31/07/2013
Nos fêtes sont plus belles que les vôtres - I/3.
Nos fêtes sont plus belles que les vôtres
Et nos deuils nous appartiennent
Haïti - Cuba
« J’ai besoin, vous dis-je, de me débarrasser de soixante mille hommes ! »
Napoléon Bonaparte à Leclerc, 1802.
« I ran Cuba from the sixth floor of the US embassy. Cubans’ job was to grow sugar and shut up ! »
Earl T. Smith, ambassadeur US.
Le 7 avril 1803, il y a 210 ans, mourait Toussaint Louverture, au Fort de Joux, dans le Jura, où l’avait enfermé le 1er Consul, pour le forcer à révéler où il avait caché un trésor qui n’existait pas.
Le 26 juillet 1953, il y a 60 ans, 135 jeunes Cubains, conduits par Fidel Castro, donnaient l’assaut à la caserne Moncada. Presque tous allaient mourir et les quelques survivants faire une révolution qui dure encore.
Le 28 juillet 1794 ou 10 Thermidor An II, il y a 219 ans, mouraient à Paris Maximilien Robespierre, Antoine Saint-Just, Georges Couthon et plus d’une centaine d’autres, dont un général sans-culotte liégeois du nom de Servais Boulanger, ancien ouvrier orfèvre émigré de Herstal.
On est le 31 ? On s’en fout, on n’est pas aux pièces.
Célébrons aujourd’hui, comme nous pouvons, les deux îles caraïbes, leurs grands malheurs et leurs grandes victoires. Votre indulgence pour nos lacunes. Vous n’aurez qu’à remplir les blancs.
C’est Amelia Duarte de la Rosa qui nous a donné l’idée de ce post, lorsqu’elle a fait paraître ce papier dans Granma, il y a une quinzaine de jours, après un an passé au milieu des Haïtiens et des décombres de leur catastrophe – une parmi d’autres - du 12 janvier 2010.
Haïti revisité
Granma, 13 juillet 2013
Amelia Duarte de la Rosa
Je suis restée 12 mois dans ce pays, et j’ai pu constater qu’un nouveau pays se redressait des ruines et des décombres du tremblement de terre...
Si quelqu’un décidait d’entreprendre un voyage en ignorant tout sur sa destination excepté le nombre de victimes d’un tremblement de terre ou d’une épidémie de choléra, avec pour tout bagage quelques livres de José Marti, d’Alejo Carpentier, d’Aimé Césaire et d’Enrique Vila Mata, quelques vieux vêtements, un appareil photo et une petite image de la Vierge de la Caridad del Cobre - pour se protéger des catastrophes - ; si pour comble cette personne décidait de miser sur l’optimisme et la curiosité à l’idée de partir à la recherche de la beauté dans les choses simples de la vie, sans doute vivrait-elle l’expérience que j’ai vécue à mon arrivée en Haïti.
J’atterris pour la première fois à Port-au-Prince par une journée torride d’un mois de décembre caribéen. Depuis deux ans, la situation du pays faisait la une de toutes les agences de presse, que ce soit à cause du séisme, de l’épidémie de choléra, ou du nombre de personnes qui mourraient quotidiennement pour une ou l’autre de ces raisons. Quelle qu’en soit la cause, les nouvelles d’Haïti étaient toujours désastreuses. Tout indiquait qu’une gigantesque fatalité, hors de contrôle, s’était emparée du pays pour briser tout signe d’espérance.
À Cuba en général, nous nous faisons une fausse idée de la réalité haïtienne. Déjà, en 1941, dans un article, intitulé Haïti, l’île enchaînée, publié par le journal Hoy, Nicolas Guillen, notre poète national, s’inquiétait de cette distance et de cette ignorance envers un pays si proche : « Pour l’ensemble des Cubains, Haïti est une terre ténébreuse, sans culture et sans esprit. Isolée par sa langue et par des préjugés raciaux, plus encore que par sa condition géographique, elle nous est étrangère, comme si elle ne se trouvait pas à quelques heures d’avion ou à plusieurs jours par mer de Cuba. »
Précédée par toutes ces lectures, ces informations et ces conseils, je suis montée dans l’avion, un peu effrayée à l’idée d’arriver dans le pays des ténèbres, dans l’enfer du monde – j’ai en effet parfois des visions très apocalyptiques et enfantines de ce monde. Pas un instant je n’ai pensé que sur la terre de Toussaint-Louverture, j’allais trouver autre chose que le désastre annoncé. Ma première image d’Haïti fut du ciel, et je me souviens très bien m’être dit alors : « Ça n’a pas l’air si mal ! »
J’ai alors tenté d’être pratique et objective. J’ai refusé de me laisser influencer par les a priori et je me suis efforcée de parler d’un Haïti différent, d’un pays qui ne serait pas seulement un pays accablé par le malheur et la misère. C’est alors que, progressivement, une infinité de choses merveilleuses et réelles se sont offertes à moi. Je sais aujourd’hui, après avoir vécu un an dans le premier pays à avoir conquis son indépendance en Amérique latine, que ces merveilles ont toujours existé : dans son Histoire, dans sa culture, dans sa population, dans son mode de vie, dans ses légendes et sa religion.
Je n’ai pas pour autant fui la réalité : Haïti est le pays le plus pauvre du continent, et il en porte les traces. Mais il ne souffre pas seulement de sa pauvreté, il souffre également de l’opportunisme sans pitié des grandes puissances, ainsi que de leur charité ; il souffre de ceux-là mêmes qui, historiquement, l’ont pratiquement dépouillé de tout. Haïti porte la marque des fers des gouvernements corrompus, des coups d’État, des interventions militaires, de l’oppression, du pillage, de l’agression, de la mesquinerie, du mépris, et du caractère parasitaire de l’impérialisme dominant et du capitalisme sous leurs formes les plus brutales.
Je suis restée 12 mois dans ce pays, et j’ai pu constater qu’un nouveau pays se redressait des ruines et des décombres du tremblement de terre. J’ai vécu dans le downtown, rue Saint Honoré, juste derrière les ruines du Palais présidentiel, en face de l’Hôpital militaire, près du Champs de Mars, du Panthéon national, de l’Avenue du Port, des vestiges de ce qui fut la Cathédrale et la Cité Soleil, la partie basse et la plus dangereuse de Port-au-Prince. Même ainsi, je me suis sentie satisfaite de mon sort.
Le downtown, l’un des quartiers les plus populaires de Port-au-Prince, est un lieu déconcertant. Submergé constamment d’une vapeur moribonde, c’est la zone des petits commerces - une vingtaine par quartier – qui restent ouverts 24h sur 24.
Le jour, les rues sont bondées : l’on perçoit parfois une énergie dévorante de bruits, de haut-parleurs diffusant de la musique, de motocyclettes, de voitures, de bars, de marchands et de vendeurs ambulants de médicaments, de chaussures, de vêtements et de tout ce qui peut être vendu. La nuit, le calme est apparent.
Peu de gens circulent dans la rue, peut-être à cause de la légende vaudou sur l’apparition nocturne de zombies. Le taux de délinquance et de violence est directement proportionnel à l’avancée de la nuit. Aux coins des rues, à la tombée du soleil, des jeunes filles, en majorité haïtiennes, viennent se prostituer ; les jeunes Dominicaines, en revanche, sont destinées aux maisons closes qui offrent un peu plus d’intimité.
Les lieux les plus riches sont situés au sommet des montagnes. Le statut d’une personne est d’autant plus important qu’elle réside sur un lieu élevé. À mesure que l’on monte l’avenue Delmas ou la Panaméricaine (ce n’est pas son vrai nom, mais c’est ainsi que tout le monde l’appelle), on aperçoit les différences sociales. En Haïti, il y a des endroits pour pauvres et d’autres pour les millionnaires, mais ce qui est caractéristique, c’est l’immense abîme qui sépare les uns des autres.
On trouve de nombreux commerces, des boutiques, des marchés énormes, propriété exclusive de Syriens qui offrent des produits de haute qualité, et surtout de la sécurité, que l’on doit payer très cher à notre époque. À Petion-Ville – l’un des quartiers les plus populaires – se trouvent les ambassades, les entreprises, les hôtels de luxe, et cette « autre vie » à laquelle beaucoup aspirent.
Même si Port-au-Prince fut le centre principal de toutes mes observations, j’ai eu l’occasion de parcourir le pays tout entier. Les médecins cubains sont répartis dans des communes, des localités, dans les montagnes et les zones les plus reculées des dix départements haïtiens. J’ai décidé d’aller à leur rencontre pour observer la qualité humaine de leur travail, ce que l’on ne peut estimer qu’en parcourant les couloirs d’un hôpital communautaire de référence (HCR), le seul endroit où la population a accès à des soins gratuits. Par ailleurs, à travers le dévouement et l’altruisme de la coopération cubaine, j’ai découvert des histoires intéressantes et différentes dans chaque lieu.
De là sont nés tous les témoignages et toutes les chroniques parus dans le journal Granma en 2012 ; Ils prétendaient plus que tout autre chose modifier certains points de vue sur la réalité haïtienne. Il y avait également des articles sur la présence de Cuba sur une terre si proche. Ce fut l’objectif essentiel de ce séjour qui se révéla fructueux et révélateur à bien des égards.
Parcourir Haïti, vivre parmi ses gens, parler en créole, français, anglais et parfois en espagnol, tenter de comprendre leurs raisons d’agir, connaître leur désespoir, leur pauvreté, les zones obscures, mais aussi leur sourire, leur reconnaissance, leur patience et la persévérance avec lesquelles ils font face aux problèmes, m’a permis de forger ce que j’appelle « mon point de vue haïtien de la réalité ».
D’aucuns penseront qu’il s’agit probablement d’une question de perspectives, et c’est vrai. Je ne le nie pas. Ma vision sur Haïti est très particulière, et il ne saurait en être autrement. C’est la meilleure façon que j’ai de remercier ce pays pour tout ce qui a marqué ma personnalité. Les expériences que j’y ai vécues m’ont amenée à faire face à des réalités inconnues, à sortir de ma coquille et à me retrouver moi-même, je dois l’avouer.
Je dédie cette compilation d’articles à ce pays où le temps n’existe pas, aux mouvements inattendus et aux choses invisibles, où tout est exacerbé et où les puissants contrastes ne permettent aucune comparaison.
Comme tant d’autres, je ne prétends que redonner sa place au cœur de la fierté latino-américaine à cet État qui a affirmé la lutte pour l’indépendance, qui s’est fait respecter, et qui a apporté un héritage inestimable sur la façon de faire les révolutions.
Amelia Duarte de la Rosa
La Havane. 4 Juillet 2013
Sources :
http://www.granma.cu/frances/notre-amerique/4jul-Haiti.html
http://www.legrandsoir.info/haiti-revisite-granma.html
*
Malgré le silence total des merdias, ce n’est un secret pour personne que Cuba a apporté la plus rapide et la plus grande aide médicale à Haïti, après le tremblement de terre –
Ce n’est pas un secret non plus qu’après le débarquement de CNN, précédant immédiatement, comme toujours, un débarquement militaire (ah, ces scènes de pillage tournées à Hollywood et passées en boucle !), l’aide US annoncée n’a pas du tout tenu ses promesses, les promesses n’engageant jamais que ceux qui y croient.
L’aide US n’a pas tenu ses promesses (The Guardian) :
http://www.guardian.co.uk/global-development/2013/jun/28/us-aid-haiti
On sait aussi que Cuba est présente pour soigner ceux qui sont sans soins dans beaucoup de pays du Tiers-Monde (maintenant on dit « émergents »), principalement en matière de soins ophtalmologiques, spécialité dans laquelle l’île a pris, en dépit des criminels embargos auxquels nous participons, une avance considérable.
À l'hôpital de Jaguey Grande (Cuba) : formation constante de médecins ophtalmos :
À Haïti, dans les premières heures de l’après-séisme :
Des doctoresses du Bronx formées à Cuba… Une ONG Cubano-US (oui, oui)… et vogue la galère.
Le Dr. Melissa Barber et deux membres de son équipe.
Elles ont rejoint les 350 médecins cubains qui étaient déjà présents dans l’île avant le séisme pour y soigner les plus pauvres
« Certaines d’entre nous y ont mis des enfants au monde pour la première fois sans aide… »
et les équipes d’urgentistes envoyées de La Havane, dont la Brigade médicale d’urgence Henry Reeve
Une brigade médicale d’urgence doit pouvoir faire face à tout :
aux plaies,
aux fractures,
à la malnutrition,
au choléra,
fermer les yeux aux enfants qui en sont morts, etc.
Car « la vie d’un seul être humain vaut des millions de fois plus que tous les biens de l’homme le plus riche de la terre ».
Quand on a fini, on rentre chez soi. Quelquefois avec des fleurs. Pour aussitôt repartir ailleurs… Chili…Pakistan… refaire les mêmes gestes.
13 mars 2013 – Une brigade d’aide urgentiste rentre à Cuba.
OUPS ! Un autre genre de brigade. À Dublin, celle-là.
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Pendant qu’on y est…
L’embargo meurtrier contre Cuba (el bloqueo), qui dure depuis 51 ans, et l’absence forcée de consumérisme qui en résulte ont abouti à un résultat auquel n’avait pas pensé la canaille proche ou lointaine qui nous gouverne :
Cuba, paradis caché
D’après Cuba, le jardin d’Eden accidentel
documentaire de Doug Schulz
Cuba a pu être limité politiquement et économiquement pendant les 50 dernières années, mais ses frontières sont restées ouvertes pour la faune pour laquelle les îles sous-développées de Cuba sont un havre irrésistible. Alors que de nombreuses îles des Caraïbes ont empoisonné ou bétonné leurs richesses écologiques sur terre et dans la mer à la poursuite d’une industrie touristique en pleine expansion, les paysages sauvages de Cuba sont restés pratiquement intacts, résultant en la création d’un refuge pour animaux indigènes rares et fascinants, ainsi que pour des centaines d’espèces d’oiseaux migrateurs et de créatures marines. Les récifs coralliens en ont aussi bénéficié. Des recherches indépendantes ont montré que les coraux de Cuba font beaucoup mieux que d’autres à la fois dans les Caraïbes et dans le reste du monde.
Source : http://www.legrandsoir.info/cuba-le-jardin-d-eden-accidentel.html
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Haïti
De Toussaint Louverture à Jean-Bertrand Aristide
À la mémoire du jacobin noir, dont l’histoire devrait être connue de tous…
[ Oublions pour commencer l’historien à la noix qui en a fait un Napoléon des îles. Rien ne pourrait être plus faux ni plus insultant pour sa mémoire. ]
… quelques liens pour ne pas mourir idiots :
Sous « L’œil du jabiru ».
http://jabiru.blog.lemonde.fr/2007/04/07/a-la-memoire-dun-jacobin-noir/
Repères biographiques.
http://www.haitimedia.com/biographie.htm
C’est quoi, c’est où le château de Joux ?
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DES FILMS CONSACRÉS À TOUSSAINT
Celui de Gabriel Molina Franchossi, tourné pour marquer ce 210e anniversaire et présenté en avril dernier à La Havane. Un article du réalisateur :
Pour ceux qui ignorent encore Haïti
• Première à La Havane d’un film sur Toussaint-Louverture, le précurseur de l’indépendance haïtienne, à l’occasion du 210e anniversaire de son assassinat
• Le jacobin noir est réhabilité par le cinéma après l'hommage que lui rendit l'UNESCO en 2004 • Réalisé sous les auspices de l'Exposition itinérante de cinéma de la Caraïbe, le film se veut un rappel à ceux qui ignorent encore Haïti, le premier pays à s'être libéré du colonialisme et de l'esclavage en Amérique latine.
Source :
http://www.granma.cu/frances/notre-amerique/17abrPour%20ceux%20qui.html
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Toussaint Louverture, un leader noir sans complexe
(Arte)
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De Patrick Lozès ,
pour l’Université populaire du Quai Branly (CERIMES) :
Les grandes figures de la décolonisation : Toussaint Louverture
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Toussaint-Louverture, Haïti et la France
est un documentaire de Laurent Lutaud et Georges Nivoix, qui réunit Aimé Césaire, Franck-Etienne, Dominique Battraville, Claude Ribbe, Fabienne Pasquet, Marcel Dorigny, Kendy Verilus et… Christiane Taubira (personne n’est parfait).
http://www.filmsdocumentaires.com/portail/Toussaint_Louverture.html (DVD de 52 minutes)
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Jean-Bertrand Aristide
Président – déposé par la France et les États-Unis – de la République d’Haïti
La tragédie d’Haïti
Noam Chomsky
1. « La première nation libre d’hommes libres ».
« Plus que la deuxième plus ancienne république du Nouveau Monde, fait remarquer l’anthropologue Ira Lowenthal, plus même que la première république noire du monde moderne, Haïti fut la première nation libre d’hommes libres à apparaître dans la constellation naissante des colonies européennes d’Occident, tout en leur résistant. » Les deux siècles de relations entre les deux plus vieilles républiques du Nouveau Monde illustrent à nouveau la persistance des thèmes politiques fondamentaux, de leurs racines institutionnelles et des éléments culturels qui les accompagnent.
La république d’Haïti fut proclamée le premier janvier 1804, après qu’une révolte d’esclaves eut chassé les dirigeants coloniaux français et leurs alliés. Les chefs révolutionnaires abandonnèrent l’appellation française de « Saint-Domingue » en faveur du nom utilisé par le peuple qui avait accueilli Colomb en 1492, au moment où il arrivait pour créer la première colonie européenne du Nouveau Monde. Les descendants des premiers habitants ne purent pas fêter la libération. En moins de 50 ans, leur nombre avait été réduit à quelques centaines, à partir d’une population précolombienne dont l’évaluation varie de quelques centaines de milliers à huit millions d’âmes, selon la source. Il n’en restait plus un seul, d’après les savants français contemporains, lorsqu’en 1697, la France enleva à l’Espagne le tiers occidental d’Hispaniola, qui s’appelle à présent Haïti. Le chef de la révolte, Toussaint Louverture, ne put pas célébrer la victoire non plus. Il avait été capturé par fourberie et envoyé dans une prison française où il mourut « de mort lente de froid et de misère », pour reprendre les termes d’un historien français du XIXe siècle. L’anthropologue médical Paul Farmer fait remarquer qu’à notre époque, les écoliers haïtiens connaissent encore par cœur les dernières paroles qu’il prononça alors qu’on l’emmenait en prison : « En me renversant, vous n’avez fait qu’abattre l’arbre de la liberté à Saint-Domingue. Il repoussera grâce à ses racines, car elles sont nombreuses et profondes (1).
Source :
http://www.chomsky.fr/livres/an501_08.html
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Interview de Jean-Bertrand Aristide
par Claude Ribbe
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Sur Pressafrique , en 2006, retour et commentaires divers (dont celui de Noam Chomsky) sur le coup d’état qui a renversé le président Aristide
http://www.pressafrique.com/m495.html
Le nôtre : On sait à quel point M. Dominique de Villepin est bonapartiste. L’histoire aime décidément à se répéter.
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Témoignage et réflexions
Régis Debray en Bolivie et en Haïti
par Claude Ribbe
(Réseau Voltaire – 11 février 2010)
En 2004, la France se réconciliait avec les Etats-Unis en participant au renversement du président Jean-Bertrand Aristide. Côté français, le coup d’Etat était organisé par l’intellectuel pseudo-révolutionnaire Régis Debray. Témoin privilégié de ce drame, l’écrivain Claude Ribbe, qui fut membre de la Commission internationale d’experts sur la dette d’Haïti, relate ici le complot, la campagne de diffamation contre le président Aristide, son enlèvement et sa séquestration. Paris avait prévu de réinstaller au pouvoir l’ex-dictateur Jean-Claude Duvallier, mais les Etats-Unis imposèrent au dernier moment leurs hommes, Boniface Alexandre et Gérard Latortue.
Je le savais ! Je savais bien que le fumet des cadavres d’Haïti en décomposition ferait sortir Regis Debray, l’homme qui croit que Villepin, dont il a certainement accroché le portrait dans sa chambrette, juste au-dessus de son lit, sera couronné empereur des Français en mars 2012. Regis Debray rêve d’être ministre de la Culture de Napoléon IV. Il a raison. Donc toutes les occasions sont bonnes. Il n’aura pas fallu dix jours. Quel flair ! Après les conseils donnés par Villepin à Nicolas Sarkozy, Regis Debray monte au créneau en déclarant à France Inter qu’il faut mettre Haïti sous tutelle.
Source :
http://www.voltairenet.org/article164005.html
Le blog de Claude Ribbe : http://www.claude-ribbe.com/
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Deux liens pour les curieux :
La première agence d’information haïtienne, en français, en anglais, et un ouragan tropical nommé Chantal :
The Haitian blogger
http://thehaitianblogger.blogspot.be/2008/07/end-us-war-on-haiti.html
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Et pour finir :
Discours prononcé par le Président du Sénat Haïtien Simon Dieuseul Desras, à l’occasion du 14 juillet 2013.
Selon le Président du Sénat, « deux siècles et quelques années plus tard, les Haïtiens reconnaissants n’ont pas oublié Robespierre, Danton et Sonthonax ». Le Président du Sénat de la République Simon Dieuseul Desras souligne ainsi les points de convergence entre la révolution Française et celle d’Haïti à l’occasion des célébrations du 14 Juillet à l’Ambassade de France en Haïti.
Publié le dimanche 21 juillet 2013
M. Patrick Nicoloseau |
Ambassadeur de France |
M. le Premier Ministre |
Mesdames Messieurs les Membres du Gouvernement et du Parlement |
Mesdames Messieurs les Diplomates |
Mesdames Messieurs les Hauts cadres de l’Etat |
Mesdames Messieurs les Membres des Organisations internationales |
Mesdames Messieurs les Membres du personnel de l’Ambassade de France |
|
Distingués invités,
La France nous réunit ce 14 juillet autour d’un ensemble d’idées fulgurantes et de hauts faits qui ont changé la face du monde. Nous vous souhaitons la bienvenue et une fructueuse mission en Haïti, Monsieur l’ambassadeur. Nous vous remercions de nous associer à cette célébration qui met en exergue la Prise de la Bastille, une action héroïque du peuple de Paris qui avait sonné le glas de l’absolutisme royal et d’un ordre mondial de domination, d’asservissement, d’exploitation et d’exclusion du peuple des roturiers… La déclaration des Droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 qui s’ensuivit, de portée universelle, prononcée par l’Assemblée Nationale Constituante, signifiait que désormais le pouvoir ne pouvait reposer sur le charisme, la puissance, la célébrité ou la naissance d’un homme mais sur la constitution, les principes et la loi… En voici quelques énoncés qui ont acquis la pérennité :
Art 1. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ; les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
Art 2. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme ; ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression…
Art 16. Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution.
Monsieur l’Ambassadeur,
Ces évènements qui chambardèrent la France au XVIIIe siècle eurent l’effet d’un séisme de grande magnitude sur le régime tortionnaire de Saint- Domingue dont nos ancêtres--- Le bois d’ébène du commerce triangulaire--- étaient les galériens… Dès le mois d’aout 1791, sous l’autorité de Boukman, puis de Toussaint Louverture, les esclaves, nos pères, avaient brisé leurs chaines et campé une armée révolutionnaire avant même que la Convention jacobine ait proclamé la République et aboli l’esclavage. Ce grand courant en faveur de la liberté, matérialisé par les Américains en 1776, par les Français en 1792, n’est devenu irréversible qu’en 1804, au triomphe de la révolution nègre, anticolonialiste et antiesclavagiste d’Haïti.
Deux siècles et quelques années plus tard, les Haïtiens reconnaissants n’ont pas oublié Robespierre, Danton et Sonthonax. Les Américains ne sauraient oublier l’action militaire de Savannah, ni la mission de La Fayette. Les Français, un peu tard, ont déposé les restes de Toussaint Louverture au Panthéon alors que l’Amérique latine ne cesse d’honorer Dessalines et Pétion comme l’Amérique anglo-saxonne vénère Jefferson et Lincoln au nom de la liberté et de l’égalité.
M. l’Ambassadeur, le monde libre dont le leadership haïtien a aidé à consolider les bases, n’a pas consenti, il me semble, le retour de balancier de la reconnaissance historique au titre de l’action méritoire… La Coopération française peut s’enorgueillir d’avoir concouru à l’instruction de la société haïtienne par le biais de l’École et L’Église mais a gardé ses distances vis-à-vis d’une histoire qualifiée d’impertinente. D’ailleurs, un seul Président français est venu, depuis 1804, visiter ce coin de terre qui fut « le plus beau fleuron de la couronne royale de France » à l’époque des colonies d’exploitation. Néanmoins, les Haïtiens et les Haïtiennes se sont longtemps amourachés de l’histoire, de la langue et de la littérature françaises. Ils ont fait leurs toutes les grandes idées politiques, sociales, culturelles véhiculées en France et susceptibles d’alimenter et de conforter leurs rêves de liberté et d’égalité.
Ils admirent les figures qui ont magnifié le siècle des lumières comme Montesquieu, le théoricien de la séparation des pouvoirs et de l’esprit des lois… Voltaire, le dilettante, second dans tous les genres et Rousseau le philosophe, qui s’est illustré dans l’éducation par « l’Émile », dans la recherche du bonheur par « la théorie du bon sauvage » et dans l’organisation socio- politique par « le Contrat social. »
Selon Rousseau : « L’homme est né libre et partout il est dans les fers… À l’injuste contrat où le fort a subjugué le faible, il faut substituer un nouveau contrat social qui assure à chaque citoyen la protection de la communauté et lui rende les avantages de la liberté et de l’égalité ». Les Haïtiens peuvent aisément disserter sur ces auteurs ainsi que sur Lamartine, Vigny et notamment Victor Hugo dont ils ressassent les strophes de Oceano NOX et celles des poèmes de la Légende des siècles. Pourtant, ils font la différence entre le littéraire et le politique dans leur appréciation de la présence française en Haïti. M. l’Ambassadeur, nous saluons le dynamisme de votre prédécesseur qui, dans une lettre de fin de mission, avait démontré sa maitrise de la réalité socio-politique haïtienne et esquissé les perspectives de l’action diplomatique de la France… dont le suivi vous échet si toutefois cette ligne sied à votre Mission.
Nous applaudissons, à travers l’Union Européenne, une coopération substantielle et une diplomatie policée et dextre qui honorent les pays au nom desquels elle agit… dont la France. Nous espérons, Monsieur l’Ambassadeur que vous allez promptement vous mettre à l’œuvre pour rendre la France présente, vivante, agissante en Haïti dans ce qu’elle représente le mieux pour nos compatriotes : l’Ordre républicain et les mécanismes de sa consolidation. La France, aux côtés des grands amis d’Haïti, supporteurs avérés de la démocratie, se positionnera, à coup sûr, pour que les élections sénatoriales et des collectivités territoriales soient réalisées, par le Pouvoir en place, avant la fin de l’année 2013, pour éviter le chaos institutionnel et décourager la tentation autoritaire.
Nous nous joignons, M. l’Ambassadeur, à tous ceux, toutes celles qui ont appris à connaitre et à apprécier la France, cette patrie des valeurs impérissables symbolisées par les lumières, les droits de l’homme, la démocratie, les savoirs et l’expertise, pour offrir un bouquet de fête, à l’image d’une flamme inextinguible, au Peuple Français et à ses Dirigeants. Nous saisissons l’aubaine que représente l’instant présent pour vous souhaiter, M. l’Ambassadeur, tout le bonheur possible dans cette ambiance de joie mythique qui éclaire la face immortelle de la France
BONNE FÊTE à tous et à toutes !
Simon Dieuseul Desras, Président du Sénat de la République.
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Mis en ligne par Marie le 31 juillet 2013.
22:57 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Nos fêtes sont plus belles que les vôtres - 2/3
L’histoire, la littérature et l’art en Haïti
Sur l’histoire d’Haïti, Noam Chomsky et quelques autres ont écrit des choses qu’il faut lire. Mais il existe aussi, là comme ailleurs, une histoire populaire, plus ou moins mythique ou magnifiée par le sentiment d’appartenance nationale.
Ne prenons que son drapeau. Nous avons vu qu’il porte fièrement la devise, empruntée par Simon Bolivar aux Belges : « L’Union fait la force. », et c’est une bonne chose qu’elle se soit réfugiée dans les Caraïbes, puisque les Belges l’ont oubliée.
Mais ce drapeau a aussi son histoire propre.
À l’origine, c’est-à-dire en 1794, sous Toussaint Louverture, après que Marat, Robespierre, Saint-Just et quelques autres eurent fait voter l’abolition de l’esclavage par la Convention Nationale, il fut tricolore.
Mais lorsque Bonaparte se fut débarrassé de soixante mille hommes en les envoyant reconquérir l’île pour les colons et que ces troupes consulaires (Leclerc en tête) prétendirent que l’idée d’indépendance était étrangère aux Noirs puisqu’ils arboraient le drapeau français, le général haïtien Dessalines prit, selon la légende, un de ces drapeaux, le déchira, en enleva la partie blanche et donna les deux morceaux – bleu et rouge - à une jeune femme nommée Catherine Flon, qui les cousit ensemble en se servant de ses cheveux comme de fil. Le drapeau de Haïti serait à jamais bicolore.
Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que la cocarde de Robespierre – elle est toute petite et se trouve au musée Carnavalet – était elle aussi rouge et bleue… aux couleurs de Paris. Car lui aussi s'était séparé du blanc.
Dans un premier temps – de février 1803 jusqu’à la victoire sur les Français et la proclamation de l’indépendance – le drapeau d’Haïti porta l’inscription qui avait rassemblé les Jacobins de France :
mais dès lors que la toute jeune République libre d’Haïti se sépara de l’empire, il ne conserva que ses deux couleurs, en deux bandes désormais horizontales pour symboliser le nord et le sud du pays. Il allait encore subir beaucoup de changements jusqu’au jour de 1987 où la nation haïtienne adopta, par référendum, à la fois sa Constitution et son drapeau actuel : les deux bandes horizontales bleue et rouge frappées des armes du pays, soit un palmier surmonté du bonnet phrygien, ombrageant un trophée d’armes et surmontant la légende « L’union fait la force ». De son passé jacobin, la République haïtienne a conservé la devise « Liberté-Égalité-Fraternité », que la clique au pouvoir en France s’applique à piétiner.
L’histoire du drapeau d’Haïti dans l’iconographie populaire
Toussaint, prisonnier, embarque pour la France
Les Français reprennent l’île pour les colons
Dessalines déchire le drapeau tricolore
Catherine Flon coud le nouveau drapeau
Les héros de la Révolution pleurent sur le drapeau
Dessalines rallie les troupes
Les héros prêtent serment
Merci Dessalines !
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À lire sur Toussaint Louverture :
En ligne :
Toussaint Louverture
Poème dramatique
par A. de Lamartine
Paris, Michel Lévy Frères, 1850
Représenté pour la première fois, sur le Théâtre de la Porte-Saint-Martin
Le 6 avril 1850
Avec M. Frederick Lemaître dans le rôle de Toussaint
C.L.R. James
Les Jacobins noirs
Toussaint Louverture et la Révolution de Saint-Domingue
Paris, éd. Amsterdam, 2008
401 pages
Madison Smartt Bell
Toussaint Louverture
Arles, Actes Sud, 2007
384 pages
*
Livres d’Haïti
(quelques-uns entre beaucoup d’autres) :
Melovivi ou Le piège suivi de Brèche ardente.
Paris: Riveneuve
Continents, 2010 – 244 pages
Mûr à crever,
Paris, Hoebeke, 2013 -
Coll. Étonnants voyageurs
181 pages
Le Doux Parfum des temps à venir,
Arles, Actes Sud, 2013
160 p.
La belle amour humaine
Arles, Actes Sud, 2011
169 pages
Objectif : l'autre
Bruxelles, André Versaille éditeur, 2012
Coll. Fragments d’une vie
216 pages
Maudite éducation
Paris, éd. Philippe Rey, 2012
286 pages
La Piste des sortilèges
La Roque d'Anthéron, Vents d'ailleurs, 2013.
Réédition en poche.
Le Douzième étage, monologue joué et mis en scène par Albert Moléon au Festival Quatre Chemins, Haïti, 2007 (théâtre)
Une heure pour l'éternité
Paris, éd. Sabine Wespieser, 2008
468 pages
Les possédés de la pleine lune
Paris, Seuil, 1987
Rééd. La Roque d’Anthéron, Vents d’ailleurs, 2012
224 pages
L'Art presque perdu de ne rien faire
Montréal, Boréal, 2011
392 pages
Journal d'un écrivain en pyjama
Montréal, Mémoire d'encrier, 2013
(et Grasset, 2013 – 320 pages)
Un Alligator nommé Rosa
Montreal, Éd. du remue-ménage, 2007
238 pages
Célimène , Conte de fée pour fille d'immigrante
trad. de Stanley Péan, ill. de Mance Lanctôt,
Montréal, Canada, Éditions Mémoire d'Encrier,
coll. « L'arbre du voyageur », 2009
64 pages.
Créer dangereusement
[« Create Dangerously: The Immigrant Artist at Work »], trad. de Florianne Vidal,
Paris , Grasset & Fasquelle, 2012
223 pages.
La récolte douce des larmes
Paris 10/18, 2001
336 pages
Encore une mer à traverser
Paris, La Table Ronde, 2005.
Essai, coll. Vermillon
208 pages
Encore une mer à traverser
Paris, Gallimard , 1998.
CD – coll. À voix haute – 54 min.
L'Œillet ensorcelé et autres nouvelles
Paris, Gallimard, 2006
Coll. Folio 2 €
Nouvelles extraites d’Eros dans un train chinois
Le mât de cocagne
Paris, Gallimard, rééd. 1998
Folio n°3081
Ferdinand, je suis à Paris
Barrault, 1987 (rare)
233 pages
Bamboola Bamboche
Barrault1992 (rare)
203 pages
(Les éditions Bernard Barrault n’existent plus : http://www.cavi.univ-paris3.fr/phalese/desslate/dico0092.htm)
De si jolies petites plages – Haïti Blues
Stock, 1982
244 pages
Louis-Philippe Dalembert (1962 - )
Les dieux voyagent la nuit
Monaco, Rocher, 2006
Noires blessures
Paris, Mercure de France, 2011
Le serpent à plumes pour Haïti
Est un ouvrage collectif publié en février 2010 par les éditions du Serpent à plumes pour venir en aide à l’Hôpital de la Communauté Haïtienne (celui des pauvres) à Port-au-Prince.
Au sommaire : la plupart des écrivains ci-dessus et quelques autres.
Et, pour rappel, aux éditions Maurice Nadeau :
Silvio Baridon et Raymond Philoctète
Poésie vivante d’Haïti
1978 – 298 pages
(réédité en 1998 – 292 pages)
(61 poètes haïtiens d’expression française, presque tous vivants.)
Pour ceux qui s’y intéressent, voici :
Le symbolisme des images et des couleurs
dans le vaudou haïtien
Par Saint-John Kauss
http://www.potomitan.info/kauss/symbolisme.php
*
Mos en ligne par Marie, le 31.7.2013
22:45 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Nos fêtes sont plus belles que les vôtres -3/3
«5 et Coq», tableau peint par Alexandre Gregoire pour célébrer l'élection de Jean-Bertrand Aristide.
Arts haïtiens
Le Centre d’Art après le séisme
Destination Arts haïtiens :
Bosmétals
Les bosmétals sont les artisans d’une production artistique spécifique de l’ile. Leurs sculptures de fer sont commercialisées depuis 1953. Ce sont des formes découpées dans de la tôle de récupération, passées au feu, découpées au burin, poncées et vernies ou peintes à la main. Les sujets, à l’origine inspirés du vaudou, se sont diversifiés: arbres de vie, scène de la vie quotidienne, poissons, oiseaux, sirènes...
Source :
http://www.indigoarts.com/gallery_haiti_jolimeau.html
L’enfer le plus coloré du monde
Des peintres, comme s’il en pleuvait :
http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/arts/monnin_galerie...
Illustration – Dans le désordre, des connus et des anonymes, et ils sont loin d'y être tous
Jean-Claude Legagneur – Sans titre – 1947
Wilson Bigaud – Paradis
Anonyme – L’esclavage à Haïti
Anonyme – Haïti en bonnet rouge
Anonyme – Sans titre
Anonyme – Sans titre – Mars 2010
Anonyme – La Paix
Anonyme – Sans titre
Fritz Merise — Trois gros chats
Fritz Merise — Jungle
Fritz Merise — Adam et Eve et les animaux
Alix Dorleus — Deux tigres
Joël Gauthier — Tigres pêcheurs
Dume Faustin — Sans titre
Gabriel Coutard — Deux chats
Pierre Maxo — Tigre
Bertelus Myrbel — Fête-Dieu à Milot, Haïti
Bertelus Myrbel — Tremblement de terre avec hélicoptère
Bertelus Myrbel — Séisme avec avion
Anonyme — Renaissance
O. Bertrand — Procession
Toussaint Auguste — Le Christ et les apôtres au jardin de Gethsemani
Kens Cassagnol — Manguier
Kens Cassagnol — L'arbre béringène
Kens Cassagnol — Sous les aubergines
Carlos Jean-Jacques — L'attente des jours meilleurs
Yves Michaud — Les filles de Madame Anna
Fritz Saint-Jean — Le retour des cochons créoles
Murat Saint-Vil — Iles en marche — 1979
Emilcar Simil — L'attente — 1980
Michel Simeon — Sans titre
Roosevelt Sannon — L'arbre reposoir — 1981
Madsem Mompremier — Agoue, Dantor et Freda — 2011
Madsem Mompremier — La Sirène à cheval —1997
Madsem Mompremier — Danse — 2011
*
Un cas : Frantz Zéphirin
Né en 1968 au Cap Haïtien, Frantz Zéphirin est entré en 1973, à l’âge de 5 ans, dans l’atelier d’Antoine Obin. En 1988, il s’est affranchi de l’influence de ses maîtres, pour développer son propre style. Il en est aujourd’hui, dit-on, à quelque 12.000 tableaux, qu’il a accrochés dans une foultitude d’expositions individuelles et collectives tant en Amérique du Sud et du Nord qu’en Europe. Certaines de ses œuvres ont fait la une de plusieurs magazines prestigieux tels que le New Yorker, le New York Times, Le Temps, le Smithsonian Magazine, etc.
Leur forme ici nécessairement rétrécie ne rend pas justice à l’incroyable richesse de détails et d’invention de ses tableaux, qui semblent jaillir d’une inépuisable corne d’abondance.
Frantz Zéphirin (avoir deux z qui se suivent dans son nom ne doit pas être courant) est catalogué « peintre naïf ».
On peut se demander si les sculpteurs des miséricordes et des gargouilles de nos cathédrales étaient des naïfs ou autre chose. S'ils savaient où se situe la frontière entre la naïveté et le sacré. S’ils s'en préoccupaient. Est-ce que Guernica est une fresque naïve ou cynique ? Ou d'une profonde sacralité ? Ce qui est sûr, c'est que nous avons perdu le sens de tout cela et que nous ne pouvons plus que regarder, comme des poissons enfermés dans un aquarium, ce qui se passe ailleurs. Ailleurs... dans le vaste monde de «Liberté, Égalité, Fraternité».
Sans titre connu
L'esprit des Indiens, Geronimo — il demande aux conquistadores ce qu'ils sont en train de faire aux Indiens — 2006
La découverte de l'Amérique par l'amiral Colom
Titre inconnu
Haïti
Boat people — 1987
Boat people et créolité avariée
Histoire sombre (où l'obscurité est blanche)
Crucifixion — 1986
La crucifixion de Haïti
La dictature de l'argent international — 1986
Opprimés
Pirates des Caraïbes
Invasion de la marine US en 1919 et 1994 — 1995
Les trois visages d'Aristide
Minuit sonnant, réunion des diables
Les lessiveuses de la cascade maudite
Arrivée des loas
Baron Samedi et Grande Brigitte
Cérémonie guédés
Bossou à cones — Peinture sur bois et cadre
Enchaînement de l'âme errante par Grande Brigitte devant Baron Samedi
Damballah soignant un enfant malade
Esprits sous-marins — peinture sur bois et cadre
Grandes maîtresses Adelaïde et Afgatine, esprits de l'Air et de l'Eau — 2006
La chevauchée d'Erzulie Dantor — Allemagne — 2010
La famille de Damballah
Homme à dix têtes
L'Esprit-Méduse
La rencontre des dieux de la mer
Le mariage de Damballah — Mars 2005
Le règne de la mort — Mars 2005
Le passage des ghédés dans le cimetière — 2007
Le Twa Agassou : Agaou, Aganoue et Loup Garou, esprits de l'Air et directeurs des sociétés secrètes du Vaudou
La dernière cène
Maîtresse Simbi et les poissons — Allemagne — 2010
Papa Ghédé et Grande Brigitte au cimetière
Rara Tambou — Peinture sur bois et cadre
Trois guédés
Ayizam, Reine de la Liberté — 2005
La Porte du Paradis
Coin de paradis
Première peinture d'après le séisme - 13 janvier 2010
Earthquake timer
Il était une fois 12 janvier 2010
Après le séisme
Du sang et des larmes
Les prisonniers des décombres
Humanitaires et soldats — 2010
Les Alliés
Le droit d'ingérence humanitaire
Le jardin politique
Le deuil qui nous a unis au-delà des divisions
Planète en péril
Musique quand même !
Mis en ligne par Marie, le 31 juillet 2013
22:36 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
19/07/2013
DISCOURS HISTORIQUE DE GEORGE GALLOWAY À SYDNEY
Supplément au voyage de Cook ?
Discours historique de George Galloway à Sydney
Il fut un temps où le monde – ou en tout cas l’Europe – comprenait et parlait le français. « De l’Atlantique à l’Oural », etc. etc. Ce temps est révolu.
Le 4 juillet dernier, M. George Galloway, rupteur de blocus bien connu et homme politique anglais de naissance écossaise, en visite à Sydney, Australie, y a prononcé, sur le thème du printemps arabe, un des discours les plus importants qu’il nous ait été donné d’entendre depuis bien des années. Depuis les grands discours du Fidel Castro des temps héroïques.
Sur le thème du printemps arabe, oui, mais pas seulement, Galloway s’est hissé sans effort au niveau des plus grandes, des plus déterminantes interventions des Robespierre, des Saint-Just, des Lénine et, nous l’avons dit, des Castro.
Or, il ne s’est pas trouvé, dans les six heures qui ont suivi, un seul bilingue francophone pour traduire avec rigueur et célérité jusqu’au moindre mot de cet acte politique importantissime. Pas un Canadien, pas un Français, pas un Suisse, pas un Belge et, pire encore, pas un Arabe ! C’est la honte absolue. L’ignardise et l’indifférence élevées au rang des beaux-arts.
Puisque cette vidéo d’une heure n’est pas sous-titrée, nous n’avons d’autre choix que de vous la mettre sous le nez telle quelle. Tant mieux pour ceux qui comprendront. Tant pis pour les autres.
Nous ne relèverons qu’un seul point, parce que nous sommes sûrs qu’il est juste et alors qu'il faudrait tout relever : la victoire en cours de la résistance syrienne à l’invasion est un tournant historique aussi « irrémédiable » que le furent Valmy et Stalingrad.
Et nous ne citerons qu’une seule phrase, alors qu’il faudrait tout citer : « Je crois dans les Arabes, plus que les Arabes ne croient en eux-mêmes. »
*
Notre bateau d'aujourd'hui :
Débarquement de Cook à Botany Bay, par John Boyne
Bibliothèque Nationale d'Australie
Mis en ligne le 19 juillet 2013 par Marie Mouillé.
21:17 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
18/07/2013
HENRI ALLEG EST MORT
Henri ALLEG est mort
Nous empruntons à notre ami Djamal Benmerad sa réaction à chaud.
Le coeur d'un seigneur, il s'appelle - nous répugnons à parler de lui au passé - Henri Alleg, a cessé battre, tout comme le nôtre s'est arrêté un instant en apprenant cette nouvelle.
Après le décès de son épouse Gilberte, que dire, sinon renouveler à ses (rares) camarades notre humble recueillement et souhaiter qu'il y ait d'autres Henri Alleg.
En guise d'oraison funèbre, nous republions ce que nous disions de lui à l'occasion de la commémoration du l'Indépendance de l'Algérie, où nous l'avions invité (à Bruxelles) en ce 5 mai 2007.
Henri Alleg, le plus algérien des Français
Par Djamal Benmerad
J’ai titré ainsi mon propos par pure coquetterie intellectuelle, car Henri Alleg n’est ni tout à fait Algérien ni tout à fait Français : il est internationaliste, bien que nous, Algériens, ayons tendance à nous l’approprier.
Il m’échoit, ce soir (samedi 5 mai 2007), deux tâches en une.
La première tâche, ingrate celle-là, vise à présenter Harry Salem, plus connu sous son nom de guerre d’Henri Alleg, à une partie du public déjà convaincu et connaisseur de ce dernier, tant la valeur de cet homme a fait le tour des cinq continents.
La seconde tâche consiste en le redoutable privilège de faire connaître Henri Alleg à cette autre partie du public qu’est la jeunesse et qui, peut-être, connaît imparfaitement cet homme. Je le ferai donc en vertu de deux affinités subjectives qui me lient à Henry Alleg : notre idéal commun et l’honneur d’avoir travaillé à Alger républicain en qualité de grand reporter quelques dizaines d’années après lui (ce qui ne rajeunit pas Henri !) A ce propos, il faut dire, en passant, que lors de notre intégration à ce journal, chaque jeune journaliste subissait un long speech sur Henri Alleg, par notre directeur de journal aujourd’hui hélas décédé, Abdelhamid Benzine, qui lui aussi connut pendant la guerre la torture et les camps de concentration. Ainsi nous, dont La question figurait parmi nos livres de chevet, nous connaissions Henri avant même de l’avoir rencontré. Il était devenu un mythe pour les Maghrébins que nous sommes, raffolant de mythes et de légendes. Mais cet inconnu devint aussi pour nous une référence en matière de journalisme.
Nous apprîmes donc que ce natif de Londres a tôt commencé le journalisme, avant de s’installer dans l’Algérie coloniale des années quarante. A l’âge de 19 ans il adhère au Parti Communiste Algérien. La direction de ce Parti, assimilant mal les enseignements de Lénine concernant la question coloniale, était majoritairement composée de pieds noirs, c’est-à-dire de Français nés en Algérie, ce Parti donc bégayait à l’époque entre la revendication d’une assimilation des Algériens aux Français et sa demande de promotion des classes ouvrières des deux pays. L’idée de l’indépendance de l’Algérie ne l’effleurait même pas. Il était en somme une annexe du Parti Communiste Français. Mais passons sur cette digression qui risque de réveiller de vieilles polémiques.
En 1951, Henri Alleg se voit offrir la direction du journal progressiste Alger républicain. Il renforce sa ligne résolument anticapitaliste. Peu à peu, la ligne de ce journal devient plus radicale et se rapproche des thèses nationalistes, tant le colonialisme est le fils cadet du capitalisme. Le fils benjamin du capitalisme étant l’impérialisme.
1954 : l’insurrection armée algérienne éclate. Le Parti Communiste Algérien, censé être un parti d’avant-garde est pris au dépourvu. Nombre de militants le quitteront pour rejoindre les Algériens patriotes
Quelques mois plus tard, Alger républicain est interdit par les autorités coloniales. Apprenant qu’il était recherché, Henri Alleg plonge dans la clandestinité pendant que nombre de communistes créent des cellules armées combattantes dénommées « Les maquis rouges », dont le moins méritant n’est pas Fernand Yveton qui sera condamné à la guillotine et exécuté. Il venait à peine d’avoir 20 ans. Les communistes combattront sous le vocable de « Maquis rouges » jusqu’en 1956, année où ils vont s’auto-dissoudre pour rejoindre l’Armée de Libération Nationale.
Après deux ans de clandestinité, Henri est soudain découvert et arrêté le 12 juin 1957 par la sinistre 10eme division de parachutistes du non moins sinistre général Massu. Il est immédiatement transféré dans une villa des hauteurs d’Alger. Il s’agissait de la villa Susini de triste mémoire. Là, Henri connaîtra dans sa chair les morsures de « la bête immonde. » Il y subira ses tortures des plus grossières aux plus raffinées. Il fera connaissance avec « le torchon mouillé », la « gégène », « la baignoire » et autres joyeusetés les unes pires que les autres. Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, à l’heure où la torture sévit à Abou Ghraïeb (en Irak), en Palestine, en Colombie et ailleurs, relisons Henri Alleg :
Extrait de La Question d’Henri Alleg
« Jacquet, toujours souriant, agita d’abord devant mes yeux les pinces qui terminaient les électrodes. Des petites pinces d’acier brillant, allongées et dentelées. Des pinces « crocodiles », disent les ouvriers des lignes téléphoniques qui les utilisent. Il m’en fixa une au lobe de l’oreille droite, l’autre au doigt du même côté.D’un seul coup, je bondis dans mes liens et hurlai de toute ma voix. Charbonnier venait de m’envoyer dans le corps la première décharge électrique. Près de mon oreille avait jailli une longue étincelle et je sentis dans ma poitrine mon coeur s’emballer.
Je me tordais en hurlant et me raidissais à me blesser, tandis que les secousses commandées par Charbonnier, magnéto en mains, se succédaient sans arrêt. Sur le même rythme, Charbonnier scandait une seule question en martelant les syllabes « Où es-tu hébergé ? » Entre deux secousses, je me tournai vers lui pour lui dire : « Vous avez tort, vous vous en repentirez ! » Furieux, Charbonnier tourna à fond le rhéostat de sa magnéto : « Chaque fois que tu me feras la morale, je t’enverrai une giclée ! » et tandis que je continuais à crier, il dit à Jacquet : « Bon Dieu, qu’il est gueulard ! Foutez-lui un bâillon ! » Roulant ma chemise en boule, Jacquet me l’enfonça dans la bouche et le supplice recommença. Je serrai de toutes mes forces le tissu entre mes dents et j’y trouvai presque un soulagement »
Fin de citation.
Après un mois de sévices ignobles, un mois qui a dû durer pour lui un siècle, Henri est transféré en divers lieux de détention pour, finalement, aboutir à la prison algéroise Barberousse. C’est dans cette prison qu’Henri Alleg entreprend de relater son supplice afin que nul ne dise « je ne savais pas. » À mesure qu’il rédige fébrilement « La question », il en fera sortir un par un les feuillets à l’insu de ses gardiens, par l’intermédiaire de ses avocats qui étaient aussi ses « complices » à l’instar de Leo Mataresso.
Une fois le livre achevé et évacué hors de prison, un homme de bonne volonté et de grand courage entreprit de l’éditer. Il s’agissait de Jérôme Lindon, directeur des Éditions de Minuit. Pendant que son auteur est en prison, La question est publié. Les autorités françaises interdisent le livre mais des centaines d’exemplaires sont déjà répandus sur le territoire. C’est ainsi qu’en quelques jours, avec l’aide de La Cité, une maison d’éditions suisse, les Français apprennent avec émoi que l’on torture en Algérie et qui plus est, que l’on torture même des Français ! Des intellectuels et autres personnalités tels que Jean-Paul Sartre, Malraux, François Mauriac et tant d’autres protestent vigoureusement auprès de leur gouvernement.
Pour l’Algérie maquisarde, la publication du livre fut d’un apport extraordinaire. « Ce fut pour nous l’équivalent d’un bataillon » me dira, il y a quelques années, le commandant Azzedine, un des anciens dirigeants de l’Armée de Libération Nationale.
Après trois années de détention à la prison Barberousse, Henri est transféré en France, dans la prison de Rennes, d’où il s’évadera peu après, aidé en cela par un réseau communiste qui lui fera rejoindre la Tchécoslovaquie. Il y restera jusqu’en 1962, lors du cessez-le feu conclu entre l’Algérie combattante et la France colonialiste. Il revient dans l’Algérie indépendante pour organiser la reparution d’Alger républicain.
Je termine en rappelant que contrairement aux Occidentaux, nous, Maghrébins, avons le culte des héros. Henri Alleg est de ceux-là.
Dj. B.
*
Puisque nous sommes en ligne pour rendre hommage à un personnage de légende, qui reste pour nous synonyme de lucidité et de courage, il ne nous semble pas déplacé de faire suivre cet hommage d’une déclaration non moins lucide et courageuse que vient de faire un vivant. Nous voulons parler du cheik Hassan Rohani, nouveau président de la République Islamique d’Iran, proclamé « modéré » par nos augures otanesques adeptes de la méthode Coué, qui n’entrera officiellement en fonctions que dans un mois. Ceci fait écho à l’article de Georges Stanechy « Iran : Le triomphe du vilain canard » et en constitue évidemment la suite naturelle.
Rohani raille Israël et salue Assad et Nasrallah
Al Manar.com (L'équipe du site)
Le nouveau président iranien cheikh Hassan Rohani a qualifié de « risibles » les menaces d'attaques militaires proférées par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, et de « pays misérable » l’entité sioniste, ont rapporté mercredi les médias iraniens.
« Lorsque certains (États-Unis et Israël, ndlr) disent que toutes les options sont sur la table et qu'un pays misérable de la région (Israël, ndlr) dit des choses, cela vous fait rire », a déclaré M. Rohani devant un parterre d'anciens combattants de la guerre Iran-Irak (1980-88).
« Qui sont les sionistes pour nous menacer? », a-t-il ajouté, faisant valoir que la réaction promise par les Iraniens empêchait Israël de mettre ses menaces en pratique.
Dimanche, M. Netanyahu avait répété qu'Israël pourrait intervenir militairement avant les États-Unis pour tenter de contrer le programme nucléaire iranien, qualifiant M. Rohani de « loup déguisé en mouton ».
« Nous sommes plus proches (de l'Iran) que les États-Unis. Nous sommes plus vulnérables. Et nous devrons donc aborder cette question de comment arrêter l'Iran, peut-être avant les États-Unis », avait averti M. Netanyahu dans un entretien à la chaîne CBS.
« Ils se rapprochent de la ligne rouge. Ils ne l'ont pas encore franchie », a une nouvelle fois affirmé le Premier ministre, en référence au seuil à partir duquel l'Iran sera selon lui capable de fabriquer sa première arme nucléaire. « Et il faut leur dire sans aucune ambiguïté que cela ne sera pas permis ».
Le peuple syrien surmontera la crise
S’adressant au président syrien M. Bachar El Assad, cheikh Rohani s'est dit certain qu’il parviendra à surmonter la crise dans son pays avec l'aide de « forces pacifiques ».
« Avec les efforts de forces bénévoles et pacifiques, la grande nation syrienne qui résiste sera à même de surmonter complètement la situation actuelle », a-t-il ajouté, selon l'agence Isna, précisant qu'il répondait aux félicitations de M. Assad pour son élection.
« Les liens étroits et solides entre l'Iran et la Syrie sont la preuve que les deux peuples ont la volonté de coopérer ensemble dans tous les domaines politiques et économiques, et de faire face aux complots des ennemis de la région, y compris le régime sioniste », a-t-il ajouté, selon l'agence iranienne Mehr News.
Soutien aux deux résistances
Dans un autre message adressé au secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, M. Rohani a affirmé que son pays reste attaché à son soutien aux deux peuples résistants Palestinien et Libanais .
Le président Rohani avait déclaré après son élection en juin que son gouvernement allait développer les relations entre l'Iran et l'Arabie saoudite, relations qui se sont détériorées ces dernières années, à cause notamment du conflit en Syrie.
Source : http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?fromval=1&cid=86&frid=86&eid=121108
*
Enfin, qu’on nous pardonne de faire beaucoup dans la célébration de défunts ces temps-ci, mais nous ne pouvions laisser passer ce 14 juillet 2013 sans rappeler que c’est un 14 juillet que Léo Ferré – qui jamais, de sa vie, ne fut sifflé - nous a quittés.
Nous empruntons à André Uleski, en vrac, son hommage ému et les paroles d’une des plus belles chansons de Léo :
14/07/2013
Quand Léo Ferré est sans égal ni rival...
Un hommage à Léo Ferré qui nous a quitté un 14 juillet, il y a tout juste vingt ans.
André Uleski
Il n'écrivait et ne parlait qu'une seule langue : le Français... mais il parlait tous les langages et écrivait dans toutes les musiques : il est à lui seul près d'un siècle et demi de poésie et de littérature.
De Baudelaire à René Char en passant par Hugo, Bruant, Carco, Queneau, il a traversé toutes les écoles d'écriture - même automatique ! Du langage insaisissable de la rue aux modes langagières éphémères, du franglais à l'argot, à la fois virtuose et vertigineux, il pouvait dans un même texte aux néologismes sans nombre, dans un même vers, dans une même phrase les réconcilier tous.
Grand mélodiste, auteur, compositeur, orchestrateur et chef d'orchestre, il était son meilleur interprète. Ironique, moqueur, cruel et tendre, toujours en colère, il aura été le premier slameur et sans doute aussi, le premier rappeur.
Des millions d'hommes et de femmes ont découvert nos poètes des XIXe et XXe siècles ainsi que la musique symphonique au contact de son oeuvre. De Beethoven à Berlioz au carton perforé de l'orgue de barbarie, du piano à bretelles au rock psychédélique du groupe ZOO.
Source : http://sergeuleski.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/12/02...
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Mis en ligne par Marie Mouillé, le 18 juillet 2013
23:35 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
14/07/2013
Pour saluer un président exceptionnel qui s'en va...
Pour saluer un président exceptionnel qui s’en va...
Exceptionnel, Mahmoud Ahmadinejad l’aura été de beaucoup de façons, au service de son peuple et du respect des lois internationales, mais surtout, à nos yeux, par son indéfectible soutien aux Palestiniens, qu’il est un des rares à n’avoir jamais trahi.
et faire la connaissance de celui qui lui succède.
Georges Stanechy
À contre-courant
2 juillet 2013
IRAN : LE TRIOMPHE DU VILAIN CANARD…
« Il n’y a pas d’instauration de la vérité sans une position essentielle de l’altérité ; la vérité ce n’est jamais le même ; il ne peut y avoir de vérité que dans la forme de l’autre monde et de la vie autre. »
Michel Foucault (1)
“Emirentielles” au Qatar
On nous l'assure : c'est la clé de notre avenir…
La France vit à l’heure du Qatar. Du moins son oligarchie. Se précipitant, en concurrence avec ses homologues européennes, au portillon de la commission, de la prébende, et autres bouts de gras jetés par l’émir de cet Etat de pacotille. Comblé de colossaux avantages fiscaux dans notre pays, pourtant aux « caisses vides » d’après notre propagande officielle…
Amusante comédie humaine, en “Crésus-Land”…
Nos voraces nomenklaturas n’ont même pas la reconnaissance du ventre. L’émir qui n’avait cessé de donner ou “mettre à disposition” de ses maîtres toutes les ressources de son pays, quasiment tout, jusqu’à sa TV internationale Al Jazeera dont il était si fier, pour garder sa rente familiale, s’est vu congédié. Du jour au lendemain. Conservant, il est vrai, son immense fortune personnelle.
Avec un préavis, toutefois : les occidentaux lui ont accordé un mois pour abdiquer et disparaître avec son cousin qui officiait, dans cette farce burlesque, en “premier ministre”. Ce qu’il vient d’exécuter cette semaine, en faveur d’un de ses nombreux fils. Sélectionné par l’Empire…
Riche du gaz naturel de son pays à la population microscopique, il avait commis l’erreur de se croire indispensable. (2) Après avoir investi l’essentiel de son argent en Occident : multiples participations dans les plus grandes multinationales, les plus délirants programmes, "placements" immobiliers de luxe ou du “business sportif”, et autres extravagantes “pompes à fric” dont politiciens, intermédiaires et affairistes raffolent. Signant les ordres de virement en faveur de ce qui lui était désigné. Appliquant à la lettre les instructions reçues : surtout quasiment rien dans la région !... A part, la spéculation immobilière chez lui, évidemment.
Développement de l’Egypte, du Soudan ?... Reconstruction de l’Irak, de l’Afghanistan, du Pakistan ?...
“Connaît pas”.
Développement, reconstruction ?... Au contraire : finançant, au seul profit de ses suzerains ou donneurs d'ordre, des guerres de destruction, aussi dévastatrices que meurtrières pour des dizaines de milliers d’innocentes victimes de cette dernière décennie : après la réduction en cendres de la Libye, ce fut, c’est encore, celle de la Syrie.
Etape suivante, il lui était demandé de financer celle en préparation contre l’Iran. Mais, là subitement, il traînait des pieds, objectait, doutait…
C’était aller trop loin, d’après lui. D’autant que le Qatar, dans l’Histoire, ce "comptoir" ou "point d’eau" pour ravitailler en eau potable les bateaux à voiles, était intégré pendant des siècles dans une province méridionale de l’Empire Perse. Jusqu’à sa prise de contrôle par les portugais en 1517, suivis par les Ottomans, et pour finir par les Anglais.
Actuellement, il est le partenaire d’inextricables conventions juridiques et techniques avec l’Iran du fait que les deux pays partagent un même champ gazier sous-marin. Véritable casse-tête opérationnel : comment se répartir une bulle de gaz sous-marine qui ne connaît pas les frontières ?... (3) Facteur aggravant : mitoyen en eaux territoriales de l’Iran, leurs rivages sont plus que proches, presque fusionnels, en termes “balistiques”…
Evidence pour lui et son "premier ministre" : le Qatar, ne disposant d’aucune “profondeur stratégique”, constituerait le premier dégât collatéral d’une guerre dans le Golfe Persique. Siège du quartier général avancé du CENTCOM (Unified Combatant Command) américain (4) situé sur l’immense base aérienne d’Al Udeid, dans la minute même du déclenchement d’un conflit, considéré en “cible prioritaire” par l’Iran, il serait pulvérisé. Retournant à sa condition initiale : un tas de sable. Boum-Pschitt !...
Furieux de sa lucidité, ses maîtres n’ont pas apprécié ce manque de docilité. Sanction immédiate : son remplacement par un membre de sa progéniture choisi pour sa supposée indéfectible servilité : le prince Tamim, 33 ans. Formé, spécialisé, sous le règne antérieur, dans les évènements mondains et sportifs. Encore plus positif : on le dit inféodé aux saoudiens, contrairement à son père qui prétendait rivaliser avec eux dans l’influence à l’égard des “grands” de la planète.
Nous venons ainsi d’assister à une "Emirentielle" !…
La succession d’un émir par un autre. L’émir, en bon autocrate, composant son “gouvernement” avec les membres de sa famille, Al Thani. Tout cela sans vote, bien entendu. Au Qatar, les partis politiques sont interdits. A l’identique de toutes les pétromonarchies du Golfe : même pas un parti unique !
Toutefois, pour faire bonne figure en tant qu’Etat apporteur de « démocratie » en Libye, en Syrie et ailleurs, sa nouvelle constitution prévoit, depuis 2004, un "conseil consultatif" ("Majlis Al-Choura") de 45 membres : 15 nommés par l’émir, et 30 “élus” on ne sait pas trop comment…
D’autant que ce "conseil consultatif" ne participe pas à la désignation du gouvernement, encore moins à celle de l’émir imposé par l’Empire. Lui reste l’organisation des chasses aux faucons, très prisées dans la région…
Ce qui s’appelle : le respect des traditions ! Rien n’a changé depuis que les britanniques ont érigé cette minuscule péninsule du Golfe Persique en émirat, en 1867. Désignant comme "émir" le plus gros commerçant de la bourgade de l’époque, Doha, qui achetait leur verroterie et quincaillerie estampillées “Manchester”. Il s’appelait Al Thani…
Couper "La Bulle" en deux ...
Présidentielles en Iran
En face, sur l’autre rivage du Golfe : autre ambiance. L’Iran venait d’achever les élections présidentielles.
Le président Ahmadinejad, bouclant ses deux mandatures, ne pouvait constitutionnel-lement se représenter pour une troisième fois. Se sont donc affrontés 8 candidats au cours d’une campagne très active, avec les ingrédients habituels de tous les systèmes électoraux sous tous les horizons : réunions publiques dans toutes les villes, débats télévisés, campagnes d’affichages et de tracts, désistements de certains candidats en faveur d’autres (seuls 6 candidats restèrent jusqu’au terme de la présidentielle). Dans le calme, ce qui n’empêchait nullement les discussions animées, souvent avec beaucoup de vigueur.
Nos médias ne s’en sont pas fait l’écho, ou infiniment peu. Dommage, pour eux et l’information de leurs concitoyens. Ils auraient pu transmettre des aperçus, analyses, sur les différents courants, tendances, partis politiques, qui animent la société iranienne et sortir, enfin, de l’analphabétisme géopolitique dans lequel ils se sclérosent.
Pour ne pas changer les quelques « papiers » ou « sujets », pondus de-ci de-là par nos éminents dispensateurs d’informations, fulminaient contre le choix imposé des candidats. Car, à les croire, dans nos contrées n’importe qui peut se présenter à une élection présidentielle ou parlementaire… Aucun de ces maîtres de l’information n’ayant pris la peine, évidemment, de les rencontrer et discuter de leurs programmes politiques.
Encore moins de souligner, au-delà des fulgurants progrès économiques, le colossal changement positif dans la démocratisation du système politique, depuis la sanguinaire autocratie du Shah imposée par les pays occidentaux, dans le pillage des richesses du pays, de 1953 à 1979. Ou, autre exemple, de mentionner l’enregistrement sur les listes électorales, pour cette présidentielle, de 1,6 million de jeunes ayant atteint cette année l’âge de la majorité légale de 18 ans…
C’est cela « décrypter l’information » : idéaliser chez soi, ou entre soi, et diaboliser les Autres, les Barbares…
Nous fut martelée, inévitablement, la vision d’un Iran accablé par le chômage et la misère. Du fait de la "crise" mythique rongeant nos sociétés ?... Non, en raison de la réussite des "sanctions économiques" imposées par les Etats-Unis et l'Europe. Illégales, notons-le, puisque ces mesures d’embargos n’émanent pas de l’ONU mais du gouvernement des USA ou, suivant la formule banalisée, du « gendarme du monde ».
Là encore, informations corroborées par aucun documentaire, reportage, aucune photo, sur les marchés, les galeries commerciales, les cinémas, la sortie des écoles, universités, usines, et autres lieux publics.
Normal : surtout ne pas montrer que dans ce pays grand comme trois fois la France, malgré toutes les entraves imaginées par l’Occident pour bloquer son développement économique, la vie est beaucoup plus agréable et moins chère pour ses 80 millions d'habitants qu’en Grèce, au Portugal, en Espagne. Bientôt en France, ou dans d’autres pays si imbus d’eux-mêmes. En tous cas, les étals des marchés sont pleins, les plus beaux étant ceux des fleuristes.
Mais… Chut ! Pas de vague ! Vieille devise des trois singes : ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire !
Jusqu’à couper la retransmission des émissions TV iraniennes à destination de l’Europe, de l’Amérique du nord et du sud, en anglais, en espagnol et en arabe, transitant par les satellites de télécommunications contrôlés par les occidentaux : Eutelsat, Intelsat, Hispasat, etc. Depuis janvier 2012, dans une vague sans cesse renouvelée de décisions arbitraires, unilatérales. En infraction flagrante du droit et des conventions internationales. Prétextant les sanctions contre l’Iran... (5)
En fait, authentique et secrète censure de l’information en provenance de ce pays par nos gouvernements "démocratiques". Dans la négation de l’article 19 de la Déclaration des Droits de l’Homme relative à la protection de la liberté d’information.
Pourquoi s’en étonner ?...
Depuis qu’il nous est dicté, en France même, ce dont nous devons rire, caricatures agréées et comiques officiels, rien de plus logique de nous imposer ce que nous devons croire.
Hassan Rohani
Hassan Rohani devient donc le nouveau président de l’Iran pour 4 ans. Elu le 14 juin 2013, dès le premier tour, avec près de 51 % des voix, et une participation électorale de 77 % suivie par de très nombreux journalistes et observateurs étrangers, hormis ceux de la sphère OTANesque boudant dans leurs coins.
Les occidentaux englués dans le bourbier syrien n’ont pas eu disponibilités et moyens suffisants pour fomenter les troubles de l’élection présidentielle de 2009, avec sa campagne médiatique hystérique dont on se souvient encore. D’autant que tous les gouvernements polichinelles qu’ils instrumentalisent autour de l’Iran sont plus que fragilisés.
Certains ravagés par de violentes manifestations et révoltes populaires, bien souvent occultées par notre appareil de désinformation : Afghanistan, Arabie saoudite (toute la côte du Golfe Persique), Azerbaïdjan, Bahreïn (base de la flotte américaine dans le Golfe), Egypte, Jordanie, Libye, Tunisie, Turquie. Trop d’incendies à éteindre en même temps sur leurs arrières…
Contraints et forcés, ils se sont piteusement limités à exprimer la satisfaction de voir un nouveau président « modéré », « prêt à s’entendre » avec l’Occident. Précisons que dans leur imaginaire et phraséologie, un chef d’Etat non occidental dit « modéré » est un politicien acceptant de souscrire, d’exécuter, à la lettre et dans la seconde, toutes leurs volontés : prédations, violences, occupations. Et, autres manifestations de puissance à l’encontre de leurs vassaux ou possessions coloniales.
En résumé : l’Iran abandonnerait ses « postures agressives ». Rhétorique, « storytelling » comme disent les anglophones, ou art de prendre ses désirs pour la réalité. Que nos médias, véhicules habituels de la propagande iranophobe, déclinèrent les yeux fermés. (6)
Art, aussi, du renversement des situations, ou artifice du travestissement des faits que l’on se doit de nier, par nos consciencieux "désinformateurs".
L’évidence est à l’opposé de cette représentation, nous le savons. L’Iran ne bombarde, ni ne drone personne, ne spolie aucun territoire, n’interdit les relations commerciales de quiconque. Les symboles de l’abjection sadique de Guantanamo ou Gaza ne sont pas administrés par son armée. La déconstruction des slogans de la propagande serait intermi-nable, tant la liste est longue.
C’est l’Iran qui, en permanence, est diabolisé, menacé de destruction ; ses scientifiques assassinés, ses territoires survolés par des drones violant son espace aérien, son économie enserrée dans une véritable guerre illégale au regard du droit international. Il n’agresse personne, souhaitant tout simplement le respect, dans son droit à l’autodétermination, de sa souveraineté, politique, économique, scientifique. Ainsi que celui de la paix dans la région avec une totale "dénucléarisation" du Moyen-Orient impliquant le retrait de toutes les forces d’occupation, et bases militaires, occidentales dans la région.
Ceux qui pensent avec nos propagandistes qu’Hassan Rohani va courber l’échine, devant les prétentions mégalomaniaques de l’Occident, commettent quatre erreurs d’analyse majeures :
i) Signe fort envoyé par le peuple Iranien. Les bellicistes occidentaux, enivrés de leurs "sanctions économiques", fantasment un Iran venant à genoux implorer leur miséricorde…
Administrant une magistrale paire de claques à ces stratèges-voyous, les électeurs dans leur majorité ont choisi le candidat-président qui a le moins mis l’accent dans son programme sur le volet économique !... Donnant leur préférence à celui qui affichait comme priorité la cohésion et la solidarité nationales. Celui aussi dont la longue expérience, au plus haut niveau, dans la stratégie militaire, la recherche scientifique et nucléaire, les relations internationales avec leurs coups tordus, est la plus probante.
ii) Hassan Rohani est un “résistant” prestigieux, au cœur de la révolution qui a abattu la sauvage dictature du Shah installée et gérée par les occidentaux et un des artisans de l’héroïque résistance à la guerre de l’Irak planifiée et armée par l’Occident pour venger le renversement du Shah et de leur système de pillage (les Iraniens la surnomment la « guerre imposée »…). Endurant avec son peuple, 8 très longues et douloureuses années de massacres (estimation d’un million d’Iraniens tués), la destruction systématique de toute l’infrastructure pétrolière, gazière, portuaire, etc.
Aucun chef d’Etat des pays de l’OTAN n’arrive à la cheville de sa stature d’homme d’Etat, tout particulièrement de son expérience militaire et stratégique forgée lors d’une guerre implacable. En temps que membre du Conseil suprême de la défense de 1982 à 1988, commandant des forces aériennes de 1986 à1991. Depuis 1992, il est responsable du Centre pour la Recherche Stratégique (Center for Strategic Research). Il a animé aussi, de 2003 à 2005, l’équipe de négociateurs spécialisés dans la défense des droits et de la souveraineté de l’Iran dans le cadre du Traité de Non Prolifération Nucléaire.
Pour les avoir affrontés, côtoyés, pratiqués, il sait que ses interlocuteurs occidentaux sont sans foi, ni loi. Aussi irresponsables dans leurs décisions que criminels dans leurs actes. Capables de raser des pays entiers, tuant des centaines de milliers d’innocents. Dans l’indifférence ou la Bonne Conscience. Prêts à tous les mensonges, toutes les manœuvres de gangsters pour s’emparer de son pays et de ses richesses.
iii) Hassan Rohani succède à un grand président, Ahmadinejad, qui lui a préparé le terrain sur le plan diplomatique en ne cessant de rappeler aux occidentaux, au plus fort du climat d’agression à l’encontre de son pays, que l’Iran n’était pas un ramassis de voleurs de poulets, mais les héritiers et représentants d’une des plus anciennes, brillantes, civilisations. Sur tous les plans.
Aussi courageux qu’incorruptible, d’une extrême gentillesse mais d’une ténacité d’acier lorsque les intérêts et l’honneur de son pays sont en jeu, il leur a parlé d’égal à égal, sans peur. Du tac au tac. Ce que ne supportaient pas les oligarques coloniaux qui n’acceptent que la soumission, l’obséquiosité, de ceux qu’ils estiment plus faibles qu’eux. Incapables de soutenir son regard et d’entendre ses discours de paix. Vivant cela comme une « agression », ils perturbaient les réunions de l’ONU à grands fracas d’histrions, pour qu’il ne soit pas entendu.
Diabolisé dans une propagande permanente, éhontée, d’un cynisme mensonger abyssal, déformant ses propos pour le transformer en monstre. (7) Jusqu’à bloquer le système de traduction simultanée de ses discours à l’ONU sous prétexte d’une “panne technique” !… Se croyant au temps de l’Inquisition, l’accusant de blasphème et d’hérésie. Probablement, dans leur fanatisme, bon pour le bûcher après passage en salle de tortures...
Censure, diabolisation, encore et toujours…
Mais le message a été délivré : l’Iran, préparé à toutes les éventualités, n’éprouve aucune peur face à des fous de guerres et de violences qui ne savent que détruire des pays sans défense et assassiner des civils non armés. En conséquence, menaces et sanctions resteront sans effet, n’étant que l’expression de la mauvaise foi. Car, rien de plus facile que négocier sur un problème ou un désaccord, dans un esprit constructif : il suffit de prendre un café ensemble, en se respectant et en s’écoutant mutuellement.
« Don’t make a mistake ! », comme disait Bush à répétition. Oui : "ne vous y trompez pas". Le nouveau président maintiendra la ligne diplomatique fondamentale de sa Nation : la préservation de son inaliénable souveraineté. Sans crainte. Inflexiblement.
iv) L’Iran est une puissance régionale, militaire et économique, incontournable. Indispensable. D’autant plus forte que tous les Etats qui l’entourent sont en feu, les quelques pétromonarchies encore “calmes” n’étant que du carton-pâte en instance de volatilisation. Face à ces turbulences, son importance ne fera que croître.
Pays charnière entre deux sous-continents, il représente ce qu’est l’Allemagne pour l’espace Européen et Russe. L’Occident ne l’accepte pas, souhaitant sa destruction en tant qu’Etat et s’approprier ses richesses. Accomplir en Iran ce qu’ils ont commis en Irak. La remise en cause perpétuelle ou le continuel procès d’intention de son industrie nucléaire n’étant qu’un prétexte.
Les bellicistes ne s’en cachent pas. Parmi de multiples exemples récents, Sima Shine haut responsable au ministère israélien des affaires stratégiques, préconisant publiquement de mettre Al Qaïda au pouvoir en Syrie. L’essentiel étant de faire "tout pour nuire à l’Iran"… (8)
Hassan Rohani sait qu’il n’a rien à espérer d'un Occident hyperviolent. S'arrogeant dans sa folie mégalomaniaque le droit de vie ou de mort, décrétant qui "mérite de vivre sur Terre". Rongé par l’injustice sociale et économique, avec 20 millions de chômeurs rien que dans l’Eurozone… (9) Les loups, prétendument "alliés" ou de la même meute, se déchiquetant entre eux, au point de s’espionner nuit et jour dans une paranoïa suicidaire.
Dès son entrée en fonction, il a déjà baissé le rideau sur ce monde en perdition. Répondant aux félicitations du président de la Chine pour son élection, il a annoncé que "la priorité de sa présidence" serait le renforcement des relations avec son pays…
Sima Shine - Apothéose du fanatisme destructeur
Ritournelles en France
Roland Dumas dans son dernier livre paru en mai dernier se désole, en tant qu’ancien ministre des affaires étrangères de la France, de voir notre pays prendre ses ordres à Washington et à Tel Aviv. Renonçant à sa souveraineté, dans une servitude assumée et célébrée par sa nomenklatura. (10)
On comprend mieux, en le lisant, que la vision stratégique et délirante, sous forme d’anathème ou d’excommunication, exprimée par une Sima Shine soit, en conséquence, strictement, servilement, appliquée tant par notre “diplomatie” que par notre “défense nationale”. Religieusement ânonnée…
D’où ces sempiternelles “ritournelles” que politiciens et médias se doivent d’entonner sans arrêt. Telles des mantras bouddhistes. “Ritournelle” au sens où l’entendaient Deleuze et Guattari afin de mobiliser le troupeau, le rassembler en l’endormant :
« La ritournelle a aussi une fonction catalytique : non seulement augmenter la vitesse des échanges et réactions dans ce qui l’entoure, mais assurer des interactions indirectes entre éléments dénués d’affinité dite naturelle, et former par là des masses organisées. » (11)
Ce processus de fanatisation, d’obscurantisme et de conditionnement pulsionnel, est nourri, entretenu depuis les soutes ou les cuisines de la propagande iranophobe déversant leurs bouillies hallucinogènes, à grandes louches de « n’importe quoi ». Ne reculant devant aucune falsification, diffamation, mise scène, et faux témoignages. (12) Aux étages supérieurs plastronnent les "islamologues officiels" de la propagande, après avoir servi le plat à présent refroidi du "choc des civilisations", chargés de nous enfumer sur la soi-disant confrontation entre "l’arc chiite" et "l’arc sunnite"...
Sous-entendu : entre le diabolique Iran chiite et les vertueuses pétromonarchies sunnites… Alors que la plupart d’entre elles sont constituées d’une majorité de population chiite gouvernée par des autocrates sunnites installés par la colonisation, selon le principe du "diviser pour régner". Comme Bahreïn nous le rappelle tous les matins par les atrocités répétées de l'émir contre son peuple.
S’il y a conflit entre deux "arcs", c’est bien celui de "l’arc de l’imposture" d’entités artificielles érigées en Etats par les occidentaux, telles que les pétromonarchies et autres (exemple : Jordanie), à la suite du partage de l’Empire Ottoman ; et, "l’arc de la légitimité" représentant des Etats authentiques dont l’identité nationale plonge ses racines au plus profond de l’Histoire.
Pour ceux qui voudraient sortir de ce conditionnement, lavage de cerveau instillé par ces propagateurs de clichés, comprendre l’Iran, je conseille de feuilleter l’œuvre magistrale d’Henri Corbin qui a passé toute sa vie à étudier le chiisme. Exposant, démontrant, sa contribution inestimable à la spiritualité de l’Islam et de l’humanité dans son ensemble. Notamment :
=> En Islam iranien : aspects spirituels et philosophiques (Gallimard – 1978 – 4 volumes) et,
=> Temple et contemplation, essai sur l'Islam iranien (Flammarion – 1981).
Mais, "ritournelle" oblige : notre ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, vient de déclarer que le principal problème de la paix dans le monde est le nucléaire iranien, le "futur" risque que l’Iran obtienne l’arme nucléaire. Nous voilà repartis pour un nouveau tour de procès en sorcellerie… (13)
Metternich, le ministre des affaires étrangères de l’empire d’Autriche au moment des conquêtes napoléoniennes, disait que ce n’était pas la France qui faisait la guerre à l’Europe mais Napoléon "avec des moyens français". Deux siècles plus tard, ce n’est pas la France qui se livre à des actes de guerre au Moyen-Orient et ailleurs contre des peuples qui ne lui ont rien fait, mais une caste "avec des moyens français" pour servir des intérêts qui ne sont pas ceux de notre pays.
Car, comment en arrive-t-on, au-delà de ces gesticulations diplomatiques et guerrières, à sacrifier notre économie ?... En nous interdisant de commercer, d’investir, sous prétexte d’appliquer des « sanctions économiques » qui ne sont même pas imposées par l’ONU. Mais, unilatéralement par le gouvernement d’un pays étranger qui, de plus, nous espionne en permanence.
Exemples qui font rire le reste du monde... Peugeot s’est vu sommé de renoncer à son plus important marché à l’exportation avec usine de montage, jusqu’aux pièces détachées qui lui est interdit d’expédier… Ou, Total qui a dû verser une pénalité de 400 millions de dollars aux USA avec interdiction d’investir en Iran… La fermeture illégale de ce marché en pleine croissance coûte à la France une moyenne annuelle de 2 à 5 milliards d’euros. (13)
Ne serait-ce que sur 10 ans, on peut estimer la perte pour la balance commerciale française, actuellement en déficit, à une trentaine de milliards d’euros. Nous démantelons nos industries et nous nous interdisons des marchés à l’exportation…
En vertu de quoi et au bénéfice de qui ?...
Pendant ce temps les contrats de l’Iran se multiplient avec l’Inde, la Chine, le Brésil ou l’Argentine, et autres. Depuis l’agroalimentaire jusqu’aux colossaux marchés des infrastructures : constructions et équipements de ports, lignes de trains à grande vitesse, prospection et exploitation énergétiques, transport et manutention, etc.
Car, l’Iran est en pleine croissance avec un gigan-tesque potentiel, détenant les plus grandes réserves de gaz dans le monde (1er rang), parmi les plus grandes réserves pétrolières (2° rang), d’immensesréserves minières, de l’uranium aux catégories de métaux ferreux et non ferreux les plus recherchés. Avec une population remarquablement bien formée dans des universités scientifiques et technologiques parmi les meilleures du monde.
L’Iran figure au 5° rang mondial au niveau de la recherche dans les nanotechnologies. Se couvrant d’industries et d’usines ultramodernes, de chantiers navals, et de ports. Actuellement, pratiquement autonome dans l’édification de son industrie de l’armement, construisant ses frégates, sous-marins, avions, drones, chars d’assaut, et devenu l’un des plus performants "missiliers" du monde…
Le World Investment Report 2013 publié par l’UNCTAD (CNUCED en français), organisation de l’ONU, n’a pu dissimuler le fait qu’en Iran les FDI (Foreign Direct Investments) ou Investissements Directs Etrangers, ne cessent de progresser. Sanctions ou pas… (14)
Classant l’Iran (page 49) dans la catégorie des pays dits "South Asia", pour ne pas faire de l’ombre aux pays du Moyen-Orient, à la seconde place derrière l’Inde en termes d’échanges d’investissements (l’Iran reçoit des investissements mais investit aussi dans d’autres pays). Encore mieux, l’Iran se classe en volume à la seconde place derrière l’Inde, mais à la première pour ce qui est de la croissance du volume des investissements directs !... (15)
Par contre, ironie de l’Histoire, le rapport constate dans sa page 54, le déclin des FDI dans la région pour la Turquie, l’Arabie saoudite et la Jordanie…
Dernier hommage du pays au Président Mahmoud Ahmadinejad avant son départ : il a présidé à l’inauguration de la nouvelle aciérie ultramoderne de Pasargad dans la province méridionale de Fars. A environ 1000 kilomètres de Téhéran, dans la ville de Kovar.
Symbole de la fantastique progression du pays, édifiée sous sa présidence sur une superficie de 300 hectares, elle représente un investissement de 5, 5 milliards de dollars, et la création dans un premier temps de 800 emplois. La troisième du pays. Classant l’Iran au premier rang des producteurs d’acier pour les pays du MENA (Middle East - North Africa).
L’Iran édifie ainsi une économie fondée non pas sur la spéculation, ou la rente, mais sur l’industrie et la recherche. En France, nous fermons nos aciéries et n’arrêtons pas de licencier, accordant toutes les faveurs aux "banksters" et à "l'économie-casino"…
Et dernière satisfaction, couronnement d’une action implacable de son mandat pour lutter contre ce fléau, l’Iran a procédé à l’incinération publique de 115 tonnes de drogue saisie en 3 mois (l’an dernier l’Iran en a saisi 500 tonnes), en provenance d’Afghanistan.
Dont on sait que depuis l’occupation de l’OTAN la production a plus que décuplé. Répandue à présent au Caire, entre autres destinations prioritaires dans la région gérées par les services spéciaux occidentaux, à bas prix. Provoquant une explosion de la consommation de drogue
Le danger de l’Iran pour la planète…
Dénis, délires, fureurs, de notre caste au pouvoir. Les chiens aboient.
En écho, au triomphe du “Vilain Canard”…
____________________
1. Michel Foucault, Le Courage de La Vérité – Le gouvernement de soi-même et des autres II – Cours au Collège de France – 1984, Hautes Etudes – Gallimard Seuil, 2009, p. 311. (Dernière phrase de son dernier cours, 28 mars 1984 ; trois mois avant sa mort. Oui : « … la vérité ce n’est jamais “le” même… »).
2. Sur une population de 2 millions d’habitants, seulement 400.000 sont qataris. Le reste, à l’exception des expatriés européens occupant la plupart des postes de direction et d’encadrement, est composé en majorité d’immigrés venant essentiellement d’Asie (Philippines, Bengladesh, Inde, Pakistan, etc.), traités en "esclaves modernes" : sous-payés, sans aucun « droit » si ce n’est de se taire, vivant dans des conditions de travail inacceptables au regard des principes édictés par l’OIT…
3. Cette réserve sous-marine est répartie entre le Qatar, le North Dome (60%) et l’Iran, le South Pars (40%).
4. En clair : du corps expéditionnaire américain dans la région, dont le centre de commandement est situé à Tampa en Floride. C’est à partir du Qatar qu’ont été, et sont encore, “gérées” l’invasion et la destruction méthodique de l’Irak, de l’Afghanistan, et d’une grande partie du Pakistan.
5. West bans on Iranian channels appalling violation of free speech: Expert, Press TV, 29 juin 2013, http://www.presstv.ir/detail/2013/06/27/311089/west-bans-...
6. Archétype : Georges Malbrunot, Hassan Rohani : un religieux modéré partisan d’une détente avec l’Occident, Le Figaro, 15 juin 2013, http://www.lefigaro.fr/international/2013/06/15/01003-201...
7. Jonathan Steele, Lost in translation – Experts confirm that Iran’s president did not call for Israel to be ‘wiped off the map’. Reports that he did serve to strengthen western hawks, The Guardian, 4 juin 2006, http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2006/jun/14/post155
8. Israel Prefers Al-Qaeda Ruling Syria just to Harm Iran [Israël préfère Al Qaïda au pouvoir en Syrie afin de nuire à l’Iran], 25 juin 2013, Fars News, http://english.farsnews.com/newstext.aspx?nn=13920404000773
9. Over 19 million jobless as Eurozone unemployment hits record high, RT, 1er juillet 2013, http://rt.com/business/eurozone-unemployment-record-high-...
10. Roland Dumas, Dans l’œil du Minotaure, Editions Le Cherche-Midi, mai 2013.
11. Gilles Deleuze & Félix Guattari, Mille Plateaux – Capitalisme et Schizophrénie, Les Editions de Minuit, 1980, p. 430.
12. Un mot sur l’évolution inquiétante dans nos démocraties de ces officines proliférantes. Pour la plupart agissant en interaction, quant aux pratiques rhétoriques et incitations à la haine, avec les milices « AntiFas » ou assimilées.
Même “style”, ou “copié-collé” (jusqu’aux fautes d’orthographe…), dans la logorrhée et la diffusion obsessionnelle de listes de personnes à empêcher de prendre la parole, d’écrire, de témoigner.
Ces groupes de nervis, adeptes de la cagoule et de la violence, instrumentalisés par les services spéciaux de plusieurs pays et protégés par les polices nationales, ont pour mission d’entraver la liberté d’expression. Dès lors que les critiques ou la dénonciation des prédations coloniales de l’Occident (tout particulièrement au Moyen-Orient et en Palestine), dans une perspective de paix et de développement partagé entre tous les peuples, ont pour support des analyses, des informations, des faits, irréfutables et gênants pour les oligarchies.
A l’opposé de ce qu’ils prétendent représenter : « la lutte contre le fascisme ». Ils agissent, en fait, suivant le même mode opératoire et la même idéologie « fascistes » que les sinistres milices “SA” (constituées à Munich en 1921) qui, tout en se déguisant en « militants de gauche », ont assuré la prise du pouvoir par les nazis en Allemagne…
13. Iran says French minister’s remarks on nuclear program unrealistic, Press TV, 22 juin 2013, http://www.presstv.ir/detail/2013/06/22/310345/iran-rejec...
14. Kaveh L Afrasiabi, New dynamic in Iran's European ties, Asia times 27 juin 2013, http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MID-01-270613.html
15. World Investment Report 2013 – Global Values Chains : Investment and Trade for Development, UNCTAD ( United Nations Conference on Trade and Development), http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2013_en.pdf, page 49,
=> Tableau A. Distribution of FDI flows among economies, by range, 2012
=> Figure A. FDI flows, top 5 host and home economies, 2011–2012 (Billions of dollars)
Source :
http://stanechy.over-blog.com/iran-le-triomphe-du-vilain-...
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Mis en ligne par Marie Mouillé, le 14 juillet 2013
19:58 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
07/07/2013
Qui dit qu’il n’y a pas d’Europe ? Et celle de l’infamie ?
QUI DIT QU’IL N’Y A PAS D’EUROPE ?
ET CELLE DE L’INFAMIE ?
Philippe Grasset – DeDefensa.org – 3.7.2013
«On peut sauter sur sa chaise comme un cabri en criant “L’Europe ! L’Europe ! L’Europe !”...», disait fameusement le général en 1965. Il doit bien rire. Ils ne sautent plus sur leurs chaises et ne crient plus «L’Europe ! L’Europe ! L’Europe !» ; non, ils font leur coup en douce, comme des petits commissionnaires des dernières instructions impératives, montrant le complet alignement de l’Europe sur les consignes-Système des USA, après qu’on ait montré, deux jours auparavant, qu’on les espionnait comme dans des latrines à tous vents. Qu’un ministre bolivien, Ruben Saavedra de la défense, qui était dans l’avion avec Morales (nous y venons) puisse déclarer comme s’il parlait des gouvernements européens comme de services annexes du département d’État, pour lesquels il suffit d’appuyer sur un bouton pour qu’ils agissent comme on a décidé pour eux : «This is a hostile act by the United States State Department which has used various European governments.», – qu’il puisse dire cela et que cela ne soulève en nous aucun réflexe de scepticisme, ou d’interrogation, ou d’indignation enfin, voilà qui nous en dit des tonnes et des tomes, – parce que cela est vrai...
Source :
http://www.dedefensa.org/article-qui_dit_qu_il_y_a_pas_d_...
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Désastre diplomatique sans précédent pour la France en Amérique Latine
François ASSELINEAU
Comme je l’évoque parfois au détour de l’une de mes conférences, le prestige de la France était immense en Amérique latine, et cela depuis les guerres d’indépendance du début du XIXe siècle contre la puissance coloniale espagnole.
DEPUIS LA RÉVOLUTION DE 1789, LA FRANCE BÉNÉFICIAIT D’UN IMMENSE PRESTIGE DANS TOUTE L’AMÉRIQUE LATINE
Francisco de Miranda, qui participa à la bataille de Valmy, 20 septembre 1792, au côté des révolutionnaires français et contre l’Europe coalisée, fut ensuite le principal collaborateur du Libérateur Simon Bolivar.
De nombreux symboles hérités de la Révolution française (par exemple le bonnet phrygien) furent repris par les révolutionnaires latino-américains à travers tout le continent dans les armoiries des États nouvellement indépendants (Argentine, Bolivie, Chili, etc.)
Source : http://www.upr.fr/
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Mercredi 3 juillet
De « l’affaire Ben Bella » à « l’affaire Evo Morales » , la piraterie aérienne d’état française.
Daniel BESSON -Zebra Station Polaire
Quelles que soient les dénégations que feront les chefs politiques Français et en particulier l'ignominie en costume qui usurpe la fonction de Président de la République [ lien ], le refus de survol du territoire français par l'avion de la Présidence de la République de l'état plurinational de Bolivie relève de la piraterie aérienne d'état . [ article du site Slate.fr ]
La Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, signée en 1961, détaille les principes de l’immunité dont jouissent les chefs de missions diplomatiques, la plupart du temps les ambassadeurs, et les membres d’une mission diplomatique.
Ce texte, ratifié par 189 pays, précise notamment qu’un État qui accueille un diplomate étranger doit, sauf en cas de menace pour la sécurité nationale, lui assurer la liberté de déplacement et de circulation sur son territoire. Si cette obligation ne concerne que les chefs et membres de missions diplomatiques, il est généralement accepté que l’immunité qui leur est garantie en tant que représentants de leur État s’applique aussi aux chefs de ces États, qui sont de facto à la tête de la diplomatie de leur pays .
Quel que soit notre positionnement par rapport aux événements survenus en Algérie entre 1954 et 1962 , les chefs politique français viennent de commettre un acte de piraterie aérienne comparable à celui commis lors de l'arraisonnement de l'avion de Ben-Bella en 1956 [ lien ].
Cette décision d'interdire le survol de notre territoire confirme l'alignement atlantiste des chefs politiques français [ lien vers article ], mais aussi italiens, espagnols et portugais.
En effet la question essentielle à se poser est : Sur quels éléments de preuve les chefs politiques français ont-ils pris la décision d'interdire le survol du territoire national par l'avion présidentiel bolivien ?
Au-delà du soutien très vague affiché par le Président Evo Morales à l'égard d'Edward Snowden, on imagine mal une barbouze française dans le hall de transit de l'aéroport de Cheremetievo ou un contact parmi le personnel technique de l'aéroport qui aurait pu renseigner les décideurs français. Les autorités françaises [ espagnoles, italiennes, portugaises ] n'ont donc pu avoir pour éléments de prise de décision que des renseignements en provenance d'une source étatsunienne.
Liens :
La milice indigène Aymara des « Ponchos Rouges » devant l'ambassade de France à La Paz - http://www.demotiximages.com/node/2221205
Le communiqué vipérin de la Présidente du Brésil Dilma Rousseff - http://blog.planalto.gov.br/em-nota-governo-expressa-repu...
Les photos de Russia Today -http://rt.com/in-vision/bolivia-protest-france-plane-mora... :
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Les images et les témoignages qui circulent semblent en tout cas confirmer l’analyse de François Asselineau, puisque, en effet, l’expression populaire de la colère bolivienne a été réservée à l’ambassade de France, épargnant celles d’Italie, du Portugal et même d’Espagne, alors que personne, sous ces latitudes, n’a pu oublier le « Pourquoi tu ne la fermes pas ? » de Juan Carlos à Hugo Chavez. C’est donc bien une forte et tenace illusion que les Latino-Américains viennent de perdre. Car, enfin, si ce n’est pas le général De Gaulle qui a fait kidnapper et emprisonner Ahmed Ben Bella le 22 octobre 1956 (Robert Lacoste et François Mitterrand régnant… sous Guy Mollet), il ne l’a pas non plus laissé libérer avant 1962. Par ailleurs, si quatre présidents se sont succédé à la tête du pays depuis l’arrestation de Georges Ibrahim Abdallah le 24 octobre 1984, (premier mandat de François Mitterrand), aucun des quatre (les autres étant Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande) n’a osé s’opposer à sa condamnation et encore moins permettre à une magistrature supposée indépendante du pouvoir exécutif de le libérer au bout de bientôt trente ans qu’il croupit dans les geôles françaises, pour un fait de guerre dont tous ont su et savent qu’il ne l’a pas commis lui-même. Tous ont fait le choix de ne jamais désobéir à leurs maîtres. Ne parlons pas de l’intelligentsia hexagonale, qui n’a jamais, dans sa très grande majorité, rien trouvé à y redire…
Mais est-il besoin d’ajouter que tous les autres pays d’Europe se seraient empressés d’imiter les quatre concernés si l’avion du président bolivien avait eu à les survoler ?
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6 juillet 2013
Face à une Amérique du Sud unie et souveraine, la France et l’Europe ridicules
Thierry DERONNE - Le Grand Soir
La réponse n’a pas tardé. Ce 4 juillet, à Cochabamba (Bolivie), lors de la réunion d’urgence de l’UNASUR accompagnée d’une mobilisation des mouvements sociaux, le président équatorien Rafael Correa résume la position de ses homologues latino-américains au sujet de l’atteinte à la souveraineté de la Bolivie et à l’immunité de son président Evo Morales (1) : “nous n’acceptons pas qu’on nous traite comme une colonie, le monde entier doit réfléchir à la gravité de ce qui s’est passé : on a empêché un président jouissant d’une absolue légalité de traverser un espace aérien. Si cela s’était produit contre les États-Unis ou un pays européen cela aurait constitué un casus belli. On a détruit la Charte des Nations Unies et l’amitié entre États. (..) Que Edward Snowden fût ou non dans l’avion n’entre pas en ligne de compte. Un président a le droit de transporter qui il veut dans son avion. Le problème est que certains se sont perdus dans l’Histoire il y a 500 ans et que le droit international qu’ils invoquent si souvent ne vaut que quand il leur convient”.
La présidente argentine Cristina Fernandez qui avait dès les premiers instants, depuis son compte Twitter, dénoncé “la violation de l’immunité absolue conférée par le droit international, garantie par la convention de 2004 et le Tribunal de la Haye”, souligne qu’ “il ne s’agit ni d’une erreur ni d’un problème technique, ils veulent comme il y a cinq siècles nous soumettre, une fois de plus, à l’humiliation et à l’asservissement”.
Lire la suite…
Source : http://www.legrandsoir.info/face-a-une-amerique-du-sud-un...
Déclaration de Cochabamba
Les présidents d’Amérique Latine font bloc, réclament excuses et explications après l’affront fait à la Bolivie
Mondialisation.ca, 05 juillet 2013
C’est en Bolivie que s’est tenue la réunion en urgence des membres de l’organisation régionale UNASUR, après le grave incident qui a marqué le voyage de retour de Moscou du président Evo Morales, dont les dommages sont encore mal mesurés par les pays européens concernés.
Les gouvernements de la région « exigent » des pays européens concernés – France Espagne, Italie, Portugal - « qu’ils expliquent les raisons de la décision d’empêcher le survol de leur territoire par l’avion du président bolivien Morales ». C’est ce qu’il ressort de la « Declaración de Cochabamba », à la suite de la réunion de mercredi 4 juillet, à laquelle participaient les présidents d’Argentine, Cristina Fernández de Kirchner, de Bolivie, Evo Morales, d’Équateur, Rafael Correa, du Surinam, Desiré Delano Bouterse, d’Uruguay, José Mujica, et du Venezuela, Nicolás Maduro, le Brésil étant représenté par le ministre Eduardo dos Santos, le Chili, le Pérou et la Colombie par leurs ambassadeurs en Bolivie.
La Déclaration dénonce « la flagrante violation de tous les traités internationaux qui régissent la cohabitation pacifique, solidarité et coopération » entre les États, ce qui « constitue un acte insolite, inamical et hostile ». Il s’agit d’un « fait illicite qui affecte la liberté de circulation et de déplacement d’un chef d’État et de sa délégation officielle », poursuit le texte qui affirme que « l’inacceptable restriction de liberté de Morales, le convertissant virtuellement en un otage, constitue une violation des droits non seulement vis-à-vis du peuple bolivien mais des peuples et de tous les pays d’Amérique Latine, et marque un précédent dangereux dans le domaine du droit international en vigueur ».
La Déclaration demande aussi que les quatre pays concernés « présentent des excuses publiques correspondant à la gravité des faits survenus ».
Elle fait suite à la lettre envoyée au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, par le gouvernement bolivien, l’exhortant d’empêcher que cette affaire constitue « un précédent néfaste, qui pourrait affecter d’autres chefs d’État et mettre en danger la cohabitation pacifique entre États », la qualifiant de « violation flagrante du droit international » .
Avant le sommet, les présidents Kirchner, Morales, Correa et Maduro ont pris la parole lors d’une manifestation publique devant la foule, dénonçant l’attitude des gouvernements européens impliqués dans cette affaire, dénonçant des vieux relents de colonialisme, d’impérialisme et d’arrogance…
Cette réaction est à l’aune de la colère soulevée dans plusieurs pays latino-américains et, plus que la colère, les dommages engendrés par cette affaire. Tout ceci est sans doute mal mesuré par les pays européens qui en sont à l’origine, par mépris ou ignorance, comme le montrent les excuses embarrassées et finalement assez légères, eu égard à la situation, du ministre des Affaires Étrangères français Laurent Fabius à son homologue bolivien, faisant part « des regrets de la France, suite au contretemps occasionné pour le président Morales par les retards dans la confirmation de l’autorisation de survol du territoire par l’avion du Président ».
Alors même que Cristina Kirchner, a bien traduit le sentiment général de l’Amérique latine, « une humiliation infligée à une nation sœur et au continent », et aussi un coup de boutoir dans la diplomatie et le droit international, lourd de conséquences : « Cette violation des textes des Nations Unies provoque un degré d’insécurité juridique très grave » a-t-elle souligné. « Cela est d’autant plus significatif qu’il s’agit d’un chef d’État, parce que, s’ils font ce genre de choses à un chef d’État connu du monde entier et qui a accès à la presse, que peut-il arriver à un citoyen lambda que personne ne connaît ?Il peut lui arriver des choses terribles ! ».
Estelle Leroy-Debiasi pour « El Correo de la diaspora latinoaméricaine ».
El Correo. Paris, 5 juillet 2013.
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Et enfin…
6 juillet 2013
L’Amérique Latine lance « la Banque du Sud » et défie le FMI (Publico)
Daniel FERNANDEZ - Le Grand Soir
Intégrée par l’Argentine, la Bolivie, l’Equateur, l’Uruguay et le Venezuela, la nouvelle entité aspire à créer un fonds pour accroître le développement économique de la région dans le but de renforcer sa souveraineté.
L’Amérique Latine continue à renforcer son processus d’intégration régionale tout en construisant une alternative au système économique à tendance néolibérale, en vigueur dans les pays du Nord. La banque du Sud, dont le premier Conseil des Ministres a eu lieu le 12 juin dernier à Caracas, constitue la dernière étape de cette construction. Créée en 2007 à l’initiative des défunts Hugo Chavez et Nestor Kirchner, ex-présidents des Républiques du Venezuela et d’Argentine, la Banque du Sud cherche à collecter 20.000 millions de dollars, bien que ses actionnaires n’aient réussi à en débourser que 7.000 millions : les pays qui sont à son origine, sont pour le moment l'Équateur, le Paraguay, l’Uruguay, le Brésil, la Bolivie, l’Argentine et le Vénézuela, c'est-à-dire, les pays constituant le MERCOSUR plus l'Équateur. Selon Susanne Gratius, professeur des relations internationales d’Amérique Latine, « Nicolas Maduro et Elias Jaua ont repris le projet pour réaffirmer le rôle moteur du Venezuela en Amérique du Sud et plus particulièrement au sein du MERCOSUR, dont la présidence pro tempore sera assumée par le Venezuela le 1er juillet.
Source : http://www.legrandsoir.info/l-amerique-latine-lance-la-ba...
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LIVRES
Pascal BONIFACE
Les Intellectuels faussaires : le triomphe médiatique des experts en mensonge,
Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, 20 mai 2011 – 272 pages.
Ed. Pocket,
Novembre 2011, 229 pages
Pascal BONIFACE
Les intellectuels intègres
Gawsewitch Éditeur, 7 mai 2013
416 pages
Pascal Boniface, Les Intellectuels intègres
Interview
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Après cette entorse à nos résolutions, laissons Théroigne retourner à sa chasse au merle blanc : un propriétaire d’immeuble de rapport qui accepte l’argent-qui-n’a-pas-d’odeur d’une octogénaire et de trois chats, sans recourir au credo de cette intéressante catégorie de population : « Pas d’étrangers ! Pas de vieux ! Pas d’animaux ! », - quelquefois « Pas d’enfants ! » - et dans tous les cas : « Pas de pauvres ! », autrement dit « Crève, Théroigne, tu encombres ! »
Il n’y a pas que les chefs d’État qui se font humilier par les parasites.
À ce propos, qui se souvient de la thèse d’Henri Guillemin sur les origines de la Commune ? Thèse qui a suscité tant de vertueuse indignation chez les « gôches » de tout poil, en bousculant au nom de la vérité leur hypocrite narrative...
Moralité :
Les peuples ne se soulèvent jamais que quand il est trop tard.
Ils ont les gouvernements qu’ils méritent.
Santé aux Latinos !
Et à Edward Snowden !... cet infime grain de sable dont le courage vient de faire grincer plusieurs énormes machines, dont celle des relations Russie-Chine.
Mis en ligne par Marie, le 7 juillet 2013.
19:18 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |