19/11/2016

LA GUERRE EN AMÉRIQUE LATINE, VOUS VOUS SOUVENEZ ?

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La guerre en Amérique Latine, vous vous souvenez ? Elle continue.

 

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« La droite aurait-elle sous-estimé la capacité politique de Nicolas Maduro ? » se demande Franco Vielma

 

Nouvelle donne politique au Vénézuéla… et retard de l’information en France

Franco Vielma – Le Grande Soir18 novembre 2016

 

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De gauche à droite : Jorge Rodriguez (Parti Socialiste Uni du Venezuela) pour le gouvernement, Leonel Fernandez (médiateur, ex-président de la République Dominicaine) et Carlos Ocariz, porte-parole de la MUD (pour l’opposition) lisant les accords.

 

Retour au galop du réel refoulé par les grands médias. Alors que ceux-ci qualifiaient de « prisonniers politiques » les leaders d’extrême droite arrêtés pour possession d’explosifs ou organisation de violences meurtrières avec l’appui paramilitaire d’Alvaro Uribe, la droite vénézuélienne reconnaît à présent qu’il n’existe que des « personnes arrêtées ». Plus surprenant encore, elle admet la réalité d’une guerre économique qu’elle qualifiait jusqu’ici d’invention du président Maduro « pour cacher la faillite du socialisme bolivarien ». Le sociologue vénézuélien Franco Vielma nous éclaire sur ces revirements inattendus.

A l’initiative du gouvernement bolivarien, les partis de la droite vénézuélienne ont accepté récemment de s’asseoir à la table des négociations. La première étape de ce dialogue amorcé avec l’appui de l’ex-président du Panama Martin Torrijos et de l’ex-président espagnol Rodriguez Zapatero s’est achevée le samedi 12 novembre 2016. Entouré notamment du secrétaire général de l’UNASUR et ex-président de Colombie Ernesto Samper, de Leonel Fernandez, ex-président de la République Dominicaine, l’envoyé du Vatican Claudio María Celli a lu les cinq points principaux du communiqué final :

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Source : https://www.legrandsoir.info/nouvelle-donne-politique-au-...

 

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4. Unidad contro al imperialismo.jpg2. Logo Maduro 1.gifLa vérité sur le Vénézuela

Ignacio Ramonet – Le Grand Soir 19 novembre 2016

 

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La vérité blesse sûrement, le mensonge tue souvent mais l’indifférence est assurément la plus mortelle des trois et le silence est le pire..! (commentaire d’une lectrice du GS)

 

En raison des fabuleux trésors de son sous-sol, en particulier les hydrocarbures, le Venezuela est un pays très riche. Mais presque toutes ses richesses ont été accaparées pendant plus d’un siècle par les élites dirigeantes et des entreprises multinationales. Jusqu’à l’élection d’Hugo Chavez, en 1999, le peuple n’en recevait que des miettes. Plus de la moitié des Vénézuéliens vivaient sous le seuil de pauvreté (70,8% en 1996).

La révolution bolivarienne a placé la volonté politique au poste de commande. Grâce à l’implication populaire, elle a permis à l’État de se réapproprier les secteurs stratégiques de l’économie, recouvrer la souveraineté nationale et procéder à une redistribution de la richesse au profit des services publics et de tous les laissés-pour-compte.

Politiques sociales, investissements publics, nationalisations, réforme agraire, plein emploi, salaire minimum, impératifs écologiques, accès au logement, droit à la santé, à l’éducation, à la retraite... Le chavisme s’est attaché à la construction d’un État moderne. Il a mis sur pied une ambitieuse politique d’aménagement du territoire : routes, chemins de fer, ports, barrages, gazoducs, oléoducs.

En matière de politique étrangère, Caracas a misé sur l’intégration latino-américaine et privilégié les axes Sud-Sud, tout en imposant aux États-Unis des relations fondées sur le respect mutuel... Un tel ouragan de changements a complètement chamboulé les structures traditionnelles de pouvoir au Venezuela et entrainé la refondation d’une société jusqu’alors hiérarchique, verticale, élitaire. Cela ne pouvait valoir à la révolution bolivarienne que la haine des classes dominantes, convaincues d’être les propriétaires légitimes du pays.

Les campagnes de dénigrement se poursuivent aujourd’hui contre le président Nicolas Maduro. Certains secteurs politiques et médiatiques européens les reprennent en chœur. Mais les faits sont têtus. A-t-on déjà vu un « régime dictatorial » élargir le périmètre de la démocratie au lieu de le restreindre ? Et donner le droit de vote à des millions de personnes dépourvues jusque là de carte d’électeur ? Les élections au Venezuela n’avaient lieu que tous les quatre ans, le chavisme en a organisé plus d’une par an (19 en 17 ans). Dans des conditions de légalité démocratique reconnues par l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Union européenne, l’Organisation des États américains (OEA), le Centre Carter, etc.

 

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Chavez a toujours affirmé qu’on pouvait construire le socialisme dans la liberté et la démocratie. Il a d’ailleurs prouvé son respect du verdict populaire en renonçant à une réforme constitutionnelle refusée par les électeurs lors d’un référendum en 2007. Ce n’est pas un hasard si la Foundation for Democratic Advancement (FDA), du Canada, a situé le Venezuela en tête du classement des pays « qui respectent la justice électorale ».

Le gouvernement de Nicolas Maduro consacre 43,2% du budget aux politiques sociales. Résultat : malgré la guerre économique, le taux de mortalité infantile a été divisé par deux. L’analphabétisme éradiqué. Plus d’un million de logements ont été construits. Le nombre de professeurs des écoles a été multiplié par cinq (de 65 000 à 350 000). Le pays détient le coefficient de Gini (qui mesure les inégalités) le plus performant d’Amérique latine. Dans un récent rapport, la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC, un organisme de l’ONU) établit que le Venezuela est le pays sud-américain - avec l’Équateur -, qui a le plus réduit le taux de pauvreté.

Le plus scandaleux, dans l’actuelle campagne de diffamation, c’est de prétendre que la liberté d’expression serait bridée au Venezuela. La vérité c’est que le secteur privé, hostile au président Maduro, y contrôle largement les médias. Chacun peut le vérifier. Sur 111 chaînes de télévision, 61 sont privées, 37 communautaires et seulement 13 publiques. Avec cette particularité que la part d’audience des chaînes publiques n’est que de 5,4%, celle des privées dépassant les 61%... Même chose pour la radio. Et 80% des journaux de la presse écrite sont contrôlés par l’opposition.

Tout est, certes, loin d’être parfait dans le Venezuela bolivarien. Mais rien ne justifie ces campagnes de mensonges, de violence et de haine.

Ignacio RAMONET

Ancien Directeur du Monde Diplomatique, Président de l’Association Mémoire de luttes.

Source : https://www.legrandsoir.info/la-verite-sur-le-venezuela.html

 

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EN COMPLÉMENT :

L’intrigue du polar Rouges, les collines de Caracas prend pour décor le Venezuela de Chavez, vu sur place par l’auteur et très différent du Venezuela de nos médias. Le livre se termine par un article du Los Angeles Times qu’aucun organe de presse français n’aurait osé publier tant il contredit la voix des oligarchies plus états-uniennes que leurs homologues des États-Unis d’Amérique.

 

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Voir ici : http://www.editions-arcane17.net/ - 22 €

Un cadeau passionnant (et intelligent) à se faire pour le Nouvel An !

 

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Souvenir, souvenir…

 

 

 

Mis en ligne le 19 novembre 2016.

 

 

 

 

22:41 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

18/11/2016

LE RÊVE EST LE ROI DE LA POLITIQUE

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« La meilleure façon de réaliser ses rêves est de se réveiller »

Paul Valéry

 

 

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Le rêve est le roi de la politique

 

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Le président russe Vladimir Poutine a exprimé l'espoir que "les relations entre la Russie et l'Amérique s'amélioreront."

Le Président Donald Trump a déclaré, de son côté, que les Américains "sont prêts à collaborer avec les nations."

Ces deux déclarations convergent sur un point décisif, celui d'inaugurer une morale internationale nouvelle: l'exigence d'honnêteté s'imposera aux relations politiques entre les états, les peuples et les nations.

A quelle pesée de la science historique et de la géopolitique faut-il soumettre ces vœux paradisiaques? Pour tenter de le comprendre, il faut observer l'immoralité qui a fait du procès de Nuremberg (novembre 1945 - octobre 1946) le pilier d'une nouvelle immoralité internationale; car une éthique plus trompeuse que la précédente est devenue le fondement de la puissance militaire et politique de l'empire américain. Le procès de Nuremberg était censé substituer à l'immoralité nazie un paradis de la justice et du droit américains.

Les idéaux proclamés à cette occasion ont permis au seul concept de Liberté défini par l'Amérique victorieuse d'exercer un règne sans partage. Au nom d'une Liberté censée à jamais garantie par la victoire des "démocraties" occidentales sur le nazisme, l'empire américain a aussitôt fait du concept abstrait de Liberté l'assise de sa domination sur le monde. Et plus la Liberté était censée garantie par la floralie des idéalités dont on la décorait, plus l'empire américain prenait appui sur le seul concept de Liberté démocratique pour renforcer sans fin sa domination du monde. C'est ainsi que l'idée abstraite de Liberté se changeait en levier mondial du vainqueur de la rédemption pseudo démocratique du monde.

Mais il serait naïf de croire qu'une hypocrisie consciente d'elle-même exprimerait la duplicité native d'une espèce confite dans le culte de ses idéalités: c'est le plus sincèrement du monde, si je puis dire, que l'homme s'auto-glorifie sans s'en douter à cultiver les idéalités à l'école desquelles il se vassalise en retour. La notion d'auto-asservissement à la force sous le masque des idéalités trompeuses domestique la créature en retour et donne toute sa profondeur anthropologique à la notion de servitude volontaire explicitée par Étienne de la Boétie. On l'a bien vu au spectacle des larmes des défenseurs d'Hillary Clinton: ils étaient visiblement sincères dans leur déploration de l'effondrement du paradis démocratique promis par la candidate.

Mais il y a plus: pourquoi Jules César éprouve-t-il le besoin de souligner que l'homme croit aisément ce qu'il désire, sinon parce qu'il s'agit d'une clé universelle de la politique. Or, la politique n'est pas seulement euphorisante par nature et par définition, c'est parce que les chefs d'État sont des anthropologues naturels. Ils sont en mesure de mettre l'humanité à l'école et à l'écoute de ses songes.

La compréhension du contenu inconscient de ces rêveries nous révèle la véritable profondeur de la politique. "Du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent" s'écrie Napoléon. Pourquoi ces mots galvanisent-ils des troupes qui n'ont jamais entendu parler des pyramides et qui ignorent le sens spirituels du verbe contempler. Dans Quinte-Curce, Alexandre avoue qu'il est ivre de sa propre gloire et que ses soldats ne sont que des instruments de son rêve d'éterniser sa mémoire de conquérant.

C'est pourquoi Donald Trump, dont on n'a pas encore compris la trempe, et qui passe pour un esprit rustique, s'est écrié "qu'il n'y a pas de rêve trop grand" car cet homme d'État a compris d'emblée et mieux que personne, que le rêve est la clé de l'humanité et de son histoire. Et c'est la même leçon de politique du songe que celle de Napoléon ou d'Alexandre qu'il donne à la géopolitique des états messianisés par le mythe démocratique et par ses missiles.

On voit que dans une anthropologie critique fondée sur la notion de servitude volontaire, il sera bien impossible de jamais comprendre une espèce que ses songes domestiquent en retour et pour sa plus grande gloire. S'il n'en était pas ainsi, comment serait-il explicable que, depuis des millénaires, notre espèce s'imagine que l'univers serait peuplé de personnages fantastiques que les Anciens appelaient des Immortels et qui ripaillaient sur l'Olympe? S'il n'en était pas ainsi, comment trois dieux uniques, Jahvé, Allah et le Dieu trinitaire des chrétiens auraient-ils échangé peu à peu leur existence physique en une existence idéalement vaporeuse? S'il n'en était pas ainsi, comment les théologies respectives de ces trois personnages seraient-elles radicalement incompatibles entre elles sans que cette absurdité dérange les croyants le moins du monde? S'il n'en était pas ainsi, comment une peuplade dispersée a-t-elle été habitée par le désir de se regrouper sur une "terre promise" et comment imposerait-elle encore de nos jours la politique de ses songes à la planète tout entière?

En vérité, le Président des États-Unis, Donald Trump, obéit à son tour à son rêve, celui de fonder le capitalisme sur le rêve de justice du socialisme? Son rêve de justice le conduit à déclarer que le but de son apostolat patriotique n'est autre que de "ressusciter le rêve américain".

Plus que jamais, la vraie postérité d'Étienne de la Boétie s'inscrit dans une psychanalyse de l'histoire et de la politique que Freud n'a fait qu'esquisser, tellement une espèce livrée de naissance à des personnages imaginaires est loin de nous avoir livré ses secrets.

 

Le 18 novembre 2016

Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...

 

 

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Les posts de Manuel de Diéguez que vous avez ratés ici par notre faute, mais, espérons-le, pas ailleurs :

 De la stupidité de l'Europe à la servitude volontaire d'un continent , 4 novembre 2016 (Section Qu'est-ce que philosopher ?)

Étienne de la Boétie et la servitude volontaire de l'Europe , 21 octobre 2016 (Section Qu'est-ce que philosopher ?)

Les mythes sacrés et la politique , 7 octobre 2016 (Section Décodage anthropologique de l'histoire contemporaine)

Que signifie exister ?, 23 septembre 2016 (Section Qu'est-ce que philosopher ?)

Le G20 de Hangzhou ou l'effondrement de l'empire américain, 9 septembre 2016 (Section Les défis de l'Europe)

L'histoire à la recherche d'un interlocuteur , 26 août 2016 (Section Décodage anthropologique de l'histoire contemporaine)

 

 

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« Ailleurs », c’est-à-dire :

 Sur le site de l’auteur : http://www.dieguez-philosophe.com/

 Sur Réseau International : http://reseauinternational.net/le-reve-est-le-roi-de-la-p...

 Sur Palestine-Solidarité : http://www.palestine-solidarite.org/analyses.manuel_de-di...

 Sur La Voix de la Libye : http://lavoixdelalibye.com/2015/07/19/v-la-chute-du-reve-...

 Sur Alter Info : http://www.alterinfo.net/Le-reve-est-le-roi-de-la-politiq...

 Sur Afrique Démocratie : http://www.afriquedemocratie.net/de-la-stupidite-de-leuro...

Sur le portiQue : https://leportique.revues.org/392

 …entre autres blogueurs moins nuls que nous.

 

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Mis en ligne le 18 novembre 2016.

 

 

 

 

 

22:37 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

16/11/2016

MORT DE PAUL VERGÈS

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Mort de Paul Vergès

 

Le sénateur Paul Vergès, âgé de 91 ans, fondateur du Parti Communiste Réunionnais (PCR), est décédé dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 novembre à La Réunion, autant dire sur la brèche : il avait donné sa dernière conférence de presse le 19 octobre et avait dû être hospitalisé le 25.

 

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Frère cadet (d’un an) de l’illustre Me Jacques Vergès, Paul Vergès était né au Siam, où son père, Raymond Vergès, était consul de France.

Engagé avec son frère dans la Résistance en 1942 (à 16 ans et demi) et entré à l'école d'officiers parachutistes de Ribbesford (Grande Bretagne) en 1943, il sera parachuté l’année suivante sur le territoire français.

Rentré à La Réunion après la guerre, il y commencera une carrière politique qui ne s’achève qu’avec sa vie.

 

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Des funérailles exceptionnelles pour Paul Vergès

Par Gilbert Hoair – France TV-Réunion 1ère 15.11.2016

 

2000 à 3000 Réunionnais au Cimetière Paysager du Port, de nombreux autres massés le long du parcours du cortège de Sainte-Suzanne jusque dans la rue du Port. Les funérailles de Paul Vergès ont été exceptionnelles.

 

 

Des personnalités politiques, les messages de ses proches, mais surtout la ferveur populaire ont marqué les funérailles de Paul Vergès décédé dans la nuit du 11 au 12 novembre 2016.

Dans les rues du Port, au moment du passage du cortège, le Maloya et l'Internationale ont retenti.

Toutes les personnes rencontrées ont souligné l'importance que l'homme visionnaire a eu dans leur vie.

Voir la suite…

Source : http://la1ere.francetvinfo.fr/reunion/funerailles-excepti...

 

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Paul Vergès, l’infatigable défenseur de la dignité réunionnaise

Un hommage de Salim Lamrani – 15 novembre 2016

 

Le fondateur du Parti communiste réunionnais, décédé le 12 novembre 2016, a toujours défendu la cause des déshérités.

 

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Paul Vergès, monument politique de l’histoire de La Réunion, a quitté ce monde à 91 ans, après une longue vie de lutte en faveur des droits des Réunionnaises et des Réunionnais à une existence digne. José Martí, héros national cubain, disait la chose suivante : « La mort n’est pas réelle quand l’on a bien accompli l’œuvre de sa vie ». Ce précepte s’applique à celui qui aura défendu, jusqu’à son dernier souffle, sur son lit d’hôpital, la cause des petites gens et des opprimés.

Un engagement précoce

Paul Vergès est né en 1925 en Thaïlande d’un père réunionnais, Raymond Vergès – fondateur du quotidien Témoignages, maire et député – et d’une mère vietnamienne, Pham Thi Khan, institutrice. Dès sa plus tendre jeunesse, en 1942, il s’engage dans le combat contre la barbarie nazie au sein de Forces françaises libres du Général De Gaulle [1]. Il est alors âgé d’à peine 17 ans. En 1944, il est parachuté à la tête d’une troupe de résistants près de Royan, avec le grade de lieutenant, et prend une part active dans la lutte pour la Libération. Sa promotion en paye le prix fort puisque 25 % des engagés y laissent la vie. Cette expérience marquante confèrera à Paul Vergès un sentiment de grande confiance [2].

Homme d’engagements et de combats, sensible aux injustices qui gangrènent le monde, Paul Vergès suit les traces son père et milite à ses côtés au sein du Comité républicain d’action démocratique et sociale, large coalition fédérant les volontés progressistes issues de diverses catégories sociales, fondée en 1945 par Raymond Vergès et Léon de Lépervanche. Suivant l’exemple de ses ainés, il exige la fin du statut colonial de l’île de La Réunion et de sa transformation en département français avec l’application des lois de la République, de ses droits et de ses devoirs à l’ensemble du peuple réunionnais [3].

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Source : http://www.temoignages.re/politique/actualites/paul-verge...

Contact : lamranisalim@yahoo.fr ; Salim.Lamrani@univ-reunion.fr

Page Facebook : https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel

 

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Dernière conférence de presse de Paul Vergès, donnée le 19 octobre 2016

 


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Mis en ligne le 16 novembre 2016.

 

 

 

 

22:23 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

13/11/2016

LIVRES ENCORE... ET POURQUOI PAS - 2/4

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Livres encore… et pourquoi pas.

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Du bon usage des personnages historiques dans la littérature policière

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Le clan des dix-huitièmistes

(certains débordant un peu)

 

En fait, mon titre est fallacieux, car, des auteurs qui suivent, deux seulement se cantonnent à ce siècle et à l’histoire de France, un troisième y nage comme poisson dans l’eau, mais sort aussi de France pour aller voir ailleurs. Quant au quatrième, s’il ne l’évite pas, il se promène, lui, essentiellement dans l’histoire de France… du IIe siècle avant J.-C. à nos jours.

S‘agissant d’ordonner des histoires de meurtres et délits autour de personnages historiques réels, nos auteurs, surtout les deux premiers, sont amenés à faire graviter les personnages de leur invention autour des mêmes acteurs de l’Histoire et à partir des mêmes faits historiques. C’est ce qui rend leur comparaison passionnante.

Car, comment ne pas s’intéresser à l’image que se font, du siècle des Lumières, des auteurs de fiction s’exprimant dans la même discipline ? Le XVIIIe siècle, comme l’Histoire en général, est une auberge espagnole où chacun apporte ce qu’il espère y trouver.

La plupart des histoires policières de M. Jean-François Parot et toutes celles de M. Olivier Barde-Cabuçon se passent sous le règne de Louis XV, le premier en étant arrivé, dans ses derniers titres, à celui de Louis XVI. Il s’agit, dans les deux cas, d’une vision du siècle dit des Lumières et de la société française dans son ensemble, monarques inclus.

Or, la différence peut aller loin.

Le XVIIIe siècle de M. Parot est lumineux comme il se doit ou se devrait. Celui de M. Barde-Cabuçon en revanche est très sombre. Pourtant, les deux sont vrais. À mon avis, leurs visions ne s’excluent pas, elles se complètent.

Le XVIIIe siècle français a vu l’apogée de sa bourgeoisie. Il fut un temps, en effet, où cette classe sociale n’était pas, comme aujourd’hui, synonyme de quelques-unes des pires tares de la terre, mais au contraire le dénominateur commun d’un grand nombre de vertus rares. C’est cette France-là que peint M. Parot, ce moment de perfection au sommet, avant que se remette à tourner la roue de Tyché Sōter et que ce qui est en haut aille en bas et que ce qui est en bas se hisse volens nolens.

C’est pourquoi le personnage central – vrai pivot de la série à mon avis - de ses romans ne me paraît pas être Nicolas Le Floch mais l’ancien juge Aimé de Noblecourt, autour de qui ne gravite pas que sa propre maisonnée mais tout ce qui se rapproche d’une harmonieuse égalité fût-elle rêvée : Nicolas lui-même, bâtard d’un noble breton, exerçant un métier qui suffirait à le déclasser s’il était aristocrate reconnu – un pied dans une classe, un pied dans l’autre – ne devant qu’à son exceptionnel mérite la récupération du titre paternel, qu’il lui est même permis de transmettre à son tour à l’enfant qu’il a d’une prostituée (celle-ci rachetant sa vie de femme infréquentable au service dangereux de la couronne, qui fera d’elle – ouf ! - une lady anglaise), tout en étant accepté comme quelqu’un de son sang par le très noble amiral d’Arranet, père de sa maîtresse, sans qu’il soit question, jamais, de fille déshonorée et autres fariboles à l’usage du petit peuple.

Société fantasmée, société rêvée, où le bourreau Sanson, encore un peu bourreau, certes, mais si peu, devient l’ancêtre de tous les médecins légistes à venir, et Guillaume Semacgus, chirurgien de marine grand bourlingueur, celui de tous les scientifiques innovants ; où Sartine, grand collectionneur de perruques, règne sur toutes les polices de France par la volonté légitime du roi, qui est ici le Bien Aimé sanctifié par sa fonction, et non le déplorable DSK du Parc aux Cerfs.

L’impression de confort, de sécurité et de légitimité que l’on éprouve n’est pas peu renforcée par la vie de tous les jours à l’hôtel de Noblecourt : la boulangerie voisine qui sent si bon, la chatte Mouchette et le chien Pluton, sans oublier surtout les servantes Marion et Catherine, cette dernière, avec son savoureux accent teuton, comblant un vide flagrant dans la galerie des soubrettes de Molière.

Pas un mot, dans cet ordre établi pour durer toujours, des Rousseau, Voltaire, Diderot et autres d’Alembert, ni de complot organisé contre l’Infâme, à croire que ces marginaux n’ont eu d’existence que dans les contes de Perrault. À lire M. Parot, on se prend à regretter qu’il n’en ait pas été ainsi et que cela n’ait pas duré toujours.

Moment d’équilibre, je l’ai dit, idéalisé, avant que l’orage éclate. Qu’en sera-t-il dans trois ans – on est en 1786 – quand M. Parot sera aux prises avec ce qui a coupé la France en deux : tant l’Église que la noblesse, tant la bourgeoisie que le peuple et que les familles, y compris celle des rois, où l’un votera la mort de l’autre ? Qu’adviendra-t-il de l’amitié qui unit Le Floch et Bourdeau ? Espérons vivre assez longtemps pour le savoir…

 

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Avec M. Barde-Cabuçon, tout change. Parce que, pour lui, si le siècle des Lumières est celui de toutes les curiosités, de la volonté de savoir et d’explorer l’inconnu, c’est aussi celui des pires excès et dérèglements qui caractérisent les fins de règnes comme les époques de décadence, celui aussi des remises en question les plus extrêmes.

Louis XV n’est plus, ici, comme chez Parot, l’incarnation de la légitimité de l’État, fonction auguste faite chair, mais un vieillard vicieux, sans grandeur, sans rien surtout qui rachète sa nullité, son vide intérieur de despote capricieux, aussi superstitieux que le plus borné de ses sujets. Le portrait qu’il en trace est très dur. Est-il injuste ? Probablement pas. Mais lequel alors, du sien ou de celui de J.-F. Parot est le vrai ? Les deux sans doute et les deux sans doute incomplets, reconstitutions d’auteurs qui le rassemblent comme ils peuvent, à partir d’une même ossature de faits avérés et de témoignages archiconnus, mais reconstitutions cohérentes. Comme le sont les deux portraits de Sartine, grande vedette – genre oblige – de ces séries criminelles.

Les enquêteurs qui s’activent sous les ordres du célèbre lieutenant général de police ne sont pas, ici, un noble bâtard et un roturier déjà revendicatif, mais… un père et son fils de noble extraction, déclassés tous deux, chacun à son tour, par des caprices divers du destin.

Le père d’abord, M. de… - on ne saura jamais son nom – forte tête de libre-penseur plutôt qu’hérétique protestant, condamné jadis au bûcher et grâcié pour cause d’abjuration à l’ultime seconde, par un de ces tours de passe-passe dont la littérature de fiction est riche, longtemps banni et qui n’est souffert sur le territoire national qu’au bout de très longues années (±20), à condition de revêtir une bure qui ne trompe personne et surtout pas la police, mais les apparences sont sauves. Dans la réalité de l’Histoire, porter l’habit de moine sans l’être vous eût valu la corde, mais on est, je l’ai dit, dans le roman.

Il assiste, pour les beaux yeux de M. de Sartine, un jeune « commissaire aux morts étranges » qui se trouve être son fils (on s’avance ici d’un orteil téméraire dans les eaux d’Eugène Sue, qui est pourtant loin d’être né). Le fils croyait son père mort, pour cause d’évanouissement juste avant l’abjuration deus-ex-machinesque. Le père ostracisé a mené une vie à la fois militaire, et studieuse d’aventurier inventif dans divers pays étrangers, tandis que le fils, soucieux en grandissant de venger sa mort supposée, s’affiliait à une société secrète à finalité régicide.

Pour comprendre quelque chose aux péripéties qui les réunissent, il faut savoir que, par un autre tout de passe-passe romanesque, le fils choisi (par sa secte) pour occire l’objet du mépris (Louis XV) a reçu, là aussi in extrémis, un contrordre qui l’a obligé à sauver la vie du roi qu’il devait tuer, quoique, hélas, pas celle de Damiens. Résultat : le monarque reconnaissant le fait chevalier (de Volnay) et le nomme, comme je l’ai dit, « commissaire aux morts étranges ». C’est ès-qualités qu’il assiste à un des plus célèbres supplices de l’Histoire, lequel ne fait bien entendu que renforcer son exécration de l’ordre établi en général et du pouvoir royal en particulier. C’est ès-qualités aussi qu’il retrouve le père dont il se croyait orphelin, sous les auspices du machiavélique Sartine, maître marionnettiste et de la raison d’État.

M. Parot, dans les aventures de Nicolas Le Floch, ne souffle mot de l’exécution du quasi-régicide, qui ne lui eût pas permis de soutenir la fiction d’un Sanson quasi-humaniste. M. Barde-Cabuçon le fait pour lui, sans d’ailleurs s’attarder sur la personne du bourreau, qui est bien celui qui décapitera Louis XVI et Robespierre. Je le redis, nous sommes, de part et d’autre dans le roman.

Là où les sentiments des deux auteurs (et de quelques autres) curieusement convergent, c’est sur la personne de Madame de Pompadour, qui trouve grâce à leurs yeux comme à ceux de leurs personnages. Il semble que la plus célèbre des favorites continue à séduire post mortem ou que se soit cristallisé en elle ce que ce siècle à la fois joli et terrible a pu avoir de charme réel.

 

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Madame de Pompadour protectrice de l’Encyclopédie, par Maurice Quentin de La Tour

 

Qu’en est-il du reste ? Si le fils incarne une révolte un peu anachronique contre le pouvoir royal en soi, le père, lui, ne s’insurge pas que contre un État et une religion d’État oppressifs mais également contre toute forme sclérosée de savoir. Ce curieux faux-moine ex-militaire, ex-mercenaire, ex-aventurier, est une encyclopédie vivante, et tout ce qui entrave la libération de l’esprit ou qui s’obstine à patauger dans l’infantilisme lui est intolérable. À l’auteur aussi sans doute, à qui nous devons cette toute nouvelle face sombre du siècle des Lumières, qui ne nous conte pas, elle non plus, les hauts faits des Encyclopédistes patentés, mais plutôt les activités frénétiques des convulsionnaires, superstitieux et fanatiques de tous bords, les curiosités si proches de notre temps pour tout ce qui est obscur et tordu, la persistance des messes noires et des pratiques sataniques, mises sous le boisseau par le Grand Roi mais jamais éteintes. Ce qu’il nous fait voir et toucher enocre c’est l’insupportable misère du peuple pourtant supportée, l’abîme hurlant qui sépare les classes et ne peut que finir dans la catastrophe d’un craquement ultime, quoi que tentent les lucides et cyniques Sartine pour au moins la différer, à défaut de l’éviter

Je vous parlerai plus loin des femmes.

 

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Jean-François PAROT

Écrivain-diplomate

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Site officiel de l’auteur

(on ne saurait trop en recommander la visite)

http://www.jeanfrancoisparot.fr/

et du personnage principal

http://www.nicolaslefloch.fr/

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Série : Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet

Elle est si connue, notamment grâce à la télévision, qu’un résumé de chaque titre me semble superflu.

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Par ordre chronologique de parution :

L’Énigme des Blancs-Manteaux

Paris : J.C . Lattès 2000, 430 p.

Paris : 10-18, 2001, 377 p

Paris : Pocket jeunesse, 2003, 382 p.

 

L’Homme au ventre de plomb

Paris : J. C. Lattès, 2000, 351 p.

Paris : 10-18, 2001, 311 p.

 

Le Fantôme de la rue Royale

Paris : J. C. Lattès, 2001, 369 p.

Paris : 10-18, 2002, 344 p.

 

L’Affaire Nicolas Le Floch

Paris : J. C. Lattès, 2002, 445 p.

Paris : 10-18, 2003, 397 p. 

 

Le Crime de l’hôtel Saint-Florentin

Paris : J. C. Lattès, 2004, 443 p.

Paris : 10-18, 2005, 396 p.

 

Le Sang des farines

Paris : J. C. Lattès, 2005, 446 p.

Paris : 10-18, 2006, 423 p.

 

Le Cadavre anglais

Paris : J. C. Lattès, 2007, 426 p.

Paris: 10-18, 2008, 432 p.

 

Le Noyé du Grand Canal

Paris : J. C. Lattès, 2009, 400 p.

Paris: 10-18, 2010, 435 p.

 

L’Honneur de Sartine

Paris : J. C. Lattès, 2010, 450 p.

Paris : 10-18, 2011, 471 p.

 

L’Enquête russe

Paris : J. C. Lattès, 2012, 550 p.

Paris : 10-18, 2013, 479 p.

 

L’Année du volcan

Paris : J. C. Lattès, 2013, 473 p.

Paris : 10-18, 2014, 450 p.

 

La Pyramide de glace

Paris : J. C. Lattès, 2014, 474 p.

Paris : 10-18, 2015, 504 p.

 

L’Inconnu du Pont Notre-Dame

Paris : J. C. Lattès, 2015, 300 p.

Paris : 10-18, 2016

 

     Extrait

     [Louis XV vient de mourir. Louis XVI lui a succédé, comme Le Noir a succédé à Sartine, devenu secrétaire d’État à la Marine, au poste de lieutenant général de police. Nicolas, commissaire au Châtelet, est mal vu de son nouveau chef, pour l’avoir été trop bien du précédent.]

     Nicolas serra les dents sans broncher. Se moquait-on de lui ? Il ne pouvait qu’apprécier, en amateur, la pointe finale de son chef. Songeait-on à éblouir un subordonné par une information si aisée à recueillir pour celui qui disposait de l’immense armée d’informateurs d’une police admirée par toutes les cours d’Europe ? Pourtant la conversation avait été exempte d’agressivité ou de morgue, et la dernière question était peut-être davantage une sorte de taquinerie d’homme de pouvoir qu’une méchanceté gratuite. Le Noir tenait, ce faisant, à démontrer qu’à l’instar de son prédécesseur il maintenait la barre avec autorité et perspicacité.

 

     Alors qu’il traversait la cour de l’hôtel de Gramont, Nicolas se sentit (tiré par les basques de son habit. Surpris, il se retourna pour découvrir la mine joviale du petit « vas-y-dire » du Grand Châtelet qui, ces dernières années, avait si souvent saisi au vol les rênes de ses chevaux ou porté ses plis. Il avait grandi et sa veste de calemande brunâtre n’avait pas suivi, découvrant largement ses avant-bras.

     – Monsieur Nicolas, dit-il, M. le lieutenant-général souhaite vous voir.

     – J’en sors ! répliqua Nicolas en riant.

     – Il s’agit de M. de Sartine, précisa le garçon avec componction.

     Nicolas s’évertuait à suivre le gamin qui gambadait comme un cabri. Il le mena à une porte prise dans le mur du verger, et qui ouvrait sur un parc. Sartine venait de louer un hôtel voisin et y avait emménagé dès sa nomination. Il aimait ce quartier neuf et aéré, à la fois préservé et proche du centre vivant de la ville. Nicolas entrevit, au-delà des arbres, un élégant bâtiment. Sur ses degrés, il fut mis entre les mains d’un vieux valet de chambre qui ne dissimula pas sa jubilation de le revoir. Il le fit monter au premier et l’introduisit dans un somptueux cabinet de chêne clair au plafond en berceau où était peint le jugement de Pâris. Sartine, debout derrière un bureau de marqueterie, surprit le regard admiratif du visiteur.

     – Que vous en semble, Nicolas ? Le jugement de Pâris pour l’ancien lieutenant criminel et chef de la police de Paris, n’est-ce pas bien trouvé ? On aurait voulu me flatter…

     Il sourit.

     –  Rassurez-vous, j’ai découvert cela à mon arrivée.

     Nicolas retrouvait un homme enjoué à qui l’entrée dans les conseils du roi semblait avoir réussi. Il avait quitté l’habit noir et portait lui aussi, hasard ou fidélité, une soyeuse tenue gris perle.

     – Je vous dois mon dernier plaisir, reprit le ministre. Que dites-vous de cette merveille ?

     Il souleva de dessus son bureau une somptueuse masse de boucles blanches qui retombait mollement sur ses bras comme une cascade de crins blancs.

     – Y suis-je pour quelque chose ? dit Nicolas.

     – Vous oubliez m’avoir, il n’y a guère, indiqué cette incomparable boutique anglaise. Notre ambassadeur n’a eu qu’à cueillir cet exemplaire. Elle serait en tout point semblable à celle que porte le lord-maire de la cité de Londres lors des cérémonies.

     Il posa la perruque, pirouetta et fit un petit saut qui le replaça devant Nicolas abasourdi. Il le prit par les épaules et le dirigea vers l’un des murs du cabinet. Là se dressait un meuble richement contourné de bronzes et de marbrures. Le plus surprenant consistait en des dizaines de boutons d’ébène, chacun marqué d’un chiffre en ivoire. Tout cela ressemblait à quelque mécanique extraordinaire. Nicolas songea aussitôt à un buffet d’orgue. Avec un air de triomphe enfantin qui le rajeunissait, Sartine appuya sur l’un des boutons. Il y eut comme un échappement d’air. Nicolas se revit enfant, devant un rocher du Croisic qui faisait siphon aux grandes marées d’équinoxe. Une série de cliquetis suivit avec un bruit lent de crécelle, puis une musique allègre se fit entendre/ Il y eut de nouveau un échappement et un sifflement. Un panneau glissa doucement et, comme sur un plateau, une tête de quintaine couverte d’une perruque rousse apparut.

    – C’est la Wurtembergeoise, dit Sartine épanoui. Que dites-vous de ma nouvelle bibliothèque à perruques ? Je ne trouve pas d’autre terme. Il faudra que j’interroge les académiciens. Concevez-vous une pareille merveille ! Elles sont rangées dans un classement immuable, comme des fiches de police, à l’abri de la poussière et de la lumière, et toujours prêtes à surgir à la demande.

     – Mais qui, Monseigneur, possède l’art poussé à un point tel pour imaginer et bâtir une telle merveille d’horlogerie ?

     – Et de musique ! De musique ! Vous avez reconnu l’air des Pagodes des Paladins de Rameau. Et ce n’est pas tout. L’artisan a d’autres cordes à son arc. Ce maître des arts, attaché à monseigneur le comte d’Artois et honoré de sa protection, se trouve être l’auteur de différentes méthodes pour écrire en chiffres. La principale ayant pour titre Unum toti uni totum fut mise, en 1769, sous les yeux du duc de Choiseul qui octroya à son auteur une gratification de six cents livres. Père de quatre enfants, il a aujourd’hui du mal à subsister et, en dépit de ma commande pour mes chères perruques, recherche à être employé.

     – De quelle manière ?

    – La plus intéressante pour nous. Il souhaite s’engager dans la construction d’un arcane stéganographique. Il s’agirait d’un bureau haut et profond de six pieds et large de trois, portant antérieurement un cylindre décagone actionné par un étrier de dix pédales. Sur différents cadres et sans y porter la main, il prétend pouvoir exécuter le chiffrement aussi rapidement et simplement que sur un seul tableau, avec plus de soixante mille variations, et cela, sans autres cadres que ceux attachés au cylindre. Vous voyez où je veux en venir.

     Nicolas ne voyait rien du tout, mais il n’entendait pas troubler une aussi superbe humeur.

     – Certes, monseigneur.

    – Nous avons appris, par le secrétaire du cardinal de Rohan, notre ambassadeur à Vienne,  que nos chiffrements étaient éventés : l’abbé Georgel a arraché d’un délateur que Marie-Thérèse traversait nos messages depuis de  longs mois, perçant ainsi nos combinaisons et les lisant à livre ouvert. Qui s’étonnera dès lors de son ostentatoire dégoût pour notre ambassadeur qui, soit dit en passant, n’a rien arrangé avec ses frasques ! Bref, je m’intéresse à cette machine et je souhaite de vous plusieurs choses. Enquêtez sur cet inventeur qui se nomme Bourdier. Il ne manquerait plus que nous ayons affaire à un stipendié de l’étranger qui nous fabriquerait une machine dont le secret serait dans la main de nos ennemis. J’imagine vos scrupules, mais c’est un service que je vous demande. Et ce n’est pas le plus délicat de ce que j’attends de vous. Vous connaissez la cour et la ville, et savez où nous en sommes. Je vous parle à cœur ouvert…

     Nicolas frémit à cette précision.

     – Sa Majesté, hélas, a des notions et du jugement, mais engoncés dans l’apathie du corps et de l’esprit. La matière est encore en globe !  Certes, le bon sens ne manque pas, encore qu’entravé par une paresse de conception et une gaucherie bien paralysantes. Un rien le laisse déconcerté et comme cabré devant les objections ou les difficultés. Par-dessus tout, la fermeté de caractère et la volonté, vertus cardinales, d’un souverain, lui font défaut absolument. Chacun de ceux qui s’en approchent s’en persuade aisément. Bien sûr, les connaissances, du moins dans certains domaines, sont là…

     – Il traite de beaucoup de choses avec intelligence et étendue de savoir, j’en fus le témoin, dit Nicolas.

    – Cela est vrai, mais il y a toujours l’autre homme qui ne sait pas vouloir. Son frère Provence le dit plaisamment : « Berry ressemble à ces boules d’ivoire huilées, qu’on ne peut pas retenir ensemble. » L’égoïsme et la dureté lui manquent cruellement. C’est un prince d’idylle et de conte moral ; ce n’est pas celui que les Français attendent…

     Littéralement épouvanté par les propos de Sartine, Nicolas se rendit compte que la mort de Louis XV avait accéléré le temps. Ce jugement sans indulgence portait bien la marque du cynisme de Sartine, et ce trait de son ancien chef ne l’aurait pas surpris sur tout autre objet, mais pour le coup il s’agissait de leur jeune souverain. Il y avait de quoi être effaré.

 

[Je ne puis malheureusement citer jusqu’au bout cette édifiante conversation, qui se poursuit pendant des pages. J’aurais des ennuis avec l’éditeur. NdA]

Le crime de l’hôtel Saint-Florentin (pp. 130-134)

 

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Pour mémoire, un essai sans aucun rapport avec « le polar » mais ancré, comme tout le reste, dans un XVIIIe siècle que l’auteur n’en finit pas de fréquenter :

Structures sociales des quartiers de Grève, Saint-Avoye et Saint-Antoine : 1780-1785.

Paris : Hachette, 1974.

[3 microfiches de 98 images ; 105 x 148 mm. - (Publications de l'AUDIR). Microédition du texte dactylogr., 195 p. Mémoire de maîtrise, Paris-IV, Centre de recherches sur la civilisation de l'Europe moderne, 1969.]

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Ceux qui auront la curiosité de visiter le site officiel de Nicolas le Floch, y trouveront notamment les recettes des plats que se mitonnent et savourent les personnages (comme sans doute avant eux l’auteur). Sinon, ils les trouveront ici :

Les recettes de Nicolas

 

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Olivier BARDE-CABUÇON

L’essentiel de ce qu’il faut en savoir

7. Olivier Barde etc.jpeg 

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Olivier Barde-Cabuçon

Casanova et la femme sans visage

Actes Sud – Babel Noir (poche) – 2013

368 pages

 

 

Après avoir sauvé Louis XV de la mort lors de l'attentat de Damiens, et malgré son peu de goût pour la monarchie, le jeune Volnay obtient du roi la charge de « commissaire aux morts étranges » dans la police parisienne. Aidé d'un moine aussi savant qu'hérétique et d'une pie qui parle, Volnay apparaît comme le précurseur de la police scientifique, appelé à élucider les meurtres les plus horribles ou les plus inexpliqués de son époque. Épris de justice, c'est aussi un homme au passé chargé de mystère, en révolte contre la société et son monarque qu'il hait profondément. Lorsque, en 1759, le cadavre d'une femme sans visage est retrouvé dans Paris, Volnay doit conduire une enquête sur le fil du rasoir avant que le meurtrier ne frappe de nouveau. Mais entre des alliés aussi incertains que le libertin Casanova et des adversaires redoutables, à qui le commissaire aux morts étranges peut-il se fier, alors qu’il doit aussi ménager son chef hiérarchique, le terrible Sartine ?

 

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Olivier Barde-Cabuçon

Messe noire

Actes Sud

Babel Noir (poche) – 2014

451 pages

 

 

Une nuit de décembre 1759, le corps sans vie d'une jeune fille est retrouvé sur la tombe d'un cimetière parisien. Pas de suspect, et pour seuls indices : une hostie noire, un crucifix et des empreintes de pas. Sartine, le lieutenant général de police, craint une résurgence des messes noires du siècle précédent sous le règne du très contesté Louis XV. La tension est à son comble dans la capitale. Volnay et le moine hérétique sont contraints (par Sartine) de s'allier à une enquêtrice aussi sublime que manipulatrice, et se trouvent rapidement confrontés à des forces obscures. Toujours aussi mal vu du pouvoir en place, le duo ne pourra compter que sur lui-même pour démasquer les ordonnateurs du rituel satanique. À quelques lieues de là, Versailles dissimule les troubles pulsions de ses prestigieux locataires. Entre ces deux pôles opposés se noue une intrigue diabolique, au royaume du détraquement et de l'inversion des règles établies.

 

     Extrait :

     – Sire, lui rappela-t-il, il s’agit de cette affaire de messe noire dans un cimetière.

     Le roi pâlit.

     – Messe noire, murmura-t-il d’un ton atone. Il n’y a jamais rien eu de tel sous mon règne.

     Sartine s’agita à côté de Volnay.

     – Monsieur le lieutenant général de police, lui dit le roi, il est important que vous disiez à vos policiers de ma part tout ce que des gens de bien comme eux doivent faire pour déconcerter ceux qui, de quelque qualité qu’ils soient, sont mêlés à un si vilain commerce.

     Il avait parlé d’un ton ferme, inhabituel. Tout ce qu’il y avait d’adulte et de responsable en lui s’était concentré dans cette phrase. Un instant, Volnay le vit comme il aurait pu être, s’il avait pris son devoir de roi au sérieux et considéré l’étendue des obligations de sa charge envers ses sujets. Puis sa curiosité malsaine reprit le dessus et l’impression passa :

     – Dans quel état se trouvait le cadavre lorsque vous avez fait ouvrir le cercueil ?

     Sartine lui avait soufflé préalablement sa réponse, aussi Volnay fit comme son supérieur attendait de lui. Pour amuser le roi, Sartine prit le relais, racontant que les embaumeurs devaient être saouls pour avoir inversé les deux cadavres et qu’il était très difficile de creuser la terre dans les cimetières par ce froid avec la couche de neige qui recouvrait la terre.

     Le roi se lassa vite. C’était Louis XV. Trop éphémère, tout plaisir le laissait sans joie une fois l’instant passé. L’anecdote l’avait amusé quelques secondes avant qu’il ne retombe dans son mortel ennui.

     – Cette enquête avance-t-elle ? demanda-t-il soudain.

     Son regard glacé pesait lourdement sur eux. Sartine se raidit.

     – Oui, sauf erreur de sa part, le chevalier de Volnay est en passe de remonter une piste jusqu’au commanditaire.

     C’était là faire peser sur le commissaire aux morts étranges tout le poids de l’échec si l’enquête échouait. Volnay comprit en un quart de seconde l’habileté du lieutenant général de police. L’attention du roi attirée sur cette affaire, il se devait de fournir un coupable. Cela dit, Sartine se montrait rusé en évitant de parler des soupçons pesant sur l’astrologue mort. Cela pouvait constituer une porte de sortie honorable. Trois coupables : la prostituée, le curé renégat et le père de Sophia. Une bonne histoire pour régaler le roi.

     Volnay se détendit légèrement. Louis XV se pencha vers son lieutenant général de police.

     – Pensez-vous que des gens de ma cour se livrent à de telles choses ?

     Le ton était coupant.

     – Non, Sire, s’empressa de le rassurer Sartine. L’enquête du chevalier de Volnay démontre bien qu’il s’agit de gens du peuple, de petits-bourgeois.

     Le roi se rejeta en arrière, arborant une moue satisfaite.

     – Tant mieux, tant mieux… je ne supporterais pas que des gens de haute naissance sacrifient des êtres humains pour acquérir gloire, richesse et puissance.

     C’est pourtant ce que vous faites à longueur d’années, pensa Volnay. Sacrifier des gens sans autre raison et résultat que satisfaire à votre grandeur et votre gloire… Quant à vos gens de haute naissance, qu’ont-ils de plus que les autres, à part d’être nés dans un berceau doré ?

     – Votre Majesté, fit Sartine en aiguillant de nouveau la conversation dans la direction qu’il souhaitait, dans ce type de messe noire, il est plus souvent question de débauches que de sacrifices.

     – Vraiment ? fit Louis XV de nouveau intéressé.

     – Sire, généralement, la cérémonie sacrilège a lieu dans une cave. On étend un matelas sur des sièges avec des tabourets à chaque bout. Une jeune fille nue s’y couche. Elle est vierge mais ne le demeure pas longtemps !

     Le roi s’esclaffa malgré lui.

     – Son corps sert d’autel vivant au célébrant, continua Sartine impavide. Il place un calice entre les seins de la vierge et, sur son ventre blanc, un crucifix posé à l’envers. Après avoir chanté la messe à rebours, au moment de l’Offertoire, lorsque les fumées d’encens contenant des parfums capiteux envahissent la pièce, l’assistance arrache ses vêtements et se livre à des luxures éperdues. Le célébrant, quant à lui, s’occupe de son autel…

     Volnay jeta un coup d’œil étonné au lieutenant-général de police. Celui-ci semblait bien renseigné sur ces pratiques. Le roi, convenablement émoustillé, attendait la suite avec intérêt.

     – Ainsi, continua Sartine d’un ton ennuyeux pour bien montrer que le sujet ne l’excitait pas, l’acte accompli, les hommes s’échangent… que dis-je, s’arrachent leurs partenaires et se livrent avec elles à tous les transports possibles, y compris ceux que Dieu comme la Nature réprouvent…

     Volnay songea avec tendresse à son père. Celui-ci aurait simplement dit que, le péché de chair se trouvant au centre des préoccupations du monde chrétien, le culte de Satan permettait bien évidemment de s’en libérer dans le délire de la débauche.

     – Je peux néanmoins affirmer, reprit le lieutenant général de police, que ces pratiques, existant depuis des siècles, sont fort rares sous le règne de Votre Majesté. L’affaire de cette messe noire dans un cimetière nous a conduits d’ailleurs à nous livrer à des arrestations qui permettront, dans la plus grande discrétion, de mettre totalement fin à ce type de pratiques exécrables.

     – Je n’en attendais pas moins de vous. Dites-moi, mon bon Sartine, est-il vrai que la duchesse de…

     Il jeta un bref regard à Volnay et reporta son attention sur son lieutenant général de police.

     – Vous voyez qui je veux dire ?

     Sartine hocha la tête.

     – Est-il vrai, reprit le roi, qu’elle paillarde avec un garçon d’écurie et ceci aux pieds de ses chevaux ?

     – Certes, fit Sartine vaguement gêné par la présence du commissaire aux morts étranges.

     – Et est-il exact qu’elle se fasse également monter par les chevaux ?

     S’enfermant dans son monde, Volnay n’écouta plus la conversation entre les deux hommes. Le roi y révélait une fois de plus que le seul intérêt qu’il portait aux autres était d’ordre nauséeux. Isolé dans son château glacé de Versailles, à des lieues de l’humanité, il n’aimait personne, pas plus lui que ses proches. Personne.

     Le jeune homme se mit à le considérer d’un œil perçant, l’imaginant courir nu autour du lit après de toutes jeunes filles. Dans cette nudité, dépouillé de son faste, le roi devait apparaître comme un homme comme les autres.

     Sa naissance a placé son destin plus haut que tous, son comportement le fait redescendre plus bas que nous tous, songea-t-il.

     Il dut supporter encore quelques minutes le croassement du roi et de son lieutenant général de police. Quand l’audience fut terminée, il suivit Sartine, familier des lieux, pour sortir au plus vite de cet endroit.

(pp. 292-295)

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Olivier Barde-Cabuçon

Humeur noire à Venise

Actes Sud – 2015

323 pages

 

 

 

 Des pendus qui se balancent sous les ponts de Venise comme autant de fleurs au vent, un comte que l'on a fait le pari d'assassiner à minuit dans son palais. Autant de raisons pour que Volnay, le commissaire aux morts étranges, quitte Paris pour répondre à l'appel au secours de Chiara, pour les beaux yeux de qui il s’est battu naguère avec Casanova. Il espère aussi que ce voyage réussira à chasser l'humeur noire de son assistant, le moine hérétique, profondément déprimé par l’éloignement d’Hélène, la belle manipulatrice. Mais, dans la Venise du XVIIIe siècle qui agonise lentement en s'oubliant dans des fêtes splendides, les rencontres et les événements ruissellent d'imprévus. Une jeune fille travestie en garçon, un auteur de théâtre nommé Goldoni, qui connaît la ville comme ses poches, un procurateur de Saint-Marc et son énigmatique fille aussi manipulateurs que Sartine entament le plus sombre des bals masqués. Volnay et le moine se retrouvent confrontés à des assassins dont les mobiles ne sont pas faciles à deviner, dans cette ville des faux-semblants.

 

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Olivier Barde-Cabuçon

Entretien avec le diable

Actes Sud – 2016

368 pages

 

 

 

Sur le chemin du retour d’Italie, deux enquêteurs bloqués par une roue cassée dans un village de montagne… La jeune fille d’un bourgmestre possédée par le diable, des villageois qui meurent coup sur coup d’étranges accidents, une abbaye hantée depuis la mort de son abbé, une Dame blanche et son loup qui errent dans la forêt, et une jeune fille à chaperon rouge qui semble ne pas les craindre. Trop de tensions dans un espace trop restreint, pour le commissaire et le moine, en outre soumis à la tentation d’un retour à Venise pour de bon. Vers où repartir, Venise ou Paris ?

 

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Olivier Barde-Cabuçon

Tuez qui vous voulez

Actes Sud – Babel Noir (poche)

391 pages

 

 

 Hiver 1759 (année décidément fertile en événements dramatiques). Alors que s'élèvent les fusées multicolores d'un splendide feu d'artifice donné par le roi à son bon peuple de Paris, un inconnu est assassiné dans une ruelle. C'est le troisième jeune homme ainsi retrouvé : égorgé et la langue arrachée. Mais cette fois, la victime est russe. Au même moment, les rues s'enfièvrent à l'approche de la fête des Fous qu'un mystérieux individu invite à ressusciter. La cour, quant à elle, est parcourue de rumeurs au sujet du mystérieux chevalier d'Éon, secrétaire d'ambassade à Saint-Pétersbourg et, dit-on, émissaire du Secret du roi, car nul n’ignore qu’une diplomatie parallèle a été mise en place par Louis XV... En quelques jours, l'ordre social paraît s'inverser et même le moine semble gagné par la folie ambiante. Sartine, l’homme aux perruques, craint des débordements car le peuple opprimé, miséreux et excédé par la corruption des grands est, même s’il ne le sait pas, vrai maître de la rue. Le commissaire aux morts étranges doit démêler l’imbroglio pour éviter ou tout au moins retarder l’explosion… qu’il souhaite

 

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À propos d’Entretien avec le diable

 


 

 

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Bien différent est, comme on va le voir, notre troisième dix-huitièmiste. Mais auparavant, autorisons-nous un petit saut de puce en arrière :

 

En 1957, le Hollandais Robert van Gulik, sinologue distingué et grand amoureux de la Chine, faisait paraître la première de ses 17 enquêtes du juge Ti.

Ti – Ti Jen Tsie – est un personnage historique. C’est un magistrat qui vécut en Chine au VIIe siècle de notre ère, sous la dynastie des Tang, et qui finit ses jours ministre de l’impératrice Wu Ze Tian.

Ses facultés de déduction et d’analyse dans la chasse aux criminels lui valurent de tels succès qu’il en devint légendaire et, surtout, que ses enquêtes furent consignées dans les archives impériales. Au XVIIIe siècle, un écrivain chinois fit de certaines d’entre elles un roman, imité au XXe siècle par van Gulik (1910-1967).

Vingt-et-un livres (à ce jour) de Frédéric Lenormand font désormais partie du canon et ce n’est certainement pas fini. Ils pourraient n’être que des pastiches ou des imitations plus ou moins fidèles de l’auteur hollandais, mais ils sont bien autre chose. Car M. Lenormand est une espèce de Nicholas Meyer à la française : si ses nouvelles enquêtes du célèbre juge n’ont rien à envier, pour la connaissance de la Chine ancienne, à celles de ses prédécesseurs, il leur a néanmoins imprimé sa marque, qui est indéniablement celle de la France des Lumières. Incompatible ? Allez-y voir avant de soulever un sourcil.

 

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Une vision très Louis Quinzième quoique chinoise de l’impératrice Wu Ze Tian

 

Le XVIIIe siècle proprement dit – l’Européen – s’étale quant à lui partout dans l’œuvre protéiforme de Frédéric Lenormand. À commencer bien entendu par la série (6 titres à ce jour) des Voltaire mène l’enquête.

Disons-le tout de suite, le propos de l’auteur n’est pas « sérieux », ou plutôt si : il est très sérieusement de se mesurer à San Antonio, avec Arouet dans le rôle de San-A.

Ce qu’il faut savoir, c’est que M. Lenormand, bébé, a été vacciné à Candide et que le vaccin, loin de l’immuniser, lui a inoculé la maladie. Or, si vous ne vous êtes pas aperçus que les aventures du célèbre commissaire et de sa fine équipe étaient une version moderne de celles de Candide et de Pangloss, c’est que vous ne savez pas lire.

Mission accomplie pour l’auteur post-apocalyptique. À quelques détails près… Chez Frédéric Ier (Dard), les femmes jeunes et belles meurent toujours plus ou moins vite et généralement très mal, pour ne laisser en vie que l’impavide et baleinesque Berthe. Chez Frédéric II (Lenormand) « la belle Émilie » - Madame du Châtelet – traverse tout sans une seule égratignure au physique ou au moral et survit à tout le monde. En réalité, c’est elle qui mène les enquêtes à bien, flanquée d’un lutin égocentrique, champion universel autoproclamé de la philosophie, qui, ne cessant de s’agiter en tous sens, joue le rôle de la souris dans le bol de lait qu’elle transforme en beurre. Il est clair que M. Lenormand n’ignore rien des multiples défauts de son héros mais qu’il s’en fout. Que voulez-vous, il l’aime. Et le XVIIIe siècle vous est servi passé à la même moulinette, mais ne vous méprenez pas : il y est chez lui.

On retrouve ce même siècle (et une fois au moins le même Voltaire) dans plusieurs de ses autres romans, de facture moins farfelue, dont plusieurs peuvent même être considérés comme de véritables « polars ».

 

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Frédéric LENORMAND

Sa vie, son oeuvre

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L’auteur des nouvelles aventures du juge Ti

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       « Les Nouvelles Enquêtes du juge Ti »

 

Le Château du lac Tchou-an

Paris, Fayard, -  2004 - 214 p.

Paris, Éditions Points, coll. « Policier » -  2006, - 217 p.

 

La Nuit des juges

Paris, Fayard – 2004 - 216 p

Paris, Points, coll. « Policier » - 2006 - 224 p.

 

Le Palais des courtisanes

Paris, Fayard – 2004 - 264 p.

Paris, Points, coll. « Policier » - 2007 - 288 p.

 

Petits meurtres entre moines

Paris, Fayard - 2004, 240 p.

Paris, Points, coll. « Policier » -  2008 - 256 p

 

Madame Ti mène l'enquête

Paris, Fayard – 2005 - 312 p.

Paris, Points, coll. « Policier » - 3 janvier 2008 - 320 p.

 

Mort d'un cuisinier chinois

 aris, Fayard - 2005 - 288 p.

Paris, Points, coll. « Policier » - 2008 - 288 p

 

L'Art délicat du deuil

Paris, Fayard – 2006 - 264 p.

Paris, Points, coll. « Policier » - 2009 - 288 p

 

Mort d'un maître de go

Paris, Fayard – 2006 - 260 p

Paris, Points, coll. « Policier » - 2010, 288 p.

 

Dix petits démons chinois

Paris, Fayard - 2007, 240 p

Paris, Points, coll. « Policier » - 2011 - 288 p.

 

Médecine chinoise à l'usage des assassins

Paris, Fayard – 2007 - 288 p.

 

Guide de survie d'un juge en Chine

Paris, Fayard - 2008, 252 p -256 p.

 

Panique sur la Grande Muraille

Paris, Fayard – 2008 - 288 p.

 

Le Mystère du jardin chinois

Paris, Fayard – 2009 - 270 p.

 

Diplomatie en kimono

Paris, Fayard – 2009 - 252 p.

 

Thé vert et Arsenic

Paris, Fayard – 2010 - 252 p.

Paris, Points, coll. « Policier «  - 2015 - 264 p.

 

Un Chinois ne ment jamais

Paris, Fayard - 2010, 300 p.

 

Un Chinois ne ment jamais / Diplomatie en kimono

Paris, Points, coll. « Policier «  - 2016 - 494 p.

 

Divorce à la chinoise

Paris, Fayard – 2011 - 276 p.

Meurtres sur le fleuve jaune

Paris, Fayard – 2011 - 300 p.

 

La Longue Marche du juge Ti

Paris, Fayard – 2012 - 264 p.

 

Le Bon, la Brute et le Juge Ti

CreateSpace Independent Publishing Platform – 2015 – 136 pages

 

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Celui des aventures de Voltaire :

 

La baronne meurt à cinq heures

Paris, Éditions Jean-Claude Lattès – 2011 - 280 p.

Paris, Éditions du Masque, coll. « Labyrinthes »  -  2012 - 310 p.

Paris, Le Livre de poche, coll. « Policier » - 288 p.

 

Meurtre dans le boudoir

Paris, J.C. Lattès – 2012 - 321 p.

Paris, Le Masque, coll. « Masque Poche » -  2013 - 340 p.

Paris, Le Livre de poche, coll. « Policier » - 2014 - 288 p.

 

Le diable s’habille en Voltaire

Paris, Le Masque, coll. « Masque Poche »  - 2014 - 340 p.

Paris, Le Livre de poche, coll. « Policier » - 2015 - 288 p.

 

Crimes et Condiments

Paris, J.C. Lattès – 2014 - 337 p.

Paris, Le Masque, coll. « Masque Poche » - 2015 - 350 p.

 

Élémentaire, mon cher Voltaire !

Paris, J.C. Lattès – 2015 - 300 p

Paris, Le Masque - 2016, 300 p.

 

Docteur Voltaire et mister Hyde

Paris, J.C. Lattès – 2016 - 280 p.

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Curieuse trouvaille…

Il semble que M. Lenormand ne prise pas trop les critiques de lecteurs/trices exprimées sur le net. Est-ce l’esprit chicanier de Voltaire qui déteint ? Celui de Fréron ? Allez savoir.

Peut-être la clé de l’énigme se trouve-t-elle ici :

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« …est un livre écrit grâce à Facebook. Il raconte une vie d’écrivain d’aujourd’hui dans les salons du livre de province, sur un ton caustique et réjouissant. C’est aussi un roman initiatique que l’on pourrait intituler “comment trouver sa place dans le monde littéraire tel qu’il est réellement” ».

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De la série d’époque révolutionnaire, je ne dirai rien parce que je ne la connais pas. Dommage, car il serait intéressant de comparer, sur ce sujet, les vues d’un partisan (supposé) du monde à l’ancienne avec les fantasmes de la groupie des Charlie. Ce sera pour une autre fois.

 

        Série « L'Orphelin de la Bastille » (peut-être pour les enfants).

 

L'Orphelin de la Bastille

Toulouse, Éditions Milan, coll. « Milan poche histoire » - 2002 - 139 p.

 

Révolution !

Toulouse, Éditions Milan, coll. « Milan poche histoire » - 2003 - 163 p.

 

La Grande Peur

Toulouse, Éditions Milan, coll. « Milan poche histoire » - 2004 - 162 p.

 

Les Derniers Jours de Versailles

Toulouse, Éditions Milan, coll. « Milan poche histoire » - 2005 - 181 p

 

Les Savants de la Révolution

Toulouse, Éditions Milan, coll. « Milan poche histoire » - 2006 - 217 p.

 

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Celui de quelques autres (toujours historiques mais d’époques variées)

 

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Les Fous de Guernesey ou les Amateurs de littérature

Paris, Robert Laffont - 1991 - 365 p.

 

 

 

Et maintenant, v’là Victor !  Quand on n’a pas lu, qu’est-ce qu’on fait ? Quatrième de couverture (ne pas oublier que c’est souvent l’auteur qui la rédige) :

En 1855, exilé par Napoléon III, Victor Hugo débarque sur l’île de
Guernesey, et c’est comme si le Mont-Blanc surgissait dans un petit canton normand. Les Auxcrinier, paisibles bourgeois, suivent avec ferveur les espoirs et les luttes du grand poète, ils épient de loin ses allées et venues, s’efforcent d’imiter ses initiatives, et se livrent pendant vingt ans à une dévotion dévorante.

Ce récit malicieux nous promène au vent des îles anglo-normandes, dans le sillage de cette famille que l’on croirait sortie d’une comédie de Labiche. C’est un roman sur la passion d’admirer, avec toutes les conséquences, édifiantes, burlesques, toujours surprenantes.

 

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L'Ami du genre humain

Paris, Robert Laffont – 1993 - 371 p.

 

 

 

Tout le monde sait que Shakespeare n’est pas l’auteur des pièces de Shakespeare. Eh bien, Molière n’est pas l’auteur des pièces de Molière non plus. Leur véritable auteur est Pierre Corneille. C’est du moins ce que raconte dans ce livre Thomas Corneille, frère de l’autre.

D’où vient cette idée loufoque ? De Pierre Louÿs.

Frédéric Lenormand s’en est emparé et s’efforce de démontrer, fût-ce pour rire, qu’elle est juste.

J’ai bien failli ne pas lire, car tout ce qui est systématique devient assez vite ennuyeux, mais j’aurais eu grand tort.

Comment s’y est-il pris pour soutenir cette énormité ? Ô très simplement. Imaginez-vous à Rouen, dans une de ces familles bourgeoises à la Noblecourt dont je parlais plus haut : celle de Pierre Corneille, père de la tragédie à la française et sorte de gloire nationale un peu déclinante, car les goûts changent et les Français ne sont pas doués pour tenir très longtemps la pose dans des dilemmes à la romaine. Sous le même toit vit Thomas, frère cadet, auteur de tragédies qui ne valent pas un clou mais dont le public raffole et qui tiennent l’affiche à n’en plus finir. Pour comble de malchance, Thomas, lucide, aime et admire follement son aîné.

Ce qui se passe ? Il se passe que débarquent un beau jour un certain Jean-Baptiste et une certaine Madeleine, à la tête d’une bande de saltimbanques itinérants, qui demandent à être reçus. Ils veulent prier le maître de leur écrire une tragédie qui leur permettra, escomptent-ils, de devenir célèbres à Paris. Ils vont d’ailleurs, dès ce soir, en représenter une à Rouen. Thomas y entraîne son frère.

À partir de ce moment-là, le grand Corneille n’a plus qu’une idée en tête : empêcher ledit Jean-Baptiste de jouer ses pièces. On n’a pas idée, aussi, de vouloir jouer la tragédie « au naturel » et non de face. De la jouer « en bougeant ». Et en bougeant comment ! Le moindre geste de cet homme, la moindre expression de sa physionomie font éclater de rire. Ce n’est pas sa faute, mais quand même… Et l’idée germe dans le cerveau du génie vieillissant de lui écrire des comédies et de trouver le moyen de le forcer à les jouer. Par chance pour lui, l’improbable tragédien tire le diable par la queue… il a une famille et une troupe à faire subsister… Et heureusement, Madeleine est là pour veiller au grain. Ainsi qu’une certaine Marquise, qui eut jadis des bontés pour Pierre, qu’elle réserve aujourd’hui à un de ses jeunes concurrents dont l’étoile monte…

Trouver des idées de comédie ? Pffttt ! Il n’y a même pas besoin de sortir de chez soi. Une fille précieuse, qui s’applique à rendre fou son malheureux soupirant… Une fille dévote, bonne à enfermer… Une femme savante qui lui fauche son Éthique à Nicomaque pour meubler les répits que lui laisse un mal bizarre qui la prend régulièrement et auquel nul ne comprend rien… Un fils bon à pas grand-chose qui engrosse une fille de ferme… Une fille de ferme qui, à défaut de se faire épouser, négocie âprement son avortement… Un fils doué pour l’étude qui s’en va aux armées, car le roi… Un beau-frère médecin – qui interdit à ses patients de mourir sans son autorisation et s’indigne de ce que ceux qu’il a condamnés ne meurent pas – assisté d’un fils marchant sur ses traces…

Bien sûr, Alceste, c’est Pierre et Célimène, c’est Marquise. Et, bien sûr, le tragédien frustré les joue, ses comédies, puisqu’il n’a pas le choix et qu’en plus elles le rendent riche et célèbre, tout en mettant scrupuleusement de côté, chaque soir, une partie de la recette pour l’auteur-fantôme dont il trouve les pièces dans son tiroir dès qu’il regarde du côté d’une tragédie…

Mine de rien, avec les heurs et les malheurs de cette maisonnée, c’est tout le Grand Siècle qui vous saute à la figure. Pas celui de Versailles (encore que, quelquefois…) mais celui, surtout, des Français ordinaires et de leurs préoccupations existentielles. On y rencontre tout ce qui a fait cet âge : les recettes de bonne femme ou de rebouteux pour rester en vie, les marmots emportés dans l’enfance par demi-douzaines, l’emprise du clergé sur les esprits faibles, les progrès de la littérature et ceux des femmes, la peste à Paris et les débuts de la vaccine, le retour de la glorieuse armée des Flandres dont pas un soldat n’est intact, et le reste à l’avenant.

On voit aussi passer par Rouen un certain M. d’Abelville, rentré des îles en compagnie d’une négresse, d’une petite mulâtresse et d’un perroquet, dont le récit de la vie aux Antilles donne aux Corneille un avant-goût de paradis à la Paul et Virginie, jusqu’à ce qu’un Dominicain, missionnaire à la Martinique, révèle que l’Américain-bienfaiteur-des-noirs a fait sa fortune dans la traite du bois d’ébène. « Une seule fois » admet-il confus, cette seule fois ayant en effet suffi à le rendre immensément riche. Impossible de ne pas sentir passer là comme un frisson l’ombre future de Voltaire et des personnages de Candide. En fin de compte, la morale est sauve, puisque à l’instant où le navire de retour de M. d’Abelville va lever l’ancre, son perroquet choisit la liberté et le calot de Pierre Corneille pour y finir ses jours. [On notera la récurrence des perroquets redresseurs des torts humains dans l’œuvre de M. Lenormand, celui-ci précédant ou succédant à celui de l’expédition d’Égypte.]

 

     Extrait (c’est Thomas qui raconte) :

     […] Flatté d’un intérêt que Pierre avait été seul à lui porter, il lui envoya une lettre fort aimable, dans laquelle il exposait les grandes lignes de ses projets.

     Pierre me dit après réflexion :

     – Ce petit Racine est sur le point de faire une grande découverte littéraire.

     – Cela ne se peut, il n’est pas assez intelligent !

     – Ce sont rarement les plus doués qui font les plus grandes trouvailles. Ils ont l’esprit trop rationnel pour aller au hasard, s’égarer sur des chemins où l’on imagine qu’il ne doit rien y avoir, ces terres en friche, en marge des arts et des sciences établis, où sont les grands domaines à découvrir.

     – Admettons. Mais Racine !

     – Quoi, Racine ? Crois-tu que je sois intelligent, moi ? Jamais il n’y a eu élève plus stupide aux Jésuites de Rouen !

     – Tu exagères…

     – Il y avait au moins dix garçons mieux doués, en classe de vers latins. Aucun, de sa vie, n’a inventé quoi que ce fût d’intéressant. Moi, j’ai accouché la tragédie classique, je l’ai faite, j’ai été assez stupide pour cela. Racine est assez stupide pour la défaire.

 

     Le jeune homme sollicita une entrevue. Pierre répondit qu’il ne voyait pas de raison de la lui refuser.

     Lorsqu’il entra, visiblement embarrassé dans le cabinet de travail aux murs couverts de livres, Pierre se leva et vint lui serrer les mains en disant :

     – Quand j’en étais à mes débuts, je n’osais pas m’adresser aux écrivains : ils m’intimidaient, car je croyais qu’ils étaient quelque chose et que je n’étais rien. À présent, je suis ce qu’ils étaient, et je sais que ce n’est pas grand-chose.

     Il lui fit ensuite quelques observations sur sa Thébaïde.

     – C’est amusant, cette histoire de mère qui épouse son fils. Vous avez l’air passionné par ces horreurs mêlées d’inceste… Enfin, tant qu’à donner dans ce genre-là, mieux valait prendre la Thébaïde qu’une histoire où il ne se passe rien, comme Phèdre ou Athalie par exemple…

     – Le sujet m’a été suggéré par Molière.

     – Ça ne fait rien. Nous allons la lire quand même.

(pp. 173-174)

 

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L'Odyssée d'Abounaparti

Paris, Pocket  - 1997 - 348 p.

 

 

 

 

On est en l’An VI (1798). Bonaparte, qui rêve des richesses de l’Inde, se lance d’abord sur l’Égypte (c’est sur la route). Comme il faut bien quelque prétexte aux entreprises colonisatrices, il emmène avec lui une armée de savants, chargés d’étudier ce pays qui fait déjà depuis lurette fantasmer les Français.

Enrôlés comme les soldats, de gré ou de force, soumis aux rigueurs de la vie militaire, aux attaques mameloukes, turques ou anglaises comme à la peste et à la dysenterie, voire à l’abandon de leur général, les malheureux érudits vont vivre pendant trois ans des aventures qu’on dira picaresques pour ne pas avoir l’air de critiquer, mais qui seront quand même pénibles quoiqu’enrichissantes. Tous vont s’y coller, qu'il s'agisse du géomètre Monge, tyrannisé par son épouse, du zoologiste Geoffroy Saint-Hilaire, affublé d'un perroquet insolent, ou de Nicolas Conté, l'inventeur du crayon à mine. Tandis qu’à l’arrière, dans les loges maçonniques à la mode et dans les salons, l’Égyptomanie devient carrément de l’Égyptolâtrie,  mais c’est là une histoire connue, loin d’être finie.

 

     Extrait :

     « Ils avaient cru éviter Menou à Louqsor : l’officier les avait précédés au Caire, où Kléber venait de prendre le commandement. Le nouveau général en chef était un homme brave et sans imagination, accablé d’un fort accent alsacien et d’une paire de favoris. Il avait servi dans l’infanterie autrichienne, dont il gardait le goût des bonnes manières et de la discipline.

     Il réunit les principales autorités de la communauté française pour discuter de la politique à suivre. Menou proposa de continuer à la manière de Bonaparte : rapprochement avec  les Égyptiens.

     – Nous sommes déchâ suffisamment proches ! s’insurgea Kléber.

     – relations avec le Divan du Caire…

     – Pas guestion de ces familiarités !

     – encouragements à la conversion des soldats et professions de foi en faveur de l’islam…

    – Guelle horreur ! Le petit Gorse a touchours eu un penchant pour la mise en scène et le libertinache. Les musulmans font faire gonnaissance avec la façon de foir d’un Alsacien.

     – À moins que vous ne vous heurtiez à la leur, remarqua Geoffroy. Le pays est trop difficile pour nous les mettre à dos.

     Kléber eut un sourire condescendant.

     – Rassurez-fous, che gontinuerai d’encouracher les sciences. Ch’aime la peinture. Pour le reste, ch’entends me gantonner dans un rôle militaire.

     – Cependant, objecta Jomard, qui avait mis la main sur les documents abandonnés par Bourrienne, nous vous avons apporté les livres de comptes et un bilan global…

     Ces pièces révélaient un déficit de 10 millions dans les finances publiques, l’armée était en état de délabrement avancé, on parlait de mutineries, de révoltes et d’assassinats. Quant à l’Égypte, elle n’était soumise qu’en apparence. Kléberr s’en prit au souvenir de Bonaparte :

     – « Che suis l’homme du destin », gu’il disait ! « Che choue afec l’Histoire ! » C’est gue che ne suis pas un Alexandre, moi ! Che fais defoir chérer sa m…

     Il y eut un remue-ménage dans l’antichambre. Bousculant deux lieutenants, Pauline força le passage et fit irruption dans le cabinet. Elle se doutait que Kléber avait pour consigne de la retenir aussi longtemps que possible. Elle sortit un mouchoir et fut la proie d’une crise de larmes bien réglée :

     – Je ne suis plus rien, ici, depuis que Napoléon m’a abandonnée pour rejoindre une épouse infidèle !

     Kléber haussa un sourcil.

     – Chère Madame, même dans les pires rumeurs, Choséphine n’a fait gue trahir son mari ; fous, fous afez trahi la France !

Kléber, néanmoins, n’avait guère envie de la conserver au Caire. Pauline leva le nez de son mouchoir :

     – Alors, c’est dit : vous me donnez un cheval ?

     Villiers vint porter la nouvelle à l’Institut : il fallait se hâter de lui faire ses adieux. (pp. 270-271)

 

L’Odyssée d’Abounaparti n’est pas un réquisitoire à la Guillemin, c’est une aquarelle assassine. Et elle n’assassine pas que le tyran botté, méprisé par à peu près toute sa suite intellectuelle et artistique, mais cette suite elle-même, qui rangera son mépris dans sa poche et ne rechignera pas à baiser la main sanglante qui lui tendra charges, prébendes et réputation fallacieuse dans les manuels d’histoire.

M. Lenormand cependant y fait confesser longuement – comme à l’Opéra - par un Kléber frappé au cœur d’un coup de poignard, des crimes qu’il n’a pas commis. C’est un faux-pas. On peut faire parler, si on en a le talent, des personnages historiques. On ne doit pas les faire mentir.

 

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Mademoiselle Chon du Barry ou Les Surprises du destin

Paris, Robert Laffont – 1996 - 174 p.

 

 

 

 

C’est l’histoire de Françoise-Claire du Barry, provinciale de Gascogne, belle-soeur de Jeanne Bécu, la future célèbre comtesse, à laquelle sa vie sera liée jusqu’au bout et même au-delà. Vieille fille « presque vierge » dit l’auteur (on aimerait savoir ce qu’il entend par là). D’elle et de sa parente on a dit « le duo Jeanne et Chon formait deux moitiés de Pompadour » et Madame Adélaïde a, pour son compte, pu écrire : « la comtesse du Barry n’aurait rien été sans sa belle-sœur, qui n’était rien sans elle ». Destin à surprises en effet que celui de Françoise, et à rebondissements multiples, souvent dus à la bêtise de Jeanne.

« Chon » revenue à Toulouse sous la Terreur, après bien des avanies sous Marie-Antoinette, a frôlé la guillotine mais n’y a pas trébuché. Elle est morte en 1809, âgée de 75 ans. Personnage historique peu connu et qui méritait pourtant de l’être.

Il est clair que Frédéric Lenormand est amoureux de l’ancien régime (d’où le choix de ses héros et de ses héroïnes) et donc peu porté sans doute à l’empathie pour les sauvages. Néanmoins, la description qu’il fait de l’administration de la justice dans les provinces avant Thermidor sonne juste. Il suffit de la comparer au tableau qu’en dresse Augustin Robespierre, dans sa correspondance de représentant en mission. Il y a là tous les ingrédients des époques troublées en cours de violente métamorphose : ambitions, opportunismes, soif de pouvoir, avidité, propension à la trahison, obtusité… toute la lyre.

Le « jeune homme de dix-neuf ans » qui est dit « envoyé par Robespierre » pour faire tomber quelques têtes provinciales ne l’a certainement pas été dans ce but. Les preuves historiques sont formelles. Qui était-il ? Assurément Jullien de Paris – le plus jeune des députés de la Convention – fils de Jullien de la Drôme. Et il est vrai que son père et lui, mais aussi sa mère, ont été des fidèles entre les fidèles de l’Incorruptible. Ce qui est remarquable, dans l’histoire de Jullien de Paris, c’est qu’ayant par on ne sait quel miracle survécu à la saignée de Thermidor, il a poursuivi, jusqu’à un âge avancé, sous plusieurs régimes, une carrière de fonctionnaire au service de l’État, sans jamais se renier ni se vendre. À ce titre, peut-être pas unique mais rarissime, il mériterait un roman à la Chon du Barry pour lui tout seul.

 

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Les Princesses vagabondes

Paris, J. C. Lattès – 1998 - 201 p.

 

 

 

 

Ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, mais c’est peut-être moi qui étais mal disposée. Il y est question de l'errance, en Italie, sous la Révolution, des quatre filles de Louis XV, tantes de Louis XVI. C’est une espèce de road movie en carosse ou, si on veut, une chronique historique par la bande, d’une époque dont il faut reconnaître à F. Lenormand une connaissance réelle. C’est déjà beaucoup.

Les légitimistes s’apitoieront sans doute sur le sort de ces vieilles princesses davantage que ne l’ont fait leurs contemporains.

 

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La Jeune Fille et le Philosophe

Paris, Fayard -  2000 - 361 p.

 

 

 

 

 

Et revoilà Voltaire, mais cette fois sous une casquette beaucoup moins farfelue.

En 1761, réfugié à Ferney, il recueille une descendante indirecte, pauvre et inculte, du grand Corneille. Nouveau Pygmalion, il l’adopte et l'éduque selon ses principes philosophiques, avec l'intention de faire d'elle la parfaite jeune fille des Lumières. Ils en reviendront tous les deux, mais tous les deux plus riches.

 

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Un beau captif

Paris, Fayard – 2001 - 301 p.

 

 

 

 

Relate les aventures d'un faux Louis XVII – dieusait  s’il y en a eu ! –  celui-ci à Châlons-en-Champagne, sous le Directoire.

 

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Qui en veut au Marquis de Sade ?

Paris, J'ai lu  - 2015, 285 p.

 

 

 

 

Apparition d’une nouvelle héroïne dont quelque chose me dit que les aventures ne sont pas finies.

Ce n’est plus Voltaire, ici, qui mène l’enquête, c’est Mlle de Sade  – Laure, 18 ans  –  qui, pendant que papa croupit à la Bastille, vit avec maman dans un couvent pour dames de la bonne société. Très jeune, très vierge et d’apparence très naïve, elle connaît tous les moyens de sortir sans permission et même de semer ses chaperons en cornette au détour de l’une ou l’autre ruelle. Aidée et courtisée par deux jeunes gens qu’elle mène par le bout du nez, dont l’un d’ailleurs est son frère mais comment le saurait-elle avec le père qu’elle a, elle va devoir survivre aux bouleversements qui agitent Paris, car on est à la veille du 14 juillet 1789, démanteler un trafic de pierres précieuses en montgolfière et, si possible, faire arrêter un tueur démoniaque déguisé en Arlequin. Comme si cela ne suffisait pas, c’est le moment que choisit le divin marquis pour mettre sa progéniture en demeure de le faire évader, et pour lui rafler ses économies.

 

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Alias LOREDAN

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Oui, c’est encore lui. Quand il écrit sur Venise, il prend le nom d’un doge. À quoi bon lésiner ? Mais on reste au XVIIIe.

 

        Série Les Mystères de Venise

Leonora agent du doge

Paris, Fayard 2008 - 352 p.

Versailles, Éditions Feryane, coll. « Policier » - 2009 - ? p.

Paris, Le Livre de poche, coll. « Policier » - 2010 - 352 p.

 

La Nuit de San Marco

Versailles, Éditions Feryane, coll. « Policier » - 2010

Paris, Le Livre de poche, coll. « Policier » - 2012 - 312 p.

 

Confessions d’un masque vénitien

Paris, Fayard – 2010 - 300 p.

Paris, Éditions Corps 16, coll. « Police » - 2011 - 392 p

 

Crimes, gondoles et pâtisserie

Paris, Fayard – 2011 - 288 p.

Paris, Corps 16, coll. « Police » - 2011, 308 p.

 

Les Îles mystérieuses

Paris, Fayard - 2012, 280 p.

 

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Surprise, surprise…

Arrivée ici, je m’en voudrais de ne pas mentionner un phénomène qui affecte simultanément un assez grand nombre d’auteurs. Je veux parler de l’apparition, dans la littérature, à la faveur de ces histoires criminelles, de la surfemme.

Je m’explique : le temps n’est pas si lointain où une comédienne en quête d’engagement savait qu’elle avait peu de chances de se voir distribuer un rôle – un de femme pour onze d’hommes, alors – mais qu’encore, dans le meilleur des cas, ce serait un rôle passif. Les personnages moteurs, au théâtre, mais aussi dans la littérature, n’étaient pas des personnages féminins.

Or, voilà que tout a changé. À tout le moins le regard que jettent sur la moitié femelle de l’humanité les auteurs de romans policiers d’une certaine génération (disons entre 50 et 70 ans ?).

Fini les damoiselles en détresse et les Fleur de Marie !... Fini les Nana, les Gervaise et les Emma Bovary !… Fini les bonniches consommées dans une soupente, qu’on chasse après les avoir engrossées !… Fini l’épouse bafouée et la maîtresse sacrifiée !… Fini, même, les vamps exhibées du « noir » à l’américaine !… Voici venu le temps  des femmes supérieures.

Que ce soit la Satin ou l’Aimée d’Arranet de M. Parot, pour ne rien dire de la Paulet… Que ce soit, chez M. Barde-Cabuçon la jeune Chiara, petit fantassin de la Pompadour, ou la frêle prostituée-enfant devenue libraire, entre lesquelles hésite le chevalier de Volnay, ou la belle Hélène elle-même, sorte de James Bond au féminin, dont s’éprend éperdument le moine, sans oublier la jeune italienne qui n’a rien à envier à la Viola de Shakespeare ni aux travestis de Marivaux (ah, Geneviève Page en chevalier de la Fausse suivante ! vous n’avez pas connu cela, vous autres), toutes font preuve à la fois d’indépendance et d’audace. Et que dire de la marquise du Châtelet de M. Lenormand, si supérieure à son enfantin philosophe, que l’on retrouve jusque dans la Chine des Tang (dans Madame Ti mène l’enquête) où la « première épouse » de Ti jen Tsie vous a des airs de traductrice de Newton pas piqués des hannetons. Mais cette tendance à fantasmer les femmes en timoniers du navire apparaît aussi chez Nicholas Meyer, qui fait monter au créneau rien de moins que la belle Irène, laquelle, entre autres prouesses, prenant l’initiative d’habitude réservée aux mâles, fait franchir le Rubicon au très verrouillé Holmes ou si j’ai mal lu ?

Bref, la femme émancipée a mis le pied dans le cerveau des hommes, si j’ose ainsi parler.

Je laisse mes lecteurs se faire les réflexions qu’ils voudront sur cette évolution, à mon avis trop peu remarquée, de l’imaginaire masculin occidental.

Théroigne

 

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Jean d’AILLON

Vie, œuvres, etc.

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Jean d’Aillon est un cas un peu analogue à celui de Frédéric Lenormand. Une époque ne lui suffit pas. Je les mentionne toutes pour mémoire, mais je suis loin d’avoir tout lu. Qui le pourrait ? Il y a des gens qui écrivent plus vite que leur ombre.

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Site de l’auteur

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        Série Louis Fronsac (XVIIe siècle)

 

Cette série, la plus célèbre de son auteur a pour cadre la France du XVIIe siècle, et pour personnages principaux Louis Fronsac, notaire, son ami Gaston de Tilly, commissaire au Châtelet, deux soldats chevronnés en semi- retraite, Gaufredi et Bauer, et pour personnages historiques réels le grand cardinal (de Richelieu), Mazarin, Louis XIII, Anne d’Autriche, Louis XIV, la marquise de Rambouillet, le duc de Vendôme, le duc de Soissons, le duc de Rohan, le marquis de Cinq-Mars, Blaise Pascal, Pierre de Fermat, un certain Jean-Baptiste Poquelin et quelques autres, dont l’Homme au Masque de fer.

 

Les Ferrets de la reine

Paris, J.C. Lattès – 2007 – 484 p.

Paris, Le Masque, coll. « Labyrinthes » -  2011

Réédition Masque poche – 2014 – 479 p.

Déroulement de l'intrigue de septembre 1624 à août 1625.

 

Le Mystère de la chambre bleue
Le Grand Châtelet – 1999 – 311 p.

Le Masque, coll. « Labyrinthes » - 2004

Réédition, coll. « Masque poche »  - 2014

Sous Louis XIII, Louis Fronsac enquête sur le rôle qu'a joué la marquise de Rambouillet durant les trois conspirations de 1641 : celle du duc de Vendôme, celle du duc de Soissons et celle du marquis de Cinq-Mars. Action située de mai 1641 à décembre 1642.

 

La Conjuration des Importants

Le Grand Châtelet – 2000 – 329 p.

Le Masque, coll. « Labyrinthes  - 2014

Événements survenus de décembre 1642 à septembre 1643.

 

La Conjecture de Fermat

J.C. Lattès – 2006 – 552 p.

Réédition Le Masque, coll. « Masque poche » - 2014

Les codes secrets de la diplomatie française sont peut-être en danger, alors que se négocie la fin de la guerre de Trente Ans. Louis Fronsac doit démasquer l'espion et rencontre Blaise Pascal et Pierre de Fermat pour renforcer le chiffre employé. Action située de novembre 1643 à janvier 1644.

 

L'Homme aux rubans noirs

Paris, J.C. Lattès – 2010 – 450 p. regroupe cinq récits :

La Lettre volée (nouvelle également parue aux Éditions du Masque, coll. « Labyrinthes », 2007). Action située en avril 1644

L'Héritier de Nicolas Flamel (Action située de mai à juillet 1644)

L'Enfançon de Saint-Landry (Action située en janvier 1646)

Le Maléfice qui tourmentait M. d’Emery (Action située en mars - avril 1646)

La Confrérie de l'Index (Action située en novembre 1647).

 

L'Exécuteur de la haute justice

Le Grand Châtelet – 2004 – 339 p.

Paris, Le Masque – 2005.

Le Masque, coll. « Labyrinthes » - 2006.

Réédition Le Masque, coll. « Masque poche » - 2015

Un jeune homme de quinze ans originaire des Pays-Bas pourrait prétendre devenir le chef de file des huguenots de France, en tant que fils du duc de Rohan. Est-ce un imposteur ? Louis Fronsac, désormais chevalier, rencontrera un dénommé Jean-Baptiste Poquelin au cours de son enquête. Déroulement de l'intrigue de mars à fin 1645.

 

L'Énigme du clos Mazarin

Le Grand Châtelet – 1997 – 316 p.

Le Masque, coll. « Labyrinthes » - 2007

En 1646, le frère du cardinal Mazarin, archevêque d'Aix-en-Provence, est compromis dans une affaire de spéculation immobilière. Louis Fronsac doit enquêter discrètement afin d'éviter un scandale qui éclabousserait la couronne. Mais bon nombre de notables se disputent le contrôle de la cité ... Évènements survenus en avril - mai 1647.

 

Le Secret de l'enclos du Temple

Paris, Flammarion – 2011 – 561 p.

Paris, J’ai lu - 2016

Déroulement de l'intrigue en 1647. Le cardinal Mazarin et la reine, de par leurs nombreuses erreurs de gouvernance et d'alliances, se voient confrontés à la populace qui se révolte. Dans le même temps, Louis Fronsac découvre chez son frère un bien étrange message codé, ainsi qu'une caissette d'écus et de louis. Apparaît alors le nom de Jacques de Molay : dernier templier...

 

La Malédiction de la Galigaï

Paris, Flammarion - 2012.

Paris, J’ai lu - 2016

Déroulement de l'intrigue en 1649.

 

L'Enlèvement de Louis XIV

2001 s. éd.

Le Masque, coll. « Labyrinthes » -  2007 – 344 p.  regroupe deux récits :

– Le Disparu des chartreux (Février - mars 1659),

– L'Enlèvement de Louis XIV (Janvier 1661).

 

Le Bourgeois disparu

Dans La Vie de Louis Fronsac, J'ai lu - 2013.

Action située en juin 1661.

 

Le Forgeron et le Galérien

Dans La Vie de Louis Fronsac, J'ai lu, 2013

Action située en mars 1663.

 

Le Dernier Secret de Richelieu

Paris, Le Masque - 1998

Paris, Le Masque, coll. « Labyrinthes » - 2005 – 411 p.

Louis Fronsac, âgé, mène une dernière enquête qui l'amène à découvrir qui est l'Homme au masque de fer. Évènements survenus de septembre 1669 à mai 1670.

 

Menaces sur le roi

Le Grand Châtelet - 2013

Format Kindle 1930 kb ± 122 p.

L'histoire se situe quelques semaines après le dernier secret de Richelieu. Louis XIV fait appel à Louis Fronsac...

 

Le grand arcane des rois de France : La véritable histoire de l’aiguuille creuse

Paris, Flammarion, 2015 – 531 pages

Assistant à une représentation de l’Impromptu de Versailles, Louis Fronsac se fait voler sa montre par une jeune femme du nom d’Anne Lupin…

On aura compris que Jean d’Aillon joue au même jeu que Nicholas Meyer.

 

Hors-série :

La Vie de Louis Fronsac

« par Aurore La Forêt, marquise de Vivonne »

est préfacée par Jean d'Aillon

2005 

Paris, Le Masque, coll. « Labyrinthes » hors-série – 2007

Paris, J'ai lu – 2013- 288 p.

 

La Vie de Louis Fronsac et autres nouvelles : Le bourgeois disparu ; Le forgeron et le galérien

Paris, J’ai lu – 2016 – 285 pages

 

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Il est par ailleurs l’auteur de plusieurs séries survolant quelques autres époques de l’histoire de France :

 

        Série Le Brigand Trois-Sueurs (fin XVIIe, début XVIIIe siècles)

 

L'Obscure mort des ducs

Le Grand Châtelet – 2002

Éditions du Masque coll. « Labyrinthes »  - 2007 – 444 p.  regroupe quatre récits :

 

– Les Effroyables Débauches de La Drouillade (1698-1707

– Le Grand Hyver (1709),

– L'Obscure Mort des ducs (1712)

– La Terrifiante Agression (1720).

 

Le Captif au masque de fer, et autres enquêtes du brigand Trois-Sueurs

Paris, J. C. Lattès – 2007 – 458 p.

Paris, « Masque poche » -  2013  regroupe :

 

– La Fille du lieutenant de police (1698)

– Le Captif au masque de fer (1706), 

– Cartouche, capitaine général de la Grande truanderie (1721).

 

La Devineresse

Le Grand-Châtelet – 2005

Format kindle 405 KB 

Éd. imprimée – 2010 - 139 p.

 

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        Série Olivier Hauteville (XVIe siècle)

 

Dont les personnages historiques réels sont « les trois Henri » : Henri III, Henri de Navarre et Henri de Guise, et qui est consacrée évidemment aux guerres dites de religion, dont celle de la Ligue. Personnages féminins : la reine Catherine, dite Madame Serpente, son escadron volant, la fameuse reine Margot sa fille et quelques autres dames de plus ou moins grande importance. Sans oublier Leonora Galigaï flanquée de son Concini d’époux, entre autres.

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        Série Les Chroniques d'Edward Holmes et Gower Watson (XVe siècle)

 

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Une étude en écarlate

10/18 – Grands détectives – 2015 – 504 p.

 

 

 

 

Retour aux sources du polar… au temps de Jeanne d’Arc (On est prié de passer sur les fautes de français du « Salon littéraire ».)

Le chien des Basqueville

Le Grand Châtelet – 2016

Edition numérique

10/18 – Grands détectives – 2016 - 504 p.

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        Série Guilhem d’Ussel, chevalier troubadour (début XIIIe siècle)

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        Série Lucius Gallus (Du IIe avant au Ier siècle après J.C.)

 

Attentat à Aquae Sextiae

Paris, Le Masque, coll. Labyrinthes – 2006 – 380 p.

 

Le complot des Sarmates, suivi de La Tarasque

Paris, Le Masque, coll. Labyrinthes- 2008 – 184 p.

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Autres romans

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Nostradamus et le Dragon de Raphael

Paris, Le Masque coll. « Labyrinthes »,- 2005

 

 

 

 

Charles Quint a envahi la Provence en 1536 et ses hommes vont piller et dévaster le pays. À cause d'une épidémie, l'Empereur doit cacher son butin en espérant le reprendre plus tard. En 1564, en pleine guerre entre catholiques et réformés, la découverte de ce trésor devient impérative pour les deux camps. Le célèbre astrologue Nostradamus et Yohan de Vernègues, lieutenant du viguier d'Aix, conjuguent leurs efforts.

 

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L’Archiprêtre et la Cité des Tours

Paris, Le Masque, coll. « Labyrinthes » - 2008

 

 

 

 

En Provence pendant la guerre de Cent Ans, la capitale du comté cherche à se libérer de trois autorités : celle de la reine Jeanne, celle du pape Innocent VI et celle de Charles IV, empereur d'Allemagne, qui, pour soumettre les Provençaux à son pouvoir, n'hésite pas à envoyer une compagnie de pillards, sous la houlette d'Arnaud de Cervole, dit l'archiprêtre, saccager le pays.

Les trois cités qui constituent la capitale ont décidé de fusionner pour créer Aguensi - Aix - et gagner en autonomie et en résistance. Pietro da Sangallo, jeune ambassadeur de Florence, a pour mission d'apporter une importante somme d'argent au sénéchal de Provence afin de financer la lutte contre les pillards.

 

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Marius Granet et le trésor du Palais Comtal

Paris, Le Masque, coll. « Labyrinthes » - 2009

 

 

 

 

En 1307, Charles le Boiteux, comte de Provence, fait arrêter le commandeur du Temple d'Aix dans l'espoir de faire main basse sur le trésor qui s'y trouverait... mais en vain ! Presque 500 ans plus tard, le Palais Comtal est démoli et le jeune Marius Granet découvre un secret redoutable dans les ruines romaines. Une série de disparitions et de meurtres terribles survient alors chez les puissants de la ville et nourrit encore le mystère autour du fameux trésor. L'avocat Pascalis, chargé de démêler toutes ces intrigues, sera assassiné à son tour alors que la tourmente révolutionnaire gronde et que la ville d'Aix est en proie à une violence qu’on croit sans précédent parce que les peuples n’ont pas de mémoire.

Le jeune Marius Granet parviendra-t-il à aider dans son enquête l'avocat Portalis qui reprend les affaires de Pascalis ? Et ce trésor qui a déjà fait tant de victimes existe-t-il vraiment ?

 

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Le Duc d’Otrante et les Compagnons du Soleil

Paris, Le Masque coll. « Labyrinthes » - 2010

 

 

 

 

 

Choisie par les Jacobins pour incarner la déesse Raison, la jolie Fassy est massacrée dans la prison d’Aix en 1795 lors d’une insurrection contre-révolutionnaire. Quatre ans plus tard, Camille de Clapiers, général des Compagnons du Soleil qui se bat pour le retour de la monarchie, est arrêté et fusillé en dépit des efforts désespérés de son ami de toujours, Gabriel de Montfort, qui aura tout tenté pour le libérer. Ce dernier, recherché par la police impériale, se réfugie à Londres où il se met au service des Premiers ministres William Pitt et Spencer Perceval. De son exil, il n’a de cesse de poursuivre sa lutte contre le Consulat et l’Empire mais son dessein est de rentrer en France pour venger Fassy et son ami Camille et châtier celui qui les a trahis.

Engagé dans les services secrets anglais, il reviendra en France où il croisera la route de Joseph Fouché, duc d’Otrante et ancien ministre de la police, de Vidocq, le bagnard devenu policier, et surtout de celui qui a trahi les Compagnons du Soleil dont il devra déjouer les intrigues au cours d’une lutte à mort.

 

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Juliette et les Cézanne

Paris, JC Lattès - 2010

 

 

 

 

Avril 1944 : le capitaine John Cavendish – nom de code : Forbin – est parachuté en Provence. Il est chargé par le B.C.R.A. de retrouver deux tableaux inestimables de Paul Cézanne avent que les Allemands ne s’en emparent.

Mais lorsque Juliette Lecompte, une jeune restauratrice de tableaux du musée Granet, membre de Libération-Sud, découvre que Cavendish propose des Cézanne à l’avocat Bergatti, défenseur du bandit Carbone, pilier de la Solidarité française et ami de Sabiani, le chef du parti populaire français, les responsables de la Résistance décident d’interroger l’agent anglais.

Mais celui-ci, ainsi que Juliette Lecompte, a disparu. Dans le maquis de Provence, dans les bars de la Plaine ou à l’Alcazar, à la Gestapo de la rue Paradis, à Marseille, ou de la Mule Noire, à Aix, chacun tente de mettre la main sur les tableaux de Cézanne et sur le capitaine Cavendish.

 

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On l’aura compris, l’héroïne principale de Jean d’Aillon est la ville d’Aix, dont il connaît la moindre pierre et le moindre détour, des temps gallo-romains à la Deuxième Guerre mondiale. Il n’en connaît pas que les lieux, il en connaît l’histoire. Pour savoir ce que c’est qu’une guerre dite « de religion », voyez par exemple Nosradamus

 

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Livres publiés par Jean d’Aillon aux éditions Le Grand Châtelet fondées par lui-même :

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http://www.babelio.com/editeur/67416/Le-Grand-Chatelet

 

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Et pour finir :

Une interview de Jean d’Aillon

(peu importe qu’elle soit de 2008 !)

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http://www.librairiesoleilvert.com/article-25405203.html

 

 

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Mis en ligne le 13 novembre 2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

21:04 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

10/11/2016

BLUM PRÉSIDENT !

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Guerre hispano-américaine – bataille de Santiago de Cuba 3 juillet 1898.

 

BLUM PRESIDENT !

 

En retard de quelques jours parce que courir du four au moulin n’est pas un sport d’arthritique, mais on y tenait parce qu’une suite de réflexions apparemment décousues de William Blum est infiniment plus importante à nos yeux que n’importe quelle élection présidentielle dans le marigot occidental…

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William Blum

Rapport anti-empire n° 146 du 6 novembre 2016

Quelques pensées sur la politique étrangère américaine

 

Il a fallu à Louis XVI une révolution. Il a fallu à Napoléon deux défaites militaires historiques. Il a fallu à l’empire espagnol du Nouveau Monde des révolutions multiples. Il a fallu aux tsars russes une révolution communiste. Il a fallu aux empires austro-hongrois et ottoman une première guerre mondiale. Il a fallu à l’Allemagne nazie la deuxième guerre mondiale. Il a fallu au Japon impérial deux bombes atomiques. Il a fallu à l’empire portugais d’Afrique un coup d’État militaire sur son sol. À l’empire soviétique, il a fallu Mikhaïl Gorbatchev… Que faudra-t-il à l’empire américain ?

« Je ne crois pas que quelqu’un déclenchera consciemment la troisième guerre mondiale. La situation actuelle fait davantage penser à la veille de la première guerre mondiale, c’est-à-dire au moment où les grandes puissances étaient armées et prêtes à en découdre aussitôt que quelque chose mettrait le feu aux poudres. Dès l’instant où Gorbatchev a eu naïvement mis fin à la guerre froide, les États-Unis démesurément armés se sont appliqués à encercler la Russie avec toutes sortes de systèmes d’armements, d’exercices militaires agressifs et d’expansions de l’OTAN. En même temps, ces dernières années, la démonisation de Vladimir Poutine a atteint le niveau d’une propagande de guerre. Les Russes ont toutes les raisons de croire que les États-Unis se préparent à leur faire la guerre et ils prennent évidemment les mesures défensives qui s’imposent. Ce mélange de préparatifs militaires excessifs et de propagande dénonçant un « ennemi haïssable » rend de plus en plus possible un déclenchement de l’explosion par quelque incident fortuit. »

Diana Johnstone, auteur de Reine du chaos. Les mésaventures de Hillary Clinton.

 

 

En septembre 2013, le président Obama s’est présenté devant l’Assemblée Générale des Nations Unies pour déclarer : « Je crois que l’Amérique est exceptionnelle ». L’année suivante, le président a désigné la Russie comme un des trois principaux dangers qui menaçaient le monde, « avec l’État Islamique et le virus ebola ». Le 9 mars 2015, le président Barack Obama a déclaré le Vénézuela « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité et la politique extérieures des États-Unis ».

 

Vladimir Poutine, parlant aux Nations Unies en 2015, a interpellé les États-Unis sur leur politique étrangère : « Vous rendez-vous compte de ce que vous avez fait ? »

 

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les États-Unis ont :

1. Tenté de renverser plus de 50 gouvernements étrangers, dont la plupart avaient été démocratiquement élus.

2. Bombardé les populations de plus de 30 pays.

3. Tenté d’assassiner plus de 50 dirigeants étrangers.

4. Tenté de supprimer un mouvement populaire ou nationaliste dans 20 pays.

5. Interféré abusivement dans les élections démocratiques d’au moins 30 pays*.

6. Sans compter que… bien que cela ne soit pas facile à quantifier… ils se sont impliqués dans la pratique de la torture bien plus que n’importe quel autre pays dans le monde… et cela, depuis plus d’un siècle… ne se contentant pas de juste pratiquer la torture, mais s’appliquant à l’enseigner, à fournir des manuels pratiques et les équipements ad hoc.

_________

* Voir le chapitre 18 de William Blum, Rogue State - A guide to the world’s only superpower (en français : « L’État voyou »)

 

Le 28 octobre 2016, la Russie a été écartée du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, en même temps que l’Arabie Saoudite y obtenait un second mandat, sans que cela suscite d’opposition. Est-ce que quelqu’un aurait l’adresse e-mail de George Orwell ?

 

Un million de réfugiés, fuyant les guerres de Washington, sont en train de déferler sur l’Europe. Ils s’enfuient d’Afghanistan, et d’Irak, de Libye et de Somalie, de Syrie et du Pakistan.

L’Allemagne accueille beaucoup de réfugiés syriens à cause de sa culpabilité dans la deuxième guerre mondiale. Que feront les États-Unis à l’avenir, à cause de leur culpabilité ? Les Américains ne sont pas élevés de manière à ressentir ce genre de culpabilité.

 

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« Le Plan, c’est que les États-Unis gouvernent le monde. Le thème déclaré est l’unilatéralisme, mais c’est en définitive une histoire de domination. Il exige que les États-Unis maintiennent leur écrasante supériorité et empêchent l’émergence de nouveaux pouvoirs susceptibles de les concurrencer sur le théâtre du monde. Il implique leur domination sur tous, amis comme ennemis. Il ne dit pas que les États-Unis doivent être plus puissants ou aussi puissants que possible, mais qu’ils doivent être absolument puissants. »

Vice-Président Dick Cheney – Conférence à West Point, Juin 2002.

Plus on est de fous plus on rit/et si c’est le même tant pis.

« Nous sommes en réalité, empiriquement et historiquement parlant, la plus grande force pour le bien que le monde ait jamais connu… la liberté et la sécurité de millions de gens de par le monde dépendent de la puissance militaire, économique, politique et diplomatique de l’Amérique. »

Dick Cheney et Liz Cheney, Pourquoi le monde a besoin d’une Amérique puissante, 2015.

 

Le porte-parole du Département d’État Mark Toner :

« Assad doit disparaître, même si la Syrie disparaît avec lui. »

 

Beaucoup des mesures prises par l’administration Obama en termes de sa politique envers Cuba sont en parfaite harmonie avec celles de Bill Clinton, telles qu’exprimées par les recommandations contenues dans le rapport d’un groupe de travail de 1999 du Conseil des Relations Extérieures. Le rapport affirmait que :

« Aucun changement dans la politique US ne devrait avoir pour effet de concourir à consolider ou à paraître légitimer un statu quo politique dans l’île. »

 

3. panish-american-war-1898.jpg

 

Une opération américaine réussie de changement de régime en Syrie irait forcément à l’encontre des intérêts manifestes de l’état russe, car elle impliquerait l’utilisation de la Syrie dans le projet de construction d’un nouveau pipeline destiné à acheminer le gaz du Qatar vers les marchés européens, au détriment de Gazprom, le plus grand conglomérat de la Russie et son exportateur majeur. Le refus d’Assad de prendre une telle entreprise en considération n’a pas été pour peu de chose dans le fait que le Qatar déverse des milliards de dollars en armes et en financement des forces mercenaires anti-Assad, dans la « guerre civile » syrienne.

« La guerre avec la Russie sera nucléaire. Le pouvoir en place à Washington s’y est préparé. Il a violé le traité ABM (Anti-Balistic Missile) sur la limitation des armes nucléaires, créé ce qu’il croit être un bouclier anti-missiles et changé sa doctrine de guerre pour permettre une “première frappe U.S” Tout cela est à l’évidence dirigé contre la Russie et le gouvernement russe le sait. Combien de temps la Russie va-t-elle attendre passivement la première frappe de Washington ? »

Paul Craig Roberts, en 2014.

 

L’Iran a signé les accords nucléaires avec les États-Unis au début de cette année, acceptant ainsi de mettre fin à ce qu’il n’a jamais fait. Toute ambition nucléaire de l’Iran, réelle ou imaginaire, serait évidemment le résultat de l’hostilité des USA envers l’Iran et non l’inverse.

 

Si le gouvernement de l’Union Européenne était un gouvernement indépendant et rationnel il interdirait absolument à tous ses pays membres de stocker sur leur sol des armes nucléaires américaines ou d’y héberger des sites anti-missiles ou quelques autres bases militaires que ce soit à proximité des frontières de la Russie.

 

Full Spectrum Dominance (« Suprématie tous azimuts » ou « Domination dans tous les domaines » ou « Démocratie totalitaire dans le Nouvel Ordre Mondial ») est un terme que le Pentagone adore utiliser pour signifier son contrôle total de la planète, sur terre, sur mer, dans les airs, dans l’espace et dans le cyberespace. Pouvez-vous imaginer n’importe quel autre pays parlant ainsi ?

 

Henry Kissinger, aux pourparlers de paix de Paris, en septembre 1970 :

« Je refuse de croire qu’une petite puissance de 4e ordre comme le Vietnam du Nord n’ait pas un point de rupture. »

 

En 2010, Wikileaks a rendu public un télégramme envoyé à toutes les ambassades US par celle qui était alors la secrétaire d’État Hillary Clinton. Elle écrivait ceci :

« L’Arabie Saoudite reste un soutien financier déterminant d’Al Qaïda, des Talibans, d’Al Nosra et d’autres groupes terroristes dans le monde entier. »

Une telle constatation ne pouvait avoir pour résultat que le recours immédiat, par les USA, à leur arme chérie : les sanctions de toutes sortes. Eh bien, il n’en fut rien.

 

Le général US Barry McCaffrey, en avril 2015 :

« Parce qu’à ce jour, la réaction de l’OTAN aux multiples agressions de Poutine a été d’envoyer une poignée de militaires dans les états baltes pour montrer sa “détermination”, Poutine s’est persuadé que l’Alliance était incapable de se battre ou peu encline à le faire. Nous devons donc changer son optique au plus vite et contester sa doctrine affirmée qu’il a le droit d’intervenir dans d’autres pays pour protéger les russophones. Pour l’amour de Dieu !... la dernière fois que nous avons entendu une chose pareille, c’était juste avant que Hitler envahisse les Sudètes. »

Non, mon cher général, nous avons entendu cela, et de façon répétée, en 1983, quand les États-Unis ont envahi la minuscule Grenade, pour protéger et « sauver » quelques centaines d’Américains, qui couraient supposément les plus grands dangers du fait de l’élection dans ce pays d’un gouvernement de gauche. Ce fut une fraude absolue, rien d’autre qu’une excuse pour envahir un pays qui n’était pas persuadé que les États-Unis sont un don de Dieu à l’humanité.

 

Depuis 1980, les États-Unis sont intervenus dans les affaires de quatorze états musulmans, pour certains en les envahissant et en les bombardant. Ce sont (par ordre chronologique) : l’Iran, la Libye, le Liban, le Koweit, l’Irak, la Somalie, la Bosnie, l’Arabie Saoudite, l’Afghanistan, le Soudan, le Kosovo, le Yémen, le Pakistan, et maintenant la Syrie.

Comment a commencé notre interminable horreur moyen-orientale ?

Discours radiodiffusé de George W. Bush du 28 septembre 2002 : « Le régime irakien possède des armes biologiques et chimiques ; il est en train de reconstruire les installations qui lui permettront d’en produire davantage et, selon le gouvernement britannique, il est en mesure de lancer une attaque biologique ou chimique en moins de 45 minutes après lancement de l’ordre. Le régime a, depuis longtemps, des liens permanents avec des groupes terroristes, et il y a des terroristes d’Al Qaïda en Irak. Ce régime veut se doter d’une bombe atomique et, avec du matériel fissile, il pourrait s’en construire une en moins d’un an. »

Pourtant… six semaines tout juste avant le 11 septembre, Condoleeza Rice avait dit à CNN :

« Rappelons-nous que son pays (à Saddam) est en réalité divisé. Il n’en contrôle pas la partie nord. Nous sommes capables de l’empêcher d’avoir des armes. Ses forces militaires n’ont pas été reconstruites. »  [Depuis la guerre du Golfe de 1990-1991, NdT]

 

Un fait certain est que la population cubaine participe beaucoup plus au gouvernement de son pays que la population américaine ne participe au gouvernement du sien. Une des causes importantes (de cet état de choses) est l’absence, à Cuba, des nombreuses entreprises privées qui, aux États-Unis, exercent une énorme influence sur tous les aspects de la vie.

 

« Les USA sont frénétiquement occupés à encercler la Chine avec des armes, avec une multitude de bases militaires qui vont du Japon à la Corée du Sud et aux Philippines, en passant par plusieurs petites îles proches, dans le Pacifique, et leur base élargie d’Australie. La flotte US, ses porte-avions et ses sous-marins nucléaires patrouillent à la limite des eaux chinoises. Avions de guerre, avions de surveillance, drones et satellites espions emplissent les cieux au point de créer une obscurité symbolique en plein midi. »

 Jack A. Smith, Hegemony games (« Jeux hégémoniques ») USA c/PRC, Counterpunch

 

La Crimée n’avait jamais de son plein gré quitté la Russie. Le dirigeant soviétique Nikita Krouchtchev, natif de la région [de la frontière ukrainienne, NdT], avait fait cadeau de la Crimée à l’Ukraine en 1954. Les Criméens ont toujours été fortement opposés à ce changement et ont voté massivement leur retour à la Russie après le coup d’État fomenté par les USA en Ukraine en 2014. Le président russe Vladimir Poutine qualifie l’armée ukrainienne de « légion étrangère de l’OTAN », légion étrangère qui ne se préoccupe aucunement des intérêts nationaux de l’Ukraine. Les États-Unis, cependant, s’obstinent à appeler « invasion » l’action de la Russie en Crimée.

Poutine, sur la Crimée-Ukraine :

« Nos partenaires occidentaux ont créé le “précédent Kosovo” de leurs propres mains. Dans une situation absolument identique à celle de la Crimée, ils ont estimé légitime la sécession du Kosovo d’avec la Serbie, en affirmant qu’aucune permission d’un état central n’est nécessaire en cas de déclaration d’indépendance unilatérale… Et la Cour de Justice Internationale des Nations Unies s’est déclarée d’accord avec ces arguments. C’est ce qu’ils ont dit. C’est ce qu’ils ont trompetté partout dans le monde et forcé le reste du monde à accepter… Et maintenant, ils se plaignent de la Crimée. Mais pourquoi ? »

Paul Craig Roberts :

« L’absurdité de tout ça ! Même un crétin sait que, si la Russie voulait mettre des tanks et des troupes en Ukraine, elle en mettrait assez pour aller au bout de son travail. La guerre serait finie en quelques jours, si pas en quelques heures. Comme Poutine lui-même l’a dit il y a quelques mois : si l’armée russe entre en Ukraine, il ne sera pas question de Donetsk ou de Mariupol, mais de la chute de Kiev et de Lvov. »

 

Dans un important examen de la politique US à l’égard de la Chine publié en mars 2015, le Conseil en Relations Étrangères, qui fait autorité, a déclaré sans prendre de gants :

« Il n’y a aucune perspective réelle de construction d’une confiance fondamentale en vue d’une “coexistence pacifique”, d’une “compréhension mutuelle”, d’un “partenariat stratégique ” ou d’un “nouveau type de relations entre grandes puissances” entre les USA et la Chine. »

« Les États-Unis, déclare ce rapport, doivent donc développer “la volonté politique” et “les capacités militaires” pour “en user envers la Chine de façon à protéger les intérêts US”. »

 

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Noam Chomsky :

« John F. Kennedy a changé la mission de l’armée en Amérique Latine de “défense hémisphérique” – relique obsolète de la IIe guerre mondiale – en “sécurité intérieure”, ce qui signifie la guerre contre les populations civiles.

 

Les joueurs de base-ball cubains à qui on paie des millions de dollars pour jouer dans une équipe américaine ne sont pas des « transfuges », mot qui a une connotation politique claire.

 

Boris Eltsine était jugé acceptable par les Américains et les Européens, parce qu’ils voyaient en lui quelqu’un de faible et d’aisément malléable, qui laissait le champ libre au Capital occidental sur le territoire nouvellement ouvert de la Russie, à la suite de l’effondrement de l’Union Soviétique. L’ère Eltsine fut aussi un temps de corruption rampante des oligarques russes étroitement associés au Capital occidental. Cette culture corrosive fut stoppée net avec l’élection, par deux fois, de Vladimir Poutine à la présidence, de 2000 à 2008 et, de nouveau, en 2012.

 

De nombreux dirigeants d’ISIS étaient d’anciens officiers de l’armée irakienne, qui avaient été prisonniers des troupes américaines. Mais ce n’est pas contre ISIS qu’on se bat, c’est contre Assad, et c’est contre Poutine ; ensuite, au niveau supérieur, ce n’est pas contre Poutine, c’est contre le pays qui se trouve dans le chemin de la domination mondiale des USA : la Russie. Et c’est pour toujours.

 

Se connecter à l’Internet basé aux USA signifierait, pour Cuba, canaliser toutes ses communications directement vers la NSA.

 

George W. Bush mène à présent une vie relativement tranquille au Texas, où il se consacre surtout à la peinture. « J’essaie de laisser quelque chose derrière moi » a-t-il dit, il y a un an ou deux. Ouais, sûr, George. On pourra appuyer tes tableaux contre la montagne de tes cadavres irakiens.

 

Seymour Hirsch :

« L’Amérique se porterait beaucoup mieux si, il y a dix ans, nous avions laissé les Russes poursuivre leur guerre en Afghanistan… La faute en revient à l’administration Carter, qui a essayé d’arrêter les Russes dans leur invasion de l’Afghanistan. Nous nous porterions beaucoup mieux si nous avions laissé les Russes battre les Talibans. »

(Interview à Deutsche Welle, 2 avril 2014.)

Nous nous porterions encore mieux si nous n’avions pas renversé le gouvernement progressiste et laïc d’Afghanistan, fomentant l’ascension des Talibans pour commencer, dans le but de faire intervenir les Russes à leur frontière, où nous faisions de notre mieux pour soulever la population soviétique musulmane.

 

Dans une interview de 1998, l’ancienne Secrétaire d’État Madeleine Albright a résumé exactement ce que les USA pensent de l’ONU :

« L’ONU joue un rôle très important. Mais si nous ne l’aimons pas, nous avons toujours la possibilité de suivre nos propres intérêts nationaux, ce que, je vous assure, nous ferons, si ce qui se passe ne nous plaît pas. »

Elle est à présent conseillère de Hillary Clinton en matière de politique étrangère.

 

 « Un dirigeant qui fait partir son pays en guerre est aussi néfaste dans la famille humaine qu’un parent qui abuse de ses enfants dans la famille individuelle. »

Suzy Kane.

 

« Il a fallu un certain temps avant que je me rende compte que les États-Unis voient peu d’utilité à la diplomatie. Le pouvoir leur suffit. Seuls, les faibles comptent sur la diplomatie… L’empire romain n’avait pas besoin de diplomatie. Les États-Unis non plus. »…

Boutros Boutros-Ghali, Secrétaire Général des Nations U nies de janvier 1992 à Décembre 1996.

 

« Les interventions ne se font pas contre les dictateurs mais contre ceux qui essaient de distribuer : pas contre Jiménez au Vénézuéla mais contre Chavez ; pas contre Somoza au Nicaragua mais contre les Sandinistes ; pas contre Batista à Cuba mais contre Castro ; pas contre Pinochet au Chili mais contre Allende ; pas contre les dictateurs du Guatemala mais contre Arbenz ; pas contre le shah en Iran mais contre Mossadegh, etc. »

Johan Galtung, norvégien, principal fondateur de la discipline des études sur la paix et les conflits.

 

« On n’a jamais mentionné le fait que les chrétiens étaient en parfaite sécurité en Irak sous le président Saddam Hussein – privilégiés, même –  jusqu’à ce que le président George W. Bush envahisse l’Irak et le détruise de fond en comble. On peut s’attendre au même sort pour les chrétiens de Syrie, si le soulèvement fomenté par les États-Unis réussit à mettre en pièces la protection que leur assure le régime Assad. Nous verrons alors des larmes de crocodiles sur les chrétiens de Syrie. »

Eric Margolis, 2014.

 

« Le pouvoir juif, c’est la capacité de réduire au silence tout débat sur le pouvoir juif. »

Gilad Atzmon.

 

« Il faut qu’il y ait un grand procès pour juger tous ceux qui ont une responsabilité significative dans ce qui s’est passé  au cours du siècle écoulé, le plus meurtrier et le plus écologiquement destructif de toute l’histoire de l’humanité. On pourrait l’appeler “Tribunal des crimes de guerre, des crimes climatiques et des crimes fiscaux” et on devrait y faire comparaître les politiques, les administrateurs généraux et les propriétaires des grands médias, avec des oreillettes comme Eichman, et les forcer à entendre prouver qu’ils ont tué des millions de gens, presque réussi à tuer la planète et rendu la plupart d’entre nous aussi misérables qu’ils ont pu. Nous n’aurions évidemment pas le temps de les juger un par un. Il faudrait mettre dans le même sac, en un seul procès, les banquiers de Wall Street, mettre les Conseillers aux Relations Extérieures dans un autre sac pour un autre procès, et ce qui resterait de diplômés commerciaux de Harvard et de diplômés juridiques de Yale dans un troisième. Il ne s’agirait pas de rétribution mais seulement d’édification. Il n’y aurait donc pas de condamnation à la peine capitale. Il faudrait juste les bannir à vie dans quelque usine Nike d’outremer, et les y contraindre au silence perpétuel. »

Sam Smith

 

« J’en suis arrivée à penser à notre exportation de la “démocratie” comme à l’équivalent contemporain de ce que les missionnaires ont toujours fait pour conquérir et s’approprier le « monde non civilisé » au bénéfice des puissants. J’ai dit que l’Église avait inventé le concept de conversion par n’importe quels moyens, y compris la torture et le meurtre bien sûr, comme une grande faveur faite aux victimes, puisque c’était pour “sauver” leur âme immortelle. On appelle cela aujourd’hui “démocratisation”.

Rita Corriel

 

« Il est plus ou moins impossible de commémorer ceux qui sont morts à la guerre sans les glorifier, et il est impossible de les glorifier sans glorifier leurs guerres. »

Paul Craig Roberts

 

­­­­­­­Source : https://williamblum.org/aer/read/146

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

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William Blum est né en 1933, de parents qui ont fui le nazisme jusqu’en  Amérique. Depuis qu’en 1967 il a quitté le Département d’État pour cause de guerre du Vietnam, il n’a pas cessé un seul jour de résister. Seul ou avec d’autres. Il est un des fondateurs et des rédacteurs du Washington Free Press, premier journal alternatif  de la capitale US. Journaliste en reportage à Santiago du Chili, il a assisté à l’assassinat d’Allende. Et, à 83 ans, il est toujours sur la brèche.

Son site : https://williamblum.org/  

Le « Rapport anti-empire » : https://williamblum.org/aer

Ses livres : https://williamblum.org/books

Essais et discours (en anglais) : https://williamblum.org/essays

Notice biographique et interviews : https://williamblum.org/about

Si nous ne vivions pas dans un monde aussi abject et aussi corrompu, les quelques livres dont il est l’auteur seraient tous publiés en français et enseignés dans les écoles.

Pour ceux qui les ignorent encore, voici ceux qui existent en français :

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L'État voyou

[« Rogue State: A Guide to the World's Only Superpower »]

Parangon, 2002, 364 p.

 

 

 

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Les Guerres scélérates

[« Killing Hope: U.S. Military and CIA Interventions Since World War II »]

Parangon, 2004, 544 p.

 

 

 

 

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Mythes de l'Empire : La guerre US contre le terrorisme,

Aden Belgique, 2004.

La Petite bibliothèque d’Aden, 2006,  100 p.

(On vous offre votre poids en sucettes si vous trouvez ce livre dans le catalogue d’Aden… ou ailleurs.)

 

 

 

 

 

 

 

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Mis en ligne le 10 novembre 2016.

 

 

 

 

23:57 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

09/11/2016

CIRQUE ÉLECTORAL US et autres événements sans importance

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Salamines.

Ah, ils savent ce qu’ils font en interdisant l’enseignement de l’Histoire à la jeunesse…

 

 

CIRQUE ÉLECTORAL U.S.

et autres événements sans importance.

 

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Ah, ben dis donc !

 

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La gauche dans le salon ovale…

 

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On revient quand même à ce qui était prêt…

 

7 novembre 2016

Moscou sous la neige

 

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Reconstitution de la parade du 7 novembre 1941 sur la Place Rouge.

Publié le 8 novembre 2016 par Иван Михайлович Фраков

 

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Le 7 novembre 1941 pour « booster » le moral des troupes et de la population devant la menace nazie aux portes de Moscou, Staline organise un défilé sur la Place Rouge. Dès la fin du défilé, les troupes partent directement sur les lignes de front aux abords de la capitale.

Hier a eu lieu une reconstitution du défilé militaire. Seul Staline en était absent…!

Et les morts.

 


 

Il s’agissait alors de gonfler le moral des troupes avant un affrontement à plus de 25 millions de victimes (côté soviétique seul). Aujourd’hui aussi. Pire sans doute.

Tous les défilés militaires sont sinistres ou devraient être vus comme tels.

Qui vont-ils aller combattre, ces jeunes gens ? Des mercenaires surarmés en très grand nombre. Fournis par les pays vassaux du Xerxès d’aujourd’hui…

Que faire d’autre ?

 

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 « Les alliés renvoyés par Léonidas se retirèrent donc, sur son ordre, et seuls les Thespiens et les Thébains restèrent aux côtés des Lacédémoniens. Les Thébains restaient par force et contre leur gré, car Léonidas les gardait en guise d’otages ; mais les Thespiens demeurèrent librement et de leur plein gré ; ils se refusaient, dirent-ils, à laisser derrière eux Léonidas et ses compagnons ; ils restèrent donc et partagèrent leur sort. Ils avaient à leur tête Démophilos fils de Diadromès.

Au lever du soleil Xerxès fit des libations, puis il attendit, pour attaquer, l’heure où le marché bat son plein, – ceci sur les indications d’Éphialte, car pour descendre de la montagne il faut moins de temps et il y a moins de chemin que pour la contourner et monter jusqu’à son sommet. Donc, Xerxès et les Barbares attaquèrent, et les Grecs avec Léonidas, en route pour la mort, s’avancèrent, bien plus qu’à la première rencontre, en terrain découvert. Ils avaient d’abord gardé le mur qui leur servait de rempart et, les jours précédents, ils combattaient dans le défilé ; mais ce jour-là ils engagèrent la mêlée hors du passage et les Barbares tombèrent en foule, car en arrière des lignes leurs chefs, armés de fouets, les poussaient en avant à force de coups. Beaucoup d’entre eux furent précipités à la mer et se noyèrent, d’autres plus nombreux encore, vivants, se piétinèrent et s’écrasèrent mutuellement et nul ne se souciait de qui tombait. Les Grecs qui savaient leur mort toute proche, par les Perses qui tournaient la montagne, firent appel à toute leur valeur contre les Barbares et prodiguèrent leur vie avec fureur.

[…]

Les morts furent ensevelis à l’endroit même où ils avaient péri, avec les soldats tombés avant le départ des alliés renvoyés par Léonidas ; sur leur tombe, une inscription porte ces mots :

 

Ici, contre trois millions d’hommes ont lutté jadis

Quatre mille hommes venus du Péloponnèse.

 

Cette inscription célèbre tous les morts, mais les Spartiates ont une épitaphe spéciale :

 

Étranger, va dire à Sparte qu’ici

Nous gisons, dociles à ses ordres. »

 

Hérodote, L’Enquête, livre VII.

 

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La démocratie américaine mondialisée

Domai 68.org 8 novembre 2016

 

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(Si tu ne vas pas à la démocratie, la démocratie viendra à toi)

 

    Bonjour à toutes et à tous,

Faisons semblant de croire que le modèle de la démocratie, c'est les USA. Si c'est vrai, cela veut dire que le futur président des USA sera vraiment le chef de ce pays.

Or, la mondialisation, c'est la mondialisation de l'empire américain ; par conséquent, le futur chef des Américains voudra être le maître du monde.

Dans ce cas, je pose la question : comment se fait-il que celui qui sera désigné pour devenir le chef d'un monde de 7 milliards d'habitants soit élu par seulement 200 millions d'électeurs ? Est-ce cela qu'on veut nous faire passer pour un modèle de démocratie ?

Autre façon de voir, les Amerloques vont devoir choisir entre Hillary Clinton, une ordure sioniste qui veut balancer des bombes atomiques sur la Russie afin de la mettre au pas ; et Trump, un abruti ultra-raciste qui veut construire un mur étanche entre le Mexique et les USA. C'est vraiment ça, la démocratie ?

Franchement, ça fait pas envie d'être américain !

Si j'avais la malchance d'être un Américain, je crois bien que je prendrais une forte dose de somnifère pour être bien sûr de pas aller voter au dernier moment. Car la seule vraie solution pour ces pauvres Amerloques, c'est que tout le monde refuse de participer à cette mascarade !

Ce qui est rassurant, toutefois, c'est que qui que ce soit qui sera élu, il ne fera pas ce qu'il a dit pendant sa campagne électorale. Car la démocratie bourgeoise, c'est ça, la campagne électorale se résume à une succession de mensonges. Et Trump n'est certainement pas le seul à tromper ses électeurs. Et, sûrement qu'elle a ri, Clinton, en calculant tous les mensonges qu'elle allait faire croire à ses futurs électeurs.

Trump sera contrôlé et par ceux qui sont en dessus de lui, et par ceux qui sont en dessous. Ce qui fait que sa politique raciste et phallocrate sera très atténuée. Et il n'aura pas les moyens de s'opposer vraiment à une politique guerrière de soutien à Israël s'il ne veut pas se faire descendre comme quatre autres présidents américains, dont Kennedy. Car c'est ça, la démocratie américaine : quand on veut se débarrasser d'un président, on l'assassine. Rappelons qu'en comparaison, quand les soviétiques ont voulu se débarrasser de Kroutchev, ou de Gorbatchev, ils n'ont pas éprouvé le besoin de les assassiner pour autant.

Quant à Hillary la folle, elle n'aura jamais l'occasion de faire une guerre ouverte contre la Russie, et encore moins celle de lui balancer des bombes atomiques sur la gueule, car les militaires américains ne sont certainement pas aussi tarés qu'elle. Et ils refuseront de lui obéir, et ils la tueront s'il le faut, pour éviter la fin du monde atomique.

Mais la démocratie n'a rien à voir avec tout ça, n'est-ce pas ?

    Bien à vous,
    do
    8 novembre 2016
    http://mai68.org/spip

Espérons qu’une partie au moins de l’armée US ne décevra pas do.

 

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Non aux « contrôleurs » US en Russie !

Éditeur – RusReinfo 8 novembre 2016

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Il est de coutume depuis quelques années que les pays démocratiques (sic) que sont les pays d’Europe et les USA envoient des « contrôleurs » lors des élections dans les pays dictatoriaux (…) comme… La Russie, où chacun sait que les citoyens sont opprimés.

La Russie a alors décidé la réciprocité, et avait l’intention d’envoyer des contrôleurs vérifier que l’élection présidentielle aux USA – aujourd’hui – se faisait dans des conditions démocratiques, sans trucages, afin que Klinton soit élue avec une confortable marge d’avance en comptant les suffrages des morts bien entendu…

Las ! Les Américains ont averti que la présence d’officiels Russes sur les lieux de vote pourrait être considérée comme un délit. A Houston (TX), les voitures des employés russes ont été bloquées par des véhicules de police dans le plus pur style hollywoodien !

Le gouvernement russe a donc informé aujourd’hui l’ambassade des USA à Moscou que la présence d’officiels américains sur les lieux de vote lors des élections en Russie ne serait pas admise.

Source : https://rusreinfo.ru/fr/2016/11/non-aux-controleurs-us-en...

 

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AILLEURS

 

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5 novembre 2016

Belgique : Deux syndicats SNCB interdits de grève

Les deux syndicats SACT (Syndicat Autonome des Conducteurs de train) et SIC (Syndicat Indépendant pour Cheminots), qui représentent environ un tiers des 3.800 conducteurs de train, se sont vu interdire par le gouvernement le dépôt d’un préavis de grève. Le droit de grève devient exclusivement réservé aux syndicats représentés au niveau national et qui comptent un nombre minimum de membres. Avec l’introduction de ces critères, seuls les trois grands syndicats pourront se croiser les bras légalement. Les grèves menées au nom du SACT et du SIC seront considérées comme sauvages et illégales, les conducteurs risqueront alors des amendes voire un licenciement dans certains cas. Le SACT et le SIC conservent toutefois leur statut de syndicat.

 

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Grévistes de la SACT (image d’archive)

 

Voir le dossier : Belgique - Autres sujets avec les tags: Belgique - Syndicalisme - Nos sources .

Source : http://www.secoursrouge.org/Belgique-Deux-syndicats-SNCB-...

 

Meuh, non, c’est pas le CETA-TTPI !

        

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France : François Hollande bientôt devant le CPI ?

 

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À l’Assemblée nationale française, le groupe des Républicains lance la procédure de destitution réclamée par le député Pierre Lellouche

Alexandre Boudet - Le Huffington Post 8 novembre 2016

 

Il n'y a toujours pas d'unanimité à droite mais la procédure de destitution de François Hollande avance pour de bon à l'Assemblée. Au lendemain de la présentation d'un texte par le député sarkozyste Pierre Lellouche (voir en fin d'article), le groupe Les Républicains a validé le principe de signer cette résolution qui peut conduire (très théoriquement) à la mise sur la touche du président de la République.

Christian Jacob a déclaré mardi 8 novembre qu'une partie des députés dont il est président allait signer la résolution pour actionner l'article 68 de la Constitution. Si 58 parlementaires le font (ce qui est désormais acquis), la procédure sera officiellement lancée.

Lire la suite…

 

Source : http://www.huffingtonpost.fr/2016/11/08/deputes-republica...

 

Calmons-nous. Ceci est, vous l’avez lu, purement théorique.

Ces Messieurs soutiennnent la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle et n’ont certainement pas l’intention de l’envoyer à la Haye pour les mêmes crimes que François Hollande…

Et surtout, il leur faut, pour obtenir la destitution d’un président en exercice, le vote des 2/3 des membres des deux chambres, ce qui n’est pas près d’arriver…

Gesticulations pré-électorales comme chez les Yankees ?

Beh…

 

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Léo, tu nous manques !

 

 

 

Mis en ligne le 9 novembre 2016.

 

 

 

 

15:21 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

06/11/2016

DE LA MYTHOLOGIE SIONISTE À LA TRAGÉDIE PALESTINIENNE

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Gaza. Bateau de pêche palestinien fait de bouteilles recyclées.

 

De la mythologie sioniste à la tragédie palestinienne

À propos de la sortie d’un livre…

 

L’écrivain algérien Chérif Abdedaïm sort un livre consacré au long martyre du peuple palestinien. Un de plus ? Oui. Et en nombre encore insuffisant puisque sainte Communauté Internationale continue de saintement s’en foutre. Tant que ce n’est pas à elle qu’« on » s’en prend, n’est-ce pas…

 

2. Couverture-du-livre-mytholo.jpg

 

De la mythologie sioniste à la tragédie palestinienne est, donc, un ouvrage algérien écrit en français et consacré à la question palestinienne, que publient les éditions de l'Agence Nationale de communication d'Édition et de Publicité (ANEP), avec une double préface : d’une part, celle de l’écrivain et poète palestinien Ziad Medoukh, d’autre part, celle de l’historienne française Aline de Diéguez.

L’auteur Chérif Abdedaïm, interrogé par l'APS, a déclaré que « La création de l'État sioniste s'est basée sur la propagation de mythes et de mensonges fabriqués de toutes pièces et présentés au monde comme vérités historiques, parmi lesquels celui d’une Palestine “ terre sans peuple pour un peuple sans terre” ou encore ceux qualifiant Israël de “démocratie”. »

Pour sa préfacière Aline de Diéguez, De la mythologie sioniste à la tragédie palestinienne dévoile comment une poignée de colons venus des quatre coins du monde ont invoqué un héritage mythologique pour s’emparer de terres habitées par un peuple depuis des millénaires.

Chérif Abdedaïm, qui était présent le 30 octobre au Salon International du Livre d’Alger, a publié auparavant, entre autres ouvrages : Abdelhafid Boussouf, le révolutionnaire aux pas de velours et Constantine : la saga des beys, ainsi qu'un recueil de poèmes en arabe dialectal Toufat El Memhoun min Djawahar El Melhoun.

 

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Chérif Abdedaïm est un artiste, écrivain, journaliste et enseignant algérien. Il tient une chronique d’actualités internationales dans La Nouvelle République d’Alger.

 

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Nous reproduisons ci-dessous la préface française, qu’Aline de Diéguez a eu l’excellente idée de publier sur son site.

 

Aline de Diéguez

Chroniques de la Palestine occupée

« Si vous n'êtes pas vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les gens opprimés et à aimer ceux qui les oppriment. »
Malcolm X

 

L'enfer du peuple palestinien

« Lasciate ogni speranza, voi ch'intrate »  (Vous qui entrez, abandonnez toute espérance)
Dante, La divine comédie, l'Enfer)

 

Dante se représentait l'Enfer comme une sorte d'abîme en forme d'entonnoir sans fond que Lucifer aurait creusé lors de sa chute sous la ville de Jérusalem et dans lequel glissaient les damnés avant de déboucher dans les salles des tortures éternelles. Étonnante prémonition de l'auteur de la Divine comédie d'avoir situé son enfer en Palestine et plus précisément, à Jérusalem !

Aujourd'hui, Lucifer a fait surface et règne en maître au grand jour non seulement à Jérusalem, mais sur la Palestine tout entière. Il s'active frénétiquement à enfourner un peuple crucifié depuis trois-quarts de siècle dans l'entonnoir sans fond du désespoir et de l'annihilation.

 

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La bouche de l’Enfer

Sculpture du XVIe siècle, in Jardins de Bomarzo, province de Viterbe, cœur de la civilisation étrusque. Sur la lèvre supérieure est écrit : « Ogni pensiero vola », (Toute pensée s'envole).

 

C'est l'histoire de cette tragédie que le monde regarde d'un oeil vide et morne et que, courageusement, Chérif Abdedaïm décrit avec une précision chirurgicale dans son ouvrage De la mythologie sioniste à la tragédie palestinienne.

Écrire aujourd'hui sur le sort des Palestiniens, qu'ils soient de Cisjordanie, de Gaza ou des camps de l'exil, c'est d'abord essayer de maîtriser une colère impuissante et une indignation qui ne peuvent manquer d'envahir toute personne dotée de sens moral et de respect de la dignité humaine. C'est pourquoi il faut admirer le ton retenu de Chérif Abdedaïm lors de sa recension sans concessions des étapes du drame enduré par le peuple palestinien.

Car la tragédie a commencé depuis si longtemps qu'un monde futile a fini par oublier les funestes exploits quotidiens de Lucifer, le démon qui met cyniquement la corde au cou à tout un peuple et cherche à l'étrangler avant de le précipiter dans le néant.

Rappelons comment il le terrorise, l'affame, l'assoiffe, le pilonne, l'empêche de se soigner, de se déplacer, martyrise , terrorise, emprisonne sans jugement et torture même ses enfants qu'il empêche d'étudier, l'emmure, vole l'argent de ses impôts, le soumet à l'arbitraire de colons féroces et armés ainsi que de policiers brutaux et sadiques aux checkpoints où il blesse, humilie et assassine en toute impunité. Il laisse son armée caillasser les enfants sur le chemin de l'école et au besoin, les utilise comme boucliers humains. Il bombarde centrale électrique et réserves d'eau potable, déracine les merveilleux oliviers centenaires, dresse des murailles au milieu des villages. Animé d'une rage dévastatrice il réduit en cendres les vergers et les cultures d'un peuple colonisé et emprisonné, vole ses terres, son eau, ses ressources naturelles, poursuit sa colonisation, détruit les maisons, empêche les agriculteurs de travailler, défonce les routes, ruine les infrastructures, les récoltes, ravage le port et l'aéroport de Gaza, bombarde sa plage, les bateaux de pêche, pilonne même les hôpitaux, les écoles et les ambulances, laisse le champ libre à ses snipers assassins, empoisonne la population de Cisjordanie à petit feu en se débarrassant de ses déchets toxiques dans les territoires palestiniens au mépris de la protection de l'environnement et des nappes phréatiques, asperge les maisons des villages de déjections puantes, invente chaque jour de nouvelles brimades et de nouvelles humiliations.

 

6. Dali.jpg

Lucifer, tableau de Dali

 

N'est-ce pas là une description saisissante de l'Enfer sur la terre? Et c'est de ce peuple courageux que la résistance héroïque est qualifiée de "terrorisme" par les bourreaux et les complices occidentaux du Lucifer local!

C'est bien dans le toboggan en forme d'entonnoir que glisse inexorablement le peuple palestinien poussé par le Lucifer sioniste. Jusqu'à quelle profondeur lui faudra-t-il sombrer dans les abysses de l'humiliation et de la souffrance avant que ses pieds se posent sur un sol assez dur pour lui permettre de rebondir et de remonter à la lumière?

Mais aujourd'hui, Lucifer est toujours dans le dos de sa victime et il s'active, année après année, à le précipiter toujours plus profondément dans l'amertume et le désespoir. S'il fallait attribuer le prix Nobel du malheur aux victimes de l'ignominie de leurs Lucifers respectifs, il serait attribué conjointement aux nations indiennes exterminées vicieusement par les troupes sans honneur, sans foi ni loi des colons européens fraîchement établis dans le Nouveau Monde, ainsi qu'au peuple palestinien en voie de subir un sort analogue de la part - ô ironie de l'histoire - d'une armée de colons se prétendant les descendants des plus grands persécutés de la planète - et formant aujourd'hui l'État d'Israël.

Or, il faut bien comprendre que les comportements cruels et sadiques de l'État sioniste ne sont pas le résultat d'actes isolés et circonstanciels. Ils sont voulus, théorisés et planifiés. C'est ce que démontre avec une rigueur implacable l'ouvrage de Chérif Abdedaïm. Après avoir lu De la mythologie sioniste à la tragédie palestinienne, personne ne pourra prétendre qu'il ne savait pas ce qui était en train de se tramer dans le petit mouchoir de terre sur lequel une poignée d'immigrants issus du monde entier revendique, au nom d'un vieux mythe, la possession du territoire habité depuis la nuit des temps par un autre peuple.

Le parallélisme est saisissant entre ceux qui se déclarent fièrement une nation "exceptionnelle et indispensable" et qui ont réussi le prodige d'exterminer par la ruse, les pièges et la violence la quasi totalité des nations indiennes, et ceux qui se proclament un "peuple élu" et dont le rêve est d'éliminer aussi parfaitement la population autochtone du territoire qui est le sien. Pour ce faire, tous les moyens sont bons, sévices, assassinats, déportations. Ah, s'ils pouvaient expédier tous ces "arabes" sur la lune!

La politique actuellement menée en Palestine et que décrit si justement M. Abdedaïm démontre que les principes d'humanité et d'éthique ne sont pas universels et que seule la fâcheuse publicité internationale que permettent les moyens de communication modernes empêche aujourd'hui les massacres à moyenne et grande échelle tels qu'ils furent accomplis dans les années cinquante à Deir Yassine, Haïfa, Jaffa, Acre, Oum Al Fahem et AL-Ramla, Al-Daouayma, Abou Shousha, Qazaza, Jaffa à plusieurs reprises, Tannoura, Tireh, Kfar Husseinia, Haïfa encore et encore, Sarafand, Kolonia, Saris, Biddu, Lod, Bayt Surik, Sasa, Balad al-Cheikh, hier Jenine et Gaza tant et tant de fois. La litanie des villes et villages-martyrs s'étire, interminable.

C'est pourquoi Lucifer recourt dorénavant à un artisanat du crime et de la terreur plus cachés et donc plus pervers. Nos droits-de-l'hommistes ne se mobilisent pas pour les enfants palestiniens assassinés de sang froid, mais goutte à goutte et leurs couinements sont modestes et rapidement réduits au silence au moment des grands carnages à Gaza.

Ne pas oublier ces martyrs est notre devoir et l'immense mérite de Chérif Abdedaïm est de démontrer que ces crimes prennent place dans la stricte logique du sinistre projet politique sioniste.

Car l'Etat hébreu, conduit par les machinistes du sionisme poursuit inlassablement un seul et unique but: conquérir mètre carré par mètre carré, et par tous les moyens, la totalité de la terre de sa géographie mythique. L'actuelle guerre de Syrie à laquelle Israël participe activement en sous-main fait partie des plans de conquête de l'État sioniste.

L'ouvrage de Chérif Abdedaïm démontre pas à pas et preuves à l'appui, que le projet d'extermination sournoise du peuple palestinien a été poursuivi avec une farouche détermination par tous les gouvernements sionistes qui se sont succédé depuis que l'existence d'Israël a été acceptée par l'ONU, et même avant cette reconnaissance de fait, lorsque les groupes terroristes sionistes - Irgoun, Lehi, Ha Sommer, Haganah - se sont heurtés au mandat anglais et massacraient à la fois des Anglais et des Palestiniens.

Dans la longue et très importante citation d'une déclaration de l'un des principaux théoriciens du sionisme, Vladimir Jabotinski, une phrase résume parfaitement ce projet : "Toute colonisation, même la plus réduite, doit se poursuivre au mépris de la volonté de la population indigène. Et donc, elle ne peut se poursuivre et se développer qu'à l'abri du bouclier de la force, ce qui veut dire un Mur d'acier que la population locale ne pourra jamais briser. Telle est notre politique arabe. (…). La force doit jouer son rôle - brutalement et sans indulgence (…) et cela jusqu'à ce qu'il ne reste aucun espoir, jusqu'à ce que nous ayons supprimé toute ouverture visible dans le Mur d'acier."

Voilà exprimé noir sur blanc le mode d'emploi du projet luciférien.

Tous les gouvernements sionistes ont collé à la lettre à ce plan. Les interminables négociations et autres accords, de camp David, d'Oslo ou d'ailleurs, n'étaient que poudre aux yeux et avaient d'autant moins pour finalité d'être mis en œuvre honnêtement que les exactions du pouvoir sioniste jouissent depuis les origines d'une impunité absolue de la part de son protecteur d'Outre-Altlantique. En témoignent plus de soixante vétos opposés par les USA aux résolutions de l'ONU qui condamnaient l'État sioniste.

Mais on ne peut cacher que le plan du Mur d'acier n'a pu se concrétiser que grâce à la complicité et à la collaboration tantôt tacite, tantôt officielle des dirigeants des ghettos palestiniens eux-mêmes, ces "Présidents" d'opérette trop heureux de bénéficier pour eux-mêmes et pour leurs proches des miettes de pouvoir et de richesses que l'occupant dédaigneux leur jette de temps en temps, en échange de leur soumission et de la création d'une milice chargée d'espionner, de réprimer, d'arrêter et même de torturer les résistants.

Lucifer en rit encore.

Grâce à l'ouvrage de Chérif Abdedaïm nous pouvons suivre pas à pas la progression de la mise en œuvre du sinistre plan d'élimination du peuple palestinien. La lucidité et la rigueur de son auteur auront rendu un immense service à la cause de la Palestine et surtout à la cause de la vérité.

Malgré le Mur d'acier, malgré les trahisons viendra un jour où Lucifer rendra les armes.

Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/mariali/palestine/lucifer/lucifer.html

 

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Pas d’interview pendant huit ans et, maintenant, deux d’un coup ! Ce n’est pas nous qui nous en plaindrons. Ce dont nous nous plaignons, c’est que ces passionnants entretiens de Madame Asma al-Assad soient sous-titrés en anglais et non en français. Colonisés provinciaux que nous sommes, de quoi nous plaignons-nous ? Les quelque 80 millions de francophones d’Europe ne s’intéressent pas à ces choses, voilà tout.

 

Entre la guerre et la paix

 


 

Vidéo tirée d’un film documentaire russe.

Source :  https://syrianfreepress.wordpress.com/2016/11/03/asma-al-...

 

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Paris - Chiens écrasés

Une princesse saoudienne ordonne de « frapper » et « tuer » un artisan parisien

Olivier Berruyer – Les crises 4 novembre 2016

 

8. Guillemets anglais.gifUn simple fait divers – mais tellement illustratif de notre époque… Vous imaginez si ça avait été la belle-fille de Poutine ?

 

Une plainte a été déposée contre la fille de l’ex-roi Salman qui a fait rouer de coups un homme qui effectuait des travaux dans son appartement.

7. Paris - Les Crises.jpg

 

« Il faut le tuer, ce chien, il ne mérite pas de vivre », s’est emportée la descendante des fondateurs du royaume d'Arabie Saoudite à l’encontre d’un artisan parisien venu effectuer des travaux dans son appartement de l’avenue Foch à Paris, dans le 16e arrondissement. Selon le récit circonstancié de la victime, établi devant les gardiens de la paix, alors qu’il prenait une photo de la pièce où il devait intervenir, la princesse a fait héler son garde du corps armé.

Les gorilles étrangers sont en effet autorisés à porter une arme par le ministère de l’Intérieur, alors que cela est interdit aux professionnels de la sécurité privée de nationalité française, sauf rares exceptions.

En dépit des explications de l’artisan – il a l’habitude de prendre des clichés avant travaux, afin de remettre les objets et les meubles à leur place après –, le cerbère l’empoigne. Il est accusé de réaliser des photos pour les revendre à des journalistes.

 

Tenu en joue

L’homme de main de la princesse lui assène un coup de poing sur la tempe avant de lui ligoter les mains. Zélé, le garde du corps ordonne à l’artisan de s’agenouiller et de baiser les pieds de la princesse. Récalcitrant, il est alors mis en joue. Selon les policiers qui ont recueilli le témoignage de la victime, les traces de coups étaient encore visibles au moment où il se confiait aux forces de l’ordre. L’artisan affirme que son calvaire a duré près de quatre heures, avant qu’un troisième larron n’intervienne : il réalise une photocopie de sa carte d’identité et lui enjoint de partir en lui interdisant « l’accès au 16e arrondissement à jamais » !

Obstiné dans l’adversité, l’artisan a demandé à être payé et a présenté sa facture de 20.000 euros. En vain. Et les Saoudiens ont conservé son matériel.

Les mauvais traitements au personnel sont réguliers parmi les riches familles du Golfe, certaines d’entre elles bénéficiant en plus de l’immunité diplomatique. Cela rend aléatoire toute tentative de poursuite judiciaire. À ce stade, le parquet de Paris n’a pas fait connaître la suite qu’il entendait donner à cette plainte.

Source :  https://www.les-crises.fr/une-princesse-saoudienne-ordonn...

 

Trois commentaires parmi d’autres :

1) Nous rappelons que le marché aux esclaves de Ryad, Abu Dhabi, et Muscat n’ont fermé leurs portes qu’en 1962, 1964 et 1970.

Durant l’enfance des princes et princesses du golfe on pouvait encore acheter de l’esclave sexuelle circassienne, du soldat chrétien, de l’eunuque du Soudan et de l’artisan perse en allant au Souk.

Maintenant on se fournit à la source, ils ont raison la filière courte pour le bétail c’est le mieux.

2) L’essentiel est bien que l’Arabie saoudite siège dans les conseils des droits humains, contrairement à la Russie. On voit l’expertise qu’ils détiennent dans ce domaine.

3) Heureusement pour elle, la France a un président humaniste et universellement respecté. « Homme d’État de l’année 2016 » même.

 

Les artisans parisiens devraient savoir qu’en vendant leurs services dans le XVIe, ils risquent de tomber sur des gens vulgaires.

 

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Mis en ligne le 6 novembre 2016.

 

 

 

 

 

 

11:54 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

04/11/2016

Où l'en en apprend de belles...

1. Flotte chinoise à Tartous.JPG

Tartous. Pas encore la flotte égyptienne, juste la flotte chinoise…

 

Où l’on en apprend de belles

 

À la suite d’un de nos récents posts, en réaction à un article de M. Israël Shamir (« Erdogan consolide son emprise »), une de nos lectrices qui signe Sémimi, s’était insurgée en ces termes contre une affirmation de M. Shamir :

 

Avec M. Shamir, dont le ton condescendant met les nerfs en pelote, il y a toujours à boire et à manger. Ainsi lorsqu’il écrit benoîtement que le président de l’époque, Morsi, était « modérément islamiste », il faut l’entendre, je suppose, au sens où les coupeurs de tête dont parle si justement Bruno Guigue, sont, eux aussi, qualifiés de « modérés » - c’est-à-dire qu’ils décapitent lentement et avec des canifs !

Je rappelle à M. Shamir et à ceux qui l’ont oublié que l'ancien Président de la République d'Égypte, M. Morsi, sur lequel le peuple palestinien fondait d'immenses espoirs, rapidement déçus, hélas, a, dans son dernier discours de chef d'État dit "démocratique", prôné le "djihad", c'est-à-dire rien de moins que la "guerre sainte" ... mais, mais pas contre l’État sioniste, contre la Syrie, donc contre un autre État à majorité musulmane.

Aucune guerre n'est sainte et tout "djihad" politique n'est qu'une monstruosité barbare. Ainsi, M. Morsi venait ex abrupto de déclarer la guerre à un État avec lequel il n'avait aucun différend politique, et cela pour le plus grand bonheur et jubilation de l'axe otano-qataro-saoudo-sioniste qui manipule à son profit les faibles esprits religieux fanatisés et les politiciens corrompus de la région, mais à la grande fureur d'une partie importante de la société égyptienne, violemment hostile à une dictature religieuse.

La lettre personnelle d'allégeance adressée au Président Peres, par laquelle le Président égyptien fraîchement élu avait souhaité à l'État d'Israël "bonheur et prospérité" demeure dans toutes les mémoires et a pris tout son sens à la lumière des événements qui ont suivi.

Trois jours après le prêche religieux sectaire de M. Morsi, qui aurait envoyé des dizaines de milliers d'Égyptiens grossir les rangs des hordes internationales d'égorgeurs et de décapiteurs de civils syriens sous prétexte qu'ils ne priaient pas leur Dieu de la même manière qu'eux, une junte militaire en a profité pour reprendre le pouvoir - avec le soutien d'une importante proportion de la société civile, il faut bien le constater. Peut-être subsistait-il chez les généraux égyptiens quelques traces de l'authentique patriotisme égyptien qu'avait incarné le Colonel Nasser. Peut-être se souvenaient-ils qu'il n'y a pas si longtemps, l'Égypte et la Syrie ne formaient qu'un seul État. Les deux étoiles qui ornent encore le drapeau syrien en sont les vestiges. […]

 

 L’analyse de notre lectrice semble se trouver aujourd’hui confirmée par les faits, à savoir :

 

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Le grand tournant d'al-Sissi : l’Égypte envoie ses forces en Syrie pour soutenir l’armée

Al Manar - Réseau International4 novembre 2016

 

3. Le-président-égyptien-Abdel-Fattah-al-Sissi.jpg

Le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi

 

Selon une source militaire de haut rang,  cité par le  site « Iran Today »,  le gouvernement égyptien aurait envoyé des forces militaires en Syrie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la coopération militaire et la coordination avec l’État syrien, a rapporté le site d’informations Syria-scop.com.

La source a affirmé que  « l’Égypte est  désireuse de fournir une aide militaire et d’envoyer des forces en Syrie pour participer aux batailles du gouvernement syrien contre les terroristes, surtout  après avoir constaté que ses différends avec l’Arabie Saoudite sont profonds concernant l’aide que fournit cette dernière aux terroristes en Irak et en  Syrie sans compter la guerre qu’elle mène contre le Yémen ».

La source a poursuivi que « les gouvernements syrien et égyptien comptent annoncer cette coopération dans la  lutte contre le terrorisme officiellement et très prochainement ».

Toujours selon la même source, « l’Égypte a également envoyé des armes à la Syrie pour soutenir le régime du président Bachar al-Assad dans la purification de la terre syrienne de la présence des terroristes ».

Il convient de noter, que la semaine dernière, le général Ali Mammlouk, chef du Bureau de la sécurité nationale syrienne a visité l’Égypte et a tenu des réunions avec de hauts responsables égyptiens.

Dans le même contexte, un groupe d’officiers de l’armée égyptienne s’est rendu mardi dans la ville portuaire syrienne de Tartous pour s’entraîner avec des conseillers militaires russes, près de la ligne de front de l’État islamique, a rapporté ce jeudi Mehrnews.

Selon plusieurs rapports d’activistes locaux, les officiers égyptiens étaient accompagnés par des militaires russes à leur arrivée à Tartous, mardi.

Les armées égyptienne, russe et syrienne n’ont pas confirmé ces informations.

Source : http://french.almanar.com.lb/80243

Via : http://reseauinternational.net/le-grand-tournant-de-sissi...

 

2. army of egypt flag close-up.jpg

 

La mère de l’une et l’épouse de l’autre…

 

On ne peut que rapprocher ce qui précède de l’article ci-dessous du Réseau Voltaire, qui apporte pour sa part un assez joli bouquet d’informations. On ne sera pas surpris d’y trouver Mme Huma Abedin, hier inconnue à nos bataillons d’Européens lambda, qui fait la une de presque tous les organes de presse internationaux depuis quelques jours.

 

4. Menottes noires jpg petites transparentes.gif

 

Les e-mails d’Hillary Clinton et la Confrérie

Thierry MeyssanRéseau Voltaire

1er novembreDamas (Syrie)

 

L’enquête du FBI sur les e-mails privés d’Hillary Clinton ne porte pas sur une négligence face aux règles de sécurité, mais sur un complot visant à distraire toute trace de ses correspondances qui auraient dû être archivées sur des serveurs de l’État fédéral. Il pourrait comprendre des échanges sur des financements illégaux ou de la corruption, d’autres sur les liens des époux Clinton avec les Frères musulmans et les jihadistes.

 

5. Clinton -Abedin.jpg

Hillary Clinton et sa directrice de cabinet Huma Abedin

 

La relance de l’enquête du FBI sur les e-mails privés d’Hillary Clinton ne porte plus sur les questions de sécurité, mais sur des trafics qui pourraient aller jusqu’à la haute trahison.

Techniquement, au lieu d’utiliser un serveur sécurisé de l’État fédéral, la secrétaire d’État avait fait installer à son domicile un serveur privé, de manière à pouvoir utiliser Internet sans laisser de traces sur une machine de l’État fédéral. Le technicien privé de Mme Clinton avait nettoyé son serveur avant l’arrivée du FBI, de sorte qu’il n’était pas possible de savoir pourquoi elle avait mis en place ce dispositif.

Dans un premier temps, le FBI a observé que le serveur privé n’avait pas la sécurisation du serveur du département d’État. Mme Clinton n’avait donc commis qu’une faute de sécurité. Dans un second temps, le FBI a saisi l’ordinateur de l’ancien membre du Congrès, Anthony Weiner. Celui-ci est l’ancien époux d’Huma Abedin, directrice de cabinet d’Hillary. Des e-mails provenant de la secrétaire d’État y ont été retrouvés.

Anthony Weiner est un homme politique juif, très proche des Clinton, qui ambitionnait de devenir maire de New York. Il dut démissionner à la suite d’un scandale très puritain : il avait envoyé des SMS érotiques à une jeune femme autre que son épouse. Huma Abedin se sépara officiellement de lui durant cette tourmente, mais en réalité ne le quitta pas.

Lire la suite…

Source : http://www.voltairenet.org/article193919.html

 

Bref, si la moitié seulement des choses énoncées dans cet article – sujettes à confirmation comme toujours - étaient vraies, il y aurait là de quoi faire pendre (ou électrocuter) deux ou trois personnes, puisque la peine de mort n’est pas abolie aux USA.

 

4. Menottes noires jpg petites transparentes.gif

 

 

Mis en ligne le 4 novembre 2016

 

 

 

 

22:46 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

03/11/2016

HA HA HA !

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Ha ha ha ! (jaune)

Ha ha ha ! (Tout court)

 

2. Cirque US.GIF

Cirque électoral hexagonal

 

2. Cirque US.GIF

Montebourg, the young leader

Théophraste R. – Le Grand Soir 2 novembre 2016

 

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La French American Fondation (sponsorisée entre autres par la banque Lazard) est connue pour sa formation de « Young leaders » appelés à jouer un rôle important dans leur pays et dans les relations franco-américaines. Ils auront à réfléchir sur des thèmes majeurs communs aux deux pays et à approfondir leur compréhension mutuelle. Ah, qu’en termes galants ces choses-là sont dites !

Entre 1997 et 2001, John Negroponte présida la French American Fondation, avant de devenir entre 2005 et 2007, sous Georges Bush, le premier directeur coordonnant tous les services secrets américains (DNI), dirigeant l’US States Intelligence Community (qui regroupe une quinzaine de membres, dont le FBI et la CIA).

Pour devenir young leader, il faut postuler et être parrainé. Parmi les Français qui ont été sélectionnés on a pu remarquer : François Hollande, Bernard Guetta, Laurent Joffrin, François Léotard, Christine Ockrent, Jacques Toubon, Valérie Pécresse, Eric Raoult, Marisol Touraine, Aquilino Morelle, Najat Vallaud-Belkacem, Matthieu Pigasse, Pascal Riché (Rue 89), Emmanuel Chain, Jean-Marie Colombani, Nathalie Kosciusko-Morizet, Alain Minc, Pierre Moscovici, Laurent Wauquiez et même (amis communistes, fermez les yeux)… Arnaud Montebourg.

Vous pensez bien que, dès que Pierre Laurent et Olivier Dartigolles auront lu ce billet, ils vont (après avoir vérifié) abandonner la carte Montebourg et en sortir une autre, moins suspecte d’allégeance envers l’Oncle Sam. Je suis sûr qu’on doit pouvoir trouver ça dans les alentours.

Théophraste R. (Yankee no !).

Pour en savoir plus, lire ma source : http://www.legrandsoir.info/les-socialistes-americains.html

Notre source : http://www.legrandsoir.info/montebourg-the-young-leader.h...

 

2. Cirque US.GIF

Cirque électoral US (suite)

2. Cirque US.GIF

 

Obama va-t-il faire tuer Hillary Clinton ?

Ariane WALTER – Le Grand Soir 2 novembre 2016

 

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Les racines des démocrates plongent dans le tumulte chicagoan.

Je conseille à ceux qui ignorent tout de la mafia locale, la lecture du livre d’Éric Laurent La face cachée des banques. Ils y apprendront ce qu’est la dynastie Daley qui règne sur Chicago depuis des décades, ayant tout dernièrement cédé la place à Emmanuel Rahm. Ce même Rahm dont le père travaillait pour l’Irgoun, bonne famille donc, et qu’on appelle Rahm Bo dans le milieu car il est assez nerveux quand on le contrarie. Ce fut ce nom que prononça en priorité Obama après sa première élection. Le premier homme qu’il appela auprès de lui pour l’aider à être honnête.

(C’est alors que j’aperçus, moi qui avais pleuré lors de la victoire d’Obama, si mignon avec ses pitchounettes, que je m’étais fait baiser et des millions avec moi dans les grandes largeurs.)

Le jeune Obama, quelques années auparavant, vivait à Chicago quand il avait été remarqué par une charmante brunette, miss Michelle Robinson et présenté à une docte dame du clan, voyant ainsi sa carrière de marionnette élégante toute tracée.
Belle ville que Chicago avec sa bourse pimpante ! (Oui c’est à la bourse de Chicago, quelques jours avant le 11 septembre, qu’eurent lieu de gros délits d’initiés.) Mais passons. Le hasard.

Or figurez-vous que tout ce beau monde, un peu comme nos socialistes, c’est-à-dire la gauche frauduleuse, la démoncratie, est très mal aujourd’hui.

Ils tentaient le tiercé qui n’a jamais existé : Obama 1, Obama 2 et Clinton 3 ; ils avaient avec eux les médias et les banques ; et soudain, patatras, le chef du FBI, qui avait pourtant été mis en place par Obama (il y a quand même des ingrats) vient de trouver dans les mails d’un ex-élu démocrate pédophile des mails de son ex-femme Uma Abedin, très pote avec Killary et les frères musulmans !

(Oui, je sais, c’est plus compliqué que le Da Vinci Code, mais c’est de la politique contemporaine avec ses gros plugs comme l’Art du même nom !)

Que va-t-on à nouveau découvrir dans ces mails ?

J’imagine le pire :

Clinton prenait-elle conseil auprès de Kim Kardashian pour sa politqiue du Moyen-Orient ?

A-t-on d’elle une sex-tape avec Ben Laden ?

On sait certes que sa fondation offrait aux grosses boîtes qui avaient des problèmes d’impôts de régler tout ça contre un bon 10 %. Mais tout ceci est tellement banal en politique ...

Il n’empêche que notre merveilleuse Killary, élue ou pas, sous le coup d’une procédure dite RICOE, risque tout bonnement un SCUD « d’impeachement » et de finir en prison sous les coups de boutoir du diabolique Trump !!

Qui est responsable de tout ce foutoir ?

Pas de mystère.Tout le monde le sait : POUTINE !

Il a déjà hacké le serveur des démocrates, il a sûrement fourré de fadaises la correspondance de la dite Clinton, il embête Daech, il a séduit Trump qui lui mange dans la main ! Ça commence à faire, là !!

Que faire ?

L’Obamaboulerie et la Clintonerie sont encore plus bas que la Hollanderie pour vous montrer le niveau du désastre !

Il faut donc une action d’éclat. que je propose aux services secrets les plus tip-top de ce temps, la CIA, le Mossad, le M16, entre autres, qui ont quand même la responsabilité de garder en équilibre un monde où le petit peuple commence à la ramener un peu trop !

De récents sondages donnant Trump vainqueur, Obama doit agir sans plus attendre !

Voici donc le scénario que je suppute :

1- Clinton deux jours avant les élections va se prendre un pruneau en pleine poire.

2- Le jour même le tireur d’élite va être arrêté dans un cinéma où il regarde le dernier film sur Snowden.

3- Ce tireur d’élite sera un ex du KGB que l’on aura vu à la terrasse d’une pizzeria avec Trump, portant sur lui un T-Shirt de Poutine.

4) Poutine sera déclaré responsable de ce meurtre, l’état d’urgence programmé et la guerre déclarée à la Russie. (Ce qui s’appelle faire d’une pierre trois coups, Trump étant aussi arrêté pour haute trahison.)

5) Une dizaine de bombes nucléaires seront tirées vers la Russie.

6) Qui seront détournées grâce à la technique supérieure des Russes et renvoyées sur la Maison Blanche, la statue de la Liberté, les bureaux de Monsanto et de Raythorn, le FMI, Wall Street et les grandes banques qui seront pulvérisées.

7) Obama sera arrêté par le FBI.

8) Poutine et Trump se rencontreront au sommet de l’Empire State building et signeront une paix universelle.

Certains me diront que la fin de l’Histoire est inquiétante...

Ah ! Écoutez, il faut quand même être conscients que nous appartenons à une espèce cruelle, sadique, dominatrice, dégénérée, psychopathe qui offre à travers l’histoire des cortèges de monstruosités et que si nous ne nous décidons pas, une bonne fois pour toutes, à cracher à la gueule des dieux et des héros pour devenir de braves paysans sympas, nous sommes tous morts !!!

Est-ce clair ?

http://www.le-veilleur.com/article/etats-unis-coup-de-ton...

Eric Laurent, La face cachée des banques, Pocket 2011.


Source : http://www.legrandsoir.info/obama-va-t-il-faire-tuer-hill...

On aimerait savoir ce que Le Veilleur  entend par cette phrase : « Quid de l’image de l’Amérique, un nouveau Vénézuéla ? »  En quoi, d‘après lui, l’Amérique et le Vénézuéla sont-ils comparables ? [LGO]

 

2. Cirque US.GIF

 

 

Mis en ligne le 3 novembre 2016

 

 

 

 

 

20:18 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

30/10/2016

LES COUPEURS DE TÊTES À L'ONU

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Mais pourquoi diantre les Russes posent-ils leur candidature à ce Machin ?

 

 

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LES COUPEURS DE TÊTES À L'ONU !

Bruno Guigue – Oumma.com 30 octobre 2016

 

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Élire l'Arabie saoudite au conseil des droits de l'homme, c'est comme nommer un pédophile directeur d'école. Mais ça y est, c'est fait. Cette monarchie est esclavagiste et corrompue. Pudibonde et obscène, elle se prosterne devant le dieu-dollar et vomit tout ce qui n'est pas wahhabite. Elle diffuse à l'échelle planétaire une idéologie débile et sectaire. Elle invoque le Créateur à chaque virement bancaire, mais elle décapite comme d'autres font un barbecue. Seulement voilà, elle a beaucoup d'amis. Et ils trouvent qu'elle a un excellent pedigree pour se voir confier la promotion des droits de l'homme. Remarquez, on a échappé au pire. On a failli lui confier les droits de la femme.

Voilà donc l'Arabie saoudite chargée, avec notre bénédiction, de soutenir les droits de l'homme comme la corde soutient le pendu. Car les Occidentaux ont voté comme un seul homme pour la candidature de Riyad. Avec une bienveillance de marchands de canons soucieux de la réputation du client, ils ont arrosé d'eau bénite cette fosse à purin. Vus de Paris, les dix milliards de contrats d'armements valent bien cette petite mascarade dont personne ne parlera plus dans 48 heures. On leur a vendu des armes, distribué des médailles, bradé l'honneur national. Tant qu'on y est, on peut aussi leur permettre de parader au sein de ce conseil qui de toutes façons ne sert à rien. Puisqu'ils y tiennent !

On pourrait craindre, bien sûr, que l'ONU y perde de sa crédibilité. L'organisation internationale s'en remettra-t-elle ? En réalité, aucun risque. L'ONU est une avaleuse de couleuvres professionnelle. Elle n'est pas à un paradoxe près. Elle tente de donner une apparence de réalité à cette fiction qu'est la communauté internationale, mais personne n'est dupe. Le conseil des droits de l'homme a des attributions ronflantes, mais ce machin onusien est devenu la bonne-à-tout-faire des ploutocrates. L'arène internationale est un champ de forces où les alliances se font et se défont. Richissime, la monarchie wahhabite a des moyens de persuasion que n'a pas le Burkina Faso.

Que cette élection au CDH (28 octobre) ait eu lieu trois semaines après le massacre perpétré à Sanaa par l'aviation saoudienne (8 octobre) ne manque pas de sel. Quel symbole ! L'admission en grande pompe au conseil des droits de l'homme, c'est la prime à l'assassin. On a heureusement échappé au Prix Nobel de Laurent Fabius, l'apologiste alcoolique des psychopathes d'Al-Nosra. On a frôlé celui des Casques blancs "auto-reverse", brancardiers le jour et tortionnaires la nuit. Mais c'était plus fort que tout. On n'a pas pu éviter l'élection des coupeurs de tête saoudiens au conseil des droits de l'homme de l'ONU.

On aurait dû surtout demander ce qu'il en pense au peuple yéménite. Il subit tous les jours des bombardements qui ont fait 10 000 morts et provoqué une crise humanitaire sans précédent. Mais on s'est bien gardé de lui demander son avis, à ce peuple arabe martyr, avant de coller ce nouveau fion de hamster au revers du veston wahhabite. Car les droits de l'homme, en fait, c'est bon pour justifier les bombardements, pas pour les interdire. Sauf s'ils sont russes. Et même lorsqu'il n'y a pas de bombardement !

Comme par hasard, deux jours avant le scrutin onusien, une école a été attaquée à Idlib (Syrie). Selon l'ONU, il y a eu 28 morts dont 22 enfants. L'ONU n'a accusé personne, faute de preuves. Mais les officines de propagande et les médias occidentaux ont accusé la Russie. Niant toute implication, le ministère russe de la Défense a fourni les preuves qu'il n'y avait pas eu de bombardement aérien. Aucune importance ! L'essentiel, c'est le vacarme organisé contre Moscou avant l'élection des membres du conseil des droits de l'homme. Résultat : la Russie a obtenu moins de voix que la Croatie. Contrairement à l'Arabie saoudite, elle ne fait plus partie du CDH. Mission accomplie.

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Bruno Guigue : Normalien, énarque, aujourd'hui professeur de philosophie, auteur de plusieurs ouvrages, dont Aux origines du conflit israélo-arabe, l'invisible remords de l'Occident (L'Harmattan, 2002).

Source : http://oumma.com/223856/coupeurs-de-tete-a-l-onu

 

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Retour sur le putsch turc

Israël Shamir rentre de Turquie et Thierry Meyssan a reçu des informations nouvelles.

 

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Erdogan consolide son emprise

Israël Adam Shamir – Entre la plume et l’enclume 30.10.2016

Traduction : Maria Poumier

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La Turquie est infatigable. Le président Erdogan consolide son pouvoir, en essayant de se débarrasser des interférences irritantes du Parlement. Il tente de réformer la Turquie dans le sens d’une république présidentielle, en assumant les pouvoirs d’un président américain. Il se voit calife, plaisante le peuple à Istanbu, et on l’appelle le sultan Erdogan. Et le putsch éventé de juillet a été mis à profit comme mettre en route une grande purge dans la structure du pouvoir. Cependant, le résultat pourrait s’avérer encore plus positif que ce qu’en attendent de nombreux observateurs.

Voilà ce que j’ai appris pendant ma visite en Turquie, où j’ai eu l’occasion de rencontrer des membres turcs du Parlement, des ministres et des chefs de rédaction des plus grands médias. Je m’attendais à ce que le putsch raté appartienne  déjà à l’histoire, mais je me trompais.

L’ombre du putsch pèse lourdement sur les évènements quotidiens, dans le pays. On m’en a montré des traces au siège du Parlement, où une bombe lancée par les putchistes était tombée. Il y a aussi une exposition de photos montrant d’autres  coups d’Etat militaires victorieux, avec un horrible portrait président Adnan Menderes pendu en 1960. Les putschs turcs, ce n’est pas de la petite bière. L’armée voulait prendre le pouvoir et le garder, pour elle, et pour ses alliés de l’Otan.

Le putsch de juillet a causé la mort de 240 personnes, pour moitié tués sur le pont du Bosphore dans une confrontation avec l’armée. Ce n’est pas grand-chose par rapport au putsch égyptien, où les victimes se sont comptées par milliers, et où l’armée a éjecté le président Morsi, modérément islamiste, et élu en toute légitimité.

Après le putsch, Erdogan a entrepris la purge des Gulenistes ou Fethullistes comme on appelle les partisans de Fethullah Gülen, le père de l’islam politique turc modéré et le créateur d’un vaste réseau d’écoles qui s’étend sur 160 pays. Ils étaient censés être les initiateurs du coup d’Etat. Ce n’est en fait pas très clair, si Gülen et ses partisans étaient bien derrière l’opération, mais il ne fait pas de doute que ce sont des ennemis d’Erdogan.

La purge n’est pas sanglante, mais douloureuse : les proscrits ne sont pas abattus, mais perdent leur travail et atterrissent souvent en prison. Quelque soixante-dix ou quatre-vingt mille personnages sont passées à la trappe, 35 000 sont à l’ombre. Ils sont juges, officiers de l’armée, fonctionnaires, et souvent enseignants. 500 personnes ont été chassées du ministère des Affaires étrangères, certains avaient refusé de rentrer chez eux quand l’ordre de se replier avait été donné. L’état d’urgence a été déclaré juste après le putsch, et vient d’être prolongé pour trois mois de plus.

Une telle justice d’exception est notoirement aveugle : un juge est mort trois mois avant les évènements, mais était toujours sur les listes des proscrits pour sa participation au putsch. Certaines sociétés appartenant à des gülenistes ont vu leurs biens confisqués, tandis que leurs obligations et dettes restaient bien à la charge des propriétaires dépossédés. Il est difficile de se défendre contre des accusations quelque peu rhétoriques de gulenisme..

Les Turcs répondent par une saine plaisanterie, aux tâtonnements de cette “justice aveugle” : « un aveugle, ça s’agrippe à tout ce qu’il peut attraper”.

Le gouvernement argue que lesgulenistes constituaient une organisation de comploteurs, appelée FETO, et la décrivent comme « organisation terroriste ». Ils la comparent à Daesch, au Cartel de Medellín, et, plus surprenant, aux jésuites.

Mais il reste difficile de comprendre en quel sens les gulenistes étaient des terroristes. La pire chose dont ils sont accusés, c’est d’avoir fraudé pour obtenir des certificats permettant à leurs  membres d’accomplir un service civil, et ce faisant, de leur avoir assuré des positions confortables. Ce n’est pas conforme aux principes des joueurs de cricket, mais peut difficilement être qualifié d’opération terroriste.

Comment fait-on pour démasquer un guleniste ? La tâche n’est pas simple, mais il y a certains marqueurs qui révèlent le crypto-guleniste.

Les gens qui utilisent la messagerie ByLock sont suspects. Cette messagerie d’amateurs avait été populaire parmi les gens de Gülen et certaines personnes impliquées dans le putsch. 150 000 utilisateurs de ByLock ont fait l’objet d’une enquête. Le système avait été piraté par les services de sécurité de l’Etat il y a quelque temps, parce que c’était très léger du point de vue sécurité. Après quoi, les conspirateurs s’étaient reportés sur le système de messagerie professionnelle WhatsApp. Il offrait une bonne sécurité, mais il suffisait de mettre la main sur le smartphone d’un seul comploteur pour avoir accès à tous les autres.

Autre moyen pour débusquer un crypto-guleniste : localiser le billet d’un dollar que les gulenistes reçoivent de leur gourou. Un membre du Parlement m’a dit qu’un vrai guleniste coud souvent ce billet sur l’envers d’un sous-vêtement, au contact de sa peau.

Cette idée avait été mise en service par le rabbin fondateur des Loubavitch : en effet, feu Menachem Mendel Schneersohn répandait aussi des billets d’un dollar et bénissait même de la vodka pour la consommation des juifs hassidiques. Il conversait avec Dieu, et Gülen de même, selon ses troupes, et selon ses adversaires également. Les juifs ultra-orthodoxes essayaient eux aussi d’accroître leur influence, avec un succès considérable.., mais ils n’avaient jamais été qualifiés de terroristes.

Gülen avait été - et il le reste – un personnage très puissant dans le monde turcophone, particulièrement en ex-URSS et en Chine, depuis le Tatarstan et la Yakoutie jusqu’au Xinjiang. Les jeunes du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan sont passés par ses écoles. Le mouvement Gülen était considéré comme la branche dominante dans l’islam politique modéré pro-occidental. Pratiquement tous les islamistes modernes de la Turquie sont passés par ses écoles. Il était l’allié le plus important d’Erdogan dans son combat ascendant contre les kémalistes violemment laïques qui gouvernaient la Turquie jusqu’en 2002.

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Source : http://plumenclume.org/blog/173-erdogan-consolide-son-emp...

 

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Journal du changement d’ordre mondial #12

À la recherche du bouc émissaire

Thierry Meyssan – Réseau Voltaire 20 ctobre 2016

Damas (Syrie)

 

À Berlin, l’Allemagne, la France, la Russie et l’Ukraine ont tenté de débloquer les conflits ukrainien et syrien. Cependant, d’un point de vue russe, ces blocages n’existent que parce que l’objectif des États-Unis n’est pas la défense de la démocratie dont ils se prévalent, mais la prévention du développement de la Russie et de la Chine à travers l’interruption des routes de la soie. Disposant de la supériorité conventionnelle, Moscou a donc tout fait pour lier le Moyen-Orient et l’Europe orientale. Ce à quoi il est parvenu en échangeant l’allongement de la trêve en Syrie contre l’arrêt du blocage des accords de Minsk. De son côté, Washington cherche toujours à se décharger de sa culpabilité sur un de ses alliés. Après avoir échoué en Turquie, la CIA se tourne vers l’Arabie saoudite.

 

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Le conflit opposant les États-Unis à la Russie et à la Chine évolue sur deux fronts : d’un côté, Washington cherche un éventuel bouc émissaire à qui faire porter la responsabilité de la guerre contre la Syrie, de l’autre Moscou qui a déjà relié les dossiers syrien et yéménite, tente de les lier à la question ukrainienne.

Washington à la recherche du bouc émissaire

Pour se désengager la tête haute, les États-Unis doivent faire porter la responsabilité de leurs crimes à un de leurs alliés. Ils ont trois possibilités : soit faire porter le chapeau à la Turquie, soit à l’Arabie saoudite, soit aux deux. La Turquie est présente en Syrie et en Ukraine, mais pas au Yémen, tandis que l’Arabie est présente en Syrie et au Yémen, mais pas en Ukraine.

La Turquie

Nous disposons désormais d’informations vérifiées sur ce qui s’est réellement passé le 15 juillet dernier en Turquie ; des informations qui nous contraignent à réviser notre jugement initial.

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Source : http://www.voltairenet.org/article193805.html

 

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Chats

« Faites pas attention quand mon humaine pète les plombs. »

Mimi Makhno

 

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L’assassinat d’Arsen Pavlov, dit « Motorola », un des chefs militaires de la Résistance du Donbass, venant après plusieurs autres non élucidés, nous avait incités à consacrer, à ces dérangeantes morts en série, un  post assez conséquent, dans lequel nous nous efforcions de faire entendre le plus possible des voix qui comptent.

C’était un travail long et ardu, parce que presque tous s’expriment en russe, sont traduits en anglais mais pas en français.

Nous terminions par celui du Chat Mathieu (Kat Motja) parce qu’à tort ou à raison, il allait à contre-courant des autres, l’opinion d’un Russe sous les armes, dans un pays assailli de toutes parts, fût-elle erronée, délirante ou bourrée de préjugés, n’étant pas à nos yeux à écarter d’une pichenette par ceux qui ne sont que spectateurs.

C’est malheureusement ce qui s’est produit, puisque le Saker – sur le blog duquel la prise de position du Chat avait paru en anglais – l’a supprimé purement et simplement, avec, bien entendu, les commentaires de lecteurs qu’il avait générés, alors que nous étions occupés à le traduire en français.

Bâillonner quelqu’un – même quelqu’un qui a tort – est un acte arbitraire inexcusable. Pas seulement d’un  point de vue moral : les actes arbitraires sont des raccourcis. Mais tous les raccourcis finissent dans des culs-de-sac et, donc, ne servent en définitive jamais à rien. Ce sont des actes essentiellement inintelligents.

Nous n’aimons pas faire preuve d’inintelligence ni nous laisser censurer, fût-ce indirectement. Nous avons donc décidé de ne rien publier de ce qui était prêt à l’être sur cette affaire et à nous tenir à l’écart désormais du blog du Saker, jusqu’à ce que nous soyons sur une longueur d’ondes moins éloignée du point de vue des principes.

Nous ne revenons pas sur cette décision, mais nous mettons en ligne le Nouvelleaks paru aujourd’hui sur ANTIPRESSE parce que Slobodan Despot y résume de façon exemplaire les faits relatifs à cette mort, pour l’information de ceux qui ne sont pas au courant des derniers assassinats ciblés en cours dans cette partie du globe. LGO.

 

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Zakhar et ses chats

NOUVELLEAKS par Slobodan Despot

ANTIPRESSE30 octobre 2016

 

Zakhar Prilepine est l’auteur le plus célèbre et le plus lu parmi les «enragés de la jeune littérature russe». Il a été officier dans les OMON, les troupes spéciales, dans l’épouvantable guerre de Tchétchénie. Il est membre du Parti National-Bolchevique d’Edouard Limonov. Il ne s’en cache pas, loin de là. À rebours de la plupart des écrivains en vogue, il ne se prétend pas apolitique, ni ne revendique le point de vue de Sirius. Il relève que la grande majorité des œuvres importantes de sa propre tradition traitent d’événements politiques et/ou sont l’œuvre de militaires.

 

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Zakhar et le chat

 

Cela ne l’empêche pas d’être lu, traduit et adulé dans le monde entier comme une grande voix littéraire de notre temps. C’est le miracle de la littérature et la force pacificatrice du vrai talent. À l’heure actuelle, la prose de Zakhar Prilepine est l’une des rares denrées russes qui échappent au boycott occidental, particulièrement en France, où l’essentiel son œuvre est traduite aux éditions Actes Sud, à la Différence ou aux Syrtes.

Le lundi 24 octobre, Zakhar Prilepine était à Belgrade pour le lancement de son nouveau livre. Ses Lettres du Donbass, datant de juillet dernier, sont déjà traduites en serbe, avant même d’être parues en langue originale. C’est d’elles qu’il est venu parler en un lieu adorable, la maison-musée d’un vieux poète bohême sise au beau milieu de la Skadarlija, la rue joyeuse des tavernes, des orchestres tziganes et des pavés assassins qui brisent les talons des dames élégantes et les chevilles des messieurs éméchés.

Je me trouvais là, au premier rang du public, tandis que mon ami Dragoslav Bokan devait animer la soirée en compagnie de Zakhar et de sa traductrice. Derrière moi, assis ou debout, attendaient cent ou cent cinquante spectateurs fervents et inclassables. Retraités, étudiants, jeunes militants nationalistes, professeurs de littérature, starlettes, poivrots, provocateurs, philosophes de rue. L’apparition de Zakhar en hoodie noir — silhouette de moine rappeur — a été bruyamment saluée, et suivie immédiatement d’une minute de silence. C’est cette minute d’un silence lourd et pénétrant, incrustée comme une bille de plomb dans le brouhaha d’un quartier de fêtards, qui m’a décidé à relater cette rencontre.

 

Arsen

Zakhar venait d’enterrer un camarade de combat et un ami proche.

Arsen Pavlov dit Motorola, le commandant légendaire de la défense du Donbass, était tué huit jours plus tôt par une bombe placée dans l’ascenseur de son immeuble à Donetsk alors qu’il rentrait dans son petit appartement où l’attendait sa femme avec ses deux enfants, dont un bébé nouveau-né. La première des Lettres du Donbass, du 6 juillet 2016, lui était justement consacrée. A ses côtés dans l’ascenseur se trouvait son garde du corps, le tranquille géant géorgien Taïmouraz, dont le portrait nuancé fait l’objet de la troisième lettre, datée du 12 juillet.

Par-delà le chagrin récent, qui chez lui semblait se traduire par un surplus de colère froide et résolue, j’ai cru sentir chez Prilepine l’ombre d’une appréhension. Lui-même pouvait à tout moment être le prochain sur la liste d’exécution des commandos ukrainiens. Comme il nous l’a expliqué, il vit désormais dans le Donbass, parmi les insurgés, et ne retourne en Russie que pour chercher de l’argent et revoir sa famille. Il est heureusement marié depuis vingt ans et il a quatre enfants.

Qu’avait-il besoin de cela? Il a survécu par miracle à sa première guerre, en Tchétchénie, et en a tiré des récits à vous couper le souffle. Un côté baroudeur, à la Hemingway ? Ce serait encore trop simple. Comme beaucoup d’écrivains et de poètes russes, Prilepine identifie son destin à celui de sa nation. Or c’est là qu’il se joue, selon lui, dans les provinces rebelles de l’est de l’Ukraine. C’est là, autant et peut-être plus qu’en Syrie, que les deux superpuissances se livrent une guerre par procuration.

A l’ouest, l’Ukraine de l’Euromaïdan, issue du putsch de février 2014 à Kiev. Derrière elle, sans dissimulation, le pouvoir américain. Qui nomme les ministres, fait les lois, accapare les ressources. Le fils du vice-président américain Joe Biden préside la principale compagnie énergétique du pays. Avocat de formation, Hunter Biden est surtout un crétin cocaïnomane que même l’U. S. Navy a viré de ses rangs malgré ses hautes protections. Son sourire vide et exorbité s’intègre harmonieusement à la galerie tim-burtonienne de sycophantes loufoques qui incarnent désormais l’Ukraine « européenne » à la suite du chocolatier inepte Petro Porochenko. Leur propre peuple, désormais, les abhorre.

A l’est, des régions ouvrières de culture et de langue russes dont le crime est d’avoir rejeté le putsch de 2014 contre un président élu. Avec la bénédiction de l’UE, le nouveau pouvoir de Kiev a lancé au printemps 2014 une « opération antiterroriste » pour balayer en quelques semaines cette méprisable agitation. Mal lui en a pris. Son armée sans motivation s’est enlisée et a été remplacée en première ligne par des troupes ouvertement nazies. Et Kiev — relayé aveuglément par les médias occidentaux — n’a trouvé d’autre alibi à son fiasco que d’incriminer depuis deux ans une introuvable présence militaire russe sur son territoire.

On comprend beaucoup mieux ce mystère en découvrant des figures comme « Motorola » et son entourage. Laveur de voitures, tailleur de stèles funéraires, vétéran de Tchétchénie, Arsen Pavlov était retourné se battre dans le Donbass par vocation, comme nombre de volontaires russes. Il y est rapidement devenu légendaire, notamment en chassant les forces ukrainiennes de l’aéroport de Donetsk avec un effectif incomparablement moindre et des pertes négligeables. Le régiment qu’il commandait porte le nom de Sparte. Son insigne combine les couleurs traditionnelles avec les symboles de l’heroic fantasy à la russe.

Prilepine livre un instantané saisissant de « Motorola » dans son environnement domestique. Son appartement exigu, modeste, de deux pièces. Son refus de vivre dans une résidence protégée. Ses multiples blessures. Ses digressions soudaines sur la langue ukrainienne et russe, sur les gens qu’il a connus, sur la fabrication de la haine. Sa confiance en la vie… et même en la mort. Et toujours ce batifolage surprenant des Russes entre le pathos et la dérision, entre les zakouskis, les détails domestiques et la grande histoire…

« Il y a des gens qui ne comprennent absolument pas ce que je fais ici, dit-il. J’ai toujours la possibilité de m’en aller. Moi, je n’ai pas besoin de “comm”. Je tricoterais des chaussettes — parce que je sais tricoter les chaussettes — et je les vendrais pour de l’argent normal. “Les chaussettes Motorola”. Et puis je vivrais normalement… »

Les obsèques d’Arsen Pavlov ont drainé des dizaines de milliers de personnes à Donetsk. En Russie, seul le grand barde Vladimir Vissotsky avait eu droit à un aussi imposant cortège funéraire. Des milliers de jeunes gens du cru, mais également venus de Russie, d’Ossétie, de Serbie ou de France, sont prêts à prendre sa place. Cette guerre a même resserré les liens avec les Tchétchènes, qui fournissent le troisième contingent de volontaires par ordre d’importance. Aux yeux de toute la Russie, mais aussi d’une certaine Europe, le Donbass est une nouvelle guerre d’Espagne.

Dans l’autre camp, celui de l’Euromaïdan, les tentatives de recrutement et de mobilisation pour l’armée se soldent par des rébellions populaires, voire par le lynchage des recruteurs. Au Donbass, plus que le soutien de la Russie, c’est la motivation passionnelle qui est la clef de voûte. Le sens du sacrifice et l’acceptation, si peu «moderne», de la mort comme prix d’une vraie vie.

 

Anna

Prilepine est porté lui aussi par cet élan. La conscience d’une destinée se lit sur son visage, dans ses gestes, dans ses absences même. Durant la soirée, il a été tour à tour sarcastique, cordial, exalté, arrogant. Il a tourné en dérision des questions bienveillantes et répondu avec patience à des interventions imbéciles. Il a parlé d’empire et de géopolitique, de cuisine, de la nécessité de jeter les téléviseurs par la fenêtre pour protéger les enfants. Tout comme « Motorola », lui aussi a des portes de sortie. Il n’aurait pas besoin d’être là-bas, ni de faire de la politique. Il est, dit-on, l’écrivain préféré du président Poutine. Ses tirages atteignent le demi-million. Et pourtant…

La deuxième lettre du Donbass, datée du 8 juillet 2016, nous conte le personnage d’Anna Dolgareva, très jeune poétesse toute de noir vêtue. Anna est née en Ukraine. Son frère est un ardent militant ukrainien (il milite surtout sur Instagram, précise-t-elle). Elle, elle venait du milieu des jeux de rôle « grandeur nature », du monde de Tolkien et des chevaliers. Son fiancé aussi, qui était ingénieur. Un jour, il a quitté son travail et il est parti combattre dans le Donbass. Elle l’a perdu. Depuis lors, elle a renoncé à la vie. Cette renonciation, elle l’a écrite en des vers arrimés au sol et déchirants.

Ici c’est un pays de renégats, nous n’avons déjà plus d’autre retraite / le vent de steppe sent la mort, la menthe et le miel. / Nous buvons pour l’amour, la vérité, pour l’enfance heureuse, / nous buvons, sans trinquer, dans des douilles d’obus.

Après la mort de « son Liochka », Anna était tombée en dépression. En sortant de l’hôpital, elle a couru à la SPA récupérer un chaton du nom de Félix. « Pourquoi êtes-vous si pressée », lui a-t-on demandé, « c’est pour un cadeau ? ». « Non, c’est pour moi. Vite ! » Félix est aujourd’hui l’être le plus important de sa vie. A part lui et ses vers, elle n’a rien. Elle vit dans un petit appartement, à Donetsk, et travaille comme journaliste. Elle ne croit en rien, mais reste trop orthodoxe pour se suicider. Aussi monte-t-elle chaque jour vers les villages de la première ligne.

« Il ne peut m’arriver rien de pire que ce que j’ai déjà vécu. En principe, je suis agnostique. Mais tout le monde me dit que le suicide n’amène rien de bon. Or je veux retrouver mon Liochka. »

En attendant les retrouvailles avec Liochka, c’est le chat Félix qui lui sert de compagnon dans cette vallée de larmes.

 

Félix

Aux pieds de Zakhar, pendant toute la soirée, veillait un chat. Un simple rôdeur tigré. Peut-être celui de la maison ou d’un voisin. Il allait et venait comme une sentinelle, s’immobilisait en sphinx ou en cariatide, indifférent au public, aux exclamations et aux flots d’émotion. Dans ce dandy de gouttière balkanique, j’ai vu soudain le porte-drapeau de tous les chats de la littérature russe. Des chats de Gogol au compagnon madré du Diable dans Le Maître et Marguerite, ils sont là pour rappeler l’étrangeté impénétrable et la permanence de la vie, de la simple vie animale qui nous observe avec une tranquille ironie quand nous croyons, nous humains, tenir l’univers entier sous nos microscopes, en fronçant le sourcil.

Il y avait en Zakhar, comme dans tous ces chats, comme dans la goguenardise du « tsar » Poutine, une distante sérénité comme venue de l’au-delà ou de l’inconscient collectif. S’il fallait décoder le message inscrit en filigrane dans cette humeur si particulière, dans cet humour si noir qu’il en est imperceptible, il donnerait à peu près ceci : « Advienne que pourra ! Il ne peut rien nous arriver de pire que la mort, or nous l’avons traversée et nous savons qu’elle n’est rien. Nous luttons non pour la survie, ni même pour la victoire, mais pour le salut de notre âme en attendant la résurrection. » Aucune arme n’est assez pénétrante pour percer cette assurance-là.

 

Zurich Airport

Après la soirée, Zakhar est allé rencontrer Emir Kusturica, qu’il admire. Ils sont revenus tous deux dans la rue bohême et nous avons fait la fermeture d’un vieux café. Je suis rentré chez moi à trois heures du matin. A six heures, je montais dans un avion pour la Suisse. Dans le couloir du débarquement, après l’enfilade des publicités géantes pour les montres, m’attendait Roger Federer. Non pas lui, mais son hologramme. Qui, toutes les minutes, s’adressait aux voyageurs dans son petit pull cachemire, avec un geste d’invitation très poli.

« You, yes you! Comme here with me… » disait-il en anglais. Ou en allemand. Je ne sais plus. Le savait-il d’ailleurs lui-même? Pour le compte d’une assurance, ou d’une banque, le grand tennisman proposait aux consommateurs de faire un selfie avec lui. Enfin, avec son hologramme. Ou était-ce vraiment lui? Des enfants arrêtaient leurs parents, intrigués.

« A-t-il besoin de ça ? » me suis-je demandé. « N’a-t-il pas de moyen plus élégant de justifier sa vie ? » Puis je n’y ai plus pensé.

PS Les lettres du Donbass de Zakhar Prilepine seraient en cours de traduction aux éditions des Syrtes. Nous attendons avec impatience la traduction de son immense roman Обитель (La Communauté), au souffle tolstoïen, une saga consacrée au camp de concentration des Solovki.

 

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Mis en ligne le 30 octobre 2016.

 

 

 

 

22:56 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |