29/05/2014

Mais que fait le Machin ? Où sont les Casques Bleus ?

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Mais que fait le Machin ? Et où diable sont les casques bleus ?!

Abattoir 5 sur Dnieper

 

Les corps de civils s’empilent dans les morgues d’Ukraine orientale après le passage des escadrons de la mort  en fighter jets, hélicoptères et chars d’assaut

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Slavyansk, un médecin regarde les papiers d’une femme tuée dans l’attaque aérienne de lundi 26, qui n’a fait que des morts civils.

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Tirée comme un lapin, la brave dame, et dans le dos.

 

 

 

 


 

Des bâtiments ont été endommagés : l’église de la Mère de Dieu Régnante, un immeuble d’appartements et un dortoir pour étudiants.

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Dans la campagne autour de Slavyansk, le photojournaliste italien Andrea Rocchelli, 30 ans, et son interprète, le dissident russe Andreij Mironov, 60 ans, ont été tués par des tirs de mortiers. « Littéralement mis en pièces », disent les premiers témoins arrivés sur place. Le journaliste français William Roguelon, qui les accompagnait, s’en tire avec des blessures. Abandonnant leur voiture, ils avaient tenté tous les trois de se mettre à l’abri dans un fossé. Roguelon estime avoir entendu « plus de soixante explosions ».

La mascarade de la  ministres des Affaires étrangères italienne qui demande des comptes aux putschistes a commencé. Elle en obtiendra sûrement. Et justice sera faite. Si, si.

Dans la campagne autour de Dontetsk, plus de 50 défenseurs de l’aéroport, blessés, ont été achevés dans les deux camions qui les transportaient vers un hôpital. Les conducteurs ont été « achevés » eux aussi, cela va de soi.

 



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À Donetsk même, aux abords de la Gare Centrale, trois personnes ont été abattues : une est morte, deux, dont un petit garçon de 8 ans, sont blessées. Des terroristes, on vous dit.

Non, le nouveau « président élu », le chocolatier milliardaire Porochenko, ne va pas arrêter les tueries, il va les « rendre plus courtes et plus efficaces », et pour cela, il lui faut « du nouveau matériel », que nos impôts vont s’empresser de lui payer. Quand on aime on ne compte pas.

C’était juste un échantillon de nouvelles en provenance d’Ukraine.

En Allemagne, un projet de bataillon pour aller combattre Kiev
par Olivier Renault – La voix de la Russie

 

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La colère monte en Allemagne autour de la situation en Ukraine. Les anti-guerre allemands de tous les bords politiques se retrouvent dans des villes tous les lundis pour manifester.

La population, des personnalités des médias et des activistes politiques, suivent le modèle des manifestations « wir sind das Volk » (nous sommes le peuple), qui ont fait tomber la RDA, pour prendre le micro et dénoncer l'OTAN et le gouvernement de Berlin qui soutiennent le gouvernement fasciste. Contrairement aux Français, les Allemands, par la situation géographique de leur pays et leur histoire, se sentent davantage concernés par le conflit ukrainien. Les Montagsdemos (« manifestations du lundi ») ont réussi à réveiller une population qui était encore tenue en laisse par les médias officiels. Avec ces « manifestations du lundi », l'idée de fonder un bataillon international vient aussi d'être lancée autour de vétérans russes et de l’ex-RDA pour aller en Ukraine défendre les populations ukrainienne et russe contre ce qu'ils nomment les fascistes de Kiev. La révélation du projet de ce bataillon attire des Allemands, mais aussi des personnes d'autres nationalités.

Les manifestations du lundi. 

Elles sont nées avec les événements d’Ukraine, par des rassemblements, dans les villes, de citoyens qui ne veulent pas de guerre et qui dénoncent l'intervention de Berlin - avec l'OTAN - en Ukraine (Le parti UDAR du boxeur Vitali Klitschko est financé par Berlin. Les soldats ukrainiens reçoivent des uniformes allemands).

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Les anti-guerre allemands, qui rassemblent des personnes de toutes les tendances, mais qui sont boudés par les chefs des Verts et des Linke, se rassemblent de manière inédite dans ces manifestations. Plusieurs éclats se sont produits entre eux et les médias officiels, ZDF, ARD, qui ont du mal à cacher la vérité des faits sur l'Ukraine. Contrairement aux Français, les Allemands sont beaucoup plus sensibles aux bruits de bottes et aux signaux annonçant une guerre. Ils ont payé assez cher pour savoir que la situation politique n'est jamais réellement acquise. La fin de la RDA et la réunification ont marqué le peuple en montrant que des États peuvent disparaître.

Des brigades internationales en Ukraine ? Un bataillon allemand en tout cas. Pour commencer.

« Les manifestations du lundi », mais aussi l'interdiction du parti communiste et les actes de sauvagerie qui se déroulent en Ukraine, plus le refus de reconnaissance du référendum en Crimée, ont poussé les anti-fascistes allemands et des Russes allemands (trois millions en Allemagne, dont 500 000 venus dans le pays à la chute de l'URSS) à former le « bataillon Thälmann pour l'Ukraine ». C'est un journaliste du journal Kultura de Moscou qui le rapporte dans un article du 21 mai, après avoir rencontré ces 400 militants, qui se sont constitués lors d’un défilé en soutien à la Crimée, à Berlin, autour de vétérans russes et allemands, « C'est en l'honneur du bataillon Thälmann qui fut constitué pour la guerre d'Espagne que nous avons eu l'idée de le fonder pour l'Ukraine. En Allemagne la colère monte chez les anciens citoyens de l'Union Soviétique. Ils condamnent le soutien allemand au gouvernement de transition, la non reconnaissance de la Crimée et veulent des élections sans carnage pour l'autonomie », dit Alexander Kifel vétéran des troupes spéciales de l'ex-RDA. Ernst Thälmann était le chef du parti communiste allemand qui mena la résistance contre le nazisme en Allemagne. [La brigade allemande de soutien à la République espagnole s’était ainsi appelée en son honneur, alors qu’il était interné depuis 1933 dans les geôles nazies dont il ne devait jamais sortir : Thälmann est mort à Büchenwald, le 17 août 1944.] Condamnant la mascarade d'élections pseudo-démocratiques en Ukraine organisées par le gouvernement de transition, le nouveau bataillon Thälmann lance aussi un appel international pour intervenir en Ukraine et prêter main forte aux populations des nouveaux territoires,à la Nouvelle Russie (Novorossia), qui s'est constituée par référendum. Hier, Wilfried, un contact allemand, qui ne cesse de dénoncer la politique de son pays, a exprimé sa joie en apprenant la naissance de ce bataillon : « C'est réellement formidable. J'attends leur réponse et si ça marche, j'y vais. Il faut bien mourir un jour », dit –il, quand on lui rappelle qu'il peut y laisser sa vie.

Source : http://french.ruvr.ru/2014_05_27/En-Allemagne-un-projet-d...

 

© East News/AP Photo/Sergei Grits

 

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À la mode de Kiev

SALINAS, Californie

 

Plus de 6.000 personnes sont descendues dans la rue, dimanche 25, pour protester contre des exécutions policières et brutalités en tous genres, et par-dessus tout, contre le « racial profiling » ou profilage criminel raciste.

Des morts par balles sans sommations et sans cause, et pas le moindre petit bout d’enquête. Enquêter pour quelques latinos flingués ? Ils sont malades ou quoi ?

 


 

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Pendant ce temps-là, au Canada…

Lors de son voyage récent en Nouvelle Écosse, le prince de Galles, au milieu d’un aréopage de journalistes internationaux, a comparé la politique du président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, à celle d’Hitler. L’étonnante sortie de S.A.R. a suffisamment choqué l’opinion pour que des armées d’avocats et de communicants se voient obligés de monter au créneau et d'expliquer qu’il ne s’agissait là que d’une boutade lancée en privé, presque d'une plaisanterie. Le journaliste britannique Tony Gosling exprime ici ce qu’il en pense.

Qui a dit « les royals,  il vaut mieux les voir que les entendre » ?

 

Le prince Charles rompt une lance de plus pour la république de Grande Bretagne

par Tony Gosling, RT

 

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Le prince Charles nourrissant un ours polaire au zoo de Winnipeg, Canada, le 21 mai dernier.

 

Il y a quelque chose d’irréel dans la tentative des doreurs d’image du prince Charles de prouver que le futur chef de l’État britannique, lorsqu’il a comparé Poutine à Hitler, tenait une conversation privée, alors qu’il était entouré d’une foule de journalistes.

Ce n’est pas seulement que ses remarques montrent à quel point lui-même et ses préposés aux Relations Publiques sont coupés de la nation et du monde réel, c’est que les remarques désinvoltes de Charles attirent désastreusement l’attention sur les liens de sa famille et de lui-même avec les Nazis et avec le bellicisme qui leur est apparenté.

Son père, le prince Philip, duc d’Édimbourg, a fait une partie de ses études en Allemagne nazie et ses quatre sœurs ont épousé des officiers SS en grand uniforme noir (trois d’entre elles, d’ailleurs, Sophie, Cécile et Margarita s’affiliant au parti nazi allemand). Philip a avoué à un universitaire américain qu’il avait alors « des inhibitions à propos des juifs » et qu’il se sentait « jaloux de leurs succès ». Le grand-oncle de Charles, le duc de Windsor ex-Edouard VIII était un tel brandisseur de svastika que le MI6 dut le contraindre à résider aux Bermudes pendant toute la IIe Guerre mondiale, contrecarrant sa volonté et celle de son épouse nazie, Mrs Simpson, d’aller rejoindre Hitler en traversant l’Europe occupée.

Charles lui-même a été aussi près que possible de se faire le thuriféraire de l’architecte en chef et ministre de l’Armement d’Hitler, Albert Speer, en engageant le disciple le plus engagé de Speer, Leon  Krier, comme responsable des importants projets de construction de son duché de Cornouailles. L’écrivain et homme de radio Jonathan Meades, dans son documentaire de 1994, Jerry building, a épinglé Krier comme le « véhiculeur de Speer » et le « gardien de la famme toxique », faisant remarquer que chacune des réalisations de Speer, y compris le trop fameux stade de Nuremberg, est inséparable des expérimentations inhumaines et des camps de travail forcé utilisés pour les construire.

L’arrière-grand-père de Charles, George V, fut l’un des trois grands architectes de la Première Guerre Mondiale, qui fut appelée, on s’en souvient, la « guerre des cousins », quatre ans de carnage gratuit qui débutaient il y a tout juste un siècle. Avec deux autres cousins de Saxe Cobourg Gotha, les infortunés sujets de George ont dû en découdre, dans une effroyable guerre de tranchées, avec les malheureux sujets de Guillaume II d’Allemagne et de Nicolas II de Russie, pour arriver, en 1918, à un total de dix millions de morts sans but discernable.

Lorsque, en 1917, des soldats mal-élevés ont commencé à faire remarquer que les bombardiers allemands Gotha d’une autre branche de l’affaire de famille du roi étaient occupés à les massacrer, George V annonça gaiement que son nom de famille n’était plus « Saxe Cobourg Gotha » mais Windsor, à la consonnance plus anglaise.

Des chefs-d’œuvre, pourtant, comme le film de 1969 de Richard Attenborough, Oh ! What a Lovely War  (« Ah Dieu ! que la guerre est jolie »), comme le drame controversé de 1986 à la BBC, The Monocled Mutineer, ou même les poèmes de Geoffrey Studdert-Kennedy, vicaire de Worcester et aumônier militaire affectueusement surnommé Woodbine Willie, n’arrivent à rendre la futilité de cette guerre et l’amertume qu’elle suscita chez les gens ordinaires.

Aujourd’hui, quoiqu’ils aient été dans le camp opposé aux Nazis dans la IIe Guerre Mondiale, le gouvernement et les forces armées de Sa Majesté, qui, tous, prêtent allégeannce à la Reine, soutiennent la plupart des dictateurs et des despotes du monde. Du président Mahinda Rajapaksa du Sri Lanka, qui a le sang de 40.000 innocents civils Tamouls sur les mains,  au roi Abdullah du brutal régime saoudien, qui pratique les décapitations publiques au sabre. La bouche de Charles parle toujours en faveur des dirigeants dont Amnesty International nous dit qu’ils sont infréquentables, toujours prêt à se faire de l’argent en leur vendant de l’immobilier et des armes.

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Le prince de Galles, le prince William, la princesse Diana et le prince Harry assitant, à Hyde Park, à la cérémonie de commémoration de la Victoire, le 7 mai 1995

 

Assistons-nous à l’agonie de la monarchie britannique ?

Cela a commencé trente-six ans après que les sanguinaires Chevaliers du Temple, guerrier-banquiers, furent disgraciés et dissouts : un nouvel ordre de 26 « chevaliers », créé en 1348, n’a cessé, depuis, de dominer la Couronne britannique. L’Ordre de la Jarretière consiste en deux éléments siamois de treize chevaliers chacun, qui conseillent et « protègent » le monarque et son héritier en titre.

À cause de leur obsession du secret et de leur manque de transparence qui a traversé les siècles, ceux qui en font partie sont devenus l’absolue antithèse de la chevalerie médiévale, un mélange létal de yes-men et de tortueux arnaqueurs, qui vendraient leur mère pour un siège - et une tranche de revenus – au haut bout de la table.

Rien ne pourrait illustrer plus clairement le dédain de la monarchie britannique pour ses pauvres sujets que la confiscation des biens et l’éviction par Henry VIII, en 1530, d’à peu près dix mille moines dépouillés de leurs monastères britanniques. Depuis le temps d’Alfred le Grand, ces ordres avaient été l’épine dorsale de l’éducation et des soins de santé de la nation. Pour Henry, ils représentaient la Ve colonne du Vatican, qui avait eu la témérité de mettre en question la sagesse de sa rupture avec Rome et sa fondation de l’Église d’Angleterre.

En 1638, avec plaidoiries spéciales de l’archevêque Laud, Charles Ier s’est attaqué à la privatisation des terres publiques, en mettant à l’amende les riches marchands et les parlementaires qui spoliaient les villageois des terres communales jusque là libres d'accès et administrées collectivement. Seuls les « hommes libres » (freemen) qui possédaient de la terre donnant un rendement de plus de 40 shillings par an avaient le droit de voter, ce qui veut dire que les marchands s’étaient effectivement voté l’accaparement des terres dont les pauvres avaient besoin pour survivre.

Charles Ier, peut-être par bravoure, peut-être par stupidité, tenta de résister à la la privatisation rampante de la terre, mais les marchands s’organisèrent secrètement contre lui, déclenchèrent la Guerre Civile Anglaise et sa tête tomba en 1649. Les classes mercantiles étaient désormais fermement installées au pouvoir, prêtes à apporter leur capitalisme dernier cri au reste du monde.

Le prince « araignée-noire » qui se mêle abusivement de tout.

Que l’intrusion indiscrète de Charles dans les affaires politiques d’aujourd’hui ait ou non pour but le bien de l’Angleterre ne peut donner lieu qu’à des hypothèses, parce qu’il dépense des centaines de milliers de livres – plus encore qu’il n’en dépense en relations publiques – pour s’assurer que des avocats spécialistes en confidentialité empêchent le public britannique d’en rien savoir. Non seulement on l’a vu opposer secrètement son veto à des dispositions légales édictées
par le Parlement qui ne lui plaisaient pas, mais envoyer aussi des directives manuscrites du style « black spider » à des secrétaires d’État.

Les avocats de Charles se sont battus pendant quatre ans contre le journaliste du Guardian, Rob Evans, pour obtenir à tout prix que ces communications restent secrètes, arguant du fait qu’en tant que citoyen privé, il n’est pas couvert par la loi de Liberté d’Information. Jusqu’à présent, il a réussi à ce que ces directives – que le professeur de droit constitutionnel de l’Université de Manchester Rodney Brazier qualifie avec pudeur d’« innovations constitutionnelles » - restent secrètes.

Ce que la nation va devoir affronter avec les élargissements secrets apportés par Charles à ce qui est avant tout une fonction non-politique d’une façon que sa mère, la reine Elisabeth, semble avoir adoptée rarement, stagne dans l’air comme une très mauvaise odeur constitutionnelle. Si la lettre inhabituelle de sa mère au ministre de l’Intérieur, exigeant l’arrestation de l’ecclésiastique musulman radical Abou-Hamza, est un indicateur de tendance, les lettres de Charles seraient en effet révélatrices.

Ne parlez pas de Diana

Ceux qui visitent la résidence de Charles, Highgrove House, dans le Gloucestershire, sont déçus de constater que toutes les traces de la princesse Diana brillent par leur absence, y compris dans la boutique de souvenirs dont elle tirait un joli profit. Malgré le fait que William et Harry y on grandi, le nom, l’image et la mémoire de leur mère en ont été entièrement bannis.

 

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Charles, prince de Galles, prononce une allocution lors de sa visite au Stevenson Campus Air Hanger, le 21 mai, à Winnipeg, Canada

C’est dommage, car Diana et les garçons ont passé certaines de leurs journées les plus heureuses dans et autour de la petite ville de Tetbury, nichée au cœur de la campagne des Costwolds. Les dimanches matins, à la fin des années 1980 et au début des années 1990, on pouvait voir Diana et les deux jeunes princes William et Harry se glisser discrètement dans les derniers bancs de l’Église Sainte Marie Vierge et Marie Madeleine, juste après le début du service, pour éviter d’attirer l’attention, ressemblant autant qu'il était possible à n’importe quelle jeune mère accompagnée de ses deux enfants. Après le service, ils retournaient à bicyclette à Highgrove, à quelques miles au sud de la ville, par les chemins de campagne.

Les gens du cru disent qu’ils s’amusaient à semer les officiers de police chargés de leur protection permanente, dont la princesse disait qu'ils la rendaient « claustrophobe » en dressant une espèce de mur entre ses fils et elle et les autres passants. Diana disait vouloir élever ses garçons de façon à ce qu’ils se voient semblables à n’importe qui d’autre. Elle leur apprenait à parler avec le public de manière pratique et décontractée.

Mais, après l’adultère avec Camilla et le divorce qui en est résulté, Diana était devenue « un problème » pour Charles et pour la reine.  Selon le journaliste d’investigation australien John Morgan, ils mirent sur pied ce qu’ils appelèrent un Way Ahead Group (« Groupe voie à suivre ») ou WAG, pour gérer le triple problème Diana.

Pour commencer, sa campagne contre les mines anti-personnel menaçait les bénéfices des fabricants d’armes, tant en France qu’en Grande Bretagne; ensuite, elle se servait de la presse britannique pour s’affirmer comme une personnalité sur le plan national ; enfin, les résolutions du WAG devinrent plus urgentes du fait qu’elle était sur le point d’annoncer son prochain mariage avec Dodi Al Fayed, ce qui signifiait que William et Harry allaient se retrouver avec un beau-père musulman.

Dans son livre de 2012, La conncection Paris-Londres. Assassinat de la princesse Diana, John Morgan affirme que des preuves rassemblées par les deux enquêtes de police suggèrent que la reine et le prince Charles ont laissé filtrer vers le MI6 que si Diana devait avoir un accident, le palais n’y verrait pas d’inconvénient.

Le documentaire réalisé en 2011 par Keith Allen, Unlawful Killing (« Exécution extra-judiciaire »), qui passe en revue l’enquête vieille d’une décennie sur la mort de Diana, prouve sans aucun doute que cette mort ne fut pas un accident. Mais le film n’a jamais été projeté à la télévision et a été supprimé sur Internet comme dans les salles de cinéma, sur intervention des avocats aux poches profondes de la Couronne. Il est très possible qu’il ne soit jamais projeté en Grande Bretagne.

Charles descend de « l’autre » Vlad, celui de Transylvanie.

Charles n’est bien sûr pas responsable des méfaits de ses turbulents ancêtres, mais, comme quiconque, il peut et doit choisir sans tricher sa trajectoire personnelle. Les voies tortueuses du secret et le mur que ses relations publiques tentent d’élever autour de lui ne feront qu’aggraver les choses dans le monde interconnecté d’aujourd’hui, et finiront par lui aliéner ses 65 millions de sujets.

Cependant, la calomnie diffamatoire « Poutine = Nazi » a pris une ampleur regrettable du fait que les dirigeants des trois grands partis ont fait preuve d’un mépris total pour la Constitution et pour le public, en soutenant le prince contre les faits et contre l’intérêt national.

Ce qu’ils ont révélé, en pesant de tout leur poids pour couvrir l’insulte de Charles à la Russie, c’est que la classe dirigeante anglaise et son complexe militaro-industriel peuvent très bien être en train d’exercer une dictature, en décidant dans des conciliabules privés de ce que doit être la politique extérieure du Royaume Uni.

Jusqu’à pendant cette semaine d’élections, nos soi-disant politiques n’ont pas eu la dignité élémentaire de s’opposer à l’establishment, quelque éhontés que soient ses mensonges.

En-dehors du petit cercle de ses courtisans, les remarques déplaisantes de Charles convaincront peu de monde en Grande Bretagne. Elles révèlent à la fois une minimisation malintentionnée des 25 millions de morts soviétiques de la IIe Guerre Mondiale et font un pas irresponsable de plus en direction d’une guerre nucléaire – aujourd’hui – en Europe. Les chefs de partis ont également refusé de reconnaître le soutien du gouvernement et des forces armées de Charles au gouvernement de coup d’état ukrainien, dont des éléments-clés – notamment ceux du Secteur Droit - affichent fièrement les portraits de nazis confirmés tels que Stepan Bandera, sur les murs de Kiev.

Charles ne comprend pas, comme sa mère semble l’avoir compris, qu’il ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, être à la fois le chef de l’État et un politicien chef de faction. Les remarques désinvoltes qu’il s’est permis de faire ont suscité le mépris à son égard dans le pays, et à l’égard de la Grande Bretagne à l’étranger. Ironiquement, pour l’homme qui est si fier de son ancêtre transylvanien, Dracula, puisqu’il descend du despote du XVe siècle Vlad l’Empaleur, ce mépris est un clou de plus enfoncé dans le cercueil de la monarchie britannique.

Selon la formule consacrée : Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne représentent pas nécessairement celles de R.T.

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Tony Gosling est un militant britannique pour les droits humains, qui a commencé sa carrière professionnelle dans l’industrie aéronautique et a été formé par la BBC. Il est historien et journaliste d’investigation. Il anime un programme hebdomadaire de réflexion politique sur BCfm (Bristol City) : http://politicsthisweek.wordpress.com/

 

Traduit par C.L. pour Les Grosses Orchades

Source : http://rt.com/op-edge/161020-prince-charles-strikes-blow/

Grain de sel : Nous ne sommes pas trop d’avis, aux Grosses Orchades, de mélanger les torchons et les serviettes, le linge (sale ou non) de la famille Windsor et les affaires publiques du Royaume Uni, mais nous ne sommes pas anglais. Peut-être, si nous l’étions, verrions-nous les choses autrement. Quoique les attaques d’un de nos députés contre notre Premier ministre sur ses mœurs nous paraissent également amoindrir le débat politique en l’amalgamant à la sphère privée.

 

 

 

Mis en ligne le 29 mai 2014

 

 

19:29 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

25/05/2014

Mieux vaut tard que pas du tout

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Mieux vaut tard que pas du tout :

L’Europe n’existe pas !

(bis repetita)

 

Nous venons de recevoir ceci de Comaguer, alias Sun Tsu, alias Radio Galère. Comme il ne nous paraît pas superflu de nous rafraîchir les idées sur le sujet, relayons :

Nous accompagnons la rediffusion d’un bulletin sur l’Europe, publié en 2012, d’une représentation  de l’enlèvement de la nymphe Europe par Zeus. Les représentations du mythe sont très  nombreuses  et la plupart donnent de l’événement, qui est pourtant l’exercice d’un droit de cuissage brutal et permanent par le roi de l’Olympe, une image adoucie et édulcorée.

De la même façon, la prise de contrôle de la partie occidentale du continent par les États-Unis après 1945 est le plus souvent présentée comme un acte amical, une « ingérence » , comme on dit aujourd’hui, positive. Pourtant de l’OTAN au Traité Transatlantique, l’animal, parfaite incarnation du capitalisme dominant, poursuit sa charge.

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A force de propagande, de colloques, de corruption des milieux de la presse et de l’éducation, l’Europe a fini par faire croire qu’elle existait.

Rien n’est plus faux !

1 - Géographie : cette péninsule du continent eurasiatique demeure un défi  conceptuel pour les géographes.

Si, à l’Ouest, l’Océan Atlantique constitue bien une frontière commune, ses limites à l’Est sont imprécises :

-       Les Dardanelles et le Bosphore ? Mais alors  la plus grande partie d’Istanbul et la Turquie de l’ouest sont en Europe et donc l’entrée de la Turquie dans l’UE devrait-elle se faire en n’acceptant qu’une fraction du pays. Hypothèse ridicule

-     L’Oural : c’est le sens de la célèbre formule gaullienne : « De l’Atlantique à l’Oural ». Mais alors la Russie serait une entité artificielle mi-européenne mi- asiatique. Non-sens : les populations sibériennes sont-elles asiatiques au même titre que les Indonésiens, les Birmans ou les Japonais ? L’Asie elle-même est-elle une unité conceptuelle valable ? la réponse s’impose : dès l’instant où le géographe ou le géopoliticien fait un effort de précision, il fait éclater le cadre et introduit des distinctions : Asie mineure (la pauvre !) Asie centrale, Asie du Sud-est, Asie orientale et pour brouiller encore les limites, s’y surajoute le concept d’Orient : Proche, Moyen, Extrême, sans oublier la plaque tectonique indienne, collée au « continent » par les hasards de la dérive, qui sera un « sous-continent » trop à l’Est pour être moyen-oriental, trop à l’Ouest pour être extrême-oriental. Cette particularité fera le bonheur des tenants de l’invasion aryenne et des nazis qui accrocheront l’Inde à l’Europe, prenant ainsi le monde arabe en tenaille.

  2 - Histoire :

Faute de limites géographiques réelles, la Manche non plus que les Alpes ou les Carpates ne constituent pas des obstacles à une importante circulation humaine.  L’Histoire de l’Ouest de l’Eurasie  est, le plus souvent, une histoire de conflits entre européens. Plus rarement, il s’agit de conflits entre européens et non européens (turcs ottomans ou mongols) mais dans ces cas, la traversée d’est en ouest de l’Eurasie n’a été empêchée par aucun obstacle géographique et ces empires disparus ont été plus victimes de leur immensité que de la transgression de fortes limites terrestres. L’empire romain ne s’étend par sur toute l’Europe du Nord et déborde largement sur le monde arabe, et quand il éclate en deux parties, l’empire d’Occident et l’empire d’Orient, la coupure se fait en pleine Europe. 

2-    Institutions :

La situation contemporaine se caractérise par une énorme confusion (La Suisse, au cœur de l’Europe, restant presque toujours un cas à part, comme elle s’est tenue à part des nombreuses guerres européennes).

o         L’Union Européenne est l’héritière à la fois de la CEE et de l’OTAN. Ces deux institutions d’origine sont le produit de la mise sous tutelle par les Etats-Unis, au sortir de la seconde guerre mondiale, de la partie la plus occidentale de la péninsule eurasiatique. Cette tutelle va continuer à s’exercer jusqu’à l’élargissement l’UE en 2004 et ne seront admis dans l’UE élargie à l’Est que des membres de l’OTAN. Aujourd’hui les écarts entre les deux groupes sont très peu nombreux.  Quelques membres de l’UE ne sont pas membres de l’OTAN : Autriche, Irlande, Suède, Finlande, alors que l’ « orientale » Turquie  en est un membre de poids.

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Au sein même de l’UE  les sous-ensembles se sont multipliés : il y a les Schengen et les non Schengen, il y a les Euros et les non Euros il y a même les enclaves espagnoles en Afrique et  les régions « européennes » ultramarines ou ultra périphériques, ces colonies françaises éparpillées sur tous les océans.

Dans les compétitions sportives européennes sont admises les équipes turques et israéliennes mais pas celle des deux États qui les séparent géographiquement : la Syrie et le Liban.

La mise en tutelle de l’Europe de l’extrême ouest par les États-Unis s’est faite économiquement par le biais du plan Marshall, dont les crédits étaient répartis par l’Organisation Européenne de Coopération Économique : OECE élargie ensuite aux autres pays mis sous tutelle économico-politique par les États-Unis : Mexique, Chili, Corée du Sud, Japon, Turquie, Australie, Nouvelle-Zélande, Israël : ce sera l’OCDE.

Un des objectifs des gouvernements des pays membres de l’UE est de faire croire que cette Union déjà bourrée de contradictions institutionnelles et prospérant sur le maintien, voulu par les traités, d’inégalités de revenus, de régimes fiscaux, de systèmes de protection sociale, est un bloc solide alors qu’il est en première instance un espace de libre circulation des marchandises et des capitaux et un lieu d’exercice de la concurrence libre et non faussée.

L’autre objectif est de minimiser deux autres institutions, européennes elles aussi : l’Organisation pour la Sécurité Collective Européenne (OSCE) et le Conseil de l’Europe.

    L’OSCE issue des accords d’Helsinki  regroupe 56 États. Sa qualification d’européenne est discutée et discutable, puisqu’en sont membres le Canada et les États-Unis d’une part et les républiques d’Asie centrale ex-soviétiques d’autre part. Contrairement à la propagande otanienne, la paix qui règne depuis 1945 en Europe est le résultat non pas de la politique de paix de l’OTAN mais d’abord de l’équilibre des forces URSS/USA jusqu’en 91.  Il a suffi que l’URSS disparaisse pour que l’OTAN mène une guerre en Europe contre la Serbie en 1997. Quant à la « politique européenne de défense », celle de l’UE, elle n’est qu’une annexe de la politique de l’OTAN et intéresse plus les fabricants d’armes européens que les populations du « continent ».  En pratique l’OSCE est affaiblie volontairement par les États-Unis qui, Serbie mise à part, ne se gênent pas pour mettre en cause la stabilité des régimes qui leur déplaisent, bien qu’ils soient membres de l’OSCE. De ce fait l’OSCE n’est plus un outil de sécurité puisque, par le biais des révolutions de couleur, un des membres de l’organisation s’ingère dans la vie des autres. Cette critique a été fortement exprimée par Vladimir Poutine en 2007 à la conférence de Munich et elle a toute sa place dans sa vision de l’avenir de l’Europe.

 

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En vert les membres de l’OSCE, en orange les membres associés

 

Le Conseil de l’Europe :

Il se présente lui-même ainsi sur son site (www.coe.int)

Le Conseil de l’Europe, dont le siège est à Strasbourg (France), regroupe aujourd’hui, avec ses 47 pays membres, la quasi-totalité du continent européen. Créé le 5 mai 1949 par 10 États fondateurs, le Conseil de l’Europe a pour objectif de favoriser en Europe un espace démocratique et juridique commun, organisé autour de la Convention européenne des droits de l’homme et d’autres textes de référence sur la protection de l’individu.

Conçu lui aussi comme un instrument de la guerre froide et promu par le même homme qui en avait lancé le discours inaugural (Churchill – discours de Fulton) l’institution s’est progressivement élargie. Il est aujourd’hui l’institution européenne la plus large. Ainsi en sont membres des pays comme l’Islande la Suisse, l’Albanie, la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui ne font pas partie des découpages traditionnels.  Il s’y ajoute deux observateurs : les États-Unis et le Canada dont la présence rappelle l’origine historique de l’institution et confirme le maintien d’une tutelle anglo-saxonne sur l’Europe. Le bannissement du Belarus, seul exclu du Conseil, illustre ce droit de veto otano-étasunien car aucun observateur honnête n’accepterait de dire que par exemple les performances de la Turquie en matière de droits de l’homme qui constituent le critère d’admission  sont supérieures à celles du Belarus.

 

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Le Conseil de l’Europe s’est cependant, ces dernières années, illustré en produisant des documents accusant les atteintes aux droits de l’homme de l’OTAN (en ex-Yougoslavie par exemple) ou la complicité de certains États européens dans l’ouverture sur leur territoire de prisons de la CIA destinées aux séquestrés de la « guerre contre le terrorisme ». Mais ces États étaient trop liés aux États-Unis pour leur refuser ce service si peu conforme aux principes « européens » des droits de l’homme, et le Conseil de l’Europe n’a pu aller au-delà d’une simple élucidation officielle de vilenies cachées.

 

Bilan

Ce bref survol démontre que l’EUROPE est un concept guimauve trituré de mille manières par les puissances du moment, que c’est un  drapeau arboré depuis 1945 autant à Washington qu’à Bruxelles (siège de l’Otan et de l’Union Européenne) qu’à Strasbourg (siège du Conseil de l’Europe et du Parlement européen). La crise économique européenne qui affecte les pays de la zone Euro comme d’autres (la Grande-Bretagne par exemple) est le prétexte d’une grande offensive idéologique en faveur de l’Europe fédérale. Il s’agit évidement d’un château de cartes : Quelle Europe ? Qui ? Comment ?

Laissant de côté le cas d’États centralisés préexistants qui se décentralisent en adoptant une constitution fédérale, comme par exemple le Brésil, s’il y a une leçon à tirer de l’application concrète de la doctrine politique fédérale : libre association de partenaires égaux qui délèguent à l’échelon supérieur les pouvoirs  de défense et de représentation politique commune au niveau international, c’est qu’elle n’a été le plus souvent que la mise en œuvre d’une domination d’un partenaire sur les autres : le fédéralisme étasunien a été scellé par la guerre de Sécession et la défaite des confédérés, le fédéralisme allemand a été le fruit de la domination prussienne sur les autres principautés et régions.

Quels pays et quels intérêts domineraient une Europe fédérale ? « L’axe franco-allemand », si à l’honneur dans le discours ici dominant, peut légitimement inquiéter les citoyens des petits pays de cette Europe incertaine qu’ils soient grecs, serbes,  hongrois, portugais ou autres, et il en inquiète déjà beaucoup.

 

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Étonnante contradiction du discours des puissants : la biodiversité serait à protéger impérativement chez les animaux et les végétaux et à combattre chez les humains, espèce unique mais culturellement et socialement extrêmement diversifiée, au nom de l’unité du mode de production et de consommation capitaliste, au nom de l’unicité du calcul bancaire.

Sources : http://comaguer.over-blog.com/

                 http://www.radiogalere.org/

 

*

Il n’est pas interdit d’y ajouter ceci :

De la créature européenne

le 24 mai, 2014 dans Asservissement moderne, Démocratie par Yohan De Doncker

Les débats sur l’Union Européenne vous ont-ils passionnés ? Bah moi non plus… Ça a même été un calvaire ! Car à partir du moment où je m’étais promis de vous pondre un petit papier sur le sujet, j’ai dû me battre pendant deux semaines pour ne pas sombrer barjot entre l’eurolâtrie des uns et les incantations des autres…

Lire la suite...

Source : http://diktacratie.com/de-la-creature-europeenne/

 

*

Nous sommes décidément en retard pour tout :

24 mai 2014 à Bruxelles

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 « FAUX DRAPEAU : action horrible et planifiée visant à faire accuser un ennemi politique, et utilisée comme prétexte pour déclarer une guerre ou faire passer des lois draconiennes au nom de la sécurité nationale. »

 

*

En revanche, là, nous sommes en avance :

Alerte : la grande synagogue de Paris appelle au Djhad. Sergent recruteur : Yossi Gal, ambassadeur d’Israël en France.

L’Union Juive Française pour la Paix communique :

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Voici ce que l’on peut lire dans un communiqué officiel :

L’Ambassade d’Israël souhaite informer la Communauté juive de l’arrivée d’un représentant de TSAHAL (l’armée israélienne) à Paris. La rencontre aura lieu à la Grande Synagogue de la Victoire, 44 rue de la Victoire, le 26 mai entre 18h30 et 20h00, 75009 Paris.

Et il est précisé que des rendez-vous individuels pour engagement sont possibles.

L’alliance de la kippa et du fusil Uzi est organisée au centre de Paris.

La communauté juive religieuse se retrouve ainsi envahie et prise en otage dans le plus prestigieux de ses lieux de culte.

Pendant que la plupart des médias s’inquiètent du départ éventuel en Syrie de tel ou telle, c’est au grand jour et sans commentaires que Tsahal recrute dans un édifice religieux.

Tsahal :

  • une armée coupable de nombreux crimes de guerre avérés
  • une armée qui, en ce moment même, organise l’épuration ethnique du Néguev et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, par la destruction des villages et l’expulsion des habitants (voir le rapport de l’Office des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires dans les territoires occupés palestiniens (OCHA) publié le 22 mai dernier)
  • une armée qui vient d’assassiner cette semaine deux adolescents mineurs et inoffensifs en Cisjordanie, ce qui a provoqué la demande de l’ONU d’une ouverture d’enquête, et fait scandale sur les chaînes de télévision du monde entier mais beaucoup moins en France
  • une armée dont l’organisation DCI Palestine dénonce les arrestations de plus en plus fréquentes d’enfants et adolescents, suivies de traitements violents en prison.

L’UJFP demande au gouvernement français de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour rappeler à l’ambassadeur d’Israël en France les devoirs auxquels son accréditation l’oblige, dans le respect des lois de la République et du droit international.

L’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) demande au ministre de l’Intérieur, ministre des Cultes, d’interdire immédiatement cette réunion, à la grande Synagogue comme ailleurs.

Bureau national de l’UJFP, 24 mai 2014

Source : Union Juive Française pour la Paix

Note de la rédaction de Croah.fr (qui nous évite d’en formuler une, après tout, c’est dans leur pays que ça se passe).

Voilà la différence entre « juifs du quotidien », sensés, humbles, vivant leur religion en paix et en harmonie avec les autres ; et les « extrémistes juifs talmudo-sionistes », bien différents, qui vivent leur amour du Talmud dans la haine, la violence, la ségrégation et le bain de sang, cachés depuis de trop nombreuses décennies derrière la religion juive qui leur sert de camouflage, tels des loups déguisés en agneaux.

Comment l’armée française, chargée de la défense du pays et de la protection des intérêts de la France, peut-elle laisser notre Nation se faire violer à ce point, en laissant une armée étrangère génocidaire fouler notre sol avec pour vil dessein d’endoctriner des Français de confession juive – manipulés par des lobbies qui-n’existent-pas-mais-qui-ont-pignon-sur-rue et qui jouissent d’une influence sans égale dans la sphère politico-médiatique, et par conséquent sur l’opinion publique – tout cela afin de grossir ses rangs, dans le but néfaste de propager sournoisement la guerre au Moyen-Orient afin d’instaurer leur Grand Israël ?

Ne parlons pas de la  classe politique qui fera semblant de ne pas savoir, comme à son habitude.

Votre verdict ? Complicité ou manque de coucougnettes ? Traîtres ou déserteurs ? Prison à vie ou guillotine ? Déportation sur la Lune ou sur Jupiton ? Franchement, beaucoup de Français se tâtent, les mecs…

*

Qui dira aux gamins qui s’engagent pour aller semer la mort et la désolation en Syrie au nom d’Allah qu’ils sont en réalité enrôlés comme supplétifs de TSAHAL ?

À Gilad, à Jacob Cohen, à Raphaël Berland, à Jonathan Moadab et aux autres :

Tenez (tenons) bon ! Nous n’avons pas que des ennemis communs à combattre, nous avons aussi des valeurs communes à défendre.

 

*

Cologne, samedi 24 mai 2014 :

50.000 personnes, citoyens allemands et immigrés turcs, ont convergé vers Cologne, pour dire au premier ministre turc R.T. Erdogan en visite qu’il n'est pas le bienvenu en Allemagne.

 

L’Allemagne compte 5 millions d’immigrés turcs.

 

*

Tandis que le 22 mai, à Istanbul…

La police anti-émeute a tiré à balles de caoutchouc dans la foule manifestant à la suite de la récente catastrophe minière qui a fait plus de 300 morts.

(Il y a un an presque jour pour jour que la répression, tant en province qu’à Istanbul, frappe de façon quasiment ininterrompue.)

Images :

http://rt.com/in-vision/turkey-istanbul-protests-disaster/

 

Le 24, à Ankara…

Affrontement police-étudiants

Grenades lacrymogènes contre cocktails Molotov

(Il était question de les empêcher de sortir du campus pour aller manifester contre des morts par balles.)

 

 

 

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Mis en ligne le 25 mai 2014.

 

 

 

22:48 Écrit par Theroigne dans Actualité, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

24/05/2014

Fête des mères

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Fête des mères

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Mis en ligne le 24 mai 2014

 

23:50 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Fête des mères 2... pas de raison...

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Fête des mères 2… pas de raison…

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Oups !

 

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des mères adoptives...

 

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Mis en ligne le 24 mai 2014

23:49 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Fête des mères... 3...

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Fête des mères… 3…

rien que pour embêter les souteneurs de mi-putes mi-soumises et de travelos à barbe

 

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L’annonce faite à Jésus – André Stas

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des grand’mères...

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et des Mères-Patrie !

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Mis en ligne le 24 mai 2014

22:30 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

20/05/2014

L'UKRAINE DAN S LA TOURMENTE

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L’Ukraine dans la tourmente

par Israël Adam SHAMIR

Ce n’est pas très drôle d’être à Kiev ces jours-ci. L’excitation révolutionnaire est retombée, et l’espoir de voir arriver de nouveaux visages, la fin de la corruption et une amélioration économique s’est flétri. La révolte de la place Maidan et le coup d’État qui s’en est suivi n’ont fait que rebattre le même jeu de cartes biseautées de ceux qui reviennent sans cesse au pouvoir.

Le nouveau président en exercice a été premier ministre et un grand chef du KGB (appelé SBU en ukrainien). Le nouveau premier ministre en exercice a été ministre des Affaires étrangères. L’oligarque le plus susceptible d’être élu dans quelques jours a été ministre des Affaires étrangères, directeur de la banque d’État et trésorier personnel de deux coups d’état : en 2004 (pour installer Iouchtchenko) et en 2014 (pour s’installer lui-même). Sa concurrente principale, Mme Tymochenko, a été premier ministre pendant des années, jusqu’à sa défaite électorale de 2010.

Ce sont ces gens qui ont amené l’Ukraine à son état présent d’abjection. En 1991, l’Ukraine était plus riche que la Russie. Aujourd’hui, elle est trois fois plus pauvre, à cause des vols et de la mauvaise gestion de ces gens-là. Ils se préparent aujourd’hui à jouer un très vieux tour : emprunter au nom de l’Ukraine, empocher l’oseille et laisser le pays se débrouiller avec la dette. Ils vendent tous les actifs de l’État à des compagnies privées occidentales et font appel à l’OTAN pour qu’elle vienne protéger leurs investissements.

Ils jouent à un jeu très dur, avec coups de poings américains et tout. La Garde Noire, une nouvelle force armée de type SS du Secteur Droit, rôde dans tout le pays. Ils arrêtent ou tuent dissidents, militants et journalistes. Des centaines de soudards américains de la compagnie militaire « privée » Academi (précédemment Blackwater) sont déployés dans toute la Nouvelle Russie, les provinces de l’Est et du Sud-Est. Des réformes exigées par le FMI ont réduit les retraites de moitié et fait doubler le prix des loyers. Sur le marché, les rations de l’armée US ont remplacé les produits alimentaires locaux.

Le nouveau régime de Kiev a laissé tomber toute prétention à la démocratie en expulsant les communistes du Parlement. Ceci devrait les rendre encore plus chers au cœur des États-Uniens. Expulsez des communistes, faites appel à l’OTAN, condamnez la Russie et organisez une gay-pride et vous pourrez vous permettre n’importe quoi, même faire frire tout vifs des douzaines de citoyens. Ce qu’ils ont fait.

Les formes les plus brutales de répression se sont abattues sur la Novorossie industrielle, et sa classe laborieuse déteste la clique des oligarques et des ultra-nationalistes. Après le brasier infernal d’Odessa et les fusillades pour le plaisir dans les rues de Melitopol, les deux provinces de Donetsk et de Lugansk ont pris les armes et déclaré leur indépendance vis-à-vis du régime de Kiev. Elles ont été prises sous le feu mais ne se sont pas rendues. Les six autres provinces russophones de Novorossie ont été rapidement intimidées. Dniepropetrovsk et Odessa ont été plongées dans la terreur par l’armée personnelle de M. Kolomoïsky ; Kharkov a été roulée par son fourbe gouverneur. La Russie n’est pas intervenue et n’a pas soutenu la révolte, à la grande détresse des nationalistes russes d’Ukraine et de Russie, qui parlent de « trahison ». Au temps pour la rhétorique va-t-en-guerre de McCain et de Brzezinski.

 

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Le respect de Poutine pour la souveraineté des autres est exaspérant. Je sais que ceci a l’air d’une blague – on en entend tellement sur Poutine « nouvel Hitler »…  En réalité, Poutine a eu une formation légale avant d’entrer dans les Services secrets. C’est un adepte pointilleux de la loi internationale. Sa Russie s’est mêlée des autres états bien moins que la France ou l’Angleterre, ne parlons même pas des États-Unis. J’ai demandé à son conseiller principal, M. Alexei Pushkov, pourquoi la Russie n’a pas essayé d’influencer les esprits des Ukrainiens, pendant que Kiev bourdonnait d’Américains et d’Européens. « Nous pensons qu’on n’a pas le droit d’intervenir » m’a-t-il répondu comme un bon petit écolier du dimanche. Il est plus probable que les conseillers de Poutine ont mal évalué le sentiment public. « La majorité de la population de Novorossie n’aime pas le nouveau régime de Kiev, mais elle est politiquement passive et conservatrice ; elle se soumettra à son pouvoir. » ont-ils estimé. « Les rebelles ne sont qu’un petit groupe d’exaltés sans aucun soutien populaire sur qui on ne peut pas compter » était leur façon de voir. En conséquence, Poutine a demandé aux rebelles de postposer indéfiniment leur réferendum, façon polie de leur dire « laissez tomber».

Ils ont ignoré sa demande avec un sang-froid* considérable et sont allés voter en masse* pour la sécession d’avec l’Ukraine. Le taux de participation a été plus élevé qu’on ne s’y attendait. L’adhésion à la mutation a été pratiquement totale. Comme me l’a dit une personne bien informée du Kremlin, ce développement n’avait pas été prévu par les conseillers de Poutine.

Les conseillers ne s’étaient peut-être pas trompés, mais trois événements ont changé la mentalité des électeurs et envoyé ce peuple placide sur les barricades et aux urnes.

1. Le premier a été l’holocauste d’Odessa, où des ouvriers qui manifestaient paisiblement et sans armes ont été sauvagement attaqués par des tueurs du régime (l’équivalent des shabab de Moubarak), qui les ont rabattus sur le Quartier Général des Syndicats. Le bâtiment a été incendié et la Garde Noire a mis en place des snipers, chargés de ne pas rater quiconque aurait tenté de s’échapper de cet enfer. Une cinquantaine d’ouvriers russophones, généralement d’un certain âge, ont été brûlés vivants et abattus dès qu’ils tentaient d’atteindre une porte ou une fenêtre. Cet événement effrayant a été une occasion de joie et de rigolade pour les Ukrainiens « nationalistes » qui se sont moqués de leurs compatriotes suppliciés en les traitant d’« insectes grillés ». (On dit que cet autodafé a été organisé par les troupes de choc de l’oligarque juif Kolomoïsky, qui convoitait le port d’Odessa. En dépit de son air de nounours en peluche, c’est quelqu’un de pugnace et de violent, qui a offert dix mille dollars par Russe capturé mort ou vif, et mis froidement un contrat d’un million de dollars sur la tête de M. Tsarev, membre du parlement du Donetsk.)

2. Le deuxième a été l’attaque de Mariupol, le 9 mai 2014. Ce jour est celui où les Russes commémorent la victoire sur l’Allemagne nazie. En Occident, c’est le 8. Le régime de Kiev a interdit toutes les commémorations de la Victoire. À Mariupol, la Garde Noire a attaqué la ville paisible et sans armes, a mis le feu au quartier général de la police et a assassiné les policiers qui avaient refusé d’interdire le cortège festif. Après quoi, ils ont lâché des chars dans les rues, tué des citoyens à l’aveuglette et détruit des immeubles.

L’Ouest n’a pas émis une seule protestation. Nuland et Merkel n’ont pas été  horrifiées par ces meurtres en masse comme elles l’avaient été par les timides essais de maintien de l’ordre de Ianoukovitch. Les habitants de ces deux provinces se sont sentis abandonnés. Ils ont compris que personne n’allait venir les sauver ni même les protéger ; qu’ils ne pourraient compter que sur eux-mêmes, et ils sont allés voter.

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3. Le troisième événement a été, bizarrement, l’Eurovision, c’est-à-dire le choix, par le jury, du travesti autrichien Conchita Wurst, comme gagnant de son concours de chant. Les Novorossiens, sains d’esprit, ont décidé qu’ils n’avaient pas envie de faire partie de cette Europe-là.

À vrai dire, les peuples d’Europe n’en ont pas envie non plus : il paraît que la majorité des téléspectateurs anglais ont préféré le duo polonais, Donatan et Cleo, et leur chanson « Nous sommes slaves ». Donatan est à moitié russe et il a provoqué naguère quelque controverse en exaltant les vertus du pan-slavisme et les exploits de l’Armée Rouge, rapporte The Independent. Les membres politiquement corrects du jury ont préféré « célébrer la tolérance », nouveau paradigme dominant imposé à l’Europe. C’est le deuxième travesti à remporter ce très politique concours de chant, le premier ayant été l’Israélien Dana International. Une telle obsession du « genre » new look a été jugée indigeste par les Russes et/ou les Ukrainiens.

Les Russes ont réajusté leur point de vue, mais ils n’ont pas l’intention de faire entrer leurs troupes dans les deux républiques insurgées, à moins que des événements très dramatiques ne les y obligent.

Plans russes

Imaginez que vous vous êtes mis sur votre trente-et-un pour une soirée à Broadway, mais que vos voisins se sont embarqués dans une violente dispute et que vous soyez obligé d’intervenir et de vous occuper de l’embrouille au lieu d’aller voir la pièce à laquelle vous vous réjouissiez d’assister, de dîner et peut-être de finir la nuit en galante compagnie. C’est la situation dans laquelle s’est trouvé Poutine par rapport aux bouleversements ukrainiens.

Il y a quelques mois d’ici, la Russie avait fait un énorme effort pour devenir – et pour être considérée comme – un état européen très civilisé d’amplitude majeure. C’est le message que devaient donner les Jeux Olympiques de Sotchi : corriger l’image de marque de la Russie et même la réinventer, comme Pierre le Grand l’a fait en son temps pour lui donner sa place dans le monde d’alors ; un pays étonnant, de forte tradition européenne, celui de Léon Tolstoi, de Malevitch, de Tchaïkovski et de Diaghilev, un pays d’arts, d’audacieuses réformes sociales, de prouesses techniques, de modernité et même au-delà… la Russie de Natasha Rostova pilotant un hélicoptère Sikorski. Poutine a dépensé 60 milliards de dollars pour diffuser cette image.

Le vieux renard d’Henry Kissinger a dit très pertinemment :

« Poutine a dépensé 60 milliards de dollars pour les jeux de Sotchi. Ils se sont payé une grande cérémonie d’ouverture et une de cloture pour montrer la Russie comme un pays progressiste normal. Il n’est donc pas possible que, trois jours plus tard, il ait voulu lancer un assaut sur l’Ukraine. Il ne fait aucun doute qu’il a toujours souhaité l’Ukraine en position subordonnée. Il ne fait aucun doute non plus que tous les Russes de première importance que j’ai rencontrés, y compris les dissidents tels que Soljenitzine et Brodsky, ont toujours considéré l’Ukraine comme faisant partie de leur patrimoine. Mais je ne pense pas que Poutine ait jamais eu l’intention de se précipiter dans une crise en ce moment. »

Cependant, les faucons de Washington ont décidé de faire absolument n’importe quoi pour ostraciser la Russie. En fait, ils ont très peur de cette image d’un « état progressiste normal », parce qu’une telle Russie rendrait l’OTAN sans objet ni justification et aurait pour résultat de saper la dépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis. Or, ils ont la volonté inflexible de conserver leur hégémonie, toute anéantie qu’elle soit par la confrontation syrienne. C’est pourquoi ils ont attaqué les positions russes en Ukraine, organisé un coup d’état violent et installé un régime férocement anti-russe en y employant des supporters de football et des milices neo-nazies financés par des oligarques juifs et les contribuables américains. Les vainqueurs ont déclaré hors-la-loi l’usage de la langue russe et se préparaient à rendre nuls les traités signés avec la Russie sur la base navale de Crimée, Sébastopol. Cette base serait devenue, grâce à eux, une nouvelle grande base de l’OTAN, qui aurait ainsi pu contrôler la Mer Noire et menacer la Russie.

Poutine a dû réagir vite, et c’est ce qu’il a fait en accédant à la demande du peuple de Crimée de faire partie de la Fédération de Russie. Cela a réglé le problème immédiat de la base, mais il restait le problème de l’Ukraine.

L’Ukraine n’est pas une entité étrangère pour les Russes, c’est la moitié occidentale de la Russie. Les populations des deux moitiés sont unies par des liens familiaux, de culture et de sang ; leurs économies sont étroitement liées. Un état ukrainien séparé est viable, c’est une possibilité, mais un état « indépendant » hostile à la Russie n’est pas viable et ne sera toléré par aucun chef d’état russe. Et cela, pour des raisons militaires aussi bien que culturelles : si Hitler avait commencé à envahir la Russie à partir de ses frontières actuelles, il aurait pris Stalingrad en deux jours et détruit la Russie en une semaine.

Un chef de l’État russe plus pro-actif que Poutine aurait envoyé des troupes à Kiev depuis longtemps. C’est ce qu’a fait le tsar Alexis, quand les Polonais, les Cosaques et les Tatars la lui ont disputée. C’est aussi ce qu’a fait Pierre le Grand, quand les Suédois l’ont occupée au XVIIIe siècle. Et c’est ce qu’a fait Lénine, quand les Allemands ont configuré leur Protectorat d’Ukraine : il l’appelait « la paix obscène » (celle de Brest-Litovsk, NdT). Et c’est enfin ce qu’a fait Staline, quand les Allemands ont réoccupé l’Ukraine en 1941.

Poutine espère toujours régler le problème par des moyens pacifiques. En fait, avant le rattachement de la Crimée, la majorité des Ukrainiens et pratiquement tous les Novorossiens préconisaient en masse une union de quelque espèce avec la Russie. Sans cela, le coup d’état de Kiev n’eût pas été nécessaire. Le rattachement de la Crimée a endommagé l’attrait qu’exerçait avant la Russie. Les Ukrainiens n’ont pas apprécié l’amputation. Les responsables du Kremlin l’ont prévu, mais il leur a fallu accepter la Crimée pour plusieurs raisons. Premièrement, une perte de la base navale de Sébastopol au profit de l’OTAN était une alternative trop horrible à envisager. Deuxièmement, les Russes n’auraient pas compris que Poutine refuse la demande des Criméens.

Les faucons de Washington espèrent toujours contraindre Poutine à intervenir militairement, ce qui leur fournirait l’occasion d’isoler la Russie, d’en faire un « monstrueux » état-paria, de regonfler leurs budgets militaires et de dresser l’Europe et la Russie l’une contre l’autre. Ils se fichent éperdument de l’Ukraine et des Ukrainiens ; ils s’en servent pour atteindre leurs buts géopolitiques.

Les Européens aimeraient bien tondre l’Ukraine, importer ses hommes comme travailleurs illégaux pas chers et ses femmes comme prostituées, ils aimeraient la dépouiller de ses actifs et la coloniser. Ils l’ont fait avec la Moldavie, une petite sœur de l’Ukraine, la plus misérable des ex-républiques soviétiques. En ce qui concerne la Russie, l’U.E. n’aurait rien contre la faire redescendre d’un cran ou deux, histoire de lui en faire un peu rabattre. Mais l’U.E. n’y met pas de ferveur particulière. D’où les différences d’attitude.

Poutine préférerait pouvoir continuer à moderniser la Russie. Le pays en a réellement besoin. Les infrastructures se traînent vingt ou trente ans derrière celles des pays occidentaux. Fatigués de cette arriération, des jeunes Russes préfèrent souvent émigrer à l’Ouest, et cette fuite des cerveaux cause beaucoup de dommages à la Russie et enrichit l’Occident à ses dépens. Même Google est le résultat de ce pompage, puisque Sergei Brin est, lui aussi, un immigré russe. Comme le sont des centaines de milliers de scientifiques et d’artistes russes qu’on retrouve dans les laboratoires, les théâtres et les orchestres d’Occident. La libéralisation politique n’est pas suffisante. Les jeunes Russes veulent de bonnes routes, de bonnes écoles et une qualité de vie comparable à celle des pays occidentaux. C’est ce que Poutine est occupé à leur apporter.

Il y réussit plutôt bien. Moscou a maintenant des bicyclettes en libre-accès et la Wi-fi dans les parcs, comme n’importe quelle grande ville d’Europe. Les chemins de fer ont été améliorés. On est en train de construire des centaines de milliers d’appartements, davantage même que pendant l’ère soviétique. Les salaires et les retraites ont augmenté dans la proportion de 7 à 10 fois ce qu’ils étaient, au cours de la dernière décennie. La Russie est toujours un peu dépenaillée, mais elle est en bonne voie. Poutine veut poursuivre cette modernisation.

Pour ce qui est de l’Ukraine et des autres états ex-soviétiques, Poutine préférerait qu’ils gardent leur indépendance, qu’ils soient amicaux et qu’ils oeuvrent à leur aise vers une intégration à la manière de l’Union Européenne. Il ne rêve pas d’un nouvel empire. Il rejetterait même cette possibilité qui ne pourrait que retarder ses plans de modernisation.

Si les sinistres néo-cons ne lui avaient pas forcé la main en expulsant le président légitimement élu de l’Ukraine et en y installant leurs fantoches, le monde aurait pu jouir d’une longue période de paix. Mais dans ce cas, l’alliance militaire occidentale sous la houlette des États-Unis serait tombée en désuétude, l’industrie des armes US se serait mise à péricliter et l’hégémonie US à s’évaporer. La paix ne vaut rien pour le complexe militaro-industriel des États-Unis ni pour la machine médiatique à fabriquer de l’hégémonie. C’est pourquoi rêver à la paix de notre vivant a toutes les chances de rester un rêve.

Que va faire Poutine ?

Poutine va essayer d'éviter aussi longtemps que possible d’envoyer des troupes en Ukraine. Il devra protéger les deux provinces éclatées, mais c’est une chose qui peut se faire à distance, à la manière dont les USA soutiennent les rebelles en Syrie par exemple. Sauf si un bain de sang à large échelle se produit, les troupes russes se contenteront de rester, vigilantes, aux frontières et d’y tenir en respect la Garde Noire et autres forces offensives du régime.

Poutine essayera d’arriver à un accord avec l’Ouest sur un partage d’autorité, d’influence et d’engagement économiques vis-à-vis de l’état failli. Cela peut se faire par la fédéralisation ou au moyen d’un gouvernement de coalition, voire même par la partition. Les provinces russophones de Novorossie sont celles de Kharkov (industrie), de Nikolaev (chantiers navals), d’Odessa (port), de Donetsk et de Lugansk (mines et industrie), de Dniepropetrovsk (missiles et haute technologie), de Zaporozhe (acier), de Kherson (eau pour la Crimée et chantiers navals) toutes établies, construites et peuplées par des Russes. Elles pourraient se détacher de l’Ukraine et former une Novorossie indépendante, un état de taille moyenne, mais quand même plus grand que certains états voisins. Cet état pourrait rejoindre l’union formée par la Russie et le Bélarus, et/ou s’associer à l’union douanière conduite par la Russie. Ce qui resterait de l’Ukraine – une sorte d’état croupion – pourrait se débrouiller comme bon lui semblerait, jusqu’à ce qu’elle décide de se joindre ou non à ses sœurs slaves de l’Est. Un tel arrangement pourrait produire deux états cohérents et homogènes.

Une autre possibilité (beaucoup moins susceptible de se concrétiser en ce moment) serait une division en trois parties de l’Ukraine en faillite : la Novorossie, l’Ukraine proprement dite et la Galicie-&-Volyn. Dans ce cas de figure, la Novorossie serait fortement pro-russe, l’Ukraine serait neutre et la Galicie fortement pro-occidentale.

L’Union Européenne pourrait accepter cette solution, mais les États-Unis ne seraient sûrement pas d’accord sur un partage des pouvoirs en Ukraine. Dans le bras-de-fer qui se profile, quelqu’un vaincra. Si l’U.E. et les USA tirent dans des directions différentes, ce sera la Russie. Si la Russie accepte un positionnement pro-occidental d’à peu près toute l’Ukraine, les USA gagneront. Le bras-de-fer pourrait aussi déraper et provoquer une guerre totale, avec beaucoup de participants et un usage probable d’armes nucléaires. C’est un « jeu de la poule mouillée » où celui qui a les nerfs les plus solides et le moins d’imagination restera sur ses positions jusqu’à l’ultime seconde.

Pro et Contra

Il est trop tôt pour prédire qui gagnera dans la confrontation qui vient. Pour le président de Russie, il est extrêmement tentant de prendre toute l’Ukraine ou au moins la Novorossie, mais ce n’est pas chose facile, et cela provoquerait beaucoup d’hostilité de la part des puissances occidentales.

Si elle récupérait l’Ukraine, la Russie serait enfin totalement remise de sa déchéance de 1991, sa force serait doublée, sa sécurité assurée et un grave danger serait écarté. La Russie redeviendrait grande. Les populations vénéreraient Poutine comme le restaurateur de la Patrie.

Toutefois, les efforts russes pour donner l’image d’un pays moderne, pacifique et progressiste seraient réduits à néant ;  la Russie serait perçue comme un agresseur et mise au ban des organismes internationaux. Les sanctions vont mordre ; les importations de hautes technologies peuvent être mises sous embargo comme au temps de l’Union soviétique.  Les élites russes répugnent à compromettre leur bonne vie. L’armée russe n’a commencé que tout récemment sa modernisation et n’est pas enthousiaste à l’idée de combattre pour l’instant – ne pourra pas l’être avant une bonne dizaine d’années sans doute – mais si elle se sent acculée, si l’OTAN pénètre en Ukraine de l’Est, elle se battra.

Certains politiciens russes  et observateurs étrangers pensent que l’Ukraine est un cas désespéré. D’après eux, ses problèmes seraient trop importants pour pouvoir être résolus. Cette estimation a un arrière-goût de raisins trop verts, mais elle est très répandue. Une nouvelle voix intéressante sur le web, le Saker, est de cet avis. « Que l’Union Européenne et les USA s’y collent pour soutenir l’Ukraine, puisqu’ils la veulent. Les Ukrainiens reviendront vers Mère Russie quand ils auront assez faim » dit-il. Le problème, c’est qu’on ne leur permettra pas de changer d’avis. La junte ne s’est pas violemment emparée du pouvoir pour se le laisser reprendre par les urnes.

Par ailleurs, l’Ukraine n’est pas en aussi mauvais état que certains le disent. L’Ukraine peut atteindre le niveau de développement de la Russie très rapidement… en s’unissant à la Russie. Livrée au Conseil de l’Europe, au FMI et à l’OTAN, elle deviendra un cas désespéré, si elle ne l’est pas déjà. Il en va de même pour tous les états d’Europe de l’Est ex-soviétiques : ils peuvent prospérer modestement avec la Russie, comme le font le Belarus et la Finlande, ou se dépeupler et souffrir du chômage et de la pauvreté avec le reste de l’Europe et l’OTAN, contre la Russie, vide la Lettonie, la Hongrie, la Moldavie, la Géorgie. C’est de l’intérêt de l’Ukraine de rejoindre la Russie dans un cadre adéquat. Les Ukrainiens l’ont compris, c’est pourquoi on ne leur permettra pas d’avoir des élections démocratiques.

La Novorossie en ébullition a la possibilité de changer la donne. Si les troupes russes n’entrent pas dans le pays, les insurgés novorossiens peuvent repousser l’offensive de Kiev et entamer une contre-offensive pour reconquérir le reste du pays, en dépit des conseils de modération de Poutine. Alors, dans une guerre civile à part entière, l’Ukraine forgera son destin.

Sur un plan personnel, Poutine est confronté à un choix difficile. S’il abandonne l’Ukraine sans combattre, les nationalistes russes ne le lui pardonneront jamais. Les États-Unis et l’Europe menacent la vie même du président russe : leurs sanctions, en frappant de plus en plus ses proches et ses associés, les encouragent à se débarrasser de lui ou même à l’assassiner, et améliorer ensuite leurs propres relations avec l’Occident. La guerre peut éclater à tout instant comme elle l’a fait par deux fois au cours du siècle passé, bien que la Russie ait tout fait pour l’éviter les deux fois. Poutine essaie d’au moins la différer le plus longtemps possible, mais pas à n’importe quel prix.

Le choix qu’il doit faire n’est pas facile. Tandis que la Russie atermoie et que les USA multiplient les risques, le monde se rapproche de l’abîme nucléaire. Qui se dégonflera ?

On peut joindre Israël Shamir à l’adresse adam@israelshamir.net

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* en français dans le texte

Traduction CL et MP pour Les Grosses Orchades

 

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« C’est une voie sans issue »

Le ministre des Affaires étrangères allemand se joint au chœur des mécontents sur la rhétorique des sanctions à l’encontre de la Russie

Après les trois derniers chanceliers, Helmut Schmidt, Helmut Kohl et Gehrard Schröder, le Ministre des Affaires étrangères allemand en exercice, Frank-Walter Steinmeier prend position contre les sanctions à l’égard de la Russie.

 

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Frank-Walter Steinmeier

M. Steinmeier a demandé à ses partenaires occidentaux un peu de retenue dans les sanctions qu’ils veulent imposer à la Russie, conscient que, dans son pays, les politiques, les hommes d’affaires et le public en général y sont de plus en plus hostiles.

Le ministre n’a pas remis en question les sanctions déjà prises mais a affirmé qu’il préférait « la coopération plutôt que la confrontation » avec Moscou, au cours d’une interview qu’il a accordée samedi au Thüringische Landeszeitung.

« Nous devons éviter de tomber dans les sanctions en mode automatique, ce qui ne ferait que nous amener dans une voie sans issue, qui ne nous laisserait aucune option politique. » a encore dit M. Steinmeier

Cette déclaration a été faite le jour même où le ministre des Affaires étrangères en exercice d’Ukraine, M. Andriy Deshchytsia appelait à un durcissement des sanctions et à l’adoption de nouvelles sanctions « préventives » à l’égard de la Russie, dans une interview donnée à un autre journal allemand, Die Welt.

L’idée de frapper Moscou d’autres restrictions ne jouit d’aucun soutien populaire en Allemagne. Cela s’est encore vérifié cette semaine, lorsque la chancelière Angela Merkel, en campagne électorale pour son parti, s’est fait huer par une foule de manifestants qui brandissaient des pancartes disant notamment « L’Europe n’est forte qu’avec la Russie » et « Stop aux nazis en Ukraine ! ».

Le milieu des affaires allemand n’est pas heureux non plus de ces sanctions. Une lettre confidentielle a été adressée au gouvernement allemand par la Chambre germano-russe du commerce extérieur, dans laquelle celle-ci met le pouvoir en garde contre l’effet boomerang que ces sanctions auraient sur l’économie européenne. Le texte, qu’une fuite a fait parvenir à Reuters, dit notamment :

« Des sanctions économiques plus fortes conduiraient à une situation où la Russie réserverait de plus en plus ses contrats à des sociétés nationales et où les projets déjà en cours seraient suspendus ou indéfiniment repoussés, l’industrie et les politiques se tournant alors, évidemment, vers l’Asie et plus particulièrement vers la Chine. »

Cet appel au gouvernement dit encore que les pertes en parts de marchés pour les firmes allemandes et européennes qui résulteraient des sanctions seraient « durables et soutenues » et causeraient à la compétitivité allemande « un dommage irréparable ».

 

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Plus de 6.000 entreprises allemandes commercent avec la Russie, et les affaires entre les deux pays génèrent 300.000 emplois en Allemagne.

Jusqu’à présent, les risques économiques n’ont pas dissuadé Angela Merkel de continuer à menacer la Russie. Elle en a été vertement critiquée par ses prédécesseurs Gehrard Schröder et Helmut Schmidt.

Vendredi dernier, M. Schmidt a stigmatisé les bureaucrates de l’UE, les accusant de « mégalomanie » et de vouloir « annexer l’Ukraine ». Il a déclaré au Bild Daily que « les officiels et les bureaucrates de Bruxelles … mettent l’Ukraine dans l’apparente nécessité de choisir entre l’Ouest et l’Est ».

 

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Le ministre allemand de l’Économie et vice-chancelier Sigmar Gabriel a exprimé la même opinion mercredi.

« On ne peut pas dire que ce soit intelligent de créer l’impression, chez les Ukrainiens, qu’ils doivent choisir entre la Russie et l’Union Européenne » a-t-il déclaré, selon Reuters

Les voix discordantes sur la politique de sanctions de l’UE envers la Russie peuvent se multiplier, mais il est douteux qu’elles réussissent à infléchir la rhétorique en cours, s’il faut en croire le directeur d’un centre de réflexion basé à Paris, l’Institut de la Démocratie et de la Coopération, John Laughland (propos recueillis par RT.) :

« L’Ouest est engagé dans une lutte au finish idéologique et géopolitique avec la Russie, qu’il a l’intention de gagner. (…) Il y a toutes sortes de choses que l’Europe peut faitre. Elle peut augmenter d’un cran ce qu’elle a déjà fait. Elle peut publier des listes encore plus longues de gens qu’elle entend frapper de sanctions personnelles. Elle peut abandonner définitivement le programme de libéralisation des visas que la Russie réclame depuis près d’une décennie. Et elle peut même réduire les échanges économiques. La Russie ne doit pas se faire d’illusions : les élites européennes sont prêtes à pratiquer la politique de la terre brûlée. En d’autres termes, elles sont prêtes à subir et à faire subir à d’autres de sévères maux économiques, pour justifier et rendre endémique leur hostilité idéologique envers la Russie. »

 

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« Sous nos yeux »

La CIA coordonne nazis et jihadistes

par Thierry Meyssan

Le monde change. Jadis, il y avait une droite capitaliste et une gauche socialiste. Aujourd’hui, le monde est dominé par les États-Unis et la première question qui se pose est de les servir ou de leur résister. Comme lors de la Seconde Guerre mondiale, on trouve toutes les idéologies dans chaque camp. Pour l’heure Washington coordonne l’alliance en Europe entre nazis et jihadistes avec la bénédiction des Russes anti-Poutine.

Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 19 mai 2014

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Le 8 mai 2007, à Ternopol (ouest de l’Ukraine), des groupuscules nazis et islamistes créent un prétendu Front anti-impérialiste afin de lutter contre la Russie. Des organisations de Lituanie, de Pologne, d’Ukraine et de Russie y participent, dont les séparatistes islamistes de Crimée, d’Adyguée, du Dagestan, d’Ingouchie, du Kabardino-Balkarie, du Karatchaïévo-Tcherkessie, d’Ossétie, de Tchétchénie. Ne pouvant s’y rendre du fait des sanctions internationales, Dokka Umarov, y fait lire sa contribution. Le Front est présidé par Dmytro Yarosh, qui deviendra lors du coup d’État de Kiev, en février 2014, secrétaire adjoint du Conseil de sécurité nationale d’Ukraine.

L’affrontement entre les putschistes de Kiev, soutenus par l’Otan, et les fédéralistes ukrainiens, soutenus par la Russie, est arrivé à un point de non-retour. Le 2 mai, le président Olexander Turchinov et l’oligarque israélien Ihor Kolomoïsky ont organisé un massacre à la Maison des syndicats d’Odessa que la presse occidentale a d’abord minimisé, puis qu’elle a tu lorsque les témoignages et les preuves se sont accumulés [1]. Après ces horreurs, il n’est plus possible aux deux populations de continuer à vivre ensemble.

Trois scénarios sont envisageables : soit les États-Unis vont faire de l’Ukraine une nouvelle Yougoslavie et y provoquer une guerre dans l’espoir d’y impliquer la Russie et l’Union européenne et de les y embourber ; soit ils vont multiplier les théâtres d’affrontement autour de la Russie, en commençant par la Géorgie ; soit encore, ils vont pousser des combattants non-étatiques à déstabiliser la Russie elle-même, en Crimée ou au Daguestan.

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Source : http://www.voltairenet.org/article183834.html

 

 

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Mis en ligne le 20 mai 2014

23:50 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

L'UKRAINE AU BORD DU TROU

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L’Ukraine au bord du trou

par Israël Adam SHAMIR

 

Il y a six mois*, le tout dernier jour de mai, je me trouvais dans une très vieille, minuscule et tranquille ville ukrainienne, son antique église Notre-Dame de l’Intercession dominant d’un promontoire une rivière paresseuse, lorsque je fus subjugué par l’apparition d’une troupe de fraîches jeunes filles de seize ans venues fêter, dans ce parc, la fin de leurs études secondaires. Sous un  ciel bleu et chaud, des bandeaux blancs et des guirlandes de fleurs dans leurs cheveux dorés, leurs tabliers de cérémonie sur des jupes impitoyablement courtes laissant voir leurs genoux par-dessus des chaussettes blanches, l’éclair de leurs bras blancs jaillissant de leurs corsages foncés sans manches, elles éclataient de joie et leurs yeux bleus brillaient à l’ombre des peupliers noirs. L’ami grec qui m’accompagnait se tut soudain, pensif, puis me dit d’une voix sourde : « les jeunes Ukrainiennes sont vraiment les plus belles filles qui soient, nous n’avons rien de semblable dans les autres parties du monde.

Cette image m’est revenue à l’esprit, tandis que des images totalement différentes – celles de la révolution orange - se déversaient des écrans de télévision, et que la désintégration de l’Ukraine devenait une question de semaines, peut-être de jours. Ce pays, dans ses frontières actuelles, n’a commencé à exister comme tel que très récemment, en 1991 ; maintenant, il y a de fortes chances pour que l’Ukraine éclate en deux, déchirée entre l’Est et l’Ouest, avec ou sans une guerre civile à la clé. L’exploit de Staline, qui avait réussi à ramener l’Ukraine occidentale dans le bercail orthodoxe, après une longue captivité sous le joug occidental, vient d’être anéanti. Il est possible que la frontière entre les deux parties avance vers l’est, là où elle se trouvait au début du XVIIe siècle. Géopolitiquement, après le démembrement de la Yougoslavie, c’est une catastrophe majeure pour les Russes et pour l’Orthodoxie orientale. Les forces occidentales vont progresser vers l’Est et menaceront la Russie depuis les positions dont elles avaient été évincées par la longue série des guerres qui avait débuté avec la guerre livonienne d’Ivan IV et s’était conclue par le partage de la Pologne au XVIIIe siècle. En géopolitique, l’idéologie joue un rôle subalterne dans les confrontations à long terme et les échanges entre civilisations. Le christianisme orthodoxe, l’Occident et l’Islam sont trois grandes constantes ; de ce point de vue, l’Orthodoxie avait perdu et l’Occident gagné, dans le jeu multiséculaire. Aujourd’hui, le grand gagnant est l’empire US qui a réalisé ses plus folles pollutions nocturnes telles que les avait rêvées et exprimées Brzezinski, détacher l’Ukraine de la Russie, car la Russie ne peut être une super-puissance sans l’Ukraine.

Ainsi, en Ukraine, les États-Unis viennent d’obtenir la victoire qui leur a échappé en Irak. Néanmoins, l’identification des USA à l’Occident est loin d’être parfaite. Carl Schmitt préférait voir l’Angleterre et les États-Unis comme une force « atlantique » de la mer, opposée aux forces continentales de l’Europe de l’Ouest, à la Russie et au monde islmaique. À mon avis, la force « atlantique » a des racines aussi religieuses que les trois autres ; je l’ai appelée « civilisation néo-judaïque ». L’Ukraine, avec d’autres états d’Europe de l’Est, représentera un avant-poste néo-judaïque américain qu’on appellera Nouvelle Europe, à l’est de l’Europe indépendante et à l’ouest de la Russie. Pendant la Guerre Froide, l’Europe occidentale s’est tenue en réserve des États-Unis, mais la Nouvelle Europe fixera pour toujours l’Europe occidentale dans le cercle des assiégeants. C’est pourquoi la victoire des USA en Ukraine est une cause d’inquiétude grave, tant pour les Européens que pour les Russes et pour le monde islamique.

Pour le peuple ukrainien, l’avenir est sombre. Le candidat pro-américain à la présidence, Viktor Iouchtchenko, est un inconditionnel de l’économie libérale, un partisan de la privatisation totale et de la vente forcée des avoirs publics ukrainiens à des compagnies US, en échange de leurs dollars bientôt sans valeur. Dans la partie de l’Ukraine qu’il réussira à garder (s’il y arrive), une nouvelle colonie américaine s’établira, d’où les troupes US pourront menacer Moscou et contrôler la profitable route du pétrole. Ils (les Ukrainiens, NdT) pourraient apprendre quel sera leur sort, dans un livre étonnant de John Perkins, qui se présente lui-même comme « un tueur à gages économique »… un professionnel du renseignement US qui a escroqué, à des tas de pays du globe, des milliers de milliards de dollars. Dans une interview, Perkins a décrit en quoi consistait son travail :

 « Notre job, c’est de construire un empire américain. De créer des situations où autant de ressources que possible se déversent dans le pays [les USA], vers nos grandes sociétés et notre gouvernement, et, de fait, nous y avons très bien réussi. Nous avons bâti le plus grand empire de l’histoire du monde. Cet empire, contrairement à tous les autres empires de l’histoire, a été bâti principalement par la manipulation économique, par la tricherie et par la fraude : en persuadant les gens d’adopter notre genre de vie. Nous faisons contracter à des pays des dettes qu’ils ne pourront jamais rembourser, dont la plupart reviennent aux États-Unis. Les pays ne voient jamais diminuer leur dette, alors que les intérêts qu’ils ont à payer ne cessent de s’accroître, et ils deviennent ainsi, concrètement, nos domestiques, nos esclaves. »

Le soutien que l’Amérique apporte à Iouchtchenko  signifie que Iouchtchenko s’est engagé à faire sa volonté, à faire des Ukrainiens les esclaves de l’Amérique. Iouchtchenko est également soutenu par la Banque Mondiale et par le FMI. La « doctrine du marché » néo-libérale imposée par la Banque Mondiale a tué des millions de Russes, d’Africains et de Latino-Américains, dont les gouvernements ont suivi cette feuille de route. L’Ukraine a eu, elle aussi, sa part d’« économie de marché » et sa population est en constante décroissance. Iouchtchenko a réclamé du néo-libéralisme quand il était premier ministre. Il a promis qu’une fois président, il en réclamerait davantage.

Les forces pro-américaines d’Europe de l’Ouest, prédatrices d’hier, veulent elles aussi avoir leur part des dépouilles, comme l’écrit l’observatrice allemande Suzanne Scheidt :

« Si Iouchtchenko s’empare du gouvernement, il fera en sorte que le programme de privatisation établi par la Banque Mondiale aille jusqu’au bout. En tablant sur ce programme, les banques allemandes ont projeté d’énormes investissements en Ukraine, qui équivalent à une reprise de tous les services publics, de tous les réseaux de communication et du transport de gaz. Le géant allemand Ruhrgas AG a déjà signé un contrat avec Iouchtchenko, pour importer par le corridor ukrainien le gaz des investisseurs US en Azerbaïdjan, alors que le gouvernement ukrainien avait toujours refusé de signer un tel contrat. »

Un autre grand soutien de Iouchtchenko est le groupe d’oligarques juifs russes expulsés de Russie par Poutine. Extrêmement riches, rêvant de revanche, haïssant la Russie de Poutine, les Berezovski, Goussinski et autres ex-pétroliers de la IOUKOS ont fourni une grande part du soutien financier de la révolution orange. Ce sont eux aussi qui ont payé les experts israéliens en relations publiques (y compris Botul ? NdT) qui ont organisé le show de la place Maidan. Ils sont eux-mêmes soutenus par la puissante communauté juive d’Ukraine, derrière laquelle se tient George Soros, le magnat juif international qui n’arrête pas d’injecter de l’argent et des capacités organisationnelles dans les forces oranges de Iouchtchenko. Ces forces de l’extérieur ont pour bras armé des jeunes gens locaux, entraînés et conseillés par des experts qui ont déjà organisé plusieurs putsches de ce genre en Géorgie, en Serbie et en Roumanie.

2. Pablo_Drapeau_de_la_Roumanie.jpg

Les soutiens internes de Iouchtchenko consistent en deux groupes différents. Le plus important est celui des nationalistes de Galicie, à l’ouest de l’Ukraine. La Galicie est un beau pays, qui a ses traditions. L’amitié avec les Russes n’en fait pas partie. Pendant des siècles, la Galicie a appartenu à la Pologne et à l’Empire austro-hongrois ; la religion des Galiciens est le christianisme Uniate ; leur langue est à mi-chemin entre le polonais et l’ukrainien de Kiev. La Galicie a une forte tendance au nationalisme ; pendant la IIe Guerre Mondiale, elle a fourni une division SS qui s’est battue du côté allemand, la Galitchina. Aujourd’hui, les Galiciens forment la base principale de groupes à svastikas tels que Svoboda (qui a succédé au Parti National-Socialiste Ukrainien) et l’UNA-UNSO, qui se réclame de Bandera, le nationaliste ukrainien qui fut un très actif partisan d’Hitler. Aujourd’hui, ces deux formations se sont unies pour soutenir Ioutchenko.

Quoique violemment judéophobes, ils ne voient pas d’objection à ce que Ioutchenko soit soutenu par des oligarques juifs. D’ailleurs, Soros les a eux-mêmes financés. Et voilà pour l’anti-sémitisme ! Les juifs se souviennent de le mentionner quand cela les arrange. À mon avis, le « nationalisme » joue la plupart du temps le rôle du fromage dans la souricière. Bandera-le-nationaliste a soutenu Hitler, mais Hitler ne s’est jamais soucié d’établir un état ukrainien fort ; il s’est juste servi des nationalistes ukrainiens pour saper la Russie. La même chose s’est produite partout : les nationalistes bretons ont soutenu Hitler, croyant qu’il les aiderait à établir une Bretagne indépendante. Ils ont été déçus, car Hitler a trouvé qu’ils ne lui servaient plus à rien, du moment qu’il occupait la France. Les nationalistes arabes ont sapé l’Empire ottoman au service de l’Occident, juste pour se retrouver au bout du compte vendu aux Sionistes. Et voilà que les nationalistes ukrainiens refont la même erreur : ils soutiennent les USA, mais ils seront, eux aussi, frustrés de leurs espoirs, parce que les USA n’ont aucun besoin d’une Ukraine forte.

Un autre groupe qui soutient Ioutchenko est celui des libéraux relativement riches et pro-occidentaux. Beaucoup de ceux-là, surtout à Kiev, la capitale, ont lié leur sort à l’Ouest. Il y a des douzaines de très riches banquiers et hommes d’affaires, des milliers travaillent pour les ONG, reçoivent des subventions de Soros ou du Conseil de l’Europe, auxquels on peut ajouter les petits importateurs et les prostituées haut de gamme ; il y a les dizaines de milliers de jeunes ambitieux et d’étudiants qui espèrent « arriver » dans la société de compétition capitaliste. Nous savons qu’ils seront déçus, comme l’ont été tant d’autres dans tant de pays : les Occidentaux ne vont pas attendre que des milliers d’Ukrainiens éduqués viennent prendre leur place en haut de l’échelle. Mais en Ukraine comme en Russie, ils sont des millions à croire encore au rêve américain et les Américains dépensent beaucoup d’argent pour entretenir cette illusion.

L’avenir de l’Ukraine est sombre : les belles jeunes filles que j’ai vues si heureuses sur les rives du Dniepr seront embarquées vers les bordels de Tel Aviv et d’Istanbul ; leurs petits amis iront se battre pour l’Amérique en Irak et ailleurs, leurs mines de charbon seront privatisées, vendues pour des clopinettes et fermées. L’Ukraine peut être libre en s’unissant à la Russie ou esclave en se soumettant à l’Ouest et aux Juifs. Quel que soit le résultat des élections – et il sera controversé – l’Ukraine orientale rejoindra probablement la Russie, l’Ukraine occidentale sera reprise par la Pologne ou restera une sorte d’état-croupion indépendant. Il y a encore une chance pour que se répète la victoire de Chavez ou le miracle de Minsk, lorsque Lukachenko a réussi à battre les agents de Soros et de Berezovsky, car ils ne sont pas invincibles, mais hélas Ianoukovitch n’est pas un homme d’acier ; Poutine n’est pas un politicien audacieux et le monde slave orthodoxe se sent perdu. C’est peut-être pour cela que des dizaines de milliers de Russes sont allés spontanément, ce 21 décembre, se recueillir sur la tombe de Joseph Staline, pour le 125e anniversaire du grand homme qui a restauré les fortunes de la Russie, vaincu les attaques occidentales et uni l’Ukraine.

3. ukraine on the brink.jpg

Traduction C.L. pour Les Grosses Orchades

___________________  

*Cet article date de fin décembre 2013. L’auteur avait oublié (!!!) de le mettre en ligne sur son propre site. Il vient de réparer cet oubli. Son analyse « de l’intérieur » n’étant pas, à notre avis, obsolète, nous l’avons traduite à votre intention.

 

*

Pour les anglophones…

Confessions of an Economic Hit Man : How the U.S. Uses Globalization to Cheat Poor Countries Out of Trillions

Interview de John Perkins par Amy Goodman, de Democracy Now !

 

 

*

Renseignement intérieur

Le massacre d’Odessa organisé au sommet de l’État ukrainien

La presse atlantiste persiste à présenter les crimes commis le 2 mai à Odessa comme le résultat d’un incendie accidentel alors que les photos et vidéos disponibles ne laissent aucun doute : les victimes ont été torturées, puis exécutées, avant d’être brûlées. Nous publions des informations de première main sur cette opération planifiée sous l’autorité directe et personnelle du président putschiste Olexander Turchinov et de l’oligarque israélien Ihor Kolomoïsky.

Réseau Voltaire| 16 mai 2014

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4. Turchinov.jpg

Le président putschiste Olexander Turchinov a présidé la réunion de planification du massacre d’Odessa.

Les révélations présentées ci-après proviennent d’un informateur de l’un des services de répression de l’appareil d’État ukrainien. Pour des raisons évidentes, il a requis l’anonymat. Il y a assurément des agents de l’administration de Kiev qui condamnent les violences qui ont été perpétrées, le 2 mai 2014, à Odessa et à travers tout le pays [1].

Après la perte de la Crimée et le soulèvement populaire de Marioupol, Odessa est devenue l’unique accès à la mer de l’État ukrainien, ce qui en fait la seconde ville la plus importante du pays, après Kiev.

Lire la suite…

Source : http://www.voltairenet.org/article183825.html

 

*

Ukraine : Ihor Kolomoïsky propose 1 million de dollars pour assassiner Oleg Tsarev

Réseau Voltaire| 16 mai 2014

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5. Kolomoïski.jpg

L’oligarque israélo-ukrainien résidant en Suisse, Ihor Kolomoïsky, a informé par téléphone le leader des fédéralistes du Sud-Est, Oleg Tsarev, que la communauté juive ukrainienne verserait une prime d’1 million de dollars à qui l’assassinerait. Il l’a sommé de fuir immédiatement le pays [1].

Lire la suite…

Source : http://www.voltairenet.org/article183826.html

 

*

 

 

Mis en ligne le  20 mai 2014

 

23:49 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

17/05/2014

Fragments de la réalité

1. bateau zapatiste.jpg

 

À ceux qui n’ont que le mot « démocratie » à la bouche et ne savent pas ce que c’est.

 

Fragments de la réalité

Sous-commandant MARCOS

 

2. para todos.jpg

16 mai 2014

Oui, c’est vrai, la réalité est étrange

Mexique, mai 2014 - Vingtième année de la guerre contre l’oubli  - Un petit matin... il doit être environ 2 ou 3 heures, qui sait. On dirait le silence en réalité [La Realidad]. Ai-je dit « on dirait le silence ? » Eh bien c’est le cas, parce que le silence ici a son propre son, comme le chant des grillons ; certains sont plus forts que d’autres, plus forts et dissonants ; et d’autres toujours constants, plus faibles. Il n’y a pas de lumière aux alentours. A présent s’y ajoute le silence de la pluie. La saison des pluies a déjà commencé, mais elle n’est pas encore assez présente pour blesser la terre. Juste assez pour l’égratigner un peu, un crépitement constant. Une petite égratignure par ci, à peine une flaque d’eau par là. Comme pour donner un avertissement. Mais le soleil, la chaleur [ i ] durcit rapidement la terre. Ce n’est pas encore le temps de la boue ; pas encore. C’est le temps de l’ombre. C’est vrai, c’est toujours le temps de l’ombre. Il va partout, sans égard pour le temps. Même là où le soleil est le plus féroce, on peut encore trouver l’ombre, accroché aux murs, aux arbres, aux rochers, aux gens. Comme si la lumière lui donnait encore plus de force. Ah, mais la nuit ... aux premières heures de la matinée, c’est vraiment le moment de l’ombre. Dans la journée, elle vous soulage, mais aux petites heures du matin, elle te réveille comme pour te dire, « et toi ? T’es où ? » Et tu balbuties dans ton sommeil, jusqu’à ce que tu puisses répondre clairement à toi-même - « dans la réalité »,

( ... )

*

 

 « Eh bien, pour vous dire la vérité, j’en sais rien. Soi-disant qu’il y aurait dans la ville une coutume, une façon de faire les choses pourrait-on dire, que lorsqu’il y a un décès dans une famille, les autres membres de la famille et les amis leur rendent visite pour leur faire savoir qu’ils les soutiennent dans leur douleur. Ils appellent ça « présenter ses condoléances », je crois. Oui , c’est ça, pour leur dire qu’ils ne sont pas seuls.

( ... )

3. epraz.jpg

« Ok, d’après ce que j’ai lu, la majorité des élèves de la petite école ont déclaré se sentir comme chez eux, qu’ils avaient été traités comme de la famille. Eh bien, certains ont dit qu’ils avaient été traités encore mieux que dans leurs familles. C’est-à-dire, comme on dit, qu’il y a des familles et puis il y a des familles, par exemple à...

( ... )

« Peut-être. Oui, il se pourrait que certains ressentent le besoin de venir présenter leurs condoléances à la famille du défunt Galeano, ou aux compas [contraction de compañeros - NdT] ici, ou aux deux.

( ... )

« Ce n’est pas si simple, car ici c’est très loin de là-bas. C’est quoi, peut-être quelque chose comme 7 heures de San Cristóbal ? Donc, vous voyez, c’est loin. Et une mort violente ne prévient pas à l’avance, elle ne précise ni la date ni le lieu, elle surgit tout simplement, et s’assied, sans y être invitée. Oui, elle entre en défonçant la porte.

Ce n’est pas comme la mort par vieillesse ou par maladie, qui glisse subrepticement un pied, puis une main, et se retrouve rapidement assise là, dans un coin, à attendre, jusqu’à ce qu’elle se sente à l’aise et annonce : « ici, c’est moi qui commande ». On peut donc se préparer, s’habituer à l’idée. Mais pas avec la mort violente. La mort violente te surprend comme un coup, elle te bouscule, t’étourdit, te rue de coups, te poignarde, te flingue, te tue, te met une balle dans la tête, puis se moque de toi. Voilà comment ça fonctionne.

Donc, si t’as prévu quelque chose, comme on dit, un « partage » ou un échange, ou une réunion, ou des cours à la Petite Ecole Zapatiste, là tu peux annoncer que ce sera telle heure à tel endroit, et tu préviens les gens, et chacun, chez lui, ajuste son emploi du temps en fonction du travail ou de l’école ou de la famille, et organise son voyage. Et toi tu profites du délai pour préparer leur hébergement et ce que tu vas leur offrir.

Mais parce que la violence ne prévient pas, on n’a pas le temps de préparer quoi que ce soit, ni qui viendra, ni qui les recevra. Et ensuite, que dire ? Même si on est là, tous ensemble, à se regarder les uns les autres, le son du silence te rend muet, comme si la mort avait emporté non seulement le défunt, mais aussi tes mots avec.

C’est donc difficile d’y aller, pas parce qu’on n’en a pas envie ou parce qu’on n’aimait pas Galeano ou les compas de La Realidad, mais parce qu’il est difficile de trouver un moyen pour s’y rendre.

Qui plus est, où logerions-nous tous ces gens, car ce caracol est très petit et encerclé à nouveau par les paramilitaires ? Et que leur donnerions-nous à manger ? Et les toilettes, si 25 ou 50 d’entre eux ont besoin d’y aller, ou s’ils veulent se baigner à cause de la chaleur [ii] ou de la pluie ?

( ... )

Ah, oui, si les visiteurs apportaient leur propre nourriture et leur propre tente pour la pluie, ça changerait un peu les choses, mais pas beaucoup, car comme le responsable de la santé l’a déjà expliqué, nous devons surveiller, comme on dit, l’hygiène, et nous veiller à qu’ils ne transforment pas l’endroit en, comme on dit, une porcherie. Parce qu’on en connaît qui sont vraiment sales, qui visent toujours à côté de la cuvette des WC, surtout les putains de mecs. Parce qu’en tant que femmes, nous sommes...

Hein ? Oui, c’est important, pour prévenir des maladies. Oui, comme la rage. Hein ? Non, l’autre rage, la colère, la fureur. (*)

( ... )

4. Esta usted.jpg

Qui ? Non, les bons visiteurs nous préviennent à l’avance de leur arrivée ; ils ne se présentent pas comme ça, sans crier gare. Le visiteur qui arrive sans prévenir, on l’appelle, ou on l’appelait, « gorron », ou « gorrona », selon le cas [masculin ou féminin - NDT]. Je ne sais pas pourquoi on l’appele ainsi, ou l’appelle toujours, mais c’est une référence à ceux qui se présentent sans être invités, ceux qui, comme on dit, se sont invités tous seuls. Oui, la mort est comme un « gorron » ou une « gorrona », selon le cas, comme un visiteur qui se présente sans prévenir, qui n’a pas demandé s’il pouvait venir. Oui, je sais que ce n’est pas exactement la même chose, mais c’est de là que ça vient.

( ... )

Oui , je pense que si vous leur indiquez un jour précis, alors certains viendront, pas tous, mais certains. Parce que même si tous ne viennent pas, ils seront là d’une autre manière. Comme une « auditoire », mais en sens inverse.
Parce que la mort peut aussi être vaincue avec un autre calendrier et une autre géographie. Pourquoi je dis « aussi » ? Oh, je sais ce que je dis. N’y prêtez pas attention pour le moment. Peut-être que je vous expliquerai un jour... ou vous verrez vous-même.

( ... )

Combien ? Je n’en ai aucune idée, peut-être beaucoup, ça dépend, parce que là-bas je vois qu’ils sont en train de construire un autre abri, de balayer et nettoyer. Oui, comme s’ils attendaient des visiteurs.

( ... )

Quand exactement ? Eh bien, demande à Emiliano ou à Max, ou à SubMoi que j’ai vu là-bas parler avec une jeune femme qui est d’ici. Il était en route pour prendre la parole devant les Comités [CCRI].

( ... )

Moi ? Eh bien, j’attends. Lorsque les Comités de la zone se mettront d’accord, je suis sûre qu’ils me diront d’écrire quelque chose et c’est ce que je ferai.

( ... )

Regardez !... là ! ... cette petite lumière là-bas. Tu as vu l’étrange animal que c’est ? Oui, il ressemble à un chien ... ou plutôt un chat. Oui comme un chat-chien. Étrange, non ?

( ... )

Oui, c’est vrai, la réalité est étrange.

*

Extrait de la page 4 du rapport d’enquête sur l’assassinat du camarade Galeano. Interrogatoire de la compañera S., zapatiste, comité de soutien de La Realidad, 16 ans, bientôt 17. 11 mai 2014.

(Attention : le texte qui suit contient des propos qui peuvent heurter la sensibilité de la royauté européenne et tous ceux qui aspirent au trône. Mais entre nous, il n’y a rien ci-dessous qu’on n’entend pas dans n’importe quel coin du monde. Alors, allons-y).

« Nous sommes le 11 mai 2014.

( ... )

Nous avons une compañera présente ici qui va nous répéter ce qu’on lui a dit, ou plutôt ce qu’une personne précise lui a dit ; l’autre n’a pas vraiment parlé. C’est ce que la compañera va nous raconter.

5. zapatista.jpg

Vas-y, compañera.

Compañera S : Eh bien, tu vois, sous-commandant insurgé Moisés, je vais te dire ce que cet assassin m’a dit.

SCIM : Quand est-ce qu’il t’a dit ça ?

Compañera S : C’était samedi.

SCIM : 10 mai ?

Compañera S : 10 mai.

SCIM : A quelle heure ?

Compañera S : A 9h environ.

SCIM : 9 heures du matin ?

Compañera S : Oui, à environ 9h il m’a dit : « Tu te prends vraiment pour quelqu’un, » mais je ne voulais pas lui répondre.
Puis il a dit « arrête », et je me suis arrêtée.
« Écoute ce que je vais te dire » dit-il ; Je me suis arrêtée.

SCIM : Et quel est son nom ?

Compañera S : Son nom est R.

SCIM : R. Ok , continue.

Compañera S : Il m’a dit , « écoute ce que je vais te dire », et j’ai écouté.

Il a dit : « Profite de ton Caracol. Profites-en maintenant, parce que nous allons le prendre ; ce Caracol va très bientôt être à nous. Et lorsqu’il sera à nous, j’y construirai ma maison avec plaisir. Nous allons le prendre très bientôt. »

Je lui ai répondu : « Eh bien, si c’est comme ça, si vous vous croyez un homme, si vous avez une telle bite et de telles couilles, que vous allez prendre le Caracol mort ou vif, alors allez-y et prenez-le si vous avez les couilles ».

Et il m’a dit : « Oui j’ai une bite et des couilles, tu veux les voir ? »

Et j’ai répondu : « Si vous voulez les montrer, montrez les à votre mère. » C’est ce que j’ai dit.

Puis quand il m’a dit : « C’est parce que nous avons tué ton mari que tu es si en colère ? »

Et j’ai dit : « Ce compañero n’est pas notre mari. Ce camarade est notre camarade de lutte, de la lutte pour nos communautés, pas pour les misérables aumônes du gouvernement ».

Et il s’est mis à rire avec son ami qui était avec lui, et il a dit ...

SCIM : Quel était le nom de son ami ?

Compañera S : M.

Il m’a dit : « Nous allons mettre la main sur Raúl, Jorge, et René. Une fois que nous aurons mis la main sur eux, nous allons les tuer comme nous avons tué la peluda (Note : « La peluda » est le nom péjoratif avec lequel les paramilitaires de la CIOAC-H se réfèrent au compañero Galeano).

Je lui ai dit que s’ils allaient le faire, qu’ils le fassent, qu’ils essaient, qu’ils entrent dans le Caracol. Mais pas quand il sera vide, comme ils l’ont fait à l’école, où ils sont allés parce qu’il n’y avait personne. Je lui ai dit : « si vous êtes vraiment des hommes, prenez le Caracol. » Ils ont ri et ont dit :

« Tu devrais être heureuse que nous n’ayons pas tué ton père. »

SCIM : C’est ce qu’il t’a dit ?

Compañera S : Oui.

« Nous n’avons pas tué ton père, mais nous le ferons la prochaine fois. »

Et j’ai répondu : « Pourquoi ne l’avez-vous pas tué ? »
« Eh bien, nous ne l’avons pas vu. »

« Eh bien, si vous allez le faire, faites-le. Il est dans le Caracol, c’est là où il est. »

C’est là qu’il m’a dit : « tu sais qui a tué La Peluda ? »

Et j’ai répondu : « Comment le saurais-je puisque je n’étais pas présente quand ils ont tué notre compañero ? »

Il a dit : « C’est moi qui l’ai tué. Je lui ai tiré un balle dans la tête et je l’ai envoyé en enfer. Et c’est ce que ferons lorsque nous mettrons la main sur les autres - ceux que j’ai mentionnés, c’est ce que nous leur ferons. Ils ne perdent rien pour attendre. Tu sais quoi ? On en a marre de vous tous. » C’est ce qu’il m’a dit. « Parce que ce que vous faites n’est pas juste. On en a marre ».

Mais j’ai répondu : « C’est nous qui avons marre de vous tous. Encore plus depuis que nous avons découvert ce que vous avez fait à notre camarade. Nous les compañeras sommes allées récupérer le corps ; c’est là que nous avons eu vraiment plus que marre ».

C’est là qu’ils ont ri.

« Evidemment, parce qu’ils sont tous vos maris, » me dit-il.

SCIM : Et quand il se moquait, que disait-il à propos de ce qu’ils font... qu’ils font ce qu’ils disent, non ? Il n’a pas dit quelque chose sur le Conseil de Bonne Gouvernance ? Il n’a pas dit quelque chose comme... »

( inaudible )

SCIM : D’accord.

Compañera S : Il a dit : « Nous allons les tuer, les briser une fois pour toutes. Vous êtes tous au Conseil de Bonne Gouvernance, vous êtes de bons gouvernants, quoi que nous fassions, vous ne riposterez pas. Pourquoi ? Parce que vous êtes de bons gouvernants.

Je lui ai dit : « Oui, bien sûr, nous sommes de bons gouvernants, mais pas si bons que ça. »

« Mais qu’allez vous tous me faire ? Même si vous savez exactement qui l’a tué, vous n’allez rien faire parce que vous êtes le conseil de bonne gouvernance qui protège tout le monde. Je n’ai pas peur » , a-t-il dit. « Je n’ai pas peur, c’est pourquoi je te dis que je l’ai tué. »

Et j’ai répondu : « J’aimerais que ce soit le cas. Lorsque votre jour viendra, j’espère que vous jouerez aux durs comme vous le faîtes en ce moment avec moi ».

« C’est bien ce que je ferai. Mais quand ? Ce jour-là ne viendra pas », a-t-il dit. « Parce que vous êtes tous au Conseil de bonne gouvernance, vous êtes de bons gouvernants et vous ne ferez rien. »

SCIM : Tu te rappelles d’autre chose ? Tu as dis quelque chose à propos de rires et de moqueries.

Compañera S : Oui, il a ri et son ami hurlait, mais n’a rien dit.

SCIM : M ne parlait pas, il se contentait de rire ?

Compañera S : Il n’a rien dit, il se contentait de rire. M était là, l’autre lui a donné un petit coup pour qu’il parle.

SCIM : Ah. Un petit coup ?

Compañera S : Oui, il lui a donné un petit coup dans le dos et ils se sont mis à crier. Il a dit « tu ferais mieux de poursuivre ton chemin, va t’occuper de tes affaires. » Je n’ai pas répondu.

SCIM : D’accord, si plus tard tu te souviens de quelque chose d’autre qu’il t’aurait dit, nous pourrons y revenir. C’est pour constituer un dossier, car dans ce cas, c’est le gars lui-même qui t’a raconté ce qui s’est passé.

Compañera S : Oui.

SCIM : Et c’est lui-même qui l’a fait. Tu dis qu’il t’a demandé si tu savais qui a tué le compañero Galeano. Puis il t’a dit que c’était lui, exact ?

Compañera S : Oui .

SCIM : « Et il a dit qu’il lui a tiré une balle dans la tête. »

Compañera S : « Qu’il lui a tiré une balle dans la tête, puis qu’il foutu le camp ».

SCIM : D’accord, compañera. Quel est votre nom dans la lutte ?

Compañera S : Mon nom est S.

SCIM : S ?

Compañera S : oui .

SCIM : D’accord. C’est ce que nous voulions, pour qu’il soit clair que ton témoignage est direct, parce que tu es d’ici, de La Realidad. Quel était ton travail lorsque tu es allée au « partage » ou à l’échange à Oventik ?

Compañera S : Ecouter.

( Note : « Ecouter » est un travail ou une commission ou une responsabilité attribuée à quelques compañeras et compañeros qui consiste à « écouter » ce qui se dit lors d’un « partage » ou échange pour aller ensuite le rapporter à leur communauté, région, et zone. Ceci afin que les échanges ne soient pas limitées aux présents, mais qu’ils puissent être partagés par tous les zapatistes. Ce serait l’équivalent d’un « narrateur ». Les compas choisissent des jeunes qui ont une bonne mémoire, qui comprennent bien l’espagnol et qui peuvent expliquer dans leurs propres langues ce qui a été dit. L’échange avec le Congrès National Indigène (CNI) avait déjà des dizaines de jeunes originaires des différentes zones qui étaient chargés « d’écouter ». L’idée était que tous les compas de tous les peuples autochtones de la CNI puissent être entendus dans tous les comités de soutien zapatistes.)

SCIM : Ah , oui , oui. L’échange qui devait avoir lieu avant le Congrès National Indigène. Très bien. Ce sera tout, compañera S. Merci.

( inaudible )

SCIM : Attends. Lorsque tu as parlé à ce type R, était-il ivre ou sobre ?

Compañera S : Non, j’étais assez proche mais je n’ai pas senti l’odeur d’alcool. Et quand je suis arrivée à la maison de L., le même gars est passé devant en rentrant chez lui. Il me regardait en se retournant et riait. Je l’ai regardé avec colère.

SCIM : Donc, on peut dire qu’il était sobre quand il t’a dit ce qu’il t’a dit ? Il n’était donc pas ivre.

Compañera S : Non, il n’était pas ivre .

SCIM : D’accord, ce sera tout compañera. Merci.

 

*

Un autre petit matin. Le sous-commandant Insurgé Moisés arrive et me dit :

« La décision est prise. Le rassemblement est prévu pour le vendredi 23 mai, l’hommage au compa Galeano se déroulera le samedi 24, et tout le monde rentrera chez lui le dimanche 25. C’est à dire les comités de soutien ».

Ceux qui viennent de l’extérieur aussi ?, lui demande-je.

« Idem, mais à ceux de l’extérieur, dis leur que c’est même chose que pour les comités de soutien : tout le monde doit apporter sa nourriture et son couchage ».

Et je rédige un communiqué ou une lettre ou quoi ?

« Comme tu le sens, mais que ce soit bien clair qu’ils ne doivent pas être un fardeau pour les compas. Ils viennent apporter leur soutien, offrir leurs condoléances à la famille du défunt et aux compas ici, pas pour être pris en charge. En clair, il ne s’agit pas d’une fête.

Oh, et dis leur aussi que les comités de soutien organiseront un hommage au compa Galeano dans tous les caracoles le 24 mai. Et qu’il serait bon pour eux de prévoir aussi quelque chose ce jour-là, là où ils vivent, selon leurs propres disponibilités et habitudes.

Autre chose. Si tu reproduis l’interrogatoire, ne met pas les noms de ces salauds, seulement une initiale. Parce que nous ne savons pas s’il est réellement coupable du meurtre ou s’il voulait simplement faire le malin et faire peur à la petite.

Dis-leur aussi que nous allons inviter les compañeras et compañeros des médias indépendants ou alternatifs ou autonomes ou quel que soit le nom qu’on leur donne, les médias qui ne sont pas payés, qui fait partie de la Sixième, ceux qui sont nos compañeras et compañeros et qui sont chez eux chargés de l’« écoute ». Dis-leur que peut-être - précise bien « peut-être » - le Commandement général de l’EZLN donnera une conférence de presse aux médias indépendants ou quel que soit leur nom, à ceux qui font partie de la Sixième. Je dis « peut-être » car cela dépendra de notre charge de travail et nous ne voulons pas de malentendu. Et que les médias commerciaux ne sont pas invités, nous n’allons pas les recevoir. »

Faut-il leur envoyer une photo du défunt ?

« Oui , mais une photo de lui vivant, pas une photo de son cadavre. Parce que nous nous souvenons de nos compañeros de leur vivant dans la lutte. »

Très bien. Quoi d’autre ?

« Simplement que nous sommes toujours présents, mais je pense qu’ils le savent, dans la Realidad [ La Réalité ]. »

Vale (**). A la santé et à l’écoute.

Depuis les montagnes du Sud-Est du Mexique.

Sous-commandant insurgé Marcos.

Mexique, mai 2014. Vingtième année de la guerre contre l’oubli.

source originale http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2014/05/13/fragmentos-...

source en anglais http://www.informationclearinghouse.info/article38510.htm

Traduction « lutter, c’est aussi ne pas oublier » par VD - à partir de la version anglaise et quelques coups d’oeil sur la version espagnole – pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

URL de cet article 25617
http://www.legrandsoir.info/fragments-de-la-realite.html

___________________________ 

[ i ] Calor, ou chaleur, est un nom masculin en espagnol. Ici, l’auteur emploie « la calor, » au féminin.

[ ii ] Voir la note 1 .

(*) NdT : l’auteur joue sur un malentendu entre les mots choléra et colère (similaires en espagnol), transposé ici, pour préserver l’effet, en rage.

(**) Vale, en espagnol, se dit pour OK, c’est bon, on est d’accord, on fait comme ça, allons-y...

6. mimile.jpeg

*

On appelle « caracol » les logements toujours provisoires et si possible transportables des Zapatistes.

Extrait d’un poème :

7. postales-del-ezln-64-verdaderos-caracoles-zap-L-XjC164.jpeg

Caracolez petits zapatistes aux visages masqués

Caracolez et semez les grains de maïs de la liberté

Eduquez les enfants aux règles de la vie en société

Communautaire, autonome, solidaire et la fraternité

 

Pour le voir en entier :

http://cocomagnanville.over-blog.com/article-poeme-qui-ca...

 

*

À notre bout du monde, hélas…

 

8. hakuna matata.JPG

Théorie du « Genre » : La trahison de la gauche*

par Maria Poumier

 

Non, la théorie du genre (1) n'a rien à voir avec la gauche. Ceux qui la laissent se répandre en croyant défendre des victimes sont au mieux des irresponsables, mais ceux qui en font la promotion officielle, aux plus hauts niveaux de l'État, sont des traîtres à toute la tradition vitale de la gauche, des agents d'un narco-trafic innommable.

 

A l'appel de Mathias Ebert, de « Besorgte Eltern », le mouvement qui lutte contre l'obligation faite aux enfants d'assister aux cours d'éducation sexuelle dans les écoles allemandes, une trentaine de Français menés par Farida Belghoul, Béatrice Bourges et Alain Escada se sont rendus à Cologne le samedi 22 mars 2014.

 Ce reportage donne en exclusivité les allocutions prononcées à cette occasion.

 


Dans l'ombre et la discrétion, la théorie du genre est financée, promue, exaltée, alors qu'il s'agit d'un nouveau terrain d'entraînement au lavage de cerveau, et au-delà, puisqu'il s'agit de briser notre être primordial, de brider notre conscience sexuée, et plus encore de rendre erratique notre inconscient réactif, notre instinct de survie collectif. La théorie du genre n'est pas quelque chose de marginal ni de superficiel. L'importance qui lui est donnée à l'université le prouve, si besoin était, ainsi que le projet d'en faire un enseignement obligatoire depuis le plus jeune âge. Mais, se demandent les gens naïfs, pourquoi toutes ces histoires, pourquoi maintenant ?

Lire la suite…

Source :  http://www.plumenclume.net/articles.php?pg=art1587

*« La gauche » ? On ne voit pas ce que vous voulez dire, chère Maria.

 

*

 

En Norvège

 

Un projet de reconstitution de zoo humain met le feu aux poudres d’une controverse sur le racisme

Pour vous résumer l’article de RT qui en rend compte…

Des gens, en Norvège, ont eu l’idée, pour montrer l’évolution des mentalités par rapport au racisme, de recréer des zoos humains montrant des Africains dans des huttes, tels qu’ils furent offerts à la curiosité des foules au début du XXe siècle dans plusieurs endroits d’Europe.

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L’exposition en plein air, appelée European Attraction Limited recrée une célèbre attraction norvégienne de 1914, soit la reconstitution d’un village congolais qui fut alors habité pendant cinq mois, pour les besoins de la cause, par 80… Sénégalais en costumes traditionnels du Congo. Cette attraction avait attiré 1.400.000 personnes.

Les deux organisateurs de l’exposition - Mohamed Ali Fadlabi, un réfugié du Soudan et Lars Cuzner, un citoyen suédois – ont recréé l’exhibition pratiquement à l’identique et l’ont dédiée au 200e anniversaire de la Constitution norvégienne. Ils souhaitent ainsi contribuer à combler les trous de mémoire de l’Occident. Aux critiques qui leur sont faites (« racistes ! »), ils répondent que leur exposition « est une œuvre d’art destinée à faire réfléchir ».

Incident diplomatique 

Le Congo étant à l’époque encore belge, et le même genre de zoo ayant été offert, vers la même époque, aux badauds de Belgique, les deux compères ont planté, à l’entrée du parc, deux drapeaux belges en plus des norvégiens, chose qui n’a amusé que très modérément l’ambassadeur de Belgique en Norvège.

M. l’Ambassadeur a protesté et exigé que les drapeaux belges soient enlevés. Les deux artistes ont refusé et déclaré qu’ils ne les enlèveraient que s’ils y étaient forcés par la police ou le Ministère des Affaires étrangères.

Bo Krister Wallstrom de KORO (Art Public de Norvège) a expliqué à la radio norvégienne (NRK) que c’était une affaire entre l’ambassade et les artistes, rappelant que KORO n’a rien à voir avec le contenu de l’art et qu’il existe, en Norvège, un certain degré de liberté artistique.

Voilà qui devrait faire sourire M. Théophile de Giraud, qui s’est livré, en son temps (2008), à Bruxelles, à une manifestation non moins artistique sur un sujet proche.

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Tout l’article en anglais et les photos :

http://rt.com/news/159320-norway-human-zoo-racism/

 

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Mis en ligne le 17 mai 2014

 

 

 

 

 

23:42 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

15/05/2014

Lettres belges d'un peu partout

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Lettres belges

d’un peu partout

 

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Des Belges d’origine ukrainienne qui publient en Belgique ; des Belges qui habitent et qui publient dans l’Hexagone. Une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

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Ici, c’est un petit-fils qui écrit sur son grand-père. On ne sait pas si vous avez remarqué, mais depuis que les « zélites », au nom de « l’égalité », s’escriment à démolir la notion même de famille, il n’y en a, chez les fils et les petits-fils, que pour les pères et les grand-pères. Et ce sont tous des héros. Esprit de contradiction ou quoi ?

 

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Jean-François Füegg

Josef Bielik n’est pas un héros

Bruxelles – Territoires de la Mémoire, 2013

72 pages

 

 « C'est l'histoire de Jozef, immigré, boucher charcutier, catcheur et résistant, qui aimait le champagne ukrainien et les halusky et transforma une horde de Bohémiens en Belges pure laine. C'est l'histoire de mon grand-père.

« Et au fond, que savais-je vraiment de Jozef à part quelques bribes de la geste familiale où il était question de coups de main, de prisonniers cachés, d’explosifs subtilisés à l’ennemi et de hordes teutonnes tenues en respect par un géant slave ? Qu’est-ce qu’on avait rêvé d’aventure, ma sœur, mes cousins et moi, lorsqu’armés de fusils en plastique, nous rampions entre les rangs de pommes de terre du potager. Nous étions tous résistants, nous étions tous des héros. »

Jean-François Füeg est directeur du Service de la lecture publique à la Fédération Wallonie Bruxelles. Historien, il a été archiviste, dirigeant notamment le Mundaneum entre 1996 et 2001. Il a publié une cinquantaine d’articles sur des questions touchant à l’histoire du XXe siècle, en particulier de l’entre-deux-guerres. Il est aussi l’auteur d’un livre sur la revue non conformiste Le Rouge et le Noir, paru chez Quorum. Il quitte ici le monde des notes de bas de pages pour un texte plus intime.

Rencontre avec l’auteur le samedi 17 mai entre 16 et 19 heures à la Librairie La Borgne Agasse, au 30 de la rue Anoul,  à Ixelles (1050 Bruxelles).

Si vous êtes dans les parages, allez-y nombreux. (Aucun danger : ce n’est pas à Anderlecht).

 

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Jean-Pierre OTTE

 

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 Le pays où l’on n’arrive presque jamais

 

Jean-Pierre OTTE est un Ardennais belge qui vit dans le Lot.

Avant, il écrivait.

Maintenant, il écrit et il peint.

Pour vous mettre en appétit, voici 36 peintures à la cire qu’il a réalisées cet hiver,

https://www.flickr.com/photos/123700509@N05/sets/72157644608073611/

 

Il vous suffit de cliquer sur une des photos pour la voir en plein écran et jouer ensuite comme dans un diaporama.

 

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Belle occasion aussi de découvrir, si vous ne les connaissez pas, ses trois derniers livres :

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Jean-Pierre Otte

Strogof

Paris, Julliard, 2013

378 pages

 

 Comment devient-on écrivain ? En démêlant les événements et les expériences de sa jeunesse, Jean-Pierre Otte trouve l'origine de sa vocation littéraire dans la fascination qu'il éprouva très tôt pour Michel Strogoff de Jules Verne.

Dans la biographie de tout écrivain, il y a souvent la rencontre avec un livre, la découverte d'un univers qui s'avère étonnamment familier, comme s'il avait été écrit et conçu pour apporter cette révélation : « Ce livre, c'est moi, c'est la vie que je voudrais pour moi-même. » Pour Jean-Pierre Otte, ce fut Michel Strogoff, dont il découvre l'histoire à dix ans grâce à une adaptation cinématographique. Dès lors, il ne rêve plus que d'aventures échevelées. Puis il découvre le roman et le dévore.

De son enfance, Jean-Pierre Otte retient les éléments marquants : L'Harmonie, un établissement polyvalent dont ses parents sont les gérants, et où ont lieu des spectacles et des bals. Il évoque la ronde familiale ; ses parents restés pour lui des étrangers ; sa tendresse pour sa grand-mère, férue de botanique, et pour son grand-père, libre penseur passionné d'étymologie ; ses soeurs, qu'il surnomme Garce et Chipie ; Véra Vérouschka, la dame pipi ; la tante Maguy, amoureuse insatiable, et une association de boy-scouts attardés dont le local regorge de trésors pour apprenti entomologiste... Puis vient la vie en pension ou des abbés bornés s'efforcent, en vain, de formater son esprit rebelle. Au grand dam de ses parents, c'est en auditeur libre qu'il s'inscrit à l'Université, allant d'une faculté à l'autre, choisissant les matières au gré de ses intérêts du moment. On ne dresse pas Strogoff aussi facilement ! À dix-huit ans, il fréquente un cercle d'amis extravagants, connaît ses premières amitiés amoureuses avec le désir d'être « le prince charmant de quelque inconnue dont il est assuré qu'elle vient par lents détours à sa rencontre »...

Dans le coeur de l'étudiant iconoclaste qu'il est devenu, le héros de Jules Verne continue à vivre, chargé d'un message qui doit sauver le monde, du moins un certain ordre du monde. Jean-Pierre Otte a alors l'idée folle de récrire Michel Strogoff, avec une tout autre fin. À travers ce roman d'apprentissage, il nous livre un formidable éloge de la liberté et du plaisir qu'il y a dans la vie même.

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Jean-Pierre Otte

La vie amoureuse des fleurs dont on fait les parfums

Paris, Julliard, 2012 - 144 pages

 

 

Jamais vous n'auriez soupçonné que se cachait dans un innocent bouquet de fleurs une vie érotique aussi intense !

On dit que l'âme des fleurs est dans leur fragrance. Mais on ignore souvent que ces délicieux effluves n'ont en réalité rien de fortuit. Les parfums ont pour mission de diffuser dans les airs le message de la disponibilité amoureuse des fleurs. Grâce à eux, la rose, le chèvrefeuille, le lilas ou le muguet attirent leurs amants de passage. Insectes en tous genres trouvent ainsi leur chemin jusqu'aux corolles nuptiales ou, tout en s'enivrant des nectars les plus raffinés, ils procèdent à la fécondation de leurs hôtesses.

À l'image des femmes qui devant leur miroir se préparent aux plus folles nuits d'amour, pour séduire, les fleurs s'ingénient à l'attrait en adoptant formes et couleurs les plus inventives. Il y a la capricieuse comme le narcisse, qui par son architecture arquée exige de ses amants des talents d'acrobate ; l'ultrasensible, comme le mimosa, qui se rétracte au moindre effleurement et ne tolère que des partenaires délicats ; la généreuse, telle la lavande, qui accueille tous les amants sans distinction ; l'exclusive, tel l'oeillet, qui ne s'offre qu'aux papillons et dont le dépit de ne pas avoir été visitée s'exprime par une odeur de décomposition fétide ; ou bien encore la satisfaite, tel le chèvrefeuille, dont la valse érotique cesse en même temps que l'exhalaison de ses arômes dès qu'elle est enfin fécondée.

Observateur infatigable de la nature et grand érudit, Jean-Pierre Otte est aussi un styliste incomparable. L'originalité de son oeuvre réside dans sa capacité à mêler l'observation scientifique à la verve poétique. Il s'attache cette fois aux secrets d'alcôve des fleurs les plus entêtantes à travers une promenade littéraire et sensuelle en compagnie de grands auteurs tels que Rousseau, Jünger, Goethe, Homère, Stendhal ou Buffon.

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Jean-Pierre Otte

Le labyrinthe des désirs retrouvés

Paris, Julliard, 2012 - 210 pages

 

 

 Amours, fêtes et rencontres extravagantes dans les très secrètes catacombes de Paris.

Sans cesse à la recherche d'aventures hors norme, Jean-Pierre Otte relate cette fois sa rencontre avec un groupe de jeunes « cataphiles », amateurs de visites clandestines des anciennes carrières souterraines de Paris plus connues sous le nom de Catacombes. Introduit dans ce petit monde de noctambules, il s'initie avec eux à un univers d'une richesse insoupçonnée. Peu de piétons de Paris soupçonnent ce qui se déroule en réalité la nuit sous leurs pieds. Bien sûr, il y a la partie ouverte au public, les visites en famille ou l'on s'extasie sur des tas d'ossements et des noms de rues gravés sur les murs, seuls repères dans cette géographie parallèle de la ville. Mais la majeure partie des Catacombes est fermée au public. Pourtant, depuis qu'elles existent, elles sont le lieu de réunions clandestines dont Jean-Pierre Otte retrace ici un pan de l'histoire. Utilisé sous l'Occupation par l'armée des ombres pour circuler discrètement d'un quartier à l'autre, voire s'y échanger des informations confidentielles, ce réseau souterrain a plus tard servi aux zazous pour y improviser de frénétiques soirées jazzy. En 68, situationnistes et anarchistes s'y croisent pour réinvestir la ville par l'art et/ou la politique, et dans les années 80, la scène punk-rock underground prend la relève en y donnant des concerts plus ou moins mémorables.

De nos jours, de la performance artistique à la messe noire, en passant par la méditation solitaire, les pique-niques improvisés à la bougie, la réalisation de copies de fresques célèbres (par des étudiants des Beaux-Arts) ou les bains de minuit, les spectacles les plus étonnants y sont possibles. Plus inattendue encore, la littérature « cataphile », textes ou tracts produits par des initiés et semés au hasard, comme autant de rébus, au gré des différentes salles. Jean-Pierre Otte y découvre d'étranges fragments d'une fable érotique écrite sous un pseudonyme et dont il commence à chercher les parties manquantes. Cette histoire dans l'histoire sera le fil conducteur de son récit qui le conduira même à découvrir l'identité de son mystérieux auteur.

Dans cet outre-monde qu'il explore - en dehors et à l'insu du monde - Jean-Pierre Otte continue de creuser la thématique de la marge qui lui tient tant à coeur. Explorer de nouvelles contrées, interdites, secrètes, retranchées, lui permet aussi de se recréer une famille d'élection, composée d'individus tout aussi passionnés qu'insolites, dont il sait rendre le caractère par son sens de l'événement et de l'anecdote. Il porte sur ces baladeurs de l'obscur, à la fois confrérie et tribu, un regard semi-intrigué, semi-amusé d'anthropologue. Mais ce monde souterrain qu'il découvre n'est pas que le trivial envers du dehors. S'y aventurer signifie se révéler à soi-même, ou se régénérer, comme lors d'un rite initiatique, ou d'une expérience primitive de retour aux sources.

Il a aussi un blog où on trouve des extraits de ses livres, une galerie de ses peintures et une oie baladeuse : Plaisir d’exister

 

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Centenaire TAZIEFF – suite…

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La secrétaire du Centre Haroun Tazieff nous signale :

Les commémorations ont lieu un peu partout en France, s'appuyant sur l'implication d'enseignants ou d'associations, avec expositions, ateliers scientifiques, conférences pour élèves puis tout public. Ce fut le cas dans le Pas-de-Calais, à Bapaume, puis à Thonon les Bain.

 Il y aura des « Journées Tazieff » dans l'Hérault en juin.

Mais aussi des conférences à Troyes, au muséum de Toulouse, à la Pierre Saint Martin, la fête de la science à Annemasse....

Dans le cadre du projet Coménius « volcans et paysages européens » et du réseau écoles associées de l’UNESCO, un album Et si Tazieff m’était conté a été réalisé. Le but est de raconter de manière originale l’histoire d’Haroun Tazieff en l’illustrant de magnifiques aquarelles et de documents d’archives (40 pages). Les textes sont de Christine Hainaut, les illustrations  d’Anne Douillet.

Tazieff est à l'honneur à  Vulcania, à Clermont-Ferrand, depuis le 8 mai, avec une exposition et une conférence le 16 mai.

Enfin une pièce de théâtre La sexualité des volcans, mise en scène par Frédéric Viguier, sera jouée au Festival off d'Avignon en juillet.

 

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Enfants en danger ! 

La lecture de ceux qui s’en sont faits les champions et qui ne seront jamais assez nombreux s’impose. Ainsi de Frédéric Lavachery, qui ne se contente pas d’écrire sur Haroun Tazieff mais qui se prépare aussi au procès que lui intente la famille d’un des notables mis en cause dans son livre d’il y a 15 ans sur l’affaire Dutroux - audience à Bruxelles le 24 juin prochain…

Marie-Christine Gryson (Outreau, la vérité abusée) parle du livre qui lui est dédié et des combats de son auteur. Mais lisez plutôt (l’article et les commentaires) :

 

Sur le blog Mediapart de Marie–Christine Gryson :

Un volcan nommé Haroun Tazieff par son fils : où sont nos héros ?

|  Par marie-christine gryson

Frédéric Lavachery, le fils biologique d'Haroun Tazieff qui redonne vie à ce père prestigieux qu'il a connu mais qui ne l'a pas reconnu. L'auteur nous rappelle dans un ouvrage éblouissant, l'être d'exception qu'il fut, tant par sa trajectoire de vie qui l'a conduit à la Résistance que par ses apports scientifiques fondamentaux dans le domaine de la volcanologie.

Haroun Tazieff fait partie de ces héros qui éclairent nos rêves par leur corps-à-corps avec la mère nature, car il savait converser avec les entrailles flamboyantes de la Terre et il nous permettait de le suivre jusqu'au ravissement.

« Un volcan nommé Haroun Tazieff 1» nous projette dans les images et les émotions du passé mais pas seulement. On apprend beaucoup sur les volcans grâce à l'ingénieux professeur qu'est Frédéric Lavachery. Il donne sa place au père, au scientifique et à l'artiste. À la fin, il récupère la sienne en tant que fils dans un mouvement presque symphonique en écho l'un à l'autre. Haroun et Frédéric définitivement réunis. On ose la familiarité car il nous la permet, tout comme la grandiloquence car elle sied au sujet.

Lire la suite…

Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-christine-gryson/020...=

 

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Marie-Christine Gryson-Dejehansart

Outreau, la vérité abusée

Hugo & Compagnie, 2009

262 pages

 

 

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Périphéries : Danemark, Allemagne

Le girafon Marius et l’ourson Knut,

deux animaux aux destins bien différents

http://french.ruvr.ru/2014_05_12/Le-girafon-Marius-et-l-o...

 

Père et fils : Thomas Dörflein et Knut

 

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Mais passons aux choses sérieuses

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À faire de même ? Mais encore ?...

 

Dalida avec une barbe, une voix d’homme et des tatouages sur les bras. On ne saurait penser à tout. Au moins ses cheveux étaient-ils à elle. Mais la question n’est pas là…

 

Irons-nous voter pour la tolérance et Dalida ou nous conduirons-nous très très mal ?…

 

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Mis en ligne le 15 mai 2014

21:30 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

13/05/2014

Choses que certains ignorent...

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Choses que certains ignorent sur l’Ukraine, la Russie et nous, jadis, naguère et aujourd’hui

Que des livres…

ou presque

Tout est parti d’un article de Diktacratie :

Le vétché

Cédric Bernelas, le 29 avril, 2014

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L’Histoire est peu soucieuse de rappeler l’âge d’or d’un pays, surtout quand celui-ci fut le fruit de l’intelligence collective.

Aujourd’hui, par exemple, une majorité de chroniqueurs s’acharnent à énumérer les dynasties régnantes de Russie sans même jamais évoquer les traditions démocratiques antérieures pourtant foisonnantes. Forme de révisionnisme oligarchique légitimant encore et toujours les pouvoirs en place. On connaît la manigance, elle est universelle.

Un cas plus déroutant reste celui d’Emmanuel Todd qui, fidèle à sa méthode sociologique et historique, justifie le totalitarisme communiste russe par une longue tradition et culture autoritaire, patrilinéaire, persécutrice de l’individu, et étrangère à toute expérience démocratique jusqu’en…1917 ! Entre propagande et pure invention, il devient difficile, sans travailler sérieusement, de retrouver les vrais chemins menant aux révolutions…

Lire la suite…

Source : http://diktacratie.com/le-vetche/#comment-5037

 

*

Quelques titres de livres « à lire » se sont alors imposés. Subjective, notre liste, et pas exhaustive. À vous de la compléter ou de la corriger si l’envie vous en prend.

 

Optique anarchiste

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Alexandre SKIRDA

La traite des Slaves : l’esclavage des Blancs, du VIIIe au XVIIIe siècle

Les éditions de Paris-Max Chaleil, 2010

230 pages

 

L’esclavage inhérent au monde antique n’est pas réapparu au XVIIIe siècle en Europe avec la traite des Noirs à usage colonial vers les Antilles et l’Amérique. C’est ignorer son importance en Europe du haut Moyen Age et dans les pays slaves, mais aussi en Afrique et dans le monde musulman où il a duré des siècles. Utilisé pour la première fois en 937, le terme latin sclavus/slaves remplacera ainsi le grec doulos et le latin servus. Innombrables furent les Slaves victimes de la traite. Ceux d’Europe centrale jusqu’à leur conversion au catholicisme : les actuels Slovènes, Croates, Tchèques, Moraves, Slovaques et Polonais. En revanche, ceux d’Europe centrale et orientale restés chrétiens orthodoxes et considérés comme hérétiques, donc dépourvus d’« âme » : les actuels Serbes, Bulgares, Roumains, Moldaves, Biélorusses, Ukrainiens et Russes, étaient prédisposés à la servitude.-

Cette traite, qui a concerné des centaines de milliers de captifs du VIIIe au XIIe siècle, fut le fait des trafiquants francs ou scandinaves (les Varègues) vers le monde musulman. La conquête mongole, responsable d’un million de morts, a poursuivi la traite soit directement, soit par l’intermédiaire des Génois du XIIe au XVe siècle ; enfin, près de deux millions et demi d’habitants d’Ukraine, de Biélorussie et de Moscovie furent razziés par les Tatars de Crimée, de 1482 à 1760, pour le compte de l’Empire ottoman. Puisant aux meilleures sources, l’auteur, après un rappel de l’esclavage à travers le temps, montre ses rapports avec les religions qui masquent toujours les intérêts économiques. II dévoile les mécanismes d’asservissement, les itinéraires de la traite, que ce soit par l’Espagne musulmane, Venise, Gênes, Byzance ou Kiev.-

Il décrit les marchés, les conditions de vie des esclaves et leur valeur, le trafic des êtres humains constituant au haut Moyen Age « l’article le plus important d’exportation » de l’Occident à destination de l’Orient. Un secret d’histoire trop longtemps occulté.

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Alexandre SKIRDA

Nestor Makhno, le cosaque libertaire, 1888-1934

Les éditions de Paris-Max Chaleil, 2005

498 pages.

 

 Le destin de Nestor Makhno (1888-1934), paysan anarchiste ukrainien, sert de trame à ce livre qui raconte la chute de l'empire des tsars et les convulsions de la guerre civile qui ensanglanta la Russie entre 1917 et 1921.

Stratège redoutable, animé d'une bravoure hors du commun, Makhno se retrouve à la tête d'une véritable armée insurrectionnelle. Comme au temps des grandes chevauchées de l'Histoire, les combats décisifs, en ce XXe siècle, se jouent au cours de charges fantastiques et de corps à corps acharnés - au sabre - entre cosaques des divers camps : cavalerie rouge de Boudienny, Cosaques du Don et du Kouban (alliés des blancs), nationalistes ukrainiens et partisans makhnovistes. Une société « sans maîtres ni esclaves, sans riches ni pauvres » voilà l'idéal pour lequel luttent Makhno et les siens. Cet idéal, ils le mettent en pratique en créant des « soviets libres », si différents de ceux vidés de tout sens par la dictature d'un parti-État. Les organes de base d'une démocratie directe sont ainsi mis en place.

 S'appuyant sur une immense documentation à laquelle peu d'historiens ont eu accès, cet ouvrage nous aide à mieux comprendre pourquoi et comment une révolution commencée sous les meilleurs auspices put déboucher sur une impasse totale. Un moment capital de l'histoire contemporaine apparaît en pleine lumière. (Bibliomonde)

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Alexandre SKIRDA

KRONSTADT 1921 – Prolétariat contre dictature communiste

Les éditions de Paris-Max Chaleil, 2012

376 pages + 8 p. de pl. + ill.

 

 

           

Ce document s’appuie sur des témoignages et des archives récentes publiées en Russie pour retracer l’histoire de la révolte de la population de Krondstadt contre le gouvernement bolchévique en mars 1921.

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Alexandre SKIRDA

Les anarchistes russes, les soviets et la révolution de 1917

Les éditions de Paris-Max Chaleil, 2000

348 pages

 

 

Sur Alexandre SKIRDA : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Skirda

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Nestor Ivanovitch MAKHNO

La lutte contre l’État (et autres écrit 1925-1932)

Textes traduits par Alexandre Skirda

J.P. Ducret, 1984

145 pages

 

En appendice : Nestor Makhno, l’homme qui sauva les Bolcheviks / Alexandre Berkman ; trad. de l’anglais par Michèle Defrançois ; présenté par Alexandre Skirda. Souvenirs d’un partisan makhnoviste / Ossip Tsébry

 

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Nestor MAKHNO

Mémoires et écrits : 1917-1932

Ivrea, 2010

Collection « Champ libre »

558 pages

 

 

Nestor Ivanovitch Makhno (1888-1934) est issu de la paysannerie pauvre d'Ukraine orientale, berceau des Cosaques zaporogues. Sous son impulsion, entre 1917 et 1921, le groupe communiste libertaire de Gouliaï-Polié prit la tête du formidable mouvement insurrectionnel paysan dont l'intervention contre les troupes d'occupation austro-allemandes, puis contre les armées blanches, infléchit de manière décisive le cours de la guerre civile russe. Mais l'épopée de la guerre des partisans ne constitue qu'un aspect de l'histoire de la Makhnovchtchina. Makhno et les siens se battaient pour un nouvel ordre social " où il n'y aurait ni esclavage ni mensonge, ni honte, ni divinités méprisables, ni chaînes, où l'on ne pourrait acheter ni l'amour ni l'espace, où il n'y aurait que la vérité et la sincérité des hommes ". Sur un territoire de deux millions et demi d'habitants affranchi de tout pouvoir d'État, ils formèrent des communes agraires autonomes dotées des organes d'une démocratie directe : soviets libres et comités de base. Les insurgés makhnovistes croyaient sauver la révolution russe et mondiale - car ils ne luttaient pas seulement pour leur compte - et s'aperçurent trop tard qu'ils faisaient le jeu de la dictature d'un Parti-État dont les objectifs s'opposaient radicalement aux leurs. Malentendu tragique, non seulement pour eux-mêmes mais pour le projet révolutionnaire du xxe siècle - jusqu'à nos jours.

Commentaire d’un lecteur :

Ces « Mémoires et écrits » de Nestor Makhno, en grande partie inédits, constituent un témoignage capital sur l'histoire de la révolution russo-ukrainienne et le mouvement paysan anarchiste dont Makhno fut l'animateur.

Entre 1917 et 1921, le mouvement insurrectionnel makhnoviste infléchit de manière décisive le cours de la guerre civile russe. Une bonne part des textes rassemblés ici et traduits pour la première fois en français, n'avait jamais été réunie en volume, pas même en Russie. Cette édition, aussi complète que possible, couvre la période 1888-1932, des années de jeunesse de Makhno jusqu'aux années d'exil. Outre les Mémoires proprement dits, on trouvera ici les principaux articles politiques qu'il écrivit ainsi qu'un grand nombre de documents.

Liens utiles :

http://kropot.free.fr/Makhno-causetravail.htm

https://resistance71.wordpress.com/tag/nestor-makhno-la-l...

http://fr.wikisource.org/wiki/La_Lutte_contre_l%E2%80%99%...

Makhno-Lénine : une lutte de classes à l’intérieur de la lutte des classes ?

http://ragemag.fr/nestor-makhno-abecedaire-anarchiste-rev...

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Optique communiste 

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Annie LACROIX-RIZ

Le Vatican, l’Europe et le Reich. De la première guerre mondiale à la guerre froide

Armand Colin, 2010

720 pages

 

 Les « silences » prêtés à Pie  XII entre 1939 et 1945 ont suscité d’inépuisables polémiques. Le présent ouvrage dépasse le cadre de la Deuxième Guerre mondiale et replace Eugenio Pacelli, nonce en Allemagne en 1917, secrétaire d’État en 1930, pape en 1939, dans le cadre général de la stratégie du Vatican depuis la fin du XIXe  siècle.

Cette nouvelle édition, revue et augmentée, s’appuie sur l’acquis des travaux précédents, souvent ignorés en France, et puise surtout aux archives inexplorées (françaises, allemandes, anglaises et américaines). Elle apporte un éclairage très neuf à l’histoire du Vatican en tant qu’institution politique, auxiliaire de premier plan de l’Allemagne et des États-Unis, devenus puissance européenne au XXe  siècle. Elle souligne la remarquable continuité de la ligne politique, financière et territoriale de la Curie romaine, à l’inverse de la thèse courante de l’antibolchevisme exclusif. Prenant en compte les découvertes majeures des quinze dernières années, elle fait le point sur l’exceptionnelle mobilisation depuis 1942 de l’ensemble de l’appareil de l’Église romaine pour le sauvetage- recyclage de masse des criminels de guerre, allemands et non allemands, à travers l’Europe et les deux Amériques. 

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Annie LACROIX-RIZ

De Munich à Vichy. L’assassinat de la IIIe République (1938-1940)

Armand Colin, 2008

408 pages

 

La Collaboration, avons-nous tous appris, est la conséquence de la terrible défaite de 1940. Mais si la défaite avait été elle-même le résultat d'une " collaboration " déjà fort bien anticipée entre une fraction de l'appareil d'État et des milieux d'influences français, et un déjà quasi-occupant nazi ? La question est taboue. De plus, comment imaginer que, tel le joueur de flûte d'Hamelin, les ennemis acharnés de la démocratie fusionnés avec les stipendiés de Berlin et de Rome aient pu si efficacement, et dans les normes du secret, faire d'une part suffisante du haut personnel de la Troisième République les complices de sa destruction ? Comment ? Il fallait d'abord rouvrir le dossier, bien scellé par ce qui nous restait d'illusions, et revenir aux archives. Le constat est accablant. Annie Lacroix-Riz a réuni les mille pièces à charge d'une incontestable entreprise de subversion de l'État républicain. Il fallait ensuite reconstituer ces cheminements de corruption et de connivence qui ont fini par placer le centre de gravité de la trahison au cœur même de l'État. S'il est un mythe intenable, c'est celui d'un complot aux franges, de l'autre côté d'une ligne Maginot de sécurité républicaine qui aurait tenu jusqu'à l'invasion : en réalité, toute une chaîne de complicités, de l'extrême-droite aux rassurants radicaux, en passant par l'État-Major, a voulu la mort du régime. À n'importe quel prix. Mais pourquoi, dira-t-on ? Difficile de le comprendre sans un retour sur les enjeux de l'époque. Comme nous ne voyons plus bien les raisons du crime, nous sommes tentés de penser qu'il n'a pas eu lieu. Mais les raisons étaient bien là, et l'auteure nous les rappelle avec une froide rigueur. Certaines n'ont peut-être pas complètement disparu : ce vieux malaise d'une part de nos élites avec le double fait national et démocratique...

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Annie LACROIX-RIZ

Le choix de la défaite. Les élites françaises dans les années 1930

Armand Colin, 2006 – Réédit. 2010

671 pages

 

Quelles sont les causes de la Défaite de 1940 ? Le grand historien Marc Bloch écrivait en avril 1944 : " Le jour viendra [...] et peut-être bientôt où il sera possible de faire la lumière sur les intrigues menées chez nous de 1933 à 1939 en faveur de l'Axe Rome-Berlin pour lui livrer la domination de l'Europe en détruisant de nos propres mains tout l'édifice de nos alliances et de nos amitiés. " Annie Lacroiz-Riz analyse l'histoire des années 1930 pour éclairer les causes de la défaite de 1940. Selon elle, les Français n'ont pas été simplement été vaincus en cinq jours par une Wehrmacht invincible ; le haut patronat les a sacrifiés à son plan de " réforme de l'Etat " copié sur les voisins fascistes et à son obsession d'accord avec le Reich. Cette affirmation incroyable paraît moins audacieuse à la lecture des archives, françaises et étrangères, relatives à une décennie d'actions des élites : militaires ; politiciens ; journalistes ; hommes d'affaires surtout, qui régnaient sur tous les autres, avec à leur tête la Banque de France et le Comité des Forges. L'autonomie des politiciens ou des journalistes relève ainsi du mythe, celle des militaires aussi. C'est bien la France des grands intérêts économiques et financiers qui dicta le choix de l'Allemagne comme partenaire privilégié dès les années 1920 et sabota l'alliance russe de revers qui avait évité la défaite en 1914. Aujourd'hui, l'accès aux archives éclaire les causes intérieures et extérieures de la Défaite et permet " l'instruction du procès de la vaste entreprise de trahison " que réclamait Marc Bloch.

 

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Annie LACROIX-RIZ

L’histoire contemporaine sous influence

Essai – Histoire – Penser le monde

Le temps des cerises,  2004 - épuisé

120 pages

 

 

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Idem

Réédition DELGA – Le temps des cerises - 2012

 

En 2004, dans un pamphlet intitulé L'histoire contemporaine sous influence, Annie Lacroix-Riz s'inquiétait d'une certaine dérive de la recherche historique depuis les années 1980. Le climat idéologique s'est alourdi avec la généralisation d'un certain révisionnisme historique pour lequel toute révolution serait liberticide. Ces nouveaux dogmes conduisent aussi à censurer ou à mettre à l'index les travaux des historiens qui continuent à penser hors des sentiers battus. Depuis, de « réforme » de l'université en nouvelles lois sur les archives, la situation s'est aggravée. S'est banalisée l'histoire d'entreprise, l'histoire de connivence, qui fait l'impasse sur les épisodes les moins glorieux de la vie des entreprises ou de leurs dirigeants. En témoigne l'affaire Louis Renault qui a défrayé la chronique au début de cette année : afin d'obtenir la réhabilitation de leur ancêtre, les héritiers Renault et certains « historiens » avec eux ont réécrit sa biographie. Dans un contexte ou le statut de fonctionnaire est menacé, dans quelles conditions la recherche historique peut-elle être indépendante des pressions financières ?

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Annie LACROIX-RIZ

Industriels et banquiers français sous l’occupation. La collaboration économique entre le Reich et Vichy

Armand Colin 1999. Rééd. 2013

Collection Références

661 pages

 

L'ouverture des archives des années 1930 et 1940, en particulier les fonds français et allemands de l'instruction des procès des ministres de Vichy en Haute Cour, permet de répondre aujourd'hui formellement à la question que posait en 1999 l'ouvrage Industriels et banquiers sous l'Occupation. La collaboration économique avec le Reich et Vichy : la haute banque et la grande industrie furent-elles confrontées au vainqueur allemand brutalement installé à l'été 1940 ou accueillirent-elles avec empressement leur partenaire privilégié, pour amplifier une collaboration «continentale» et «européenne» établie de longue date ?

L'hypothèse d'un lien organique entre la «collaboration économique» - ou la Collaboration tout court - d'avant-guerre et celle de l'Occupation reflète ce qu'Alexandre Jardin appelle dans sa préface «l'effarante réalité», celle qui pousse à «entrer en déni pour trouver l'existence plus respirable». La continuité des pratiques du grand capital financier entre Crise et Occupation est désormais démontrée : vente au Reich de tout ce qui pouvait être vendu, des matières premières aux produits fabriqués, fondation de cartels «européens» à direction allemande, cession des titres français - qualifiés de 1940 à 1944 d'«aryens» ou de «juifs» et associations de capitaux, avec éviction, depuis l'invasion, des «capitaux juifs». Les sources révèlent le rôle décisif joué par les grands lieutenants de la synarchie dans «l'État français» et dans l'économie, désormais exclusivement mise au service de la machine de guerre allemande : industriels et banquiers eux-mêmes, hauts fonctionnaires, permanents ou d'occasion, ils appliquèrent, avec l'aide de l'occupant, un plan drastique de hausse du profit, de concentration du capital et de baisse des salaires. Délégués à tous les ministères économiques, ils investirent aussi l'Intérieur, poste utile au combat contre les «indésirables» intérieurs, étrangers ou français, les ouvriers «meneurs» ou non, mais aussi les modestes concurrents économiques, juifs ou «aryens».

Les archives désormais accessibles éclairent enfin les étapes du passage des élites financières de la Collaboration, souvent poursuivie jusqu'aux limites de l'été 1944, au ralliement général à la Pax Americana et au triomphe du statu quo socio-économique de la Libération.

Si «effarants» qu'ils soient, ces fonds imposaient de refaire l'ouvrage de 1999. Sa nouvelle version est une obligation bienvenue, à l'heure où une nouvelle bourrasque systémique renoue avec l'ère de Crise et de guerre.

 

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Annie LACROIS-RIZ

L’Intégration européenne de la France. La tutelle de l’Allemagne et des États –Unis

Essai – Histoire – Le Merle moqueur

Le temps des cerises, 2007

108 pages

 

Ce travail présente, sur la base des archives originales, une histoire de l’intégration européenne assez éloignée de celle qui caractérise l’historiographie dominante française. Il offrira donc aux étudiants qui préparent l’agrégation ou le CAPES d’histoire en 2007- 2009, sur la question de Contemporaine : « Penser et construire l’Europe, 1919-1992 », l’occasion d’une ouverture sur une vision moins « europtimiste » que celle qui a envahi, sinon submergé le champ éditorial. Les autres lecteurs y trouveront l’écho d’une préhistoire et d’une histoire de l’intégration européenne annonçant les orientations sur lesquelles ces étapes préliminaires ont débouché.

 

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Annie LACROIX-RIZ

Les protectorats d’Afrique du Nord, entre la France et Washington. Du débarquement à l’indépendance, Maroc et Tunisie 1942-1956

L’Harmattan, 1988

262 pages

 

Pendant plusieurs décennies, la France a pu sembler échapper au sort commun de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas, que Washington incita fermement à lâcher, après 1945, leur plantureux empire colonial : le non-recours aux archives explique seul le long maintien d'une thèse faisant de l'Etat américain « le spectateur amical, mais demeurant à l'écart, de l'indépendance africaine » (Stephen Ambrose). L'ouverture de la documentation originale (particulièrement les fonds du Quai d'Orsay) autorise une approche radicalement nouvelle des circonstances de l'accession de l'Afrique du Nord à l'indépendance. Quel rôle les objectifs de la « Porte Ouverte » - incompatibles avec l'exclusivisme du Pacte colonial - ont-ils joué dans l'anticolonialisme américain ? Quels efforts les dirigeants français ont-ils déployés pour allonger le « sursis » que la « guerre froide » succédant promptement à la guerre impartit au colonialisme ? Quelle part faut-il attribuer, chez les alliés-adversaires, à la hantise, si souvent feinte, du communisme ? Grâce à quel atout précieux et particulier les Français ont-ils « lâché » les Protectorats du Maghreb si tard - prés de dix ans après les Britanniques ou les Néerlandais ? Peut- on accorder quelque crédit à l'hypothèse d'une rupture entre la position des Démocrates et celle des Républicains, à l'égard des possessions coloniales de leurs alliés ? Telles sont les questions fondamentales auxquelles permettent de commencer à répondre, sur la base d'éléments sérieux, les dossiers consultés pour la première fois. Ils éloignent résolument le lecteur de la description du traditionnel tête-à-tête entre les nationalistes musulmans et un colonialisme français incapable de comprendre l'inéluctable nécessité du départ (ou disposé au « divorce » sans oser l'avouer).

________________   

Site d’Annie LACROIX-RIZ

http://www.historiographie.info/

En cliquant sur les onglets ad hoc, vous avez tout : les livres et les DVD, les videos, les conférences, les interviews. Le seul ennui, c’est que quand on y met le nez, on oublie tout le reste et on y reste passé l’heure du couvre-feu.

 

*

Il y en a d’autres…

Qu’ils soient d’accord avec les uns, avec les autres, ou ni avec les uns ni avec les autres, nos lecteurs sont supposés adultes et bourrés d’esprit critique.

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Florence GAUTHIER

La voie paysanne dans la Révolution française : l’exemple de la Picardie

Paris, Maspero, 1977

Coll. « Textes à l’appui »

241 pages

 

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Florence GAUTHIER

Triomphe et mort du droit naturel en Révolution 1789 – 1795 – 1802

Paris, PUF, 1992.

Coll. « Pratiques-Théoriques »  - 310 pages

 

 

Une critique : http://danielbensaid.org/Triomphe-et-mort-du-droit-naturel

Liens précieux :

http://www.lecanardrépublicain.net/spip.php?auteur4

http://revolution-francaise.net/

 

Et viva voce

 

Florence Gauthier au Colloque Henri Guillemin 2013

Robespierre, théoricien et acteur d’une république démocratique et sociale


Florence Gauthier au colloque Henri Guillemin 2013 par presence_henri_guillemin

 

Débat Florence Gauthier –Etienne Chouard

Présenté par Jonathan Moadab

Tirage au sort ou suffrage universel ?

 

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De Juan de Mariana à la Marianne de la République française

par Florence Gauthier - Paris 7-Denis Diderot

Publié sur revolution-française.net

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Le sujet dont il sera question ici : le nom, Marianne, donné à la République, en France, vient de celui de Juan de Mariana, jésuite espagnol du XVIe siècle, peut paraître à première vue étrange. Il s’est peu à peu dégagé des recherches que j’ai menées depuis plus de 25 ans et m’a paru atteindre sa maturité, c’est la raison pour laquelle j’espère parvenir à le rendre audible.

Je suis historienne de la Révolution en France et dans les colonies françaises du XVIIIe siècle et tout a commencé avec un mot : droit naturel, ce mot qui apparaît dans les Déclarations des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et de 1793 et qui résume la théorie de ces révolutions. Ces révolutions ont mis à l’ordre du jour la nécessité de déclarer les droits de l’homme et du citoyen, les droits des peuples à leur souveraineté, le droit à l’existence, le droit de résister à l’oppression. C’est pourquoi je pense qu’il convient de les appeler Révolutions des droits de l’homme et du citoyen. C’est en cherchant à mieux comprendre cette notion de droit naturel que je suis remontée des Lumières aux Révolutions anglaises et hollandaise du XVIIe siècle, aux guerres de religion du XVIe siècle et au tout début de l’ère moderne. La période moderne débute avec la Renaissance. En suivant le droit naturel à sa source, je l’ai trouvé en Espagne, développé par l’École de Salamanque et précisément dans la définition renouvelée du droit naturel moderne qui a permis l’épanouissement de la philosophie du droit naturel moderne.

Lire la suite…

Source : http://www.institutcoppet.org/2013/01/26/de-juan-de-maria...

Autre lien  précieux

http://www.puf.com/Auteur:Florence_Gauthier

 

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La Marianne du Général De Gaulle

1968

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Sinon « Marianne Mère du Peuple », du moins celle des animaux, ce qui n’est pas rien.

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Quand on aura le temps, on pensera peut-être aux droits – naturels ! - des animaux.

 

Deux cents personnes sur 2 millions et demi, ce n’est pas lourd, mais enfin…

Manifestation à Paris contre la recherche scientifique sur les animaux

AFP  - 26 avril 2014

Quelque 200 personnes ont manifesté samedi après-midi place de la République à Paris pour demander l’abolition de la recherche scientifique sur les animaux, à l’appel du collectif militant pour les droits des animaux International Campaigns, a constaté l’AFP.

Formant un triangle statique et silencieux, revêtus de combinaisons blanches, les manifestants ont brandi des panneaux dénonçant la recherche animale, les tests sur les animaux et la vivisection, dans le cadre de la Journée mondiale des animaux dans les laboratoires, organisée chaque année le 24 avril.

«L’objectif est double. Il est à la fois de dénoncer le sort réservé aux animaux dans les laboratoires et surtout d’exiger des autorités le financement et le développement massif des méthodes de recherche et de tests sans animaux. Ces méthodes existent. Elles sont largement sous-financées», a déclaré à l’AFP Eric Moreau, animateur du collectif International Campaigns.

«Nous, en tant que citoyens, nous sommes là pour montrer ce que les laboratoires cachent derrière leurs murs. Mais nous savons très bien également que la priorité pour faire évoluer les choses, c’est un financement massif et généralisé des méthodes sans animaux. C’est un problème politique, l’expérimentation animale», a-t-il ajouté.

Collectif de militants français pour les droits des animaux fondé en 2003, International Campaigns relaie des campagnes internationales et organise des actions locales de sensibilisation.

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Les nains et les géants ont aussi commencé petits.

Et on ne vous parle pas de la chasse. Ni de la pêche. Ni de la corrida.

Pour info :

Animal Liberation Front.com

http://animalliberationfront.com/index.html

S’ils peuvent supporter ce que nous leur faisons, nous pouvons supporter de regarder ce que nous leur faisons.

 

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Bienvenue chez A.L.F.-France

http://alf-france.over-blog.org/

Liens utiles :

http://www.larevuedesressources.org/les-animalistes-monte...

http://en.wikipedia.org/wiki/Animal_Liberation_Front

En plus édulcoré mais en français :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Front_de_lib%C3%A9ration_des...

 

*

Front de libÉration en littÉrature

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 À lire :

Tout Paul LÉAUTAUD

Tout John Cowper POWYS

même quand ils ne parlent pas d’animaux.

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La science peut avoir trouvé le remède à presque toutes les maladies. Elle n’en a encore trouvé aucun pour soigner l’apathie humaine.

 

*

À propos d’apathie : petit coup de pouce à Fakir

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Un coup d’œil à la mairie d’Amiens suffit à le confirmer : sur les quarante-trois conseillers « de gauche », dix appartiennent à l’Éducation nationale (« professeur des université », « proviseur », « enseignante-chercheure », etc.), à peu près autant à d’autres services publics (« ingénieur territorial », « ingénieur d’études », « cadre de la fonction publique »), les permanents de la politique ont leur quota (« attaché de groupe », « chargée de mission », « assistante de mission »), le monde associatif n’est pas oublié (« cadre associatif » à deux reprises –, « éducatrice spécialisée »), les artistes non plus (« plasticien », « conseillère artistique »), et une fois listé les « journalistes » (deux), les « avocats » (deux), il reste quelques strapontins pour les catégories majoritaires dans la ville réelle : un « infirmier », un « électricien », une « employée de la sécurité sociale », une « employée » tout court, et c’est tout. Il y a là une extraordinaire homogénéité, une formidable domination. Du coup, de quel projet une telle municipalité se flatte-t-elle, dressant son bilan ? Du « transfert des facultés de sciences humaines depuis le campus vers la Citadelle »...

 

Mais quand la première boîte de la région ferme à côté de chez soi, c’est une sacrée secousse, non ? Quand 1 173 gars du coin se retrouvent sur le carreau, ça doit tonner et tanguer chez les élus, pas vrai ? Quand un bastion prolétaire s’écroule, le fer de lance des luttes dans le coin, ça fait vibrer et chialer les militants ?

Eh bien non. On s’en fout.

La vie continue comme avant.

Alors, on revient sur le cas Goodyear à Amiens : que s’est-il passé ?

Et surtout : que ne s’est-il pas passé ? Pourquoi cette apathie ?

Parce que, même à l’échelle d’une ville, deux classes se sont tournées le dos, incapables de s’allier. Un peu à l’image du pays…

Dans son numéro 65, Fakir se penche sur le divorce entre « les deux cœurs sociologiques de la gauche » : « Prolos, intellos, qu’est-ce qui coince ? » Pourquoi la petite bourgeoisie culturelle tient-elle les leviers de tous les pouvoirs, se détournant de préoccupations populaires ?

        

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Fakir n° 65, en kiosques le 30 avril, au prix de 3 €.

 

Mais pourquoi, également, la classe ouvrière – et ses représentants syndicaux – se replie-t-elle sur elle-même, incapable de porter un message plus universel ?

 

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Suite à ce dossier, enfin, une exclusivité : Antonio Gramsci nous a accordé un entretien, en direct de sa prison. Il nous avait envoyé un tas de petits cahiers : comme on lui a confié avec franchise, « Monsieur Gramsci, on n’a rien compris. » Du coup, l’intellectuel italien nous explique sa pensée. Ca peut nous servir.

 

« Une situation pré-révolutionnaire éclate lorsque ceux d’en haut ne peuvent plus, ceux d’en bas ne veulent plus et ceux du milieu basculent avec ceux d’en bas », écrivait le camarade Lénine.

À nous de basculer, et de faire basculer…

Et comme ça, à la fin, c’est nous qu’on va gagner !

 

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Mis en ligne le 13 mai 2014

 

 

 

 

 

15:51 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |