28/09/2012

Aux sources du chaos mondial actuel - 2 - XIII.

 

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Aline de Dieguez

 

AUX SOURCES DU CHAOS MONDIAL ACTUEL

" La chose la plus difficile au monde est de suivre à la trace n'importe quelle idée jusqu'à sa source. " ( Edward Mandell HOUSE )

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2ème Partie

Aux sources du sionisme

Chapitre XIII

XIII - Et les Kazars entrèrent dans l'histoire … 

1 - Un tremblement de terre géopolitique 


2 - Petit rappel démographique


3 - Pourquoi les Juifs se sont détournés de la Palestine entre le IVe et le XXe siècle 


4 - La Palestine avant le sionisme 


5 - Les vagues migratoires successives à partir de la naissance du mouvement sioniste 


6 - Et les Kazars entrèrent dans l'histoire

7 – Comment le Talmud devint le fil d'Ariane qui conduisit au sionisme. 


 

1- Un tremblement de terre géopolitique

Impossible de ne pas voir que la transplantation en plein cœur d'un monde majoritairement arabo-musulman d'une population hétérogène, aussi bien ethniquement que sociologiquement, demeure le pivot autour duquel tourne l'histoire du monde depuis le milieu du XXe siècle.

Unis par un contenu commun des cervelles remplies à ras bords de mythes et de songes élaborés en des temps lointains durant lesquels chaque ethnie se plaçait sous la protection de sa divinité personnelle, des groupes d'immigrants fanatisés issus des quatre coins de la machine ronde, mais se réclamant néanmoins d'ancêtres communs, et soutenus par des Etats aveugles aux conséquences géopolitiques de leurs décisions, se sont déversés en vagues successives sur un territoire déjà abondamment peuplé.

 

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 Arrivée de juifs européens à d'Haifa. 1950

Un tremblement de terre géopolitique d'une intensité telle en est résulté que les répliques qui affectent la politique internationale n'ont plus cessé depuis lors d'ébranler non seulement tous les Etats du bassin de la Méditerranée, mais la quasi-totalité de la planète. En effet, ces humains-là se déclarent eux-mêmes si profondément différents et si allogènes au reste de l'humanité, qu'ils éprouvent un besoin incoercible de ne vivre qu'entre eux et de chasser du territoire qu'ils ont investi les représentants d'autres variétés d'humains lorsqu'ils sont les plus nombreux - et donc, détiennent le pouvoir. Ils refusent vigoureusement toute forme d'assimilation au groupe chez lequel ils se sont installés lorsqu'ils sont minoritaires, tout en exigeant haut et fort de bénéficier des droits universels des sociétés-hôtes.

Comme l'écrit François Fejtö, écrivain juif hongrois, dans son ouvrage Dieu et son Juif : " Ce n'est pas l'antisémitisme qui a crée le Juif. A l'origine se trouve le Juif, peuple élu, prototype des nations nationalistes, expansives, xénophobes, intransigeantes et dont l'orgueil, l'auto-affirmation fervente ont survécu aux désastres de l'Etat et se prolongent à travers les siècles d'exil jusqu'à la résurgence sioniste et à la naissance d'Israël ." (Ed. Grasset 1960, p.32)

Voir - 12 - Petite généalogie du ghetto appelé Israël, 29 juin2012

2 - Petit rappel démographique

La destruction de Jérusalem et de son temple par les légions romaines avait porté un coup très rude à la présence juive en Palestine. La Judée était dépeuplée, mais d'innombrables et prospères communautés juives étaient présentes dans toutes les provinces et les villes de l'empire romain et notamment en son centre, à Rome.

Durant deux millénaires, les communautés juives ont donc prospéré dans la quasi totalité des pays d'Europe occidentale et orientale, ainsi que dans toutes les provinces du bassin de la Méditerranée… sauf en Palestine. La Palestine est le seul endroit de la terre que les Juifs boudaient. Jacques Attali nous en donnera la raison ci-dessous.

En effet, depuis le règne de l'empereur Julien, dit l'Apostat, les Juifs s'étaient détournés de la Palestine et n'avaient plus le moindre désir d'y retourner Cependant, une faible présence juive s'était malgré tout maintenue dans la région depuis l'antiquité. Il semble que cette catégorie, connue sous le nom de Yichouf ancien, ne représente pratiquement plus personne aujourd'hui. Les démographes de l'actuel Etat hébreu n'ont trouvé qu'une seule famille, les Zinati de Pek'in, qui aurait résidé en Palestine sans aucune interruption depuis l'antiquité.

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 Juifs de l'ancien Yichouv, Jérusalem 1895

Jusqu'en 1880, c'est-à-dire jusqu'à la naissance du sionisme, seuls de petits groupes d'étude et de prières, en général sépharades et plutôt pauvres, étaient installés à Tibériade, Safed, Jérusalem ou Hébron et vivaient misérablement de l'argent envoyé par les Juifs de l'étranger. A partir du XVe siècle, quelques communautés exclusivement religieuses composées de groupes expulsés d'Espagne et du Portugal s'étaient également installées en Palestine. Hier comme aujourd'hui, leurs prières étaient censées hâter la venue du Messie et le soutien financier des juifs de la dispersion représentait une sorte de placement commercial dans un système d'échange gagnant gagnant, puisqu'il était prévu que le Messie attendu rétablirait le mythique royaume de David, d'autant plus glorieux qu'il n'a jamais existé que dans l'imagination des rédacteurs de la fiction sacrée. Ce royaume à venir comblerait les Juifs de toutes les richesses de la planète.

3 - Pourquoi les Juifs se sont détournés de la Palestine entre le IVe et le XXe siècle

A partir du moment où, vers le VIIIe siècle, les Etats européens se sont constitués peu à peu en nations régies par la doctrine et la morale du catholicisme, les communautés juives, qui niaient la divinité du Christ, se sont trouvées en situation d'ennemis de l'ordre social né du triomphe de l'Eglise catholique, c'est-à-dire universelle, face à l'étroit particularisme juif.

Mais cette situation de paria social n'avait pas que des inconvénients. Elle produisit des conséquences particulièrement favorables aux Juifs sur le plan économique. En effet, comme je l'ai développé dans le texte précédent les communautés dispersées, unies par un lien religieux puissant et des règles sociales impérieuses, demeuraient en rapports constants avec un centre, dirigé par un exilarque (gaon) dont le lieu de résidence a varié selon l'influence exercée par ce groupe humain dans telle ou telle région du monde. Après avoir été localisé en Babylonie jusqu'à la naissance de l'islam, le centre s'est déplacé en Espagne, puis en Pologne.

Voir - 12 - Petite généalogie du ghetto appelé Israël, 29 juin2012

Devenus d'habiles commerçants dans la prospère province mésopotamienne, leur dispersion, l'unité politique et la solidarité tribale des fidèles du dieu Jahvé leur offrirent d'excellentes opportunités d'échanges de marchandises de pays à pays. Ce commerce d'importation et d'exportation particulièrement lucratif, permit à quelques-uns d'amasser les richesses considérables. L'historien juif de l'antisémitisme, Bernard Lazare, nous apprend qu'avant de diversifier leurs activités, les commerçants jufs s'étaient spécialisés dans la vente d'esclaves . (L'Antisémitisme, chapitre V)

Petit à petit, ils se sont spécialisés dans l'usure et le commerce de l'or. Mais ils n'étaient ni les seuls, ni les premiers à êtres fascinés par le métal jaune. On connaît la cupidité des feneratores romains auxquels la loi des Douze Tables reconnaissait le droit de couper des morceaux de chair sur le corps vivant de l'emprunteur insolvable; les Lombards ont été des usuriers voraces, l'or fut la principale motivation de la conquête de l'Amérique, l'avidité des colons hollandais ou anglais est célèbre et les alchimistes s'épuisaient à essayer de fabriquer de l'or à partir de métaux grossiers. Au Moyen Age, l'or était devenu une véritable divinité...et il l'est resté.

Interdisant le prêt à intérêt et à plus forte raison l'usure, l'Eglise a empêché la formation d'un capitalisme chrétien. Ses interdits n'avaient évidemment aucune prise sur les Juifs qui faisaient commerce de l'argent et qui occupèrent tout naturellement la place laissée vacante par les riches bourgeois chrétiens. Ils se sont donc rendus utiles au développement du commerce et odieux par les abus que leur pouvoir a engendré. C'est ainsi qu'ils sont devenus progressivement les banquiers du monde.

  

 

"Peuple énergique, vivace, d'un orgueil infini, se considérant comme supérieur aux autres nations, le peuple juif voulut être une puissance. Il avait instinctivement le goût de la domination puisque,

Pour exercer cette sorte d'autorité, les Juifs n'eurent pas le choix des moyens. L'or leur donna un pouvoir que toutes les lois politiques et religieuses leur refusaient, et c'était le seul qu'ils pouvaient espérer. Détenteurs de l'or, ils devenaient les maîtres de leurs maîtres, ils les dominaient." (Bernard Lazare, L'antisémitisme)

 

 

Aux causes sociologiques et politico-économiques mises en avant par l'historien du judaïsme, Jacques Attali ajoute des arguments théologico-étymologiques. Dans son ouvrage Les Juifs, le monde et l'argent il analyse longuement les relations étroites entre la religion juive et le commerce à partir de l'étymologie du vocabulaire: "L'argent substitut du sang : on asperge l'autel avec le sang de l'animal sacrifié, acheté avec l'argent de celui qui offre le sacrifice. (p.40, souligné par l'auteur) (…) Le peuple juif fait de la monnaie l'instrument unique et universel d'échange, tout comme il fait de son Dieu l'instrument unique et universel de la transcendance." (p.41) 

Et notre Attali ajoute, en point d'orgue: "La valeur en argent de chaque chose est indissociable de sa valeur éthique." (p.42 )

Il en résulte qu'un lingot d'or est infiniment plus éthique qu'une miche de pain et que la famille Rothschild, M. Jacob Schiff , M. John Pierpont Morgan , M. Paul Warburg et tous leurs acolytes et complices qui sont parvenus à mettre la main sur le système financier américain au moyen de grandes et de petites manœuvres politiciennes et grâce à l'invention de leur monnaie privée - le dollar - sont les humains les plus moraux de la création. La fin justifie les moyens et seule la victoire est jolie. Toujours est-il qu'aujourd'hui, ils sont en mesure de manifester aux yeux du monde entier tout l'éclat de leur éthique en tapissant de lingots d'or les murs de leurs banques et de leurs logis.

La naissance de la Fed (Federal Reserve System) a permis non seulement un enrichissement exponentiel des heureux propriétaires de ces institutions bancaires privées, mais elle témoignait de la sollicitude de Jahvé envers des spécimens particulièrement "pieux" de son "peuple élu". Et M. Attali explique complaisamment que "pour un juif, la pauvreté est intolérable." C'est pourquoi, "pour les Juifs, tirer un intérêt de l'argent n'est pas immoral. (…) L'argent est, comme le bétail, une richesse fertile, et le temps est un espace à valoriser. Pour les chrétiens, au contraire, comme pour Aristote et les Grecs, l'argent - comme le temps - ne produit pas en soi-même de richesse, il est stérile ; aussi faire commerce de l'argent est-il un péché mortel." (p. 120)

Il se délecte à énumérer quelques belles réussites financières: "Peu de gens savent que l'agence Havas et l'agence Reuter au XIXe siècle sont des créations juives, au même titre que la Deutsche Bank, Paribas ou les principales banques d'affaires américaines. Et encore bien d'autres destins fascinants en France, en Allemagne ou en Russie."

Le même ancien conseiller spécial du Président François Mitterrand fournit la clé qui ouvre la porte de ces cavernes d'Ali Baba: "Comme les prêts sont de très courte durée - un an ou moins - et à des taux d'intérêt très élevés, de l'ordre de 50 à 80%, l'accumulation va très vite".

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Le Président François Mitterrand et Jacques Attali

Mais le monde est très méchant, alors notre hagiographe de la haute finance est brusquement saisi par un doute. Il s'inquiète de voir "les Juifs prendre le risque d'être haïs pour services rendus", alors que "les Juifs ont toutes les raisons d'être fiers de cette partie de leur histoire". [1]

D'ailleurs dans la section de son ouvrage consacrée au commerce, notre faux naïf et ancien directeur de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) à la tête de laquelle il a été remercié en raison d'un train de vie pharaonique, ajoute une forte sentence, qui aurait enchanté Alice en son pays des merveilles: "Le commerce n'est pas le résultat d'un calcul de bénéfice, mais la juxtaposition de deux dons équivalents, la simultanéité de deux actes généreux, unilatéraux, où chacun des deux protagonistes est en situation d'égalité."(p.42) (Cette fois, c'est moi qui souligne)

Le marché simoniaque se poursuit de nos jours puisqu'une forte minorité de 20% de juifs ultra orthodoxes passent leur vie à étudier le Talmud et à prier afin d'accélérer l'arrivée d'un Messie pourvoyeur de munificences, tout en étant entretenus par de riches membres de la communauté, notamment américaine, qui ont, comme il se doit et conformément aux principes énoncés par le théoricien du judaïsme financier cité ci-dessus, acquis leur fortune grâce à la "générosité" dont ils font preuve à l'égard de l'humanité dans l'activité bancaire à laquelle ils s'adonnent si brillamment et espèrent un "retour sur investissement" à la hauteur de leur éthique.

Et voilà pourquoi il y eut si peu de candidats durant deux mille ans pour peupler, entretenir et cultiver à la sueur de leur front la terre "promise" par le Dieu Jahvé à son "peuple" bien-aimé, lequel a snobé son cadeau pendant près de deux millénaires, avant de se raviser à la fin du XIXe siècle. Il s'est alors engouffré dans le grand mouvement de colonisation des Etats européens en direction de l'Afrique et de l'Asie.

4 - La Palestine avant le sionisme

Lorsque les populations autochtones de Galiléens honnis, de Cananéens détestés, de Samaritains méprisés et d'autres sous-hommes, tous qualifiés péjorativement d' "arabes", eurent, durant deux mille ans d'un labeur acharné, transformé une Palestine plutôt aride en un jardin florissant et en une serre prospère, le mouvement sioniste des marches de l'Asie s'est souvenu de sa "terre promise".

Il a refusé avec horreur d'aller défricher l'Ouganda ou la Patagonie, comme certains naïfs le lui proposaient. La Thora d'une main et le Talmud de l'autre, il s'est rué sur le lopin qu'il avait sporadiquement et partiellement habité deux millénaires auparavant. Réitérant le vol accompli lors de sa première installation dans une région déjà hautement peuplée et civilisée, il a fait main basse pour la seconde fois sur les propriétés et les richesses des "indigènes" et s'est auto-justifié de ses rapines en brandissant les écrits rédigés in illo tempore par des notables religieux en Babylonie.

 

 

"Lorsque Yahvé ton Dieu t'aura conduit au pays qu'il a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de te donner, aux villes grandes et prospères que tu n'as pas bâties, aux maisons pleines de toutes sortes de biens, maisons que tu n'as pas remplies, aux puits que tu n'as pas creusés, aux vignes et aux oliviers que tu n'as pas plantés. Dt 6:11

"Lorsque Jahvé, ton dieu, t'aura amené dans le pays où tu vas entrer pour en prendre possession et qu'il aura délogé devant toi de nombreuses nations (…) alors, Jahvé ton dieu les aura livrées à ta merci et que tu les livreras à l'anathème (à la destruction) . Tu ne concluras pas d'alliance avec elles, tu n'en auras point pitié ! " (Dt 7:1-2)

"Des villes de ces peuples que Jahvé, ton Dieu, te donne en héritage, tu ne laisseras rien vivre de ce qui a souffle de vie. Détruisez-les jusqu'au dernier… comme Jahvé, ton Dieu, vous l'a ordonné. " (Dt 20.16)

 

 

Voir : VI - Le messianisme biblique à l'assaut de la Palestine 

Les images sont souvent plus plus parlantes qu'un long discours. Quelques documents particulièrement représentatifs datant du temps de la Palestine heureuse suffisent à anéantir l'affirmation cynique des sionistes qui prétendaient que la Palestine était une "terre sans peuple" - donc vide depuis deux mille ans - qui attendait un "peuple sans terre" , lequel aurait réfléchi durant deux mille ans avant de se mettre en route. Ces clichés d'un temps paisible et heureux crèveront le coeur de tous ceux qui sont aujourd'hui sensibles à l'irréparable injustice dont le peuple palestinien est la victime innocente.

 

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Brodeuses palestiniennes, Ramallah 1940 (à gauche) 1920 (à droite)

 

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Classe de fillettes, Palestine, Ramallah, 1890

 

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Classe de fillettes, Palestine, XXIe siècle

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Port de Jaffa, 1914

Tous ces clichés viennent du site incontournable http://www.palestineremembered.com/MissionStatement.htm qui, dans sections "images" en présente des centaines.

5 - Les vagues migratoires successives à partir de la naissance du mouvement sioniste

L'immigration de masse n'a vraiment commencé qu'à partir de 1880 avec la première colonie fondée par les Amants de Sion. Cette fois, il s'agissait de juifs originaires d'Europe de l'Est en majorité, ainsi que de quelques groupes de juifs askhenazes allemands.

En 1885, le nombre de résidents auto-déclarés "juifs" en Palestine était de 24 000.

En 1914 leur nombre se montait à 85 000 personnes sur une population totale de 725 000 habitants: soit 12 % de l'ensemble.

Dès l'origine, l'expropriation des Palestiniens s'est installée quasi naturellement. En effet, de riches banquiers comme les barons Edmond de Rothschild et Maurice de Hirsch ont ouvert largement les vannes financières afin d'acheter des terres à n'importe que prix.

 

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Baron Edmond de Rothschild

 

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Baron Maurice de Hirsch

La "Jewish Colonization Association" fondée dès 1891 est à l'origine des premières colonies juives agricoles et son activité ne fera que croître au fil du temps.

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 FONDS NATIONAL

Il faut reconnaître que les "arabes" de Palestine et des Etats environnants ont manifesté un aveuglement et une passivité révélateurs de ce total manque de sens politique dont continuent de faire preuve tous les dirigeants de la région, notamment ceux de la mal nommée "Autorité palestinienne" qui, de l'Arafat signataire des calamiteux "Accords d'Oslo" à Mahmoud Abbas, l'actuel complaisant collaborateur du Jüdenrat de Cisjordanie, ont conduit les Palestiniens dans un gouffre dont ils auront le plus grand mal à sortir - s'ils en sortent un jour.Les actuels dirigeants du Hamas à Gaza semblent tentés à leur tour par les délices à courte vue de la collaboration. Les héros sont fatigués. [2] Les dirigeants palestiniens pelotonnés sous l'aile de l'occupant seraient bien inspirés de méditer sur le sort de Chaim Rumkowski, le "Président" du ghetto de Lodz, dont Primo Levi raconte l'histoire édifiante dans son ouvrage Les naufragés et les rescapés.

Voir :8 - La zone grise. Israël et la Palestine sous le regard de Primo Levi et de Kafka, 4 juin 2007.

En effet, le sionisme n'a rencontré pratiquement aucune résistance de la part des Palestiniens ni même de l'ensemble des Arabes de la région. Comme l'écrit le chercheur égyptien, Mounir Mahmoud, spécialiste de la presse sioniste au sein du Centre d'études politiques et stratégiques : "Les décisions émotionnelles irréfléchies des Arabes ont contribué à la réussite des projets sionistes en Palestine pendant près de cinquante années, avant même la création de l'entité sioniste, avec le prétendu "Yichouv " qui signifie l'implantation juive en Palestine."

Cette passivité des Palestiniens s'explique par une totale absence de racisme anti-juif. Les Palestiniens n'avaient pas compris qu'ils n'avaient plus en face d'eux des juifs, c'est-à-dire des hommes normaux qui honoraient simplement leur dieu d'une autre manière qu'eux-mêmes et avec lesquels ils avaient cohabité tranquillement jusqu'alors, mais une autre catégorie humaine, composée de colons fanatiques et impérialistes pour lesquels tout "arabe" palestinien était un ennemi à chasser ou à tuer.

C'est pourquoi notre anthropologue égyptien précise que "les Juifs qui vivaient dans les pays musulmans jouissaient d'une vie tranquille et stable, avec une liberté religieuse totale sans persécutions, et étaient investis dans les sociétés islamiques tolérantes pendant des centaines d'années jusqu'à l'époque moderne."[3]

Cette naïveté des Palestiniens trouve son expression dans la Charte de l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine) qui, dans son article 6, prévoie candidement que "les Juifs qui demeuraient en Palestine jusqu'au début de l'invasion sioniste, seront considérés comme Palestiniens".

Les Palestiniens ont été bien mal récompensés de leur générosité. Les sionistes qui ont eu connaissance de cet article ont dû être secoués d'un rire à se décrocher la mâchoire devant une telle ignorance de leur psychologie, de leur projet secret et de leur mentalité messianique de colons.

6 - Et les Kazars entrèrent dans l'histoire

Jahvé s'était installé dans l'exil durant dix-sept siècles et le Dieu local d'une écharpe de terre du bassin oriental de la Méditerranée était devenu une divinité itinérante qui avait pérégriné durant deux millénaires dans le monde entier au gré des déplacements de ses fidèles.

Or, ses fidèles avaient la bougeotte. Tout en le refusant et en le combattant de toutes ses forces, Jahvé avait collé aux talons du Dieu Jésus. Malgré l'inimitié réciproque que les partisans des deux divinités se manifestaient, ses fidèles s'étaient immédiatement installés dans les régions progressivement converties au nouveau Dieu trinitaire. C'est ainsi qu'à la fin du premier millénaire, et alors que le Dieu Jésus régnait en maître sur toute l'Europe occidentale - Jahvé ne l'avait précédé qu'en Espagne - ses fidèles s'étaient attachés aux pas des chrétiens et on les trouvait en France, en Allemagne et jusqu'en Europe centrale, notamment en Bohême et en Pologne.

C'est là que s'était produit l'évènement extraordinaire qui permit au judaïsme de gonfler brusquement sa population, et donc de survivre jusqu'à nos jours en tant que groupe humain spécifique .

En effet, loin de s'épuiser au fur et à mesure qu'il s'éloignait de son camp de base judéen et qu'il expédiait tous azimuts des petits groupes d'éclaireurs, Jahvé avait offert à ses fidèles éberlués la surprise et le cadeau sans prix de découvrir que dans les plaines orientales de l'Europe et jusqu'aux confins de l'Asie vivait une immense population de co-religionnaires dont personne ni en Orient, ni en Occident n'avait entendu parler.

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 L'empire Kazar au moment de sa conversion à la religion du Dieu Jahvé

C'est ainsi que les Kazars judaïsés étaient entrés dans l'histoire. Ils entrèrent dans l'histoire locale par la force des choses, puisqu'ils étaient là. Mais ils ne sont jamais entrés dans la narration officielle car leur existence même contredit le mythe sur lequel se fondent les revendications des colons installés en Palestine. C'est pourquoi la narration mythologique qui tient lieu d'histoire dans l'Etat né en 1947 continue de refuser officiellement leur existence et une filiation dont leurs descendants semblent avoir honte.

7 - Comment le Talmud devint le fil d'Ariane qui conduisit au sionisme

La simple présentation du tableau d'une biographie succincte de tous les Premiers Ministres qui se sont succédés depuis qu'un vote de l'Assemblée générale de l'ONU en date du le 27 novembre 1947 a crucifié les Palestiniens, permet de comprendre au premier coup d'œil pourquoi je dirigerao mes pas en direction des marches de l'Asie plutôt que vers les rives qui auraient semblé plus accueillantes et plus logiques des bords de la Méditerranée, ou vers les paysages verdoyants et cléments de notre Europe occidentale qui ont connu, elles aussi, d'importantes et puissantes implantations juives au cours des siècles.

On sait, en effet, que toutes les grandes vagues migratoires se sont toujours déroulées d'est en ouest. La mythologie judaïque ne s'y est pas trompée, puisque les communautés de nos régions se proclament les descendantes légitimes d'ancêtres "chassés" de la province de Judée par les armées victorieuses de Vespasien et de Titus lors de la deuxième Guerre des Juifs en l'an 70 et qui auraient été "contraints" de se réfugier en direction de l'Occident.

Il est vrai que des groupes ont suivi les conquêtes chrétiennes et musulmanes en direction de l'Ouest européen et méditerranéen, comme je l'ai montré ci-dessus. Mais il s'agit d'une minorité par rapport à l'immense population juive qui résidait déjà en Europe de l'Est et avec laquelle les petits groupes venus de l'ouest ont établi une jonction. Aucun des premiers ministres qui ont dirigé l'Etat créé en 1947 en terre palestiniennene peut exciper de racines méditerranéennes ou occidentales susceptibles de donner une apparence de crédit à cette prétention. Tous, sans exception aucune, sont issus des régions talmudiques de l'Orient européen ou des marches de l'Asie. Il en est de même pour l'immense majorité des immigrants venus s'y installer. Ce fait n'est évidemment pas le fruit du hasard.

Il est hautement significatif et presque comique de voir à quel point cette réalité historique est occultée, quand elle n'est pas farouchement niée par les autorités officielles de l'actuel Etat d'Israël, qui, depuis David Grün, alias Ben Gourion, s'échinent à refuser la vérité historique et à imposer une narration mythologico-théologique de leur passé et de leur présent.

Voir : 20 - David Grün, alias Ben Gourion, et la naissance de l'"Etat juif", 22 mars 2011

 

 

1 - David Ben Gourion (né David Grün) 16 octobre 1886-1er décembre 1973est né à Plonsk en Polognedans une famille sioniste . Son père, professeur d'hébreu, était un membre des Amants de Sion. Il émigre en Palestine britannique en 1906.

2 - Moshé Sharett (né Moshé Shertok), 15 octobre 1894 - 7 juillet 1965) est né à Kherson, dans l'Empire russe, aujourd'hui en Ukraine. Il émigra en Palestine britannique en 1908.

3 - Levi Eshkol( 25 octobre 1895 - 26 février 1969) est né dans un village à proximité de la ville de Kiev , dans l'empire russe, aujourd'hui Ukraine. Il émigre en Palestine ottomane en 1914.

4 - Ygal Allon(né Ygal Païcovitch) 10 octobre 1918- 29 février 1980, est né Kfar Tabor, au pied du Mont Tavor dans l'est de la Basse Galilée d'une famille originaire de Roumaniequi émigre en Palestine en 1901.

5 - Golda Meir ( Golda Meirson, née Golda Mabovitz), 3 mai 1898 -8 décembre 1978, est née à Kiev , au cœur de l'empire russe, aujourd'hui capitale de l'Ukraine. Sa famille émigre aux Etats-Unis en 1903, le couple Meirson arrive en Palestine en 1921.

6 - Yitzhak Rabin(Yitzhak Rubitzov) , 1er mars 1922 - assassiné à Tel Aviv par un colon juif extrémiste le 4 novembre 1995 est né à Jérusalem. Ses parents, Nehemiah et Rosa Rubitzov originaires d'Ukraineémigrèrent d'abord vers les Etats-Unis

7 - Menahem Volfovitz Begin(Mieczyslaw Biegun) , 16 août 1913 -9 mars 1992 . Il est né à Brest-Litovsk, alors ville polonaise à majorité juive, aujourd'hui Biélorussie.Il n'arrive en Palestine qu'en 1942.

8 - Yitzhak Shamir(Yitzhak Jazernicki), 15 octobre 1915( 30 juin 2012, est né à Ruzhany, en Pologne, actuelle Biélorussie. Il émigre en Palestine en 1935.

9 - Shimon Peres(Szymon Perski ) Il est né le 2 août 1923 à Wisniew, Pologne, actuellement Biélorussie. Il émigre en Palestine en 1934.

10 - Benyamin Netanyahou, (nom réel du père: Benzion Mileikowsky) né le 21 octobre 1949 à Tel Aviv, petit-fils d'un rabbin émigré de Lituanieen Palestine en 1920

11 - Ehud Barak (Ehud Brog) , né le 12 février 1942 au kibboutz Mishmar Hasharon, fils d'Israel Brog et d'Esther Godin, immigrés respectivement de Lituanie et de Pologne.

12 - Ariel Sharon (Ariel Scheinermann), né le 26 février 1928 à Kfar Malal en Palestine . Son père Shmouel Scheinerman est originaire de Brest-Litovsk alors en Pologne,actuellement Biélorussie. Sa mère Véra est un médecin originaire de Mohilev en Biélorussie.

13 - Ehud Olmert , né le 30 septembre 1945 à Binyamina en Palestine. Son père Mordechaï - né à Buguruslan en Russie, émigre en Chine en 1919, à Harbin, et arrive en Palestine en 1933

14 - Netanyahou (voir n° 10)

 


Pour comprendre qui sont réellement ces dirigeants originaires de l'Est et imbibés jusqu'à la moelle de messianisme sioniste, il est précieux de jeter un regard sur les circonstances historiques qui ont conduit les communautés juives d'Europe occidentale d'abord, puis orientale, au fil des déplacements et des conversions, à ériger le Talmud
en rempart mental infranchissable derrière lequel elles se sont enfermées à double tour.
 

Le triomphe du talmudisme notamment dans les communautés juives de l'Europe de l'Est largement composées de descendants de Kazars ignorants et frustes, constituait, pour les rabbins et autres notables du judaïsme, une manière d'unifier les esprits, de sauvegarder et de bétonner une identité nationale autonome face à un christianisme qui régnait alors en maître dans l'Europe occidentale tout entière et qui modelait les sociétés des différents Etats. Dans un environnement social et politique chrétiens, les Juifs représentaient un groupe allogène, qui refusait catégoriquement de s'assimiler. Comment l'auraient-ils pu sans renier leur religion?

Mais les conséquences de cet isolement social étaient prévisibles. Les sociétés humaines, tout comme les sociétés animales, sont spontanément hostiles aux intrus et s'emploient à les rejeter avec plus ou moins de brutalité, en fonction du tempérament national et du degré de civilité des autorités politiques, si bien que des persécutions, parfois très violentes, ne manquèrent pas de se produire au fil des siècles dans de nombreux pays. Dans les sociétés intolérantes, comme le furent longtemps les Etats chrétiens, les motifs religieux officiellement brandis cachaient fréquemment, en réalité, des causes financières et économiques. Leurs victimes en voulaient aux prêteurs abusifs ou à aux usuriers, mais une fois déchaînée, la violence populaire ne faisait pas de quartier et s'en prenait également à la foule des besogneux innocents pour la simple raison qu'ils participaient à cette communauté et qu'ils étaient là.

A une situation politique et sociale qui leur fut très défavorable durant les siècles régis par un christianisme triomphant, donc arrogant, qui les tolérait du bout des lèvres, les notables des communautés juives répondirent par le renforcement de l'auto-exclusion, laquelle renforça à son tour l'animosité des sociétés-hôtes. La spirale était enclenchée car toutes les sociétés modelées par la religion aspirent à l'unité des cerveaux.

D'ailleurs l'actuel Etat créé en 1947 en Palestine en est un exemple particulièrement éloquent. Les moyens d'information du monde contemporain et la diffusion des images ne lui permettent plus de se comporter avec la brutalité qui fut celle des sociétés plus anciennes à l'égard des populations autochtones, bien que l'indulgence dont il a été l'objet durant des décennies lui a permis de procéder à des centaines de milliers d'expulsions - la nakba - de raser des milliers de villages, de tuer des milliers d'habitants, d'en emprisonner des centaines de milliers et d'ignorer superbement les recommandations et même les condamnations du Conseil de Sécurité de l'ONU qu'il considère comme des chiffons de papier.

Voir : 7 - Ils ont crucifié Marianne... Les nouveaux exploits de Tartuffe en Palestine, Pâques 2007.

A partir du XIIe siècle environ, le nouveau parti de zélotes bigots, bornés et ignorants, ennemi des sciences profanes qui avaient rayonné du temps de l'Espagne arabe avec Maïmonide et Ibn Gabriol, et qui n'avaient que le Talmud pour tout horizon intellectuel, posa un lourd couvercle sur les cervelles et les enferma avec une férocité incroyable dans l'espace ratatiné de ses ratiocinations.

 

 "Les Juifs (...) persécutèrent leurs coreligionnaires plus âprement, plus durement qu'on ne les avait jamais persécutés. Ceux qu'ils accusaient d'indifférence étaient voués aux pires supplices; les blasphémateurs avaient la langue coupée ; les femmes juives qui avaient des relations avec des chrétiens étaient condamnées à être défigurées : on leur faisait l'ablation du nez. " (Bernard Lazare, L'Antisémitisme)

 

 

Les conséquences intellectuelles, psychologiques et morales de l'enfermement tyrannique des esprits dans le coral du Talmud furent désastreuses pour le monde et pour fidèles de Jahvé. En effet, le Talmud est censé avoir tout prévu et tout décrit. Toute recherche intellectuelle ou scientifique se trouvait ipso facto non seulement délégitimée, mais violemment combattue. Comme seuls les actes extérieurs comptaient, il suffisait de suivre sans états d'âme et à la lettre les règles prescrites. La dictature des talmudistes réussit, certes, à maintenir par la terreur, l'unité du troupeau, mais elle le sépara irrémédiablement de son environnement et développa dans la population un esprit ritualiste, positiviste et pinailleur, ennemi de tout ce qui n'est pas juif, tourné vers les satisfactions matérielles et donc vers la recherche frénétique de la richesse.

On imagine l'effet des ratiocinations de certains des rabbins dont le Talmud a pieusement recueilli les élucubrations sexuelles, immorales et choquantes sur des cervelles uniquement gavées de cette nourriture-là.

Voir dans 12 - Petite généalogie du ghetto appelé Israël, 29 juin2012 , le tableau d'un petit florilège de grossières absurdités .

Une des des victimes les plus célèbres de l'obscurantisme et de la tyrannie des talmudistes hollandais fut le philosophe Baruch Spinoza qui s'était permis de penser par lui-même.

En effet, le 27 juillet 1656, le philosophe fut ostracisé et frappé de l'infamie et de la malédiction du herem, autrement dit, d'une mort sociale et religieuse. Un fanatique juif issu des fidèles de la grande synagogue d'Amsterdam, située sur le quai du Houtgrach, a même tenté de l'assassiner. Blessé, heureusement superficiellement, il a conservé durant de longues années son manteau troué par le poignard afin de garder sous les yeux les preuves des méfaits de tous les fanatismes, y compris et surtout de celui de ses co-religionnaires.

En 1948 David Grün, alias Ben Gourion a tenté de faire lever ce "herem", qui maudit le philosophe, y compris post mortem, mais les rabbins de l'Israel actuel s'y opposèrent. Le philosophe Baruch Spinoza demeure donc, aujourd'hui encore, frappé de pestifération par les rabbins juifs contemporains

Voir : -5 - La théocratie ethnique dans le chaudron de l'histoire, 3 janvier 2011

 

 

Le terme " herem " signifie beaucoup plus qu'une exclusion de la communauté, équivalente à une excommunion dans le christianisme. Il induit la "destruction", l'"anéantissement" du renégat, au point que le philosophe a été réellement frappé d'un coup de poignard.

" Les messieurs du Mahamad vous font savoir qu'ayant eu connaissance depuis quelques temps des mauvaises opinions et de la conduite de Baruch de Spinoza, ils s'efforcèrent par différents moyens et promesses de le détourner de sa mauvaise voie. Ne pouvant porter remède à cela, recevant par contre chaque jour de plus amples informations sur les horribles hérésies qu'il pratiquait et enseignait et sur les actes monstrueux qu'il commettait et ayant de cela de nombreux témoins dignes de foi qui déposèrent et témoignèrent surtout en présence dudit Spinoza qui a été reconnu coupable ; tout cela ayant été examiné en présence de messieurs les Rabbins, les messieurs du Mahamad décidèrent avec l'accord des rabbins que ledit Spinoza serait exclu et retranché de la Nation d'Israël à la suite du herem que nous prononçons maintenant en ces termes:

A l'aide du jugement des saints et des anges, nous excluons, chassons, maudissons et exécrons Baruch de Spinoza avec le consentement de toute la sainte communauté d'Israël en présence de nos saints livres et des 613 commandements qui y sont enfermés.

Nous formulons ce herem comme Josué le formula à l'encontre de Jéricho. Nous le maudissons comme Elie maudit les enfants et avec toutes les malédictions que l'on trouve dans la Torah.

Qu'il soit maudit le jour, qu'il soit maudit la nuit, qu'il soit maudit pendant son sommeil et pendant qu'il veille. Qu'il soit maudit à son entrée et qu'il soit maudit à sa sortie.

Que les fièvres et les purulences les plus malignes infestent son corps. Que son âme soit saisie de la plus vive angoisse au moment où elle quittera son corps, et qu'elle soit égarée dans les ténèbres et le néant.

Que Dieu lui ferme à jamais l'entrée de Sa maison. Veuille l'Eternel ne jamais lui pardonner. Veuille l'Eternel allumer contre cet homme toute Sa colère et déverser sur lui tous les maux mentionnés dans le livre de la Torah.

Que son NOM soit effacé dans ce monde et à tout jamais et qu'il plaise à Dieu de le séparer pour sa ruine de toutes les tribus d'Israël en l'affligeant de toutes les malédictions que contient la Torah.

Et vous qui restez attachés à l'Eternel , votre Dieu, qu'Il vous conserve en vie.

Ce texte a été affiché dans tous les lieux d'Amsterdam où vivaient des juifs et envoyé dans les principales villes d'Europe où il y avait d'importantes communautés juives.

 

 

L'afflux de centaines de milliers de fidèles nés d'une conversion de masse de la population d'un gigantesque territoire de l'Est européen et des marches de l'Asie, dont les ancêtres n'avaient évidemment jamais mis les pieds au Moyen-Orient et qui vivaient sous la poigne de fer de rabbins talmudistes métamorphosa définitivement le judaïsme. Et c'est ce talmudisme-là qui finit par donner naissance au sionisme contemporain.

J'aborderai plus longuement cette question dans le prochain texte.

 

Notes:

[1] Jacques Attali : "Les juifs ont toutes les raisons d'être fiers de cette partie de leur histoire", propos recueillis par Eric Conan http://www.denistouret.fr/ideologues/index.html

[2] Joseph Massad , Hamas et le nouveau/vieux croissant américain http://www.ism-france.org/analyses/Hamas-et-le-nouveau-vieux-croissant-americain-article-17320

[3] Mounir Mahmoud
http://www.wmaker.net/etreinformer/Chercheur-egyptien-les-regimes-arabes-ont-contribue-au-succes-de-la-judaisation-en-Palestine_a3422.html

 

Bibliographie

Professor Abdel-Wahab Elmessiri: 
The function of outsiders : http://weekly.ahram.org.eg/1999/435/op2.htm
The kindness of strangers: http://weekly.ahram.org.eg/1999/436/op2.htm
A chosen community, an exceptional burden : http://weekly.ahram.org.eg/1999/437/op5.htm
A people like any other : http://weekly.ahram.org.eg/1999/438/op5.htm
Learning about Zionism: http://weekly.ahram.org.eg/2000/476/eg6.htm

Mario Liverani, La Bible et l'invention de l'histoire, 2003, trad. Ed. Bayard 2008

Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman,La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l'archéologie, 2001 ,trad. Ed. Bayard 2002

Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, Les rois sacrés de la Bible, trad.Ed.Bayard 2006

Arno J. Mayer, De leurs socs, ils ont forgé des glaives, Histoire critique d'Israël, Fayard 2009

Ernest Renan, Histoire du peuple d'Israël, 5 tomes, Calmann-Lévy 1887

Douglas Reed , La Controverse de Sion

Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard 2008, coll. Champs Flammarion 2010

Avraham Burg, Vaincre Hitler : Pour un judaïsme plus humaniste et universaliste , Fayard 2008

Ralph Schoenman, L'histoire cachée du sionisme, Selio 1988

Israël Shahak, Le Racisme de l'Etat d'Israël, Guy Authier, 1975

Karl Marx, Sur la question juive

SUN TZU, L'art de la guerre

Claude Klein, La démocratie d'Israël,1997

Jacques Attali: Les Juifs, le monde et l'argent, Histoire économique du peuple juif. Fayard, 2002

18 septembre 2012

Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/mariali/chaos...

 

 

*


FILMS

et pourquoi pas ?

Deux mots sur un film qu'on vient de voir :

 

Sept jours à la Havane

 

Sept jours affiche 208_224339.jpg

Comme la plupart d'entre vous doivent le savoir, « Sept jours à La Havane», c’est donc sept chapitres, sept réalisateurs, sept regards, un pour chaque jour de la semaine. Un film construit en cadavre exquis porté par sept talents du cinéma international chargés de dérouler autant de récits. Des récits indépendants qui, mis bout à bout, rassemblés dans une trame commune constituent au final un instantané inédit de La Havane. Au fil des quartiers, des atmosphères, des générations, des classes sociales et des cultures, les réalisateurs entrecroisent leurs sensibilités, leurs parcours et leurs styles pour offrir un véritable portrait contemporain de la mythique capitale cubaine. » (Grand Ecart).

Et, n'en déplaise aux Inrocks, qui ne l'aiment pas, le résultat n'est ni hirsute, ni de bric et de broc, ni fade, mais atteint à une unité, ou si on préfère à une fusion, qui doit bien être un peu due à la vertu particulière du lieu et de ceux qui l'habitent.

Je mentionnerai juste pour mémoire les sept réalisateurs :

Le lundi revient à Benicio del Toro, avec El Yuma, histoire d'un jeune Américain venu faire un stage à l'école de cinéma de La Havane. On l'appelle ainsi, parce que « Yankee » est une injure. Il est pris en charge par un chauffeur de taxi entre deux âges, qui lui fait faire un tour de la ville by night dont il se souviendra.

Le mardi voit l'arrivée d'Emir Kusturica venu recevoir un prix récompensant sa carrière de cinéaste. Ici, il est acteur, fortement imbibé et tracassé par la colère probablement justifiée d'Anita, son épouse restée en Serbie. Il déteste les mondanités, les soupers de gala et le reste. C'est simple, il refuse de quitter le malheureux chauffeur noir qu'on a chargé de veiller sur lui et de le mener sans faute à bon port. Cette Odyssée – ce n'est pas Leopold Blum mais il y a un peu de ça – passe notamment par une cour d'immeuble, où, au milieu des poules et en présence d'un petit cochon, le chauffeur exténué par ses efforts inutiles joue de la trompette comme un dieu. C'est Jam Session, de Pablo Trapero.

Mercredi, Julio Medem suit le parcours de Cecilia, jeune chanteuse noire, qu'un Espagnol, ébloui par son talent, veut emmener à Madrid. Tentation amoureuse plus tentation de la gloire dans la riche Europe. Or, Cecilia vit avec José, un bronze de Riace noir qui a des ennuis dans sa carrière de champion de base-ball. José est portoricain, et veut prendre la mer en bateau gonflable pour passer à Miami, où il croit qu'il renouera avec le succès . Le film s'appelle La Tentación de Cécilia. Cecilia résistera à la tentation espagnole, mais pas à celle de suivre José dans son mirage américain.

Vendredi, Gaspar Noe raconte, dans Ritual, que les parents d'une jeune fille, ayant découvert qu'elle s'est fait séduire par une jeune gringa, bref, qu'elle est lesbienne, la font désenvoûter ou contre-envoûter, comme on voudra.

Samedi, c'est Dulce Amargo de Juan Carlos Tabio et l'histoire de Mirta Gutierrez, psychologue, animatrice d'un show télévisé où elle donne, une fois par semaine, des conseils aux gens pour mieux vivre. Dans la réalité, elle ne vit pas trop bien elle-même, entre son mari qui boit parce qu'il n'a plus d'emploi et sa fille (Cecilia) qui s'apprête à s'expatrier dans un sens ou dans l'autre. Et avec l'embargo qui n'arrange pas les choses, il faut bien qu'elle ait, comme presque tous, une seconde activité pour arriver à nouer les deux bouts. Un gros client lui commande des gâteaux, beaucoup de gâteaux, pour une occasion spéciale. Et voilà que son mari, rendu maladroit par l'alcool et la déprime, lui casse tous ses oeufs. Comment trouver autant d'oeufs d'un coup, à La Havane ? La débrouille et la solidarité entre petites gens y pourvoient. Comme on dit : la suite à l'écran. L'émission de Ménie Grégoire en direct est un petit morceau d'anthologie.

Dimanche enfin, vient une espèce de feu d'artifice tiré par Laurent Cantet : La Fuente, histoire d'une fontaine. Marta est une Havanaise d'un certain âge, qui habite au premier étage d'un immeuble à locataires multiples. Une statuette de la Vierge Marie trône dans son salon, car elle est très pieuse. Ce dimanche matin, elle réveille à grands cris toute la maison : la Vierge lui est apparue en rêve et a exigé une nouvelle robe – jaune – ainsi qu'une fontaine à ses pieds. Et, bien entendu, une grande fête. Aussitôt, tous de s'activer de gré ou de force. On se croirait au siège de Paris raconté par Rabelais. Maçons, peintres, couturière, tous portent, courent, volent, pédalent, s'échinent. Pas assez de place ? Qu'on abatte un mur. Pas d'eau courante ? Qu'on traverse la route et qu'on ramène de l'eau de mer !

La mer, c'est le domaine d'Ochun, mais Ochun et la Sainte Vierge s'entendent plutôt bien, elle ne dira rien. [ Ochun, déesse de la beauté dans la santeria, et première épouse de Chango, qu'on représente justement vêtue de jaune, un miroir à la main. Oui, vous avez compris, c'est l'Aphrodite de par là. Les Cubains, oecuméniques, l'ont assimilée à la Vierge de la Caridad del Cobre, sainte patronne de Cuba. La voilà. ]

Oshun - 2 .jpgComme de bien entendu, la vision de Marta s'accomplit. La Vierge avait dit : « Et une robe jaune aussi pour toi. » On lui en a fait une. L'apothéose, c'est quand une vieille dame noire très distinguée, chante a capella, en concertiste consommée, un très classique Ave Maria de Gounod, puis, sans transition, des chants africains peu susceptibles de déplaire à Ochun, chants et battements de mains que tous reprennent en choeur jusqu'à l'écroulement. L'histoire de Marta, c'est celle de tous les chefs et de tous les fondateurs de religion.

J'ai sauté le jeudi. Je le gardais pour la fin. C'est Diary of a beginner, d'Elia Suleiman, qu'il a réalisé et où il joue son propre rôle.

Quand les Inrocks disent de Sept jours à La Havane : « Une semaine à Cuba et sans inspiration. Deux jours auraient suffi. », ils se plantent le doigt dans l'oeil jusqu'aux cheveux. Quand ils ajoutent que seuls sauvent le « fade ragout » un « rituel vaudou moite et sensuel » et le film de Suleiman, ils se plantent davantage encore. Le vaudou passe assez mal à l'écran et le rituel du film, d'ailleurs, n'est pas du vaudou, c'est de l'exorcisme. Les rites d'exorcisme sont toujours un peu ridicules, qu'ils se déroulent dans une église ou en plein air. Tous font ample consommation d'eau bénite, celui-ci plus que d'autres : tout le monde est dans l'eau. La séquence de Gaspar Noe m'a fait l'effet d'être la plus faible des sept, même s'il réussit à communiquer la passion du coup de foudre entre les deux gamines, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Quant à ce que nos bobos du VIe ou du VIIe (à vue de nez plutôt des Champs) disent de Suleiman, c'est à se demander s'ils n'ont pas visionné le film au soleil, sur la Croisette :

 

 « En résulte un brillant court-métrage d’une quinzaine de minutes, quintessence du cinéma suleimanien où le réalisateur se filme lui-même, impavide voyageur à la démarche lunaire, face à des situations absurdes dont le sens semble lui échapper [c'est à eux qu'il échappe, NdC]. Il voudrait interviewer Castro, mais n’a accès, depuis sa chambre d’hôtel, qu’à ses (interminables) discours télévisés ; alors il attend, observe le triste ballet des touristes et des jolies cubaines photographiées comme des trophées de chasse… “Il ne s’agit pas de juger le régime, mais de poser un regard politique sur un pays, c’est-à-dire un regard conscient. Tout est politique, même filmer la mer vide” ».

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Les Inrocks n'aiment pas Cuba, ils n'aiment pas Castro, et parce que Suleiman leur a dit que « tout est politique, même filmer la mer vide », ils s'imaginent avoir vu un film critique à l'égard de Cuba. Comme si un artiste de cette envergure pouvait manquer de savoir-vivre au point d'aller donner des leçons à des gens qui ne lui ont rien demandé. C'est Suleiman qu'il s'appelle, pas Kouchner ou BHL.

 

Elia Suleiman - 1 .jpeg

Voici comment le film est décrit dans Première :

« Elia Suleiman arrive à La Havane et flâne dans les rues de la ville en attendant un rendez-vous organisé par l’ambassade de Palestine. Toute communication étant rendue impossible par son ignorance de l’espagnol, sa supposée solidarité politique avec le peuple cubain se heurte bientôt à son ignorance des codes culturels. Peu à peu, alors qu’il pénètre le cœur de la ville et s’imprègne de ses sons et de ses images, ce qu’il pensait n’être qu’une façon de tuer le temps, devient un test pour redéfinir son identité. »

Que signifie « toute communication étant rendue impossible par son ignorance de l'espagnol » ? Il parle anglais, Suleiman, et les Cubains aussi. Kusturica et le jeune Américain du lundi ne savent pas un traître mot d'espagnol non plus. Et alors ? La communication n'est pas impossible pour eux. Elle l'est pour lui. Y compris avec le fonctionnaire de son ambassade. Mais pourquoi ? Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas nouveau dans son oeuvre.

Qui, ayant vu Le temps qu'il reste, n'est pas hanté par les premiers instants du film, où un ami du réalisateur, au volant d'un camion, par une nuit de tempête, dans un pays d'Europe du Nord, lui crie dans son téléphone cellulaire qu'il est perdu, qu'il fait noir comme en enfer, que les éclairs l'aveuglent, que le tonnerre est assourdissant, qu'il pleut, qu'il n'en peut plus et pourquoi ne répond-il pas ? « Eli Eli ! Lamma Sabachtani ! ».

Silence.

Ce que ces critiques paraissent ignorer, c'est que Suleiman ne parle jamais que de la Palestine, ne filme jamais que l'absence de la Palestine. A la rigueur, le silence de Dieu.

Je vous raconte le film que j'ai vu :

Elia Suleiman arpente les couloirs d'un luxueux hôtel, celui où les Cubains logent leurs hôtes de marque et qui sert de décor à plusieurs des autres films, leur donnant ainsi une sorte d'unité de lieu. Dans ces couloirs, il croise des gens : une femme de chambre noire qui passe un aspirateur, un maître d'hôtel, etc. Aucun ne lui parle ni ne lui adresse le moindre signe car aucun ne le voit. Ce n'est pas Elia Suleiman qui est là, vêtu en touriste et le chapeau de paille sur la tête, c'est la Palestine. Et la Palestine n'existe pas. Comment les gens pourraient-ils la voir ? A plus forte raison lui parler ! Il sort et, apparemment sans but, se rend à son ambassade. Belle villa en bord de mer, élégante, sereine, presque luxueuse elle aussi, avec son buste d'Arafat en marbre dans le hall d'entrée, et la clim, c'est sûr. Quelqu'un - un fonctionnaire ? l'ambassadeur ? - lui annonce que le commandant Fidel Castro est en train de prononcer un discours à l'Université de la Havane et le recevra dès qu'il aura fini. Suleiman l'entend mais ne répond pas, et l'ambassadeur, si c'est lui, n'a pas l'air de s'en formaliser. On dirait qu'il a parlé de derrière une vitre épaisse. Suleiman arpente maintenant les pièces de cette ambassade d'un pays qui n'existe pas, une des seules qu'il ait au monde sans doute. On a même allumé pour lui un téléviseur, où il peut suivre le discours en train de se dérouler. La voix qui en sort est celle d'un très vieil homme, cassée. La rhétorique est toujours la même, les gestes toujours énergiques, les visages attentifs, les applaudissements nourris, mais où cela se passe-t-il ? Sur quelle planète ? Suleiman sort sur le pas de la porte, d'où il domine la route. Une voiture (vintage, années 50) s'arrête pile, en panne. Le chauffeur en sort, soulève son capot et commence à trifouiller. Ses passagers, une jeune femme et un homme, sans s'émouvoir, se mettent, elle à prendre des poses à la manière des magazines hollywoodiens (années 50 aussi), lui, à la mitrailler de son Nikon en sautoir : sur le toit, contre une portière, un pied dans le coffre. Le chauffeur claque son capot et repart, tout le monde rejoint sa place en courant. Routine. Suleiman a peut-être souri, comme un qui comprend les petites misères d'un pays sous embargo. La Palestine, elle, reste impavide. On ne voit que son dos. Une autre voiture arrive en sens inverse et tombe en panne à son tour. Le chauffeur s'encourt armé d'un petit bidon. Panne d'essence. Routine on vous dit. Suleiman traverse la route et gagne le bord de mer. Une femme, sur un rocher, a l'air d'attendre. Suleiman est à quelques pas. Elle ne le voit pas. Il ne la regarde pas. Comme elle, il regarde la mer vide. D'où sort, au bout d'un très long temps, un plongeur – combinaison, palmes,tuba. La femme et lui s'enlacent et s'en vont. Suleiman n'a pas bougé. Ce genre de « bateaux qui se croisent dans la nuit » se répète plusieurs fois. A la fin de la journée, Suleiman repart en taxi pour l'aéroport, comme il en était venu. « Sans avoir vu Castro », disent les critiques. On n'en sait rien. Qu'importe ? Ce n'est pas le sujet du film. La Palestine est sortie de son néant pour venir à Cuba. Elle y rentre. Il ne s'est rien passé, car même les Cubains ne peuvent pas voir les fantômes et même Castro ne peut pas les matérialiser. Elle laisse derrière elle ce seul morceau de son territoire qui ne soit pas souillé par les bombes, les offenses et les humiliations : son ambassade, où vaquent des gens qui ont l'air de poissons dans un bocal, autour d'un buste d'Arafat en marbre.

Le jour du Shock & Awe sur l'Irak, un représentant de l'Algérie dont je n'ai pas retenu le nom est monté à la tribune des Nations Unies et, au lieu d'un discours inutile, il a récité, en français, Le loup et l'agneau. Il y fallait un certain courage et pas mal de désespoir. Ce Jeudi à La Havane est une parabole semblable, dont même le titre est politique en effet : « Journal d'une débutante »... parmi les nations souveraines, et ce n'est sûrement pas pour rien qu'il est en anglais, quand tous les autres sont en espagnol. Ce septième d'un film international et collectif est une épure, une fable de La Fontaine, Le loup et l'agneau. Admirable Elia Suleiman.

Carte d'identité du film, de la part des producteurs :


http://www.7joursalahavane.fr/


Catherine


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 Mis en ligne par Théroigne, le 28 septembre 2012.