniste, favorable à Poutine et au Hezbollah libanais. Il pourrait s’agir d’un simple délit d’opinion ou d’une attaque idéologique et politique souterraine et manipulatrice.
Nous appelons à la désescalade, au retour à la raison et à une situation rationnelle.
Comité Valmy, le 11 mai 2016 »
État de folie
Collège Romain Rolland
Une lettre d’un collectif de parents
Le but du collectif est de vous informer sur la réalité des événements et sur les dangers que nous encourons en restant passifs sur cette affaire
Comme nous l’avons annoncé, voici les réponses aux questions posées et les résultats de nos investigations.
Depuis des semaines, nos enfants sont témoins d’une situation qu’ils qualifient d’injuste envers un professeur qu’ils apprécient et qui, selon eux, défend simplement sa réputation et ses droits.
Nous craignons (au regard de leurs propos, souvent violents) qu’ils ne construisent une haine à l’encontre de nos institutions de la République :
► l’Éducation Nationale, qu’ils considèrent comme auteur,
► les forces de l’ordre, qu’ils considèrent comme complices.
Le Collège « a cessé le travail » (du 11 au 15 avril) avec le soutien (ou la complicité ?) de l’inspection académique.
Pour quel motif : grève ? droit de retrait ? Les droits de grève et de retrait sont soumis à une législation stricte :
→ Des grévistes ne peuvent se trouver à l’intérieur de leur lieu de travail.
Le 11 avril 2016, nos enfants étaient dehors sous la pluie et les enseignants à l’intérieur, bien au sec !
Le reste de la semaine les enseignants étaient bien présents à l’intérieur de l’établissement.
→ Le droit de retrait doit répondre à un danger grave et imminent sur le lieu de travail. Or, l’établissement (lieu de travail) est sécurisé. La prétendue agression du surveillant a eu lieu sur la voie publique (rappelons que les élèves ont vu l’inverse : un professeur se faire agresser par un surveillant).
Un salarié qui exercerait un droit de grève ou de retrait s’il avait à craindre une pseudo agression à l’extérieur de l’entreprise encourt sanction, licenciement et/ou perte de salaire ! Mais les salaires de ces personnes sont payés par nos impôts, donc il n’y aura sûrement aucune sanction en cas d’abus.
Le vrai danger se trouve dans l’attitude du collège qui menace de sanctions les enfants (ou d’appeler les parents) qui s’approchaient ou parlaient à leur professeur. Le 08 avril 2016, vers 15h20, les élèves ont vu un surveillant (envoyé par la Directrice pour faire partir les enfants se trouvant autour du professeur) agresser violemment leur professeur. Le collège affirme que nos enfants ont mal vu : c’est le professeur qui a agressé le surveillant !
Nous n’avons recueilli aucun témoignage confirmant des pseudo troubles durant les navettes alors que leur prétendu danger est présent depuis février (sit-in du professeur). La présence physique de ce professeur devant la grille, chaque jour, ne dérange pas nos enfants mais le collège, en leur rappelant leurs actes.
Ces pressions et ces mensonges portent atteinte au bon développement psychologique de nos enfants.
L’École a pour mission de faire partager aux élèves les valeurs de la République telles que celles de la Laïcité et de l’égalité devant la loi de tous les citoyens. La laïcité de l’École offre aux élèves les conditions de se forger leur personnalité… d’exercer leur libre arbitre… les protège de toute pression les empêchant de faire leurs propres choix… implique le rejet de toutes les violences et discriminations (Extraits Charte de Laïcité).
Ce prétexte (fausse agression, fermeture du collège) avait pour simple but de manipuler les parents car le collège avait besoin d’appuis pour se débarrasser de son problème.
Nous avons mobilisé nos ressources dans le but d’obtenir des réponses des hautes sphères et au final nous concluons que tout ce petit monde (FCPE, inspection académique et syndicats) est bien embêté ! Personne n’a été capable d’expliquer la suspension de 4 mois de ce professeur et on entend : « c’est l’omerta, ici… rien dans le dossier… dossier sensible… on n’obtient pas de réponses précises… nos questions gênent… ».
Trois courriers en particulier ont conduit à la suspension du professeur :
Un courrier de « signalement » du blog privé (suspicion de terrorisme ? peur d’endoctrinement ?) datant de novembre, le moment où ces rumeurs ont été propagées dans tout l’établissement.
Un courrier de la Direction qui fait référence, entre autres, à :
→ Une discussion houleuse lors d’un Conseil d’Administration : le professeur souhaitait parler de l’obligation de fermeture des clubs qu’il animait (peur d’un endoctrinement ?). Celui-ci avait protesté et exigé une notification écrite et motivée. La Direction avait donc trouvé un prétexte bidon pour obtenir la fermeture effective des clubs : un non respect de « procédure » ! On lui reproche seulement d’avoir fait des listes d’émargement au lieu de feuilles d’inscription. (Un simple rappel de la « procédure » aurait pu suffire.)
→ Une réunion d’incitation contre Mr Lamrani organisée par la FCPE le 25 janvier durant laquelle nous avons vu une direction, en pleine crise d’hystérie (hurlant, courant dans tous les sens et menaçant d’appeler la police) voulant forcer le professeur (non suspendu à cette période) à quitter l’établissement. Le professeur a attendu dans la cour pour parler aux parents qui le souhaitaient. Il a pu dénoncer le harcèlement dont il était victime et a obtenu le souti-en des parents. (Le rapport de la Directrice relate une histoire bien différente).
→ Des problèmes relationnels entre le corps enseignant, le personnel et ce professeur. Un courrier signé par la FCPE exigeant sans aucun fondement et sous peine de scandale le remplacement de ce professeur. (Nous sommes nombreux à l’avoir reçu dans notre boîte aux lettres).
Au moment de sa suspension aucun fait ne remettait en cause la compétence de ce professeur et n’était constitutif d’une faute professionnelle justifiant une suspension de 4 mois. Dans les faits, ce professeur n’était pas soumis à un lien dit « de subordination » lors de ces deux réunions. Concernant les autres éléments, il explique qu’il n’avait pas envie de faire causette à des personnes qui l’accuseraient d’être un terroriste dans son dos. Il revendique aussi « son droit d’opinion et sa liberté d’expression de bloggeur ».
Par la suite, nous découvrons les faits reprochés dans la lettre de convocation au conseil de discipline (datée du jour de la prétendue agression et rendue publique par le professeur) : manquements à l’obligation d’obéissance hiérarchique, manquements à l’obligation de réserve, de neutralité ; atteinte à l’image de l’Éducation Nationale et menaces. Nous constatons l’apparition de nouveaux faits et postérieurs à la suspension.
Tout cela pour une simple question d’image ? Ils cherchent par tous les moyens à se sortir du bourbier dans lequel ils se sont mis en faisant croire que ce professeur était un danger pour les élèves, un terroriste. Tout d’abord en délivrant une suspension qui paraît infondée (voir illégale ?), en inventant une prétendue agression, en prenant en otage les cours de nos enfants ( « on ne fera rien si vous ne bougez pas « ), puis en véhiculant leurs mensonges dans les médias. Dans l’article Le Parisien du 12 avril (après la prétendue agression) on y lisait qu’un enseignant suspendu empêche un établissement de fonctionner. Dans le dernier article du 26 avril 2016 (après les actions du Collectif), on y lit la version des deux partes mais Le Parisien n’évoque toujours pas la pression quotidienne subie par nos enfants pourtant dénoncée par des parents aux autorités compétentes et au Maire de Tremblay.
Ils espèrent obtenir gain de cause lors de ce4e parodie de conseil de discipline (commission paritaire Administration / Syndicats) car le sort de ce professeur a déjà été décidé en haut lieu, sa révocation ayant été annoncée par l’Inspectrice Académique en réunion publique le 11 avril 2016. (un exemple pour l’État qui veut museler ses fonctionnaires en bafouant leurs droits constitutionnels ?).
Nous notons dans les témoignages reçus que le Collège cherche à nous faire croire que ce professeur est fou et dangereux en nous renvoyant à son blog. Il est vrai que ce blog reflète beaucoup de « colère » depuis cette suspension mais toute personne ayant un fond d’humanité peut comprendre que ce monsieur a été blessé par ces événements (calomnie, suspension, agression…) et indigné par les menaces exercées contre les enfants qui lui parlent.
Nous voulons rassurer les parents. Ce monsieur n’est pas un « fou, un forcené » : il défend simplement sa réputation et ses droits bafoués. Il ne représente aucun danger pour les enfants.
Ce sont les mensonges et les mesures de rétorsion de la Direction (menaces, convocations, liberté de parole bafouée) qui portent préjudice à nos enfants.
Le 28 avril 2016
Rédigé par un Collectif de Parents
Courriel : collectifparentsromainrolland@gmail.com
Page Facebook : Collectif Parents Romain Rolland
Source: http://www.comite-valmy.org/spip.php?article7142
Ce qui paraît évident aux observateurs lointains que nous sommes, c’est qu’une « situation de folie » ne devrait jamais naître des rapports, même difficiles, entre une direction de collège et son personnel, mais se régler, au mieux de l’intérêt des enfants confiés à leur charge, entre adultes responsables.
Il semble que dans ce cas, la direction échoue à tenir droite la barre du navire comme à faire preuve de diplomatie dans les conflits.
D’où l’entrée en jeu de deux collectifs de parents d’élèves : un qui défend le professeur, l’autre qui se dit « en colère » et réclame non sans raison une issue rapide aux troubles. Qui durent depuis le mois de février.
Mais que fait l’Inspection de l’Éducation Nationale ? Ce genre de problèmes ne la concernent-ils pas ?
À suivre ici même…
VERDUN ET LE RAP
(Encore une histoire de gestion approximative – de l’État cette fois.)
Où on ne signe pas les pétitions de M. Grasset et pourquoi
Sur son site dedefensa.org, M. Grasset publie un article intitulé :
Les incontinences de François H., le rappeur de l’Élysée
http://www.dedefensa.org/article/les-incontinences-de-fra...
Il y appelle ses lecteurs à signer une pétition, que nous ne signerons pas. Libre à vous…
Quand M. Grasset arrêtera de prendre pour étalon de ses mépris des hommes dont il ignore tout, nous reviendrons peut-être sur nos préventions.
Comparez sa témérité aux scrupules du Saker s’exprimant sur Staline. Pas à lui que Don Gormas aurait pu dire « Jeune présomptueux ! ». Mais à Grasset, en revanche… sauf qu’il a moins d’excuses, n’étant plus si jeune que ça.
On prend ce qui suit sur un site sioniste. Pas notre faute, ça tombe comme ça. N’y voyez nul copinage.
Black M à Verdun: oui, c’est une insulte à nos Immortels
Les récriminations de nos belles âmes n’y changeront rien.
Régis de Castelnau – Causeur.fr – 12 mai 2016
M’étant permis de critiquer le lynchage médiatique dont Mgr Barbarin avait été l’objet, j’appris de la bouche d’Ariel Wizman que j’étais un « avocat catholique bien connu ». Fort contrarié par l’organisation d’un concert de rap à Verdun pour commémorer le centenaire de la bataille, j’apprends maintenant des bouches du maire de la ville et du secrétaire d’État aux Anciens combattants suivis par les petits valets de la presse mainstream que cela ferait de moi un « raciste d’extrême droite ». Autant l’impair de Wizman m’avait fait sourire, autant l’insulte proférée par les deux zigotos dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’à présent risque de me rendre vraiment grognon. Alors, je vais dire aux ci-devant Samuel Hazard et Jean-Marc Todeschini, respectivement maire et secrétaire d’État, et à leurs petits copains, qu’il y a des sujets avec lesquels on ne plaisante pas, enfin en tout cas avec lesquels moi je ne plaisante pas. Que s’ils entendent se déshonorer, je souhaiterais qu’ils évitent de le faire en me crachant dessus.
Source : http://www.causeur.fr/verdun-black-m-hazard-todeschini-38...
Aucune idée de qui est Black M. On hait le rap et les enfants qui braillent dans les autobus. Et on ne voudrait pas se mêler des querelles de famille de nos voisins d’Outre-Quiévrain. Mais, apparemment, ni Black M ni M. Grasset ne le savent… ce sont quand même bien les tirailleurs sénégalais du général Mangin qui ont gagné la bataille de Verdun la plus décisive de 1918 ou on se trompe ? Dont 30.000 y ont laissé leurs os.
Raison pour laquelle ils ont eu leur statue à Paris – autour de leur chef – jusqu’à ce que le chancelier Hitler, de passage en juin 1940, exige son dynamitage immédiat. Ce qui fut fait avec zèle par le gouvernement pas encore de Vichy, comme l’aurait fait sans doute à sa place le gouvernement d’aujourd’hui, mais oups !, n’imitons pas M. Grasset.
Hommage à la force noire
http://www.opex360.com/2008/11/04/hommage-a-la-force-noire/
Dont il faudra bien que M. de Castelnau tienne compte, s’il veut être pris au sérieux lorsqu’il fondera son « Régiment immortel ».
Cela dit, est-ce sa faute, au jeune rappeur, s’il est ignare, et sans doute même un rien raciste ? Il est le produit de la société que nous nous sommes laissé fourguer. Et l’Éducation Nationale hélas n’est plus ce qu’elle était (voir plus haut).
Il paraît qu’aux dernières nouvelles :
Aux soldats de Verdun, la République peu reconnaissante…
Malgré l’annulation de Black M, le mal est fait
Laurent Gayard – causeur.fr – 13 mai 2016
http://www.causeur.fr/aux-soldats-de-verdun-la-republique...
Rétablissons les parités :
Le Parti Anti Sioniste et le
Centre Zahra France
Centre Zahra France : 1, impasse Jean-Baptiste Lebas 59760 Grande-Synthe
ONT LE PLAISIR DE VOUS ANNONCER LA TENUE DE LA
Rencontre fraternelle 2016
Dimanche 5 juin 2016 De 10h00 à 17h00
Thèmes
« Jérusalem en marche », l’action se poursuit
Réflexion face au désordre et à la division programmée
Rencontre fraternelle en Europe pour l’unité des musulmans
L'inscription est obligatoire via le lien suivant avant le 3 juin 2016
rencontre@marchonsversjerusalem.com
France +33 6 79 39 68 73 +33 3 28 58 92 14
Belgique +32 486 69 99 53 +32 486 69 99 73
Oh, pendant qu’on y est :
De Sao Paulo-sur-Seine…
49-3 (de gauche ou pas) : Oui mais non.
Théophraste R. – Le Grand Soir – 12 mai 2016
« Une motion de censure, elle a un contenu. [Un élu de droite] va défendre la motion de censure, il va parler devant l’Assemblée Nationale et il va expliquer que cette loi est une mauvaise loi parce qu’elle n’est pas assez libérale. Donc si moi je suis dans l’hémicycle à ce moment là et que je vote cette déclaration, je suis en contradiction totale avec ce que je pense ». Laurent Baumel, député « frondeur » du PS sur France-Inter (le Téléphone sonne) 11 mai 2016.
Je suis contre la loi (pour de bonnes raisons). D’autres sont contre (pour de mauvaises raisons). Je ne peux donc pas voter (pour de bonnes raisons) une motion de censure défendue par d’autres (pour de mauvaises raisons). Je préfère donc voir appliquer une (mauvaise) loi qui va à l’encontre de mes (bonnes) idées parce que quelqu’un d’autre va voter contre aussi, mais pour de (mauvaises) raisons - qui n’appartiennent qu’à lui.
Et tant pis pour ceux qui auront à la subir, cette loi.
Bourré de principes, le gaillard. Mais parions que Laurent Baumel ne poserait pas ce genre de questions ou de conditions s’il s’agissait de voter pour lui.
(Ou pas.)
Théophraste R.
favorable à une commémoration du « Oui, Mais ».
Source : http://www.legrandsoir.info/49-3-de-gauche-ou-pas-oui-mai...
Mis en ligne le 13 mai 2016.
20:50 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
10/05/2016
9 MAI 2016
9 mai 2016
La meilleure nouvelle du jour.
La procédure de destitution entamée contre la présidente Dilma Roussef est annulée
On l’avait mise en tête de ce post, car elle en valait la peine. Mais le temps qu’on mette en ligne, on était le 10, et tout avait changé.
Le comité du sénat vote pour un procès à Roussef
RT International & BRICS Post – 9 et 10 mai 2016
Bref…
La lutte des classes fait rage au Brésil
La procédure de destitution entamée contre la présidente du Brésil vient de recevoir un coup d’arrêt, ce lundi, par la décision du Président de la Chambre des Députés, Waldir Maranhão Cardoso, d’annuler cette procédure et d’appeler à un nouveau vote de la Chambre. Ce rejet intervient au moment où la procédure de destitution allait être soumise à un vote du Sénat. La Chambre devrait revoter ce mercredi 11 mai.
Il faut savoir que des irrégularités de procédure ont été détectées lors du vote d’avril qui avait accepté la validité des accusations portées contre la présidente et qui était susceptible d’entraîner sa destitution.
Une telle décision peut-elle être annulée par la Cour Suprême, le Sénat ou une majorité des voix à la Chambre ? C’est ce qu’on ne sait toujours pas.
Dilma Rousseff, qui réfute avec indignation toutes les charges invoquées contre elle, pourrait encourir un procès pour avoir « violé les lois budgétaires » (?).
Jusqu’à l’intervention de Waldir Maranhão, on s’attendait à ce que le Sénat vote « pour » le procès à Roussef. Or, s’il le fait, elle sera suspendue de sa charge pour une période pouvant aller jusqu’à 6 mois, le vice-président Michel Temer assurant l’intérim.
Waldir Maranhão est un allié de Flavio Dino, gouverneur de l’État de Maranhão et un des principaux soutiens de Rousseff. Il succède au poste de Président de la Chambre à Eduardo Cunha, qui a orchestré toute la procédure de destitution contre Dilma Rousseff, parce que Cunha vient lui-même d’être destitué sur les accusations de corruption, d’intimidation de législateurs, d’obstruction à la justice et d’abus de pouvoir.
On en était là, mais voilà qu’aujourd’hui…
Un comité nommé par le Sénat pour enquêter sur l’opportunité d’une destitution de la présidente vient de recommander cette procédure par 10 voix contre 5.
Alors qu’aucune accusation de corruption n’a jamais pu être portée contre elle, ceux qui veulent sa tête l’accusent de « négligence fiscale » et de « manipulation des comptes du gouvernement ».
Un vote du Sénat sur l’opportunité de la traduire en justice pourrait avoir lieu dès demain mercredi 11, selon une déclaration à la presse du rapporteur de la commission Antonio Anastasia, sénateur PSDB (Partido da Social Democracia Brasileira).
Selon la loi brésilienne, si une majorité de sénateurs, soit 41 sur 81, vote en faveur de la destitution, Rousseff sera suspendue de sa charge pour 180 jours, pendant que se déroulera son procès en destitution, le Vice-Président Michel Elias Temer assurant l’intérim. Notons que, pour obtenir un vote de destitution final, une majorité des deux-tiers sera nécessaire.
Mais… la procédure est compliquée par le fait que Temer (PMDB – Partido do Movimento Democrático Brasileiro) est lui-même accusé d’avoir violé les mêmes lois de responsabilité fiscale que Rousseff.
Celui qui est le promoteur en chef de la tentative de destitution de Rousseff, le l’ex-Président de la Chambre des Députés, Eduardo Cunha, doit faire face, lui, à une kyrielle d’accusations de blanchiment d’argent, mais le Procureur Général Rodrigo Janot affirme qu’il convient d’ajouter au moins deux autres charges à la liste.
« Un chef d’accusation a déjà été retenu par la Cour Suprême, un deuxième est en cours et, si ma mémoire ne me fait pas défaut, six autres devraient encore être retenus contre lui pour des délits différents » a déclaré Janot à la chaîne de télévision brésilienne Globonews.
Rousseff et Lula reçoivent un salut rouge. Certains analystes estiment qu’un procès à Rousseff aurait pour résultat de couper la société brésilienne en deux camps irréconciliables. C’est sans doute un des buts poursuivis.
On en est là.
Il est évident, depuis le premier jour, que les États-Unis sont à la manœuvre et qu’ils sont passés maîtres dans ces sortes de choses, depuis plus de soixante ans qu’ils s’y livrent contre des dizaines d’états dans le monde.
Cette manœuvre aboutira, hélas, s’ils réussissent à acheter suffisamment de consciences politiques brésiliennes pour seconder leur projet.
Est-il nécessaire de faire observer que les ennemis de Rousseff et de Lula appartiennent tous à des formations du centre ? C’est le sempiternel « marais » ou ventre mou, responsable de tous les naufrages, ici et ailleurs, jadis et maintenant.
C’est pourquoi la lutte dans laquelle sont engagés la Présidente et l’ex-Président est si exemplaire. Car le problème de la corruption des élus se pose partout : comment faire pour avoir suffisamment de représentants du peuple qui ne soient pas corruptibles ? Si nous pouvions résoudre cette quadrature du cercle, nous serions sauvés. Robespierre, reviens !
Rappelons pour finir qu’une offensive identique est en ce moment même en cours, par les mêmes moyens, contre Nicolas Maduro, c’est-à-dire contre le peuple vénézuelien.
Post Scriptum
Pour ceux qui croiraient que la Belgique est championne du monde pour le nombre de partis politiques, voici, pour mémoire, ceux actifs au Brésil …
[Les numéros entre parenthèses sont les codes électoraux des partis, visibles lors des élections.]
Partido da Causa Operária (PCO) - Parti de la cause ouvrière (29)
Partido Comunista Brasileiro (PCB) - Parti Communiste Brésilien (21)
Partido Comunista do Brasil (PCdoB) - Parti Communiste du Brésil (65)
Democratas (DEM) - Démocrates (25) (avant 28/03/2007
Partido da Frente Liberal (PFL) - Parti du Front Libéral (25))
Partido Democrático Trabalhista (PDT) - Parti Démocratique Travailliste (12)
Partido Humanista da Solidariedade (PHS) - Parti humaniste de la solidarité (31)
Partido da Mobilização Nacional (PMN) - Parti de la mobilisation nationale (33)
Partido do Movimento Democrático Brasileiro (PMDB) - Parti du Mouvement Démocratique du Brésil (15)
Partido Popular Socialista (PPS) - Parti Populaire Socialiste (23)
Partido Progressista (Brésil) (PP) - Parti Progressiste (Brésil) (11)
Partido da República (PR) - Parti de la République (22)
Partido Renovador Trabalhista Brasileiro (PRTB) - Parti rénovateur travailliste brésilien (28)
Partido Republicano Brasileiro (PRB) - Parti républicain brésilien (10)
Partido Republicano Progressista (PRP) - Parti Républicain Progressiste (44)
Partido Social Cristão (PSC) - Parti social-chrétien (20)
Partido Social Democrata Cristão (PSDC) - Parti social-démocrate chrétien (27)
Partido Social Liberal (PSL) - Parti social-libéral (17)
Partido da Social Democracia Brasileira (PSDB) - Parti de la Social-Démocratie Brésilienne (45)
Partido Socialismo e Liberdade (P-SOL) - Parti socialisme et liberté (50)
Partido Socialista Brasileiro (PSB) - Parti Socialiste Brésilien (40)
Partido Socialista dos Trabalhadores Unificado (PSTU) - Parti socialiste des travailleurs unifié (16)
Partido dos Trabalhadores (PT) - Parti des Travailleurs (13) – est celui de Rousseff et de Lula
Partido Trabalhista Brasileiro (PTB) - Parti Travailliste Brésilien
Partido Verde (Brésil) (PV) - Parti Vert (43)
Partido Trabalhista Brasileiro (PTB) - Parti travailliste brésilien (14)
Partido Trabalhista Cristão (PTC) - Parti travailliste chrétien (36)
Partido Trabalhista do Brasil (PTdoB) - Parti travailliste du Brésil (70)
Partido Trabalhista Nacional (PTN) - Parti travailliste national (19)
Traductions c.l. pour Les Grosses Orchades
Sources :
https://www.rt.com/news/342406-brazil-rousseff-impeachmen...
http://thebricspost.com/senate-committee-recommends-rouss...
Festivités en Russie
Comme dans la Rome antique
ou presque… car les Russes ne promènent pas l’effigie de tous leurs ancêtres mais les portraits de leurs parents morts dans ce que nous appelons IIe Guerre Mondiale, et eux Grande Guerre Patriotique. Cette manifestation est dite « Marche du Régiment immortel », parce que le dit régiment ressuscite à chaque génération.
Que feraient-ils s’ils avaient une génération sans guerre ? Ce n’est pas encore arrivé.
Comme l’an dernier…
Vladimir Poutine prend la tête de la marche du Régiment immortel à Moscou avec une photo de son père
Vladimir Poutine a traversé toute la place Rouge à la tête de la colonne du Régiment immortel. Il portait la photo de son père, Vladimir Spiridonovitch Poutine. Pour le président, comme pour tous les Russes, la Seconde Guerre mondiale a marqué son histoire familiale. Son père a pris les armes contre les Allemands, même s’il travaillait dans une usine lui permettant d’échapper à la conscription. Il a été gravement blessé mais a pu en réchapper.
Ils ont été près d’un million à défiler pendant cinq heures. Marche intégrale en direct live [ce qui est la meilleure façon de noyer dans une mer d’ennui les moments forts, les slogans significatifs, les drapeaux soviétiques et les portraits de Staline], on peut sauter sans dommage la première 1h50’… L’arrivée de la tête sur la Place Rouge, vers 2h01’ :
La marche, que le magazine d’anciens combattants US Veterans today qualifie d’« idée de politique intérieure la plus géniale de tous les temps » et de « probablement même pas calculée », s’est étendue, cette année, à 42 pays du monde (y compris à Paris, de la Bastille au Père Lachaise). Partout où il y a des expats russes…
Et il vous le prouve :
http://www.veteranstoday.com/2016/05/09/russian-immortal-...
Mais il y avait eu aussi, le matin, la traditionnelle parade militaire. Aucune ne dépassera sans doute celle de l’année dernière, mais celle-ci a fait ce qu’elle pouvait. Ceux qui ont guetté le signe de croix orthodoxe du bouddhiste Sergueï Choigou n’ont pas été déçus. Et si vous regardez bien, vous verrez, vers la 10e minute, au premier rang des invités, M. et Mme Magué, de Florensac.
Journée pleine pour Vladimir Poutine…
Et sales moments en Europe, quand on n’est pas du côté des corrompus.
À Verviers Said Naji, à Saint-Denis Salah Lamrani, à Londres Naz Shah… la chasse aux sorcières bat son plein chez les PS d’Europe et frappe tous azimuts.
France : Un syndicaliste CGT emprisonné
A Clermont-Ferrand, la justice a placé Antoine, un militant de la CGT et antifasciste de la CARA (Cellule Antifasciste Révolutionnaire d’Auvergne) en détention provisoire après qu’il ait refusé la comparution immédiate. Il avait participé à l’occupation du Conseil Municipal de Clermont-Ferrand vendredi 29 avril dernier. Lors de cette action, à l’appel du maire PS, les policiers avaient évacué la salle à coups de matraques, de gazeuses et de taser. Au procès qui a eu lieu ce lundi 2 mai, Antoine a refusé la comparution immédiate. Il est placé en détention provisoire jusqu’à son procès le 26 mai prochain.
Une manifestation a eu lieu samedi 7 mai place Delille, à Clermont-Ferrand. La manifestation s’est entourée d’un service d’auto-défense pour se protéger de la police.
À suivre.
Source : http ://www.secoursrouge.org/Belgique-Un-syndicalist...
Belgique : L’armée en renfort dans les prisons en grève
Ici, la prison de Forest
Le comité ministériel restreint a décidé aujourd’hui dimanche de réquisitionner l’assistance de l’armée dans les prisons touchées par la grève. Les directions, les gardiens non-grévistes, la Protection civile et la Croix-Rouge sont à bout de mobilisation après 14 jours de grève dans les prisons wallonnes et bruxelloises. Le dernier protocole d’accord conclu entre le ministre et les syndicats vendredi était progressivement rejetée par les gardiens des différents établissements pénitentiaires durant le week-end, faisant craindre une prolongation du mouvement de grève et des conditions de vie toujours difficiles pour les détenus. L’État belge a déjà été condamné à trois reprises par les tribunaux pour les conditions de détention infligées aux détenus depuis le début de la grève : impossibilité de sortir de cellule et de prendre une douche, repas servis une fois par jour, linge non-lavé, visites supprimées, etc. Dans un premier temps, 180 militaires seraient déployés dans les différentes prisons en grève.
Source : http ://www.secoursrouge.org/Belgique-L-armee-en-ren...
On arrête là pour aujourd’hui.
Et on attend des nouvelles de la première réunion du comité de soutien qui s’est formé spontanément pour accompagner Salah Lamrani dans son parcours du combattant.
À suivre aussi.
Mis en ligne le 10 mai 2016
18:00 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
08/05/2016
SINÉ EST MORT
SINÉ EST MORT
Et les Sionistes sont toujours là !
Pour Siné, parce qu’on a 1 pied ¾ dans la tombe nous-mêmes on laisse la parole à Mermet…
SINÉ LÂCHE LA RAMPE, UN NOUVEAU CHEZ LES BONOBOS
Le vendredi 6 mai 2016
C’est en bonobo qu’il voulait être réincarné, voilà pourquoi il a décroché aujourd’hui, jour de l’Ascension, pour se retrouver là-haut chez les bonobos, les singes qui niquent sans cesse. Sur terre, Bob Siné n’a pas fait que ça, il a bu aussi, il a aimé le jazz et il a fait des dessins pour emmerder le monde. Pas tout le monde. Il savait choisir.
Ce dessin-là, c’est pour l’affiche de notre film CHOMSKY et Cie en 2008. Siné nous l’a fait tout de suite, amicalement, en hommage à Chomsky. C’est l’année où le minable Philippe VAL l’a viré de Charlie en tentant de le faire passer pour un antisémite. Siné a gagné en justice et Val a été lourdement condamné. Du coup avec ses copains, Siné a lancé son journal, Siné Hebdo. Une occasion de faire sauter quelques bouchons.
Ré-écoutez notre émission du 03 septembre 2008 et laissez des messages si vous le souhaitez en écoutant Otis Redding.
Un reportage de Daniel MERMET et Antoine CHAO du 03 septembre 2008.
Source : http://la-bas.org/les-emissions-258/les-emissions/2015-16...
… et à Delfeil de Ton
Siné, debout pour toujours
Le dessinateur Maurice Sinet, alias Siné (1928-2016), photographié ici en juillet 2008, est mort ce 5 mai.
Dieu sait qu'on a voulu se débarrasser de lui. Mais Siné, mort ce jeudi 5 mai 2016 à l'âge de 87 ans, n'aura pas raté sa sortie. Son ami Delfeil de Ton lui rend hommage.
Il n’aura pas raté sa sortie. 87 ans, depuis dix ans sous oxygène, depuis trois ans sans cesse de chez lui à l’hôpital Avicennes, retour chez lui, direction hôpital Bichat. Puis de Bichat à Avicennes, puis d’Avicennes à Bichat, puis à son journal, « Siné Mensuel », chaque numéro pouvant être vu comme le dernier sous sa direction. Direction de fer. De son lit d’hôpital, téléphone, ordinateur, il contrôlait tout, choisissait chaque dessin, fignolait la mise en page. Trouvez un journal plus beau.
Je n’ai jamais vu un gars ressusciter autant de fois. La rigolade que c’était quand c’était encore lui, une fois de plus, qui avait trouvé et dessiné la couverture, quand il avait calligraphié sa « Zone », une grande page entière, entièrement faite main, texte et illustration. Dimanche dernier encore, pour le numéro sorti hier mercredi, quelques heures avant sa mort.
Source : http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20160505.OBS9897...
Un livre pour prendre congé…
Siné
Journal pré-posthume
Préface de Jean-Marie Laclavetine
Le Cherche Midi – 2013
96 pages
L'éclat de rire testamentaire de Siné !
Homme de combats, contre l'injustice, le colonialisme, le racisme, Siné ne pensait pas que celui qu'il aurait à mener, à 84 ans, contre la leucémie serait le plus redoutable.
Il fut grand fumeur, gros buveur, fêtard invétéré. Et il le reste dans l'âme, malgré une insuffisance respiratoire carabinée l'obligeant, depuis des années, à vivre sous oxygène, un coeur poussif relayé par un pacemaker et des hanches délabrées qui le forcent à se déplacer en fauteuil roulant.
Il consacre auourd'hui toute son énergie à son métier de dessinateur et de pamphlétaire, à sa famille, à ses amis et à ses chats.
Confronté à cette nouvelle maladie, il lui a fait face avec l'humour et la détermination dont il a fait preuve tout au long de sa vie.
Ce livre en est le témoignage.
Les sionistes sont toujours là,
mais Christophe Oberlin et les Palestiniens aussi
(n’en déplaise à l’entourage de Siné).
Christophe Oberlin : « Israël n’est pas un État, c’est un lobby »
Le 26 juin 2006, le caporal franco-israélien Gilad Shalit est capturé par un commando palestinien lors d’une attaque menée, via un tunnel, au sud de Gaza. Détenu dans un lieu gardé secret, il ne sera finalement libéré qu’après cinq ans de négociations secrètes indirectes entre Israël et le Hamas, le 18 octobre 2011, en échange de la libération de 1027 prisonniers politiques palestiniens.
Dans l’intervalle deux opérations meurtrières auront été menées par l’armée israélienne contre la bande de Gaza, en 2006 et en 2008-2009, faisant plus de 1500 morts et près de 6000 blessés palestiniens.
Dans son dernier ouvrage intitulé L’échange – Le soldat Shalit et les Palestiniens(1), Christophe Oberlin retrace toute cette période, marquée par une résistance héroïque, noyée dans le sang par Israël. Il dévoile le douloureux sort des prisonniers palestiniens dont la détention illégale – contrairement à Shalit – n’a jamais retenu l’attention de la presse occidentale traditionnelle.
Il répond ici aux questions de la journaliste suisse Silvia Cattori.
Le soldat franco israélien Gilad Shalit sur le perron de l’Elysée avec Nicolas Sarkozy, le 8 février 2012 Photo Lionel Bonaventure. AFP
Silvia Cattori : Vous relevez qu’en juin 2006, au moment de la capture du soldat Shalit, 9500 Palestiniens croupissaient dans les geôles israéliennes, «dont près de 10% enfermés en détention administrative, c’est- à-dire sans charge ni jugement», en butte à des abus et difficultés de tous ordres. Le délit de «menace pour la sécurité d’Israël s’appliquant à des actions comme la participation à une manifestation ou à la distribution d’un tract», vous soulignez que, de 1967 à 2006, 650 000 Palestiniens ont été incarcérés à ce titre dans des prisons israéliennes et que, «à la date de la capture de Shalit, c’est 40% de la population masculine palestinienne adulte qui a été déjà emprisonnée au moins une fois en Israël». Ce sont des chiffres qui font tourner la tête. Il s’agit de Palestiniens vivant sous occupation, abusés, kidnappés et violentés par Israël en toute impunité. Doit-on en conclure que l’occupant se sert systématiquement de l’emprisonnement arbitraire pour briser l’esprit de résistance des Palestiniens ? Cette politique a-t-elle changé depuis 2006 ? Quel est aujourd’hui son impact ?
Source : http://arretsurinfo.ch/christophe-oberlin-israel-nest-pas...
« Ville de merde ! »
Blavier
Pour une fois que quelqu’un dit quelque chose d’intelligent à Verviers…
Belgique : un conseiller communal compare Israël à l’État islamique
RT.com International – 6 mai 2016
Mais qu’est-ce qu’il fait au PS, cet homme ?
À Verviers, en Belgique, le conseiller communal PS, Saïd Naji, a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux et au sein de la communauté juive après avoir comparé sur Facebook Israël au groupe terroriste État islamique, rapporte RTL Info.
Saïd Naji, conseiller communal PS à Verviers, en Belgique, a dérapé sur Facebook en publiant sur son profil que « Israël = Daesh = Haine = Inhumain », en comparant les violences de l’État islamique à celles infligées par l’armée israélienne en Palestine.
La publication a été supprimée, et il semblerait que le profil de l'élu aussi, puisqu’il est introuvable dans le moteur de recherche du réseau social.
Source : https://francais.rt.com/international/20181-belgique--con...
Est-ce bien la peine de poursuivre ? On peut vous dire que tout le monde s’est récrié d’horreur et que le coupable du « dérapage » s’est excusé.
S’il existait dans la ville qu’il a la malchance d’habiter des politiques dignes de ce nom, il n’aurait eu qu’à se joindre à eux, sauf que s’il y en avait, cela se saurait.
Mais qui sont les tarés qui s’autorisent à supprimer le profil de quelqu’un, fût-ce sur un réseau social, et d’un élu du peuple en plus ? Ils se prennent pour qui et pour quoi ?
Jacques Chapuis, reviens avec ton petit sabre de cavalerie ! Y'a du ménage à faire…
Il y en avait eu un autre (de scandale antisémite belge) en 2013. Un tous les trois ans. À ne pas rater :
http://www.lemondejuif.info/2013/09/scandale-en-belgique-...
On ne voudrait pas mettre de l’huile sur le feu dans les affaires verviétoises, mais…
Des Preuves Incontestables prouvant que Daech est un groupe Américano-Sioniste
(et ceci date de près d’un an !)
D’après le général Vincent Desportes
Saint-cyrien, ancien directeur de l’École de Guerre française et aujourd’hui conférencier à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, le général Vincent Desportes n’a jamais eu sa langue de poche et s’est souvent fait taper sur les doigts par sa hiérarchie. Le 17 décembre 2014,il fut auditionnépar une commission du sénat français chargée de la défense et des affaires étrangères et, fidèle à ses habitudes, n’a pas mâché ses mots. Extraits. — « « Un mot sur Daech, d’abord. […] Ne doutons pas de la réalité de la menace directe pour nos intérêts vitaux, dont notre territoire et notre population. Daech est le premier mouvement terroriste à contrôler un aussi vaste territoire (35% du territoire irakien, 20% du territoire syrien). Ce qui représente 200 000 km² (soit l’équivalent de l’Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, PACA et Rhône-Alpes réunis) et une population de l’ordre de 10 millions de personnes. Ce territoire est
Imparfaitement mais réellement « administré » par un « ordre islamique », fait de barbarie et de rackets. Daech dispose d’un véritable « trésor de guerre » (2 milliards de dollars selon la CIA), de revenus massifs et autonomes, sans comparaison avec ceux dont disposait al-Qaïda. Daech dispose d’équipements militaires nombreux, rustiques mais aussi lourds et sophistiqués. Plus que d’une mouvance terroriste, nous sommes confrontés à une véritable armée encadrée par des militaires professionnels.
Quel est le docteur Frankenstein qui a créé ce monstre ? Affirmons-le clairement, parce que cela a des conséquences : ce sont les États-Unis. Par intérêt politique à court terme, d’autres acteurs – dont certains s’affichent en amis de l’Occident – d’autres acteurs donc, par complaisance ou par volonté délibérée, ont contribué à cette construction et à son renforcement. Mais les premiers responsables sont les États-Unis… Il est puissant mais il sera détruit. C’est sûr. Il n’a pas d’autre vocation que de disparaître.
Des Daechistes « israéliens » capturés
Source : https://newsofscs.wordpress.com/2015/07/19/des-preuves-in...
L’association de plus en plus étroite entre l’Arabie Saoudite et Israël : des noces barbares.
Alli McCracken, Raed Jarrar – ICH – 5 mai 2016
L’accord sur le nucléaire est en train de redessiner la carte politique du Moyen Orient.
Depuis des dizaines d’années, l’Arabie Saoudite a été un vigoureux avocat du droit à l’existence d’un État Palestinien et un critique mordant de l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza par les Israéliens. L’engagement de l’Arabie Saoudite à l’égard de la Palestine définit les contours géopolitiques du Moyen Orient depuis des décennies. Mais, à présent que l’accord avec l’Iran sur le nucléaire est chose faite et tandis que la guerre fait rage en Syrie, ces contours politiques sont en train d’être redessinés et de réunir un couple étrange : l’Arabie Saoudite et Israël.
Vendu comme « un dialogue révolutionnaire entre les dirigeants des deux organes de sécurité nationaux de deux vieux adversaires », ce 5 mai verra une rencontre au sommet, à Washington D.C., d’officiels de haut grade d’Arabie Saoudite et d’Israël. Le prince Turki bin Faisal, ex-chef des services secrets d’Arabie Saoudite et ex-ambassadeur à Washington, et le major-général à la retraite des Forces de Défernse Israéliennes (IDF) Yaakov Amidror, ex-conseiller du premier ministre Benjamin Netanyahou en matière de sécurité nationale, s’entretiendront à l’Institut pour la Politique du Moyen-Orient de Washington, une organisation pro-israélienne subventionnée par l’AIPAC, dont le personnel est recruté et payé par l’AIPAC et logée dans l’immeuble qui abrite le Quartier Général de l’AIPAC.
L’Arabie Saoudite n’a jamais entretenu de relations diplomatiques avec Israël depuis la Nakba en 1948 et a même, à un moment donné, dirigé le boycott de l’État d’Israël. Et, quoique cette rencontre ne soit pas la première du genre (l’Arabie Saoudite et Israël se sont déjà parlé officiellement par le biais d’un panel, au Conseil des Relations Extérieures l’an dernier), c’est réellement une rencontre au plus haut niveau qui est en cours.
Bien que voir s’acoquiner et se rencontrer officiellement des violeurs de droits humains tels que l’Arabie Saoudite et Israël ne soit pas tout à fait une surprise pour la plupart d’entre nous, cet événement est quand même une mauvaise nouvelle, parce qu’il signifie que le sponsor officiel de l’Initiative Arabe pour la Paix entre dans une ère nouvelle de normalisation.
L’Initiative Arabe pour la Paix, également connue comme « Initiative Saoudienne » est une proposition en dix points pour mettre fin au conflit israélo-palestinien. Elle a été approuvée par la Ligue Arabe en 2002 et ré-approuvée en 2007, et elle est appuyée par toutes les factions palestiniennes, y compris le Hamas. L’initiative appelle à une normalisation des relations entre le monde arabe et Israël, en échange d’un retrait complet d’Israël de tous les territoires occupés (Jérusalem Est inclus). Jusqu’à présent, cette proposition a été le projet le plus viable pour une solution à deux états. Elle abordait aussi la question des réfugiés palestiniens et en appelait à un « règlement juste », fondé sur la résolution 194 de l’ONU.
Donc, en ce moment politique où Netanyahou ne montre aucune intention de se retirer des Territoires Palestiniens Occupés et où même certains de ses ministres réclament officiellement l’occupation de la Cisjordanie, l’Arabie Saoudite semble abandonner ses engagements historiques. En normalisant ses relations avec Israël sans exiger en contrepartie une solution juste au conflit israélo-palestinien, l’Arabie Saoudite amoindrit le poids qu’elle pouvait avoir dans les négociations pour une solution à deux états.
D’une certaine manière, cette rencontre officialise la mort de l’Initiative Arabe pour la Paix, mais plus encore, en tant que dernier mécanisme en vue d’une solution régionale négociée, elle montre que la solution à deux états est, elle aussi, officiellement morte.
Ali McCracken est co-directrice du groupe faminin anti-guerre CODEPINK, dont le siège est à Washington D.C.
Raed Jarrar est un militant politique arabo-américain de Washington D .C.
Source : http://www.alternet.org/world/saudi-arabia-and-israels-gr...
Via : http://www.informationclearinghouse.info/article44591.htm
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Entre l’Iran et Daech, Israël a fait son choix
Sputniknews.com – 21.1.2016
« Comparer l'Iran à une organisation terroriste menaçant le monde entier est absolument inadmissible », a déclaré le rédacteur-en-chef du journal Iran Presse, Emad Abshenass, commentant les propos récents du ministre israélien de l'Intérieur qui avait comparé l'Iran à Daech.
« Si je devais choisir entre l'Iran et Daech, je choisirais Daech », a déclaré Moshe Yaalon, le ministre israélien de la Défense lors d'une conférence à Tel-Aviv. L'homme politique a estimé qu'il valait mieux que la Syrie tombe entre les mains de Daech plutôt que de l'Iran, car « Téhéran reste le pire ennemi d'Israël », qui est « plus puissant que Daech » et plus difficile à combattre.
Source : https://fr.sputniknews.com/international/2016012110211118...
Grandes manœuvres du lobby sioniste donc, partout à la fois mais surtout – pour l’instant – en Angleterre, où toutes sortes d’apparatchiks – tiens, comme en France ! – grimpent sur la figure de n’importe qui pour se faire bien voir des lobbyistes, croyant sans doute ainsi grappiller quelques voix faciles à prendre dans les prochaines élections. Jusqu’à ce que…
Siné est mort, mais Latuff est toujours bien là !
Une manœuvre de trop peut-être… Celle-ci vient de buter sur Norman Finkelstein.
The American Jewish scholar behind Labour’s ‘antisemitism’ scandal breaks his silence
Jamie Stern-Weiner and Norman Finkelstein 3 May 2016
Open Democracy UK
Traduction : Dominique Muselet
Norman G. Finkelstein parle de la députée Naz Shah, de Ken Livingstone, et de la controverse sur l’ « antisémitisme » au parti travailliste.
Interview de Norman Finkelstein par JAMIE STERN-WEINER
Norman Finkelstein n’est pas étranger à la controverse. L’intellectuel juif américain est l’un des plus réputés experts internationaux du conflit israélo-palestinien et de l’héritage politique de l’holocauste nazi. A part ses parents, tous les membres de la famille de Finkelstein, des deux côtés, ont été exterminés dans l’holocauste nazi. Il a écrit en 2000 « L’industrie de l’Holocauste ». Le livre, qui a été publié en feuilleton dans le Guardian, est devenu un best-seller international et a déclenché une tempête médiatique. Mais la dernière incursion politique de Finkelstein est le fruit du hasard.
Le mois dernier, la membre du Parlement Naz Shah est devenue l’une des figures les plus médiatisées, à ce jour, dans le scandale de «l’antisémitisme» qui secoue toujours la direction du parti travailliste. Shah a été suspendue du parti travailliste pour, entre autres choses, avoir posté une image sur Facebook qui a été considérée comme antisémite. L’image montrait une carte des États-Unis avec Israël en surimpression, et suggérait de résoudre le conflit israélo-palestinien en relocalisant Israël aux États-Unis. On a dit que Shah avait pris l’image sur le site Web de Finkelstein. J’ai demandé à Finkelstein pourquoi il avait posté cette image, et ce qu’il pensait des allégations selon lesquelles le parti travailliste avait un « problème juif ».
Avez-vous fabriqué l’image controversée que Naz Shah a reprise ?
Je ne suis pas assez habile avec les ordinateurs pour fabriquer une image. Mais j’ai posté la carte sur mon site en 2014. Un de mes correspondants internet doit me l’avoir envoyée. Elle était, et est toujours, drôle. N’était le contexte politique actuel, personne n’aurait remarqué que Shah l’avait postée. Il faut complètement manquer d’humour. Ce genre de plaisanterie est monnaie courante aux États-Unis. Donc, voilà la blague en question : pourquoi Israël ne devient pas le 51ième état ? Réponse : parce qu’alors, il n’aurait que deux sénateurs. Aussi fou que soit le discours sur Israël en Amérique, nous avons encore le sens de l’humour. Ce serait inconcevable aux États-Unis, qu’un politicien soit crucifié pour avoir posté cette carte.
Le fait que Shah ait posté cette image a été présenté comme un soutien à une ignoble politique de « déportation » tandis que John Mann l’a comparée à Eichmann.
Franchement, je trouve cela grotesque. Je doute que tous ces gens qui sont si prompts à invoquer l’Holocauste aient la moindre idée de ce qu’étaient les déportations, ni des horreurs qu’elles signifiaient. Ma défunte mère m’a décrit sa déportation. Elle était dans le Ghetto de Varsovie. Les survivants du soulèvement du Ghetto, environ 30 000 Juifs, ont été déportés au camp de concentration de Maijdanek. Ils étaient entassés dans des wagons de chemin de fer. Ma mère était assise à côté d’une femme avec un enfant. Et la femme – je sais que cela va vous choquer – la femme a tué son bébé en l’étouffant, devant ma mère. Elle a préféré étouffer son enfant, plutôt que de l’emmener là où ils allaient. Voilà ce que cela signifiait d’être déportés. Comparer cela à quelqu’un qui a posté un dessin humoristique inoffensif pour faire une petite blague sur la façon dont Israël est sous l’emprise des États-Unis, ou vice versa … c’est carrément dément. Que leur arrive-il ? N’ont-ils aucun respect pour les morts ? Tous ces apparatchiks desséchés du parti travailliste qui traînent dans la boue l’holocauste nazi dans leurs luttes mesquines de pouvoir pour avancer leur carrière, n’ont-ils pas honte ?
Source : https://www.opendemocracy.net/uk/jamie-stern-weiner-norma...
Via : http://arretsurinfo.ch/norman-finkelstein-a-lorigine-du-s...
Gideon Levi : BDS – the only way
May 5, 2016
Quoi qu’« ils » en disent le mouvement BDS progresse, y compris à l’intérieur de la société israélienne.
Un article de Michel Warschawsky. Qui aurait pu se traduire !
Lire ici (en anglais) : http://www.alternativenews.org/english/index.php/aicoment...
Le premier syndicat polonais s’est aussi déclaré pour les BDS :
… et l’Afrique du Sud :
… l’Espagne :
… Saint Jacques de Compostelle :
… le Brésil :
… sans oublier les rabbins de Neturei Kharta :
Qui veulent que la Palestine soit souveraine sur tout le territoire parce que la Torah l’exige.
Et si on vous disait qu’un canard US s’appelle JACOBIN et soutient, lui aussi les BDS ?
On vous fait grâce des autres.
Enfin, on ne voudrait pas conclure sans tirer notre chapeau à, une fois de plus, l’indomptable Roger Waters.
Une tentative de boycott de Roger Waters fait un bide à New York
Boycott anti-israélien interdit en France
Mais boycott anti-Waters pas interdit à New York
Le lobby israélien vient d’appeler toutes les personnes s’apprêtant à aller au spectacle de Roger Waters dans un théâtre de New York à aller se faire rembourser leur place, en raison de son appel au boycott d’Israël, mais pas un seul billet n’est revenu ! Le bide total !
La salle sera pleine à craquer, non seulement tous les billets sont achetés et personne ne veut se faire rembourser, mais les Américains se ruent pour essayer d’en acheter.
Le musicien britannique ne cache pas sa critique de l’occupant israélien. Il s’est déplacé en Palestine occupée pour écrire et dessiner sur le mur de l’annexion, et appelle depuis plusieurs années tous les artistes à boycotter Israël tant que le peuple palestinien est occupé, colonisé et martyrisé.
Waters n’hésite pas à dire que « collaborer avec Israël, c’est soutenir les colons qui brûlent des bébés et les soldats qui écrasent au bulldozer des jeunes pacifistes comme Rachel Corrie ».
Et il affiche son mépris face à ceux qui essaient de l’intimider en exerçant le sempiternel chantage à l’antisémitisme.
Le Centre Simon Wiesenthal, que l’arme du boycott ne gêne pas – il a en effet appelé au boycott de la France, en 2003, et appelle à celui de Roger Waters— a demandé au public de faire en sorte que le musicien britannique joue dans un théâtre vide, et il s’est engagé au remboursement de toutes les places.
Raté !
Le directeur général du théâtre a indiqué mercredi qu’aucune demande de remboursement n’avait été présentée. En fait le théâtre est pris d’assaut par des Américains qui essaient d’obtenir des places.
Source US : http://www.i24news.tv/en/news/international/90884-151030-...
We shall overcome du grand Pete Seeger, magnifiquement interprété par Roger Waters pour la Palestine.
Source : http://reseauinternational.net/une-tentative-de-boycott-d...
Toute dernière minute :
Ce n’est pas le moment de céder aux manœuvres d’intimidation d’Israël sur l’« antisémitisme »
Ilan Pappé – ICH – MEE – 7 mai 2016
Nous, qui sommes bien à l’abri dans la zone de confort occidentale, ne devons pas trembler lâchement ni nous laisser impressionner par les fausses accusations d’antisémitisme.
Il arrive toujours un moment, dans la lutte où s’est engagé un mouvement, où il commence à obtenir des succès en récompense de ses efforts, mais c’est un moment qui peut être dangereux.
Le régime d’apartheid, en Afrique du Sud, a poursuivi sa politique la plus violente et la plus létale pratiquement jusqu’à la chute effective du régime. Tant que vous ne représentez pas une vraie menace pour un régime ou un état injuste ou pour leurs partisans, ils vous ignoreront ou ne verront en tout cas aucune nécessité de vous affronter ; mais si vous avez réussi à taper sur le clou là où ça fait mal, la réaction viendra.
C’est ce qui arrive au mouvement BDS (Boycott, Disvestment, Sanctions). Ce mouvement est l’extension logique de l’énorme travail accompli pendant longtemps par tous les groupes de solidarité et comités d’aide à la Palestine. Il manifeste un soutien inébranlable envers les communautés palestiniennes, à l’intérieur du pays ou au dehors. Jusqu’à tout récemment, Israël a estimé son action marginale et inefficace. C’est même là-dessus que se sont fondés certains amis de la Palestine dans le monde occidental pour exprimer leur opposition : eux aussi la jugeaient inefficace.
Eh bien, il semble après tout que le mouvement soit plus efficace qu’il n’y paraissait et que ses concepteurs eux-mêmes ne l’avaient espéré. Mais ce n’est pas surprenant : ce mouvement BDS représente ni plus ni moins qu’un nouveau zeitgeist [« esprit du temps » NdT] en politique, comme on peut le voir à l’électorat jeune qui vote Corbyn en Grande Bretagne ou Sanders aux USA. C’est le désir d’une politique plus propre et plus morale, capable de défier la configuration néolibérale de l’économie et de la politique en Occident, qui a poussé ces jeunes gens à apporter leur soutien – ô ironie – à deux vieux messieurs, mais à deux vieux messieurs qui représentent à leurs yeux une forme plus pure de politique.
Dans les bagages d’une politique plus pure, on trouve un ferme soutien au peuple palestinien. Or, la seule manière dont il soit possible, aujourd’hui, de montrer son soutien aux Palestiniens quand on est loin de la Palestine, c’est d’appliquer les BDS. En Grande Bretagne, cette logique a été comprise par ceux qui ont voté Corbyn, tout comme par ceux qui sont actifs ailleurs et soutiennent des causes telles que la justice sociale, la stratégie écologique, les droits humains et ceux des indigènes.
Des membres de l’establishment politique – certains même occupant des postes très élevés – n’ont pas eu honte d’exprimer leur soutien à la Palestine. Or, quand a-t-on entendu dire cela d’un dirigeant de l’opposition en Grande Bretagne ou d’un candidat à la présidence aux États-Unis ? Même si, dans ce dernier cas, il s’est agi d’un soutien faiblard et assez réservé… Dans le contexte de la politique américaine, un candidat qui se permet de ne pas aller plier le genou devant l’AIPAC sans que le ciel nous tombe sur la tête à tous est une révolution.
C’est le contexte qu’il faut considérer pour comprendre la violente attaque actuellement en cours contre le Labour Party et Corbyn. Tout ce sur quoi les sionistes lancent aujourd’hui l’anathème sous l’appellation fallacieuse d’antisémitisme – et qui n’est rien d’autre qu’une critique légitime d’Israël – avait déjà été dit au cours des 50 dernières années. Le lobby sioniste, sous la houlette directe d’Israël, s’est contenté d’en faire la cueillette et d’en faire usage, parce que la position clairement anti-sioniste des BDS a fini par atteindre les échelons supérieurs de ce pouvoir. Et ce qui est clair, c’est que ce qu’ils découvrent les terrifie. Bien joué les BDS !
La réaction, il faut l’admettre, est forte et violente. Cependant, y succomber en suspendant des membres du parti, en licenciant des dirigeants étudiants et en battant sa coulpe pour des crimes qu’on n’a pas commis n’est pas la bonne manière d’y faire face. Nous sommes dans une guerre pour une Palestine et un Israël libres et démocratiques : trembler devant les intimidations sionistes n’est pas un bon moyen de la gagner. Les jours qui viennent seront très durs et il nous faudra être aussi patients qu’obstinés : il nous faudra retourner sur les podiums, les sites webs, les radios et les télévisions ré-expliquer ce qui est si évident pour tant d’entre nous : le sionisme n’est pas le judaïsme, et l’anti-sionisme n’est pas l’anti-sémitisme.
Le sionisme n’était pas l’antidote dont avait besoin le pire chapitre de l’anti-sémitisme en Europe : l’Holocauste. Le sionisme était la mauvaise réponse à cette atrocité. En réalité, quand les dirigeants européens ont apporté sans hésitation leur soutien au sionisme, leurs motifs, dans beaucoup de cas, ont été anti-sémites. Comment expliquer autrement une Europe qui est restée à regarder passivement pendant que le régime nazi génocidait les Juifs et qui a ensuite demandé pardon en soutenant un nouveau plan qui la débarrassait des Juifs en les expédiant coloniser la Palestine ? Pas étonnant que cette logique absurde n’ait pas tué la pulsion antisémite mais l’ait au contraire maintenue bien en vie !
Cependant, ce qui est fait est fait. Les colons juifs et les indigènes palestiniens se partagent un pays et vont continuer à le faire. La meilleure façon de combattre l’anti-sémitisme aujourd’hui est de faire de ce pays un véritable état démocratique, fondé autant qu’il est possible sur des principes économiques, sociaux et politiques justes et équitables. Ce sera une transformation complexe et douloureuse de la réalité présente sur le terrain, et qui prendra peut-être des décennies. Mais il est urgent de commencer à en parler clairement, sans peur et sans apologétique ou fausses références à de la realpolitik.
Jeremy Corbyn peut trouver qu’il est difficile d’enseigner à son parti la nécessité d’adopter un langage honnête et moral sur la Palestine, et il a tant fait pour la cause qu’il nous faut être patients, même si certaines de ses réactions (pour ne rien dire de celles de son parti) sont décevantes, mais qu’il soit bien clair que la récente empoignade sur l’anti-sémitisme au sein du Labour provient d’une tentative des blairistes – qui ont toujours prospéré dans les poches des sionistes – justement pour saper Corbyn, en même temps que d’une tentative désespérée d’Israël pour essayer d’enrayer le glissement massif de l’opinion publique anglaise vers l’anti-sionisme.
Pourtant, ce n’est pas la question. Ce qui se profile à l’horizon est beaucoup plus important que la politique intérieure britannique. Car ce qu’il importe réellement de bien voir, c’est qu’en Grande Bretagne, comme d’ailleurs aux États-Unis, nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la lutte pour la paix, la justice et la réconciliation en Palestine. Ce n’est pas une lutte qui puisse remplacer celle sur le terrain, mais elle peut la renforcer et l’habiliter.
En fait, ce qui nous pend au nez, c’est une grappe de luttes qui seront inévitables : contre des législateurs intimidés ou achetés par Israël, contre des juges et des policiers forcés de se plier à des lois nouvelles, injustes et ridicules, qui condamneront les BDS pour anti-sémitisme (et beaucoup d’entre eux, nous le savons, trouvent ces directives grotesques), contre des directions d’universités qui feront preuve de couardise face aux pressions et aux intimidations, et contre des journaux et des stations de radio-télévision, qui violeront leur code d’éthique et trahiront leurs engagements professionnels face à la nouvelle contre-attaque.
La lutte sur le terrain, en Palestine, est beaucoup plus difficile, infiniment plus dangereuse et exige de bien plus lourds sacrifices qu’on ne demande à aucun de nous, à l’Ouest, de consentir. Le moins que nous puissions faire est de ne pas nous laisser intimider par des accusations absurdes, et surtout être bien sûrs que, par les temps qui courent, la lutte contre l’islamophobie, contre les maux du néolibéralisme, pour les droits des peuples indigènes partout dans le monde et pour la Palestine sont une seule et même lutte.
Il ne s’agit donc pas d’une campagne de musulmans en Grande Bretagne, de Palestiniens exilés en Europe, de la vieille gauche aux États-Unis et des anti-sionistes en Israël. Il s’agit d’une vague de changements beaucoup plus importante, qui a porté de nouveaux partis au pouvoir en Grèce, en Espagne et au Portugal, de nouvelles valeurs au Labour Party et des voix différentes à l’intérieur du Parti démocrate US.
Il ne faut pas nous inquiéter des nouvelles propositions de lois, des nouvelles réglementations de police ni de l’hystérie des médias. Même le lâche comportement du Labour Party et ses purges honteuses ne doivent pas nous distraire du succès qu’est en train de remporter, dans les cœurs et dans l’opinion du public, notre lutte pour la Palestine.
Dans l’immédiat, façon dont on voit les choses est d’une importance capitale. Si Israël croit qu’il peut choisir comme ambassadeur à Londres un Mark Regev, incarnation de sa politique criminelle à Gaza, comme si de rien n’était, et si l’ambassadeur d’Israël à Washington décide de combattre les BDS en envoyant des en parfaite violation des lois américaines, ce ne sont pas là des preuves qu’Israël est invincible, ce sont des preuves qu’Israël est un système politique imbécile, incapable de comprendre où l’histoire nous entraîne.
Comme toutes les phobies, la palestinophobie peut intimider et paralyser, mais elle peut aussi être vaincue et le moment que nous vivons s’y prête. Nous qui sommes bien à l’abri dans la zone de confort occidentale ne devons pas trembler lâchement ni nous laisser impressionner par les fausses accusations d’antisémitisme des Anglo-sionistes, des politiciens tremblants et des journalistes cyniques. Il est temps de rendre les coups dans les tribunaux, sur les places publiques, au sein des Parlements et dans les médias.
Ilan Pappé est un historien israélien en exil. En Angleterre. il est professeur d’histoire. Il dirige aussi le Centre Européen pour les Études Palestiniennes et co-dirige le Centre pour les Études Ethno-Politiques d’Exeter, à l’Université d’Exeter.
Source : http://www.middleeasteye.net/columns/surge-palestinophobi...
Via : http://www.informationclearinghouse.info/article44602.htm
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Enfin cela va sans dire, mais mieux encore en le disant, et qui mieux que Bruno Guigue ?
L’antisémitisme, arme d’intimidation massive
Bruno Guigue – Arrêt sur Info – 7 mai 2016
Dans un monde où le ressassement médiatique tient lieu de preuve irréfutable, certains mots sont des mots-valises, des signifiants interchangeables dont l’usage codifié à l’avance est propice à toutes les manipulations. De perpétuels glissements de sens autorisant le passage insidieux d’un terme à l’autre, rien ne s’oppose à l’inversion maligne par laquelle le bourreau se fait victime, la victime se fait bourreau, et l’antisionisme devient un antisémitisme, comme l’a affirmé Manuel Valls, premier chef de gouvernement français à avoir proféré une telle insulte. Au moment où « l’intifada des couteaux », en outre, est renvoyée par certains à la haine ancestrale pour les juifs, il n’est pas inutile de se demander pourquoi cette assimilation classique et néanmoins frauduleuse occupe une fonction essentielle dans le discours dominant.
Depuis soixante-dix ans, tout se passe comme si l’invisible remords de l’holocauste garantissait à l’entreprise sioniste une impunité absolue. Avec la création de l’Etat hébreu, l’Europe se délivrait miraculeusement de ses démons séculaires. Elle s’octroyait un exutoire au sentiment de culpabilité qui la rongeait secrètement pour ses turpitudes antisémites. Portant sur ses épaules la responsabilité du massacre des juifs, elle cherchait le moyen de se débarrasser à tout prix de ce fardeau. L’aboutissement du projet sioniste lui offrit cette chance. En applaudissant à la création de l’État juif, l’Europe se lavait de ses fautes. Simultanément, elle offrait au sionisme l’opportunité d’achever la conquête de la Palestine.
Source : http://arretsurinfo.ch/lantisemitisme-arme-dintimidation-...
Ultime dernière minute :
On ne voudrait pas clore ce post sans vous passer ce lien. Vous savez que l’orchestre du Mariinsky a donné, dans les ruines de Palmyre, un concert dirigé par le maestro Guerguiev, en honneur aux morts de la lutte contre Daech, et particulièrement au héros russe Alexandre Prokhorenko. Ce qui suit est le concert donné par l’orchestre national de Syrie, sous le patronage du Président Bachar al-Assad, en l’honneur des mêmes et particulièrement de l’ancien conservateur des ruines de Palmyre, Khaled al-Assaad, affreusement supplicié par Daech.
Retransmission à Palmyre : spectacle en hommage aux combattants syriens morts pour la patrie
Source : http://reseauinternational.net/retransmission-a-palmyre-s...
Bande d’antisémites !
Mis en ligne le 8 mai 2016
20:38 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
20/04/2016
A GAME OF CHICKEN ou QUAND ALCESTE RENCONTRE UBU
A game of chicken
ou
Quand Alceste rencontre Ubu
Comme, dans son cas, la loi El Khomri risque bien d’être dépassée avant d’avoir été votée, on pouvait s’attendre à ce que les Nuit Debout le rejoignent, pour ne pas le laisser continuer seul sa veille silencieuse à la porte de son lieu de travail…
Eh bien, non. Pas assez blanc ? Pas assez bobo ? Pas assez chic ? Seul il est, seul il reste.
Il y a peu, le Saker augurait de la France pour être la première à résister aux forces du mal et de l’empire conjugués.
Aujourd’hui, un seul homme la représente, cette « Résistance », et le Saker a mis ceci sur son blog :
Un enseignant français et l’état d’urgence
Catherine Shakdam – The Saker.is – 17 avril 2016
État d’urgence – Tremblez-en-France
Si la France s’est souvent présentée comme une démocratie moderne, comme une république dont les valeurs avaient pour pivot la garantie et la protection des libertés personnelles et de la liberté d’expression, ces prétentions ne reflètent plus en rien la réalité sur le terrain.
La France d’aujourd’hui n’est plus que la coquille vide de la République qu’elle fut, une soi-disant démocratie gouvernée par une « élite » qui joue la terreur, la peur et les préjugés pour mieux exercer son contrôle sur une populace prête à tout avaler. Malgré les grands airs qu’elle se donne par rapport au despotisme, la France, aujourd’hui, ressemble à ces dictatures qu’elle a si souvent sévèrement condamnées.
Et si la France a jadis réellement tenu la liberté dans la paume de sa main républicaine, son nouvel état d’urgence a escamoté tout espoir de justice pour ceux qui osent encore se considérer comme des hommes libres.
À l’ombre de plus en plus suffocante de l’Élysée, la France a appris que tout murmure contre l’État, toute contestation, toute critique, peuvent être et seront poursuivis.
Salah Lamrani témoigne de la nouvelle réalité dystopique française. En février 2016, ce professeur de littérature française d’un collège de la région parisienne (Seine-Saint Denis) a été injustement – et qui plus est illégalement – suspendu de ses fonctions, sous l’allégation fantasmée qu’il aurait des tendances « radicales ».
M. Lamrani, dont le dossier professionnel ne présente pas l’ombre de la moindre tache, illustre ici à son corps défendant la descente de la France dans le fascisme ultra-chauvin – au sens nouveau que la France entend se montrer puritaine et absolue dans la revendication de ses « valeurs » - même si cela signifie… et surtout si cela signifie réduire au silence par la force ceux qui osent considérer le pluralisme des opinions comme un droit absolu.
Tout a pourtant commencé avec l’amour d’un professeur pour l’écriture et avec sa passion pour la langue française… Et voilà qu’une tradition qui a fait cadeau au monde de gens comme Jean-Jacques Rousseau, Émile Zola et Charles Baudelaire s’est réveillée tyrannie, interdisant tout ce qui n’est pas conforme – pensées, mots et philosophies –, brandissant la peur et la répression, pour plus aisément brutaliser les prétendus dissidents, qu’elle ne veut pas seulement réduits au silence mais politiquement uniformisés.
Penseur à l’esprit libre, M. Lamrani s’est retrouvé en conflit avec une directrice d’école à l’esprit étroit, à la fois produit et outil du « système », pour avoir osé exprimer sur un blog son opinion sur des sujets tels que la politique en général et la politique étrangère de la France en particulier. Sur un blog ? Oui, sur son blog personnel, c’est-à-dire totalement en dehors de la sphère dont l’établissement qui l’emploie ait le droit de revendiquer le contrôle. Il a pourtant été sanctionné.
Qu’importe si une personne détentrice d’une certaine autorité au service de la République aurait dû se conformer à ses principes, qui s’énoncent toujours, autant qu’on sache, « Liberté – Égalité – Fraternité »…
Puisque l’objet de son aversion, au service lui aussi de la République, a été pesé à l’aune des choix politiques et des choix de politique étrangère de la faction qui prétend parler en son nom et qui, à ce titre, exige de tous les autres citoyens une soumission aveugle et totale.
Parce que M. Lamrani a osé – sur son blog – mettre en cause l’état d’urgence en France, cette directrice zélée (zélote ?) a décidé de lui donner une leçon et de lui apprendre que sous la faction qu’elle sert, la liberté a un prix… aussi élevé qu’elle le décide.
Dans une interview qu’il m’a accordée le 14 février dernier, M. Lamrani m’a expliqué comment ses ennuis ont pris la forme d’un autoritarisme quasi caractériel dont les dirigeants de son école ont fait preuve à son égard.
« J’ai été suspendu sans que la moindre enquête ait été diligentée et en dépit du fait que je me sois plaint du harcèlement moral auquel m’a soumis la direction de mon école, qui n’approuve pas mes activités syndicales et de blogueur et qui m’a publiquement accusé d’être un dangereux terroriste. »
Au temps où nous sommes, il ne faut absolument pas que de telles plaintes soient ignorées ou prises à la légère, ne fût-ce que pour les suites dramatiques qui peuvent en résulter, à tout le moins en ce qui concerne la sécurité personnelle et la liberté de M. Lamrani.
Les « crimes » de M. Lamrani ont consisté à dénoncer la répression d’État et à exprimer des convictions politiques qui sont les siennes, par le moyen, répétons-le, de son propre blog, en-dehors des heures de classe et sans que cela interfère en rien avec son travail d’enseignant.
Parce que Mme Khadidja Bot – c’est le nom de l’irascible dame – s’est imaginée dans le rôle de gardienne du sérail, c’est-à-dire s’est auto-désignée porte-parole de l’Éducation Nationale, la vie et l’avenir d’un homme sont aujourd’hui menacés. Parce qu’une personne détenant une petite parcelle d’autorité a choisi de calomnier et de diffamer pour affirmer son « pouvoir », un professeur de valeur a été mis au ban de sa communauté de travail et a été [courageusement ? NdT] évité par ses collègues. Sans la moindre bribe de preuve et sans que les autorités de tutelle daignent ouvrir une enquête sur son prétendu « radicalisme », un homme a été dépouillé de sa dignité professionnelle.
À ce jour, les appels de M. Lamrani à la justice n’ont reçu, pour toute réponse, que de honteuses brutalités et une cruauté imaginative.
Au cours de ce qui est devenu, faute d’interlocuteurs responsables, une guerre entre Mme Bot et lui, M. Lamrani a été diffamé, physiquement agressé et systématiquement harcelé.
Pour tenter de rationaliser l’illégitimité rédhibitoire de sa position et parce que son tenace enseignant persistait dans sa station silencieuse devant l’entrée de l’école, Mme B. a eu recours aux violences physiques, espérant pousser ainsi sa victime à enfreindre les lois de manière ou d’autre.
Sous la menace, on a interdit aux élèves de lui parler ; certains ont encouru des sanctions disciplinaires pour l’avoir défendu ; des parents ont été malmenés par l’administration du collège pour avoir exigé des explications et des mensonges ont été soigneusement cultivés afin de faire passer M. Lamrani pour un dangereux dissident, pour un cinglé qui ne mérite pas qu’on l’écoute et moins encore qu’on le croie.
Seulement, le « cinglé » n’est pas fou et il n’est pas non plus le violent fasciste que sa persécutrice s’acharne à inventer. C’est elle – malheureusement pour la profession – qui se comporte en despote irrationnel. C’est elle qui a choisi de fermer l’école (!!!) et d’interrompre abusivement l’éducation des enfants à sa charge pour pouvoir poursuivre toujours plus ses manœuvres d’expulsion à l’égard d‘un enseignant irréprochable.
Alors qu’il est victime d’un système injuste et d’un cas typique d’abus de pouvoir, c’est M. Lamrani qui est dépeint comme un coupable, parce qu’il a eu le mauvais goût de résister à des manœuvres d’intimidation.
Il ne reste plus à présent aux intimidateurs qu’à mettre leur volonté de le renvoyer en accord avec le droit.
Que faudra-t-il d’autre avant que nous disions « trop c’est trop ! » ? Disons mieux : pourquoi laissons-nous des candidats au despotisme exercer une quelconque autorité sans exiger d’eux un minimum de transparence ?
Avoir à répondre de ses actes est impliqué dans le mot « démocratie ». Il serait temps de faire mettre cette obligation en pratique.
Aujourd’hui, M. Lamrani pourrait être arrêté… sur quelle accusation ? Personne ne le sait, puisqu’il n’a jamais si peu que ce soit enfreint une loi. Mais, comme la France est en état d’urgence, ils trouveront bien quelque chose. La police n’a nul besoin de prétexte pour le mettre à l’ombre si elle veut.
Ah, que la République est grande, quand ce sont ses intellectuels qui peuplent les prisons !
Source : http://en.shafaqna.com/news/32043
Via : http://thesaker.is/a-french-teacher-and-the-state-of-emer...
Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades
La vraie interview de Salah Lamrani par Raphaël Berland
(celle qui était sous le rap)
Cercle des Volontaires - 24 février 2016
Signez la pétition pour la réinsertion immédiate de Salah Lamrani :
Envoyez des lettres de protestation à : Isabelle Chazal (ce.drh@ac-creteil.fr) et à Beatrice Gille (ce.recteur@ac-creteil.fr)
C’est de votre avenir autant que du sien qu’il s’agit.
Chers amis,
Dans cette image, vous aurez tous reconnu la célèbre Leçon d’anatomie du Dr Tulp, de Rembrandt.
Dans le texte qui suit, c’est exactement ce que fait, à l’instar du docteur Tulp, le docteur Ó Colmáin : il vous montre où sont les nerfs, par où passait le sang et pourquoi nous sommes morts.
Voyage au bout de la nuit – Le mouvement Nuit Debout à Paris
Gearóid Ó Colmáin – Réseau International – 19 avril 2016
Dans son roman « Voyage au Bout de la Nuit », Louis-Ferdinand Céline décrivait de manière provocante les soldats qui sont morts durant la Première Guerre Mondiale comme des « idiots ». L’écrivain français faisait référence au fait que ces soldats avaient donné leur vie pour une cause qui n’était pas la leur – le massacre futile des pauvres pour le bénéfice des riches. Au long des nombreuses et pertinentes réflexions du livre sur la condition humaine, Céline note combien, dans la modernité, la rue en est venue à constituer le lieu des rêves. « Que fait-on dans la rue, le plus souvent? On rêve. C’est un des lieux les plus méditatifs de notre époque, c’est notre sanctuaire moderne, la Rue. »
Depuis que le gouvernement français a récemment introduit une législation réformant le droit du travail, un nouveau mouvement social « spontané » et sans leadership a pris racine à travers les villes de France – le mouvement « Nuit Debout ». Comme le suggère son titre, ce mouvement social se déroule pendant la nuit, et l’un de ses slogans est « Rêve Général ! » – un jeu de mots sur le terme « grève générale ». Donc, plutôt que d’appeler à une grève générale afin d’amener le gouvernement à genoux, les activistes appellent à rêver dans les rues !
Le mouvement a pris son envol après la sortie le 23 février du film du journaliste François Ruffin « Merci Patron! », un film qui critique la ploutocratie française.
Bien que le film fasse la critique de l’avarice du capitalisme contemporain, il ne traite pas de la relation entre le capitalisme monopolistique, les guerres étrangères de conquête au service de l’accumulation de capital, la lutte des classes et la désinformation médiatique massive.
Source : http://reseauinternational.net/voyage-au-bout-de-la-nuit-...
On peut lire aussi, sur le même sujet :
La Nuit Debout ou le crépuscule des bobos
Eric Verhaeghe – Jusqu’ici tout va bien – 19 avril 2016
http://www.eric-verhaeghe.fr/nuit-debout-crepuscule-bobos/
Nuit Debout : Varoufakis vs. Finkielkraut
Karine Bechet-Golovko – Russie Politics – 19 avril 2016
http://russiepolitics.blogspot.be/2016/04/nui-debout-varo...
Puisqu’on était dans l’enseignement, restons-y, et parce qu’on ne tapera jamais assez sur le clou :
Timeo Soros…
Slobodan Despot – ANTIPRESSE N° 20 – 17 avril 2016
La Procession du cheval de Troie par Giambattista Tiepolo.
Vous avez entendu parler de Timeo Danaos et dona ferentes ? Non ? Rassurez-vous, vous n’avez rien raté. Ce n’est pas le couple de trans néerlando-ibériques qui est certain de remporter le prochain concours Eurovision de la chanson. Ce n’est pas non plus un duo de claquettes. L’air de rien, c’est une phrase. Une formule. Une sentence, carrément. Son tort, c’est qu’elle est en latin, une langue morte jadis parlée par quelques castes réactionnaires du Vieux Continent. Du coup, on est dispensé de l’apprendre. On est même fortement encouragé à l’ignorer.
Nous n’en étions pas encore conscients dans notre enfance, mais les écoliers d’aujourd’hui, et surtout leurs pédagogues, le savent : il n’est pas utile de connaître le latin ni son alter ego pédérastique, le grec ancien. C’est superfétatoire, limite nocif. Pourquoi les jeunes gens se chargeraient-ils d’un fardeau plus lourd encore que leurs rucksacks remplis de tablettes, d’écouteurs, de chargeurs et de manuels scolaires obsolètes depuis le jour de leur parution ? Le grec moderne, passe encore : il permet de commander le gyros aux indigènes ruinés du sud-est européen. Mais essayez, pour voir, de commander le même gyros en grec ancien !
Où caser un tel bric-à-brac ? Apprendre le grec et le latin au XXIe siècle, c’est comme reconstruire les relais de poste quand on a des autoroutes. Remonter un atelier de dentellière. Ressortir le Rolleiflex de grand-papa pour diffuser les photos de la teuf sur Instagram. Vous imaginez le sparadrap ? Des langues qui charrient deux mille ans de lois, de poèmes, de mémoires, de sagesses, de préceptes de gouvernement et de maximes de vie ? Autant s’embarquer sur le train fantôme ! C’est un défilé d’ombres dans une odeur de tissus moisis !
Une civilisation de la méfiance
Parmi ces ombres désaffectées croupit entre autres le sinistre prêtre troyen Laocoon, l’auteur du fameux Timeo Danaeos et dona ferentes cité dans l'Enéide. Un ronchon sectaire qui avait osé dire « Je redoute les Grecs, même porteurs de cadeaux ». Quel racisme ! Quelle intolérance ! Vous imaginez quelqu’un dire aujourd’hui : « Je me méfie des Albanais kosovars, même quand ils jouent bien au foot » ? Ou : « Gare aux immigrés arabes, même quand ils veulent travailler » ? Pire encore : « Je refuse le prêt d’un Juif, même à intérêt nul » ? Il serait immédiatement puni. Le monde moderne a des lois pour ça. En Suisse, c’est l’article 261bis : il suffit de le brandir, sans même l’appliquer, pour que tout le monde se taise.
Au temps de la guerre de Troie, ces lois salutaires n’existaient pas encore. Laocoon a donc pu laisser libre cours à sa haine des Grecs en voyant le cheval de bois qu’ils avaient laissé devant les portes de Troie en se retirant. Hargne gratuite, bien entendu, et du reste personne ne l’a écouté. Les Troyens ont fait rentrer le bel objet dans leurs murs et les Grecs en sont sortis dès la nuit tombée pour les massacrer. Comme pour justifier, a posteriori, l’ignoble xénophobie de Laocoon !
Cet exemple nous permet de comprendre combien les pédagogues modernes ont eu raison de couper les nouvelles générations de toute influence classique. Dans cette école du scepticisme et de la méfiance, on devenait vieux avant l’heure. On apprenait à tout rejeter a priori, pour n’accepter les innovations qu’au compte-gouttes, à tâtons, comme un chat de gouttière à qui l’on tend du lard.
L’éducation classique est l’antithèse exacte de l’esprit d’ouverture qui marque l’époque actuelle. Malheureusement, il en subsiste beaucoup de traces dans toute la culture commune. Chat échaudé craint l’eau froide, disent les grands-mères par chez nous. Encore un proverbe qui vante la méfiance et le repli sur soi. Il serait urgent d’éplucher les traditions populaires, ou ce qu’il en reste, pour en extirper la graine de racisme. Pour le moment, il faut encore faire avec. Les crédits alloués aux centres de recherche tautologique et aux facultés de déconstruction sont ridiculement insuffisants pour la besogne. On estime en effet que plus de 99,9 % des idées non filtrées par la science moderne reposent à des degrés divers sur un discours réactionnaire.
Heureusement, les citoyens des pays développés commencent déjà, en moins de deux générations, à ressentir les bienfaits d’une éducation basée non plus sur le passé et le repli, mais sur l’avenir et l’ouverture. Les vieux réflexes de scepticisme sont pratiquement déracinés au sein de la population. Nous le devons en premier lieu au remarquable travail des médias, qui se hâtent de dénoncer comme complotiste ou extrémiste toute personne prétendant faire usage de ses facultés logiques. Les facultés logiques — reposant, par exemple, sur le principe de non-contradiction, l’analogie ou la mise en rapport des causes et des conséquences — sont un héritage pernicieux et camouflé de l’ère classique. L’élimination de ces mauvaises herbes coriaces demandera encore quelques décennies. Si elles s’accrochent dans les bas-fonds sociaux, on constate déjà leur quasi-disparition au sein des couches les mieux éduquées. Les exemples de l’actualité récente le démontrent brillamment.
Nous n’avons même pas besoin de nous attarder sur le phénomène migratoire en Europe, dont l’acceptation est exactement proportionnée au niveau de revenu et au statut social. Moins l’Européen a de chances d’être concrètement en contact avec ces migrants, et plus il les accepte. En revanche, moins il est instruit, et plus il les soupçonne d’apporter le chaos social, l’appauvrissement et la violence.
Laocoon contre néocon
Prenons un exemple plus frais : les Panama Papers. C’est une révélation inouïe, aussi inattendue et spectaculaire que la découverte d’une planète habitée : les riches trichent ! Ils se moquent des lois et des frontières nationales ! Quel choc ! On est si abasourdi qu’on remarque à peine que les seuls riches vertueux au monde, d’après ces listes, sont les citoyens américains. On ne lit même pas la signature des institutions qui nous ont apporté la nouvelle, et qui sont financées par M. George Soros, l’un des plus redoutables spéculateurs financiers de la planète. Timeo Soros, et virtutes ferentem (« Je crains Soros, même drapé de vertus »), aurait dit un journaliste ferré d’éducation classique. Puis il se serait aussitôt demandé où est le cheval de Troie dans l’affaire et ce qu’il cache dans son ventre.
Heureusement, les journalistes d’éducation classique ont été pratiquement exterminés. Les journalistes modernes et ouverts, eux, n’y ont vu aucune malice. Au contraire : ils ont couru avec enthousiasme après le bâton que papa Soros leur a lancé. Et maintenant, ils le lui rapportent et le re-rapportent sans se lasser, en bavant de joie et en frétillant de la queue. Et voici que les bâtons s’entassent au pied du lanceur : ici un chef de gouvernement islandais ; là un ministre espagnol ; là-bas encore une ministre belge. Et d’amener au poteau de la honte des avocats de renom soudain devenus véreux et infréquentables ; et d’applaudir l’adoption précipitée de nouvelles lois de flicage financier…
Mais le plus gros bâton que nos journalistes modernes ont rapporté à leur maître, c’est la nouvelle campagne de dénigrement contre le tsar russe. Il n’est même pas nommé dans l’affaire ? Qu’importe : on le mouillera par amalgame. Par osmose ! Si ce n’est toi, c’est donc ton frère ! : le plus fort accuse, mais ne s’embarrasse pas de preuves, nous rappelle élégamment La Fontaine dans la fable du Loup et de l’Agneau. Encore faudrait-il avoir lu La Fontaine, cet autre classique, ronchon et soupçonneux. C'est pourquoi Laocoon est définitivement vaincu par les néocons.
Source : ANTIPRESSE – Il faut s’abonner : http://www.antipresse.net/
Mis en ligne le 20 avril 2016.
Pour raisons de santé…
… aussi brève que possible.
21:03 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
14/04/2016
RETOUR AUX FONDAMENTAUX
Art populaire russe. Période soviétique.
Retour aux fondamentaux
(Partout)
Ne nous dites pas qu’ils sont en train de refaire Mai 68 avec les mêmes recettes éculées !
Avec Lordon et Ruffin ?!?!?!
Ça y ressemble quand même drôlement.
Ici, c’est Thierry Meyssan qui s’y colle, mais il n’est pas le seul.
Ouvrez le feu. Sortez les piques.
« Nuit debout », un mouvement à dormir debout.
Thierry Meyssan - Réseau Voltaire – 10 avril 2016
Le mouvement « Nuit debout » qui vient de se créer en France, mais aussi en Espagne et en Allemagne, ambitionne de faire barrage au projet de loi El-Khomri sur la réforme du Code du travail et, plus généralement, de lutter contre le néolibéralisme. Thierry Meyssan dénonce des discussions creuses et incohérentes. Il relève les références explicites des organisateurs aux manipulations de l’équipe de Gene Sharp, qui a organisé pour le compte de la CIA les révolutions colorées et le printemps arabe.
La presse parisienne se pâme devant la naissance d’un mouvement politique, « Nuit debout ». Des centaines de personnes se rassemblent sur les grandes places des principales villes françaises pour discuter et refaire le monde.
Source : http://www.voltairenet.org/article191181.html
Modeste contribution des Grosses Orchades à l’article ci-dessus :
Affiche encore en assez bon état depuis mai 68
Non, ce n’est pas de ce Maidan-bis sur la place de la République que nous voulions parler quand nous disions « Retour aux fondamentaux », c’est de tout ce qui suit.
On ne l’a mis en tête de notre post d’aujourd’hui que pour cause d’urgence.
1966 – Charles De Gaulle vire l’OTAN (et les soldats US) du territoire français
2016 – François Hollande les y réinstalle.
Nombre de manifs de protestation ? Zéro.
(Même la nuit ? Même la nuit.)
Le Parlement français a adopté, le 7 avril 2016, le Protocole sur le statut des quartiers généraux militaires internationaux créés en vertu du Traité de l’Atlantique-Nord.
Ce texte, qui avait déjà été ratifié par la France, en 1955, avait été dénoncé à l’initiative du général De Gaulle, en 1966. Il autorise l’installation de bases de l’Otan sur le territoire national.
Réseau Voltaire – 8 avril 2016.
On les avait ratés le 29 mars :
Pierre Pranchère et l’Amiral Michel Debray appellent les parlementaires à refuser la réintégration totale de la France dans l’OTAN et à sortir de l’OTAN
À l’initiative du président Hollande, un projet de loi prépare le retour de l’OTAN avec le stationnement sur notre sol de forces militaires étrangères membres, 50 ans après en avoir été exclues par le général de Gaulle
Le président de la République, bafouant les principes établis au nom de la France, de 1958 à 1966 pour sa sortie du commandement intégré de l’OTAN, a soumis au conseil des ministres du 4 janvier 2016 un projet de loi qui autoriserait le retour sur notre sol de forces militaires étrangères sur décision des États-Unis, véritable maître de l’OTAN.
Source : https://histoireetsociete.wordpress.com/2016/03/29/pierre...
De son côté, M. Manuel de Diéguez, dans son récent papier, L'hypocrisie démocratique mondiale d'aujourd'hui et de demain, avait attaché le grelot, comme il le fait d’ailleurs depuis plusieurs années.
Faut-il que ce soient des hommes de 95 ans qui descendent dans la rue supplier les jeunes couches de se servir de leur conscience, de leur cervelle, et d’en revenir aux fondamentaux ?
Ils n’ont pas été entendus.
Ni des parlementaires ni des Français.
Victimes de classe ? Quelle question !
Daech ou la racaille d’en-bas
Bruno Guigue – Arrêt sur Info – 9 avril 2016
L’agence Reuters a diffusé, le 8 avril, l’information selon laquelle Daech aurait assassiné 175 ouvriers, après les avoir enlevés dans une cimenterie située à Dmeir, au nord-est de Damas. Cette information a finalement été démentie. Heureusement, un grand nombre d’entre eux semble avoir échappé aux griffes des djihadistes, même si l’on ignore à l’heure actuelle le bilan exact, sur le plan humain, de cette détestable opération.
Dénuée de la moindre justification militaire, cette lâche agression contre des civils est à l’évidence une opération de représailles qui fait suite aux humiliantes défaites subies à Palmyre et à Al-Qariatayn. On peut déjà parier que les médias occidentaux en parleront à peine, car ses victimes, faute d’appartenir au camp du bien, ne seront jamais assez dignes d’une compassion sélective qui conduira honteusement ces officines de propagande, une fois encore, à détourner le regard de ce qu’elles ne veulent pas voir.
Source : http://arretsurinfo.ch/daech-ou-la-racaille-den-bas-par-b...
Bruxelles : la terreur a des origines lointaines
Cesare Corda – Saker-Italia – s.d.
Donc, la « Terreur » (il faudra songer à récompenser comme il se doit celui qui possède les droits d’auteur sur ce slogan de marketing) a encore frappé.
Les attentats, depuis quelque temps, se reproduisent comme des photocopies, suivant jusque dans les moindres détails une recette désormais bien rodée. La standardisation des événements permet au public de les reconnaître et de les cataloguer très vite, comme d’en estimer aussitôt l’impact émotif, mais elle risque de devenir répétitive.
Les commentaires aussi risquent de se répéter. Pourtant, on a intérêt à s’y livrer encore une fois.
Je crois qu’il est impératif de commencer en rappelant les paroles prononcées par le ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, qui, il n’y a pas plus de trois ans, alors que les jihadistes fanatiques s’en allaient de Belgique par bande entières avec la bénédiction de leur gouvernement (et de ceux qui contrôlent ce gouvernement) grossir les troupes terroristes mercenaires envoyées renverser Assad, lorsqu’il avait déclaré sobrement (26 avril 2013)
« on leur construira peut-être un monument comme héros d'une révolution »
Un beau monument aux égorgeurs - jambiya et explosifs brandis, en plein coeur de Bruxelles, et pourquoi pas à côté du Manneken Pis - serait, en effet, très impressionnant.
Il importe de savoir comment (dé)raisonnent les dirigeants de l’Europe, si nous voulons arriver à comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons.
(Pour les curieux, le fin diplomate et nouveau Talleyrand est toujours en poste, prêt à élever de nouvelles générations de terroristes et à les envoyer faire des révolutions de par le monde. Les 72 vierges, leur religion les leur offre déjà, et lui, en cadeau Bonux, y ajoute le monument et la reconnaissance éternelle du peuple belge.)
L’écrivain belge d’origine turque Bahar Kimyongür, interrogé alors, à la question spécifique sur les responsabilités que pouvait encourir la Belgique, avait répondu :
« Oui, bien sûr, ce n’est pas par hasard si la Belgique accueille le 8 mai prochain (2014) une rencontre internationale sur les combattants étrangers en Syrie. Les experts européens de l’anti-terrorisme (pour cette définition géniale, je vous renvoie à mon intervention à propos de novlangue, sur le Saker italien) sont unanimes : c’est la Belgique qui a le plus grand nombre de jihadistes en Syrie, par rapport à sa population. Dans les quartiers populaires de Bruxelles, de Vilvorde et d’Anvers à forte présence musulmane, la pression exercée par les groupes religieux radicaux est particulièrement sensible. Historiquement, l’Arabie Saoudite a le monopole de la formation religieuse des musulmans de langue arabe en Belgique. »
Je crois que tout commentaire est superflu. D’une main, ils les arment, de l’autre, il s’essuient les larmes.
Musulmans en prière dans un quartier arabe de Paris. Il existe désormais des zones entières, dans les principales villes d’Europe, qui échappent au contrôle des autorités et deviennent terrain d’élection pour enrôler les futurs terroristes potentiels (avec le consentement tacite des services secrets européens, qui nourrissent l’illusion de pouvoir utiliser ces fanatiques à leurs propres fins géopolitiques).
Mais ne commettons pas l’erreur de limiter ce discours à la seule Belgique.
Ce n’est pas la Belgique qui dicte l’agenda de la politique internationale de l’Occident et qui en définit les stratégies. Ce n’est pas la Belgique qui a imposé une alliance avec les deux pays sponsors majeurs du terrorisme de matrice sunnite : la Turquie d’Erdogan et l’Arabie Saoudite.
Il y a peu de semaines, Angela Merkel, personnalité politique la plus importante d’Europe, est allée se prosterner devant Erdogan, à un humiliant sommet UE-Turquie.
Le fait que la personnalité politique la plus importante d’Europe soit en même temps le chancelier le plus incapable que l’Allemagne ait connu depuis la fin de la guerre montre bien dans quelle condition d’impuissance nous nous trouvons.
Nous sommes absolument à la merci des événements. Nous comblons de milliards les marionnettistes du terrorisme wahhabite pour qu’ils bloquent le flux de réfugiés et ils nous en remercient en nous envoyant toujours plus de migrants, qui sont en train de transformer des villes entières d’Europe en souks arabes ingérables.
Alvaro Vitali-Hollande remet la Légion d’honneur au prince-héritier saoudien Muhammad bin Nayef Al Saud, pour… son action contre le terrorisme (!)
(Hommage à Sophie Marceau - chouchou de notre enfance – qui, quelques jours plus tard, a refusé la même décoration à son gouvernement, pour ne pas avoir à la partager avec un personnage de ce genre.)
Pour ne rien dire d’Obama qui, depuis deux ans, fait semblant de combattre l’ISIS et qui, plus il combat l’ISIS plus l’ISIS se répand, de l’Irak à la Syrie et de l’Égypte à la Libye, jusqu’à quelques kilomètres de nos côtes.
À quel point la mobilisation américaine contre l’ISIS est peu crédible, Poutine vient de le démontrer, puisque avec un minimum d’effort, il a réussi à inverser l’issue de la guerre en Syrie et à chasser les terroristes de l’ISIS au-delà de la cité historique de Palmyre, reconquise par les soldats fidèles au président Assad avec le soutien de l’aviation russe, justement dimanche dernier.
Obama, la Merkel, Hollande, les ringards dirigeants belges. Une malheureuse génération de politiques, dira-t-on, incapable de faire face à une situation qui les dépasse…
« Être jobards jusqu’à l’idiotie est une des joies suprêmes de la vie » disait Henry Miller.
Il ne s’agit pas d’une seule génération de politiques.
Nous arrivons très difficilement à nous libérer des stéréotypes qui conditionnent notre façon de percevoir la réalité qui nous entoure.
Décrire un monde musulman laïque et tolérant, où l’éducation était obligatoire pour tous, garçons et filles, où les mariages arrangés étaient interdits par la loi, où les jeunes filles pouvaient tranquillement se promener dans les rues en jupes courtes, où l’usage de la burqa était fortement découragé, et où la possibilité de réintroduire la Charia était aussi probable que le serait aujourd’hui, chez nous, la remise en vigueur de la loi du talion, peut avoir l’air d’un vain fantasme.
Kaboul, Afghanistan, 1978. Cette société afghane d’un gouvernement pro-soviétique était laïque, moderne et socialiste. Pour combattre ce gouvernement, les Américains ont armé les féroces moudjahidines qui, une fois au pouvoir, ont remis en vigueur la Charia, faisant des femmes des objets de propriété de leurs pères, et ensuite de leurs maris.
En fait, la majorité des pays musulmans de l’après-guerre correspondait à cette description.
Et ce monde a graduellement disparu, justement à cause des interventions occidentales en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, qui ont systématiquement renversé tous ces gouvernements laïques et démocratiques pour les remplacer par des dictatures fondamentalistes.
Je n’en cite que quelques exemples, parce que la liste des « regime change » est si longue qu’il faudrait des heures pour l’écrire :
Mossadegh en IRAN [1], Nasser en ÉGYPTE [2], Soeharto en INDONÉSIE [3], Ben Balla en ALGÉRIE [4], Nur Taraki en AFGHANISTAN [5], Siyaad Barre en SOMALIE [6], Saddam Hussein en IRAK, Kadhafi en LIBYE, Moubarak en ÉGYPTE, Assad en SYRIE ne représentent qu’une liste symbolique et largement incomplète de dirigeants laïques d’états souverains (certains dignes d’admiration, d’autres certes pas des petits saints, mais ceci est une autre affaire) que les Américains et leurs larbins européens ont déposé ou tenté de déposer, pour hisser au pouvoir à leur place des dictateurs, intégristes musulmans fanatiques.
Étudiantes afghanes des années soixante. Avant que l’intervention américaine renvoie leur pays au Moyen Âge.
En remerciement de cette aide insoupçonnée, les fondamentalistes wahhabites, ceux qui viennent poser des bombes dans nos villes, ont toujours été les meilleurs alliés des USA, dans toutes les guerres américaines au Moyen Orient (et pas seulement).
- Ils ont combattu pour le compte des Américains en Afghanistan contre l’URSS
- Ils ont combattu pour le compte des Américains en Tchétchénie contre la Russie.
- Ils ont combattu aux côtés des Américains au Kosovo contre la Serbie.
- Ils ont combattu aux côtés des Américains en Irak contre Saddam.
- Ils ont combattu pour le compte des Américains puis à leurs côtés en Somalie contre Siyaad Barre.
- Ils ont combattu pour le compte des Américains en Algérie contre Ben Bella.
- Ils ont combattu aux côtés des Américains en Libye contre Kadhafi.
- Ils ont combattu pour le compte des Américains en Égypte contre Moubarak.
- Ils combattent à présent aux côtés des Saoudiens au Yemen contre les Huthis
- Ils combattent présentement pour le compte des Américains en Syrie contre Assad.
Est-il possible que ceux que nos médias nous présentent comme les ennemis les plus terribles et les plus sinistres de l’Occident aient participé pendant un demi siècle à toutes les guerres qu’a connues cette région en qualité de fidèles alliés de l’Occident ?
Iran 1970. Comme il ressemblait à n’importe quel pays d’Europe du Sud ! Les Américains et les Anglais ont provoqué la chute du laïque et modéré Mossadegh. Après quoi les Américains toujours et les Français ont favorisé l’accession au pouvoir de l’ayatollah Khomeini, quitte à s’en reprentir ensuite et à déchaîner contre lui leur nouveau protégé Saddam Hussein. La guerre et l’Islam plus radical ont reporté de plusieurs siècles en arrière les conditions de vie de la population.
Il ne vous vient pas quelques soupçons ? À moi, si.
La vérité est que le long et trouble rapport qui lie étroitement la politique extérieure et militaire américaine et donc à sa remorque celle de l’Europe au terrorisme islamique, a commencé il y a plus de soixante ans. Il ne s’est jamais interrompu et, au contraire, il s’est accru de façon toujours plus inquiétante au cours des 25 dernières années, après la dissolution de l’URSS [7].
Peu importent les Frankenstein que les chancelleries euro-atlantiques ont créés ces dernières décennies (d’Ossama Ben Laden envoyé par les USA armer les moudjahidines en Afghanistan à Al’Qaeda et, aujourd’hui, l’ISIS) et les tragiques dommages que ces monstres ont provoqués. Chaque nouvelle génération politique occidentale est, en permanence, prête à déchaîner un Frankenstein encore plus effrayant que les autres.
Nous nous trouvons devant deux possibilités.
La première est que, depuis la fin de la guerre jusqu’à aujourd’hui, nous ayons été gouvernés par la plus grande couvée d’imbéciles masochistes que l’Histoire humaine ait jamais produits, incapables non seulement de prévoir les effets désastreux de leurs expériences d’apprentis sorciers, mais de rien apprendre de leurs erreurs. Répétées. Toujours les mêmes erreurs et toujours sous des formes plus graves.
La seconde, c’est que tout ait été prévu et calculé.
Que renvoyer au Moyen Âge la région du globe la plus riche en ressources naturelles, empêcher que s’y installent des gouvernements stables et décidés à améliorer les conditions de vie de leurs peuples, ait été jugé la meilleure stratégie possible pour s’emparer de ces ressources.
Qu’attiser le feu du fondamentalisme religieux, procéder à des changements de régime répétés en soutenant au fur et à mesure chaque nouveau tyran contre celui soutenu précédemment [8] et maintenir ainsi la région dans un état de guerre permanent, aient été les tactiques jugées les meilleures pour atteindre ces buts.
Que même les attentats au cœur de l’Europe soient considérés comme un prix relativement modeste et acceptable pour maintenir en activité le formidable instrument de terrorisme de la matrice sunnite. (À supposer, mais sans preuves, qu’en ce qui concerne les attentats ils nous disent la vérité, parce que tout cela sent quand même de plus en plus le roussi…)
Égypte 1960. Le gouvernement laïc de Nasser a toujours été la bête noire des Américains, qui le trouvaient trop proche de l’URSS. Les Frères Musulmans et autres groupes de musulmans fondamentalistes furent utilisés par les Anglo-américains pour affaiblir le pouvoir de Nasser.
On déplore assurément les victimes innocentes des massacres de Bruxelles, comme on déplore les victimes innocentes de Paris, comme on déplore toujours celles de chaque attentat qui ensanglante désormais, jour après jour, l’un ou l’autre coin de la planète, mais penser s’en tirer en s’obstinant à confondre les causes et les effets, en versant quelques larmes de circonstance et en mettant un petit drapeau coloré sur son symbole facebook est inutile et pour le moins pathétique.
Aussi longtemps que les USA et l’Europe définiront leurs politiques par rapport aux priorités des banques, du capital ou des élites impérialistes et bellicistes qui nous ont gouvernés jusqu’à présent, aussi longtemps que nos armées seront envoyées en « Mission de Paix » pour « Exporter la Démocratie » dans les régions riches en pétrole, aussi longtemps que les malheureux dont nous bombardons les maisons seront forcés de grossir les rangs des migrants jusqu’à bouleverser définitivement l’assiette ethnico-sociale européenne, aussi longtemps que, pour faire notre sale travail dans chaque guerre, nous aurons recours aux terroristes qui ensanglantent nos villes (en allant peut-être même jusqu’à leur promettre un monument héroïque à leur retour), la situation ne pourra qu’empirer, et des petits drapeaux sur nos tweets, nous devrons en mettre tout le temps plus.
_________________________
Notes
[1] En 1951, Mohammed Mossadegh est arrivé au pouvoir en Iran avec un programme de gouvernement qui tentait d’établir une démocratie laïque et d’instaurer une monarchie constitutionnelle. La nationalisation de l’industrie iranienne des hydrocarbures, en privant momentanément l’Anglo-Iranian Oil Company et les Sept Sœurs américaines de leur contrôle sur le pétrole iranien, a provoqué l’hostilité ouverte des Anglo-américains. La CIA et le SIS britannique ont mis sur pied une opération secrète pour déposer Mossadegh en utilisant les forces armées fidèles au Shah. Partie du Bazar de Téhéran, une manifestation, organisée par les services secrets occidentaux (une « révolution colorée » avant la lettre) fut renforcée par des militaires et des blindés, qui attaquèrent la résidence de Mossadegh. Le Shah rentra à Téhéran, et Mossadegh, à l’issue d’un procès-farce, fut condamné à mort, sentence qui fut ensuite commuée par le Shah en exil et arrêt domiciliaire à perpétuité.
Le conflit avec les compagnies pétrolières fut résolu en 1954, en faveur de l’Anglo-Iranian Oil Company et des Sept Sœurs américaines.
[2] Le laïque Nasser a toujours rencontré une très forte hostilité de la part des Anglo-américains à cause de ses liens avec l’Union Soviétique. Après sa défaite dans la Guerre des Six Jours, en 1967, Nasser a rapidement perdu le pouvoir. En 1970, le nouveau dirigeant, Sadate a été poussé, par les Anglo-américains, à s’ouvrir progressivement aux mouvements islamistes, qui ont été utilisés pour faire obstacle aux mouvements estudiantins de gauche.
[3] Au début des années soixante, en finir avec le gouvernement laïque et socialiste de Soekarno en Indonésie était une des priorités stratégiques anglo-américaines en Asie. Un memorandum de la CIA de 1962 révèle l’intention de « liquider le président Soekarno, selon ce qu’offriront la situation et les opportunités ».
En 1966, le président Soekarno fut contraint de signer sa démission en faveur du général Suharto.
Le régime du général Suharto, en s’appuyant sur les éléments islamistes et pour complaire aux volontés des protecteurs anglo-américains, s’est rendu tristement célèbre en persécutant avec acharnement les opposants politiques et en utilisant systématiquement l’armée pour garder le contrôle des régions du pays où se développaient des mouvements dissidents. Environ deux millions de personnes, suspectées de communisme, ont été brutalement éliminées par le régime, qui s’est rendu coupable en outre de l’invasion du Timor Oriental.
[4] Les Islamistes radicaux du FIS (Front Islamique du Salut) et leur bras armé, le GIA (Groupe Islamique Armé), qui ont pris le pouvoir en Algérie au début des années 90, étaient pour la plupart des ex- guerilleros que les Américains avaient déjà utilisés pour combattre les Soviétiques en Afghanistan, puis les Serbes en Bosnie. Leur fonction était de pratiquer le terrorisme contre les fonctionnaires civils, les intellectuels laïques et les journalistes.
[5] À la fin des années 70, l’Afghanistan socialiste de Nur Mohammed Taraki, soutenu par l’Union Soviétique, était un pays laïque, où les femmes avaient le droit de vote et où l’instruction était obligatoire pour tous (y compris les filles).
Contre ce pays et son système politqiue, les USA ont financé et armé les féroces moudjahidines (au nombre desquels un certain Ben Laden, associé en affaires du clan Bush.)
[6] Siyaad Barre a été président de la Somalie de 1969 à 1991. Honni par l’Occident pour avoir choisi le modèle socialiste (en dépit de quoi, en 1977, les USA ont soutenu la Somalie dans son conflit avec l’Éthiopie pour le contrôle de l’Ogaden). À sa chute, le pays est tombé dans le chaos, en proie à des groupes musulmans fondamentalistes et en état de désagrégation partielle. Chaos qui n’a pas encore été surmonté aujourd’hui, à 25 ans de distance.
[7] L’URSS avait toujours été un contrepoids au choix stratégique US de miser sur l’islamisme fondamentaliste pour maintenir son contrôle sur le Moyen Orient. Aujourd’hui encore, les seuls pays musulmans où persiste encore une société vraiment laïque et tolérante sont les pays nés de la dissolution de l’URSS : le Kazakhstan, l’Uzbekistan, le Kirghizistan, etc… Avec la disparition de l’URSS, les Américains ont eu les mains libres pour continuer à éliminer systématiquement tous les derniers régimes laïques qui restaient au Moyen Orient.
[8] La séquence des changements de régimes dans la région Iran-Irak-Syrie est emblématique. D’abord, les Américains ont soutenu le Shah contre Mossadegh. Puis, les Américains et les Français ont hissé au pouvoir l’ayatollah Khomeini à la place du Shah. Ensuite, ils ont déchaîné Saddam Hussein contre Khomeini (la guerre Iran-Irak a duré de 1980 à 1988). Puis, ils se sont servis d’Assad contre Saddam Hussein. Enfin, ils ont armé les terroristes sunnites pour essayer de se débarrasser d’Assad.
Source : http://sakeritalia.it/europa/bruxelles-il-terrore-ha-orig...
Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades
Il y a déjà une légende du pape François, depuis le peu de temps qu’il est là, dont on ne sait pas que penser. Correspond-elle à quelque réalité ? La canonisation récente du pape Jean-Paul II n’est pas faite pour qu’on prenne rien en provenance de Rome au sérieux, mais sait-on jamais.
Paul Ariès sort un livre. Le Grand Soir l’a interviewé.
La Face cachée du pape François
Paul ARIÈS – Le Grand Soir – 1er avril 2016
Entretien avec Paul Ariès à l’occasion de la publication de son livre « La face cachée du pape François » (Editions Max Milo).
Question : Vous signez fin mars 2016 le premier livre critique sur le pape François ou plus exactement sur « l’Eglise du pape François ». Vous expliquez que ce livre n’aurait pas existé sans le soutien actif des réseaux sud-américains et notamment argentins.
Paul Ariès : Il est important en effet de renouer avec une critique de l’Église alors qu’on assiste à une montée du fait religieux et que les autres langages peinent à exprimer les ressentiments et les espoirs. Le retour du religion c’est déjà la sanction d’une gauche mondiale aphone. La gauche comme la science se défilent même aujourd’hui devant leur fonction critique et laissent l’Eglise tenir la rue et imposer ses dogmes. Les cathos de gauche sont devenus incapables de tenir un discours critique et reprennent la thèse du bon pape mal conseillé, mal entouré ou simplement empêché d’agir par une Curie qui lui serait opposée. Une Eglise réactionnaire se mordrait les doigts d’avoir choisi un pape devenu subitement, par la grâce divine, progressiste, social et écolo ! J’aurai aimé participer à la papamania actuelle mais les faits sont têtus. J’ai toujours revendiqué mon athéisme natif mais je n’ai jamais considéré que la religion serait uniquement un opium du peuple, bien que l’Église, en tant qu’institution soit « intrinsèquement perverse ». Elle a toujours pactisé avec les puissants contre les peuples. J’ai collaboré depuis trente ans à de nombreuses revues catholiques comme Golias, Relations, revue éditée par les jésuites du Québec, Lumière et vie, revue dominicaine, je suis même édité au Brésil par les éditions Loyola du nom du fondateur de l’ordre des Jésuites. Ce livre n’aurait pas été possible sans l’aide de multiples réseaux qui n’osent pas, notamment dans l’Église, dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas.
Question : Les milieux de gauche croient s’être trouvé un pape en la personne de François… Certains se sont même demandé si ce pontife était « marxiste » et la Curie a dû expliquer qu’il ne l’était pas.
Paul Ariès : La papamania actuelle dans les milieux de gauche, qui dépasse même ce qu’elle fut lors du court règne de Jean XXIII, est d’abord une réponse à la propre crise des projets émancipateurs. La gauche aphone croit s’être trouvé un nouveau porte-parole, qui ne dirait pas tout, qui s’arrêterait en chemin, mais irait dans le bon sens. Cette gauche décervelée est devenue l’idiot utile du Vatican. Il ne suffit pas de dire que les pauvres ont le droit d’exister pour être de gauche, ni de répéter que la maison brûle et que nous regardons ailleurs, ni même que notre ennemi c’est la finance internationale pour être de gauche. Nous ignorons ce que nous savons dès que nous abordons le champ religieux, comme s’il suffisait de refuser certains colifichets pontificaux pour être à même de mettre l’Eglise au service de l’émancipation. La meilleure réponse est venue d’Oskari Juunikkala, économiste, lauréat du prix Novak en 2014 qui explique que le pape est tout, sauf marxiste et que les milieux d’affaires n’ont strictement rien à craindre de lui. La gauche croit que le pape est de gauche, parce qu’elle a oublié qu’existait au XIXe siècle un anticapitalisme catholique aussi virulent que le sien. L’Église avait remisé cette dimension anticapitaliste au 20e siècle, car ses adversaires principaux étaient le communisme et le socialisme, mais la gauche mondiale vaincue l’Eglise redevient anticapitaliste à sa façon. L’anticapitalisme de l’Église est en fait d’abord un antilibéralisme dans tous les domaines, car comme aime le dire François « tout est lié ». Vous ne pourriez pas défendre le droit à l’IVG et vous opposer aux OGM ! L’anticapitalisme de l’Eglise de François n’est pas plus émancipateur qu’il ne l’était au 19e siècle avec Léon XIII le pape de la doctrine sociale. L’Église est ce qui reste du Moyen-âge en plein cœur de la modernité. Pas seulement sur le plan du décorum et du rituel, mais de l’idéologie. Sa critique du capitalisme regarde loin derrière, pas devant nous. J’ai donc repris tout ce corpus anticapitaliste, antilibéral surtout, depuis le 19e siècle et j’ai montré comment il a survécu dans l’Eglise au sein de ses franges les plus à droite, avant de revenir sur le devant de la scène.
Source : http://www.legrandsoir.info/la-face-cachee-du-pape-franco...
Paul Ariès est politologue, directeur de la rédaction du mensuel Les Zindigné(e)s et délégué général de l'observatoire international de la gratuité. Il est l'auteur d'une quarantaine de livres et collaborateur à l'Encyclopédie Universalis et au Monde Diplomatique.
Le livre :
Paul ARIÈS
La face cachée du pape François
éd. Max Milo – 31 mars 2016
270 pages
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Signalons à ceux que l’histoire de l’Église contemporaine intéresse, que, le 18 février dernier, la London Review of Books a publié un article de Tim Parks, rendant compte de deux livres d’auteurs italiens, sortis en décembre 2015, l’un en italien, l’autre en traduction anglaise :
The Passion of the Bureaucrats
Tim Parks – LRB – 18.2.2016
- Avarizia : Le Carte che Svelano. Ricchezza, Scandali e Segreti della Chiesa di Francesco by Emiliano Fittipaldi
Feltrinelli, 224 pp, €14.00, December 2015 - Merchants in the Temple : Inside Pope Francis’s Secret Battle against Corruption in the Vatican by Gianluigi Nuzzi, translated by Michael Moore
Holt, 224 pp, £24.99, December 2015.
C’est ici : http://www.lrb.co.uk/v38/n04/tim-parks/the-passion-of-the...
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Et qu’un autre vient d’être mis en ligne sur le site de Michel Collon, que nous n’avons pas lu parce que notre intérêt pour ces matières a ses limites, mais que voici :
« Le fumier du diable » : Le pape François sur les mouvements populaires et l’écologie.
Jan Soetewij – Investig’action – 23 mars 2016
http://www.michelcollon.info/Le-fumier-du-diable-Le-pape....
Victoire pour Maduro : la Cour suprême vénézuélienne déclare inconstitutionnelle la loi d’amnistie
RT – 12 avril 2016
La décision de la Cour suprême ponctue peut-être le bras de fer entre le président Nicolas Maduro et l’opposition, sortie gagnante des élections législatives de décembre et qui avait voté une loi d’amnistie afin de libérer 76 prisonniers.
Pour l'opposition vénézuélienne, il s’agissait de libérer des dizaines de «prisonniers politiques», comme le dit le texte voté fin mars par le parlement.
Mais pour le président Nicolas Maduro, cette loi « criminelle » aurait mené à une « guerre civile » en « remettant dans la rue » des artisans du coup d’Etat avorté contre le défunt président Hugo Chavez en 2002.
Le Tribunal suprême de justice, plus haute instance judiciaire du pays, a tranché en établissant « l'inconstitutionnalité de la Loi d'amnistie et de réconciliation nationale, adoptée par l'Assemblée nationale le 29 mars 2016 ».
Le 7 avril, le président vénézuélien avait déposé un recours devant la Cour suprême afin d’invalider cette loi.
Le Venezuela commémore actuellement l’anniversaire du coup d’État du 11 avril 2002, durant lequel l’ancien président Hugo Chavez avait été provisoirement destitué et détenu par l’opposition. Suite à des manifestations massives et grâce à la loyauté des forces armées nationales, il avait pu reprendre ses fonctions au bout de 48 heures.
Source : https://francais.rt.com/international/18935-venezuela-loi...
Mis en ligne le 13 avril 2016.
11:32 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
11/04/2016
C’est combien, le kilo de barbaque d’enfant ?
C’est combien, le kilo de barbaque d’enfant ?
On vous prévient, ceci ne va pas être drôle. Si vous ne supportez pas les réalités, rendormez-vous.
Et en plus, ce sera long. Prenez votre patience à deux mains.
De quoi s’agit-il ? D’horreur pure. D’Auschwitz et de Büchenwald qui n’étaient que des hors d’œuvres. De Dante et de Virgile, aimables touristes, qui ont essayé de nous faire croire qu’ils avaient vu des choses…
À propos d’un livre de Maria Poumier qui vient de sortir
« Celui qui n’a pas de femme n’est pas un homme complet. »
Talmud de Babylone
Vous souvenez-vous de l’affaire des deux petites filles enlevées en 1995, Julie et Mélissa ? Vous rappelez-vous l’énorme émotion collective quand leur calvaire fut découvert ? Maintenant, elles sont légions. Elles et ils, filles et garçons, adolescents, adultes encore assez frais (jeunes, sinon leurs organes ne valent rien).
Il y a une quinzaine de jours, on vous a dit que plus de dix mille enfants réfugiés non accompagnés avaient disparu depuis leur entrée en Europe, avec, pourtant, des papiers d’identité qui avaient été contrôlés. Aujourd’hui, on vous annonce que, dans la ville de Calais, on n’en retrouve plus 187 qui étaient là hier. Dont l’identité avait été contrôlée aussi par la police locale. Et qu’est-ce qu’elle fait la police pour les retrouver ? Ce qu’elle peut, probablement.
La seule conclusion possible est que Marc Dutroux (« prédateur isolé ») a trouvé le moyen de s’échapper par la cheminée de sa prison et gambade à son gré d’un bout de l’Europe à l’autre. Sachez seulement qu’il ne s’en tient pas là : il a trouvé le moyen de sortir aussi par le bas, et, en creusant, il est tombé sur des trésors tels qu’il peut se payer, en outre, des enfants sur mesure, qu’on lui fabrique exprès.
Sur mesure ? En Inde et dans quelques autres pays très peuplés et très pauvres du même genre, il y a des jeunes femmes qui, pour se payer leur pizza quotidienne, sont prêtes à se laisser inséminer par de gentils docteurs – des embryons artificiellement produits –, à se balader neuf mois en mangeant un peu plus de pizzas, à mettre bas sans faire d’histoires et à refiler leur petit lardon à Dutroux qui le leur paie rubis sur l’ongle (le trésor des Atuatuques des sous-sols de Neufchâteau). Après, elles meurent, mais ça, elles ne le savent pas à l’avance, sinon elles trouveraient peut-être que ce n’est pas assez cher payé, ces Harpagonnes. Et ce qu’il fait avec ses achats, le Marc, ça le regarde, n’est-ce pas ? Droitsdelhommeàlaconsommation bordel !
Ce qu’on peut faire avec des enfants en bas-âge ? Les adopter pour jouer avec… les vendre à des bordels spécialisés si on en connaît… en tirer des snuff movies… les faire trimer à l’oeil autant d’heures qu’on veut… les débiter en pièces détachées pour greffes… pour la production d’embryons (voir plus haut)… et des fois les transformer en produits de beauté, il y en a qui aiment. Notre inventivité est sans bornes. L’espèce humaine fait tout ce qui est faisable. Point.
Si vous vous en fichez un peu parce que vous croyez que cela concerne des enfants sans nom et sans visage de lointaines Afriques, vous avez raté un train. Cela concerne (aussi) les vôtres. Pas votre descendance imprécise de dans quelques générations : celle d’aujourd’hui, vos moufflets que vous allez chercher à l’école et dont vous surveillez les carnets de notes.
Notre société (nous, ici, maintenant) en est là. C’était inéluctable, donc prévisible, donc évitable. Pourquoi ne l’a-t-on pas évité, et d’abord, pourquoi était-ce inéluctable ? Si vous n’en avez rien à cirer, retournez sous la couette.
Ce post, dont on vous a prévenus qu’il allait être interminable, n’a d’autre ambition que de se rendre utile en posant deux questions :
- Comment en est-on arrivé là ?
- Que faire pour arrêter la machine infernale ?
Qui contrôle la sexualité contrôle la société
…est une évidence qu’il n’est pas mauvais de rappeler, si on veut comprendre quelque chose à l’horreur en train de nous transformer en une espèce nouvelle de fourmis. Mais comment le faire sans repasser par les temps préhistoriques ? Il y en a qui savent – Lucien Cerise, par exemple, dans le livre en question –. Nous, on ne sait pas. Donc, va pour la préhistoire.
La forme de société dans laquelle nous vivons à peu près partout aujourd’hui sur la terre s’appelle « patriarcat », dont il existe des tas de variantes. Elle n’est pas si vieille que ça : environ 10.000 ans. Une broutille, depuis le temps qu’on est là.
Avant elle, il y en a eu (au moins) une autre, mal connue, qui se perd dans les limbes lointains de la préhistoire. Combien de temps a-t-elle duré ? On ne sait pas. 100.000 ans ? Disons ça, au pif. Celle-là s’appelait « matriarcat ». Non, ne s’appelait pas. Elle n’avait pas de nom et n’a pas d’histoire : l’histoire est une invention patriarcale. Elle était là, c’était comme ça. Les mères régnaient. Comme elles le font encore chez quelques autres espèces : les félins, les cervidés, la plupart des oiseaux, etc.
Notre espèce à nous n’a jamais rien appris que de manière empirique et n’a donc pas toujours su comment elle se reproduisait. Elle savait seulement que, pour exister – vivre un certain nombre d’années et laisser quelque chose de vivant derrière soi en mourant – il fallait avoir eu le plus possible d’enfants. En faisant comme tout le monde : mimer ce qui vous entourait en se laissant porter par la puissante Mère Nature. Autrement dit, dès que les heures de soleil commençaient à rallonger, que la sève dans les plantes recommençait à monter et que les bêtes entraient en folie, les humains faisaient pareil. En s’aidant quand même un peu (déjà) de ce qu’ils pouvaient pour mettre toutes les chances de leur côté. Cela allait des prières aux divinités multiples qu’ils n’en finissaient pas de s’inventer (voyez Salomon Reinach) à l’ingestion de substances diverses comme champignons hallucinogènes ou jus de grains fermentés, en passant par l’incinération de plantes dont la fumée au pire vous saoulait, au mieux décuplait vos énergies. À ce point de vue-là, rien n’a changé. De l’orgie sacrée ainsi obtenue (voyez Stravinsky) naissait une génération nouvelle. Le cheptel était renouvelé pour un an. Cela dura de la sorte infiniment longtemps.
Mais enfin, un jour, « on » (les unes et les autres) s’aperçut que les petits humains ne naissaient pas de l’opération du Saint Esprit, ni du vent, ni de l’ingestion d’une amande ou d’une libellule, mais d’un coït entre un homme et une femme.
Le dieu Priape était né. Ce sont les mères qui l’ont inventé, lui ont dressé des autels, lui ont adressé des prières (qu’on lui adressait encore dans nos campagnes juste avant la dernière guerre).
Les pères voulurent bien tout ce qu’on voulait, mais ils ne s’en tinrent pas là. Car un minimum d’estime de soi les persuada qu’il n’y avait plus aucune raison pour que les mères seules décident de tout, bref dirigent la société sans eux. Préoccupation légitime s’il en fut.
Tout aurait pu être pour le mieux dans le meilleur des mondes si partageant tout de façon équitable, comme le père de l’Histoire nous raconte que cela s’est passé dans un coin du globe au moins pour un temps, quelque huit siècles avant notre ère (voyez Hérodote, L’Enquête, IV, 110-117, passage sur les Sauromates).
Pas la peine de pleurer, cette occasion fut manquée. Les pères voulurent tout le pouvoir tout de suite et le prirent. Presque toujours à main armée. Au grand détriment des femmes, certes – mères et filles – mais aussi des fils, qui font depuis lors, de façon généralement sanglante, les frais du pouvoir de leurs géniteurs. Tous les malheurs humains depuis 10.000 ans, toutes les oppressions, toutes les guerres et la plupart des crimes viennent de là. Ce qui se passe aujourd’hui – que déplore si fort Maria Poumier dans son livre – ne sont que les convulsions d’une bête à l’agonie, mais cette agonie peut encore la conduire à une épouvantable métamorphose plutôt qu’à une mort libératrice.
Ici, sonnette d’alarme. Tocsin !
Âge d’or ? Oh, non !
Non, la société des mères n’a pas été un âge d’or. Elle a eu ses défauts, ses tares, même. Dont la principale fut qu’elle infantilisa les mâles.
[L’essence de la maternité n’a jamais été étudiée de façon purement objective, comme elle aurait pu l’être par des petits hommes verts de passage, par exemple. On dirait qu’accoucher déclenche, chez celles qui donnent la vie, un double instinct de possessivité et de protection, qui peut aller jusqu’à l’étouffement. Il s’est doublement exercé sur les mâles, longtemps écartés du pouvoir. On le trouvera sans doute à la base de l’homosexualité masculine, le jour où on l’étudiera sans œillères. On le trouve certainement à l’origine de l’infantilisme des pères.]
C’est si grave que ça, l’infantilisme ?
C’est pire que grave.
L’infantilisme se caractérise par deux choses, disons pulsions, propres à la toute petite enfance :
- celle d’imposer votre volonté à ce qui vous entoure par n’importe quels moyens (cris, pleurs, trépignements, manœuvres de séduction),
- celle de saisir tout ce qui passe à votre portée et de le garder (mettez n’importe quoi de saisissable à proximité d’une main de nouveau-né et vous verrez).
Ceux qui apprennent au petit humain à marcher, à parler, à se nourrir et à se torcher, bref, à devenir autonome, doivent lui apprendre aussi à discipliner ces pulsions.
Théoriquement, arrivé à 6 ou 7 ans (dans ces pays-ci) le petit doit avoir appris ce qui lui permettra d’exister en société sans trop faire ch… les autres ni s’attirer d’ennuis. C’est ce qu’on appelle (qu’on appelait dans le temps) l’âge de raison.
Hélas, l’involontaire possessivité des mères a rendu, dans beaucoup d’endroits, plutôt difficile cette transition de l’enfance à l’âge suivant. L’espèce humaine est donc passée du stade infantile au stade adulte, sans jamais atteindre la maturité nécessaire au bon fonctionnement de la société. Les mâles en ont été affectés davantage que les femelles pour les raisons que nous avons dites.
La volonté de puissance et l’instinct de prédation sont les deux mamelles du patriarcat.
Notre société d’aujourd’hui – l’occidentale – est issue des deux sociétés patriarcales les plus extrémistes de la planète : celle des Grecs et celle des Hébreux.
Et « patriarcat » ne signifie plus « tout le pouvoir aux pères de famille », depuis qu’y jouent un rôle également déterminant celles que M. Raimondo appelle avec justesse « les mégères de l’Apocalypse », qui sévissent désormais dans toutes les allées du pouvoir abusivement dit « macho », et parfois de façon pire que leurs modèles.
Pour savoir « comment on en est arrivés là », il n’est pas inutile de rappeler quelques-unes (quelques-unes seulement) des conséquences du patriarcat.
« Tout le pouvoir aux pères de famille »… Pourquoi ?
Avant que soit connu le rôle des pères dans la procréation, les enfants savaient toujours qui était leur mère, jamais qui était leur père. Ils appartenaient à la communauté, c’est-à-dire à tout le monde et à personne.
Les pères, une fois connu leur rôle de géniteur, sentirent s’éveiller leur possessivité à eux, qui se doubla de leur pulsion prédatrice infantile. Apparition du hideux mot « propriété ».
On n’en est plus là !
Ils voulurent que leurs enfants soient les leurs, leur appartiennent, corps et âme (à Rome, ils eurent droit de vie et de mort sur leur progéniture), sans erreur ni contestation possible. Un seul moyen : enfermer les femmes. Les forcer à réserver leur ventre à un seul propriétaire. Le mariage monogamique, le mariage polygamique et l’esclavage pur et simple ne sont que des variantes qui découlent de cette exigence première.
Un pouvoir acquis par la force doit se défendre par la force. Les pères, traînant leur famille à leur suite, durent se faire la guerre pour assurer leur subsistance. Mais la guerre est un sport temporaire, interdit aux énergies déclinantes. Par ailleurs, la nature poussant les fils à affronter les pères pour prendre leur place, il convenait d’y trouver remède. Les pères tournèrent la difficulté en faisant d’une pierre deux coups : ils envoyèrent leurs fils faire les guerres à leur place. Si les fils étaient vainqueurs, ils contribuaient à accroître le pouvoir de leurs pères. S’ils mouraient, c‘était bien dommage, mais ils étaient alors fort heureusement hors du chemin de papa. Pour ce qui concerne les fils, on en est toujours là.
Ah ! On allait oublier de vous dire que, dans la foulée, ils s’étaient inventé des dieux. Pères. Éternels. À leur image. On en est toujours là aussi.
Conséquences...
Irresponsabilité assumée
Nous avons, dans un de nos précédents posts, évoqué l’épisode emblématique d’Alcibiade et d’une poignée d’autres représentants de la caste aristocratique militaire au pouvoir, qui avaient saccagé en une seule nuit de ±451 avant notre ère tous les Hermès domestiques d’Athènes. Inutile d’y revenir en détail.
Le message du sacrilège était clair : nous voulons bien des privilèges que nous vaut notre membre viril, mais nous n’avons que faire des obligations qui s’y rapportent. Pas question d’être astreints à rendement par exemple, ni à devoirs, ni à responsabilités : les femmes au gynécée pour la reproduction et les petits garçons pour la bagatelle ! Institutionnalisation de la pédérastie. Ah, l’histoire qui se répète…
Mode Yves Saint-Laurent 2016 pour mariages gays
Et pour tous les jours
Prix du pouvoir des pères payé par les fils
Nous avons dit qu’il fut sanglant. C’est un euphémisme. Mais il ne le fut pas que sous forme d’offrandes sacrificielles, au moins jusqu’à Isaac pour certains, mais les filles n’en furent pas exclues, Iphigénie et la fille de Jephté pourraient vous en parler.
Il le fut aussi, bien sûr, et principalement dans des guerres sempiternelles : une continentale et deux mondiales en un peu plus d’un siècle, et toutes parties d’Europe. Parler des innombrables étripages en cours prendrait des heures. Abrégeons. Et citons en passant pour mémoire l’esclavage, qui n’a pas été une mince trouvaille non plus. Pour les femmes d’abord, certes, mais pour les garçons aussi, forcément jeunes, sinon, quel intérêt. Dire que cet esclavage a été lui aussi sanglant est un euphémisme.
Qui fera un jour le compte des jeunes garçons qui, par centaines de milles voire par millions ont été razziés et châtrés pour servir de garde-femelles aux pères ou les assister dans leurs entreprises sans constituer un péril de création d’un clan rival ? Qui se souvient, ou même qui sait que Verdun fut, du VIIIe au XIIe siècle, une plaque tournante de la castration et qu’y furent « opérés » industriellement les gamins volés aux Slaves, dont quatre sur cinq mouraient[1], pour être ensuite réexpédiés et vendus au Proche Orient, en Chine, en Afrique du Nord et jusqu’en Espagne ? Et qu’on ne vienne pas nous dire que les sauvages étaient les Orientaux qui en usaient ! Les charcuteurs et les trafiquants étaient juifs et chrétiens. Les affaires ne sont-elles pas les affaires ? Et ce qui se passe aujourd’hui est-il autre chose que l’aboutissement de ces dix mille ans si prospères ?
Victimes principales ou collatérales : les femmes, les homos, etc.
Les femmes occidentales ont payé un très lourd tribut au pouvoir des pères, principalement via l’institution du mariage, avec ou sans voile de tous les jours selon les époques, mais toujours en tablier jusque sur les trônes.
Marie-Thérèse de Bourbon-Sicile, future impératrice d’Autriche, par Megs, 1773.
Tabliers que devaient porter aussi les petits mâles, aussi longtemps qu’ils étaient « aux mains des femmes ».
Anne d’Autriche et Louis XIV enfant
On ne vous raconte pas l’interminable série des filles, des sœurs ou des cousines vendues, troquées, spoliées, kidnappées, légalement violées ou mises sous clé ès couvents pour des histoires de lopins de terre, de baraques en planches ou de châteaux, la BNF n’y suffirait pas.
C’est pourquoi il est si ahurissant de voir aujourd’hui des homosexuels réclamer le « droit » de se mettre cette corde au cou, même si la très grande majorité d’entre eux refuse de se livrer à de telles singeries. Les merdias n’en parlant pas, cette majorité est non-existante.
Pourtant, n’en déplaise aux LGBT, la sacro-sainte institution à laquelle ils aspirent bat de l’aile.
Comment cela a-t-il pu se produire après tant de siècles ?
On vous expliquera que les enfants gâtés d’Occident ne veulent plus des servitudes qu’elle entraîne. Aujourd’hui c’est peut-être devenu vrai. Mais ce n’est pas ainsi que les choses ont débuté. La vérité est que les apprentis-sorciers, incapables d’arrêter la multiplication exponentielle de leurs guerres, ont eux-mêmes fichu en l’air leur invention pourtant si pratique.
Car enfin, si presque une génération d’Anglaises (on exagère à peine) a plongé dans le lesbianisme après 1918, c’est bien parce qu’une génération entière d’Anglais venait de se faire faucher, oui ou non ? Et cela s’est répété un quart de siècle plus tard, pas qu’en Angleterre. Sans compter que livrées à elles-mêmes à deux reprises pendant quatre ou cinq ans d’affilée avec charge de faire survivre comme elles pouvaient la marmaille, les femmes ont renoué avec leur autonomie oubliée. Et figurez-vous qu’elles y ont pris goût.
Ajoutez à cela que la variété anglo-saxonne de crétins patriarcaux a inventé de se servir de la jeunesse d’un peu partout pour balancer aux poubelles de l’Histoire les gouvernants qui les gênaient dans les pays qu’ils convoitaient (s’il ne fut pas le premier ni le dernier, Charles De Gaulle en fournit un parfait exemple avec l’« Interdit d’interdire » et le « Jouissons sans entraves » qui eurent raison de lui en mai 68, alors que tante Yvonne était le dernier – solide - rempart contre l’IVG). Ah, les révolutions colorées… Toujours des jeunes, z’avez remarqué ? Mais la jeunesse ainsi flattée/utilisée, y a pris goût elle aussi. Et là, pas seulement les filles.
Exit le sens de la famille.
Exit le mariage, fondement de la société occidentale (quoi qu’en pense le pape François Ier, mais n’anticipons pas sur notre prochain post).
Les durs pépins de la réalité, c’est maintenant.
Ayant lui-même scié la branche sur laquelle il était assis, le patriarcat ne sait plus à quel saint se vouer pour retenir les bribes de son pouvoir qui se délite.
Le recours à l’homosexualité forcée – pédérastie comprise – n’est qu’un des expédients affolés auxquels il a recours.
Et maintenant qu’il ne peut plus ni enfermer ni forcer les femmes, que fait-il ? Il cherche le moyen de s’en passer.
C’est de la situation ainsi créée que parle le livre de Maria Poumier.
On connaît les initiatives du gouvernement français, anticipant sur des directives de Bruxelles qu’allaient bientôt suivre les autres membres de l’UE, pour renchérir sur la destruction de l’Éducation nationale entreprise dans les années cinquante, en remplaçant le français, le latin, le grec l’histoire et autres fariboles par la « théorie du genre ». On sait qu’il ordonna aux personnels enseignants de l’appliquer au forcing et de donner fissa des cours de masturbation dès les classes de maternelle à l’aide d’un matériel pédagogique en faux velours qui lui serait fourni.
On sait aussi la levée de boucliers que ces diktats provoquèrent, laquelle culmina, le 13 janvier 2013, en une manifestation qui mobilisa près d’un million de personnes, où l’on vit pour la première fois des Français de souche et des musulmans – femmes voilées incluses – défiler côte à côte.
Cette manifestation, qui s’était tenue à l’initiative de la minorité catholique traditionaliste, prit des allures de guerre confessionnelle, les patriarcaux de la variété socialiste au pouvoir étant assimilés à « la laïcité », à la « franc-maçonnerie », au « matérialisme bolchevique » et on en passe. Les rétifs eurent mille fois raison de manifester et grand tort de le faire ainsi. On va y revenir.
Toujours est-il que c’est de là et de cet instant que de nombreuses personnes, persuadées et non à tort que la société était en danger, qu’il ne s’agissait pas de folklore, ni de quelques homosexuels inoffensifs délirant sur des fantasmes, mais d’une entreprise concertée, organisée avec des moyens écrasants au niveau des gouvernements, se sont dit qu’il fallait faire quelque chose.
De leur nombre est Maria Poumier. D’abord, elle enquête, se documente à mort, collecte les faits, les documents, les preuves, vérifie tout. Que reste-t-il de notre société ? Des ruines. Elle arpente les décombres avec des bottes d’égoutier et dresse un état des lieux.
Tout y passe.
- La GPA (Gestation pour autrui ou grossesse pour argent, au choix).
- La PMA (Procréation médicalement assistée). Vous n’imaginez pas tout ce que ce titre aseptisé recouvre.
- La revente d’ovocytes. Vous ignorez ce que c’est ? Elle vous l’explique. (Et : même nous, on comprend.)
- Le viol in vitro.
- L’inceste fabriqué par don industriel de sperme. (Les cochons à deux paires de côtes supplémentaires et la brebis Dolly, c’est fini, c’est ringard.)
- La fabrication d’embryons à la carte à partir de plusieurs « donneurs », mâles et femelles.
- Le trafic d’enfants, y compris pour leur prélever des organes, de l’ADN, des tissus qui serviront à manufacturer des autres bébés sur mesure à ces messieurs-dames
- Le proxénétisme en bandes organisées. (Pour l’UCK on savait, mais il ne s’agit plus ici de gangs d’Albanais. C’est de vos gouvernements qu’on vous parle, de vos élus à vous.)
Anecdote
Quand on voit un président de la République, son frère et sa femme temporaire sauter en catastrophe dans un avion de l’État, pour aller, aux frais des contribuables, sauver la mise à des kidnappeurs d’enfants en passe d’avoir à répondre de leurs actes devant la justice d’un pays souverain… sur lequel on fait pression… au nom de la grandeur de la France... comment suggérez-vous d’appeler ça ? Il faut dire que le frère du président dirige un laboratoire spécialisé dans quelques-unes des activités énumérées plus haut et que – c’est du moins ce qu’on imagine – le cheptel si maladroitement chassé lui était en partie destiné. Maria Poumier, qui résume l’affaire (chapitre « L’Arche de Zoé »), porte des accusations précises, qui n’ont pas été démenties et pour lesquelles elle n’a pas été poursuivie.
Aussi, quand on voit Madame Attia, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, se répandre dans les journaux russes (?!?!) pour leur confier que, lorsqu’elle a rencontré Muammar Kadhafi, « il se droguait » (juste ciel et grands dieux !), on se dit qu’elle ferait peut-être mieux de fermer son clapet, risquant sinon de rappeler au public que son alors mari n’a dû son élection qu’aux fonds ultra-généreux dudit fumeur de joints, fonds dont il s’est servi pour le faire assassiner si on a bien suivi l’histoire. Pourquoi diable une engeance qui aurait laissé Al Capone sans voix se croit-elle obligée d’ajouter la diffamation sordide au crime ?
Et qu’ont fait de tout cela vos merdias, censés vous en informer ? Eh, euh… ben… leur métier : vous faire avaler des craques. Avouez que vous n’y avez vu que du feu.
C’est dans ce monde-là qu’a dû patauger Maria Poumier pour écrire ce livre.
Quand elle a eu bien tout mis à plat, expliqué les tenants, les aboutissants, les mécanismes, et même donné les adresses pour qu’on puisse y aller voir, elle a invité plusieurs collègues à s’exprimer plus en détail, sur telle ou telle question de fond, à raison d’un chapitre chacun (ils sont six).
On a lu la plume à la main dans l’idée de vous en citer des passages et puis on a dû y renoncer : il faudrait tout citer, parce que tout est important, clair, superbement articulé, sans flou, sans pathos ni langue de bois. Le français, dans ces sortes de choses, fait merveille. Le mieux est que vous y alliez voir par vous-mêmes.
Il y en a qui ne sont jamais contents
Cela dit, il y a quand même un reproche à lui faire, et comme qui aime bien châtie bien…
L’auteur y parle aux croyants, de la part de Dieu.
À l’en croire, ces pratiques de gens qui auraient pu servir de professeurs au marquis de Sade et à Dracula réunis [dont les principaux sont au pouvoir dans nos démocraties, ne l’oublions pas] seraient tous des mécréants, des qui offensent le Père Éternel puisqu’ils massacrent des fœtus en se les faisant même rembourser par la Sécurité sociale. Bref, avortement = fabrication de bébés à la carte à coups d’ovocytes fabriqués par mise en pièces d’enfants vivants en âge d’école, si vous faites l’un, vous faites l’autre. Là, on trouve qu’elle attige un peu à mettre ses conjectures à si haut prix, sans compter qu’elle se prive ainsi d’un soutien et même d’un concours dont elle aura foutrement besoin, quoi qu’il arrive. Pardon pour le choix des mots.
La situation qu’elle décrit est réelle et elle le fait bien. Ses a priori ne sont pas acceptables. On pourrait même lui prouver qu’ils sont condamnables. C’est Manuel de Diéguez qui le fait sans pourtant l’avoir lue (du moins on le pense), dans la conclusion de son dernier papier sur « L’hypocrisie démocratique d’aujourd’hui et de demain » :
« Mais nous ne sommes pas encore au terme de l'hypocrisie historique et politique que camoufle la métamorphose laïque des religions en un "fait religieux" transportable dans la valise. Car il faut maintenant se demander ce que l'hypocrisie pseudo scientifique tente de camoufler, à savoir le fondement originel du terrorisme. Car ce que l'hypocrisie pseudo scientifique tente de camoufler n'est rien de moins que la structure terroriste de la politique de Dieu. (…)
« Jamais nous ne vaincrons le terrorisme avec pour seul secours l'atrocité d'un Dieu de l'épouvante éternelle. Voici le Dieu barbare que nous nous mettons sur les bras et qui s'englue dans la torture. Nous nous le fabriquons sitôt que nous nous le construisons à notre "image et ressemblance". »
Maaais… il parle de terrorisme… elle, de trafic d’enfants… ce n’est pas la même chose. Si, c’est la même chose ! Ces deux Léviathans s’entrepénètrent par tous les bouts. Ils sont soudés. Ce n’est pas du tout par coïncidence qu’on retrouve les mêmes « élites » (lisez métastases cancéreux en phase terminale) à l’origine des deux phénomènes et à la barre du Titanic fantôme.
Pendant qu’on y est, vidons notre sac.
Car s’il est une chose que les sans-dieu reprochent aux croyants de toutes les obédiences, c’est bien leur anthropocentrisme. Où ont-ils pris que l’homme était le centre de l’univers ? Une blatte souffre autant qu’un homme si on la coupe en deux. Qui sommes-nous pour décider que sa souffrance n’a pas d’importance ?
Or, ce que les croyants refusent d’admettre est à la base de tout ce qu’ils déplorent, à savoir qu’à partir du moment où on s’accomode de la marchandisation de tout le reste du vivant (bêtes et plantes), on devra, par force, s’accomoder de la marchandisation de l’humain.
Élevage de poulets à Plougoulm - « Dalc'homp mad »
Il est évident que si on s’accomode de l’élevage de poulets en batterie, on devra s’accomoder de l’élevage de petites Chinoises en batterie pour emballer les poulets.
Usine d’emballage de poulets à Dehui, province de Jilin Chine
Et ne nous couvrons pas les yeux pour ne pas voir. Comme on massacre les poulets en les plumant vivants et en les mettant en pièces sans même les avoir tués, il est inévitable qu'on fasse un jour de même aux enfants des petites Chinoises pour fabriquer les ovocytes qui nous permettront d’offrir, à prix concurrentiels, les enfants pré-programmés » qui assouviront les caprices des dégénérés assez friqués pour se les payer.
Et après les enfants des petites chinoises, les nôtres.
Cela se fait déjà. Les preuves sont dans ce livre.
Pour mémoire :
Chaque année en moyenne, 60 milliards d’animaux sont abattus pour fournir de la viande, ce qui représente plus de 8,5 fois la population humaine de la Terre et plus de 1900 animaux tués par seconde, sans compter les animaux marins qui sont plus de 90 milliards par an à être pêchés et tués pour notre consommation. Ce chiffre astronomique ne cesse cependant d’augmenter : selon la FAO, le nombre d’animaux terrestres massacrés au profit de l’industrie de la viande sera de 110 milliards par an en 2050.
Vous pouvez jeter un coup d’œil là :
https://produitsanimaux.wordpress.com/2015/01/05/%E2%80%A...
Thermidor : le Code du commerce remplace le Code du droit
C’est Françoise Petitdemange qui vous l’explique et qui passe en revue l’aspect juridique de ce qui est en cours.
Le Contrat social – J.-J. Rousseau
Vous croyez vivre dans un état de droit ? Vous vous trompez. L’état de droit, c’était la Révolution française. En Thermidor, elle a été vaincue par la contre-révolution, qui a remplacé le Code du droit par le Code du commerce. Depuis lors, c’est par lui que vous êtes gouvernés. La marchandisation de TOUT en est la conséquence.
Conclusion : la Révolution française est à refaire. De A à Z. Colonnes de fer en tête ! Si on veut, cette fois encore, « bouter hors l’Anglois » ou ce qui l’a remplacé.
Baby-business et Islam
est le chapitre signé par Charybde, « citoyen des deux rives ».
Il nous explique que, Allah merci, le saint Coran est on ne peut plus clair sur le caractère sacré de la maternité. Pour nous le prouver, il appelle à la rescousse l’étymologie et deux ou trois hadiths. On le contredira d’autant moins que le saint Coran est un livre de femmes. Écrit du temps des mères, il est très très très antérieur au Prophète, dont le grand honneur est de ne l’avoir pas trafiqué pour lui faire dire le contraire de ce qu’il disait. Il nous assure que l’Islam abomine les pratiques sus-mentionnées et on n’en doute pas. Mais s’il croit que l’Islam peut rester sur le bord de la route à regarder passer l’infamie…
« Que la Bonne Nouvelle de l’impossibilité d’une expansion de la théorie du genre à l’humanité (grâce à l’Islam, NdA) soit entendue par les catholiques qui la combattent dans leurs sociétés déchristianisées par excès de laïcisme. »
…il se met le doigt dans l’œil jusqu’aux clavicules. Nous sommes tous dans le même rafiot qui prend l’eau, et les musulmans y sont aussi, ne fût-ce qu’au titre de victimes pour l’instant même préférentielles. Et enfin, laissons l’apartheid aux Israéliens.
Mais retapons quand même sur le clou, c’est le seul moyen de l’enfoncer.
Nous ne répéterons jamais assez, derrière Manuel de Diéguez, que les trois dieux pères les plus connus sont à l’origine de tous nos maux, surtout les pires. Nous voulons parler, bien sûr, de leurs inventeurs, puisqu’ils ont tous les trois l’excuse imparable que leur a reconnu Voltaire. (Oui, on le sait, qu’il n’a pas bonne presse en ce moment, mais c’est vrai ou pas ?)
Et nous voulons bien reconnaître la sacralité des fœtus, à condition que leur existence ne soit pas tout à coup décrétée sans valeur quand ils ont vingt ans d’âge et qu’on a besoin d’eux aux frontières ; à condition qu’on reconnaisse que les y envoyer d’un coup de goupillon est un acte sacrilège. Bref, les femmes qui avortent pour ne pas jeter des créatures innocentes dans la marmite infâme qu’est le monde où nous vivons, ne s’abstiendront probablement plus de donner la vie quand ce monde sera devenu vivable.
On ne fait pas ici le procès des croyants. Ils ont mille fois le droit de l’être s’ils en ont besoin. Mais on leur conseille fraternellement de ne pas s’abriter derrière les dieux de leur invention pour esquiver leurs responsabilités d’animaux sans plumes à deux pattes.
Il paraît que, pour Socrate, il n’y avait pas d’injustice dans la nature. Alors, quand il y en une, c’est qu’on l’y a mise. Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?
Le théorème de Cerise
Nous avons laissé pour la fin le chapitre signé, sous le titre « La marchandisation du vivant », par Lucien Cerise. Il y ramasse en une quinzaine de pages ce qui est expliqué en détail ailleurs.
On a ici un faible pour les gens qui savent poser un problème politique avec la rigueur requise.
Or, la préservation de l’intégrité du vivant n’est pas une affaire de religion. Ce n’est pas une affaire d’écologie. Et ce n’est pas non plus une affaire de féminisme. [Les deux ou trois féministes vraiment conséquents qu’on connaisse sont des hommes. Et on ne va pas se convertir quand on voit le genre d’oiseau que les féministes américaines s’apprêtent à envoyer poser ses fesses sur le trône US (lequel en a pourtant connu quelques-unes de tapées, de celles de Washington le Tueur-de-villages à celles d’Obama le Prix Dynamite de la Paix).]
La préservation de l’intégrité du vivant est une affaire de politique. Et c’est un diagnostic politique que pose Lucien Cerise. Il le fait avec sa clarté coutumière, presque avec sécheresse : au scalpel. Son chapitre est une équation.
« Conséquences ultimes de cette marchandisation : le clonage reproductif, l’ectogenèse et les utérus artificiels qui permettront un jour de se paser totalement des femmes, ce qui sera le parachèvement d’un monde entièrement gay, purgé de toute présence physique féminine, où la reproduction deviendra l’objet d’une technologie commerciale et remise dans les mains d’hommes du début à la fin. »
Quand ce ne serait que pour ces 15 pages, Marchandiser la vie humaine vaut les 19 € qu’il coûte et les quelques heures qu’il faut pour le lire.
Lisez-le, relisez-le, et après, retroussez vos manches, il y a le feu au lac.
Maria POUMIER
Marchandiser la vie humaine
avec les contributions d’ARMADA, Charybde, Lucien Cerise, Francis Cousin, Françoise Petitdemange, Sébastien Renault
Le Retour aux sources – décembre 2015 – 19 €
340 pages
Présentation de l’éditeur :
« Gestation pour autrui », « Grossesse Pour Argent », ou encore « Gigantesque Programme d’Arnaque » ? En parcourant les connexions entre business de la stérilisation, trafic de fœtus et d’organes, réseaux mafieux pour recruter des « femmes-gisement » dans le monde entier, ce livre prend résolument le contre-pied des lobbyistes qui veulent imposer à la France des lois permettant le trafic de femmes « valise » ou « en CDD Engrossée jetable » et d’enfants programmés pour être abandonnés, achetés et plus tard revendus. Dans chaque pays, une forte résistance s’exprime, basée sur la morale naturelle et les traditions religieuses. Les catholiques sont en pointe, mais ils ne sont pas seuls, les féministes aussi se dressent désormais contre les supercheries estampillées LGBT, sans parler de l’insurrection du bon sens, la chose la mieux partagée du monde, selon Descartes. Musulmans et Africains renchérissent, avec d’autres arguments de poids, que nous présentent Charybde et ARMADA... Des juristes françaises se distinguent : Aude Markovic, Muriel Fabre Magnan, Françoise Petitdemange, et elles insistent : il s’agit d un néo-esclavagisme inadmissible, reconnaitre le fait accompli c’est entériner la fraude. Une fraude qui atteint des niveaux criminels : Sébastien Renault, Francis Cousin et Lucien Cerise montrent qu’il s agit bel et bien de valider un crime inédit contre l’humanité, qui en entraîne d’autres. De fait, ce sont les instances internationales qui ont entrepris de piétiner les sentiments de l’honneur et de la dignité dans chaque peuple en imposant l imposture du « mariage pour tous », qui a pour objectif principal d’ouvrir sans limite le marché de la reproduction artificielle, ce qui suppose à terme que nous ne puissions plus du tout nous reproduire naturellement, comme du bétail d élevage. Après un périple parmi les cas de figure les plus ahurissants, Maria Poumier conclut, dans une perspective chrétienne, qu il ne tient qu à nous de bloquer les Frankestein qui prétendent nous soumettre à leur délire de toute-puissance, et elle propose des outils pour la lutte.
Site de l’éditeur : http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/actualite-e...
Site de l’auteur : http://plumenclume.org/
Conférence du 15 janvier 2016 : « Les horreurs de la GPA » : https://www.youtube.com/watch?v=siBWpBeMqVQ
Entretien de Maria Poumier et Lucien Cerise : « Marchandiser la vie humaine » http://plumenclume.org/blog/97-conference-de-maria-poumie...
Sonnez tocsin dans les campagnes
SAEZ
Sonnez tocsin dans les campagnes
Allez camarade debout
Des coups d’pioche et des perspectives
Entre le ciel et le ciment
Y’a des cocktails dans les bagnoles
Des CRS en farandole
Cest sûr n’iront au paradis
Que ceux qui brûlent de l’alcool
Sécuritaires nos avenues
Ont pris le goût des cimetières
Y’a des virus aux hémisphères
Et des i-phones dans les sphincters
Satellitaires sont nos alcôves
Entre les vierges qui je suis
Emportez-moi dans la tourmente
Les freins ont lâché dans la pente
Sonnez tocsin dans les campagnes
Allez camarades debout
Entre les tours les illusoires
Et puis le cris des abattoirs
Puisqu’ici on a peur de tout
Des éphémères sur les grands lacs
Pays jadis feu de cultures
Toi dis-moi la bonne aventure
Des somnifères sur la colère
Faut des pansements sur la misère
La jeunesse a tété le sein
Des dictatures de nos besoins
Du cynisme des gouvernements
Puisque le bon peuple est content
Puisquon crie police à tous vents
Surtout pour protéger l’argent
Aux armes citoyens des pleurs
Quoi te dire dautre qu’il est l’heure
De libérer les horizons
Des contingents de nos armées
Devant nous lavenir enfin
Pour un meilleur au bout du poing
Et des printemps sous les flocons
Y’a de l’espoir à nos chansons
Allez marchons vers la grand route
Au gré des ombres calcinées
Pour aller faire monter du souffre
Les égouts dans les beaux quartiers
Moi dans mes contes pour mes enfants
Y’a des solitudes au calmant
Et du carbone dans les naufrages
Des pétroliers cherchant la plage
Moi dans mes contes pour mes enfants
Y’a des solitudes au calmant
Et des polices au paradis
D’un monde qui meurt à crédit
Aux agneaux égorgés au loin
Le chant du coq dans le lointain
A l’orée des grands champs de blé
Ma campagne a le poing lié
Scotché à la lisière du bois
Petit poucet cherche pourquoi
Ses parents lont abandonné
Au grands vents des communicants
Cest fini le temps des instruits
Le temps des populaires aussi
Fini le temps des littéraires
Finies les latines les racines
Au bon dos de nos origines
Finie la parole sacrée
Fini les ni bon dieu ni maître
Fini le chant des rossignols
Oublié le temps des muguets
Fini salut à toi mon frère
Bonjour le temps des paradis
Au-dessus des comptes bancaires
Aux armes citoyens des pleurs
Quoi te dire d’autre qu’il est l‘heure
De libérer les horizons
Des contingents de nos armées
Devant nous l’avenir enfin
Pour un meilleur au bout du poing
Et des printemps sous les flocons
Y’a de l’espoir à nos chansons
Allez marchons vers la grand’ route
Au gré des ombres calcinées
Pour aller faire monter du soufre
Les égouts dans les beaux quartiers
Moi dans mes contes pour mes enfants
Y’a des solitudes au calmant
Et du carbone
Dans les naufrages
Des pétroliers cherchent la plage
________________
- Voir Alexandre Skirda, La traite des Slaves : L’esclavage des Blancs du VIIIe au XVIIIe siècle, éd.de Paris-Max Chaleil, 2010.
Mis en ligne le 11 avril 2016.
21:52 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
04/04/2016
IL Y A 17 ANS
« Les morts de génie travaillent »
Victor Hugo
Vous pensiez que Mikis Theodorakis était mort ? Vous vous trompiez.
24 mars 2016
17e anniversaire du jour le plus sombre que l’Europe ait connu depuis de longs siècles
À la mémoire de Michelle Beaujean (Chiquet Mawet)
Morte le 4 juillet 2000, des suites d’une visite de solidarité à Belgrade sous les bombardements.
Le nouveau Moyen Âge
Dagmar Henn – Le Saker allemand– 24 mars 2016
Arrêt sur Info – 4 avril 2016
(Ceci devrait faire suite aux deux articles du SAKER de la même date sur le même sujet, mais nous les attendons toujours.)
Il y a dix sept ans aujourd’hui qu’a débuté la longue série des guerres et des agressions de l’Otan visant à obtenir des changements de régime ; le 24 mars 1999, l’Otan a commencé à bombarder Belgrade. Peu importe comment on juge le conflit d’alors – la violation du droit international intervenue à l’époque perdure encore aujourd’hui. Et il ne reste presque personne pour ignorer encore le résultat – le mélange de bases américaines, de bordel et de centrale mafieuse connu sous le nom de Kosovo – qui est la conséquence de cette action. À l’époque, l’Otan s’est posée à la fois en juge et en bourreau, et les États ayant participé au crime ont depuis lors, dans des compositions diverses, laissé une large traînée de sang autour du globe.
Vidéo du bombardement de Belgrade de mars à juin 1999. Par parenthèse, l’Otan était à ce moment-là en mesure d’identifier sans problème les stocks de pétrole pour les bombarder, ce qu’elle ne réussit désespérément pas avec Daech, bizarre, bizarre !
Depuis ces événements, ce qui était une fois la gauche allemande est profondément divisé. Les Verts, de parti de la paix qu’ils étaient, se sont transformés en parti de la guerre, mais jusqu’ici, on n’a pas réussi à les traiter comme le parti de la guerre réactionnaire qu’ils sont effectivement. Le fait qu’aujourd’hui beaucoup de gens ne savent plus à quoi correspondent, concrètement, les notions de gauche et de droite est la conséquence de cette trahison.
C’est probablement aussi cette attaque qui a incité les éléments encore fonctionnels de l’appareil de sécurité russe à se soucier de remplacer Eltsine, la marionnette ivre, par Vladimir Poutine. Car à cette date on pouvait déjà deviner qu’à l’avenir, un destin semblable serait préparé pour chaque pays osant opposer ses propres intérêts aux diktats du Quartier général de l’Otan.
Le 26 mars 1999, un grand concert de solidarité du compositeur Mikis Theodorakis a eu lieu à Athènes, sur la place Syntagma. Auparavant, il a publié dans le quotidien grec To Vima un texte qu’on ne peut rétrospectivement que qualifier de prophétique. Si on se demande pourquoi la Grèce a dû être si minutieusement détruite par la politique d’austérité de la Troïka, alors il se peut que la résistance grecque de l’époque contre la politique de l’Otan en soit une des raisons.
Voici le texte de Mikis Theodorakis :
L’Otan, la nouvelle Sainte Alliance
Les événements en Yougoslave nous ont surpris…
Les événements en Yougoslavie nous ont surpris. Moins les bombardements en soi – nous nous y étions habitués avec la guerre du Golfe – mais beaucoup plus l’irruption d’une NOUVELLE ÈRE sur la scène internationale. Une ère qui jette aux poubelles de l’Histoire l’époque qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, celle qui a établi les règles internationales dans le cadre desquelles nous avons vécu pendant la dernière moitié de ce siècle, et cela à des conditions qui avaient été acceptées par tous.
Les années qui ont suivi la chute du nazisme et la fondation des Nations Unies n’ont assurément pas été idylliques ; la plupart d’entre elles ont été marquées par les rivalités de la Guerre froide, la menace atomique et d’innombrables conflits de toutes sortes qui ont coûté d’innombrables victimes à l’humanité.
Le grand vaincu de cette période est le communisme, tant dans sa forme étatique que comme idéologie et domination d’un parti. Les efforts de deux siècles de recherche et d’application de l’idéal socialiste, dans le but de construire une société plus juste et plus humaine, se sont écroulés en une seule nuit et ont installé le capitalisme en vainqueur au centre de la forteresse du communisme, à Moscou, et de là, dans tous les pays du socialisme réel, à quelques exceptions près.
La proclamation des États-Unis comme unique superpuissance en a été la conséquence naturelle. Pour eux, il n’y a plus d’adversaire à craindre, tandis que, parallèlement à cela, leur pénétration et leur domination économique ne se heurtent plus à aucun obstacle sérieux.
L’Europe qui émerge de l’union monétaire ne peut pas être considérée comme un adversaire sérieux de la domination mondiale des États-Unis, puisque les fonds américains ont veillé à pénétrer profondément l’économie européenne et à jouer un rôle essentiel et déterminant dans les décisions économiques de l’Europe.
Les intérêts économiques, les marchés, les réserves pétrolières et la garantie d’un fonctionnement normal par les sociétés supranationales, ainsi que tout ce qui a à voir avec le contrôle intégral des États-Unis sur toutes les zones périphériques du globe : rien de plus normal, que tout cela ne soit assuré que par une puissance économique sans concurrence, mais aussi par une concentration des moyens de destruction sans précédent dans l’histoire de l’humanité.
Que veulent les États-Unis sinon imposer leur volonté et leurs intérêts presque sans contrôle à toute la terre ?
Nous devons étudier cela, étudier ce qui, à notre avis, fonde le début d’une NOUVELLE ÈRE dans l’histoire de l’humanité et s’exprime dans la guerre d’extermination menée contre la Yougoslavie, pour faire nos comptes de ce qui se passe chez nos voisins et quelles en seront les conséquences pour notre vie nationale.
Si nous analysons les événements d’après les critères habituels du droit international à notre époque, tels qu’ils sont exprimés par l’existence de l’ONU, alors je crains que nous ne fassions erreur.
Ce qui apparaît automatiquement, en fait, ce sont les facteurs économiques de l’industrie de l’armement, dont on sait qu’ils constituent l’élément essentiel du développement, tant aux États-Unis que dans les grands pays européens, et qu’ils font des affaires en or sur ce nouveau théâtre militaire : chacun peut donc prétendre que ces intérêts se cachent tout simplement derrière les bombardements.
Il est connu que ces intérêts ont mené jusqu’à aujourd’hui à une grande quantité de conflits locaux, qui ont culminé, entre autres, dans la guerre du Golfe il y a dix ans, sans qu’on n’ait tenu compte du Conseil de sécurité et de l’ONU. En tout cas, les États-Unis se sont efforcés de préserver les apparences.
Dans le cas de la Yougoslavie, il est devenu évident que le directoire des pays membres de l’Otan ne s’est pas contenté de traiter l’ONU avec mépris, mais qu’il a tout fait pour que ce mépris soit perçu par les médias, comme si on voulait envoyer un message aux quatre points cardinaux.
Et ce message est clair :
– le droit international, tel qu’il a été défini dans les statuts de l’ONU, est aboli,
– le sens et la substance de la souveraineté des États sont abolis,
– l’équilibre de l’ordre mondial est aboli.
Qu’est-ce qui est proposé à la place ?
Une nouvelle Sainte Alliance avec les États-Unis à sa tête, entourée des pays européens les plus puissants, pour fonder le nouveau directoire qui utilise le cadre de l’Otan pour attirer les autres pays d’Europe dans le piège et les neutraliser.
La Sainte Alliance proclame l’Otan, c’est-à-dire son organe guerrier, comme sa plus haute instance, dont les nouveaux principes constituent la seule loi à laquelle tous les peuples du monde doivent se plier.
La découverte de la sensibilité humaine est, il faut l’avouer, un mouvement sage, qui a pour but de neutraliser les réactions que les peuples d’Europe et d’Amérique, ainsi que l’opinion mondiale en général, peuvent manifester au premier stade de la création et de l’annonce du nouvel instrument de la domination mondiale.
En réalité, il ne s’agit pas d’obtenir une soumission, mais une identification enthousiaste, comme on la voit d’ailleurs chez les Américains, une identification qui, à mon avis, dépasse de loin les seules réalisations économiques et autres.
Cette identification se reflète dans l’opinion publique des pays européens, chez les acteurs politiques, sociaux et autres, et même au sein des gauches européennes : il est tout simplement impossible que d’un instant à l’autre, tous soient frappés de cécité collective, qu’ils ne voient ni ne comprennent ce qui est évident, et qu’ils justifient cette concentration de moyens d’une destruction massive et sans précédent d’individus, de populations et de services humanitaires. Comme si les Balkans et leurs habitants étaient le lieu et les enfants d’un dieu inférieur qui ne les concerne pas. Là, parler encore de destruction écologique sonne comme une plaisanterie de très mauvais goût.
Alors que se passe-t-il ?
J’ai peur que les Européens n’aient que trop bien compris et qu’ils se trouvent heureux que leur souverain les compte parmi ses élus.
Après tout, ne sont-ils pas supérieurs, d’une certaine manière ? N’appartiennent-ils pas à la même race ? Ceux qui ont représenté la majorité opprimée, que les États-Unis ont justifiée avec les immigrés, auxquels aujourd’hui leur progéniture et bientôt les cosmocrates – les dirigeants de la planète – tendent la main et invitent à appliquer le NOUVEL ORDRE DES CHOSES, qui sont soucieux de s’assurer sur les ruines de la Yougoslavie et montrer, avec cet exemple, à tous ceux qui veulent encore s’opposer aux ordres des nouveaux maîtres de la terre, ce qui les menace.
Pour conclure cet article, je me demande si derrière tout cela, ne se cachent pas de vieilles différences culturelles.
L’homme occidental, qui est libéré de ses phobies de la Guerre froide, qui voit ses ennemis ruinés et s’enivre de sa puissance, a-t-il senti en lui sa vieille suffisance et son envie de domination économique, politique, militaire et culturelle totale ?
A-t-il de nouveau revêtu son armure de Croisé ?
Avez-vous bien compris ?
Est-ce le début d’un nouveau Moyen Âge ?
Le soir du concert, Theodorakis a complété ce texte par un bref discours :
« Hier, à Washington, les Nations Unies ont signé l’arrêt de mort, l’assassinat du droit international. Hier, à Washington, la loi de la jungle, le droit du plus fort a été signé. Les États-Unis peuvent maintenant, avec les pays européens, juger tous ceux dont ils pensent qu’ils n’entrent pas dans leurs plans. Ce n’est pas exagéré de dire que nous entrons dans un nouveau Moyen Âge. Vêtements et souliers chauds, foulards de coton et gants… une nouvelle ère glaciaire arrive.
Quand les bombardements ont commencé, j’ai dit que les violations du droit international et les meurtres qui ont été mentionnés ne servaient que d’excuses, que ce sont les mêmes discours, et les conventions pour une solution, et que leur but principal est de transformer la Yougoslavie en une terre brûlée, et ils le feront s’il n’y a pas de résistance. Ils veulent faire de la Serbie un désert de cendres et de sang afin que cela serve d’exemple aux autres victimes, et ils disent : « Voyez ce qui arrive lorsque vous n’obéissez pas. »
Nous, les Grecs, pouvons être fiers, car nous sommes les seuls qui sont unis et déterminés à dire NON à la barbarie ! Nous nous tenons aux côtés de nos frères serbes, des victimes, et nous voulons couvrir le hurlement des sirènes et le sifflement des fusées avec notre chant. Belgrade, aujourd’hui nous chantons pour toi !
Chantons tous ensemble bien fort, afin d’être entendus. Nous sommes avec vous, alors soyez courageux ! La justice est de votre côté, et la justice finit toujours pas vaincre à la fin. Je pourrais dire que nous devrions chanter pour que les Européens nous entendent, mais je crains que ce ne soit une perte de temps. Presque tous là-bas sont aveugles et sourds. »
Mikis Theodorakis
Traduit du grec à l’allemand par Guy Wagner, traduit de l’allemand par Diane, pour le Saker francophone
Commémorons aujourd’hui les victimes d’alors : le peuple Yougoslave et le droit international.
Source : http://arretsurinfo.ch/video-le-nouveau-moyen-age/
Συναυλια Μικη Θεοδωρακη..Συνταγμα 26/4/1999
Mis en ligne le 4 avril 2016.
21:37 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
02/04/2016
SUITE ANNONCÉE / 4 (et dernière)
D’un passé pourtant pas si lointain…
Suite Annoncée / 4
(et dernière)
Un cas extrême d’intégration réussie : Salomon Reinach
S’il fallait caractériser du nom d’un seul homme la IIIe République, celui de Salomon Reinach y suffirait sans doute.
Né le 29 août 1858 à Saint-Germain-en-Laye d’une famille juive d’Allemagne, Salomon eut deux frères : un aîné, Joseph, né en 1856, et un cadet, Théodore, en 1860.
Les deux frères de Salomon allaient, contrairement à lui, faire des carrières politiques, devenir ce qui fut appelé des « juifs d’État ». Joseph, journaliste et secrétaire de Gambetta, fut député des Basses-Alpes et Théodore, juriste, archéologue, historien, mathématicien, philologue, numismate et musicologue, fut député de la Savoie et est aussi connu pour s’être fait construire, à Beaulieu-sur-Mer, une demeure « à la grecque » (dans le goût « début du XXe ») : la villa Kérylos, qui se visite encore.
La manière dont les frères Reinach furent élevés et ce qui en résulta démontre a contrario la malfaisance de l’enseignement tel qu’il est conçu et pratiqué aujourd’hui. Rien qu’à ce titre, ils mériteraient notre attention, et c’est pourquoi il vaut la peine de s’attarder un instant sur leur histoire familiale.
La famille Reinach
Le premier ancêtre connu, Hans Mayer, était suisse, originaire du canton d’Argovie, qu’il quitta au XVIIIe siècle pour aller s’établir à Mayence et y prendre le nom de Reinach.
Le grand-père, Joseph-Jacob, alla, lui, s’établir à Francfort-sur-le-Main comme marchand de produits agricoles et de bestiaux. En 1814, il eut des jumeaux, Herman et Adolf, qui se lancèrent ensemble dans le commerce international. C’est Herman, père de nos trois Reinach, qui allait devenir banquier multimillionnaire. Il commença par s’installer à Paris, après un séjour à Londres.
[ N’oublions pas qu’en 1792, cédant à l’insistance de Robespierre, de Marat, de l’abbé Grégoire et de leurs partisans, la Convention avait aboli l’esclavage dans les colonies, et fait des juifs et des protestants des citoyens à part entière qu’ils n’étaient pas jusque là.]
Herman avait donc une bonne raison de s’installer en France plutôt qu’ailleurs. Mais il était cependant persuadé qu’un homme de son époque, s’il voulait faire quelque chose de sa vie, devait parler au moins deux langues étrangères. Outre son allemand natal et son français d’adoption, il n’avait pas ménagé ses efforts, pendant son séjour à Londres, pour apprendre aussi l’anglais. Son frère et lui s’étaient acheté un manuel de correspondance commerciale dont ils avaient appris par cœur toutes les lettres, et ils avaient pris pour professeur de conversation leur cocher, dont ils payaient les leçons en pintes de bière.
Homme très débrouillard, Herman n’était cependant pas que cela. C’était aussi un amoureux des Lumières, grand admirateur de Voltaire et de Rousseau, qui, en 1848, opterait résolument pour la République, mais qui – métier oblige – fréquenterait bien entendu la grande bourgeoisie d’affaires arrivée au pouvoir grâce à la Révolution sans être elle-même révolutionnaire pour un sou. Installé dans les beaux quartiers, il recevrait chez lui banquiers, industriels, patrons de presse et hommes politiques aussi bien qu’artistes et intellectuels, bref, tout ce qui comptait à Paris, de Thiers à Victor Hugo en passant par Michelet, Renan et tous les autres, plus quelques têtes couronnées d’ici et là.
C’est dans ce milieu que les trois frères ont grandi.
Le « phénomène Reinach » doit beaucoup aux qualités de selfmade man de Herman (à l’époque, on eût dit- en français - qu’il s’était « formé à l’école de la vie »). Sans renier sa judéité, il ne pratiquait aucune religion et avait des idées personnelles sur l’éducation des enfants. Il n’allait donc pas élever ses fils dans le judaïsme, suivant en cela sans le savoir les recommandations du Plan d’Éducation Nationale de Lepeletier de Saint-Fargeau, et pas trop non plus à l’école. Car, quand l’école ne répond pas à ce qu’on est en droit d’attendre d’elle, il faut faire le travail à sa place. Or, Herman se méfiait des lycées, qui étaient encore sous la coupe – militaire - de l’Empire, et il se désolait de voir que, surtout dans les petites classes, tant de temps était perdu en dictées, alors que les enfants maîtrisaient déjà l’orthographe. Et aussi, pourquoi donc les maîtres tenaient-ils tant à dicter leurs propres cours aux élèves, alors qu’il y en avait d’imprimés ? D’après lui, 1) les enfants gâtaient leur écriture en essayant de noter l’intégralité de ce qu’ils entendaient, 2) ils en oubliaient de réfléchir par eux-mêmes.
Rien de passif, on le voit, chez le banquier en pleine ascension. Il eût fait beau voir qu’on lui interdise de garder ses enfants chez lui si l’école n’était pas à la hauteur ! Tout ceci le poussa – il en avait les moyens – à engager un précepteur pour faire la classe à ses fils. Ce fut Charles-Marie Laurent, un jeune homme « cultivé, consciencieux et d’un caractère agréable » qui n’avait, malheureusement, aucune autorité sur eux : « Il leur interdisait les mots grossiers, mais il ne parvenait pas à les empêcher de se battre. Tous d’une violence extrême, leur salle d’études était un véritable champ clos : quand le bruit de leurs luttes arrivait jusqu’à moi, je montais pour distribuer impartialement des taloches aux combattants, sans chercher à démêler le motif de leurs querelles. » Mais Charles-Marie avait deux passions : Victor Hugo et Vercingétorix, sur lequel il écrivait une tragédie. C’est ainsi que Joseph serait toute sa vie hugolâtre et que Salomon finirait conservateur en chef du Musée des Antiquités nationales.
Suivant les convictions paternelles, tout le monde était polyglotte chez les Reinach. Mais… « Qui na pas fait plus que son père n’a rien fait », avait prétendu Léonard de Vinci, les trois fils de Herman apprirent donc aussi le latin et le grec, chose habituelle à l’époque pour quiconque entendait faire quelques études. Et, bien entendu, ils finirent par y aller, à l’école, et y devenir forts en thème. Ils se mirent même, sans le faire exprès, à y remporter tous les prix… qu’il eût peut-être été plus politique de ne pas monopoliser, mais comment le savoir. Ils étaient surdoués, et, pour leur père, ces prix étaient la preuve d’une intégration réussie à la société française.
Au concours général, Salomon, puisque c’est lui qui nous intéresse, remporta non seulement six prix et dix accessits, mais se vit même – à seize ans ! – publier par Le Temps (du 27 avril 1874). L’écolier y protestait contre la suppression du concours de géographie en classes de 3e et seconde, ce qui « inévitablement condamnait à l’oubli et à la décadence » une étude déjà négligée par la Sorbonne, et par là refermait l’horizon intellectuel de la jeunesse. « Certes, il est avant tout nécessaire à un homme de connaître la géographie de son pays, mais est-ce que le Français est condamné à demeurer toujours chez lui ? Industriellement, commercialement, militairement peut-être un jour, le Français sera appelé hors de la France ; il doit donc être instruit non seulement de la géographie de l’Europe, mais de celle de tous les pays où pourra se déployer son intelligence. » Certes, cela n’excluait pas les aventures coloniales, mais au moins n’était-ce pas hexagonocentriste.
Quoi qu’il en soit, à une époque où le colonialisme, justement, était si fort à la mode, et où d’aucuns se mettaient à beaucoup parler de la « race » indo-européenne, de sa supposée supériorité sur les autres, d’aryanisme, du Diable et de sa mère, il valait mieux, si on n’en était pas, ne point remporter absolument tous les prix au concours général. Ainsi, c’est sans doute encore sans acrimonie mais tout juste, que les chansonniers montmartrois brocardaient « les frères Je Sais Tout ».
Arrêtons-nous un bref instant pour considérer avec un serrement de cœur une époque de l’histoire de France où le bon peuple payait pour aller écouter chansonner les résultats aux concours des écoles.
Débuts dans la vie
En novembre 1876, Salomon entre premier rue d’Ulm. Cela lui vaut, suivant la tradition, le titre de « cacique ». Il a 18 ans et vient de passer ses vacances d’été à traduire l’Essai sur le libre arbitre d’Arthur Schopenhauer, qui paraîtra l’année suivante « pour la première fois en français ». Une onzième édition paraîtra en 1909, et c’est encore ce texte qui – on ne compte plus le nombre des rééditions – paraîtra en 1992, dans la « Petite bibliothèque » de Rivages Poche.
Quelles sont les relations de Salomon Reinach avec le libre-arbitre ? Sacrément difficiles à distinguer. Celui qui a été élevé sans religion et qui se battra toute sa vie pour l’école laïque, va traverser, pendant ses études, une crise de mysticisme. Le phénomène est courant. Ce n’est pas J.B. Pouy qui nous contredira, ni les enfants de communistes qui fuguent pour faire, à pied, le pèlerinage de Compostelle. Ce qu’on peut dire, c’est que chez Salomon Reinach, le choix du rationalisme et une tendance au mysticisme très difficile à réprimer vont se faire la guerre ou se compléter, non seulement dans la vie mais dans l’œuvre.
En 1880 – il a 22 ans -, il publie un Manuel de philologie classique, qui, comme il s’y attendait, sera violemment critiqué. Ses maîtres l’avaient mis en garde. Michel Bréal, par exemple : « Imprimez-le bien vite, dans un an, vous n’oseriez plus. » D’autres se scandalisent qu’il ose, justement à son âge, donner un avis sur ces choses. Mais, est-ce vraiment une question d’âge ? N’est-ce pas plutôt son caractère qui le pousse à nourrir « l’heureuse illusion d’une science naissante, qui prend pour horizon les bornes du connaissable » ? Illusion ? Oui, certes, il partage celle de son temps sur le pouvoir de la science à repousser toutes les bornes et à sanctifier ce qui, jusque là, ne l’était pas. On sait mieux aujourd’hui ce qu’il faut en penser. Mais l’ambition (et non l’illusion) de Reinach est de défricher une jungle différente, à savoir : TOUT apprendre (dans les bornes toujours reculées du connaissable) et TOUT transmettre. Au plus grand nombre. Même « aux jeunes filles ». C’est-à-dire aux femmes.
Que ceux qui hausseraient aujourd’hui les épaules veuillent bien se rappeler que, moins de huit décennies plus tôt, M. Sylvain Maréchal, précurseur de l’anarchie et de la grève générale, avait « essayé de se rendre utile en publiant un Projet d’une loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes », et qu’en 1909 encore, M. Henri d’Almeras regretterait amèrement qu’on ne l’ait pas écouté. Quoi qu’il en soit, ce projet pédagogique, que Reinach va poursuivre sa vie durant, scandalisa fort les vieux messieurs en charge de dispenser le savoir dans une école où tout était fait par et pour les hommes, et seulement pour ceux d’une certaine classe. C’est évidemment, au contraire, son plus grand titre à notre attention.
Reinach a connu très vite la grandeur et les limites du savoir. Se méfiant de ceux qui le maîtrisaient mal et cherchaient à le monnayer en pouvoir, il a voulu ruiner leurs ambitions. Dans la « préface intime » à son Manuel, il révèle que ce livre fut une machine de guerre. À notre avis, il ne se vantait pas.
Rappelons brièvement, pour le situer, que Reinach est surtout connu comme archéologue et comme spécialiste de l’histoire des religions, mais qu’il fut bien plus que cela. Philologue, philosophe et passionné d’éducation, il sera si doué pour le dessin qu’il envisagera un moment de se consacrer à la peinture. Son œuvre, qui est immense, remplirait à elle seule une bibliothèque. « Elle témoigne d’une intelligence polymorphe, d’une érudition prodigieuse et d’une capacité de travail exceptionnelle. À l’École Normale déjà, Reinach forçait l’admiration ; il était une encyclopédie vivante. (…) On l’a présenté comme l’héritier de Diderot. On a comparé son activité à celle de Pic de la Mirandole. On a cité Voltaire et son domaine de Ferney pour évoquer les qualités de l’épistolier et l’hospitalité de son salon. » [1]
Salomon Reinach vers 1900
Il nous reste à évoquer, trop schématiquement pour être justes et trop longuement pour un simple post, la carrière et l’œuvre de l’« intégré ».
Reinach l’Athénien
Sa carrière d’archéologue commença par un séjour à Rome, où il fouilla les environs de la Domus aurea (le palais de Néron)
Dans la Domus aurea se trouvait un autre tableau [représentant Phèdre et Hippolyte, NdA], dont il ne subsiste une trace que dans un dessin de Salomon Reinach. On y reconnaît le schéma visible dans la composition de nombreux sarcophages.
En mars 1880, à Naples, Reinach s’embarqua pour Le Pirée, où il fit la connaissance de Charles-Joseph Tissot, ministre de France à Athènes et grand antiquaire. « Je me présentai à Tissot. Il me revit à notre bibliothèque, et nous étions liés avant de nous connaître. Il m’a dit plus tard qu’il m’avait pris en affection parce qu’il me voyait une curiosité générale et que je paraissais désireux, à la différence des spécialistes, d’apprendre ce que je ne savais pas. » Mais, bientôt, Tissot reçut une autre affectation, celle d’ambassadeur extraordinaire à Constantinople. Cela ne lui laissa que peu de temps pour travailler à une Afrique romaine qu’il méditait depuis longtemps et qui jouerait plus tard un rôle important dans la vie de Reinach.
Celui-ci se lança dans le travail en observant les règles que lui avait rappelées son ancien maître, Foucart : obligation absolue de renoncer aux travaux de compilation et d’abandonner toute idée de catalogues et d’index. Il faut dire que les catalogues et les index seront toujours en effet le péché mignon de Reinach. Il disait d’eux qu’ils permettaient « sinon de tout savoir, du moins de savoir où tout trouver ». Car il eut toujours en vue « ceux qui sont arrêtés au seuil d’études nouvelles moins par leur manque de connaissances premières que par l’ignorance des sources où la science se puise ». L’archéologie, cependant, se pratique sur le terrain. Abandonnant provisoirement son rôle de justicier, il mit avec humour ses derniers écrits – des mélanges d’archéologie et d’histoire de l’art – sous la protection d’Amalthée.
« Amalthée n’est pas seulement le joli nom de la chèvre qui nourrit Jupiter enfant, en Crète, et fut récompensée de ses services par une place au ciel ; elle avait une corne qui, s’étant brisée par accident, devint par la faveur de son nourrisson, ce que l’on appelle une Corne d’abondance, ou corne d’Amalthée, remplie de toutes sorts de plantes, de fleurs, de fruits. La légende ne dit pas qu’ils fussent tous des meilleurs, mais du moins, il y en avait beaucoup et la provision s’en renouvelait à mesure qu’on se permettait d’y puiser. »[2]
Il en alla de même pour les écrits de Salomon Reinach.
Au cours de sa campagne de fouilles, il tira du néant (en 1888) le Voyage en Orient de Philippe Le Bas. C’était là un lien de plus le rattachant au XVIIIe siècle et à la Révolution, Philippe Le Bas n’étant autre, en effet, que le fils unique du suicidé de Thermidor et l’auteur, entre beaucoup d’autres choses, d’un Dictionnaire encyclopédique de l’Histoire de France en 12 volumes, qui est encore très lisible (nous l’avons lu) et pas obsolète, même s’il y manque tout ce qui fut découvert après lui. Deux immenses savants, qui ne se sont pas connus, se sont ainsi croisés comme des bateaux dans la nuit.
Nous ne détaillerons pas les multiples tâches et activités qui furent celles de l’helléniste en Grèce. Outre travailler sur les chantiers de fouilles, il acquit (marchanda) des terres cuites de Myrina « le disputant en grâce à celles de Tanagra », des fragments d’inscriptions, des médailles. Plusieurs de ses acquisitions rejoindront les collections du Louvre, pour lequel il se montrera toujours un généreux mécène.
À propos de marbres historiés qu’il convoitait, il lui arriva de mentionner dans son carnet l’une ou l’autre anecdote. Comme celle-ci, par exemple : « Il y a quelques années, un protégé français nommé Valadour obtint un firman pour l’exploitation des marbres du Temple de Téos. Deux bombardes chargées de marbres quittèrent la petite scala de Sigadjik ; et quand Pottier et Hauvette vinrent l’an dernier à Téos, Baladour leur proposa de leur vendre ses marbres historiés. Depuis, Baladour a filé, laissant dans le pays 2.000 piastres de dettes et une réputation détestable. » Les marbres ne pouvaient pas être vendus et « Baladour » les avait vendus deux fois. Honte sur nous : cela nous a fait rire.
Tout en fouillant et négociant des acquisitions, l’archéologue écrivait des articles pour La République française, dont un sur les écoles juives de Salonique. Mais une attaque de typhoïde le força bientôt à demander un congé. À la fin de l’année, il rentra en France et, à peine arrivé à Paris écrivit un article sur « La musique en Lorraine », projeta une histoire des arts musicaux et entreprit une Chronique d’Orient. Pendant les treize années qui allaient suivre, il rédigerait régulièrement un bulletin critique consacré à l’archéologie classique en Méditerranée. Mais Reinach l’Athénien, c’était fini. Dès le mois de novembre, il avait rejoint à Londres Tissot qui venait d’y être nommé ambassadeur et qui avait besoin de son aide. Il essayait en vain de mettre en forme son ambitieux travail sur l’Afrique romaine mais n’y arrivait pas : sa santé se dégradait. Il comptait sur Salomon pour l’aider.
Reinach l’Africain
C’est donc une fois de plus à ses talents de compilateur, de dresseur de catalogues et d’index, bref d’organisateur intellectuel que son aîné fit appel. D’abord à Londres, puis en Tunisie. Reinach passa ainsi du secrétariat de Tissot à celui de la Commission archéologique en Tunisie, dont Tissot était le président. C’était l’époque où la République des Jules était en pleine effervescence coloniale. Deux ans plus tôt, par le traité de Bardo, la Tunisie était devenue un protectorat français.
Sautons les péripéties dues à la santé déclinante de Tissot. Le 26 novembre (1883) Reinach partait pour Carthage. Il avait 25 ans et venait d’entreprendre la rédaction de… ses mémoires. De novembre à mai 1884, il allait poursuivre seul sa mission, en recevant par correspondance les instructions de Tissot. Il s’acquitterait aussi de diverses autres tâches, notamment pour l’Alliance Israélite Universelle, à laquelle il écrivait le 26 décembre 1883 (lettre à Isidore Loeb) : « J’ai l’honneur de vous transmettre un premier rapport sur la condition des écoles de l’Alliance en Tunisie. Je les ai visitées en compagnie de M. Ernest Babelon, conservateur au cabinet des médailles de Paris, et je me suis efforcé de recueillir à leur sujet des renseignements de sources diverses, propres à m’éclairer sur les services qu’elles rendent et les lacunes qu’elles présentent encore. » L’Alliance avait, en 1879, fondé un établissement secondaire à côté du collège musulman de Sadikki et du collège Saint-Louis de Carthage. Celui-ci était devenu, en 1882, le collège Saint-Charles, à l’initiative du cardinal Lavigerie. Reinach répondait à « deux questions importantes » : « la condition générale des Juifs en Tunisie et leur attitude à l’égard de l’Italie et de la France ». Il le faisait dans l’esprit de l’exposé qu’il avait publié dans La République française sur les écoles juives de Salonique : avec indépendance. Il heurtait ainsi de puissantes idées reçues, s’inquiétant du faible niveau de formation des rabbins souvent superstitieux dont il faisait un portrait peu flatteur, et s’étonnant en outre des robes des jeunes filles juives, qui les faisaient paraître pour ce qu’elles n’étaient pas.[3] Il concluait ainsi son rapport : « Les écoles de l’Alliance ont une rude concurrence à soutenir avec celles du collège Saint-Charles et les différentes écoles congréganistes dues à l’activité de Mgr Lavigerie. »
Cela dit, Salomon et le cardinal étaient dans les meilleurs termes, car Lavigerie, administrateur du vicariat apostolique de Tunis depuis 1881, privilégiait deux domaines qui lui étaient chers : l’éducation et l’archéologie. Il se préoccupait très fort de l’une et apportait autant qu’il le pouvait son soutien à l’autre en facilitant les fouilles. Pour ce qui était des écoles juives, Reinach s’en préoccupait dans une perspective où, à l’évidence, la formation intellectuelle l’emportait sur la question religieuse.
De Paris, Tissot avait aussi demandé à Reinach de jouer un rôle dans l’« Association nationale pour la propagande de la langue française ». Celle-ci avait déjà attiré l’attention de Lavigerie, par ailleurs ami de Gambetta, dont Joseph était le secrétaire. On l’avait même sondé pour savoir s’il accepterait d’en être le secrétaire. Mais, peu soucieux de siéger aux côtés de Paul Berl, dont l’hostilité à l’Église ne faisait aucun doute, il avait décliné. Cependant, en janvier 1884, lorsque l’Alliance française fut définitivement organisée sous la présidence de Ferdinand de Lesseps, Lavigerie finit par accepter une des quatre vice-présidences.
Le cardinal Lavigerie, peint par Bonnat. 1888
Et voilà nos deux improbables compagnons, le Juif rationaliste et le futur évêque de Carthage, partis pour implanter de concert l’école laïque dans la toute fraîche colonie, pardon, dans le tout frais protectorat, pour ce qu’ils estimaient être le plus grand bien des Africains, qu’ils fussent juifs, musulmans ou chrétiens. Leurs intentions, à n’en pas douter, étaient pures, même si, ni l’un ni l’autre, ils ne se sont demandé ce qu’ils faisaient là au juste, à quel titre, avec quelle légitimité, ni ce qu’en pensaient les Tunisiens, que nul n’avait songé à consulter. Quoi qu’il en soit, ce ne fut pas du goût de l’Église, qui n’apprécia pas de voir un de ses prélats participer à une « machine de guerre du laïcisme », introduire en quelque sorte le Diable parmi ses ouailles.
Monseigneur rentra dans le rang et Reinach rentra à Paris, où Tissot, agonisant, mourut le 2 juillet, ayant fait de lui son exécuteur testamentaire. Salomon Reinach, à son habitude, s’acquitta de manière exemplaire de la tâche qui lui avait été confiée. En 1885, paraissaient les Fastes de la province romaine d’Afrique, et, de 1884 à 1891, les trois volumes – dont un atlas – consacrés à la Géographie comparée de la province romaine d’Afrique. Seul, le dictionnaire berbère-français que Tissot avait entrepris pendant un séjour au Maroc, trop peu avancé pour être complété, ne vit jamais le jour.
Pendant tout ce temps, Reinach avait continué à travailler à son Manuel de philologie, c’est-à-dire à améliorer et à compléter ce livre qui était « toute sa jeunesse », en une sorte de « commentaire perpétuel au texte et aux notes du premier volume ». Son ambition était claire et déclarée : il s’agissait de revendiquer « courageusement l’héritage de nos ancêtres, augmenté de l’héritage de nos pères, quitte à demander aux méthodes nouvelles, aux progrès de la pédagogie, le secret d ‘apprendre davantage en apprenant plus vite. » Nos ancêtwes les Gaulois ? Pas loin. Et pourquoi pas ? (Salvador, tu nous manques !)
Reinach et les antiquités nationales
Ayant renoué avec la philologie, Reinach renoue aussi avec l’archéologie grecque. Il termine son Traité d’épigraphie écrit son premier « courrier de l’art antique » pour La Gazette des beaux-arts et rédige un Précis de grammaire latine, puis une Grammaire latine à l’usage des classes supérieures et des candidats à la licence ès lettres et aux agrégations, écrit pour le Bulletin de correspondance hellénique, un article sur « une synagogue juive à Phocée ». Il donne enfin, avec E. Pottier, un catalogue raisonné desTerres cuites et autres antiquités trouvées dans la nécropole de Myrina. Broutilles que tout cela, pour le stakhanoviste des catalogues et des index.
C’est à ce moment qu’on lui offre un poste d’attaché au musée de Saint-Germain. S’ouvre alors à lui un nouveau domaine qui va le passionner : celui de la préhistoire et de la Gaule romaine.
À son habitude, il poursuit en même temps d’autres activités. Par exemple, à partir de 1887, il est membre du comité central de l’Alliance israélite et il sera l’un des fondateurs de la Jewish Colonization Association, dont nous avouons ne rien savoir. Il commença en même temps, y consacrant un temps et une patience infinis, la publication des articles et notices qui deviendraient plus tard les cinq volumes de Cultes, mythes et religions.
Mais pas seulement.
Nous n’avons rien dit de sa vie mondaine. En 1888, une série de circonstances allaient le conduire, d’un salon l’autre, à celui de Liane de Pougy et à la découverte des poésies de Pauline Tarn, alias Renée Vivien.
Lors de son séjour en Grèce, il avait été amené, lors d’une escale de son bateau à l’île de Lesbos, à visiter avec le médecin du bord, « une malheureuse hydropique qui gisait depuis sept mois sans mouvements ». Il avait alors écrit dans son journal : « Peu s’en fallut que cette infortunée ne fût la première Lesbienne que je rencontrasse. À la tare des monstruosités morales restera attaché dans mon esprit le souvenir des monstruosités physiques ». Eh bien, il allait changer d’avis sur « les monstruosités morales » et s’intéresser, par le biais des poésies de la moderne Sapho, à ces dames et à leurs particularités.
Le désir de voir un vase grec l’avait entraîné chez la femme de l’archéologue Ernest Beulé, qui avait fouillé en 1851 l’entrée de l’Acropole d’Athènes. Reinach raconte à Liane de Pougy : « J’y rencontre Charlotte Laissier, veuve depuis quelques mois et me lie avec elle. Cinq ans après, elle se remarie et devient Mme de la Redorte, nous restons liés. En 1910, alors que je refuse toute invitation, j’accepte pourtant un jour de dîner chez elle avec Mme de Brimont, je me lie avec elle. Quatre ans après, je la mène au Salon ; elle me cite des vers de Pauline, j’achète ses volumes et les dévore. Mme de B me mène chez Flossie [Natalie Barney], qui me révèle L’Idylle [L’Idylle saphique publiée par Liane de Pougy en 1901], je veux voir Ahnine [Liane de Pougy], je lui écris deux mots après l’avoir vue – et je reviens, on s’écrit, on ne cesse plus de s’écrire. Ainsi, remontant le cours des années et des hasards, c’est à un vase grec que je dois de vous connaître. Introducteur dont vous étiez digne, et qui me convient. »[4]
Renée Vivien habillée « à la Camille Desmoulins »
Pour les curieux, Mme de Brimont était l’arrière-petite-nièce de Lamartine. Quant à Mme de la Redorte et son mari, ils figurent dans un texte des Vrilles de la vigne, de Colette, « Printemps de la Riviera », qui sera retranché de l’édition définitive. Elle y évoque un séjour en 1906 à la villa Cessole, chez Renée Vivien. Les invités, parmi lesquels figurent Liane de Pougy, Jean Lorrain, Caroline Otero, Jeanne de Bellune, etc., sont présentés par leurs initiales :
« On regarde beaucoup le couple de la R…, surtout la femme, cette joueuse enragée et riche, Mme de la R…, dont les petites mains sèches sèment et récoltent des poignées d’or et de précieux papiers sales… Ses mains gantées, son corsage, son chapeau, sa figure décolorée, tout est blanc. Elle ressemble à un oiseau pâle au bec busqué, et ses pâles yeux charment l’or… »[5]
Mais d’où vient que tant de femmes exceptionnelles eurent alors la rage de singer des hommes qui ne l’étaient pas ?
Où finissent les mondanités et où commencent les occupations savantes ? À partir de 1890 et pendant deux ans, puis de 1895 à 1902, Salomon Reinach allait suppléer Alexandre Bertrand à la chaire d’archéologie nationale à l’École du Louvre. C’est là qu’il donna, en 1899, une série de conférences sur la religion celtique. C’est là aussi qu’il parla pour la première fois de totem et de tabou, toutes choses qui se retrouveraient un jour dans Cultes, mythes et religion, après avoir fortement intéressé Sigmund Freud.
On sous-estime souvent l’influence qu’eut Sparte sur l’imaginaire français. Depuis le milieu du XVIIIe siècle où les Oratoriens, soucieux d’arrêter l’hémorragie d’ouailles soit vers le protestantisme, soit vers l’Antiquité païenne ou l’athéisme, avaient eu recours à l’histoire ancienne, voire à l’historicisation des mythes pour inculquer à leurs élèves un certain nombre de vertus chrétiennes déguisées, Sparte, Athènes et Rome s’étaient emparées des esprits. On peut presque à coup sûr définir le rôle qu’allaient jouer dans l’histoire de France les uns et les autres, aux choix qu’ils faisaient de leurs modèles. Si, pour Robespierre, Sparte, ce fut Léonidas (« Étranger, va dire à Sparte qu’ici nous gisons, dociles à ses ordres. ») et si, pour Saint-Just, ce fut l’endroit où la brièveté du discours était loi (« Le prix d’éloquence sera donné au laconisme »), pour Salomon Reinach, c’est à Sparte que les filles et les garçons avaient jadis reçu la même éducation égalitaire. Il eut pour ambition d’initier aux choses de l’art et de la philosophie les jeunes filles, certes de bonne famille, il faut bien commencer quelque part et on n’imagine pas les porteuses de pain et les blanchisseuses au Louvre. Elles y seront invitées « avec leurs mamans », ce qui l’amènera à se dire « conférencier pour vieilles dames », sous-estimation s’il en fut.
Mais Reinach ne fit pas que suppléer Alexandre Bertrand au Louvre, car c’est à lui aussi qu’il dut son poste d’attaché au Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, dont il finirait conservateur en chef et dont il enrichirait considérablement les collections, y compris de ses deniers.
Il devait plus tard, à propos de « l’affaire », lui rendre hommage en rappelant que c’était pour Dreyfus que « ce Breton défenseur des vérités de 89 » était descendu « pour la première fois dans la lice à soixante-dix-sept ans ».
Cultes, mythes et religions
Sous ce titre ont été réunis cinq livres, eux-mêmes constitués d’essais et d’articles allant de cinq ou six à soixante pages, sur tous les sujets relatifs à l’histoire des peuples. Il suffit d’en énumérer les titres pour donner une idée de l’ampleur et de la diversité de l’entreprise. :
- Totems et tabous
- Celtica
- Mythes et rituels en Grèce, à Rome et chez les Hébreux
- Mythologie figurée
- Christianisme, survivances et déviances
Ce qui ressort de ces 1300 pages « choisies », c’est une curiosité inépuisable, une empathie inlassable pour « les autres » quels qu’ils soient. Car ce qu’avait entrepris Reinach, à travers l’art, l’archéologie, la mythologie, les coutumes patiemment glanées et décryptées, c’est l’histoire de ceux qui n’en ont pas : les classes inférieures, en effet, n’eurent jamais droit aux chroniques des historiens, celles d’Hérodote excepté. Pour elles, on dit « anthropologie ».
À partir de la Révolution et sûrement à cause d’elle, mettons à partir de Jacques-Antoine Dulaure (Des Divinités génératrices : ou du culte du Phallus chez les anciens et les modernes), un nombre grandissant de savants de tous les pays allaient de plus en plus s’intéresser à l’étude de ces classes inférieures dont l’histoire n’avait jamais été écrite parce qu’elle n’avait jamais intéressé personne, ou du moins personne sachant lire. Reinach ne fut pas le seul mais il fut l’un des premiers et un de ceux qui se trompèrent le moins dans leurs interprétations.
Quelques extraits :
http://psychanalyse-paris.com/-Cultes-Mythes-et-Religions...
Orpheus, Histoire générale des religions
… aurait dû être un manuel scolaire.
L’État, entendant promouvoir l’instruction laïque, confia la tâche de le rédiger à un homme connu pour son hostilité envers le pouvoir de l’Église et son attachement à la laïcité. Il allait être déçu. L’auteur, pourtant, s’est acquitté de sa tâche de manière exemplaire. On peut même dire que rien, avant ou après ce livre, n’a été si conforme à l’esprit du Plan d’éducation nationale voté par la Convention le 13 août 1793 et jamais appliqué. On sait ce qu’il préconisait en matière de religion :
« Jusqu'ici j'ai développé le système de diverses habitudes dont la réunion forme le complément d'un bon cours d'éducation; et cependant je n'ai pas encore prononcé le nom de cette habitude morale qui exerce une si souveraine influence sur toute la vie de l'homme; je veux dire, la religion : sur cette matière délicate, il est plus aisé d'exprimer ce qui est mieux que ce qui est possible.
C'est d'après le principe que l'enfance est destinée à recevoir l'impression salutaire de l'habitude, que je voudrais qu'à cet âge, il ne soit point parlé de religion, précisément parce que je n'aime point dans l'homme ce qu'il a toujours eu jusqu'à présent, une religion d'habitude.
Je regarde ce choix important comme devant être l'acte le plus réfléchi de la raison.
Je désirerais que, pendant le cours entier de l'institution publique, l'enfant ne reçût que les instructions de la morale universelle, et non les enseignements d'aucune croyance particulière.
Je désirerais que ce ne fût qu'à douze ans, lorsqu'il sera rentré dans la société, qu'il adoptât un culte avec réflexion. Il me semble qu'il ne devrait choisir que lorsqu'il pourrait juger. »
Michel Le Peletier – Plan d’éducation nationale (extrait)
Or, Reinach, voulant mettre sous les yeux des jeunes gens ce qu’il leur convenait de savoir pour être en mesure de juger, s’est appliqué, dans son livre, à leur communiquer ce qui est sûr et rien d’autre.
On peut regretter qu’un seul chapitre soit consacré aux « Celtes, Germains et Slaves » et un seul autre aux « Chinois, Japonais, Mongols, Finnois, Africains, Océaniens, Américains », alors que l’Islam et le Judaïsme ont droit à un chapitre chacun et le Christianisme à cinq, ce dont il s’est justifié en disant : « Ce n’est pas ma faute si l’histoire du christianisme se confond un peu, depuis deux mille ans, avec l’histoire universelle et si, en esquissant celle-là, j’ai été amené, dans une certaine mesure, à raconter brièvement celle-ci. » Cherchant ce qu’il y avait d’historique dans les livres sacrés du judaïsme et du christianisme (Ancien et Nouveau Testaments), sa conclusion est « à peu près rien ». Il va même jusqu’à recommander l’Essai sur les mœurs de Voltaire, avec lequel, pourtant, sur les religions, il n’est « pas d’accord ».
Et pourtant, ce livre (à nos yeux) exemplaire lui sera refusé.
Ce que n’avaient pas prévu les messieurs du Ministère, pour qui parler de religion, c’était surtout parler contre, prendre parti, mettre en garde, c’est que Reinach, tout en séparant l’historique du fabuleux, allait chercher, au contraire, ce qui, dans chaque croyance si lointaine et bizarre fût-elle, avait concouru à faire avancer la conscience humaine vers un plus haut degré de maturité. Il avait, pour cela, essayé de se mettre à la place des croyants. Mais ce genre de scrupules n’est pas le fort des cerveaux binaires. Alors que c’était là l’essence même de la laïcité. Hélas pour eux, les enfants des écoles allaient donc être endoctrinés à la nouvelle religion laïque.
Il faut rappeler, car c’est un des nœuds de notre histoire récente à tous, que la IIIe République fut farouchement anticléricale et qu’elle avait fait sienne la conviction des philosophes du XVIIIe siècle, pour qui les religions – toutes les religions – avaient été créées par d’habiles gredins pour imposer leur loi aux crédules. Reinach, plus darwinien qu’eux, était sûr et avait démontré qu’il n’en était rien, conscient d’abord de l’abîme qu’il y a entre « morale » et « religion ». Que les religions soient toutes nées naturellement ne fait plus de doute aujourd’hui. Cette idée était tout simplement anathème aux yeux de ceux qui avaient lancé leurs hussards noirs à l’assaut de « l’obscurantisme ». Ils se sentirent floués.
Ou du danger qu’il y a à essayer de s’intégrer à quelque chose de moins intelligent que vous…
Ce livre plus que nécessaire, qui eut contre lui les juifs, les catholiques et les bouffeurs de curés, aurait-il aussi contre lui, aujourd’hui, les musulmans ? Probablement. Sauf ceux de très haute volée, de la trempe de Reinach...
« De cet anticléricalisme va naître, il est vrai, une politique scolaire de grande qualité. Jules Ferry, un des très grands ministres de la IIIe République, mit en place un régime éducatif qui durera jusqu’en 1962.
L’école laïque, gratuite et obligatoire ne sera pas aussi laïciste qu’on a bien voulu le dire. C’est grâce à cette politique que va naître l’ascenseur social républicain, permettant aux fils d’ouvriers ou de paysans de sortir de leur condition et d’accéder aux plus hautes fonctions de l’État ou de l’économie. Il est vrai que le système n’était pas égalitariste, comme il l’est aujourd’hui. Les bourses étaient attribuées, à condition sociale égale, à ceux qui les méritaient, par leur travail et leurs résultats. C’était peut-être élitiste, mais c’était efficace.
La IIIe République est le modèle d’une république jacobine : elle rejettera, de 1875 à 1940, toute politique de décentralisation que défendait, depuis 1850, la droite monarchiste ou libérale. Si l’on regarde les manuels d’histoire d’avant 1980, il est fait gloire à la IIIe République de sa politique coloniale. Il n’était point question alors de repentance. À l’actif de la IIIe République, l’intégration dans l’ensemble français de la Tunisie et du Maroc, de la plus grande partie de l’AOF, sauf le Sénégal, de la plus grande partie de l’AEF, sauf le Gabon, de Madagascar, du Cambodge, du Laos de l’Annam et du Tonkin, territoires pour lesquels la Chine reconnut notre souveraineté, par le traité de Tianjin, en 1885. Il est vrai, d’ailleurs, que la colonisation française, si elle fut généralement fort humaine, était fondée sur les principes définis par Jules Ferry. Pour lui, « les colonies sont le moyen de permettre l’accès à la civilisation de peuples étrangers à nos valeurs ». Pour lui encore « les colonies sont le moyen de placement des capitaux le plus avantageux… La fondation d’une colonie, c’est la fondation d’un débouché ». Malheureusement, la colonisation française ne fut guère efficace. Les investissements furent limités, et les infrastructures (routes et voies ferrées) de médiocre qualité. Au reste, en 1914 comme en 1938, le total des voies ferrées construites en AOF et en AEF représente un kilométrage plus faible que celui du seul Nigeria. Si la politique marocaine de Lyautey et de ses successeurs fut un grand succès, ce fut assez largement le cas en Indochine aussi et en Algérie. En Indochine, il faudrait souligner les efforts considérables faits (entre 1940 et 1945) par l’amiral Jean Decoux. En Algérie, le gouvernement de la République ne saura pas favoriser l’essor de l’agriculture et n’aura pas le courage de résister tant aux mollahs qu’aux colons, et n’instituera pas l’enseignement laïc et obligatoire que prévoyaient les lois Ferry. De surcroît l’anticléricalisme gouvernemental freina les efforts d’évangélisation des Pères Blancs, notamment en Kabylie. »
« Comme il l’est aujourd’hui »… On laisse aux monarchistes auteurs de ces lignes la responsabilité de leurs opinions.
Reinach et l’Inquisition
Si Reinach croyait à la naissance naturelle des religions, il n’en était pas moins profondément anticlérical, s’agissant de l’Église catholique et de ses abus de pouvoir, tant dans le passé que de son temps.
C’est curieux, si on pense que cet homme a toute sa vie entretenu avec des quantités d’ecclésiastiques, savants il est vrai, les meilleures relations du monde, mais c’est ainsi.
En 1900 parut l’œuvre d’un Américain, jugée par lui si importante qu’il avait tenu à la traduire lui-même en français : l’Histoire de l’Inquisition au Moyen Âge, de Henry Charles Lea.
Dans la préface à son Orpheus, Reinach avait écrit :
« Je ne pense pas que les persécutions des Bacchanales par le sénat romain, que celles du christianisme naissant par les empereurs, que les fureurs de l’Inquisition, que la Saint-Barthélemy et les dragonnades doivent être relatées avec froideur, comme des épisodes insignifiants de l’histoire. J’exècre ces meurtres juridiques, fruits maudits de l’esprit d’oppression et du fanatisme : je l’ai laissé voir. Il existe encore des enragés qui glorifient ces crimes et voudraient qu’on en continue la série ; s’ils disent du mal de mon livre, ils lui feront honneur. »
C’est cette exécration de l’esprit d’oppression et du fanatisme qui forma son opinion sur l’Affaire Dreyfus dès l’instant où elle éclata, comme elle l’avait formée auparavant sur la mise à mort des Templiers, celles de Jeanne d’Arc et de Gilles de Rais.
S’il vit immédiatement clair dans l’entreprise (son premier texte en défense du capitaine s’intitula d’ailleurs Clair comme le jour) son aspect purement raciste n’allait jamais vraiment lui apparaître et il resterait persuadé jusqu’à son dernier jour que tout cela n’avait été qu’un complot des Jésuites contre la République.
Certes, on ne prête qu’aux riches, mais il y a quand même deux ou trois crimes que les soldats de saint Ignace n’ont pas commis. Le racisme ordinaire et généralisé ne s’était pas alors révélé dans toute sa hideur. Ni le chauvinisme se parant des plumes du nationalisme. Comment une intelligence à ce point supérieure pouvait-elle imaginer LA psychopathologie de l’inintelligence ? D’autres, plus tard, allaient la découvrir, mais Reinach, bienheureusement pour lui, serait mort - en 1932 - juste avant que se déchaîne la peste qui n’a pas cessé jusqu’à ce jour, même s’il lui faut de temps en temps changer d’objet pour se perpétuer.
Signalons que, malgré ses inlassables efforts pour sauver Alfred Dreyfus, puis pour lui faire rendre justice après son acquittement, ce n’est pas lui qui en a écrit l’histoire, mais son frère Joseph, par ailleurs un des fondateurs de la Ligue des droits de l’homme, née à l’occasion de la célèbre « Affaire ».
Gilles de Rais, Glozel et Saïtapharnès
D’autres affaires ont marqué la carrière de Salomon Reinach. À commencer par celles de ses opinions à contre-courant.
Dans sa lutte écrite contre les abus de pouvoir de l’Église, il n’avait pas sous-estimé les responsabilités de la couronne, tant dans l’affaire des Templiers que dans celle de Jeanne d’Arc, honteusement abandonnée à son sort par le monarque qui lui avait dû son élévation. Mais il s’est particulièrement passionné pour le cas de Gilles de Rais, dans lequel il vit un autre martyr des deux pouvoirs coalisés.
Procès de Gilles de Rais – Miniature vers 1530
On ne peut pas attribuer à la persécution de Dreyfus celle qu’il vit dans le procès du maréchal, puisque son opinion sur ce point est bien antérieure. Toujours est-il qu’il a comme toujours passé en revue les pièces et scruté les textes, et qu’il en a tiré la conviction que l’ancien compagnon de Jeanne, grand aristocrate breton et richissime propriétaire de terres et de châteaux, était innocent des crimes dont il fut accusé. Sa thèse est que toute « l’Affaire » fut un coup monté et que la cupidité de nobles et de gens d’église en fut la cause. Cette conviction était si forte qu’il alla même jusqu’à essayer d’obtenir de Charles Lea qu’il s’exprime plus nettement dans ce sens, chose que l’historien américain refusa de faire, estimant qu’il en avait assez dit. Salomon Reinach fit alors paraître un texte d’une trentaine de pages où il exposait sa thèse dans un certain détail. Il n’en démordit jamais et peut-être avait-il raison. On ne trouve plus qu’en ligne (voir plus bas) cette brochure épuisée depuis longtemps.
En 1994, l’éminent médiéviste qu’était Jacques Heers a fait paraître « sa » version de l’histoire de Gilles. En gros, il estime que deux procès menés en parallèle, avec des dizaines d’enquêteurs et des centaines de témoins, n’ont pu être truqués, d’autant qu’il aurait été plus simple de liquider le trublion le soir au coin d’un bois. (On schématise.) Malheureusement, les procès du TPIY et de la CPI, pour n’invoquer que ceux-là, viennent de nous prouver le contraire, et même prouver, avec le cas Milosevic, qu’on peut à la fois truquer un procès et liquider un trublion tout en le faisant. La question reste donc ouverte. Salomon Reinach et Jacques Heers se sont basés sur les mêmes pièces. Ce sont leurs interprétations qui diffèrent et qui méritent au moins d’être comparées.
Si l’affaire Glozel n’est pas sanglante, elle n’en est pas moins compliquée, on pourrait même dire compliquée à l’excès. Elle l’est même tellement que nous renonçons à la résumer ici.
Sachez seulement que Glozel est un village où des agriculteurs firent, en 1924, des découvertes qui le rendirent aussitôt célèbre, car on y trouva, ensemble, des objets datant de l’âge du fer et d’autres datant du Moyen Âge (encore une fois, nous schématisons à l’excès). Il y eut des controverses, des commissions internationales, des appels à savants de partout, des procès. Il s’y mêla des intérêts sordides. La communauté des archéologues en fut divisée. Certains se déclarèrent pour l’authenticité des trouvailles, d’autres pour un trucage… qui ne fut jamais prouvé.
Salomon Reinach aux fouilles de Glozel en 1928
En 1926, Reinach, appelé à la rescousse, se prononça pour l’authenticité, de même d’ailleurs que l’abbé Henri Breuil. Ceux qui ne sont pas d’accord le lui reprochent encore.
Pour en savoir plus sur cette sombre affaire, voir ICI.
Ajoutons que Reinach a défendu sa thèse dans un livre intitulé Éphémérides de Glozel (Paris, Kra, 1928), dont Wikipedia a eu la bonne idée de mettre des extraits en ligne.
L’affaire de la tiare de Saïtapharnès concerne Salomon Reinach de façon plus personnelle.
Le 1er avril 1896, le Louvre fit savoir qu'il avait acheté une tiare d'or découverte en Crimée et ayant appartenu au roi scythe Saïtapharnès. Le musée avait acquis cette œuvre inestimable sur les conseils d'Albert Kaempfen (1826-1907), alors directeur des Musées nationaux et des archéologues Antoine Héron de Villefosse et Salomon Reinach. Une inscription grecque sur la tiare donnait à lire : « le conseil et les citoyens d'Olbia honorent le grand et invincible roi Saïtapharnès ». Pour les experts du Louvre, cette tiare confirmait un épisode datant de la fin du IIIe siècle ou du début du IIe siècle avant notre ère.
Or, il s’agissait d’un faux.
Deux ans auparavant, elle avait été commandée à un artisan juif d’Odessa, par deux commerçants qui lui avaient expliqué qu’il s’agissait d’un cadeau spécial qu’ils voulaient faire. L’orfèvre, Israël Rouchomovsky, avait reçu 7.000 francs pour son travail, qui les valait bien.
Le fait est que les deux hommes d’affaires (des « Valadour » ?), réussirent à vendre leur prétendu cadeau au musée du Louvre, pour la coquette somme de 200.000 francs-or. Que la transaction ait eu lieu un 1er avril ne semble pas avoir mis la moindre puce à l’oreille à cette brochette de savants.
Tout aurait pu en rester là si un autre archéologue, l’Allemand Adolf Furtwängler, n’avait été pris de doutes. La tiare n’avait pas qu’un style mais plusieurs et elle manquait singulièrement de patine… Il s’ensuivit des discussions, dont le bruit parvint jusqu’à Odessa. L’orfèvre, peu soucieux d’être pris pour un faussaire, fit le voyage de Paris pour venir conter à qui de droit son affaire. On en voulut des preuves. Il les donna. Et le scandale éclata. Dépenser 200.000 francs-or de fonds publics pour un faux qui en avait coûté 7.000… Ha ha ha !
Les chansonniers et les caricaturistes s’en donnèrent à cœur-joie. Le président Loubet fut représenté, tiare en tête, faisant des ronds de jambe au roi d’Italie. La tiare eut même les honneurs du Carnaval de Nice, où elle défila avec le cadre vide de la Joconde récemment volée. Mais pourquoi Salomon Reinach fut-il brocardé plus et plus longtemps que les autres, comme s’il eût été seul en cause ? Antisémitisme ? Il semble bien que oui. On n’ose penser à ce qu’eussent tiré de ces attaques frisant la diffamation voire la calomnie les zozos du CRIF ou de la LICRA… Reinach, qui était un homme honnête et bien élevé, but le calice jusqu’à la lie. Il s’était trompé, il s’était trompé.
Pour la petite histoire…
L’orfèvre ne fut pas inquiété. Il reçut même une médaille d’or du Salon des arts décoratifs et s’installa à Paris, où il est mort en 1934.
« L’authentique tiare de Saitapharnès » apparaît, avec Arsène Lupin, dans L’Aiguille creuse de Maurice Leblanc.
Enfin, en 1997, un musée de Jérusalem l’a empruntée au Louvre pour l’exposer dans le cadre d’une rétrospective Rouchomovsky.
Avouons que sa tiare était quand même bien belle et que, si elle n’est pas d’époque, elle aurait mérité de l’être.
Reinach et l’éducation des jeunes filles
Dans sa préface à Orpheus déjà citée, Salomon Reinach écrivait :
« Comme j’ai la prétention et l’espoir de trouver autant de lectrices que de lecteurs, je me suis imposé une certaine réserve, surtout dans l’exposé des anciennes religions orientales. J’affirme aux mamans qu’elles peuvent donner ce livre à leurs filles, pour peu que la lumière de l’histoire ne les effraie pas. Les sacrifices que j’ai dû faire ne sont pas, à tout prendre bien regrettables ; mais si la bienveillance du public répond à mes efforts, je ferai paraître quelque jour une édition plus complète – pour les mamans. »
On voit affleurer à cette occasion l’obsession du savant pour l’émancipation au moins spirituelle des femmes. Mais il se préoccupa tout autant de leur émancipation intellectuelle. C’est pourquoi, à partir de 1911, il se lança dans la rédaction et la publication de petits manuels destinés à faciliter aux jeunes filles l’étude du français d’abord, du latin et du grec ensuite, et enfin de l’histoire des philosophies. Sidonie et le français sans peine fut bientôt suivi de Cornélie ou le latin sans pleurs, puis d’Eulalie ou le grec sans larmes. En 1926, il faisait paraître le premier des trois volumes des Lettres à Zoé sur l’histoire des philosophies. Bien des femmes, mais aussi bien des hommes – jeunes et moins jeunes, voire universitaires – pourraient aujourd’hui revenir avec profit et sans honte à ces sources de Gai Savoir.
Salomon Reinach et les Juifs
Défenseur des droits des juifs mais aussi de leur culture, quoique son amour ne fût pas aveugle et que l’obscurantisme ne fut jamais son fait, Reinach accepta en 1886 la vice-présidence de l’Alliance israélite universelle, fonction qu’il remplit de son mieux jusqu’à ce qu’on l’obligeât d’en démissionner « pour violent antisionisme ».
Nahum Goldman raconte :
« Salomon Reinach et l’Association qu’il présidait, était violemment antisioniste[6] et ouvertement partisan de l’assimilation. Nos amis parisiens nous racontèrent un incident qui me révolta ; le savant juif Jacques Faitlovitch venait de découvrir les juifs Falachas en Abyssinie. Faitlovitch aurait rendu visite à Reinach pour lui parler de sa découverte et demander l’appui financier de l’Alliance pour continuer ses recherches chez les Falachas. Reinach l’aurait repoussé avec ces mots : “Ce que vous avez fait est un malheur. Il y a de toute manière trop Juifs dans le monde. Nous n’avons pas besoin que de nouveaux Juifs nous donnent de nouveaux tracas.” Mon zèle juvénile fut choqué de ces paroles. De retour à Francfort, j’écrivis deux articles ayant pour titre : Salomon Reinach, un phénomène. Ces articles firent beaucoup parler d’eux. Ils étaient extrêmement agressifs et provoquèrent certaines réactions hostiles à Reinach. De graves discussions se produisirent au sein de l’Alliance et Reinach dut renoncer à ses fonctions de vice-président. »
« Mon zèle juvénile » : Goldman avait alors seize ans.
Adolphe Crémieux, fondateur de l’Alliance
L’Alliance avait été créée par des Juifs français, reconnaissants envers la France pour son processus d’émancipation entamé en l'an II [7]. Ils avaient décidé de venir en aide aux Juifs du monde en intervenant auprès des autorités politiques des pays où ils étaient encore persécutés, en réclamant pour eux l’égalité des droits, comme en France. Elle avait aussi développé un réseau scolaire visant à moderniser les Juifs d’Orient et à obtenir ainsi leur émancipation. Son objectif plus large était de répandre les bienfaits de la civilisation française dans le monde juif. Ses dirigeants étaient tous républicains et patriotes.
L'Alliance allait surtout se faire connaître en ouvrant des écoles (aussi bien primaires que professionnelles) dans de nombreux pays, en particulier dans les pays musulmans d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Ces écoles visaient à fournir une éducation « moderne », aux standards français, à la jeunesse juive locale, mais étaient aussi ouvertes aux non-juifs. Ainsi, en 1939, elle disposait d'une centaine d'écoles et d'environ 50.000 élèves, essentiellement dans le monde arabo-musulman. En raison de ce maillage important, les autorités françaises considéraient depuis les années 1920 l'Alliance comme un outil majeur de l'influence francophone dans le monde.
Ainsi : « …de nombreuses écoles populaires dans les pays des communautés orientales et en Palestine (écoles à Edirne et Izmir, écoles juives d’Istanbul transformées en établissements de l'Alliance, école professionnelle de Jérusalem en 1882). En 1911, plus de 35 % des enfants d'âge scolaire dans la population juive sont inscrits dans les écoles de l'Alliance. »
École de filles de l’Alliance, Jérusalem, 1935
Quel rôle ont joué l’American Jewish Committee et l’Anglo-Jewish Association dans l’adhésion de l’Alliance au projet sioniste en décembre 1945 ? C’est ce que nous ne savons pas.
Salomon Reinach était mort depuis treize ans déjà, et la preuve fut faite que, là comme ailleurs, les intelligences supérieures n’avaient pas trouvé le moyen de se faire entendre des cerveaux binaires.
Où en serait la Palestine aujourd’hui, si la politique de l’Alliance avait été poursuivie ?
Où en serait le Proche Orient ?
Où en serions-nous ?
Au lendemain de sa mort, Robespierre dit de Lepeletier de Saint Fargeau, dont il allait défendre et faire adopter le Plan d’Éducation par l’Assemblée :
« Lepeletier fut noble, Lepeletier occupait une place dans un de ces corps si puissants sous le despotisme, Lepeletier fut riche, et depuis la révolution, il fut constamment l’ami du peuple, le soutien de la liberté, et l’un des plus ardents fondateurs de la république. Sous ces trois rapports, Lepeletier fut un prodige. »
Convention, 21 janvier 1793
Sans doute eût-il pu en dire autant de Salomon Reinach.
____________
- Hervé Duchêne, Salomon Reinach devant les hommes et les religions. Préface à Cultes, mythes et religions.
- Préface d’Amalthée, t. I. Paris, Leroux, 1929.
- Hervé Duchêne, op cit.
- Lettres à Liane de Pougy de Max Jacob et Salomon Reinach. Paris, Plon, 1980, p. 175.
- Colette, Œuvres, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », t. I, p.1062.
- Elle le restera jusqu’en 1945.
- Le 16 Pluviôse an II, soit le 4 février 1794.
Dans le désordre et bien entendu sans rien d’exhaustif…
Salomon REINACH
Manuel de philologie classique
Paris, Hachette….
…… pages
Salomon REINACH
Cultes, mythes et religions
Paris, Robert Laffont, 1996, 2000, etc.
Collection « Bouquins »,
1350 pages
Note de l’éditeur :
« Il n'y a d'intéressant sur la terre que les religions », notait Baudelaire dans ses journaux intimes. Salomon Reinach (1858-1932) fut de son avis, puisqu'il consacra sa vie entière à l'étude des cultes, des mythes, des croyances, des superstitions. De l'Antiquité gréco-latine à la Gaule gallo-romaine, rien n'échappait à sa curiosité. Et si les frères Goncourt, avec leurs manies de « bibeloteurs » furent à l'origine du musée Carnavalet, Salomon Reinach fut l'un des promoteurs du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, le musée qui nous renseigne le mieux sur nos origines lointaines, sur nos sources païennes et sur le début du christianisme en France. Salomon Reinach n'étudie pas seulement la manière dont ont été domestiqués nos animaux, il s'intéresse également aux coutumes de mariage de nos ancêtres, au totémisme druidique et à Vercingétorix, à la figure d'Orphée et aux vestales romaines, aux cathares et à Gilles de Rais, à Jeanne d'Arc et à l'Inquisition. Tous les aspects de la vie religieuse le fascinent. Durant des années, il a donné, à des revues plus ou moins savantes, des études extrêmement précises sur des points qui paraissent de détail mais qui sont révélateurs des grands problèmes fondamentaux.
Salomon REINACH
ORPHEUS, Histoire générale des religions
Paris, L’Harmattan, 2002
Collection « Les introuvables »,
628 pages
Note de l’éditeur :
Pourtant résultat d'une commande ministérielle, Orpheus (1909) devait être refusé par l'Éducation Nationale, considérant que la présentation des religions comme un phénomène naturel allait à l'encontre de la morale commune. Sigmund Freud dans Totem et tabou se réfère constamment à cette œuvre. Orpheus ne cesse d'entretenir la curiosité, peut-être moins dans l'idée d'une exactitude historique que dans une perspective anthropologique.
Salomon REINACH
APOLLO, Histoire générale des arts plastiques
professée à l’École du Louvre
Paris, Hachette, 1904, 1952, etc.
352 pages
Salomon REINACH
Epona, la déesse gauloise des chevaux
Paris, Leroux, 1895 (reprint Chapitre.com)
70 pages
Salomon REINACH
L’Origine des Aryens : histoire d’une controverse
Paris, E. Leroux 1892 (reprint Chapitre.com)
133 pages.
Salomon REINACH
Antoinette Bourignon
Paris, Arbre d’Or, ……
……. Pages
Pour en savoir plus sur cette mystique française très peu connue qui intéressa suffisamment Reinach pour qu’il l’exhume :
http://www.philosophe-inconnu.com/Livres/nouv_bourignon_a...
Henry Charles LEA
Histoire de l’Inquisition au Moyen Âge
Traduit par Salomon REINACH
Paris, Laffont, 2005
Collection « Bouquins »
1504 pages
Note de l’éditeur
L’histoire d’une institution qui, loin d’être une aberration est au cœur même de l’Église. Une réflexion salutaire sur l’intolérance.
Plus que jamais, l’intolérance religieuse travaille nos sociétés ; plus que jamais les rapports entre les états et les églises font problème. Aussi, le grand livre de l’historien américain Henry Charles Lea (1825-1909), unique en son genre, garde-t-il une terrible valeur d’actualité. Il nous permet de comprendre pourquoi et comment, pendant des siècles, l’Église catholique a cru devoir réduire au silence, voire éradiquer ses dissidents. Dès le Moyen Âge, l’Église était devenue un pouvoir économique et politique de premier ordre. Et comme tous les pouvoirs, elle fondait une part de son empire sur des bases matérielles et prêtait le flanc à de nombreuses critiques exigeant le retour à la pureté du message évangélique. C’est pour combattre ces mouvements, dégénérant en hérésies, que les papes ont délégué leurs prédicateurs à travers toute l’Europe, en leur accordant des compétences de plus en plus étendues. Ainsi est née une institution qui, de plus en plus, s’est substituée aux pouvoirs locaux pour broyer toute résistance à ce qu’il faut bien appeler une « pensée unique ». Maîtrisant le latin comme l’allemand, l’espagnol comme l’italien, Henry Charles Lea a parcouru les archives de l’Europe tout entière afin de brosser un tableau complet de cette partie souvent refoulée de notre passé. Cette Histoire de l’Inquisition est aussi une histoire de la liberté de conscience. Qu’elle ait été traduite en français par Salomon Reinach à l’époque de l’affaire Dreyfus et des combats en faveur de la séparation de l’Église et de l’État montre à l’évidence que le combat des Lumières contre l’obscurantisme n’est jamais gagné définitivement.
Salomon REINACH
Gille de Rais
Extrait de la Revue de l’Université de Bruxelles
Liège, Imprimerie électro-mécanique La Meuse, 1904
…… pages
Le texte de ce livre se trouve en ligne ici :
http://www.histoiredelafolie.fr/psychiatrie-neurologie/gi...
Joseph REINACH
Histoire de l’Affaire Dreyfus en deux volumes
avec une illustration en couleurs en couverture de chaque volume ; emboîtage orné d'une reproduction en couleurs.
Paris, Robert Laffont, 2007
Collection « Bouquins »
2316 pages
Salomon REINACH
SIDONIE ou le français sans peine
Paris, L’Harmattan, 1995.
Collection « Les introuvables »
(reprint de l’édition Hachette de 1911)
…. Pages
Salomon REINACH
CORNÉLIE ou le latin sans pleurs
Paris, L’Harmattan, 1995.
Collection « Les introuvables ».
186 pages
Salomon REINACH
EULALIE ou le grec sans larmes
Paris, L’Harmattan, 2000
Collection « Les introuvables »
196 pages
Note de l’éditeur :
Peut-on apprendre la grammaire française ou pire, celle de langues réputées mortes comme le latin ou le grec, en s'amusant ? Tel est le défi auquel s'est attelé Salomon Reinach au début du siècle, avec succès : à travers ces petits ouvrages drôles et bienveillants, pleins d'historiettes et d'anecdotes, ce sont toutes les chausse-trapes inamicales du français, du latin et du grec qui sont aplanies avec grâce et efficacité.
Salomon REINACH
LETTRES À ZOÉ sur l’histoire des philosophies
I – Les philosophies païennes
Paris, Hachette, 1926
185 pages
Salomon REINACH
LETTRES À ZOÉ sur l’histoire des philosophies
II – De la scholastique à l’Encyclopédie
Paris, Hachette, 1926
….. pages
Salomon REINACH
LETTRES À ZOÉ sur l’histoire des philosophies
T.III – De l’Encyclopédie à nos jours
Paris, Hachette, 1926
292 pages.
Notice sur Salomon & Théodore Reinach
Académie des Inscriptions et Belles Lettres
http://www.aibl.fr/membres/academiciens-depuis-1663/artic...
N.B. Les emprunts faits par ce post à M. Hervé Duchêne sont si nombreux que nous ne les avons pas mentionnés au coup par coup.
Mis en ligne le 2 avril 2016.
20:57 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
10/03/2016
PÈRE GARDEZ-VOUS À DROITE; PÈRE, GARDEZ-VOUS À GAUCHE !
« Père, gardez-vous à droite ; père, gardez-vous à gauche !... »
Mais réussirez-vous aussi à marcher sur les eaux ?
On vous propose aujourd’hui deux articles de gens qui ne sont pas de notre côté de la barricade. Parce qu’ils traitent des deux problèmes qui nous paraissent les plus urgents et les plus importants du monde : l’éducation – la fin des guerres de prédation US et assimilés. Les deux auteurs, en outre, s’en prennent vertement à la pourriture des médias qui servent de véhicule - pas qu'en Suisse et en Amérique - à l’analphabétisme forcé et aux guerres. Pour ces trois raisons, ce qu’ils avaient à dire nous intéresse.
Le premier article est de Slobodan DESPOT et vient d’ANTIPRESSE. Nous vous en avons déjà parlé. N.B. : On trouve, dans le même n° 14 du dimanche 6 mars, un texte très important de l’écrivain allemand Botho STRAUSS : La disparition de la civilisation allemande, qui ne concerne pas que les Allemands. Comme il y a des limites à l’enjambement des copyrights, on ne vous le met pas sous les lunettes. Si vous voulez le lire, abonnez-vous, c’est gratuit, même s’ils acceptent les dons.
Le second est de Justin RAIMONDO qu’on ne présente plus (en tout cas chez nous). Les autres : qu’ils aillent voir à la fin de l’article. Rappelons-leur quand même que l’auteur est un libertarien conservateur US, partisan de l’isolationnisme de son pays et très décidément anti-guerre.
Le délit de sale gueule médiatique tel qu’on le pratique
Slobodan Despot – Antipresse – 6 mars 2016
Introduction
Le 1er mars 2016, le conseiller d'État (ministre du gouvernement) Oskar Freysinger, chef du département de la Formation et de la Sécurité du Valais, présentait une brochure bilingue contenant dix thèses sur l'école, très brièvement explicitées. La plupart des médias ont correctement informé sur cette initiative peu ordinaire en Suisse. D'autres en ont profité pour alimenter leur campagne de dénigrement systématique à l'égard de Freysinger, par ailleurs seul ministre UDC dans les gouvernements de Suisse romande. Levons d'emblée toute ambiguïté : en tant que conseiller de communication (sur mandat externe) du chef du DFS, j'ai participé à l'élaboration de ces thèses, dont le but était de définir une plate-forme philosophique stable et universellement acceptable pour la mission de l'école et tenter de mettre fin à l'expérimentation permanente dont des générations d'élèves sont les otages. L'élaboration de ce texte simple et bref a nécessité des mois de réflexion et de concertation ouverte avec les responsables de l'enseignement. Le ministre lui-même a été professeur d'allemand pendant 28 ans. Voir ce travail scrupuleux ravalé par le quotidien cantonal à une simple opération de « com » cachant d'hypothétiques attaques contre l'école et les enseignants m'a obligé à réagir contre une dérive médiatique dont cette illustration locale est particulièrement probante.
D'autres exemples de manipulations et d'occultations du même journal sont disponibles sur oskaretvous.ch, le blog-journal de bord du conseiller d'Etat Freysinger.
Ce n'est pas ès-fonctions que j'ai écrit cette lettre au rédacteur en chef du Nouvelliste, mais en tant que lecteur et ancien collaborateur de ce journal (par ailleurs repris depuis peu par le groupe Hersant). Les sources sont au fond de la lettre.
*
A M. Vincent Fragnière, rédacteur en chef, Le Nouvelliste, Sion
Mon cher Vincent,
Je t’aurais écrit ce qui suit même sans le mandat que j’accomplis auprès du DFS. Il s’agit d’une prise de position personnelle et humaine.
Avant-hier, ta collaboratrice Christine Savioz a passé une heure à écouter le conseiller d’État exposer ses convictions sur l’école dans un seul but : trouver la manière de les travestir et de les dénigrer. L’enseignement est un métier qu’Oskar Freysinger connaît bien et qu’il a pratiqué avec enthousiasme et succès. Traiter ainsi un engagement réfléchi et sincère, c’est lui pisser sur les bottes. Non professionnellement, ni politiquement, mais humainement.
Dans son commentaire, Christine Savioz érige la suspicion en analyse et la supputation en information. Cela se résume à : « Pour le moment, pas de quoi fouetter un chat, mais ce n’est qu’une tactique. Qui sait quelle entourloupe il nous prépare ! » Avant même que ces thèses aient commencé de circuler, on met en garde le public, non contre leur contenu, décrété anodin, mais contre ce qu’elles pourraient éventuellement cacher.
C’est ce qui s’appelle du délit de sale gueule, proclamé et assumé. Vous affichez dès la « une » votre ironie à l’égard de cet homme, de son travail, de ses idées. Je n’ai jamais vu dans les médias formellement non militants cette forme de malveillance systématique. Vous accordez la même place à cette réflexion stratégique sur l’école qu’à l’ouverture, (quelques pages plus loin) d’une cafétéria à la Médiathèque de Martigny par le service de la Culture. Sauf qu’ici, c’est pour louer, et là pour dénigrer.
Je ne compare même pas cet éreintage au reportage fouillé du Walliser Bote du même jour, comme nous le faisons parfois. Il n’est qu’à lire le bref article du 24 Heures de ce matin, froidement équitable, pour comprendre le degré de suspicion que vous mettez dans tout ce qui touche à Oskar Freysinger. La « méthode paranoïaque-critique » est une invention de Salvador Dalì, mais il ne la destinait pas aux journalistes.
L’école est l’un des enjeux clefs pour une société. Les têtes que nous formons aujourd’hui assureront (ou non) nos retraites demain. Nous voyons quotidiennement et partout les ravages d’une école-laboratoire, d’une école fluctuant au gré des modes qui utilise des générations d’enfants comme cobayes. Dire « non » à cela, rappeler que 2 et 2 font 4, ce n’est pas « enfoncer des portes ouvertes », c’est afficher une volonté explicite d’enrayer la dérive. Faire lire des classiques, apprendre des poèmes, c’est faire participer les enfants à la culture universelle, les monter sur l’épaule d’un géant (comme il fut dit hier), plutôt que de les laisser croupir dans le marécage pédagogiste qui réinvente la roue toutes les années. La catastrophe pédagogique que subit le monde industrialisé est au moins aussi lourde de conséquences que la catastrophe écologique.
Mais tout cela ne vous intéresse pas. Ce qui vous intéresse, ce sont les combines, les échos, les rumeurs, les opinions. Une classe du cycle d’orientation aurait plus fidèlement traduit l’enjeu et l’ambiance — détendue et ouverte — de cette conférence que votre journaliste professionnelle !
Votre hostilité à l’égard du conseiller d’État Freysinger n’a d’égale que la déférence avec laquelle vous traitez les affaires de certains de ses collègues. Que Freysinger ait fait passer au Grand Conseil tous ses projets malgré sa position minoritaire n’est jamais relevé. Qu’il ait réussi à économiser dix millions par an dans son département depuis son arrivée est simplement occulté. Il a fallu que le magazine Bilan s’y mette pour qu’on ait pour la première fois un aperçu circonstancié de sa gestion. Pour le Nouvelliste, ce qu’il fait ne compte pas. La seule chose qui compte, ce sont les (mauvaises) intentions qu’on lui prête et le sillage de médisances qu’il laisse sur son passage.
La haine rend plus bête que la bêtise elle-même et vous avez ostensiblement sacrifié les critères déontologiques du journalisme à votre parti pris, faisant du Nouvelliste un outil de règlement de comptes de plus en plus prévisible. Je n’ai même pas besoin de l’inclure dans ma revue de presse quotidienne, et je ne suis pas le seul. On vous lit pour le sport et les morts. Votre réflexion de fond sur les affaires du monde, vous la pompez dans les journaux français. Vous n’êtes pas un vecteur d’information, ni un remorqueur d’opinion, vous n’êtes qu’une télécabine sans pilote qui ne connaît que la descente.
A ce train-là, vous êtes bien partis pour n’être plus, bientôt, qu’un support publicitaire assorti de poncifs pavloviens. Salive pour le commerce. Salive pour les gentils sportifs et les chanteuses sympa. Salive pour l’humanitaire, le solidaire, l’associatif. Grognements contre les idées qui dépassent. Contre les idées tout court, puisqu’une idée qui ne dépasse plus cesse d’être une idée.
Continue ainsi, Vincent ! Écarte ce message comme l’exagération d’un type orienté. Je m’en fiche ! Je connais l’histoire de ce journal, je lis ses archives. Ce qu’il avait de pire jadis, sa partialité politicienne, n’a été qu’aggravé, bien que sous d’autres drapeaux. Ce qu’il avait de meilleur, la curiosité, le caractère, la franchise et le style, en a été arraché comme de la mauvaise herbe. La table rase intellectuelle entreprise sous ta responsabilité est l’équivalent d’une correction du Rhône qui se réduirait à un robinet. A quoi bon vous lire encore, à quoi bon protester ? Vos excès alliés à vos manquements auront bientôt raison de la crédibilité qui vous reste.
Bon travail !
Slobodan Despot
Sources :
- L'article du Nouvelliste
- Le communiqué annonçant la parution des 10 Thèses (et leur texte en PDF).
- Pour la curiosité : l'éreintage attendu dans Le Temps, feuille ultragauchiste portée à bout de bras par le grand capital.
Le lion et les moutons
Pourquoi ils haïssent Trump
Justin Raimondo – Antiwar.com – 1er mars 2016
Le village de Fagaré, où s’est déroulé l’épisode évoqué par Raimondo
Le 14 juin 1918, un jeune soldat italien de 19 ans du nom de Bernardo Vicario, a reçu de son commandant, Carlo Rigoli, l’ordre d’accomplir une curieuse tâche. En sous-nombre et sous-armées, les forces italiennes allaient être bientôt la cible d’un furieux pilonnage, ce qui signifierait la mort pour la plupart d’entre eux. Rigoli n’en doutait pas, et c’est pourquoi il ordonna au jeune Bernardo d’écrire sur le mur restant d’une maison détruite du village où ils se terraient :
Mieux vaut vivre un jour comme un lion que cent ans comme un mouton.
Rigoli périt dans la bataille, mais le jeune Bernardo vécut pour raconter l’histoire. Et voilà que, presque cent ans plus tard, un type qui cherchait par quel moyen il pourrait salir le candidat présidentiel du Parti Républicain, Donald Trump, tomba sur cette citation et l’attribua à Benito Mussolini.
Un reporter de Gawker, le célèbre site de commérages qui a été poursuivi pour diffamation plus de fois que je ne me soucie d’en découvrir, a mis en ligne un compte Twitter parodique intitulé « Il Duce », et ce reporter, un certain Ashley Feinberg, a tweeté la-citation-qui-n’était-pas-de-Mussolini à Trump, qui l’a aussitôt retweetée. Peu de temps après, Trump s’est trouvé en présence du reporter Chuck Todd, qui a voulu savoir pourquoi il avait retweeté quelque chose qu’avait dit Mussolini.Trump ne s’est pas dégonflé. « C’est une belle citation », a-t-il dit avec raison.
Ce refus et le contenu même de la citation soulignent pourquoi il est en train de gagner et pourquoi la campagne hystérique de calomnies qui les vise, lui et ses positions, est en train de rater dans les grandes largeurs.
Mais pourquoi ? Pourquoi le haïssent-ils avec tant de férocité ? Les accusations de « racisme » et la manière dont il s’exprime, sans aucun égard pour les raffinements mondains des classes supérieures, n’expliquent pas l’intensité de la haine que lui portent la meute des journalistes mainstream et la clique de Washington. Après tout, peu de temps après que Trump ait soulevé la question de savoir s’il fallait laisser entrer des musulmans aux États-Unis, la Chambre des Représentants a adopté un projet de loi, soutenu par le libertarien Rand Paul, comme par la plupart des Républicains et des Démocrates, rendant autant dire impossible aux immigrants de s’installer ici. Il exige aussi, de ceux qui ont visité l’Irak, la Syrie ou l’Iran, ou qui ont une double-citoyenneté avec un de ces pays, qu’ils demandent un visa avant de venir aux États-Unis… Pourtant, on n’en a pas beaucoup entendu parler.
Donc, d’où vient tout ce vitriol. David Stockman met le doigt dessus :
« Assurément, il y a pas mal de choses moches, superficielles et stupides dans la plateforme électorale de Trump, si on peut l’appeler ainsi, ou son éloquence d’électron libre pour être plus exact. On y revient plus loin, mais, à la base du succès qu’il remporte, il y a deux propositions qui sèment la terreur chez les Républicains d’Imperial city.
« À savoir qu’il finance lui-même sa campagne et que l’Amérique est en train de faire de mauvaises affaires partout dans le monde.
« La première de ces propositions dit explicitement aux légions des lobbyistes de K street d’aller se faire voir, ce qui représente un danger mortel pour les rackets de la collecte de fonds, qui sont l’élément vital du GOP. Et alors que les « mauvaises affaires » dans le monde concernent surtout NAFTA et nos 500 milliards de dette envers la Chine, ce dont il s’agit en réalité, c'est d’une attaque de l’Empire américain.
« Les Américains sont malades et fatigués à mort des guerres d’intervention et d’occupation des néo-cons à la Lindsay Graham/John McCain/George W. Bush, et ils en ont plus qu’assez des fardeaux fiscaux massifs que leur valent nos alliances dépassées mais toujours reconduites, nos bases militaires avancées, nos appareillages de sécurité et nos aides économiques. Ils sont particulièrement exaspérés par l’énorme coût permanent de notre engagement dans les reliques de la Guerre Froide tels que l’OTAN, le stationnement de troupes en Corée du Sud et le traité de défense avec les incorrigibles Japonais, qui ne se gênent pas pour truquer leurs règles commerciales contre les exportations américaines.
« Pour abréger, le Donald est en train d’exploiter l’impulsion nationaliste/isolationniste qui vient de très loin chez l’homme de la rue, excédé autant qu’économiquement précarisé. Il est assez malin pour l’articuler avec la grandiloquence de ce qui peut passer pour du protectionnisme commercial brut. Pourtant, si Pat Buchanan devait ré-écrire ses discours, ils seraient plus érudits et plus explicites sur la folie de l’Empire américain, mais le message serait le même. »
Tout ça était clairement visible pendant le débat du GOP de Houston, et cependant, la signification n’en a pas été perçue au milieu de tout le cinéma. Pour commencer, jetez un coup d’œil à cet échange entre le modérateur Wolf Blitzer, ex-employé de l’AIPAC et Trump.
« BLITZER : Vous avez dit ceci à propos du conflit en cours entre les Israéliens et les Palestiniens – je vous cite : « Laissez-moi être une espèce de type neutre. Je ne tiens pas à dure à qui c’est la faute, ça ne sert à rien. »
« TRUMP : Juste.
« BLITZER : Voici ma question. Comment pouvez-vous rester neutre, alors que les États-Unis considèrent Israël comme leur allié le plus proche au Moyen-Orient ?
« TRUMP : Eh bien, premièrement, je ne crois pas qu’ils le sont sous le président Obama, parce que je pense qu’il a traité Israël horriblement, d’accord ? Je pense qu’il a traité Israël horriblement. J’ai été grand organisateur de la parade sur la Ve Avenue, il y a quelques années, pour le « Jour d’Israël ». J’ai des liens très forts avec Israël. J’ai reçu la décoration de l’Arbre de Vie et la plupart des autres que donne Israël.
« Comme Président, cependant, il n’y a rien que je ne ferais plus volontiers qu’apporter la paix à Israël et à ses voisins en général. Et je pense que ça ne sert à rien de dire qu’il y a un bon et un mauvais.
« Possible que je ne réussisse pas à faire ce que je veux. C’est sans doute la négociation la plus difficile à conduire de n’importe où dans le monde. O.K. ? Mais ça ne sert à rien que je me mette à dire que je suis pro-israélien, vraiment pro-israélien, plus pro-israélien que n’importe qui sur ce plateau. Ça ne sert à rien de commencer à rabaisser les voisins, parce que, moi, je voudrais vraiment faire quelque chose pour négocier une paix, en fin de compte, pour Israël et pour ses voisins.
« Et je ne peux pas faire ça non plus… comme négociateur, je ne peux pas faire ça… si je prends parti. »
Ceci n’est rien moins que remarquable, surtout si on se souvient du débat Mitt Romney-Barack Obama, où tous les deux ne savaient quoi faire de plus que l’autre pour prouver leur loyauté superlative envers Israël et leur refus d’admettre qu’il puisse même y avoir deux parties dans cette affaire. Marco Rubio s’est scandalisé d’un étalage de bon sens à ce point inhabituel et s’est lancé dans une de ses usuelles robo-réponses, répétant mot pour mot quelque éditorial probablement lu dans Commentary ou dans le Weekly Standard. Et c’est là qu’il a dit quelque chose de remarquablement stupide : « Les Palestiniens ne sont pas une affaire immobilière, Donald. »
Il a sans doute voulu dire par là que régler le conflit Israël-Palestine n’était pas la même chose que traiter une affaire immobilière… Mais le fait est que c’est exactement de ça qu’il s’agit, d’une affaire immobilière qui a mal tourné. C’est de terrain qu’il est question. Et il faudra une sacrée dose de bonne foi et de science du marchandage pour en finir avec cet abcès purulent. Mais c’est là quelque chose que Rubio ne peut pas admettre, parce que ses bailleurs de fonds ne le lui permettront pas. En bonne créature de Washington l’Impériale, où Israël a toujours raison et où les Palestiniens ont toujours tort, Rubio ne peut pas se permettre de dire ni même de penser cela.
Rubio et un de ses bailleurs de fonds, Braman, à Tahiti.
Autre exemple illustrant pourquoi Trump a provoqué l’ire de la classe politique en réfutant l’accusation mensongère de Rubio, selon laquelle il n’aurait pas changé de position en août 2011 et ne se serait pas prononcé publiquement contre l’intervention en Libye et le déclenchement d’une nouvelle guerre en Syrie – qu’il a toutes les deux dénoncées en termes sans équivoque – Trump a dit ceci :
« Si ces politiciens avaient pris un jour de congé pour aller à la plage, et si nous avions Saddam Hussein et Khadafi aux commandes, au lieu d’avoir du terrorisme partout, nous serions… au moins ils tuaient les terroristes, non ?
« Et je ne suis pas en train de dire qu’ils étaient bien, parce qu’ils ne l’étaient pas, ils ne l’étaient vraiment pas, mais nous ne savons pas ce qui nous attend à la place. Regardez la Libye aujourd’hui… ISIS - pendant que nous sommes ici en train de parler - est en train de voler leur pétrole. En ce moment même, pendant que nous parlons. C’est un foutoir total.
« Il aurait mieux valu pour nous que les politiciens prennent un jour de congé au lieu de partir en guerre. »
J’ai souligné ceci parce que cette phrase résume succinctement non seulement la politique étrangère de Trump, mais également la critique des vingt dernières années par Trump. Et pour rendre les choses encore plus effrayantes pour le Parti de la Guerre, il veut que nous arrêtions de nous mêler de faire la police dans le monde pour nous occuper de ce dont il est urgent qu’on s’occupe :
« Nous ne pouvons pas continuer à défendre tous ces pays, le Japon, l’Allemagne, la Corée du Sud. On commande des télévisions, on commande pratiquement n’importe quoi, c’est de ces pays que tout vient. Que ce soit une Mercédès-Benz ou un climatiseur, c’est de là que ça vient. Ils se font des fortunes. L’Arabie Saoudite… nous défendons l’Arabie Saoudite. Avant. Avant que le pétrole baisse… maintenant, ils gagnent moins, mais ils gagnent quand même énormément… ils se faisaient un milliard de dollars par jour.
« Nous défendons tous ces pays pour la peau. Vous parlez de budgets. Il faut que nous commencions à nous faire rembourser pour nos services militaires à tous ces pays. »
Trump a appelé à retirer les troupes d’Europe, où elles sont stationnée depuis la fin de la IIe Guerre Mondiale : ces pays sont riches, estime-t-il, et doivent commencer à se défendre eux-mêmes. Il demande aussi ce qu’ils ont à redouter de la Russie de Poutine, déclarant qu’il pourrait s’entendre avec le président russe, impliquant par là qu’eux aussi pourraient s’entendre avec lui.
En fait, Trump remet en question toute nouvelle incursion US dans des régions où ils n’ont rien à faire : en Syrie, où il se demande pourquoi nous finançons des « rebelles » et « nous ne savons même pas qui ils sont » ; en Ukraine, qu’il dédaigne comme un trou perdu où nous n’avons pas d’intérêts ; et en Libye, où il rappelle le chaos semé par Hillary, et où nous nous préparons à remettre ça.
Trump représente une menace mortelle pour le haut commandement du Parti de la Guerre – les néoconservateurs qui nous ont entraînés à coups de mensonges dans la guerre d’Irak et ont été dénoncés par lui pour cela. Ces gens sont le principal élément-moteur idéologiquement engagé à maintenir les prétentions impériales de Washington, alors que nous nous enfonçons de plus en plus profondément dans la banqueroute. Ce sont eux qui sont derrière les violentes campagnes de calomnies qui font de Trump l’égal de Mussolini, de Hitler, de David Duke et du Diable lui-même. Ils voient qu’ils sont en train de perdre le contrôle du GOP – leur voie d’accès au pouvoir – et ils réagissent comme les rats acculés qu’ils sont.
Si Trump obtenait la nomination républicaine, les néocons sont finis comme force politique viable à droite. C’est pour cela que National Review a consacré un numéro entier au thème « Contre Trump ». C’est pour cela que les alliés des néo-cons dans les médias sont partis en guerre contre lui à pleins tubes. C’est pour cela que les néocons comme Robert Kagan déclarent ouvertement qu’ils soutiendront Hillary Clinton, tandis que d’autres, y compris le réseau, qui fut libertarien, des organisations subventionnées par Charles et David Koch, financent une campagne « Stop Trump ». On avance même l’idée (peu praticable) de présenter un candidat d’un troisième parti pour prendre des voix à Trump.
Les rats convergent en couinant des torrents d’insultes et recourent aux tactiques les plus voyantes de la démonisation, dans le but de garder leur pain beurré sur la table. Et pourtant, ça aussi se retournera contre eux, comme toutes les autres tentatives d’arrêter Trump se sont retournées contre eux. Parce que les gens en ont assez. Ils sont au-delà de la colère… en fait, ils sont heureux ! Fous de joie au spectacle de la classe politique en déroute… et déterminés à la faire courir encore plus vite.
J’ai entendu dire que Trump porte un gilet pare-balles et qu’il le fait depuis des années. Si j’étais lui, je ferais attention à ma tête, et je regarderais souvent dans mon dos.
Je ne veux pas dire par là que j’apporte un iota de soutien politique à Trump, et Antiwar.com ne soutient aucun candidat à aucun poste. Point. Le texte de Stockman évoqué ci-dessus décrit certains des pièges du Trumpisme, et je suis entièrement d’accord avec ce qu’il dit, mais ce n’est pas ce dont je veux parler ici.
Mon boulot est d’analyser les événements en cours : au lieu de reprendre ce que tout le monde dit avec des mots différents, mon but est de voir ce qu’il y a derrière les gros titres et derrière la pensée grégaire, de façon que mes lecteurs puissent non seulement comprendre ce qui se passe dans le monde, mais puissent aussi se faire une idée de ce qu’il y a moyen de tenter pour y changer quelque chose. Si Trump s’assurait la nomination, le chemin serait pavé pour transformer le GOP, de Parti de la Guerre Perpétuelle en parti qui honore l’isolationniste oublié depuis si longtemps que fut le sénateur Robert A. Taft, celui qu’on avait pris l’habitude d’appeler « Mr. Republican ». Et si Trump remportait réellement la Maison Blanche, le complexe militaro-industriel serait fini, de même que les « mondialistes », qui tiennent le haut du pavé dans tous les cercles de la politique étrangère à Washington. Quoique Trump ne soit pas un libertarien, l’effet d’un tel bouleversement dans le domaine de la politique étrangère serait objectivement de mettre fin à la domination du pouvoir fédéral sur nos vies, tout d’abord en nous sauvant de la banqueroute et en libérant des ressources pour le secteur privé, et ensuite, en réduisant le retour de flamme qui a généré le pouvoir des terroristes.
Ne vous faites pas d’illusions : les huiles du GOP n’ont pas peur que Trump soit battu par Hillary. Ils ont peur qu’il la batte.
Trump, en dépit de son approche brute et de ses contradictions, représente un soulèvement populaire contre l’Empire et contre ceux qui profitent de notre politique impérialiste. C’est pourquoi la classe politique le hait et a fait vœu de le détruire.
J’ai commencé en vous racontant l’histoire du lion et des moutons, et je conclurai avec la bonne nouvelle que les moutons, entraînés par le lion, commencent à s’en prendre à leurs bergers.
Justin Raimondo est le rédacteur en chef d’Antiwar.com et agrégé supérieur à l’Institut Randolph Bourne. Il collabore à The American Conservative et il tient une colonne mensuelle dans Chronicles. Il est l’auteur de Reclaiming the American Right : The Lost Legacy of the Conservative Movement [Center for Libertarian Studies, 1993; Intercollegiate Studies Institute, 2000], et de An Enemy of the State: The Life of Murray N. Rothbard [Prometheus Books, 2000], inédits en français.
Source : http://original.antiwar.com/justin/2016/02/28/the-lion-an...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Dernières nouvelles :
Deux légendes vivantes viennent de déclarer soutenir la candidature de Trump : Jon Voight et l’activiste noir des droits civiques Charles Evers (93 ans).
L’étrange fortune d’une phrase
L’histoire n’est pas aussi simple que le dit Raimondo, car la phrase a vraiment été dite par Mussolini aussi, quoiqu’après avoir suivi un très long parcours.
La phrase d’origine – où il est question d’un tigre et non d’un lion – aurait été prononcée par le sultan de Mysore, Tippoo Sahib, dit aussi Tippoo Sultan (1749-1799). Tippoo Sahib fut un des principaux opposants à l’installation du pouvoir britannique en Inde et mourut d’ailleurs, le 4 mai 1799, en affrontant les troupes du duc de Wellington. Il a laissé la réputation d’un homme très cruel et fasciné par le tigre, qu’il avait pris pour emblème de son état, ce qui lui a valu d’être surnommé « le tigre de Mysore ».
C’est Alexander Beaston (1758 – 1830), aide de camp du général Harris – A view of the Origin and Conduct of the War whith Tippoo Sultaun.- qui mentionne pour la première fois, dans ses mémoires, la phrase prononcée devant lui.
Elle est rapportée par Jean-François Michaud – Histoire des progrès et de la chute de l’empire de Mysore sous les règnes d’Hyder-Aly et Tippoo Sahib (vol. II, Paris, chez Giguet & Cie, 1801) en ces termes :
« l’ambition de Tippoo-Saïb l’entraînoit sans cesse vers la guerre : on lui avoit souvent entendu dire qu’il aimoit mieux vivre deux jours comme un tigre, que deux cents ans comme un mouton. Il avoit adopté pour emblême de son empire, et comme une espèce d’armoirie parlant, la forme d’un tigre royal, dont la tête et le manteau tacheté formoient le principal ornement de son trône » (p. 15).
Elle est reprise, presque à l’identique, par Auguste Barchou de Penhoën – Histoire de l’Inde anglaise. (Paris et Leipzig, chez Jules Renouard, 1841) :
« Tippoo ne supportait qu’avec peine le repos; il aimait passionnément la guerre. Empruntant une comparaison à son animal favori, on l’entendait dire quelquefois : “Mieux vaut vivre deux jours comme un tigre que deux cents ans comme un mouton” » (p. 43).
C’est dans un autre texte en français que le lion prend, pour la première fois, la place du tigre.
L’Italien Francesco Domenico Guerrazzi, dans une lettre à Giuseppe Mazzini (in Memorie, Livorno, Poligrafia italiana, 1848, p. 32), évoquant son père, dit :
«Degli uomini moderni stimò Napoleone fino al Consolato, e Tipoo-Saib, e questo, perché lesse che intorno al gradino del Trono aveva fatto disporre gemme a modo di caratteri, i quali suonavano in questa sentenza: Meglio vale vivere un giorno come un lione, che cento anni come una pecora !»
Ce qui signifie que son père n’avait estimé que deux hommes, Napoléon jusqu’au Consulat et Tippoo Sahib. Celui-ci, « parce qu’il avait lu qu’il avait fait inscrire en pierres précieuses sur les marches de son trône : Mieux vaut vivre un jour comme un lion que cent ans comme un mouton ».
On le voit, les temps ont diminué de moitié et le tigre est devenu lion.
C’est un an plus tard qu’on le trouve, ce lion, pour la première fois en français, chez Giuseppe Angelo De Gubernatis, rendant compte de l’ouvrage ci-dessus : Chronique italienne. Francesco Domenico Guerrazzi, (in « Bibliothèque universelle et Revue suisse, a. LXXVIII, to. XLVIII [1873], pp. 550-565, la phrase est à la p. 552)
Après cela, on la suit, prononcée ou écrite par une quantité de militaires italiens, du Risorgimento à la Première Guerre mondiale - en passant par Gramsci, qui la commente dans ses Cahiers de prison - jusqu’à ce que Mussolin enfin, grand communicant s’il en fut, la découvre et en fasse un des slogans du fascisme italien.
En somme : IL DUCE 2016 a pour tâche de salir des personnes publiques X, Y ou Z (ou Trump). Dans ce but, il a collecté des phrases du Duce, qu’il a traduites en anglais et répandu en les attribuant à Trump. Il s’agit d’un journaliste comme il y en a tant, qui ne se préoccupe ni de rigueur intellectuelle ni d’éthique journalistique. Il est payé pour abîmer l’image d’une personne publique et le choix des moyens lui est laissé, pourvu qu’il y arrive. L’idée d’attribuer des slogans fascistes à Trump ne pouvait que le tenter. En faire revendiquer au moins un par Trump en personne était la chantilly qu’appelait le gâteau et a dû lui valoir peut-être même une prime. Mission accomplished.
C’est comme ça qu’on fait.
Trump, lui, l’a retwittée sans se rendre compte qu’il pouvait s’agir d’une provocation, parce que cette phrase, qui est plutôt belle, correspond probablement à sa manière de sentir.
Et Raimondo a raison : qu’il ne se soit ni excusé ni dédit a tourné à la confusion du diffamateur à gages et des clabaudeurs.
Pour être nous-mêmes honnêtes, signalons que nous avons trouvé toutes nos mirifiques informations sur un site de pinailleurs italiens :
http://cortmic.myblog.it/giorno-leone-cento-anni-pecora/
Étrange fortune, vraiment, d’une phrase qui accompagne depuis plus de deux siècles toutes les violences, et qui, apparemment, continue.
Guerres en cours :
Qui utilise les réfugiés comme arme pour diviser l’Europe ?
kn – Réseau International – 9 mars 2016
Le 14 février le journal allemand « Frankfurter Allgemeine Zeitung » titrait : « Poutine utilise les réfugiés comme arme ».
Le « FAZ » cite ici ce que le sénateur américain John McCain avait dit la semaine précédente lors de la « conférence de Munich sur la sécurité ». Le « FAZ » écrit : « Pour le partisan de la ligne dure qu’est John McCain, Poutine n’a qu’un seul but : diviser l’Occident. » Il est révélateur que le multimilliardaire américain George Soros a utilisé presque les mêmes mots que McCain sur son site internet « project-syndicate.org » le 10 février, donc deux jours avant le début de la conférence de Munich sur la sécurité.
Soros écrit ce qui suit : « Le but actuel de Poutine, c’est d’accélérer la dissolution de l’UE, et le meilleur moyen pour y parvenir, c’est de l’inonder avec des réfugiés. ». Selon Soros, c’est la Russie qui provoque les énormes flux de réfugiés, parce qu’elle effectue sans cesse selon lui des attaques aériennes contre la population civile en Syrie. Evaluons maintenant les accusations de McCain et Soros contre Poutine.
Source : http://reseauinternational.net/qui-utilise-les-refugies-c...
Lula et les BRICS pris dans une lutte à mort
Pepe Escobar – L’Empire du chaos – 9 mars 2016
L’ancien président du Brésil Luis Inacio Lula da Silva
« BRICS » est l'acronyme le plus obscène pour l'axe Washington/Wall Street, et cela pour une bonne raison : la consolidation des BRICS est le seul projet organique de portée mondiale qui a le potentiel de faire dérailler l'emprise de l'empire exceptionnaliste sur ce que l'on appelle la « communauté internationale ».
Il n'est donc pas surprenant que les trois puissances clés des BRICS aient subi, depuis un certain temps, des attaques simultanées sur de nombreux fronts. Concernant la Russie, tout tourne autour de l'Ukraine et de la Syrie, la guerre des prix pétroliers, la curieuse attaque hostile contre le rouble et la diabolisation systématique de l'« agression russe ». Quant à la Chine, tout est lié à l'« agression chinoise » dans la mer de Chine méridionale et au raid (raté) contre la bourse de Shanghai/Shenzhen. Le Brésil est le maillon le plus faible de ces trois puissances clés émergentes. Fin 2014, il était déjà manifeste que la meute habituelle porterait sans retenue tous les coups possibles pour déstabiliser la septième économie mondiale, avec pour objectif un bon vieux changement de régime au moyen d'un méchant cocktail d'impasse politique (« l'ingouvernabilité ») poussant l'économie à s'enliser.
Parmi la quantité de raisons justifiant cette attaque, on retrouve : la consolidation de la banque de développement des BRICS ; l'initiative concertée des BRICS de commercer dans leurs propres devises, en contournant le dollar US et visant à une nouvelle devise de réserve mondiale pour le remplacer ; la construction d'un câble sous-marin de télécommunication en fibre optique entre le Brésil et l'Europe, ainsi que le câble des BRICS reliant l'Amérique du Sud à l'Asie de l'Est - tous deux contournant la mainmise des États-Unis.
Et par-dessus tout, comme d'habitude, il y a le saint des saints - lié à l'ardent désir de l'Empire exceptionnaliste de privatiser l'immense richesse naturelle du Brésil. Une fois encore, tout est question de pétrole.
Source : https://www.rt.com/op-edge/334904-brazil-brics-lula-econo...
Via : http://questionscritiques.free.fr/edito/Pepe_Escobar/Lula...
Quelques brèves non sans intérêt :
L’Europe, poursuivant sa trajectoire d’auto-destitution servile…
Le hacker Guccifer, qui a révélé les e-mails meurtriers de Hillary Clinton extradé vers les États-Unis
Marcel Lazar Lehel escorté par des policiers masqués, lors de son arrestation à Bucarest en 2014.
Après la Belgique, qui a innové en extradant un de ses nationaux – Ali Aarass - vers le Maroc et en essayant d’en extrader un autre – Bahar Kimyongür – vers la Turquie d’Erdogan, la Roumanie s’y met, en extradant vers les États-Unis, son national Marcel Lazar Lehal.
Cet homme de 42 ans, connu comme hacker sous le pseudoyme de Guccifer, qui a rendus publics des e-mails de célébrités diverses, s’est rendu lui-même célèbre en publiant un e-mail qui contenait des œuvres de George W. Bush peintre (oui, comme Hitler) dont un auto-portrait dans sa baignoire.
Il a aussi hacké et publié des e-mails de gens comme Leonardo di Caprio, Steve Martin et Mariel Hemingway, ainsi que des échanges entre l’ex-Secrétaire d’État Colin Powell et Corina Cretu (une Roumaine, parlementaire européenne), cette dernière le priant de démentir qu’ils aient eu une liaison. Mais surtout, Lehel est celui qui a révélé l’usage impropre d’un compte e-mail privé par Hillary Clinton, alors qu’elle était Secrétaire d’État, affaire sur laquelle enquête en ce moment même le FBI.
En mars 2013, le hacker a fait parvenir à divers organes de presse, dont RT, les quatre mémos envoyés par Clinton à son ex-conseiller politique Sidney Blumenthal. Les mémos contiennent des informations concernant les attaques du 11 septembre 2012 sur la mission diplomatique US de Benghazi (Libye), ainsi que sur la crise des otages d’In Amenas (Algérie) en janvier 2013.
Une plainte a été déposée contre Lehel par le ministère de la Justice US en 2014, pour fraude par voie électronique, accès non autorisé à un ordinateur protégé, traque en ligne, vol aggravé d’identité et obstruction à la justice.
En 2014, une cour roumaine l’a condamné à 4 ans de prison pour piratage, pour s’être introduit dans les comptes publics de l’État « dans le but d’obtenir des données confidentielles », et pour n’avoir pas respecté sa liberté conditionnelle. Il est en train de purger 3 ans de prison supplémentaires pour d’autres délits de piratage. Après son extradition aux USA, il est prévu qu’il revienne finir de purger cette sentence dans son pays.
Lehel, citoyen roumain, qui signe aussi Petite Fumée, en plus de Guccifer, est un chauffeur de taxi au chômage et un représentant en couleurs. Il dit qu’il a eu accès aux e-mails qu’il a pîratés en utilisant des méthodes d’ingénierie sociale, qui impliquent de deviner les réponses aux questions posées par les barrières de sécurité protégeant les comptes.
« Je ne m’oppose pas (à mon extradition). Je vais aux États-Unis pour me battre. Je sais ce que j’ai fait, et pour moi ça va. » a déclaré Guccifer en février au The Smoking Gun, où il a publié beaucoup des documents qu’il avait piratés.
Selon The Register, les procureurs disent que Lehel souffre d’un « besoin compulsif d’être célèbre ».
Et les procureurs jugent les accusés avant les procès, dans les « medias ». Routine.
c.l.
Source : https://www.rt.com/usa/334846-romanian-hacker-guccifer-ex...
Le réfugié politique turc Erdal Gökoglu n’est pas dangereux. Il est en danger.
Bahar Kimyongür – Investig’Action – 7 mars 2016
Erdal Gökoglu, réfugié turc reconnu en Belgique depuis 2007 a été arrêté le 24 janvier dernier à la frontière germano-polonaise à hauteur de Slubice (Francfort-sur-l'Oder) alors qu'il se rendait au mariage de l'un de ses amis à Wroclaw.
Il est menacé d’extradition vers la Turquie sur base d’un mandat d’arrêt international émis par le 4e Chambre de la Cour d’assises d’Istanbul pour son appartenance présumée au mouvement marxiste illégal DHKP-C.
Son dossier turc est ridiculement vide. Erdal est en effet accusé d’avoir sermonné dans les locaux d’une revue étudiante (Ülkemizde Gençlik) à Istanbul, en octobre 2001, un jeune qui trompait sa petite amie avec une autre fille.
Le fait de parler à un jeune menant une double vie sentimentale a fait d’Erdal un leader du DHKP-C !
Erdal Gökoglu a été incarcéré entre juin 1995 et juillet 2001 alors qu’il était étudiant en architecture.
Il a survécu à plusieurs opérations militaires dans les prisons turques. C’est un véritable miraculé.
Source : http://www.investigaction.net/Le-refugie-politique-turc-E...
Voir aussi :
http://www.secoursrouge.org/Pologne-Belgique-L-affaire-Er...
Des nouvelles de chez Tsipras :
Grèce : Athena Tsakalos et Evi Statiri interdites d’entrée à leur propre procès
« Liberté pour Evi Statiri ! » dans la cour de Koridallos le 25/09/2015
Dans l’affaire de la "tentative d’évasion des Cellules de Feu", les autorités grecques ont prouvé à plusieurs reprises qu’elles ne craignaient pas le ridicule. Dernier exemple en date : Athena Tsakalos et Evi Statiri ne peuvent légalement pas se présenter à leur propre procès. Pour la troisième fois, au début de la journée au tribunal, lorsque le juge appelle les deux femmes (parentes de prisonniers de la Conspiration des Cellules de Feu), les avocats de la défense doivent expliquer que les deux femmes sont en liberté conditionnelle. La condition pour Athena est de ne pas quitter son domicile situé sur l’île de Salamine tandis que Evi ne peut s’éloigner à plus d’1km du sien.
Christos et Gerasimos Tsakalos (dont Athena est la mère et Evi est la compagne du second) tous deux accusés dans le procès refusent de laisser le procès commencer dans ces conditions ridicules.
Source : http://www.secoursrouge.org/Grece-Athena-Tsakalos-et-Evi-...
On a sauté la Journée de la Femme, zut ! Réparons.
Ève, une divine erreur ?
En guise de préface à :
Latines, belles et rebelles
Hernando CALVO OSPINA
Paris, Le temps des cerises, 2015
Et Dieu créa l’homme « à son image », dit la mythologie catholique dans la Bible. C’est-à-dire qu’il le créa homme et parfait. Et il l’appela Adam.
Le voyant si esseulé dans l’immensité du Paradis, il prit une de ses côtes et en façonna un être au physique quelque peu différent du sien. Il lui dit que c’était une femme et qu’elle s’appelait Ève. Dieu avait dans l’idée de donner à sa photocopie terrestre quelqu’un qui le distrairait, lui ferait la conversation. Le Tout-Puissant ne trouvait pas distingué que sa créature passe son temps à dresser perroquets, chiens, chimpanzés ou tous autres animaux qui déambulaient là-bas.
Dieu avertit Adam et sa côte qu’ils pourraient profiter de tout et goûter à tout, sauf à un fruit qui leur était interdit. Dieu savait qu’Adam ne lui désobéirait jamais. Mais avec Ève, c’était une autre histoire, car il ne l’avait pas faite « à son image ». Elle était simplement humaine et donc, imparfaite. Dieu, malgré son « infinie connaissance » du futur, n’avait pas prévu ce qui allait se passer au Paradis.
Ève arriva dans ce monde, heureuse, jouissant de tout…
Source : http://www.legrandsoir.info/latines-belles-et-rebelles.html
Modeste contribution des GROSSES ORCHADES à l’éclaircissement du foutoir causé par « la femelle » :
D’abord, c’est qui, Ève ? C’est la Déesse-Mère des Hébreux d’avant que les pères de famille gardiens de chèvres dans le Sinaï raflent le pouvoir aux mères. Elle s’appelait IEVOA, son nom étant formé des six voyelles nécessaires à tout langage humain. Un jour, pour bien marquer leur désormais suprématie, les pépés ont « expulsé la femelle » en virant les voyelles de l’alphabet, raison pour laquelle l’hébreu n’en a pas, et c’est ainsi que leur dieu-père s’appelle YHWH, au prix d’une tricherie par emprunt subreptice aux Grecs (au moins aussi misogynes qu’eux).
Quant à la fameuse côte d’Adam… on ne résiste pas au plaisir de vous raconter son histoire. Qui vient, elle aussi, de Sumer, tout comme celle, originelle, d’Abel et Caïn que nous vous contâmes il y a peu.
Chapitre extrait d’un livre inédit consacré à notre déesse des Ardennes (on est allés la chercher loin).
« Petite cosmogonie (sumérienne) portative »
À l’origine était Nammu, la Mer Primordiale, qui « donna naisance au ciel et à la terre ».
Ces enfants, An, le ciel mâle, et Ki, la terre femelle, engendrèrent un fils, Enlil, l’air. Division des cellules oblige : An s’emporta en l’air et Enlil emporta sa mère. C’est de l’union d’Enlil et de sa mère que naquit l’univers organisé.
Les Sumériens se représentaient ainsi les quatre divinités cosmiques Eau – Ciel – Terre – Air :
Entre le Ciel et l’Enfer, la Terre émergeant de l’Océan Terrestre.
La terre était un disque plat entouré du « Fleuve Océan » encore cher à Homère des millénaires plus tard (soit, pour les Sumériens, la Mer méditerranée et le Golfe persique). Cette terre et le demi-globe formant le ciel ne faisaient d’abord qu’une seule montagne « Ciel-Terre ». Quant aux mystérieux Enfers où se rendaient les morts, ils étaient en quelque sorte, sous la terre, l’envers du ciel.
Mais ceci est une cosmogonie tardive déjà rationalisée, une cosmogonie-théogonie des temps patriarcaux, telle que de patients sumérologues ont pu la déduire des tablettes cunéiformes déchiffrées à ce jour.
Il ne nous est pas trop malaisé, partant de là, de reconstituer la « personnalité » de la Triple Mère des origines, présente absolument chez tous les peuples :
Nammu – la Mer-Mère vierge ;
Inanna, la Mère-Ciel future Ishtar, qui deviendra avec le temps la seule planète Vénus, mais qui aura été d’abord Nanna-la-Lune (masculinisée, précisément par les Sumériens, en dieu-lune Nanna).
Ki, la Terre-Mère (Ereshkigal dans ses profondeurs infernales).
Plus tard, la Divine s’appellera Ninhursag, « Grande Déesse Mère ».
Avec son fils Enki, dieu de l’eau (les patriarcaux étant déjà passés par là), elle accouchera sans douleur de trois générations de déesses, chaque génération recopulant avec le même Enki.
Mais Ninhursag a aussi fait pousser à Dilmun, « Terre Brillante » (c’est le « premier patron » du Paradis), les huit sortes de plantes.
Qui dit « Paradis » dit « perdu ». Le Péché Originel nous vient donc, comme l’Histoire, de Sumer : il est commis par Enki (tout seul !), qui dévore les huit plantes créées par sa mère-amante. En conséquence de quoi il est affligé de toutes sortes de maux. Véritable Harbougna (1), il a mal partout : au vit, à la mâchoire, à une dent, à la bouche, au bras, en deux ou trois autres endroits et… à une côte.
Ninhursag, bonne fille-mère, accouche alors – toujours sans douleur – de petites déesses et de petits dieux chargés chacun de soigner une des parties endommagées de leur père. Il y a là, soeurs cadettes des déeses Ninmu et Ninkurta, dont nous ne savons pas grand-chose, les déesses-médecine Ninsutu, Ninkusi, Nazi (personne n’est parfait) Azimua et Ninti ; les dieux-médicaments Abu, Nintulla, Enstag, et sûrement on en passe.
C’est ainsi que la déesse Ninti (Nin, « Dame », Ti, « de la Côte » et « de la Vie ») est spécialement créée pour guérir la côte paternelle.
Dans la Bible patriarcale, en vertu de la loi des vases communicants, cette petite Déesse-Côte et Dame-qui-fait-Vivre deviendra « Ève, Mère de Tous les Vivants », née de la côte (mortelle) d’Adam, par un de ces tours de passe-passe chers aux révisionnistes mâles. Et les mauvais esprits - qui se seraient demandé pourquoi diable Dieu Omnipotent, capable de créer toutes choses ex-nihilo, aurait eu besoin d’une côte humaine pour créer la Phâme en sous-traitance – ont ainsi la réponse à leur impertinente question : parce que l’homonymie sumérienne entre côte et vie n’existe pas en hébreu, et que, dans ces cas-là, rien ne vaut l’arbitraire.
Mais ne quittons pas l’Olympe sumérien sans faire la connaissance de trois autres filles de Ninhursag :
Nanshe, déesse de l’Ordre Juste, « qui juge les humains au premier jour de l’année ».
Ashnan, déesse du grain, dite « vierge bienveillante ».
Nidaba, déesse de la sagesse et de l’écriture.
Ces gentes dames nous confirment l’origine femelle du droit, de la culture des céréales et de l’alphabet. Ainsi que des révolutions, car
Pour préparer un lieu où seront détruits les puissants,
Pour livrer les puissants aux faibles,
Nanshe scrute le coeur des gens. (2)
Mine de rien, nous avons là, en germe, « les derniers qui seront les premiers » de la Bible, et son « aimez-vous les uns les autres ».
Peut-être aussi la dictature du prolétariat, chère à ce grand mystique de Karl Marx.
_________________
(1) Personnage bien connu du folklore wallon, dont pas un millimètre carré de chair ou d’os n’est indemne, et qui passe sa vie à s’en plaindre.
(2) Hymne à Nanshe, Tablettes de Nippur.
Pour faire reculer une société jusqu’avant l’âge de la pierre et ravaler ses femmes un rang au-dessous des bêtes, comment fait-on ? On demande à la CIA. Voir, sur Réseau International, l’article de Julie Lévêque. Surtout ne ratez pas les photos :
http://reseauinternational.net/de-lafghanistan-a-la-syrie...
Dernière minute
Reçu au moment de mettre en ligne :
France - 9 mars 2016 - Grève partout, même à la télé (vidéos)
http://mai68.org/spip/spip.php?article10499...
NE NOUS REGARDEZ PAS ! REJOIGNEZ-NOUS !
Bonjour à toutes et à tous,
Il y a des grèves et des mouvements de contestation un peu partout en France sur tout un tas de sujets concernant aussi bien les jeunes que les vieux, les ouvriers que les paysans, les chômeurs que les actifs, etc. Dans toutes ces luttes l'ennemi est le même : le pouvoir. C'est pourquoi toutes ces luttes, y compris celle contre l'aéroport de Nôtre-Dame-des-Landes, doivent s'unir dans une même coordination.
Ce n'est pas en faisant une manif par mois, ni même une par semaine, que l'on gagnera ! Pour gagner, il faut qu'une énorme quantité de gens soient en grève tous les jours, 24 heures sur 24, et en manifestant massivement chaque jour le plus longtemps possible dans tous les centre-villes afin de tout bloquer !
Dans l'article ci-dessous, je propose les vidéos essentielles des infos du 9 mars 2016 au sujet de la mobilisation :
http://mai68.org/spip/spip.php?article10499
Bien à vous,
do
QU'EST-CE QU'UNE COORDINATION ?
http://mai68.org/spip/spip.php?article1081
Comment a-t-on fait pour gagner contre le CPE en 2006 ?
http://mai68.org/spip/spip.php?article6
APPEL À LA GRÈVE GÉNÉRALE SAUVAGE TOTALE ET ILLIMITÉE :
http://mai68.org/spip/spip.php?article7132
(Grève générale mode d'emploi)
NE NOUS REGARDEZ PAS ! REJOIGNEZ-NOUS !
« En groupe en ligue en procession
En bannière en slip en veston
Il est temps que je le confesse
A pied à cheval et en voiture
Avec des gros des p’tits des durs
Je suis de ceux qui manifestent
Avec leurs gueules de travers
Leurs fins de mois qui sonnent clair
Les uns me trouvent tous les vices
Avec leur teint calamiteux
Leurs fins de mois qui sonnent creux
D’autres trouvent
que c’est justice… »
Mis en ligne le 10 mars 2016.
18:42 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |