29/06/2017
FAKE NEWS - VRAIES NIOUZES
FAKE NEWS
La débâcle de CNN sur le dossier russe
Main courante – ANTIPRESSE.net – 25 juin 2017
C’est ce qui s’appelle une rétractation en grande pompe! Après avoir publié le jeudi 22 juin une enquête sur les influences russes dans l’entourage du président Trump, la chaîne d'information a rétracté son article dès le lendemain, vendredi 23, et effacé tous les liens concernés.
L’enquête en question, ne se fondant que sur une seule source anonyme, prétendait établir des liens entre un fonds d’investissement russe et un conseiller du président Trump, Anthony Scaramucci. Incapable d’étayer ses affirmations, la chaîne a présenté des excuses au concerné.
Dans la foulée, les trois journalistes responsables ont présenté leur démission. Et l’on ne saurait parler de stagiaires inexpérimentés. Il s’agit de Thomas Frank, le rédacteur du papier, d’Eric Lichtblau, lauréat du Prix Pulitzer, récemment débauché du New York Times, et de Lex Haris, chef d’une toute nouvelle unité d’investigation. Selon la chaîne, les «processus éditoriaux standard n’avaient pas été respectés» lors de la publication de cet article.
En privé, les collaborateurs de CNN sont beaucoup plus explicites. Capturé en caméra cachée, le producteur John Bonfield admet que les attaques répétées de la chaîne sur les liens russes de Trump gonflent l’audimat mais ne reposent sur aucune preuve, qu’il s’agit de «bullshit» et que le président a raison de dénoncer une chasse aux sorcières.
Il ne s’agit donc pas d’un dérapage occasionnel, mais d’un système de harcèlement démagogique fondé, entre autres, sur l’exploitation et l’aggravation de la russophobie.
Comme le souligne Glenn Greenwald dans The Intercept, cette nouvelle affaire est compromettante pour CNN à plus d’un titre. D’abord, parce que le lièvre a été levé par Sputnik, l’« organe de propagande » russe, ainsi que par [Breitbart]
(http://www.breitbart.com/big-government/2017/06/23/very-f...) qui ont mis en évidence d’incontestables erreurs de faits dans l’enquête.
Ensuite parce que l’affaire suit de près une autre rétractation de CNN sur le même dossier au sujet du témoignage de James Comey, l’ex-directeur du FBI, qui devait être compromettant pour le président Trump et qui ne le fut pas. Un détail que les autres médias de grand chemin se sont également efforcés de minimiser.
Car le problème s’étend bien au-delà des partis pris d’une rédaction particulière. Comme le souligne Greenwald :
[« Mais CNN n’est de loin pas seule pour ce qui est des rétractations embarrassantes au sujet de la Russie. Les grands médias U. S. ont continuellement diffusé des allégations au sujet de la Menace Russe qui se sont avérées totalement fausses — et toujours dans le sens d’une exagération de la menace et/ou de l’invention de liens incriminants entre Moscou et l’entourage de Trump. Dans pratiquement tous les cas, ces histoires comportaient des assertions dénuées de preuves venant de sources anonymes que ces médias relayaient comme des faits sans recul critique, avant qu’on découvre qu’elles étaient complètement fausses.»]
(https://theintercept.com/2017/06/27/cnn-journalists-resig...)
L’article de The Intercept abonde d’exemples de rétractations foireuses puisés dans des sources de premier plan comme le Washington Post, MSNBC, C-SPAN, Slate ou The Guardian. Leur statut établi de fabriques de fake news n’ôte rien à l’arrogance de ces médias à l’égard de l’information alternative. Il ne change rien non plus à la servilité mécanique des médias francophones, qui se contentent le plus souvent de (mal) traduire les accusations les plus échevelées de leurs collègues faussaires d’outre-Atlantique.
PS — Au moins, les responsables du bobard de CNN ont-ils démissionné. De quand datent les dernières fake news du Monde — et de quand la démission d'un journaliste pincé en flagrant délit de désinformation ?
Source : http://log.antipresse.net/post/fake-news-leossier-russe-l...
Fake News et russophobie
(suite et pas fin)
Le « Swar » ne veut pas être en reste :
Le prix Nobel Svetlana Alexievitch dénonce à Bruxelles le « système » Poutine
Mis en ligne le 28/06/2017 à 09:41 – Philippe Regnier
L’écrivaine biélorusse s’indigne du rouleau compresseur du patriotisme et du militarisme. Sur les 90 % des Russes qui soutiennent le président russe, « 50 % sont sincères et 40 % le font par peur », estime Alexievitch.
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Vraies niouzes
Au moment où Cretinho et ses Pieds Nickelés transatlantiques braillent à tous vents que Bachar al-Assad (cet affreux allié des Russes) se prépare une fois de plus à tuer des enfants syriens à coups de gaz sarin et que, quand il le fera, croyez-nous, on ne restera pas les bras croisés (niveau bac à sable, c’est vrai, et message pas du tout subliminal aux terroristes « Allez-y les mecs, on dira que c’est lui ! »), le président syrien n’est pas resté planqué dans son bunker, au contraire. Semaine de visites plutôt chargée, parfois seul, parfois en famille.
Bachar al-Assad en visite « surprise » dans une base aérienne russe en Syrie
RT français – 27 juin 2017
Le président syrien Bachar al-Assad s'est rendu dans une base militaire aérienne russe dans l'Ouest de la Syrie. Plusieurs photos et vidéos de ce déplacement qui n'avait pas été annoncé ont rapidement circulé sur internet.
Le président a visité la base russe dans la ville syrienne de Hmeymim ce 27 juin dans la matinée. La visite du chef de l'État a été confirmée par la présidence, alors que différentes photographies et vidéos commençaient à circuler sur les réseaux sociaux.
On y voit le président syrien monter à bord d'un chasseur-bombardier russe SU-35 au sol, en compagnie de militaires russes.
Le président a aussi pu découvrir le BMPT-72, un blindé de dernière génération destiné à accompagner l'infanterie au sol. Son surnom est « Terminator 2 ».
La Russie « a offert des armes et des munitions pour appuyer la Syrie dans sa lutte contre le terrorisme, [...] elle a donné son sang à [un pays] frère », a écrit Bachar al-Assad dans le livre d'or de la base, remerciant « les combattants russes et Vladimir Poutine ».
En déplacement en Syrie, le chef de l'état-major russe Valéri Guerassimov s'est entretenu avec le président syrien, selon le ministère russe de la Défense.
« Ils ont discuté de la coordination des actions des forces gouvernementales syriennes et de l'aviation russe dans la lutte contre les groupes terroristes » a déclaré le ministère dans un communiqué.
C'est la première visite de Bachar al-Assad à la base de Hmeymim, située à proximité de Lattaquié, sur la côte méditerranéenne du pays. La Russie a mobilisé une partie de son aviation pour soutenir les opérations de l'armée syrienne contre les différents groupes terroristes qui combattent dans la région.
Source : https://francais.rt.com/international/40269-bachar-el-ass...
the real Syrian Free Press ~ War Press Info ~ Archive of Most Important Reliable Global War News
Le président al-Assad et sa famille ont rendu visite à des membres blessés de l’armée dans la campagne de Hama
Mardi 26 juin (2017) le président Bachar al-Assad, son épouse et leurs enfants ont rendu visite à un certain nombre de soldats blessés de l’Armée et des Forces Armées, dans leurs villages de la campagne de Hama.
Dans le village de Tal Aafar, le président al-Assad et sa famille ont rendu visite à Mohammad Ahmad Kalil, dont les blessures reçues au front lui ont valu d’être déclaré invalide à 90%, et qui a reçu des soins suivis d’un traitement du programme « Jarif al-Watan », qui l’aide aussi à mettre sur pied un projet d’élevage de moutons.
Le président al-Assad et sa famille ont également rendu visite, dans le village de Rabou, à Fatir Hassan Mansour qui a été lui aussi gravement blessé en combattant les terroristes, et qui se retrouve avec un taux d’invalidité de plus de 90%. Comme Khalil, il est aidé par Jarif al-Watan pour mettre en route un moyen de subvenir malgré tout à ses besoins.
Dans le village de Matna, le président al-Assad et sa famille ont ensuite rendu visite à Ahmad Mohammad al-Ali, qui est déjà en train d’élever du bétail grâce à l’aide du même programme. Toute la famille al-Assad a encore visité Ayham Mahmoud Dunya, qui était incapable de marcher, suite à ses blessures, mais qui, aujourd’hui, a reçu le Président sur ses pieds. Lui aussi a obtenu, du même programme, un soutien incluant des prothèses, de la chirurgie et le coup de pouce de départ pour lancer son entreprise.
Le programme Jarih al-Watan (« Blessés pour la Patrie ») a été lancé par la Présidence de la République Arabe Syrienne en 2014 pour soutenir les militaires blessés et pourvoir à leurs besoins, en particulier ceux dont les blessures les empêchent de reprendre le cours normal de leurs vies. Il fournit des prothèses aux grands blessés et les aide à se lancer dans des projets de travail compatibles avec leur état, tout en apportant son aide financière à ceux qui sont totalement infirmes. Le projet concerne tous les membres blessés de l’Armée, des Forces Armées [quelle est la différence ? ndt] et des forces de soutien.
[ Quand on sait comment sont traités, une fois démobilisés, les vétérans US, et ce, depuis le Vietnam, on comprend qu’ils soient de plus en plus nombreux à devenir pro-Poutine et pro-Assad. ]
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From the visit of President Assad and his family to the house of the injured Mohammed Ahmed Khalil
Source : https://syrianfreepress.wordpress.com/2017/06/27/al-assad...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
SOURCES :
Syrian News AgencySubmitted by SyrianPatriots, Lone BearWar Press Info Network at :https://syrianfreepress.wordpress.com/2017/06/27/al-assad-and-family/ ~
Re-publications are welcome, but we kindly ask you,to facilitate the correct information's diffusion,to cite all these original links and sources.
Mis en ligne le 29 juin 2017
21:09 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
27/06/2017
DR. FOLAMOUR MONTE AU CRÉNEAU
Dr. Folamour monte au créneau
Conflagration ?
Observatus Geopoliticus – Chroniques du Grand jeu
27 juin 2017
Ce blog n'a jamais fait dans le sensationnalisme et a toujours refusé de tomber dans la facilité, mais les nouvelles ne sont pas rassurantes. Certes, il se peut encore que tout cela ne soit qu'un petit jeu, bien dangereux et assez pitoyable d'ailleurs, de politique intérieure. Mais...
Ainsi le Donald a-t-il une fois de plus - une fois de trop ? - succombé à l'intense pression de l'État profond, du moins une partie, et lancé un menaçant avertissement à Damas. Cela a d'ailleurs pris à peu près tout le monde de court, y compris une partie de ses généraux. Une fois n'est pas coutume, la presse impériale elle-même semble relativement grave et précautionneuse. Le New York Times évoque entre les lignes une "très inhabituelle déclaration dont le motif est incertain". Quant au Los Angeles Times, il s'interroge sur un communiqué "sans preuve et sans explication". Les deux journaux mentionnent plusieurs officiels des Affaires étrangères, du Pentagone et des agences de renseignement pris par surprise, sans avoir été consultés.
Personne n'est évidemment dupe du prétexte de l'inénarrable "attaque chimique", c'est un false flag annoncé à l'avance et sans aucune vergogne. Quel gogo peut encore décemment croire qu'à chaque fois qu'Assad est vainqueur sur le terrain, il est subitement pris d'un coup de folie et ordonne une attaque chimique provoquant représailles et sanctions ? Même Goebbels trouverait que non, c'est décidément trop gros et ça ne passe plus...
Un gros malaise doit actuellement traverser l'institution militaire américaine. Avant-hier, le toujours excellent Seymour Hirsh publiait un article détaillé démontant totalement l'intox de Khan Cheikhoun il y a trois mois. Si le fidèle lecteur des Chroniques n'y apprendra rien de fondamental, le texte est très intéressant car il montre le désarroi de plusieurs officiers US :
"Rien de tout cela n'a de sens. Nous SAVONS que ce n'était pas une attaque chimique... Les Russes sont furieux..."
Il montre aussi que l'état-major russe avait tout donné aux Américains : le plan de vol, la cible (un bâtiment de deux étages où allait avoir lieu une réunion entre pontes d'Ahrar al-Cham et d'Al Nosra). Moscou avait même directement prévenu la CIA au cas où celle-ci aurait des agents infiltrés susceptibles d'assister à la rencontre.
Après la Ghouta et s'être fait rouler ainsi à Khan Cheikhoun, on voit mal la Russie accepter le rôle du benêt une nouvelle fois. De fait, l'avertissement du Kremlin a été sec : "Les menaces américaines sont inadmissibles". Les avions de reconnaissance de l'USAF qui ont survolé aujourd'hui la côte syrienne cherchaient peut-être d'ailleurs à savoir si les S400 sont déjà en état d'alerte.
Que feront les Russes si un autre false flag a lieu et si Cretinho met ses absurdes menaces à exécution ? Se dirigera-t-on vers un conflit ouvert entre les deux premières armées de la planète ? Les grandes guerres commencent souvent petitement... Les historiens du futur, s'il y en a encore, se pencheront sur les causes de la conflagration. C'est le Los Angeles Times, cité plus haut, qui nous donne la clé. Là encore, le lecteur ne sera pas surpris :
Une source non-gouvernementale proche de la Maison blanche a déclaré que l'administration avait reçu des informations selon lesquelles les Syriens mélangeaient des agents chimiques pour une possible attaque au gaz sarin dans l'est ou le sud du pays, où l'armée gouvernementale et les milices alliés ont récemment connu des reculs.
Notons l'invraisemblable désinformation de la dernière ligne, typique du bourrage de crâne préparant le chemin à une guerre. Les loyalistes avancent partout, il est absolument infantile de prétendre le contraire :
Février Juin Très bientôt (A, B, C)
Le sud et l'est, l'arc chiite donc... Dans le dernier billet sur la Syrie, nous prévenions :
Dans le contexte actuel, tout le jeu pour l'ours consiste à montrer les dents sans utiliser ses griffes, en se laissant simplement porter par le vent de l'Histoire. Nul doute que d'autres provocations auront lieu, auxquelles il faudra ne pas répondre tout en grognant assez fort pour qu'elles ne se répètent pas trop souvent.
A l'instant, Israël a d'ailleurs bombardé des positions syriennes dans l'extrême-sud alors que l'armée est aux prises avec Al Qaeda. Réaction infantile, sur un théâtre secondaire faut-il préciser, de Bibi ben Laden, impuissant devant la reconstitution de l'arc chiite.
Nous y voilà... Devant l'inexorable avance loyaliste le long de la frontière syro-irakienne, Saoudie et Israël entrent en mode panique. Est-ce un hasard si l'article du New York Times déjà cité parle de "renseignements transmis par des alliés - dont Israël" ? Consciemment ou non, Cretinho et son entourage gobent l'intox, sans doute confortés par une partie de l'État profond mais peut-être pas dans sa totalité. Car cette fois, le petit jeu de duperie des deux dernières fidèles canailles du système impérial peut mener à une très dangereuse et très réelle escalade.
Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2017/06/conflagration...
Mis en ligne le 27 juin 2017
22:42 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
26/06/2017
TRANCHES DE VIE POLITIQUE - USA
Le navire-espion USNS INVINCIBLE au large des côtes iraniennes. Golfe Persique.
Tranches de vie politique aux USA en Russie et en Chine
Il y en a trois. Il se trouve que les deux premières ont un rapport direct avec les médias. C’est tombé comme ça : simple coïncidence. Pour la troisième, nos médias à nous (les occidentaux) n’avaient pas rempli leur devoir d’information. Nous nous efforçons de boucher ici – à retardement – un trou resté vide.
Et nous prions une fois de plus les lecteurs de nous excuser : les possibilités limitées de notre blog nous obligent à afficher de longs textes in extenso. C’est pourquoi nous le faisons cette fois encore séparément, en trois posts.
USA
Les DECODEX avaient des grands frères modèles ! On s’en serait douté.
Un organe de presse de l’État Profond, sis à Washington, appelé Politico, vient de s’attaquer à deux sites d’anciens combattants US, les accusant d’être, aux États-Unis, une « Ve colonne » au service de Vladimir Poutine.
L’un est SouthFront. L’autre est VeteransToday.
How Russia Targets the U.S. Military
With hacks, pro-Putin trolls and fake news, the Kremlin is ratcheting up its efforts to turn American servicemembers and veterans into a fifth column.
By Ben Schreckinger
June 12, 2017
In the fall of 2013, Veterans Today, a fringe American news site that also offers former service members help finding jobs and paying medical bills, struck up a new partnership. It began posting content from New Eastern Outlook, a geopolitical journal published by the government-chartered Russian Academy of Sciences, and running headlines like “Ukraine’s Ku Klux Klan — NATO’s New Ally.” As the United States confronted Russian ally Bashar Assad for using chemical weapons against Syrian children this spring, the site trumpeted, “Proof: Turkey Did 2013 Sarin Attack and Did This One Too” and “Exclusive: Trump Apologized to Russia for Syria Attack.”
Source : http://www.politico.com/magazine/story/2017/06/12/how-rus...
Les deux organes incriminés ont publié, en guise de réponse… le texte qui les accuse.
Réponse de South Front :
Politico : Veterans Today and SouthFront turn American servicemembers and veterans into a fifth column
https://southfront.org/politico-veterans-today-southfront...
Celle de VeteransToday :
Politico Goes Off The Deep End. Identifies U.S. Veterans as Putin’s Fifth Column
By Southfront – June 15, 2017
Qui reprend intégralement celle de SouthFront.
http://www.veteranstoday.com/2017/06/15/politico-goes-off...
Le Saker a relayé toute l’histoire en faisant de même.
C’est de là que nous avons pris et traduit le moins mal possible le texte d’origine, à l’exception de l’échange de mails entre Politico et les deux sites qu’il accuse, que vous trouverez en images (en v.o.), la réponse nous paraissant assez claire.
POLITICO : Veterans Today et SouthFront transforment les soldats US et les anciens combattants en Ve colonne
SouthFront – Veterans Today
via The Saker – 15 juin 2017
Politico, le plus lu des sites en ligne de « Capitol Hill », vient de publier une enquête dont l’argument est que Veterans Today et SouthFront font trembler les piliers de la société américaine, en s’attaquant d’abord à ceux de l’armée.
De notre point de vue, l’article écrit par Ben Schreckinger apporte une preuve supplémentaire de la haute opinion qu’ont de nos efforts collaboratifs les medias mainstream et les thinktanks subventionnés par les grosses boîtes et le gouvernement. Il explique pourquoi de plus en plus de gens se désintéressent de ce que racontent les medias mainstream.
Voici le texte complet du rapport d’enquête de POLITICO :
« Comment la Russie s’en prend à l’armée US – Avec des hacks, des trolls pro-Poutine et des fake news, le Kremlin met le grand braquet pour faire des soldats US sous les armes et des anciens combattants une Ve colonne.
À l’automne de 2013, Veterans Today, un site d’information marginal US qui aide aussi les anciens combattants à trouver du travail et à payer leurs frais médicaux, s’est trouvé un nouveau partenaire. Il a commencé à poster des choses publiées par New Eastern Outlook [Nouvelles perspectives orientales], un journal de géopolitique publié par l’Institut d'études orientales de l'académie des sciences de Russie, soutenu par le gouvernement de ce pays, où on peut lire des gros titres tels que « Le Ku-Klux-Klan ukrainien, nouvel allié de l’OTAN ». Alors que les États-Unis se trouvaient aux prises avec l’allié de la Russie, Bachar al-Assad, qui avait usé d’armes chimiques au printemps contre des enfants syriens, le site a annoncé à sons de trompe : « La preuve : la Turquie est coupable de l’attaque de 2013 au gaz sarin et elle l’est de celle-ci aussi », et encore : « Exclusivité : Trump fait des excuses à la Russie pour l’attaque de la Syrie ».
Au cours des dernières années, selon les experts du renseignement, la Russie a accru de manière dramatique ses “mesures actives” – une forme de guerre politique qui comprend la désinformation, la propagande et la compromission de dirigeants politiques par la corruption et le chantage – à l’encontre des États-Unis. Au stade actuel, les commissions du Congrès, les enquêtes judiciaires et l’attention de la presse se sont focalisées sur les efforts couronnés de succès du dirigeant du Kremlin, Vladimir Poutine, pour perturber le processus politique américain. Mais une étude attentive des preuves disponibles et les comptes-rendus des observateurs du Kremlin révèlent clairement que le gouvernement russe utilise le même scénario contre d’autres piliers de la société américaine, au premier rang desquels se trouve l’armée. Les experts mettent en garde contre cette opération, qui a reçu beaucoup moins d’attention que le reste mais peut empêcher les forces armées d’évaluer avec exactitude les intentions de Poutine et de résister efficacement à une future agression russe.
En plus de la propagande, dont le but est d’influencer les militaires en service et les anciens combattants, les acteurs étatiques russes prennent aussi pour cibles les comptes Twitter du Département de la Défense [Ministère des Guerres US, ndt] au moyen d’attaques à l’« hammeçonnage » très sophistiquées. Le même groupe de pirates militaires russes qui a réussi à s’introduire dans le système de la Commission Démocrate Nationale – « Fancy Bear » [« Ours imaginaire »] – a aussi posté publiquement, en ligne, des données volées à l’Armée, tout en posant au supporter de l’État Islamique en 2015. Ceci a été découvert par une des firmes de cybersécurité [qui travaillent pour le gouvernement US]. Et la cible préférée de ce groupe pirate, dans ses attaques à l’hameçon contre l’Occident, est le personnel de l’Armée, dont les épouses de militaires d’active représentent une cible démographique de choix, selon une autre firme de cybersécutité.
Tandis que l’Armée et ses fournisseurs [contractors = fournisseurs en hommes et en armes, ndt] sont depuis longtemps les cibles de cyberattaques de la part de puissances étrangères, la campagne russe se distingue par sa très haute intensité, surtout depuis que des sanctions économiques ont été infligées à ce pays par l’Occident, à la suite de l’annexion de la Crimée en 2014, et pour les nouvelles tactiques qu’il utilise en ligne. Tout cela finit par créer nouvelle forme de « guerre hybride de basse intensité que les gouvernements occidentaux s’efforcent de contenir aussi efficacement que possible.
“Nous nous focalisons sur des buissons d’azalées au bord d’une forêt de séquoias ” a dit le général Philip Breedlove, parti à la retraite en juin dernier après avoir été pendant trois ans commandant suprême des forces alliées de l’OTAN, où il a pu observer une poussée des “mesures actives” russes contre les états baltes et les efforts faits pour répandre de la désinformation négative parmi les soldats de l’Alliance stationnés en Europe.
La campagne de “mesures actives” a suivi Breedlove jusque chez lui, au cœur de sa retraite. En juillet, des e-mails piratés de son compte G-mail ont été publiés sur le site DC leaks qui sert de façade aux pirates d’État russes, et Breedlobve a révélé qu’il avait été récemment la cible de plus d’une douzaine de mails hameçonneurs sophistiqués prétendant venir de sa banque. Breedlove a refusé de nommer sa banque, il a juste dit qu’elle était celle de la majorité de ses camarades officiers, ce qui l’a conduit à penser que les motifs de cette campagne d’attaques à l’hameçon étaient politiques plutôt que financiers. “Ce que fait la Russie, sur toute la gamme de nos publics civils et militaires”, a-t-il dit, “est absolument astronomique”.
***
Au XXe siècle, les agences de renseignement qui essayaient d’établir des liens avec des soldats d’armées étrangères se donnaient parfois la peine d’envoyer des agents dans les abreuvoirs préférés des soldats, à proximité de leurs bases, pour y guetter leurs proies et leur payer à boire un verre à la fois.
À présent, les réseaux sociaux rendent bien plus facile et moins cher le racolage de militaires sans méfiance, pour leur soutirer des informations et les soumettre à influence.
John Bambenek, un directeur de threat intelligence [renseignement sur les menaces] pour la firme cybersécuritaire Fidelis, dont le travail a consisté à enquêter sur la cyberattaque dont a été victime la Commission Démocrate Nationale, dit que la Russie est une de plusieurs puissances qui se servent des réseaux sociaux pour collecter des renseignements sur l’armée américaine. “Certaines [de ces attaques] ne sont pas sophistiquées du tout (de jolies femmes en quête d’amis), mais certaines sont plus compliquées”, écrit-il dans un mail : “Les espions comprennent qu’on peut découvrir beaucoup de choses sur ce que projette une armée rien qu’en observant le comportement non secret de ses soldats”.
Établir des contacts sur les médias sociaux peut aider des états étrangers à communiquer directement avec des groupes de soldats américains, tactique employée dans les récents conflits par la russie et par les USA. Pendant les premiers jours de l’annexion de la Crimée, les soldats ukrainiens ont été bombardés de messages démoralisateurs du genre “Soldat, tu n’es que de la chair à canon pour tes chefs ”. En préparation de l’invasion de l’Irak en 2003, l’armée US a envoyé des e-mails en masse aux soldats irakiens pour les encourager à se rendre, s’il faut en croire le livre de Richard Clarke : Cyber War, de 2010.
Il est clair que le Pentagone se fait du souci. La porte-parole du Département de la Défense, Linda Rojas, a refusé de commenter des activités spécifiques, mais elle dit que les nouvelles technologies rendent l’armée plus vulnérable dans l’espace virtuel. “La prolifération des communications via internet et leurs applications aux réseaux sociaux a élevé le potentiel de nuisance susceptibles d’affecter nos troupes” a-t-elle écrit dans un e-mail. Rojas dit encore que l’armée s’efforce de faire face à l’accroissement des menaces posées par le piratage et par les opérations d’influence en ligne : “Nous faisons tous nos efforts pour éduquer et informer le personnel du département de la Défense sur ces menaces, tout en renforçant la compétence de notre réseau de défense pour protéger l’infrastructure informatique des intrusions étrangères” écrit-elle.
Devenir des “amis” Facebook de soldats américains donne aux agents étrnangers la possibilité de poster de la propagande qui apparaîtra sur leur fil de nouvelles.
Serena Moring, ex-contractor venue d’une famille de militaires, dit qu’elle s’est pour la première fois inquiétée d’un sentiment pro-russe des soldats sur les réseaux sociaux au printemps dernier, quand une information non vérifiée, relatant l’histoire d’un soldat russe mort héroïquement au combat en combattant l’ISIS en Syrie, a commencé à circuler sur les comptes de militaires américains d’active dans les réseaux sociaux.
Moring dit encore qu’elle a été d’autant plus alarmée que des amis à elle, dans l’armée, y compris dses membres des services secrets, sont devenus des admirateurs déclarés de Poutine, ajoutant qu’elle déploie aujourd’hui des efforts considérables à débattre de la Russie sur les canaux Instagram et Facebook destinés aux militaires.
Dans le Far-West sauvage que sont les médias sociaux, il est difficile de démêler quels sont les sentiments pro-russes organiques – la cote de popularité de Poutine a grimpé en flèche chez les Républicains U.S. depuis 2015 et il fait souvent l’objet de reportages favorables dans des organes de droite tels que Fox News – de ceux qui sont fabriqués de toutes pièces. Mais Breedlove assure qu’une grande part de ce sentiment favorable est générée par les campagnes d’influence du Kremlin. “Ces gens qui débarquent sur des sites d’anciens combattants pour chanter les louanges de Poutine, vous pouvez être sûrs que ce sont des trolls et qu’ils font partie de l’armée qui, de là-bas, nous attaque tous les jours” dit-il.
Poutine a présidé à la création d’un “éco-système de médias alternatifs” capable, comme il dit, de briser le monopole anglo-saxon du flux de l’information, une des priorités absolues de sa politique étrangère. Une branche importante de ces opérations vise la communauté militaire américaine, et l’activité russe a augmenté ces dernières années, à mesure qu’augmentaient les tensions causées par les sanctions, l’annexion de la Crimée et l’expansion de l’OTAN.
Veterans Today est un site américain, qui a été fondé en 2003 en oposition à l’invasion de l’Irak, et qui s’est mis assez vite à publier les plus délirantes théories du complot. Avant de devenir le partenaire de N.E.O. [New Eastern Outlook] il avait tissé des liens avec Press-TV, qui est subventionné par l’État iranien, et comptait au nombre des membres directeurs de son comité de rédaction un ancien chef des services secrets pakistanais, qui publiait des articles intitulés “Les escadrons de la mort israéliens impliqués dans le bain de sang de Sandy Hook ” et “Terrorisme aquatique de l’Inde pour intimider le Pakistan” .
New Eastern Outlook “a choisi de travailler avec Veterans Today après avoir suivi quelque temps ce que nous faisions et compris quelle plateforme unique nous représentions” a expliqué le rédacteur en chef de Veterans Today, Jim Dean, dans un article qu’il a consacré à ce partenariat. Il l’a qualifié de “mariage fait au ciel”.
Une bio de Dean sur Veterans Today énumère ceux de ses parents et de ses ancêtres qui ont servi dans l’armée et le désigne lui-même comme faisant partie de plusieurs groupes à thème militaire, mais ne dit pas s’il a vraiment servi sous les drapeaux. Le président du site, Gordon Duff, a servi dans le corps des marines au Vietnam et a commencé à collaborer au site en 2008. Dans une interview de 2012, il a déclaré “À peu près 30% de ce qui est écrit sur Veterans Today est manifestement faux. À peu près 40% de ce que j’écris est délibérément, au moins partiellement, faux, parce que si je ne publiais pas des informations fausses, je ne serais pas en vie”.
Veterans Today est le navire amiral du “Réseau Veterans Today” qui comprend un comité pour l’emploi, une fondation contre le cancer et une filiale, Veterans News Now, qui se décrit comme “un journal indépendant en ligne représentant les positions des soldats d’active et des anciens combattants et leur fournissant des informations”. Le réseau est également affilié à la Fondation pour le Logement et l’Éducation des anciens combattants, qui s’est donné pour but de récolter 500 millions de $ en cinq ans.
Une annonce, sur www.veteranstodaycancerfoundation.org, en suspens pour maintenance au moment où nous publions ceci, invitait les anciens combattants dans le besoin à introduire une demande d’aide en remplissant un formulaire qui leur réclamait des détails personnels tels que les codes d’accès à leurs comptes médiatiques.
Un administrateur du Réseau Veterans Today, qui a demandé que son nom ne soit pas révélé, dit que le Comité Emplois www.hireveterans.com/ a, en ce moment, au moins 35.000 C.V. actifs dans son système et qu’il travaille en partenariat avec “d’importantes sociétés U.S., en les aidant à recruter des anciens combattants qui cherchent du travail”. Le Comité Emploi affiche une liste de douzaines d’employeurs – y compris la Bank of America, Merck, Gelco et Westinghouse – qui, selon lui, ont souscrit des adhésions annuelles de “membres Premium”. Un article de 2011 de Fox Business recommande le Comité Emplois aux employeurs.
Cet administrateur dit encore que, bien que Veterans Today et le Comité Emplois soient la propriété de Success Spear, il n’y a aucun moyen, pour une puissance étrangère, de se procurer l’accès aux données personnelles des anciens combattants liés à Veterans Today. Il précise d’autre part que la fondation contre le cancer n’est pas encore complètement opérationnelle.
En octobre 2013, en même temps que Veterans Today commençait à publier les articles de New Eastern Outlook, sa filiale, Veterans News Now, a commencé à publier des articles de Strategic Culture Foundation, un site de réflexion moscovite [cf.https://www.strategic-culture.org/ ] dirigé par Yuri Prokofiev [pour nous, c’est Vladimir Maximenko, ndt] un ancien dirigeant du Parti Communiste de l’URSS et membre du Politburo soviétique.
En octobre 2015, Veterans Today a aussi établi un partenariat avec un site web d’affaires militaires habilement conçu et dont les auteurs sont anonymes intitulé SouthFront, enregistré à Moscou au mois d’avril, juste au moment où la Russie lançait ses opérations d’influence en réponse aux sanctions occidentales.
Depuis lors, ce site a publié systématiquement des articles favorables à la ligne politique du Kremlin, tant en provenance de ses partenaires que de ses propres collaborateurs. Maintenant, en plus de lire “Virage vers un fascisme cosmique”, les lecteurs qui se rendent sur Veterans Today – qui a 45.000 sympathisants facebook et compte plus de 900.000 visiteurs individuels par mois – pour y chercher des informations ou s’enquérir des services gratuits offerts aux anciens combattants, peuvent y découvrir des titres comme “Pravda : l’Ukraine s’indigne de ce qu’il y ait 80% de juifs au pouvoir”, et “Trump humilié : la Syrie abat 34 des 59 missiles Cruise. Et la Russie va moderniser le système.”. De récentes contributions de SouthFront comprennent “Les USA encaissent des revers, tandis que la Russie se rend compte du plan de Trump pour aider les terroristes” et “Utilisation politique de la russophobie”. Et des contributions récentes de New Eastern Outlook comprennent “Si l’OTAN veut la paix et la stabilité, qu’elle reste chez elle” et encore “Bruxelles, l’OTAN et les mondialistes en plein désarroi”.
Fin 2014, Duff et Dean ont assisté à une conférence contre-terroriste à Damas, où Duff a proclamé à des délégués de Russie, de Syrie, d’Irak et du Liban sa théorie selon laquelle “le gouvernement US est sous la coupe d’une organisation criminelle planétaire ”. En mars dernier, le président de Veterans Today a donné une “Réception Veterans Today” à Damas, dont les participants ont prononcé des discours sous des portraits surdimensionnés d’Assad et de Poutine, comme on peut le voir sur la vidéo qu’il a publiée sur Youtube. Duff n’a pas répondu à la question de savoir si une entité étrangère avait financé son voyage en Syrie.
Un expert du Département d’État en matière de campagnes d’influence russes, qui n’a pas été autorisé à révéler son nom, a dit qu’il avait pris note du partenariat de Veterans Today avec New Eastern Outlook et du fait que SouthFront semble être la façade d’une organisation russe qui reste délibérément dans le flou sur ses origines. L’expert a aussi décrit Strategic Culture Foundation comme faisant partie de l’appareil d’influence du Kremlin, et qu’il avait noté que la Russie essaie depuis longtemps de se faire l’écho des théoriciens du complot occidentaux.
Kate Starbird, qui est professeur à l’Université de Washington et qui a étudié le rôle de Veterans Today dans l’écosystème de médias alternatifs alignés sur la Russie, a décrit ce site web comme un “partenaire actif” dans la dissémination de la “propagande russe”.
Malgré les affirmations souvent tirées par les cheveux et la balourdise de Veterans Today et d’autres organes utilisés par les propagandistes russes, Starbird dit qu’elle en est venue à les considérer comme des véhicules de désinformation potentiellement puissants. “Je pensais qu’eux et d’autres du même genre étaient tout à fait marginaux” dit-elle. “Mais la prise pour cible intentionnelle de l’Armée US d’active ou à la retraite semble être une stratégie de guerre de l’information. J’ai des anecdotes d’amis, de membres de ma famille, et maintenant d’étrangers, qui me disent que des membres de leurs familles sont profondément embringués dans cet écosystème de l’information”.
Joel Harding, un ex-officier des renseignements, qui travaille maintenant comme chercheur indépendant, décrit Veterans Today, Veterans News Now et SouthFront comme des agents russes par procuration. Il dit que, combinés à d’autres composantes des efforts d’ingérence russes, ces sites pourraient réussir à influencer la communauté militaire à la longue. « Veterans Today et Veterans News Now ne réussiront pas à pousser des soldats, des Marines, des aviateurs ou des marins à déserter ou à devenir eux-mêmes pro-russes. Mais si un individu X les considère comme des sources d’information fiables, sans s’apercevoir qu’elles soutiennent la propagande russe ou véhiculent de l’information dans une perspective pro-russe, avec le temps, il changera”.
Dans un e-mail, des représentants de SouthFront qui ne donnent pas leurs noms disent qu’ils n’ont pas de liens avec le gouvernement russe. Ils estiment qu’assimiler SouthFront à l’appareil d’influence du Kremlin est contraire aux principes de la liberté de parole et discriminatoire à l’égard des Russes (une tactique habituelle des opérations d’influence russes est de s’approprier les valeurs occidentales pour miner les sociétés occidentales). La Strategic Culture Foundation n’a pas répondu aux messages lui demandant ssi elle avait des commentaires à faire, et des e-mails envoyés à l’adresse de contact de New Eastern Outlook ont été rejetés par le serveur web du journal.
Dean dit qu’il ne savait pas que les chercheurs avaient identifié Veterans Today comme un véhicule de la propagande russe. “Nous leur sommes reconnaissants de la publicité qu’ils nous font” a-t-il écrit dans un e-mail. “S’il vous plaît, dites-leur de continuer”. Il n’a pas réagi à une question lui demandant s’il recevait des fonds de l’étranger. Debbie Menon, jusqu’à récemment la rédactrice en chef, maintenant basée à Dubai, de Veterans News Now, n’a pas répondu à un e-mail lui demandant de commenter.
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Outre être soumis à des opérations d’influence, les anciens combattants et les militaires d’active ont aussi été en butte à un nombre disproportionné de tentatives de piratages émanant de la campagne de mesures actives de la Russie contre les États-Unis.
En fait, les pirates militaires russes qui se sont introduits dans le système électronique de la Commission Démocrate semblent déployer autant d’efforts pour cambrioler les comptes des militaires retraités ou d’active que ceux des cibles politiques. Une inspection sécuritaire du groupe pirate connu sous le nom de “Fancy Bear” (Ours imaginaire) a ouvert aux chercheurs une fenêtre publique sur des milliers de cibles ayant subi des tentatives d’hameçonnage entre mars et septembre 2015. De tous ceux qui ont été ciblés par Ours imaginaire en dehors de l’ex-Union Soviétique, 41% étaient des militaires actifs ou à la retraite, selon un rapport de la firme de cybersécurité Secure Works. 22 autres % des cibles d’Ours imaginaire étaient des auteurs et des journalistes. Les ONG représentaient 10%, les activistes politiques 4% et le personnel gouvernemental 8%. Des journalistes et auteurs cités, plus d’un cinquième étaient des épouses de militaires, qui bloguent sur la vie des soldats.
La mise en ligne de données piratées, tactique nouvelle utilisée par l’agression russe contre le système politique américain, a aussi fait partie des mesures actives de ce pays contre l’armée américaine. L’été dernier, des pirates russes ont divulgué des e-mails volés à Breedlove, pour essayer de mettre l’OTAN dans l’embarras. Et, en 2015, un groupe s’intitulant Cyber Califat a détourné le compte Twitter du Haut commandement U.S. et en a dirigé les suiveurs vers un site où le groupe avait posté des données volées aux militaires. Cyber Califat se prétendait supporter d’ISIS, mais il s’agissait d’un “false flag” destiné à camoufler l’identité du coupable, qui était Ours imaginaire selon un rapport de la firme de cybersécurité Trend Micro, qui a dit que les autorités françaises avaient confirmé son analyse identifiant le groupe pirate russe.
Pendant que Washington prend en compte l’envergure des mesures actives russes, la campagne de piratage contre l’armée américaine continue. Le mois dernier, Time a rapporté que les officiers du contre-espionnage U.S. étaient arrivés, en mars, à la conclusion que les pirates russes ne visaient rien moins que 10.000 employés du Département de la Défense, en leur envoyant sur Twitter des messages qui les incitaient à télécharger des logiciels dangereux susceptibles de compromettre leurs comptes Twitter, leurs ordinateurs et leurs i-phones.
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Bien qu’on ne s’attende pas à une invasion russe des États-Unis du style “Aube Rouge”, la campagne de mesures actives du Kremlin est capable d’émousser le potentiel de l’armée U.S. et d’affaiblir sa détermination à s’opposer aux agressions militaires russes ailleurs dans le monde.
Les mesures actives ne ciblent pas les seuls systèmes militaire et politique mais font partie d’une tentative plus vaste de subvertir les institutions occidentales, y compris les médias, les marchés financiers et les agences de renseignement. À cause de la nature multidimensionnelle de l’attaque et de son utilisation de tactiques si peu conventionnelles, le gouvernement U.S. a dû se donner beaucoup de mal pour la combattre efficacement “C’est à l’évidence un défi terriblement difficile à relever, et beaucoup de gens s’inquiètent de ce que notre réponse à ce jour n’ait pas été assez efficace” a déclaré un expert qui a récemment rendu compte de ces mesures devant le Congrès.
Et plutôt que de se calmer après l’élection présidentielle, ces campagnes sont devenues de plus en plus audacieuses, affirme le PDG de Strategic Cyber Ventures, Tom Kellermann, qui les suit de près.
En mai et juin 2015, Kellermann, qui était alors le chef du département sécurité de Trend Micro, a dit que la firme avait averti le FBI et le bureau du directeur du Renseignement National (DNI) que les pirates du Kremlin avaient établi une liste de 2.300 personnes, dont les leaders les plus puissants de Washington et de New York ainsi que leurs épouses, amants ou maîtresses, à cibler dans une campagne de piratage concertée. Kellermann dit qu’il ne sait pas si le gouvernement a pris des mesures, suite à ce tuyau, qui le prévenait de ce que les pirates avaient la possibilité d’activer des micros et des caméras sur les appareils de ces cibles pour obtenir des informations sensibles sur leurs vies personnelles. Mais il croit que la campagne a réussi à compromettre des dirigeants américains, et que cela a encore enhardi davantage le Kremlin. “Quand vous vous demandez pourquoi certaines personnes agissent d’une certaine façon” dit-il, “vous devez vous rappeler que ces gens ont été avertis de ce que leur linge sale pouvait être étalé en public”. (Les porte-paroles du bureau du directeur du Renseignement National et du FBI n’ont pas souhaité commenter.)
Kellermann a cité les activités des Shadow Brokers [Courtiers fantômes] un groupe de piratage qu’on croit soutenu par le Kremlin, qui a commencé à publier des données volées à la NSA l’été dernier et publié une autre divulgation en avril. L’augmentation des attaques en ligne est le signe avant-coureur d’une agression armée, dit Kellermann, qui prédit qu’un conflit entre les États-Unis et la Russie a de grandes chances d’éclater dans les pays baltes. “Je suis très très préoccupé” dit-il, “le cyberespace est toujours le précurseur d’une réalité kinétique”.
Shawn Musgrave et Andrew Hanna ont contribué à ce rapport.
Avant tout, nous tenons à remercier Politico pour ce que, journalistes, ils ont estimé nécessaire de nous contacter lorsqu’ils préparaient cet article. Naturellement, leur texte définitif soit omet soit falsifie les réponses qu’ils ont reçues. Mais ce sont là des détails mineurs, l’habituel double-standard des médias mainstream (MSM)
Question 1
Réponse 1 - 1
Réponse 1 - 2
Question 2
Question 3
Réponse 2 - 1
Réponse 2 - 2
[Si vous voulez les voir en plus grand, il faut aller sur le site du Saker. Le matos de Théroigne clapote.]
Nous sommes cependant étonnés par quelque chose d’autre. Est-il réellement vrai que des experts U.S. de haut niveau et des journalistes croient de bonne foi que SouthFront et Veterans Today constituent une menace significative pour les États-Unis ? Pour leur moral ? Et simplement parce que ces sites publient des informations qui mettent mal à l’aise le Département d’État, le Pentagone ou la CIA ?
1) La société U.S. et son système de gouvernement se sont détériorés à un point tel que toute évaluation alternative des activités militaires et politiques, toute description neutre d’opérations de combat est perçue comme une bouffée d’air frais dans le smog des mensonges MSM. Les principes démocratiques ont été discrédités et les double-standards apparaissent de façon éclatante à tous les yeux. Les gens cessent de plus en plus rapidement de croire à la mission mondiale de l’Amérique. Aux efforts de leur gouvernement pour protéger la liberté et la justice plutôt que les intérêts de certains clans de l’élite financière. S’il en est bien ainsi, ce sont les anciens combattants et les militaires d’active qui sont les plus vulnérables. Ce sont eux qu’on a envoyé dans les zones de combat. Au-delà des mers, ils ont vu, de leurs prorpes yeux, les résultats de la politique U.S. et à présent ils la voient au pays. Ils sont plus susceptibles que d’autres d’être devenus résistants aux efforts que fait la Matrix pour les absorber dans sa réalité MSM virtuelle. De plus, ce sont des hommes et des femmes d’action. Dans ces circonstances, même la faible voix de SouthFront doit forcément semer la panique dans l’establishment politique U.S.
2) L’autre possibilité ne vaut pas mieux. La communauté des experts mainstream n’est plus capable de discerner les tendances sociétales. Elle se conduit comme une autruche apeurée qui plonge la tête dans – qu’on nous pardonne l’expression – le tas de purin le plus proche. Elle en est venue à se persuader que les sociétés ont arrêté de se développer, qu’à partir de maintenant les Américains satisfaits ne feront jamais rien de plus que regarder le spectacle politique représenté par des acteurs professionnels. Mais ce n’est pas vrai.
Nous croyons, nous, que c’est précisément cette perception de la réalité qui représente la plus grande des menaces pour les États-Unis Ceux qui se qualifient eux-mêmes d’élite se sont séparés du peuple et ont cessé de le respecter. Mais si un tel état de choses peut se poursuivre pendant plus ou moins longtemps dans des pays qui ont une courte histoire démocratique, aux États-Unis, il ne peut que finir par provoquer des protestations, à la fois au-dedans et au-dehors.
C’est sans doute la raison pour laquelle les positions alternatives adoptées par SouthFront et Veterans Today provoquent tant d’intérêt dans le public. Le projet SouthFront est une forme de société civile, en gros : de nature volontaire. Ceux qui y participent sont les citoyens les plus ordinaires des USA, des états membres de l’Union Européenne, de la Fédération de Russie et d’autres pays.
Les experts de Politico se trompent, au sens où SouthFront n’essaie pas de créer des problèmes dans l’armée U.S. ou dans la société, mais jette un peu de lumière sur les problèmes qui existent. Nous nous intéressons à et nous voulons la stabilité mondiale, qui est impossible sans stabilité aux États-Unis.
Mais revenons à l’interprétation qui veut que le contenu de SouthFront menace les intérêts U.S., puisque c’est celle de Politico, du Washington Post et des porte-paroles du Département de la Défense et du Département d’État. Nous voudrions attirer l’attention de nos estimés opposants sur le fait que SouthFront essaie de couvrir objectivement les activités militaires. S’il y a, en Irak ou en Syrie, des succès des forces U.S., de la Coalition ou des forces-par-procuration contrôlées par les USA, nous en informons toujours le public, tout comme nous l’informons de leurs revers. C’est là, nous en sommes sûrs, la différence principale entre SouthFront et les médias mainstream, occidentaux ou russes. Ceux-là couvrent les événements de manière biaisée : d’un seul point de vue ; Certains membres de notre équipe croient d’ailleurs que c’est là la raison pour laquelle notre projet est entièrement passé sous silence par les médias mainstream russes.
Quant aux analyses militaires et politiques, nous avons déjà dit (ci-dessus) que notre point de vue ne coïncide pas avec le point de vue officiel de Washington, de Moscou, d’Ankara et d’autres.
Et puisque Politico semble se formaliser du fait que notre site est enregistré à Moscou, nous profitons de cette occasion pour expliquer à nos chers amis de cet estimable organe certaines particularités de la société digitale contemporaine. Oui, il est vrai que le domaine de SouthFront a été obtenu (et enregistré) via l’enregistreur de domaines officiel russe Reg.ru, dans le but de faciliter les choses aux membres de notre équipe qui avaient enregistré un nouveau domaine il y a deux ans. Par conséquent, le site contient les informations de contact du bureau Reg.ru à Moscou, pas celles de SouthFront. Comme tout le monde le sait, Internet permet d’obtenir le domaine que l’on veut dans à peu près n’importe quel coin du monde, en utilisant à peu près n’importe quel enregisteur disponible. SouthFront utilise une assez grande variété de services pour son travail. Certains sont aux États-Unis, d’autres en Russie et aussi dans d’autres pays. Nous vivons, après tout, à l’ère informatique. Et, oui, en effet, l’équipe de SouthFront compte des citoyens U.S. et des citoyens russes.
Pour finir, nous sommes quand même assez stupéfaits des affirmations de Politico sur l’anonymat : dans notre échange de correspondance avec eux, nous avons reçu cette question et nous y avons répondu de façon détaillée. On peut trouver les noms de beaucoup de nos collaborateurs sur le site de SouthFront. Quand ce que nous publions n’a pas de nom d’auteur, cela signifie qu’il s’agit d’une simple information ou que cet éditorial exprime l’opinion de toute la rédaction. Autant que nous le sachions, c’est une pratique courante dans le journalisme.
Quoi qu’il en soit, nous tenons à remercier une fois de plus Politico, au moins pour leur désir de comprendre une équipe d’opposition.
Source : https://thesaker.is/politico-veterans-today-and-southfron...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Notre avis.
M. Schreckinger, qui a un nom juif, ne peut ignorer que la règle n°1 du nazisme est :
« Toujours accuser l’autre de ce qu’on a l’intention de lui faire... de ce qu’on est en train de lui faire… ou de ce qu’on lui a déjà fait ».
Ne fût-ce que par respect pour la mémoire de ceux qui en ont été victimes en si grand nombre, il aurait dû s’interdire de l’appliquer. À qui que ce soit au monde.
Ce que son enquête si détaillée ne dit pas, c’est que les deux sites auxquels il s'attaque sont ouvertement et très énergiquement anti-sionistes. Cela ne saurait en aucun cas l’excuser du procédé.
Mis en ligne le 25 juin 2017.
00:00 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
25/06/2017
TRANCHES DE VIE POLITIQUE - RUSSIE
L’Amiral Essen ou l’Amiral Grigorovitch actuellement en Méditerranée orientale.
Russie
Vladimir Poutine au Forum du Front Populaire Panrusse
Présidence de la Fédération de Russie – Avril 2017
Traduction Marco Bordoni – Saker Italia – 27 avril 2017
Le 3 avril dernier, Vladimir Poutine a participé au Forum organisé par le Front Populaire Panrusse, un mouvement d’activisme politique ne relevant d’aucun parti. La rencontre de cette année était consacrée aux médias locaux et régionaux. Le Président a répondu aux questions des citoyens participants sur de nombreux thèmes : la liberté de la presse, la représentation politique, la sécurité routière, le théâtre, la pêche sur le lac Baïkal et l’écologie de la Crimée. Il a aussi répondu à une série de questions de caractère plus personnel. Nous avons décidé de vous présenter une transcription du débat.
Vladimir Poutine : Bon après-midi, chers amis et collègues. Ceci est, je crois, notre quatrième rencontre. C’est devenu une tradition et à mon avis une tradition utile. C’est toujours un grand plaisir que de vous rencontrer, mais ce n’est pas qu’un plaisir, c’est réellement quelque chose d’utile, parce que c’est exactement le rétrocontrôle dont on parle si souvent. Pourquoi surtout est-il si utile de nous rencontrer ? Parce que vous êtes, littéralement, en première ligne. Vous vivez au milieu des gens, vous connaissez la situation, vous observez et vous comprenez ce qui se passe, et vous exprimez votre point de vue qui, personnellement, m’intéresse. Vos collègues des médias fédéraux couvrent aujourd’hui cet événement, qui sera donc intéressant aussi pour un vaste public, pour les millions de personnes qui, par l’intermédiaire des médias, verront et entendront notre discussion et se formeront une opinion sur ce que je dis, moi, et sur ce que vous dites, vous. Et c’est par l’intermédiaire de la Chambre publique, des représentants locaux, et de vous, médias régionaux, que ces millions peuvent peser sur les décisions prises au niveau régional, local et fédéral. Voilà ce qui fait l’objet de notre travail commun. Permettez-moi de m’arrêter ici. Je crois qu’il sera plus profitable et intéressant pour nous tous, et pour nos spectateurs et auditeurs, de suivre notre discussion en direct. Merci beaucoup.
[…]
V.P. (répondant aux remarques de Vladimir Pavlovsky, du journal Krasnoyarsky Rabochy [Le Travail de Krasnoyarsk]) : Vous vous battez avec les fonctionnaires civils. La bureaucratie civile est cause de beaucoup de problèmes, et sur ce point, nous sommes souvent contraints d’intervenir. La question ne se pose pas que dans notre contexte à nous mais dans tous les pays, et une presse libre, dans une société démocratique, s’opposera toujours aux autorités. C’est absolument juste et approprié. Je préférerais vraiment ne pas voir la presse et les fonctionnaires civils bloqués par une confrontation sans fin. Je vous assure qu’il y a, dans la bureaucratie civile, beaucoup de personnes qui sont patriotes, honnêtes et actives. Mon grand espoir est que vous arriviez à voir en elles une ressource et qu’elles arrivent à voir en vous une ressource. C’est très important, parce que, si nous nous épuisons tous dans ce genre d’affrontements, nous finirons par nous mettre les uns aux autres des bâtons dans les roues, tandis que si nous réussissions à travailler dans un but commun, nous pourrions arriver à des résultats très supérieurs.
Vladimir Pavlovsky : Monsieur le Président, nous faisons de notre mieux pour trouver des compromis, mais, malheureusement, ce n’est pas toujours réciproque.
V.P. : Pas toujours, c’est vrai. Toujours serait impossible. Nous nous battons tous pour atteindre des résultats et nous nous cherchons des alliés. Mais vous en avez, des alliés, parce que les fonctionnaires honnêtes et les journalistes honnêtes ont un but commun : le bien collectif. Nous ne pouvons pas en avoir d’autre.
[…]
Ilya Remeslo : Je suis Remeslo, blogueur à Saint-Petersbourg. Monsieur le Président, nous avons vu récemment sur Internet beaucoup d’information illégale, en particulier de l’extrémisme et de l’incitation au suicide. D’autres pays adoptent parfois des lignes très dures sur ces questions. Ainsi, la Chine a mis en place un système très complexe pour bloquer la toile avec des firewalls et des restrictions à l’affichage des grands sites occidentaux. En même temps, il est vrai qu’Internet est un instrument utile pour faire connaître le type d’enquêtes que mes collègues et moi-même publions. Croyez-vous que la Russie devrait copier le modèle chinois de restrictions à l’accès à Internet ou que nous devrions suivre notre propre route, une approche plus modérée, pour ne pas restreindre le droit de publier des informations utiles ?
V.P. : Nous suivons toujours notre route, mais ceci ne vaut pas que pour nous. La vérité, c’est que tous les pays suivent une route qui leur est propre. Il y a quelques tendances et règles communes que nous suivons, néanmoins, nous devons considérer l’état de notre société propre. Tout d’abord, vous ne trouverez nulle part une déréglementation et une libéralisation totales d’Internet. Tous les pays du monde imposent des restrictions d’un type ou d’un autre, sur les contenus et sur l’utilisation. L’Europe et les États-Unis ont des règles très strictes. Elles ont été introduites et renforcées sous la pression des tragiques événements du 11 septembre aux États-Unis et à la suite d’une série d’attaques terroristes dans les pays européens. Je ne crois pas que nous ayons le droit de critiquer qui que ce soit, parce que toutes ces restrictions et règlementations doivent correspondre au niveau de développement de chaque société. Vous et moi nous rappelons les années 1990. Il y a ici beaucoup de gens jeunes, mais eux aussi savent probablement qu’à cette époque la démocratie a d’abord été considérée comme une source de permissivité aveugle et le marché comme un bon moyen de voler massivement la propriété de l’État. Nous n’étions tout simplement pas prêts pour ces processus, mais ensuite, graduellement, les sociétés mûrissent et les gens commencent à comprendre ce qui est bon et ce qui est mauvais, ce qu’on peut accepter aujourd’hui et ce qui, au contraire, n’est pas utile. Je ne vois donc pas que nous ayons le droit de critiquer, mettons, la Chine. Ils sont un milliard et demi. Essayez, vous, de gouverner un milliard et demi de personnes !
Napoléon a dit une fois : « La Chine dort, et espérons qu’elle dormira le plus longtemps possible ». Eh bien, il y a longtemps que la Chine s’est éveillée et ces processus doivent être gérés d’une manière ou d’une autre. La liberté sur Internet… c’est un espace dans lequel on peut répandre beaucoup de bobards, des bobards automatisés, même, capables de mettre tout le système en branle, de le pousser à produire des appels, à agiter les gens pour telle ou telle cause… et tout ça peut être fait à partir d’un seul centre de contrôle. Il est évident que les autorités doivent tenir compte de cette situation et adopter des mesures capables de prévenir les dangers possibles !
Nos restrictions sont bien connues. Nous interdisons l’incitation au suicide, la pornographie infantile, le terrorisme, le narcotrafic, etc. Ces restrictions fonctionnent bien ; pourtant, rappelez-vous, quand ces sujets ont été discutés publiquement, des craintes ont été émises, selon lesquelles les autorités allaient commencer à bâillonner tout le monde et à interdire tout et n’importe quoi. Mais non, nous n’avons rien fait de tel. Tout fonctionne normalement. Beaucoup de gens pensent que nos mesures sont insuffisantes et soutiennent qu’elles devraient être plus rigoureuses. C’est le genre de question sensible qui exige un travail en commun et une solution commune. Les autorités ne doivent pas partir du principe qu’elles savent tout mieux que les autres. Personnellement, je crois qu’au stade où nous sommes, ces restrictions suffisent. Je crois que l’attitude générale devrait être d’interdire tout ce qui est interdit par la loi et de le faire avec attention, compétence et de manière civile sur la toile. C’est aussi simple que ça. Tout ce qui n’est pas interdit par la loi est permis.
[…]
Irina Alexandrova : Irina Alexandrova, rédacteur en chef du site Internet ulnovosti.ru, région d’Ulyanovsk. Ma question concerne les routes. Le projet d’inspection des routes du Front Populaire a débuté en 2008. Cette année, des volontaires sont allés un peu plus loin à mon avis en établissant une carte interactive des routes « bombardées » de la Fédération de Russie [où il y a tant de nids de poules qu’on dirait qu’elles ont été bombardées, ndt], proposant aux citoyens d’indiquer leur route « bombardée » préférée sur cette carte interactive. Croyez-vous que ce projet du Front Populaire pourrait et devrait devenir une sorte de recommandation et un manuel pratique pour aider les fonctionnaires dans leur travail ?
V.P. : Oui, c’est évident. Le ministère des Transports a son organisation propre, et vous pouvez travailler avec elle, mais il est très important qu’il y ait un support informatif, que vous couvriez cette matière, parce que c’est ce qui nous permet d’apprécier la situation réelle. Quand le Front Populaire a commencé à soulever cette question, cela a motivé le gouvernement fédéral et en particulier les autorités régionales à prendre l’initiative, bien que nous soyons tous d’accord pour reconnaître que nous sommes loin d’une solution. Mais les programmes nécessaires ont été lancés, en particulier grâce à ces efforts. Un de nos programmes prioritaires, par exemple, portera 50% des routes citadines au niveau des standards exigibles d’ici 2018, et 85% d’ici 2025. Ce type d’information sera précieux pour mener à bien cette noble cause. Merci.
[…]
Anna Votinova : Bon après-midi, Monsieur le Président. Je m’appelle Anna Votinova, je suis journaliste et une volontaire de la région de Voronetz. Le mouvement du volontariat, aujourd’hui, est une question dont la pertinence s’impose. Beaucoup de gens voudraient aider les aider les autres ou recevoir eux-mêmes de l’aide, mais ne savent pas comment faire. Les informations sur le volontariat apparaissent tout au plus sur les réseaux sociaux, mais très rarement dans les médias. Il n’existe pas de référence unique, de source spécifique sur Internet, où toutes les informations puissent être centralisées. Dans cette situation, je proposerais de créer une source fédérale unique, sur Internet, pour le volontariat. J’ai aussi une autre proposition. Cette année est l’année de l’Environnement. L’année prochaine pourrait être celle du travail volontaire et de l’activisme civique. Un autre point est que, au niveau mondial, les gens célèbrent la Journée du Volontariat le 5 décembre, mais cette date n’est pas très mise en évidence en Russie. Ne pourrait-elle pas devenir un jour de fête national ? Merci.
V.P. : Il vous semble que nous n’avons pas assez de jours de congés ? On nous critique parce que nous en avons trop et vous suggérez que nous en ajoutions un autre ? Un jour de travail en moins, hein ? L’idée en soi est très bonne. Comme vous le savez, de plus en plus de gens pratiquent le volontariat. Comme je l’ai déjà dit – publiquement et à diverses occasions - ces personnes obéissent tout simplement à l’appel de leur cœur. Je puis me tromper, mais je crois que 7% de la population, chez nous, participe à des initiatives de volontariat, et environ 15% à telle ou telle activité d’intérêt public. Ça fait beaucoup de monde. Une bonne proportion. Naturellement, vous avez raison d’estimer que nous devons nous préoccuper d’eux, les soutenir y compris moralement, et qu’il serait opportun d’instituer une journée du volontariat. Je vais donner des instructions au gouvernement pour qu’il procède en ce sens, en s’assurant que ça ne nous mette pas dans le rouge. C’est vrai que, pour tous ceux qui désirent se rendre utiles, une source d'information pourrait être d’une grande aide. Réfléchissons-y et travaillons sur votre proposition. Merci.
[…]
Olga Syomina : Bon après-midi, monsieur le Président. Je suis Olga Syomina, de la ville d’Osa dans la région de Perm. Je rédige la page des événements culturels pour mon journal et j’aime le théâtre. Le Teatro dell’Opera et del Balletto di Perm [en italien, ndt] est connu dans le monde entier. C’est une compagnie professionnelle qui organise de brillantes représentations.
Le théâtre d’opéra et de ballet de Perm, construit en 1870 par la famille Diaghilev
V.P. : Le Teatro dell’Opera et del Balletto de Perm ? Vous avez aussi une des meilleures écoles de danse du pays.
O.S. : C’est vrai… Beaucoup de théâtres de notre pays reçoivent des fonds fédéraux, alors que le T.O.B.P., un des meilleurs du pays avec le Mariinsky et le Bolchoï, ne reçoit aucune subvention. Le T.O.B.P. pourrait-il compter sur un soutien fédéral ?
V.P. : J’ai mentionné l’école de danse. En vérité, avec l’école de danse Vaganova de Saint-Petersbourg et celle de Moscou, c’est une des meilleures de notre pays et sans doute une des meilleures du monde. Elle a des traditions remarquables et l’école est très belle. Votre théâtre a plus de cent ans. Il a dû ouvrir en 1890, ou même en 1870. Naturellement, c’est un groupe de personnes fantastique avec de grandes traditions. Pour ce qui est des subventions, cette idée a été émise en 2003, pas par moi, quoique je l’aie soutenue. C’est le directeur de la Philharmonique de Saint Petersbourg Yuri Termirkanov qui m’a mis la puce à l’oreille en venant me trouver, en 2003, pour me convaincre que les principales formations musicales avaient besoin d’un soutien financier direct. C’est ainsi que l’idée des subventions a pris forme. Ensuite, cette pratique s’est étendue. Je crois qu’il y a en ce moment 83 formations qui sont subventionnées. Plus tard, nous avons introduit les subventions d’État. Certaines régions y ajoutent des subsides régionaux. L’un dans l’autre, c’est une pratique sensée. Malheureusement, depuis 2012 (si le ministre de la Culture, Medinsky est présent, il le confirmera), nous n’avons pas augmenté le montant annuel des subsides, qui en est resté à plus de 5 milliards de roubles. En conséquence, ajouter un autre bénéficiaire à subventionner sur ces 5 milliards, compte tenu du fait que cette somme n’a jamais été ajustée à l’inflation, reviendrait à diminuer la part des autres. Je le répète : nous n’avons pas augmenté le montant total depuis 2012, bien que je sache que M. Medinsky a déjà fait part de ce problème au gouvernement.
Nous devrons donc, décidément, reposer la question au gouvernement. Cependant, les subsides ne résolvent pas le problème de fond. Comme je l’ai déjà dit, l’idée des subventions directes a été imaginée comme un outil extraordinaire, dans une situation financière et économique très difficile. Ce que nous devons faire en réalité, c’est élever le niveau du bien-être matériel de nos meilleurs ensembles.
Savez-vous que ces financements avaient aussi pour but de maintenir le niveau d’excellence des meilleurs groupes musicaux d'un rang international, de façon que les membres de ces formations ne soient pas moins payés que ceux des meilleures formations du monde ? Sinon, avec l’ouverture des frontières, ils auraient tout simplement quitté notre pays. Comme on le sait, le travail – et la musique aussi est un travail, un travail très dur – cherche le meilleur milieu où exprimer ses potentialités, c’est ainsi que ça fonctionne. Nous étions tout simplement obligés d’augmenter leurs salaires, peut-être pas tout à fait au niveau des meilleurs musiciens internationaux, mais pas loin, compte tenu de la qualité de vie dans notre pays et le fait qu’ils vivent chez eux, dans leur culture et qu’ils parlent leur langue, facteurs également importants. En fait, c’est ce qui nous a amenés à prendre ces décisions.
Voyons ce que nous pouvons faire pour les équipes du T.O.B.P. Nous devons au moins adapter leurs ressources en tenant compte de l’inflation. M. Medinsky, vous devrez vous battre pour ça, et j’essayerai de vous soutenir. Il nous faut augmenter le montant total des subventions. Nous ne l’avons pas fait depuis 2012 et il a rétréci comme une peau de chagrin.
[…]
Stanislav Govoroukhine, co-Président du Comité Central du Front Populaire Panrusse : Puis-je interrompre ? Je sais, par l’expérience des rencontres précédentes, que les conversations les plus intéressantes commencent quand vous assumez le rôle de metteur en scène et que vous commencez à poser des questions au public. Je sens que ce moment est proche, avant que vous ne vous y mettiez, je suggérerais que nous changions un peu le ton de notre échange, et que nous passions un moment de l’académique au dynamique. Hier, nous avons installé ici un bocal de verre avec une étiquette : « la question la plus concise à poser au Président ». Il y a eu un nombre incroyable de questions. J’en ai noté quelques-unes qui m’ont bien plu. Pouvons-nous en faire un tour rapide ? Avez-vous du temps pour la fiction ?
V.P. : Oui.
S.G. : Avez-vous l’intention de conduire sur le pont de Crimée ?
V.P. : Oui
S.G. : O.K. En voici une un peu plus difficile : qui se la coule douce en Russie ?
V.P. : Les metteurs en scène de cinéma et les gens des professions créatives en général.
S.G. : Bon. J’acquiesce. Que buvez-vous le matin : thé ou café ?
V.P. : Thé.
S.G. : Quel est votre aliment préféré ?
V.P. : La kacha [bouillie de céréales].
S.G. : De quel type ?
V.P. : Aujourd’hui, c’était du riz. Le plus souvent, c’est du riz ou du sarrasin. Nos céréales traditionnelles russes. Je ne mange pas de flocons d’avoine. De temps en temps du millet.
S.G. : Y a-t-il un endroit en Russie où vous n’êtes jamais allé et où vous aimeriez vous rendre ?
V.P. : La Chukotka [dans l’Extrême-Orient russe, sur le détroit de Behring]
S.G. : Quel est le dessin animé soviétique que tout Russe devrait avoir vu ?
V.P. : Celui sur le lièvre et le loup.
Olga Timofeyeva : Mais il fait de la publicité pour le tabagisme !
V.P. : On voit des publicités de toutes sortes. Ce qui est important, c’est de mettre les choses dans une perspective juste.
S.G. Quelle est la chose la plus difficile à faire pour vous ?
V.P. : Me lever le matin.
S.G. : Qui arrivera le premier sur Mars ?
V.P. : Une machine ou l’autre. Pourquoi ? Parce que tout le monde se prépare à voler vers Mars mais peu de gens savent qu’avec les véhicules spatiaux actuels, aucun cellule vivante ne peut survivre aussi loin de la terre. Une cellule vivante n’est pas protégée par le vaisseau spatial dans des espaces aussi lointains. Les choses changeront peut-être et peut-être cette possibilité deviendra-t-elle bientôt réalisable, mais elle ne l’est pas pour l’instant. Voilà pourquoi la recherche spatiale se poursuit exclusivement avec du matériel spécial.
S.G. : Est-ce que vous écoutez de la musique ? De quel genre ?
V.P. : Tous les jours. Rachmaninov, Bach, Beethoven, Mozart et Tchaïkovsky.
S.G. : Où commence la Mère Patrie ?
V.P. : La Mère Patrie est dans nos cœurs. Elle commence avec nos mères.
S.G. : Avez-vous un rêve ?
V.P. : Oui. (Rires dans le public.)
S.G. : Les gens veulent une réponse plus détaillée.
V.P. : Non. Vous avez posé une question, j’ai répondu. (Rires dans le public.)
S.G. : Qui aimeriez-vous rencontrer des grands Russes du passé ?
V.P. : Pierre le Grand et la Grande Catherine.
[…]
Alexeï Gerassimov : Alexeï Gerassimov, sous-rédacteur en chef du journal Chas Pik [Heure de Pointe] Monsieur le Président, vous avez souligné récemment la nécessité d’écouter les gens, la Nation. Vous savez, les gens écoutent, mais on ne les écoute guère, ils n’obtiennent pas de retour direct. Dans la région de Sverdlovsk, on a aboli l’élection directe des maires et des administrations municipales. Aujourd’hui, un citoyen ordinaire n’a aucune chance de se faire élire. Les grandes entreprises, les grandes réalités économiques mettent leur poids financier dans la balance et un homme normal n’a aucune chance de pouvoir même entrer dans la compétition. Je voudrais donc demander ou plutôt suggérer : ne devrions-nous pas restaurer les élections directes des maires et des administrations municipales ?
V.P. : Personne n’a abrogé les élections directes. La loi en vigueur prévoit des élections par vote direct et secret.
A.G. : Monsieur le Président, pardonnez-moi, mais, récemment, vous avez dit que vous saviez comment sont élus les organes publics représentatifs (je crois que vous interveniez à un colloque médical) et les députés, malheureusement, sont élus de la même manière. Il est très difficile de changer ce processus.
V.P. : Je le pense, moi aussi, et, croyez-moi, nous sommes sur la même longueur d’ondes. Mais la démocratie parlementaire a beaucoup de défauts. Ces défauts sont inhérents au système parlementaire. En Europe, ils les analysent avec grande attention et ils critiquent la grande distance entre les parlementaires et le peuple. Si vous lisez les analyses qu’ils en font, vous verrez que la situation est la même. Quand nous avons autorisé les autorités locales à choisir les modalités de formation des institutions locales, nous entendions que le vote direct et le scrutin secret restent en vigueur. Si on ne peut pas élire un maire, on doit le faire choisir par l’assemblée élue, qui lui fait signer un contrat et ainsi de suite.
Tout ça peut évidemment être annulé par une loi fédérale, la question serait réglée et tous les candidats se retrouveraient sur le même plan, comme dans un wagon à bestiaux, mais nous aimerions ne pas être forcés de le faire. Nous voudrions donner aux gens la possibilité de choisir les méthodes de formation des corps de gouvernement locaux de la manière qui convient le mieux à leur région particulière.
Voyez-vous, nous sommes un pays multinational, nous avons des républiques nationales diverses, des entités ethniques diverses, avec leurs caractéristiques propres. Par exemple, dans certaines entités fédérales du Caucase, un, deux, trois ou quatre groupes ethniques sont considérés comme pivotaux et doivent être représentés dans les corps gouvernementaux. Disons les choses comme elles sont : les gens devraient être élus dans les corps gouvernementaux et administratifs sur leurs mérites personnels et non sur base de leur appartenance ethnique. Juste ? Quoi qu’il en soit, le fait est qu’historiquement, si l’un ou l’autre groupe n’est pas représenté, cela devient un problème dans la région. Nous prenons acte de la situation parce qu’il en est ainsi depuis des décennies, et même des siècles. Il faut leur donner une chance de régler ces questions de manière indépendante.
D’un autre côté, cela n’a pas de sens d’introduire des règles différentes pour les différentes républiques nationales. Par exemple, le groupe ethnique le plus important en Russie, après les Russes, est celui des Tatars. La moitié vit en Tatarstan et l’autre moitié est dispersée sur tout le territoire de la Fédération de Russie. Et alors quoi ? Faut-il fixer des règles spéciales pour le Tatarstan ? Dans ce cas, les autres Tatars, qui vivent dans les autres régions, devraient voir leurs droits reconnus de manière équivalente dans ces régions. Ce n’est pas possible. Quoi qu'il en soit, c'est un problème que nous devons prendre en considération.
En ce qui concerne les grandes entreprises et les autres entreprises d’importance systémique pour les villes, les villages, etc. J’y ai beaucoup réfléchi. Mais regardez bien. Elles exercent leur influence, même si les élections se font au vote direct et secret. Comme vous l’avez dit très justement : elles ont un poids financier et administratif, elles ont de l’influence sur les syndicats de leurs employés. L’influence restera. Il faudrait inventer quelque forme de démocratie directe, efficace et capable de minimiser les risques. Nous devrions y penser. Mais nous sommes sur la même longueur d’ondes et nous y penserons. OK ?
[…]
Yulia Mamontova : Je m’appelle Yulia Mamontova. Je viens de la région d’Irkutsk. Je suis journaliste au journal Baikalkiye Zori [L’Aube du Baïkal, ndt] dans le district d’Olkhon, sur les rives du lac Baïkal. Mes concitoyens ne me pardonneraient jamais si je ne vous demandais pas une faveur. Nous avons un grand nombre de problèmes irrésolus au Baïkal : écologiques, socio-économiques, relatifs à la propriété de la terre, etc. Par exemple, l’année prochaine, la pêche au saumon omoul sera interdite. Du coup, des centaines, peut-être des milliers de familles se retrouveront sans revenus. Divers types d’activités économiques sont déjà interdits dans la région. L’année dernière, vous avez donné des instructions spécifiques, en particulier au gouverneur de la région d’Irkutsk et au président de la République de Bouriatie, pour qu’ils adoptent des mesures aptes à résoudre le problème du chômage. Ils n’ont même pas organisé une séance de travail sur le sujet. C’est pourquoi nous croyons qu’il faudrait nommer au Baïkal un envoyé présidentiel chargé de coordonner les activités des diverses agences gouvernementales - qui passent leur temps à se disputer entre elles - et de vous rendre compte à vous. Merci.
Omouls à l’étalage, sur le marché de Listvyanka
V.P. : Vous avez soulevé des questions intéressantes. Pour ce qui concerne le saumon omoul, il est clair que ces décisions ont été prises pour des raisons environnementales. Si on pêche tout aujourd’hui, il ne restera plus rien à pêcher pour demain, et on se retrouvera les mains vides, mais dans des conditions tragiques. Évidemment, dans ce cas, il faut s’assurer que les décisions sont opportunes et ont été correctement prises. Bien entendu, nous devons nous préoccuper du chômage. Si ce n’a pas été le cas, je vous promets (je ne sais pas si un envoyé spécial servirait à quelque chose, j’ai tellement d’envoyés spéciaux que, bientôt, je ne serai plus capable de me rappeler leurs noms) que je m’occuperai de ce problème, qui est très important. Si on interdit quelque chose, il faut donner autre chose en échange, qu’au moins ça soit clair. Et je vous promets d’envoyer un signal aux autorités régionales et au gouvernement russe.
[…]
Anton Parkhomenko : Je suis Anton Parkhomenko de la Télévision Indépendante de Sébastopol. Avant tout, et avant de vous poser une question, je voudrais vus remercier au nom de tous les habitants et de tous ceux que je connais, pour la décision prise en 2014. Elle a été pour nous très importante. Merci. (Applaudissements.) Je crois que tous les citoyens du pays devraient venir en Crimée, venir à Sébastopol à tout prix. Mais pour que vous puissiez profiter de vos visites, nous devons prendre soin de notre patrimoine naturel unique. Ma question concerne l’environnement et le problème de la réserve naturelle de Laspi. C’est un endroit merveilleux près de la côte méridionale de la Crimée, à la limite de Sébastopol. Quand nous faisions partie de l’Ukraine, environ 2.000 parcelles de terrain ont été distribuées aux dépens de la réserve, et, dans certaines d’entre elles, on a déjà commencé à construire de grands ensembles résidentiels. Il semble qu’on s’occupe du problème. On a procédé à des auditions et la création d’un parc naturel protégé a été approuvée. Puis sont arrivés non des problèmes mais au moins des préoccupations et d’une provenance inattendue. Selon des divulgations officieuses, il semblerait que le ministère du Développement économique soit sur le point d’adopter une loi autorisant la construction d’immeubles et d’hôtels dans les zones protégées, au cas où celles-ci seraient situées dans les limites des villes. Je tiens à vous signaler qu’il y a là un sérieux problème potentiel. Et j’aurais encore une question plus vaste à vous poser : comment peut-on faire pour trouver un équilibre entre la protection environnementale et le développement de la Crimée, qui reçoit d’énormes subventions, Sébastopol inclus, sans compter le pont de la Crimée qui, une fois terminé, provoquera évidemment un développement massif… comment peut-on faire pour que nous ne perdions pas ce que nous avons ?
V.P. : Vous savez, c’est un dilemme éternel. Éternel. C’est comme demander ce que c’est que l’amour. Voyez-vous, il y a toujours un conflit entre le développement et la conservation, entre la protection de la nature et le développement. Ce devrait être la tâche des autorités de la Crimée et de Sébastopol, en accord avec vous, les habitants, de déterminer où les nouvelles constructions peuvent et doivent être implantées, et où il importe de l’éviter, pour préserver la nature unique de la Crimée. Car elle est réellement unique. Nous savons tous que c’est une péninsule, mais la distance entre le continent et la côte méridionale est, je crois, de 290 kilomètres. Le territoire est littéralement dans la mer. En plus des fameux pins de Crimée et des autres espèces végétales, il y a aussi son climat unique. Il est unique et il faut en prendre soin. Il faut nous servir de technologies d’avant-garde et durcir les normes et les règlements en matière urbanistique. Je ne veux même pas commenter ce qu’ils ont construit dans les décennies précédentes. Vous le savez et vous pouvez le constater par vous-mêmes : ce sont des monstruosités. Il y a là une attitude consumériste qui consiste à s'emparer des choses à tout prix, sans se préoccuper des conséquences ni de ce qu’en penseront les générations futures.
Quoi qu’il en soit, nous avons aujourd’hui une occasion unique de prendre ces problèmes à la racine, avec toute l’attention et le soin qu’ils méritent. Vous êtes préoccupés par la décision qu’on dit qu’a prise le ministère du Développement économique ? Je parlerai avec mes collègues, pour qu’ils s’attaquent aux problèmes qui se posent et le fassent avec votre participation, même au niveau des ministères fédéraux et des agences, entre le ministère du Développement économique, le ministère des Ressources naturelles et les autorités régionales. Pas en coulisses ni sous la table. Il n’y a pas d’autre moyen.
[…]
Anastasia Vidyayeva : Monsieur le Président, je suis Anastasia Vidyayeva, de la TV d’État et Société Radiophonique de Mordovie. D’abord, je voudrais vous remercier pour tout, parce que la Russie a traversé tant d’épreuves, et tout le monde ici en est conscient (prix du pétrole en chute, sanctions, etc.) mais la Mordovie est une république agricole et, par là, elle contribue au développement du complexe agro-industriel. Voilà quel est le thème de ma question : le soutien à l’agriculture, aux entreprises agricoles, va-t-il continuer ? C’est important, parce que cela facilite notre développement, et parce que grâce à cet instrument, nous avons assisté à l’amélioration des affaires dans notre république.
Un futur – ou ex-futur – restaurateur mordovien
V.P. : C’est vrai, il n’y a pas de pétrole ni de gaz en Mordovie… du moins pas en quantités permettant d’en faire la commercialisation. Et l’agriculture est un des secteurs principaux de son développement. Ces derniers temps, l’agriculture a montré de bons taux de croissance, supérieurs à 3%. Et la Mordovie n’est pas une exception. Vous avez fait du très bon travail. Vous êtes sans doute conscients des chiffres qu’ont atteint les aides fédérales à l’agriculture cette année-ci et l’an passé. Ils ne sont pas en baisse, plutôt en augmentation et nous persisterons dans ce sens. Cela dit, je pense que les soi-disant sanctions auxquelles vous avez fait allusion, ne vont pas continuer toujours, mais si elles continuent indéfiniment, nous limiterons indéfiniment l’accès à notre marché aux biens que nous pouvons produire nous-mêmes. Nous ne limitons pas l’importation de tout ce qui est en provenance des autres pays. Nos limitations sont sélectives. Nous rendons les coups des sanctions, non tant pour faire du mal aux autres que pour nous aider nous-mêmes. Et ça marche.
C’est là le principe qui nous guidera à l’avenir. Nous verrons à faire tout ce qui est bon pour nous et chercherons à éviter tout ce qui fait obstacle à notre développement. Il est évident que nous soutiendrons tout ce qui fait partie du secteur agricole, y compris les petits cultivateurs. J’ai bien conscience que les questions à résoudre sont nombreuses, surtout celles qui concernent la terre et je suis avec attention ce qui se passe, en particulier sur le territoire de Krasnodar. J’ai demandé plusieurs fois au procureur Général de mener des enquêtes. Je crois que nos collègues de Krasnodar qui sont préoccupé par les problèmes de la terre entendent notre voix. Comme eux, je crois que nous ne devrions pas nous concentrer uniquement sur la production à grande échelle, même si c’est important. Nous devons soutenir les petits cultivateurs et les petites entreprises locales. Nous chercherons à diversifier ce travail et nous n’oublierons pas que près de 40 millions de nos compatriotes vivent dans des zones rurales. Un grand merci à eux pour leur excellent travail.
Modérateur : Merci beaucoup.
V.P. : Merci beaucoup à vous. Vous savez, il faut que je m’en aille. Malheureusement, j’ai une autre réunion qui m’attend.
Modérateur : Saluez Lukachenko pour nous !
V.P. : Je transmettrai sûrement vos salutations à M. Lukachenko. Merci pour votre travail. Bonne chance !
Transcription publiée par la Présidence de la Fédération de Russie le 5 avril 2017.
Traduit en italien par Marco Bordoni, pour Le Saker Italia, le 27 avril 2017.
Traduction en français : c.l. pour Les Grosses Orchades
Source : http://sakeritalia.it/sfera-di-civilta-russa/vladimir-put...
Source d’origine : http://en.special.kremlin.ru/events/president/transcripts...
Temps dangereux
La Marine russe tire des missiles Kalibr sur des positions de Daech depuis la Méditerranée
Sputnik français – 23 juin 2017
Deux navires de guerre et un sous-marin de la Marine russe ont porté une frappe contre Daech depuis la Méditerranée.
Les frégates Amiral Essen et Amiral Grigorovitch ainsi que le sous-marin Krasnodar de la Marine russe ont lancé six missiles de croisière de type Kalibr contre les positions de Daech en Syrie depuis les eaux de la Méditerranée orientale, a annoncé ce vendredi matin le ministère russe de la Défense.
Selon le communiqué publié par le ministère, les missiles ont détruit des postes de commandement ainsi que d'importants dépôts d'armes de Daech dans la province syrienne de Hama. Suite à la frappe, l'aviation russe a à son tour bombardé les positions des djihadistes.
Selon le ministère russe de la Défense, les combattants de Daech cherchent depuis une semaine à quitter Raqqa via le couloir sud qui relie la ville à Palmyre. Les djihadistes envoient ainsi du renfort dans la province de Hama, où ils envisagent d'aménager des postes de commandement ainsi que des dépôts d'armes.
Comme l'indique le communiqué, Moscou a prévenu la Turquie et Israël avant de mener la frappe.
« D'autres terroristes et leurs sites ont été éliminés par des frappes aériennes des forces aérospatiales russes », ajoute le communiqué.
Source : https://fr.sputniknews.com/international/201706231031948835-marine-russe-syrie/
Dans ces étonnants feux d’artifice, il y a des hommes qui meurent. Leur faute ? Oui, certes. Depuis la nuit des temps, ils s’obstinent à jouer à ça. Et ceux-là, même Lysistrata n’aurait pu les dissuader. Seuls des feux d’enfer…
On le savait que les animaux sont moins dangereux que nous…
« Quelque chose les attire ici ! » – Des milliers de phoques entourent une plateforme de forage dans le Cercle Arctique
RT – 25 juin 2017
La plateforme de forage Prirazlomnaya, dans la mer de Pechora (Cercle Arctique) entourée par des milliers de phoques du Groenland
Un énorme troupeau de phoques du Groenland occupant le moindre espace d’eau entre les morceaux de banquise, c’est ce qu’on peut voir en ce moment autour de la plateforme de forage russe Prirazlomnaya, qui extrait du pétrole dans la mer de Pechora, à l’intérieur du cercle Arctique.
« Je n’ai jamais vu rien de pareil. Il y en a des milliers ! », entend-on dire à un ouvrier de la plateforme, dans une vidéo d’une minute envoyée à l’écrivain-explorateur russe Sergueï Dolya, qui l’a postée sur son blog.
Les phoques du Groenland migrent annuellement de leur aire de reproduction et d’alimentation vers l’Arctique, où ils passent l’été, couvrant parfois des distances de plus de 4.000 kilomètres en grandes colonies.
Mais leur apparition autour de la colossale plateforme – qui pompe activement du pétrole et reçoit régulièrement la visite de tankers et de pétroliers – est une vraie surprise, parce qu’on pense généralement que les animaux sont plutôt repoussés par les vibrations industrielles et le bruit et l’agitation des activités humaines
« Les phoques semblent très paresseux et n’ont pas l’air de vouloir s’éloigner du bateau. Il doit y avoir là quelque chose qui les attire », dit la voix off. « Voilà l’environnement de notre plateforme, avec un troupeau de bestioles en prime. »
Dans la vidéo, on voit les animaux, qui peuvent vivre jusqu’à 35 ans dans la nature, plonger sous la glace mince, dans l’eau où ils sont capables de rester jusqu’à quinze minutes pour y chasser leur proie avant de refaire surface.
Les capitaines des bateaux qui naviguent dans l’Arctique ont des protocoles à respecter pour éviter les phoques, qui ne risquent pas seulement de se faire tuer mais peuvent souffrir d’un déplacement traumatique, si un brise-glaces vient perturber leur habitat. La question se pose moins avec une plateforme stationnaire qui se vante de n’avoir aucun impact sur l’environnement, puisque tous ses déchets et polluants sont stockés dans des containers et transporté par ferry vers le continent.
Quoi qu’elle ait fait l’objet de protestations très médiatisées, notamment de la part de Greenpeace, la plateforme a fonctionné sans accroc notable depuis 2014, et s’apprête à fermer pendant trois mois cet été, pour subir une remise en état.
La plateforme Prirazlomnaya, dont la construction et l’installation ont coûté au géant nationalisé russe Gazprom plus d’un milliard de $, est un projet de référence dans l’exploration pétrolière de l’Arctique, une priorité déclarée tant pour la compagnie que pour l’État.
Vidéo envoyée à Sergueï Dolya depuis la plateforme.
Source : https://www.rt.com/news/393797-seals-arctic-oil-rig/
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Mis en ligne le 25 juin 2017
23:58 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
TRANCHES DE VIE POLITIQUE - CHINE
Navire de ravitaillement de type 905 (classe Fuqing) – Marine de l’Armée Populaire de Libération
« Essayez, vous, de gouverner un milliard et demi de personnes ! » Vladimir Poutine
Nous avons publié récemment un article de Paul Craig Roberts, où celui-ci exprimait ses craintes pour la Russie parce que son sort « dépendait de Vladimir Poutine » et que celui-ci pouvait être assassiné, alors que la Chine courait, selon lui, moins de risques, parce que sa direction était collective. Nous n’avions pas épilogué, mais notre impression était qu’il se trompait deux fois : d’abord en sous-estimant très fort les capacités d’homme d’État de M. Xi Jinping, ensuite en sous-estimant peut-être aussi les capacités à se gouverner collectivement de l’ex-URSS…
Chine
Il y a juste un an, à l’occasion de la célébration du 95e anniversaire du P.C. chinois, un très important discours de M. Xi Jinping est passé pratiquement inaperçu en Occident.
Il nous a semblé intéressant de publier ici l’article dont Fort Russ avait alors salué le discours du président chinois.
La Chine offre ouvertement à la Russie une alliance contre l’OTAN
Alexandre Rostovzef – Antifascist online – 6 août 2016
Traduit du russe pour Fort Russ par Tom Winter
Le 1er juillet a été une date très importante pour la Chine. Ce jour a marqué le 95e anniversaire de la fondation du Parti Communiste de Chine Populaire. Le président Xi Jinping a pris la parole lors de la séance solennelle consacrée à l’événement. À côté des longs et nombreux souhaits de « Longue vie au PCCP ! » (amplement mérités car le PCCP a beaucoup de raisons d’être fier de son histoire) le discours de M. Xi Jinping a été bref mais mémorable.
« Le monde est au bord d’un changement très important. Nous assistons à l’effondrement progressif de l’Union Européenne et à celui de l’économie des États-Unis : c’est fin de partie pour le “Nouvel Ordre Mondial”. Rien ne sera plus jamais comme avant. D’ici dix ans, nous aurons un ordre du monde véritablement nouveau, dont l’union de la Chine et de la Russie sera la clé »
En fait, le président Xi a invité la direction russe à faire un pas de plus en passant d’une alliance économico-politique à une alliance politico-militaire capable de relever les défis du futur mais aussi d’assumer la direction du monde en cas d’effondrement de l’ordre existant.
On remarquera avec quelle délicatesse la partie chinoise a fait cette offre sérieuse à la Russie. Après tout, peu avant la célébration du 95e anniversaire, une substantielle délégation russe, conduite par Vladimir Poutine, avait visité la Chine.
Il y avait eu des négociations, toute une batterie d’accords avaient été conclus et des contrats signés. Mais les propositions les plus importantes ont été faites par le président chinois lors du grand symposium du PCCP, comme pour bien souligner qu’aucune pression n’était exercée sur la Russie et que personne n’exigeait d’elle une réponse immédiate sur une question de cette importance.
« Nous voyons se multiplier des actes agressifs des USA à l’encontre de la Russie et de la Chine. Je crois que la Russie et la Chine peuvent mettre sur pied une alliance face à laquelle l’OTAN se retrouvera impuissante et qui mettra fin aux ambitions impérialistes de l’Occident. »
C’est là une invitation en bonne et due forme, sans aucune des ambiguités de la rhétorique asiatique, du genre « le roulement de mon rire secoue le ciel et la terre » qu’on peut interpréter comme on veut.
Le président Xi ne s’est pas aventuré non plus à prédire comment Poutine accueillerait cette proposition, mais la forme qu’il lui a donnée ne laisse, me semble-t-il, aucune place aux formules de remerciement floues.
Cela est d’autant plus surprenant que, tout récemment encore, la direction chinoise et le président russe ont dit qu’il n’était pas question d’accueillir sur leurs sols respectifs des unités militaires ni de promouvoir une amitié dirigée contre des pays tiers. Mais, comme nous le voyons, le monde change de façon dramatique et la nécessité de conclure une alliance opportune se faisant plus aiguë, la Chine prend l’initiative.
Bien sûr, la Chine est une partenaire difficile et l’histoire passée des deux pays ne manque pas de pages sombres. Mais, aujourd’hui, de toute évidence, il faut enregistrer ce fait : la Chine est prête à marcher au coude à coude avec la Russie en cas de complication militaire et politique entre la Russie et l’Occident.
Il fut un temps où une proposition de ce genre aurait pu sauver et a fait défaut à l’URSS. Lors de la confrontation des deux blocs, au cours de la guerre froide, la Chine s’est renforcée dans le dos de l’URSS et a adopté une attitude attentiste, comme dans la fable de l’ours et du tigre qui se battent pendant que le singe malin, réfugié dans un arbre, attend que tous les deux s’épuisent. Mais les choses, dans la réalité, ne se sont pas passées ainsi.
Ce qui s’est passé, c’est qu’au début des années 1970 Henry Kissinger est venu en mission secrète en Chine et, jouant habilement des désaccords entre le PCCP et les « révisionnistes soviétiques », a passé un accord avec Mao et Chou En Lai. Il faut se rappeler que les relations entre l’URSS et la Chine, à l’époque, étaient également marquées par le conflit portant sur l’île Zhenbao (île Damanskiy) à la frontière sino-soviétique. Une raison visible de surmonter cette crise n’était pas encore apparue et les Américains n’ont pas raté l’occasion de se glisser dans la faille.
Résultat : la Chine est devenue une excellente supplétive des pressions occidentales sur l’Union Soviétique et notre pays a été forcé d’y répondre en créant un puissant regroupement militaire dans la région du TransBaïkal et l’Extrême-Est, et ses dépenses militaires ont alors atteint (selon Valentin Falin, éminent homme politique soviétique) 24% du PNB.
L’issue de ce long conflit est bien connue. Le réchauffement des relations entre l’URSS et la Chine, qui a commencé en 1985, n’a pas aidé l’URSS, parce que les capitulards dirigés par Gorbatchev étaient à la barre.
Mais il semble à présent qu’il y ait une réelle possibilité pour la Russie, de réduire en le partageant le poids qui pèse sur ses épaules.
Quoi qu’on ne le crie pas sur les toits en hauts lieux, la deuxième guerre froide fait rage depuis un bout de temps déjà. Mais qui pourrait dire qu’elle reproduira exactement la première ?
De toute évidence, elle va bon train depuis 1999 :
- Violation par l’Occident de l’accord sur la dissolution du Pacte de Varsovie, par lequel l’OTAN s’engageait à ne jamais dépasser les frontières de l’Allemagne.
- Admission dans l’OTAN des anciens pays alliés de l’URSS, puis de certaines anciennes républiques de l’URSS.
- Retrait unilatéral de l’Occident du traité anti-missile balistique ABM.
- Déclenchement de la conflagration dans « l’arc d’instabilité » – du Moyen-Orient à l’Afghanistan – qui est le sous-ventre mou de la Russie et de la Chine.
- Élimination par la force des régimes séculiers stables du Moyen-Orient et leur remplacement par un califat terroriste.
- Euromaidan en Ukraine.
- Guerre dans le Donbass et nouveaux batifolages aux frontières ouest et sud-ouest de la Russie.
La direction chinoise n’hésite pas à reconnaître que la Chine toute seule n’est pas en mesure d’affronter les défis du futur, surtout ceux de nature militaire. Et, en dépit de ses remarquables progrès économiques et d’une percée technologique réelle dans certains domaines, beaucoup de structures étatiques chinoises ne sont pas encore complètement modernisées.
« La création d’une armée qui corresponde au statut international de notre pays est une tâche stratégique. Nous devons combiner développement économique et développement de notre défense, moderniser notre armée pour qu’elle soit mise à jour et aux normes requises. Nous devons tout réorganiser dans la sphère militaire pour nous doter d’une armée disciplinée capable de vaincre. »
Je m’aventurerais à suggérer que l’idée de la modernisation nécessaire de l’Armée Populaire de Libération dont parle le leader chinois a pu trouver son origine dans les manoeuvres conjointes Russie-Chine, voire aussi dans les épreuves de biathlon pour tanks, mais surtout dans le spectacle édifiant que donnent les VKS [Forces spatiales de la Fédération de Russie] en Syrie.
Tout cela, soit dit en passant, n’empêche pas qu’il y aura un prix à payer pour une alliance avec la Chine, après modernisation de ses forces armées et leur mise en harmonie avec les standards russes. Et d’autres chausse-trapes sont possibles. Mais ce n’est pas de cela que nous parlons pour l’instant. Il est important que la Russie ne se presse pas de donner une réponse immédiate et ne bâcle pas la conclusion d’une alliance désirable avec la Chine.
Des accords militaires et une coopération politique devront être nécessairement précédés de discussions, au cours desquelles chaque partie devra prendre en considération les souhaits de l’autre, de façon que rien ne reste de non réglé entre les alliés. Le fait que la Russie et la Chine ont beaucoup à s’offrir mutuellement, est très important. Et, pour la Russie, si c’est une bonne occasion de se décharger d’une partie du poids qu’elle porte sur les épaules d’un allié, c’est aussi celle d’entamer le processus de sa ré-industrialisation.
Il ne nous reste qu’à attendre la réponse de la Russie et… la réaction de la « communauté internationale ».
Source : http://www.fort-russ.com/2016/08/china-openly-offers-russ...
Traduction : c.l. pour les Grosses Orchades
Mis en ligne le 2 juillet 2017
23:38 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
21/06/2017
… Ce qui prouverait que la France à genoux est bel et bien en marche.
… Ce qui prouverait que la France à genoux est bel et bien en marche.
Larvatus prodeo
1 - La fatalité interne des déclins
2 - Cacher la vérité
3 - La soumission au despotisme du Pentagone
4- La parenthèse Macron
1 - La fatalité interne des déclins
Larvatus prodeo, je m'avance sous mes masques, écrivait Descartes.
On disait que la roche tarpéienne était proche du Capitole. Aujourd'hui, il devient clair que le Capitole court vers sa roche tarpéienne. La longue agonie des dieux du polythéisme était irréversible. Cela a été clairement démontré par les vains efforts de Julien l'Apostat (330 - 363) de les remettre en selle.
L'éjection du Vieux Monde de l'arène agissante de la planète est-elle inexorable et obéira-t-elle à ce modèle-là, ou bien une Europe actrice de l'histoire grandit-elle dans l'ombre ? Avons-nous rendez-vous avec le soleil d'Austerlitz ou avec la Bérézina ? Il ne s'agit plus de savoir s'il existera une Europe politique, mais si cette Europe-là sera vassale des États-Unis. De toute façon, il faut une philosophie de la fatalité des déclins, afin de répondre à la question de savoir si une Europe pensante et souveraine reviendra un jour sur le devant de la scène. En effet, dans l'empire romain hellénisé et quadrillé par des sophistes qui y couraient en tous sens, la Grèce n'a jamais retrouvé un rôle politique à l'échelle de la gouvernance du monde antique.
Si Montesquieu revenait parmi nous, ce serait cette question-là qu'il soulèverait dans un essai intitulé « Considérations sur les causes de la grandeur de la France et de sa décadence ». Valéry disait déjà de l'Europe qu'elle n'était que « l'extrémité minuscule d'un continent ».
Aujourd'hui, il convient de prendre pleinement conscience de la puissance politique de la démographie et de ce que seul Paris et ses banlieues demeurent à l'échelle des vingt millions d'habitants de Pékin. Les autres grandes villes de France ne sont plus que des bourgades d'à peine un demi-million d'habitants. Rappelons qu'au Siècle de Louis XIV, la France était le pays le plus peuplé d'Europe.
2 - Cacher la vérité
Le substantif même de « pensée » se trouve banni du territoire de la politique, et cela du seul fait que la politique se voit nécessairement prise en otage entre ce qu'il est possible d'expliquer au peuple et ce quel les gouvernants jugent suicidaire de lui enseigner. Hubert Védrine disait qu'il ne faut jamais parler de choses sérieuses devant les enfants! Le meilleur exemple en est la définition même que la loi de 1905 propose de la notion de laïcité: il y est dit noir sur blanc que cette loi ne « reconnaît aucun culte », ce qui, en bon français, signifie purement et simplement que les mythologies sacrées sont nulles et non avenues sur le terrain de la vérité philosophique et scientifique.
Puis la loi ajoute aussitôt que les croyances seraient cependant légitimées au nom d'une prétendue « liberté de conscience » pourtant disqualifiée d'avance, et cela tout simplement parce qu'il n'est pas politiquement payant d'échapper à la camisole de force du « politiquement correct ».
La Ve République fera l'expérience que, de son côté, l'histoire événementielle obéit à des rapports de force et que les rapports de force n'y vont pas par quatre chemins. Que se passe-t-il quand la classe dirigeante française découvre qu'il n'est pas insignifiant d'élire le Président de la République au suffrage universel si celui-ci ne s'appelle plus René Coty ou Vincent Auriol, mais peut devenir un despote qui vous tiendra à sa merci ?
C'est pourquoi on a vu François Fillon et Nicolas Sarkozy se rallier en toute hâte à un Président de la République qu'ils jugent d'avance redoutable. Puis ils se sont empressés de proclamer qu'ils quittent à jamais la vie politique, afin de se mettre prudemment à l'abri.
3 - La soumission au despotisme du Pentagone
Mais qui bénéficiera de l'élection d'un Président de la République devenu lui-même l'otage d'une puissance étrangère en tant qu'ex-banquier d'affaires du groupe Rothschild et récent Young Leader ? Le despotisme du président Macron sera lui-même l'otage du despotisme du Pentagone, de la tyrannie de l'OTAN et de la dictature de la CIA.
On l'a bien compris au spectacle des deux visites d'Emmanuel Macron au village d'Oradour-sur-Glanes. Celles-ci contenaient un message à décoder à l'intention d'une Allemagne tentée par un retour à sa fierté nationale. C'était rappeler aux descendants des Germains d'Arioviste leurs forfaits d'il y a soixante-treize ans. C'était se poser en bouclier de la civilisation mondiale représentée par les forces armées américaines victorieuses en 1945, face aux barbares d'hier et d'aujourd'hui. C'était tenter de faire oublier la mise en tutelle perpétuelle de l'Europe tout entière sous le joug du traité de Lisbonne. C'était souligner que le premier pas de cette politique sera de laisser ouverte pour toujours la blessure de l'occupation allemande de 1940 à 1945. C'était également dire à l'Allemagne qu'elle demeurera à jamais la nation vaincue de la deuxième guerre mondiale. C'était lui rappeler un péché éternel et inexpiable et lui interdire de jamais retrouver sa dignité et sa souveraineté.
Une France aussi ouvertement prise dans la camisole de force de l'histoire réelle se trouvera entraînée à épouser les thèses fumeuses de la russophobie américaine et à diaboliser l'alliance de la Russie avec la Chine, ce qui s'est déjà clairement trouvé démontré par l'interdiction imposée par le Président Macron, à peine élu, de recevoir les journalistes russes à son quartier général, puis de dénoncer brutalement les organes de presse russes durant la conférence de presse du 29 mai 2017 à Versailles devant M. Vladimir Poutine en personne venu célébrer le tricentenaire de la visite à Paris du tsar Pierre 1er en 1717.
Je rappelle en passant que la République de Platon explique depuis vingt-cinq siècles l'extraordinaire pathologie psychobiologique d'une classe dirigeante qui - pincez-vous, tâtez-vous - tente de convaincre, de nos jours encore, de nombreux esprits, que le traité de Lisbonne serait « patriotique », donc compatible avec la définition même de la souveraineté.
4- La parenthèse Macron
Mais à quelque chose malheur est bon : la maturation politique du peuple français connaîtra nécessairement une accélération foudroyante, puisque cinquante sept pour cent du corps électoral a déserté les urnes le 18 juin 2017, afin d'échapper au formatage par les médias en faveur du nouveau pouvoir. Un réveil de la nation ne serait effectif que si le peuple français prenait conscience du joug de l'OTAN et de ses conséquences, à savoir l'américanisation systématique du monde, c'est-à-dire la participation forcée des Européens à la politique étrangère américaine et à ses guerres.
De toutes façons, le passage d'un américanophile et Young Leader par nature et par vocation, à la tête de la France démontrera qu'un homme d'État ne saurait se libérer de son long stage à la banque Rothschild et que les vrais Européens comprendront que, sans une alliance entre égaux avec la Russie, aucune force ne reconduira le Vieux Continent sur le chemin de sa souveraineté. Toute pseudo construction européenne dans le cadre du traité de Lisbonne n'est que fumisterie.
La parenthèse Macron sera nécessairement un temps mort, un passage à vide vers une Europe un jour délivrée du joug de sa mise sous tutelle, pour autant que ce prodige demeure envisageable. Georges Pompidou, lui aussi, portait les stigmates du joug américain. Mais à son époque, l'Angleterre n'obéissait encore qu'à une seule obsession, celle d'empêcher une unification politique de l'Europe face à ses rivages. Le Royaume uni était l'héritier du combat contre les ambitions successives d'Agricola, de Claude, de Jules César, de Domitien, de Charles-Quint, de Napoléon, de Hitler, qui tous avaient rêvé de l'envahir.
Aujourd'hui, le problème est différent : c'est de la vassalisation persistante et désespérante d'un continent par la volonté expresse de Washington et de la servilité des élites européennes qu'il s'agit. Et c'est de cette histoire-là de l'Europe que la parenthèse Macron ne sera qu'un accident de parcours et, en même temps, l'occasion d'une prise de conscience éventuelle. Mais l'ambition affichée d'une Europe politique et militaire demeurera une pure rêverie aussi longtemps que le traité abracadabrantesque de Lisbonne ne sera pas massivement rejeté.
Qui peut croire que le Parlement qui a été artificiellement composé le 18 juin 2017 d'une volière de trois cent cinquante perroquets, trouvera l'assise d'une véritable légitimation électorale? Peut-être fallait-il cette apparence momentanée de calme plat pour que l'histoire réelle ait des chances de se lever, qu'elle ait la force de dissiper les brumes de la communication et de la manipulation, qu'elle balaie les châteaux de cartes d'un Vieux Monde placé sous tutelle et qu'elle brise les chaînes du traité de Lisbonne.
On peut toujours rêver.
Voir : Halte à l'américanisation du monde , 14 avril 2017
Le 23 juin 2017
Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...
En prime.
Des réflexions qui nous sont tombées sous les yeux et qu’on a eu envie de partager avec vous : deux hexagonales et une serbe suisse.
Sortez le pop corn !
entrefilets – 7 juin 2017
Quel enchaînement mes amis ! Quelle déferlante ! Quelle diarrhée d’ampleur cosmique ! Depuis le soft-coup d’État qui a permis à l’oligarchie apatride de placer son « Loup de Wall Street » à l’Elysée, ça n’arrête pas. Le Système nous ballotte du cocasse au tragique, puis du pathétique à la bouffonnerie la plus crasse avec le même allant quasi primesautier.
Les sommets de l’OTAN et du G7 qui partent en sucette ; Trump qui se fait la malle de l’Accord de Paris ; Londres qui est attaquée par des barbus comme toujours connus de la police et/ou liés aux barbouzes ; et enfin des bédouins soutenant le terrorisme qui accusent d’autres bédouins soutenant le terrorisme… de soutenir le terrorisme. Du caviar. Un beau bordel en fait, de plus en plus bordélique d’ailleurs, comme seul peut en produire un Système en pleine décomposition. Un Système conçu comme une gigantesque bombe à fragmentation qui n’en finit pas d’exploser sous nos yeux ébahis. Sortez le pop-corn !
La rencontre de l’avidité et du désespoir
Bon, on ne s’étendra pas outre mesure sur la nomination de Macron à la présidence française par voies de merdias et d’argent. Sauf pour dire que c’est la rencontre d’une avidité et d’un désespoir. L’avidité d’une oligarchie globaliste qui a senti possible l’heure du festin hexagonal ultime, et le désespoir d’une société épuisée mais désormais passionnément amoureuse de sa servitude, et accessoirement affolée à l’idée de ne plus pouvoir goinfrer les miettes tombées de la table.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, les sondeurs nous prédisent même un triomphe du macronisme aux législatives, ce qui prouverait que la France à genoux est bel et bien en marche.
Cinquante ans d’abrutissement télévisuel et de déconstruction sociale à coups de progressisme sociétal ont donc grippé tous les ressorts. Les globalistes hallucinés toucheraient au but : organiser un monde dans lequel une petite caste de Surmorts incultes pourra enfin contrôler des hordes de sots chassant le pokémon au milieu des ruines photoshopées d’un monde exsangue. La vraie fin de l’Histoire. C’est Fukuyama qui va être content.
Un google-goulag pas facile à gouverner
Sauf que bon, Attali a beau sonner sans répit l’hallali de « l’ancien monde » ; il a beau en appeler à un Gouvernement mondial pour gérer le troupeau bientôt définitivement confiné dans son google-goulag : ça ne va quand même pas tout à fait de soi. Y’a des résistances, des divergences de formes qui plombent le fond, bref, y’a le bordel habituel.
Les Sommets de l’Otan et du G7 par exemple, qui un peu comme les Oscars ou les Césars célèbrent et réchauffent d’année en année la même soupe idéologique : ratés tous les deux !
La belle amitié transatlantique en a même pris un sacré coup. Le Kaiser allemand, manager de la succursale européenne pour le compte de l’Empire jusque-là, en a pour ainsi dire fait un malaise, affirmant entre deux hoquets à la fête de la bière que « l’époque où nous pouvions entièrement compter les uns sur les autres est quasiment révolue »[1].
On en est même venu pratiquement aux invectives entre la grosse Bertha et The Donald sur Twitter [2].
Diantre !
Le vertige de la liberté
C’est que Trump s’en est donné à cœur joie pour frustrer ses caniches en les envoyant valser à la fois sur la question du climat et de la sécurité. Débrouillez-vous sans nous guys ! Exit par exemple l’automaticité du fameux article 5 de l’OTAN qui veut qu’un pays attaqué soit défendu par les autres, c’est-à-dire par l’Amérique. En gros Trump a gentiment expliqué aux Européens que s’ils voulaient être protégés, ils devraient d’abord passer à la caisse !
Pour des Européens habitués à sentir l’agréable tension de la laisse sur leur cou docile, inutile de dire que c’est un fameux choc. Le vertige de la liberté en somme, dont on ne saurait vraiment pas quoi faire.
On se rappelle alors la fameuse lettre écrite par le Président de l’UE, Donald Tusk, où il disait en février dernier que « les USA sont quasiment autant une menace pour l’UE que la Russie, la Chine et Daesh ». [3]
Une prémonition ?
Ambiance.
Management de la terreur
Et puis voilà que survient la série d’attentats de Londres. Entre stratégie de tension [4] et « management de la terreur » [5] comme on voudra ; entre attentats « spontanés » et opérations effectivement commanditées de l’étranger, on ne sait plus quoi en dire, si ce n’est rappeler que ce sanglant bordel est la conséquence directe de 25 ans de boucheries perpétrées par le Bloc atlantiste au Moyen-Orient.
Tout cela pour du pétrole, du gaz, des pipelines et rien, absolument rien d’autre, et surtout pas les vertueuses sottises invoquées devant l’ONU.
Daesh est ainsi né de la destruction de l’Irak, a grandi grâce à celle de la Libye, et la dévastation entretenue par ce même Bloc atlantiste aujourd’hui en Syrie ne fait que nourrir la spirale infernale. On notera à toutes fins utiles que la matrice idéologique de tous les extrémismes musulmans n’est autre que le wahhabisme rétrograde de l’Arabie saoudite, principal allié du Bloc atlantiste dans la région bien évidemment.
En résumé, lorsqu’ils ne relèvent pas du « management de la terreur » à des fins politiques, les attentats ne sont que le résultat de la politique étrangère criminelle du Bloc atlantiste [6]. Dans les deux cas, nos gouvernements sont donc pleinement responsables, coupables et comptables de chaque victime de ces atrocités.
Les attentats islamistes en Europe ont déjà tué 321 personnes depuis 2015 et fait des centaines de blessés [7].
Rendez-vous donc au prochain massacre, à l’issue duquel on s’affirmera fièrement « plus forts qu’avant » et désireux de « continuer comme avant ».
Dont acte.
Humour bédouin
Enfin, le dernier buzz-Système en date est le soi-disant « séisme » provoqué par la mise au ban du Qatar par l’Arabie saoudite et une poignée de partenaires plus ou moins enthousiastes.
La chose est survenue au lendemain d’une visite très enjouée de Trump à Riyad, où avec la finesse d’analyse qu’on lui connaît le POTUS a appelé les pays de la région à « isoler » l’Iran accusé de soutenir le terrorisme [8] (alors même qu’il n’y a aucun exemple de groupe terroriste chiite).
D’où peut-être cette fumeuse idée saoudienne de s’en prendre à Doha, dont les bonnes relations avec Téhéran agacent volontiers le Royaume. Il faut dire que le Qatar et l’Iran partagent un fabuleux gisement gazier, ce qui favorise logiquement l’apaisement.
D’autres analystes affirment que c’est les ambitions démesurées du petit Qatar qui ont fini par irriter Riyad. Il est vrai que l’immense richesse de Doha lui a un peu fait enfler la tête. Sa chaîne TV Al-Jazeera est ainsi devenue la CNN arabe en quelque sorte, et on retrouve la patte du Qatar dans tous les coups fourrés survenus dans la région depuis dix ans. Mais pas plus que celle de l’Arabie saoudite.
Pour Thierry Meyssan en revanche, qui semble toujours particulièrement bien informé sur ce dossier, l’affaire confirme une fracture anglo-saxonne sur la manière de maintenir le Moyen-Orient sous tutelle [9]. Qui sait ?
Nous ne retiendrons quant à nous de cette affaire que l’aspect cocasse de la chose, qui sied si bien au Système qui la porte, et qui voit donc un sponsor du terrorisme accusant un autre sponsor du terrorisme… de sponsoriser le terrorisme. Chacun des deux sponsors en litige étant sponsorisé à son tour par le vertueux Bloc atlantiste.
Ambiance.
Conclusions
On le voit, notre joyeux Système patauge dans un désordre sans cesse renouvelé, où l’absurde le dispute à l’horrible, où la guerre et la violence qu’il produit en permanence sont devenus la trame de fond imposée de notre temps.
Dans ce gigantesque et sanglant désordre, les crises s’additionnent, grandissent les unes à côté des autres, sans qu’aucune ne soit jamais résolue, avec au milieu un capitalisme terminal qui cherche à prospérer comme la gangrène sur un champ de bataille.
Et cette fois, c’est le Bloc atlantiste lui-même qui se lézarde, contaminé par sa propre folie. Au fil des décennies, le Système atlantiste s’est ainsi révélé n’être qu’une gigantesque bombe à fragmentation.
Une bombe qui explose aujourd’hui sous nos yeux.
Sortez le pop-corn !
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Notes
1 Angela Merkel tire l'amère leçon du G7
2 Le ton monte d'un cran entre Angela Merkel et Donald Trump
3 L’Amérique de Trump est une menace pour l’UE selon Donald Tusk
4 Stratégie de tension
5 Le management de la terreur : Un business compliqué
6 Toutes ces dévastations ont aussi provoqué ce que l’on appelle aujourd’hui la « crise migratoire », un déplacement massif de populations en réalité voulu par l’oligarchie apatride du Système qui y voit d’abord un main d’œuvre à bas coût corvéable à merci, et ensuite le moyen de tuer définitivement toute idée d’appartenance nationale par un brassage forcé de population. Pour éviter qu’un tel déplacement de population soit compromis par l’hostilité des peuples européens, on lance alors systématiquement l’opération Charlie après chaque attentat, avec la ritournelle « padamalgame », « vous n’aurez pas notre haine», «on sera plus fort qu’avant », « vous ne nous vaincrez pas», les médias flattant les bons sentiments nécessaires au « on continuera comme avant ».
7 Liste des attentats terroristes dans l'Union européenne
8 À Riyad, Trump appelle à «isoler» l’Iran
9 Affrontement au Bilderberg 2017
Source : http://www.entrefilets.com/sortez_le_popcorn.html
Le Nécronomacron
Le blog de Slobodan Despot – 17 juin 2017
Une théologie du néant à la manière de Lovecraft
« Malheur à la cité dont le prince est un enfant. » (Ecclésiaste 10:16)
« Je suis la femme d’Emmanuel Macron et non sa mère ou sa grand-mère. L’amour n’a pas d’âge. » (Tweet de Brigitte Trogneux-Macron, le 30.4.2017, 18h46)
Je connais les Macrons depuis la nuit des temps. Leurs métamorphoses ne me trompent pas. Je suis plus vieux que si j’avais mille ans, car j’en ai trois fois autant, l’âge de cette civilisation. Eux sont éternellement jeunes, ils le font savoir et on les croit.
L’obscène imposture ! Moi seul vois clair dans leur jeu. Son jeu. Derrière ses tulkous, ses réplicants et ses incubes il est un. Ses pluralités, ses ouvertures, ses multitudes et ses étendards ne sont que les filaments de lumière sans pesanteur qui annoncent le trou noir, l’unique aboutissement de tout.
Il n’est qu’un oxymore en rotation, une contradiction absolue. Ce gouffre n’a aucue profondeur. Cette fraîcheur n’a pas d’âge. Malgré mes cicatrices et mes difformités, je suis encore trop jeune pour lui faire barrage. Je n’ai que le pouvoir de le suivre et de l’irriter. Je le reconnais dans ses mues et ses saisons, infailliblement. À quoi ? À je ne sais quoi. Je plaisante : je le sais. À son regard tout à la fois naïf et cynique, enfantin et roué, aigu et désespérément stupide. Le regard dit-on, est le miroir de l’âme. Quand l’âme n’y est pas, il se compose et du même coup se trahit. L'ennemi est habile à donner le change. « Il est vrai pourtant — a observé un de mes éclaireurs —, qu’il ne peut s’empêcher de laisser échapper quelque sottise, qui est comme sa signature. »
Ses yeux sont frémissants et inquiets comme l’agent infiltré qui craint de perdre sa fausse moustache. Ses gestes sont surfaits, ses joies froides et ses colères infantiles. Ses pensées sont grégaires comme un banc de poissons. Il joue sa survie à coller au courant.
Vous ne le reconnaissez toujours pas ?
Je l’ai croisé partout. Il était ce mignon de Socrate qui s’abreuva de ses paroles avant de me les rapporter quand j’étais juge d’Athènes. Il se prélassait grimé dans le Satyricon quand je gardais les palais de la débauche. Ce frileux a toujours vécu adossé aux foyers du pouvoir. Brantôme et Saint-Simon l’ont croisé dans les antichambres sans même le savoir. Il était gandin quand je revenais des campagnes de l’Empereur, les orteils gelés et le crâne fendu. Il est apparu à Balzac comme journaliste, à Daumier comme avoué. Partout où soufflait un vent de mode, il montait en selle et se laissait propulser. Un être de chair eût été trop lourd.
La modernité est son heure de gloire. Quand la morale se confond avec la vertu et le verbe avec l’action, il triomphe. Il nage dans les nombres et les quantités, il calibre, élague et normalise. L’imprévu l’irrite, la diversité le déroute, la bravoure l’épouvante, la gratuité le détruit. La sagesse à ses yeux se résume à rester sage. Il se garde de la folie humaine comme le vampire se calfeutre contre la lumière du jour. Il a aplati les arts, castré la pensée, transformé le destin en pronostic. Il a envahi les académies et aussitôt les temples de la science sont devenus les tombeaux de l’évidence. Et aussitôt les esprits les plus instruits sont devenus ses plus grosses dupes.
Le voici donc qui s’avance à découvert. Seuls les poètes et les écrivains s’alarment de son passage. Il est le diable en complet veston de Gogol, l’Européen moyen en qui Léontiev voyait l’idéal et l’outil de la destruction universelle. Il est l’inspirateur de toutes les philosophies du nivellement et de la trivialité. De Stuart Mill à Proudhon, de Cabet à Marx, le dix-neuvième siècle ne chante que sa médiocrité et la prolonge à travers les âges.
Le voici donc à mes côtés, de plus en plus proche, de plus en plus nombreux. Il est mon collègue de HEC rêvant de sa première Jag, mon partenaire de squash, mon coloc équipé chez Roset et B&O, épris d’intérieurs blancs et de plantes vertes. Il est le gendre idéal dont rêvait ma mère, l’analyste financier qui rafle en un jour mes laborieux honoraires de six mois. Il aime tout le monde et ne veut blesser personne, mais son regard de bande dessinée continue de le trahir. Il rédige son moindre speech, affine son anglais d’aéroport, lit ce que chacun doit avoir lu mais porte ce que personne ne peut se payer. Il a trouvé sa fêlure dans un amour interdit, mais là encore, le texte n’est pas de lui :
Réveille-toi Maggie, je crois que j’ai quelque chose à te dire
Septembre est presque fini et je devrais tout de même reprendre l’école...
Je sais que je t’ai amusée, mais je me sens abusé...
Le soleil du matin quand il frappe ton visage révèle ton âge...
Tu m’as enlevé de chez moi juste pour ne plus être seule
Tu as volé mon cœur et c’est cela qui blesse vraiment.
Non, Maggie May n’est pas Brigitte et Macron n’est pas Rod Stewart. Le Macron n’est personne. Le Macron® est un produit synthétique et breveté comme le Nylon, le Teflon ou le Dacron. Le Macron est le tissu même de la société sans hommes.
- Publié dans Eléments n° 166.
Source : http://blog.despot.ch/post/le-necronomacron
Comment la télévision taïwanaise voyait le futur
« Président des United States of France »
le 27 avril 2017
(vidéo st. en anglais)
Allez, va pour Rod Stewart
1979
1972 (rare)
1993
… au choix.
Législatives : le vrai visage de l’Assemblée nationale
Ce que représenteront vraiment nos élus
André Sénik – Causeur – 15 juin 2017
L'Assemblée nationale à la proportionnelle intégrale (« parti » de l'abstention compris) sur la base des inscrits et des résultats du 1er tour des législatives 2017.
Quelle est la représentativité du gouvernement et des députés siégeant à l’Assemblée nationale ?
C’est le rapport entre d’une part le nombre des voix que leurs partis ont obtenues au 1er tour des élections législatives (un total de 22.654 164) et d’autre part le nombre total des citoyens français (56 millions).
L’écart entre ces deux nombres prouve que le parlement et le gouvernement qui sortiront du deuxième tour des législatives auront un problème de représentativité.
Mais en réalité, c’est tout le système de la démocratie représentative qui est miné par l’écart entre ceux qui jouent le jeu et ceux qui ne le jouent pas, parce qu’ils estiment qu’ils ne sont pas représentés, pas défendus, pas pris en compte, qu’ils sont les citoyens oubliés ou de trop.
Une solution symbolique
Comment répondre à cette crise de représentativité du système démocratique ?
Voici un moyen symbolique de rappeler sans cesse aux gouvernants et aux élus la part du peuple qui n’est pas représentée au Parlement, ou qui l’est d’une façon disproportionnée.
C’est aussi un moyen de prouver à ce peuple absent ou minoré que les élus l’ont sans cesse devant leurs yeux.
Ce moyen consisterait à placer un tableau représentant ce que serait l’hémicycle du Parlement si ses 577 sièges étaient occupés d’une façon intégralement proportionnelle par toutes les composantes du peuple.
Les députés et les ministres auraient constamment sous les yeux la part des sièges qui reviennent aux non-inscrits ou aux mal-inscrits, puis aux abstentionnistes, puis aux votes blanc et nuls, puis, sur la partie restante de l’hémicycle, la part proportionnelle des formations politiques qui ont recueilli des voix au 1er tour des législatives.
Source : http://www.causeur.fr/legislatives-assemblee-nationale-pr...
59,5% d’abstentions (et/ou de votes nuls)
au 1er tour.
Combien au 2e ?
Résultats :
Nombre d’inscrits : 47.292.967
Abstentions + blancs + nuls : 29.116.190
Votes exprimés (total) : 19.176.177
En marche (7.826.432)
Soit :
61,56% (abstentions + blancs + nuls)
Sur les 577 sièges à pourvoir 31 vont à la gauche ou à ce qui en tient lieu.
8 vont au Front National
Les 538 autres sièges vont à la droite, quelles qu’en soient les nuances, dont l’énorme majorité à la droite capitaliste la plus caricaturale.
Ce tsunami porte un autre nom : parti unique.
La France est devenue salazariste.
Source : Ministère de l’Intérieur
Une conscience et un cœur…
Il y a 31 ans…
…le 19 juin 1986…
Coluche, champion du monde de vitesse à moto,
« percutait » un camion dans une ligne droite, sur une route de campagne isolée à 7 h du matin
Pour se laver la tête et les oreilles du Micron… Souvenirs, souvenirs…
La politique
Coluche président ?
Coluche candidat à la présidence
Le chômage
Mis en ligne le 21 juin 2017
18:59 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
16/06/2017
PIPELINEISTAN EN MOUVEMENT
Et le Grand jeu continue ...
Pipelineistan en mouvement
Observatus Geopoliticus – Chroniques du Grand jeu –
16 juin 2017
Si plusieurs cases du continent-monde sont en ébullition, le Grand jeu énergético-eurasien - affectueusement nommé Guerre froide 2.0 du côté de Washington - n'est pas en reste. Le Pipelineistan est en mouvement aux quatre coins de l'échiquier, affaiblissant toujours un peu plus la main de l'empire.
Et si quelqu'un doutait encore que les Américains tentèrent, tentent et tenteront de torpiller l'intégration de l'Eurasie et d'isoler énergétiquement la Russie, une membre du comité des Affaires étrangères du Congrès a rappelé fin mai les fondamentaux de la politique étrangère de son pays :
Les Etats-Unis devraient agir contre le projet russe de gazoduc afin de soutenir la sécurité énergétique de l'Union européenne [défense de rire ; qui eut cru que la novlangue pouvait être amusante ?] L'administration Obama et l'UE ont travaillé contre le Nord Stream II (...) L'administration Obama a fait de la sécurité énergétique européenne une question de haute priorité de la politique étrangère américaine. L'administration Trump serait bien avisée de continuer sur cette voie.
Oh l'admission... Le fidèle lecteur du blog ne sera, quant à lui, évidemment pas surpris de ce que le système impérial se mêle d'un pipeline à 10 000 km de ses frontières et qui ne le concerne aucunement.
L'on sent par contre la sénatrice quelque peu désappointée par rapport au nouveau président, guère atteint semble-t-il de russophobie aiguë et moins intéressé à la division de l'Eurasie que ses prédécesseurs. De fait, le "parapluie" de la pax americana sur l'Europe commence à fuiter et des discussions que l'on croyait définitivement enterrées reviennent sur le tapis.
C'est le cas du défunt South Stream. Russes, Hongrois et Serbes recommencent à évoquer le projet, mais sur une plus petite échelle. L'Autriche aussi. De même la Bulgarie, qui avait tué le projet après la visite "amicale" de McCainistan, semble de nouveau intéressée, surtout depuis qu'un président pro-russe a été élu en novembre dernier. Vojislav Vuletic, le patron de l'agence serbe de gaz le déclare sans ambages : "Tout indique que l'Europe se libère des Etats-Unis, ce qui rendra possible le South Stream".
Diantre, quel aveu là aussi. On parie que la MSN même spécialisée n'en pipera mot ? L'ami Vojislav est peut-être un peu optimiste mais il est évident que, ici comme ailleurs, le reflux impérial laisse au jour des possibilités encore insoupçonnables il y a peu. Si les euronouilles vassales préfèrent encore s'accrocher aux inepties d'usage - témoin cette invraisemblable fanfaronnade du commissaire européen à l'énergie ("le transfert du gaz caspien sur le marché européen devient une réalité") simplement parce que l'Azerbaïdjan, le Turkménistan, l'UE et la Turquie ont créé un groupe de travail sur la question, alors que le premier n'a pas de gaz et que le second ne pourra jamais le faire passer -, le principe de réalité finira par s'imposer.
Et la réalité est que la demande européenne d'or bleu ne cesse de croître, ce qui fait dire à Gazprom, avec assez de pertinence d'ailleurs, que le Nord Stream II et le Turk Stream ne suffiront même pas à combler la demande grandissante du Vieux continent. Histoire de convaincre de la nécessité d'un nouveau tube (South Stream ou Turk Stream II) ? Pas impossible... Nous avions annoncé quelque chose de similaire il y a deux ans.
Notons d'ailleurs que le tracé prévu du Turk Stream laisse la porte ouverte (flèche noire) à une petite poussée vers l'euroland si Bruxelles se décide enfin à guérir de son légendaire masochisme...
Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2017/06/pipelineistan...
Cela se termine sur « C'est toute cette zone que Rosneft s'apprête à reprendre... ».
Il faut tout lire, sinon vous mourrez sans savoir…
Eh, oui, qu’est-ce qu’il va faire ?
Vers une escalade USA c/ RUSSIE : Que fera Vladimir Poutine ?
C’est vieux mais on ne s’en lasse pas.
L’élection de Donald Trump n’aura pas changé la nature des relations entre la Russie et les États-Unis, puisque le Sénat américain, Démocrates et Républicains ensemble, est en train de préparer de nouvelles « sanctions » contre la Russie qui devront, selon les mots employés par les sénateurs, infliger un « nouveau choc » à la Russie. Les Démocrates veulent même y ajouter une mesure qui interdira au Président Trump de modifier – et a fortiori d’annuler – ces nouvelles « sanctions ».
La raison invoquée n’a aucune importance, puisque mois après mois, de nouveaux prétextes sont découverts par les représentants américains : Ukraine, Crimée, Syrie, « hackers Russes », etc etc.
Ce qui importe est que ces nouvelles mesures sont destinées à favoriser des mouvements en Russie même, contre le gouvernement. Elles devraient en effet viser la partie « pro-occidentale » de l’élite Russe, ceux qui commercent à grand échelle avec les pays occidentaux, qui y envoient étudier leurs enfants, etc. Le but est clair : Alors que Vladimir Poutine doit composer avec cette faction (que l’on considère en général menée par le Premier Ministre Medvedeev) et la faction « nationaliste », ces nouvelles mesures devraient provoquer un durcissement des pro-occidentaux qui seront directement frappés. Ceci, alors que la « 5-ème colonne » s’active de plus en plus en Russie (voir les récentes manifestations en Russie organisées par Navalny, voir également la récupération par la 5-ème colonne du mécontentement des moscovites contre un plan de destruction de plusieurs milliers d’immeubles déclarés « insalubres »).
Actuellement le Président Poutine navigue donc entre la faction « pro-occidentale », ne voulant ou ne pouvant se mettre à dos certains des principaux acteurs économiques du pays, et la faction « national-patriote ». C’est justement ce tiraillement entre 2 factions ayant des intérêts diamétralement opposés (intérêts occidentaux contre intérêts de la Russie) qui risque de mener très vite Vladimir Poutine à une impasse, à cause du « réveil » de la « 5-ème colonne » qui peut parfaitement arriver à un accord avec la faction « pro-occidentale » pour renverser Vladimir Poutine par des manifestations de rue. Les « révolutions orange » ont en effet toujours vu des activistes violents financés par les pays occidentaux associés à une partie des dirigeants au pouvoir.
La seule solution pour Vladimir Poutine serait de riposter avec force aux nouvelles sanctions, sans tenter de vouloir amadouer l’administration Trump, ce qui n’a dans le passé rien apporté de bon pour la Russie. Souvenons-nous de l’expulsion de 35 diplomates Russes des États-Unis en décembre dernier. Alors que le Ministre des Affaires Étrangères Sergueï Lavrov recommandait une réponse « symétrique », le Président Poutine a finalement refusé, sans aucun doute dans l’espoir que Donald Trump fraichement élu allait une fois entré en fonction, apaiser les relations avec la Russie. Nous voyons aujourd’hui qu’il n’en est rien. Il est probable que ce soit la faction « pro-occidentale » du gouvernement Russe qui ait conseillé de ne pas répondre à cette expulsion…
Il faut donc souhaiter qu’une telle erreur ne se reproduise pas : D’une part la Russie peut parfaitement « vivre sans les États-Unis », mais aussi et surtout les valeurs de la Russie sont complètement opposées aux valeurs défendues par les États-Unis. Quel intérêt a donc la Russie de se laisser attaquer sans riposter, pour l’instant sur les plans économiques et financiers « seulement », par les États-Unis ? Elle n’a rien à y gagner, mais tout à y perdre. Une riposte aux nouvelles sanctions doit donc être faite avec force, certains suggèrent par exemple l’interdiction de la vente de moteurs de fusées… aux américains ! Ce qui bloquerait leur programme d’envoi de satellites, puisqu’ils utilisent des moteurs russes. Ce n’est qu’un exemple, mais il faut riposter de manière à ce que les intérêts américains soient directement concernés. Adopter une position conciliante avec un « partenaire » (…) qui ne pense qu’à nous frapper n’a que peu de sens, et aucune efficacité.
Une autre mesure en riposte pourrait être la reconnaissance des Républiques de Donetsk et de Lugansk par la Russie et l’annonce que tous les réfugiés en provenance d’Ukraine sont les bienvenus en Russie avec un statut d’asile politique. Ceci montrerait que la Russie attache plus d’importance à ses « principes » (La défense de la Nation Russe) qu’à des intérêts économiques avec les États-Unis.
Il semble que Vladimir Poutine ait parfaitement pris conscience de l’agressivité et des buts des États-Unis : Dans le « reportage interview » d’Oliver Stone, Vladimir Poutine a déclaré sans prendre de gants que les États-Unis veulent « détruire l’économie russe » et « remplacer la direction du pays » pour à terme « prendre le contrôle de l’arsenal nucléaire russe ».
Que le Président Russe admette à haute voix une telle possibilité signifie clairement qu’il considère que la Russie est en état de guerre, et s’adresse entre autres à l’ « élite Russe » en lui faisant comprendre qu’il va falloir choisir son camp. Elle annonce également indirectement que les prochaines nouvelles attaques américaines que sont les « sanctions » ne resteront pas impunies.
Source : https ://rusreinfo.ru/fr/2017/06/vers-une-escalade-r...
C’est du 2 juin, mais il fallait le temps de le traduire :
Trump et les bulles d’un (vieux) monde englouti
Le Saker – The Saker – 14 juin 2017
Tout d’abord, un aveu : je ne sais vraiment pas comment les médias commerciaux ont couvert le voyage de Trump à l’OTAN et au sommet du G7. Pour le dire franchement, je ne m’y intéresse pas vraiment – il y a longtemps déjà que j’ai cessé d’écouter ces complices impériaux. Il y a un risque à les ignorer totalement, celui de dire « blanc » lorsque tous les autres disent « noir ». C’est un risque mineur – et après tout, qui s’en soucie ? – mais aujourd’hui, je vais le prendre pour vous donner mon propre point de vue sur le voyage de Trump en Europe : je pense que c’était un immense succès. Mais pas tant pour Trump que pour les ennemis de l’Empire, comme moi. Voici mon propre compte-rendu de ce que je pense qu’il s’est passé.
D’abord, Trump a été systématiquement grossier. Je ne peux pas juger si ce manque de manières est le véritable Trump ou s’il essayait de lancer un message subliminal. Pour ce que cela vaut, je ne connais qu’une seule personne qui ait eu des relations personnelles et privées avec la famille Trump, y compris avec The Donald lui-même, et selon elle, Trump est une personne impeccablement courtoise. Quel que soit le cas, qu’il s’agisse de nature ou de « message subtil », Trump s’est vraiment surpassé. Il a écarté sans cérémonie le Premier ministre du Monténégro, qui mérite vraiment d’être traité avec le plus grand des mépris. Ensuite, il a refoulé Angela Merkel pendant la séance de photo officielle. Il a fait attendre le G7 pendant plus d’une heure, il a refusé de marcher jusqu’au site d’une autre photo. Il n’a même pas coiffé son casque de traduction lorsque d’autres parlaient et, crime des crimes, il a dit aux États membres de l’OTAN de payer plus, sans dire un seul mot de l’Article 5. Il est difficile de deviner ce que les autres politiciens rassemblés pensaient réellement (les prostitués sont bons pour cacher et refouler leurs sentiments), mais Merkel était visiblement frustrée et en colère. Apparemment, tout le monde haïssait Trump, à la seule exception peut-être de Macron (mais c’est un prostitué haut de gamme). Autant Obama était un charmeur, autant Trump semble apprécier le rôle du rustre. Mais le plus important, c’est que Trump a traité la bande UE/OTAN avec le mépris qu’elle mérite et, franchement, je trouve ça tout à fait rafraîchissant. Pourquoi ?
L’affreuse vérité sur l’OTAN : des Euro-trouillards et des Euro-imbéciles
Qu’est-ce que l’OTAN ? À l’origine, l’OTAN était censée être une alliance militaire pour contrer les forces armées soviétiques et, plus tard, le Traité de l’organisation de Varsovie. Maintenant que les deux ont disparu, l’OTAN n’a pas de véritable mission. Mais ce qu’elle a toujours, c’est une énorme administration. Beaucoup d’argent se fait avec l’OTAN : des salaires, des contrats, des investissements, etc. Diable – ces types se sont simplement construit un nouveau siège gigantesque, probablement pour « dissuader l’agression russe », n’est-ce pas ? L’OTAN est également un immense ascenseur bureaucratique, qui peut hisser les gens vers les vrais centres de pouvoir, y compris financiers. En plus, c’est aussi une bande de gens qui l’utilisent pour faire avancer leur carrière ou leur agenda politique. Au mieux, l’OTAN est une gigantesque feuille de vigne couvrant l’obscénité de l’impérialisme occidental.
Ce que l’OTAN n’est pas, c’est une alliance militaire utile. (…)
Source : https://thesaker.is/trump-and-the-bubbles-from-a-sunken-o...
Via : http://lesakerfrancophone.fr/trump-et-les-bulles-dun-vieu...
Et l’hexagone dans tout ça ?
L'état d'urgence (en coopération avec les terroristes ?), cela sert entre autre à cela : préparer le terrain à l'intimidation de tous, à la chasse aux sorcières, en ne visant d’abord que quelques militants associatifs, musulmans de préférence pour commencer puis non musulmans ensuite, puis, bien sûr, des militants syndicaux et finalement n'importe qui – vous, nous - protestant ou soupçonnés de vouloir protester contre les décisions du pouvoir.
Scandale de la « fiche S » du militant Abdelaziz CHAAMBI
Bruno Drweski – 15 juin 2017
Qui l’aurait cru ? Abdelaziz CHAAMBI est inscrit depuis plusieurs mois, comme un vulgaire terroriste, sur le fameux fichier S, fichier administratif constitué par la DGSI regroupant les personnes soupçonnées « d’atteinte à la Sûreté de l’État ».
Quel projet totalitaire a-t-il conçu ?... quel attentat a-t-il planifié ?… a-t-il été condamné pour racisme ?... provocation à la haine raciale ?... OU POUR LIEN AVEC UNE ENTREPRISE TERRORISTE ? NON !!!
Il a tout simplement consacré sa vie, parallèlement à l’exercice de sa profession d’éducateur, au militantisme syndical, politique et enfin associatif, en faveur des populations des quartiers populaires, des minorités stigmatisées et des héritiers de l’immigration.
Il s’est impliqué, depuis 1976, dans la création et la vie de nombreuses associations et de plusieurs réseaux parmi lesquels le MRP Basse Ardèche, l’ASTI (Association de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés), avec laquelle il a contribué à l’organisation de la célèbre marche pour l’égalité des droits et contre le racisme de 1983, l’Union des Jeunes Musulmans, le collectif DiverCité, le Forum social des quartiers populaires, l’Association Les Amis de Bouazizi et la coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), dont il est président.
En 2011 il a été secrétaire général de l’Instance Régionale Indépendante pour les Elections tunisiennes et coordonnera les premières élections libres et démocratiques dans le Sud de la France.
Il est membre depuis une dizaine d’années du bureau de la Commission islam et laïcité fondée par la Ligue des Droits de l’homme, le Monde Diplomatique et la Ligue de l’Enseignement.
L’Etat, par cette décision administrative sans aucun fondement judiciaire, entend manifestement lui faire payer cette détermination à lutter contre l’islamophobie,alors même qu’il vient d’être acquitté par la justice du chef d’outrage à fonctionnaires quand il avait défendu des enfants enlevés à leurs parents.
Toutes les protestations, les siennes et celles de son conseil, sont restées vaines.
La CNIL ayant à son tour rejeté sa demande de désinscription de ce fichier, il vient de porter l’affaire devant le Conseil D’Etat.
Par-delà sa personne et sa famille menacées dans leur sécurité physique et leur intégrité morale par cette inscription au fichier S, laquelle est désormais assimilée par la société et les institutions à un acte d’implication dans le terrorisme, ce sont tous les militants associatifs des quartiers populaires de différentes appartenances politiques, idéologiques ou religieuses qui sont menacés dans leurs libertés d’opinion et d’action, leur légitime combat démocratique plus que jamais nécessaire face aux injustices et aux dérives liberticides.
Nous ne croyons plus depuis longtemps au pouvoir des pétitions, mais ils en ont ouvert une et vous demandent de la signer :
Retrait de la “fiche S” du militant Abdelaziz CHAAMBI
C’est là :
https://www.change.org/p/retrait-de-la-fiche-s-du-militan...
Voir le site d’Abdelaziz Chaambi : http://www.crifrance.com/
Voir les écrits de Bruno Drweski :
- sur INALCO : http://www.inalco.fr/enseignant-chercheur/bruno-drweski
- sur Réseau Voltaire : http://www.voltairenet.org/auteur4427.html?lang=fr
- sur Cairn.info : https://www.cairn.info/publications-de-Drweski-Bruno--496...
- sur le site de l’UPR : https://www.upr.fr/tag/bruno-drweski
Une pépite :
José Ortega y Gasset contre la barbarie de la spécialisation
Matthieu Giroux – PHILITT – 15 juin 2017
Dans La Révolte des masses, José Ortega y Gasset décrit la contamination des sociétés modernes par « l’homme-masse ». Le triomphe de celui-ci est tel qu’il a su imposer son tempérament médiocre à tous les domaines de la vie. Alors que les sociétés traditionnelles définissaient l’individu d’élite comme un homme « total », le XXe siècle fait du barbare spécialiste la figure de la nouvelle « aristocratie » intellectuelle.
L’idéal d’intelligence dans les sociétés du passé était celui de l’homme « total », de l’homme « universel », plus tard de l’homme « encyclopédique ». « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre », disait le portail de l’Académie de Platon, fondée au IVe av. J.-C. La philosophie, alors la plus haute des sciences, n’était accessible qu’à ceux qui étaient d’abord formés à la connaissance des règles spatiales. Au Xe siècle, à Bagdad, Al-Fârâbî, le « second maître », était à la fois philosophe, penseur du droit musulman et musicien. Le Quattrocento a produit Léonard de Vinci, peintre et inventeur de génie. Au XVIIe siècle, en France, Descartes, bien que fondateur de la philosophie moderne, écrivit le Discours de la méthode puis les Méditations métaphysiques. Plus tard, en Allemagne, Leibniz, auteur de la Théodicée, fut aussi l’un des inventeurs du calcul infinitésimal, après Archimède et avant Newton.
Source : https://philitt.fr/2017/06/13/jose-ortega-y-gasset-contre...
Vous rappelez-vous quand Marilyn et Montand chantaient « Specialization » ?
Bon, là, c’est Frankie Vaughan, mais si vous regardez bien, sans vous laisser distraire, vous verrez passer Montand. Hollywood : Mecque des spécialistes !
Sur le même sujet (par l’impératrice du polar romain antique made in Birmingham) :
Un livre
Lindsey DAVIS
ALEXANDRIA
Arrow, 2010
368 pages
Dix-neuvième aventure de Marcus Didius Falco, agent secret de Vespasien, au Museion d’Alexandrie
Les Ptolémées - surtout Soter et Philadelphe - Démétrios de Phalère, Épiphane de Salamine, Zénodote d’Éphèse, Aristophane de Byzance, Aristarque de Samothrace, Apollonios de Rhodes, Callimaque de Cyrène, Ératosthène de Cyrène, Eumène de Mysie (et sa bibliothèque concurrente de Pergame), Cydas, Ammonios, Dioclès, Apollodore surnommé le grammairien, Sostratos de Cnide qui construisit le Pharos, Zenon, Theon, Ædemon… sans oublier Héron d’Alexandrie, le père des premiers automates… Ils sont tous là, en chair, en os ou statufiés, voire à l’état de cadavres… mais, hélas, seulement pour les anglophones, puisque, comme tout ce qui est exceptionnel, cette Comédie Humaine policière du monde antique est snobée par l’édition française.
Un autre livre :
Carlos, un combattant contre l’empire
Quand donc inventeront-ils quelque chose d’autre que des manifs pour forcer leurs commis infidèles à sortir Georges Abdallah et Carlos de leurs geôles ?
À la veille d’un triomphe électoral aussi attendu, on ne voudrait pas se passer de la couverture de Time :
Mis en ligne le 16 juin 2017
17:58 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
14/06/2017
ROUTES DE LA SOIE
Routes de la soie
Faudra-t-il attendre que les Chinois arrivent pour venir lui ouvrir les portes de sa geôle
?
La manifestation pour réclamer la libération honteusement différée de Georges Ibrahim Abdallah aura donc lieu, comme prévu, ce samedi 17 juin 2017 à Paris.
Départ à 15 h. place du Colonel Fabien. Dislocation vers 18 h. place de la République
Et voyons si la police parisienne va se conduire avec autant de mesure que la police moscovite envers les provocateurs salariés du pâle traître à son pays Navalny…
Message de Secours Rouge International Belgique :
Nous demandons aux personnes qui ne peuvent pas venir mais qui peuvent prêter leur voiture de nous contacter ici : srapapc@gmail.com MERCI.
Et venons-en aux routes de la soie en passant d’abord par Liège :
Ce que vous voyez à l’arrière-plan c’est le palais des Princes-Évêques, beau bâtiment du XVIIIe siècle affreusement défiguré par des colonnes métalliques, décadence XXIe oblige.
CHINATOWN – LIÈGE
Du 15 au 18 juin
Place Saint-Lambert
(Trois langues nationales et il faut qu’ils fassent ça en anglais ! Servilité colonisée quand tu nous tiens…)
Chinatown
La deuxième édition du « Chinatown » liégeois s'ouvrira le 15 juin 2017 sur la Place Saint-Lambert. S'en suivront 4 jours de « chinoiseries ».
Dans le cadre de la Charte d'Amitié et de Collaboration entre la Province du Fujian et la Province de Liège, le « Chinatown » liégeois, organisé avec l'aide des associations chinoises locales, sera ouvert du 15 au 18 juin prochain au cœur de la Place Saint-Lambert.
Téléchargez notre brochure ! (C’est la province de Liège qui parle.)
Perron (symbole des libertés liégeoises)
Pour des informations détaillées si vous êtes d’ici ou de passage :
Sachez seulement que, depuis des années, la province de Liège et celle de Fujian, en Chine, entretiennent des relations d’amitié, des échanges culturels, commerciaux, touristiques et… d’étudiants. Qu’il existe à Liège un Institut Confucius, une école de Kung-Fu, une a.s.b.l. appelée « La recherche du Tao » et, bien entendu, des magasins et des restaurants chinois.
Ce qu’on ne trouve plus à Liège – ni ailleurs, d’ailleurs – c’est du thé Tuocha du Yunnan comprimé en forme de nids d’oiseau.
Ceci est un appel à M. Xi Jinping de rétablir cet approvisionnement essentiel, s’il veut que ses routes de la soie soient prises au sérieux !!!
Le Fujian ? C’est là :
En rouge
Et c’est ça :
Ville de Xiamen
Tout ce qu’il faut savoir sur le Fujian (ou du moins une bonne partie) se trouve ici :
http://www.bonjourshanghai.com/voyage-fujian/
« La ou les route(s) de la soie » c’est quoi ?
La nouvelle route de la soie ou la Ceinture et la Route2 (stratégie aussi appelée OBOR en anglais pour One Belt, One Road3) est une liaison ferroviaire entre la Chine et l'Europe passant par le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, la Pologne, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni.
Le nouveau nom est Initiative route et ceinture (Belt and Road Initiative, B&R selon l’acronyme anglais) afin de marquer le fait que ce projet ne se limite pas à une seule route4.
Outre l'amélioration de la connectivité ferroviaire, il s'agit aussi d'une stratégie de développement pour promouvoir la coopération entre les pays sur une vaste bande s'étendant à travers l'Eurasie et pour renforcer la position de la Chine sur le plan mondial, par exemple en préservant la connexion de la Chine avec le reste du monde en cas de tensions militaires sur ses zones côtières5.
La Nouvelle route de la soie a été dévoilée à l'automne 2013 par le gouvernement chinois en tant que pendant terrestre du collier de perles6 ; elle est l'une des priorités de la diplomatie chinoise, sous la présidence de Xi Jinping7.
Selon CNN, ce projet englobera 68 pays représentant 4,4 milliards d’habitants et 62 % du PIB mondial8.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_route_de_la_soie
Et en France ?
Le train de marchandises Wuhan-Lyon
Les voilà, lui et son parcours :
Le premier est arrivé à destination le 21 avril 2016 (il était parti de Wuhan le 6 avril).
Quinze jours pour parcourir 11.500 kms, avec changements de locomotives et transbordements de containers, parce qu’il existe des différences d’écartement des rails entre les différents pays parcourus (les changements se font à la frontière entre la Chine et le Kazakhstan, puis entre la Biélorussie et la Pologne).
En bateau il aurait fallu deux à trois fois plus de temps, et en avion… aussi, ce qui ne surprendra pas les voygeurs accoutumés à passer beaucoup plus de temps dans les aéroports que dans les avions.
La route existait déjà entre la Chine et Duisbourg, dans la Rurh : le segment qui va désormais jusqu’à Lyon est donc une prolongation.
On se rappellera que M. XI Jinping s’était rendu à Lyon en mars 2014, pour inaugurer le Centre pour la promotion des relations entre la Chine et Lyon et le Musée de l’Institut franco-chinois de Lyon.
Environ 80 entreprises chinoises se sont jusqu’à présent implantées en région lyonnaise, tandis qu’une centaine d’entreprises lyonnaises s’implantaient en Chine.
Pour l’instant, trois de ces trains sont prévus, par semaine, entre la Chine et l’Europe.
Les nouvelles routes de la soie :
itinéraire sino-lyonnais d’une admiration mutuelle
http://www.ifc-lyon.com/fr/les-nouvelles-routes-de-la-soi...
Et voilà Lyon en train de redevenir peut-être ce qu’elle était au temps de Rabelais et du roi Louis XII…
On the road :
Megan McCormick a emprunté pour vous la Route de la Soie depuis l’ancienne capitale de la Chine, Xi’An, jusqu’à l’actuelle frontière ouest du pays (vidéo 50’)
Une des nombreuses festivités chinoises
Les Bateaux-Dragons
La fête des Bateaux-Dragon (Duanwu Jie), le 5 du 5e mois lunaire, tombait cette année le 30 mai. À cette occasion, diverses activités ont été organisées à travers la Chine. Voir aussi ICI .
Chaque année, lors de la fête, dans toutes les régions chinoises, on organise une course de bateaux-dragons.
Les Chinois n'oublient pas non plus de manger des Zongzi, gâteaux triangulaires de riz ou de millet glutineux, enveloppés de feuilles de roseau ou d'autres plantes. Selon des documents historiques, cet aliment est apparu pendant la période des Royaumes Combattants. Avec le temps, ses variétés se sont multipliées, par exemple le gâteau de jujubes, de purée de haricots rouges, de jaune d'œuf, de jambon ou farci de porc.
Pendant la fête, les mères doivent confectionner pour leurs enfants des sachets à parfum dans lesquels elles remplissent des plantes aromatiques et médicinales. Les sachets sont enfilés par un fil de soie et portés au cou des enfants ou accrochés au vêtement. Ces gracieux ornements ont encore pour effet d'exorciser les démons et dissiper la maladie.
Quelques photos (elles sont de 2013 mais se reproduisent tous les ans) :
http://french.china.org.cn/photos/2013-06/12/content_2910...
La Chine pour les enfants
Contes de Chine : à l'origine des grandes fêtes
Les fêtes chinoises qui ponctuent le calendrier lunaire, sont issues de légendes anciennes. Dans ce livre illustré sont présentés les contes des huit plus grandes célébrations de l'année : la fête du printemps, la fête des lanternes, la fête Qingming, la fête Duanwu, la fête Qiqiao, la fête de la mi-automne (ou fête de la lune), la fête Chongyang, et la fête de Laba. Des légendes toujours divertissantes et subtiles. Pour chacun des contes est associée une brève présentation ainsi qu'une activité emblématique : recette des raviolis, fabrication d'un lampion en papier, réalisation d'un cerf-volant etc. Dans la grande tradition chinoise, les peintures sur papier de riz de He Zhihong donnent à ce livre une sensibilité toute particulière.
Auteurs : Guillaume Olive et Zhihong He
Édition Seuil Jeunesse
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Et toute une série d’autres livres destinés aux enfants, pour une fois pas made in Hollywood (quel rafraîchissement !) :
https://lespetitsmandarins.fr/bibliographie.html
Pédantisons quelque peu pour les adultes
Origines de la fête de Duanwu Jie
Cette fête du retour du printemps est liée à un mythe, lui-même né de l’histoire vraie du poète Qu Yuan – qui vécut à la cour de Chu au IVe siècle avant notre ère.
C’était le temps des Royaumes combattants.
La légende dit que Qu Yan a tenté de mettre Huai, roi de Chu, en garde contre une invasion par le royaume de Qi. Mais parce que c’était aussi le temps des factions combattantes pour le pouvoir, Qu Yuan, non seulement ne fut pas écouté mais fut envoyé en exil, où il se consacra à l’enseignement et à la poésie (Qu Yuan est le père de la poésie chinoise). Lorsque l’invasion qu’il avait redoutée eut lieu, il empoigna, dit-on, une lourde pierre et se jeta dans la rivière Mi Luo. Les villageois, catastrophés, se seraient alors précipités sur leurs bateaux pour partir à la recherche de son corps, en emportant des boulettes de riz à jeter aux poissons afin qu’ils ne le mangent pas.
Cette légende est, comme absolument partout, la rationalisation d’une coutume préhistorique dont le sens a été perdu mais pas les gestes : sur les gravures anciennes, ce sont de jeunes et belles vierges qu’on voit jeter des offrandes dans le fleuve, pendant que les hommes rament (ou pagaient) à tours de bras en faisant un maximum de bruit pour effrayer les mauvais esprits.
Les offrandes aux poissons, appelées zongzi, sont traditionnellement de forme triangulaire, le riz, farci de divers ingrédients, étant enveloppé dans deux feuilles de bambou :
Il est de tradition aussi de boire du vin de realgar (surtout après la course). Et, comme la commémoration de la mort de Qu Yuan tombe le 5e jour du 5e mois lunaire, la fête des Zongzi et des bateaux-dragons est aussi appelée « fête du doube 5 » ou Duanwu.
Mais Duanwu est également une fête des enfants : on leur suspend au cou des sachets contenant des herbes magiques censées les protéger contre toutes sortes de maux et, comme c’est le seul jour de l’année où les œufs sont réputés tenir debout sur la pointe, on ne compte plus les générations de petits Chinois qui s’y sont essayés et continuent à s’y essayer sans se décourager.
Bon, chez nous, ils les cherchent dans les jardins où les cloches les ont déposés en revenant de Rome…
Quant aux gâteaux triangulaires, nous en avons (eu), nous aussi. Dans les Ardennes, ils étaient à trois ou à cinq trous, parfois décorés en leur milieu d’un œil ouvert (ou d’un grain d’orge en train de germer, allez savoir) et dédiés à saint Loup. On les partageait avec… les moutons (pour les préserver du loup). Et Cyrano de Bergerac, qui n’était pourtant pas ardennais, se vante, dans sa comédie du Pédant joué : « Je suis le grand Diable Vauvert. C’est moy qui fais dire la Patenostre du Loup : Qui nouë l’Esguillette aux nouveaux mariez : Qui fais tourner le Sas : Qui pétris le Gasteau triangulaire, etc… etc…». Car le monde est plus petit qu’on ne croit et ne descendons-nous pas tous de Lucy ?
Les courses des bateaux-dragons
Il y en a partout dans le monde, surtout là où il y a de l’eau et des Chinois, mais il y en a même désormais dans le Morbihan.
Comme sur les trirèmes grecques, les polyrèmes latines ou les galères des rois de France, il y a, sur chaque bateau-dragon, un maître de nage qui rythme sur son tambour l’effort des rameurs tel un vrai chef d’orchestre.
À Stanley Bay (Hong Kong), la course prend des allures d’Olympiades.
Mais dans le Fujian, où les rivières et les canaux traversent des villes parfois petites… surtout de nuit et pour peu qu’il pleuve…c’est une tout autre histoire.
Petit clin d’œil hexagonal pour finir
La Route de la Soie personnelle de Georges Stanechy
Pause Zen : Le Blues…
Georges Stanechy – À contre-courant – 13 mai 2017
J’ai le Blues…
Après le Flamby bourré de gélatine, voir cette caste corrompue imposer, euphorique, un Toy Boy…
Au peuple de France, transformé en troupeau de moutons. Sur l’injonction de leurs maîtres, abrutis de peur et de propagande, courant droit vers le bord de la falaise pour se précipiter dans le vide…
Du crétinisme, de la servitude, de la veulerie, de la paupérisation…
Face à ce désastre décérébré, pour évacuer toute amertume, autant prendre la Route.
Pas la US 66, celle de Thelma et Louise, de Bagdad Café ou des émules de Jack Kerouac et Neal Cassady ; tombée en ruine, quelques tronçons servant de musée pour touristes. Symbole du délabrement d’un Occident sclérosé dans l’arrogance de sa décadence…
Mais, la Route de la Soie.
En Asie centrale, sous le soleil et les nuits étoilées de la fulgurante Renaissance en cours d’une époque où toutes les ethnies, cultures, traditions, religions et croyances cohabitaient dans les échanges des fastueux caravansérails.
Dans mon sac à dos, mes chanteurs de Blues préférés…
Dans ma tête, le refrain chanté par Sam McClain :
“When the hurt is over, all the pain is gone… Quand la blessure est cicatrisée, toute la douleur disparaît…”.
Un de mes blues préférés, sublime dialogue entre le chanteur, la guitare solo et le piano, sur le rythme d’un cœur apaisé…
Je vous le livre :
En vous disant : « à bientôt » …
Source : http://stanechy.over-blog.com/2017/05/pause-zen-le-blues....
Mis en ligne le 14 juin 2017.
13:23 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
12/06/2017
ET TOUT CELA SE TIENT, N'EN DOUTEZ PAS.
Et tout cela se tient, n’en doutez pas…
Après l’article (en 4 parties) republié par Le Saker sur la prise du contrôle des États-Unis par les néo-cons, il nous paraît s’imposer de donner la parole à un ancien ambassadeur de France, qui a des choses à dire lui aussi… sur le pouvoir des néo-cons à la française. (Il est ici interviewé par Afrique-Asie)
« En France, l’atlantisme et le sionisme sont les deux mamelles des néocons »
Michel Raimbaud – Afrique-Asie – 11 juin 2017
À l’occasion de la réédition actualisée de « Tempête sur le Grand Moyen-Orient » (1), nous avons rencontré Michel Raimbaud. L’ancien diplomate, qui écrit avec des convictions en s’appuyant sur des faits bien documentés, insiste sur le façonnement en cours du Moyen-Orient, et plus vastement du monde, entrepris par les néoconservateurs américains, avec la complicité des élites occidentales.
Propos recueillis par Tigrane Yégavian
Pourquoi crier au « conspirationnisme » lorsque l’on est saisi par la clarté du grand dessein annoncé urbi et orbi par ses propres promoteurs ? Cela fait longtemps que Michel Raimbaud, écrivain habité par la passion de l’État, sincère, engagé et aux accents volontiers gaulliens, ne prête plus d’attention aux chiens de garde de l’establishment qui le snobent. Ancien ambassadeur de France en Mauritanie, au Soudan et au Zimbabwe, et bien connu des lecteurs d’Afrique Asie, ce fin connaisseur du monde arabe et de l’Afrique a servi comme diplomate dans de nombreux pays (avec un long passage au Brésil), avant de diriger l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Tout reste d’actualité dans Tempête au Moyen-Orient, ouvrage dans lequel il dénonce les funestes « policides » orchestrés par les néoconservateurs américains et occidentaux ayant débouché sur le démantèlement du Soudan, de la Somalie, de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Libye et, aujourd’hui, de la Syrie.
Revenons sur l’affaire des « bombardements chimiques » d’Idlib, en Syrie, en avril dernier. Pourquoi ne criez-vous pas avec les loups sur la responsabilité du régime syrien ?
Nous nous trouvons face à une redite de l’affaire Colin Powell de 2003 en Irak et de la séquence de l’été 2013 en Syrie (attaque de la Ghouta). Je n’entrevois que deux explications possibles : ou bien ce sont les rebelles qui ont utilisé les armes chimiques en appliquant la technique familière du false flag (faux pavillon), maquillant par la suite les photos des enfants. Ces enfants n’auraient-ils pas été tués puis « soignés » par ces escrocs de l’humanitaire que l’on nomme les « casques blancs », autrement dit des associés du Front Al-Nosra, la franchise syrienne d’Al-Qaïda ? Sinon, comment expliquer que les injections, à en croire certaines vidéos, semblent factices, le niveau du liquide demeurant inchangé du début à la fin de la piqûre de « réanimation » ? Si ces cadavres d’enfants morts, soigneusement alignés comme à une parade pour les besoins de la propagande, avaient été gazés, il eût été bien imprudent de s’exposer avec eux sans précaution.
Ou bien, s’il s’agit d’un bombardement de l’armée syrienne sur ce dépôt, cela veut dire que le gaz appartenait aux rebelles. Car on sait qu’en Syrie le démantèlement de l’arsenal des armes chimiques et bactériologiques a eu lieu sous contrôle de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), après les inspections onusiennes.
Un mensonge de plus donc ?
La ficelle est bien grosse. Les mensonges sont légion dans le cas syrien, tellement nombreux qu’il s’avère difficile de les « traiter » tous. C’est une conséquence typique des théories que j’ai étudiées dans mon livre, à savoir les stratégies mises en œuvre par Washington : le chaos innovateur, la théorie du fou et le false flag, autant d’intox dont les mécanismes ont été démontés, notamment par Michel Collon. En définitive, si « complotisme » il y a, ce sont les comploteurs eux-mêmes qui aiment les complots puisqu’ils en sont les auteurs, et non pas ceux qui les dénoncent, systématiquement qualifiés de « complotistes » afin de les discréditer par avance. Dans un ordre d’idées proche, les régimes takfiristes qui financent les « révolutions » chez leurs voisins espèrent ainsi faire oublier leur nature profondément réactionnaire.
Il y avait déjà un certain cynisme de la part des intellectuels américains au temps où l’on pérorait sur le contenu de la fiole qu’avait brandie Colin Powell au Conseil de sécurité de l’Onu en 2003. Ils disaient : « L’Amérique est le plus grand empire qui ait jamais existé sur Terre, discutez et critiquez telle ou telle de nos actions si vous voulez, nous, pendant ce temps, nous créons des réalités nouvelles et nous faisons l’Histoire ! » Effectivement, pendant que tout le monde disserte : les idiots utiles, les médias, les universitaires et la classe politique rivalisant en bêtise tout en maintenant une omerta faramineuse sur les faits, les neocons façonnent effectivement cette Histoire dont nous sommes les témoins. Cela participe à un enfumage qui ne nous donne pas le loisir d’anticiper les mauvais coups que préparent ces néocons.
Que répondez-vous aux accusations de connivence entre Moscou et Washington ?
Il n’y a pas de connivence entre la Russie et les États-Unis. Si les Russes jouent la carte de la diplomatie, c’est pour trouver une solution politique. Je m’étonne également que le communiqué tripartite publié par Damas, Moscou et Téhéran au lendemain de l’attaque américaine du 4 avril sur la base aérienne de Shayrat, en Syrie, n’ait pas été divulgué dans les médias mainstream. Ce communiqué se voulait un cinglant avertissement adressé à l’administration Trump, rappelant les fondamentaux : respect de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité de la Syrie, et son droit de reprendre le contrôle de l’ensemble de son territoire.
Concernant l’hésitation du président Obama en 2013 qui, finalement n’a pas donné l’ordre d’attaquer, je me souviens avoir été parmi les rares personnes à être persuadées qu’il n’y aurait pas de frappes…
Qu’est-ce qui a freiné Obama ?
Obama n’est pas un personnage limpide. C’était sa façon à lui de s’affirmer en ne bombardant pas. Non pas qu’il soit revenu à de meilleurs sentiments, car il était suffisamment bien informé par ses renseignements pour connaître la vérité, mais parce qu’il voulait marquer son pouvoir présidentiel face au think tank collectif qui l’entourait – c’est ce qu’il affirme dans une interview en forme de testament.
J’évoque souvent « l’État profond néoconservateur » pour « expliquer » ce qui, sinon, pourrait paraître inexplicable. À mes yeux, ce concept est d’une importance fondamentale. Devenu populaire, il est une réalité visible, voire très voyante, depuis la fin de la guerre froide. Il se réfère à la doctrine dominante qui crée une symbiose idéologique entre les décideurs, les acteurs, les faiseurs d’opinions dans tous les secteurs de la vie publique et tous les cercles de pouvoir (politiques, diplomates, hiérarchie judiciaire, élites intellectuelles, journalistes, milieux d’affaires, communautés diverses, lobbies, etc.).
Né dans le camp républicain qui est son berceau et ancré sur le double messianisme religieux du judaïsme et des Églises protestantes dites « Églises d’éveil », l’État profond néoconservateur s’est solidement implanté dans les rangs démocrates, avant de trouver des terreaux favorables dans toutes les terres d’Occident et dans les États les plus improbables. La France est loin d’échapper à la règle, tant est grande l’idolâtrie des élites vis-à-vis de tout ce qui vient d’Amérique et le lien de vassalité que celles-ci ont intériorisé durant les décennies passées.
À Paris, les quartiers généraux et/ou les bastions de cet « État profond » sont divers et variés : non seulement au Quai d’Orsay où sévit la « secte » ou la « meute » néocon, mais aussi à Matignon, à l’Élysée et dans les rouages de la société et les arcanes du pouvoir. Les élites parisiennes sont depuis des années cooptées dans le fameux programme des « Young Leaders » de la fondation franco-américaine. On chercherait en vain un clivage entre droite et gauche « de gouvernement ».
Comment avez-vous observé l’évolution de la trajectoire des néoconservateurs français depuis le Quai d’Orsay ? Comment et quand ont-ils essaimé ?
Source: http://www.afrique-asie.fr/michel-raimbaud-en-france-latl...
Pendant qu’on y est, à lire pour ne pas mourir idiots :
Michel Raimbaud
Tempête sur le Grand Moyen-Orient
Éd. Ellipses
2e édition enrichie et remise à jour
716 p., 28 euros.
Extensible au gré des pulsions américaines, le Grand Moyen-Orient s’étend désormais de l’Atlantique à l’Indonésie, sur plus de 50 degrés de latitude. En raison de sa position stratégique aux confins de l’Eurasie autant que par sa richesse en gaz et pétrole, cette immense « ceinture verte » islamique détient un potentiel de puissance considérable et constitue un enjeu majeur. De son devenir, mis en question par la tempête actuelle, dépend en bonne partie la physionomie de notre monde de demain : sera-t-il unipolaire, aux ordres de l’Occident comme il l’a été depuis la fin de la guerre froide, ou multipolaire comme le préconisent les émergents ? Telle est la question posée.
Les « révolutions arabes » s’inscrivent dans cette problématique planétaire. La « démocratisation » à la mode Bush n’est évidemment qu’un grossier prétexte pour faciliter la réalisation du rêve des stratèges neo-cons : remodeler le Grand Moyen-Orient en y cassant les États les plus modernes, notamment les États-nations, pour le réduire à un patchwork d’entités confessionnelles ou ethniques, de manière à ce que l’Amérique s’en assure le contrôle stratégique et qu’Israël y garde la prééminence. Pourquoi crier au conspirationnisme ? Il s’agit tout simplement d’un grand dessein annoncé urbi et orbi par ses promoteurs depuis les années 1970, un dessein qui d’ailleurs a trouvé de nombreux complices dans le monde arabe, notamment dans la mouvance islamiste qui pense pouvoir jouer au plus fin. D’où l’attelage étrange que nous voyons à l’oeuvre, réunissant deux alliés de circonstance qui peinent à regarder dans la même direction, tant leurs messianismes concurrents, celui de l’occident impérial et celui de l’islam sunnite radical, tirent à hue et à dia. Pour les États plongés dans ce tumulte infernal, il n’est pas d’autre choix que de se soumettre à l’arrogant Occident ou de rejoindre le camp de la résistance, celui des émergents.
Cet ouvrage est destiné à tous ceux qui s’intéressent aux peuples arabes et/ou musulmans, à leur histoire et leur avenir. Mettant en évidence la vérité profane et politique des événements actuels et le versant fallacieux de l’appel pseudo-religieux qui les inspire, il vise également un public bien plus large, celui des personnes désireuses de déchiffrer et de démystifier ce vieux monde où l’on sème.
« Guerre des six jours » : 50e anniversaire
Guerre des 6 jours : que s’est-il réellement passé en juin 1967 ? (Norman Finkelstein)
Sayed7asan – 11 juin 2017
Dans la première partie d’un long entretien en trois parties à l’occasion du 50e anniversaire de la guerre israélo-arabe de juin 1967, l’auteur et universitaire Norman Finkelstein déconstruit les mythes persistants qui
entourent cette confrontation historique – des mythes qui ont soutenu l’occupation israélienne des territoires palestiniens qui en a résulté.
Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr
Norman G. Finkelstein a obtenu son doctorat en 1988 au Département de la politique de l’Université de Princeton. Il enseigne actuellement au Centre de l’Université de Sakarya pour les études sur le Moyen-Orient en Turquie. Finkelstein est l’auteur de dix livres qui ont été traduits en 50 éditions étrangères.
Transcription :
Aaron Mate : Voici l’émission The Real News, je suis Aaron Mate. Le 5 juin marque le 50e anniversaire de la guerre de 1967 entre Israël et les États arabes voisins. En six jours de conflit, Israël a capturé le Sinaï égyptien, les hauteurs du Golan syrien, la Cisjordanie et la bande de Gaza. A l’exception du Sinaï, Israël contrôle toujours tous ces territoires. De fait, l’occupation militaire israélienne de la Cisjordanie et de Gaza est la plus longue des temps modernes. Dans cette première partie, nous allons étudier ce qui s’est passé en 1967. Mais ce n’est pas seulement une leçon d’histoire. Le récit dominant de 1967 est qu’Israël a fait face à une menace existentielle, qu’il a mené une guerre défensive et qu’il ne voulait pas occuper des terres arabes. Ce récit a été utilisé à maintes reprises pour justifier la violence et la répression d’Israël dans les territoires occupés, et il est donc important que nous comprenions bien l’histoire réelle et rectifions ceux qui la déforment. Mon hôte est quelqu’un qui a accompli cette tâche pendant des décennies. Norman Finkelstein est un universitaire, auteur de nombreux ouvrages sur le conflit israélo-palestinien, et je suis très heureux qu’il soit parmi nous. Bienvenue, Norman.
Norman Finkelstein : Eh bien, merci de me recevoir, Aaron.
Aaron Mate : Merci d’être avec nous. Nous allons entendre beaucoup de commémorations de la guerre de 67, et le récit qui nous sera proposé ressemble beaucoup à celui-ci. Il est issu du New York Times. Le NY Times écrit :
« Cette année marque un demi-siècle depuis la guerre israélo-arabe de 1967 dans laquelle Israël a fait victorieusement face à une menace d’anéantissement par ses voisins arabes et en est également venu à dicter sa loi aux Arabes palestiniens dans les zones capturées, y compris dans la vieille ville [de Jérusalem]. »
Norman, c’est le NY Times qui dit qu’Israël « a fait victorieusement face à une menace d’anéantissement » en 67. Quel est le problème avec cette image [qui nous est présentée] ?
Source : http://sayed7asan.blogspot.be/2017/06/guerre-des-6-jours-...
Israël met un pied dans l’OTAN
(Admirez au passage le grandiose cadeau – forcé – des contribuables belges à l’Organisation Terroriste de l’Atlantique Nord)
Israël n’est pas un pays atlantique ? En effet, c’est nous qui faisons désormais partie du Grand Moyen Orient.
(Tentatives de) Révolutions colorées (suite et pas fin)
Que cherche Navalny avec ses nouvelles provocations ?
RusReinfo – 12 juin 2017
Alors que la manifestation organisée par l’« opposant » Alexeï Navalny ce 12 juin à Moscou avait reçu l’accord des autorités pour se tenir avenue Sakharov, il y a quelques heures le leader de la « 5-ème colonne » a brutalement appelé ses supporters à se réunir à un autre endroit, sur l’avenue Tverskaya.
Tverskaya, c’est le lieu ou se rassemblent traditionnellement les moscovites en ce 12 juin, « Jour de la Russie », et de très nombreuses animations y sont prévues. La manoeuvre de Navalny est donc parfaitement claire: Il espère simplement que les interventions des forces de l’ordre pour disperser sa manifestation non autorisée entraînera des troubles suffisamment importants pour que les médias occidentaux puissent crier une nouvelle fois à la « violation des droits de l’homme ».
Par ailleurs, Navalny ayant fait de la propagande parmi les lycéens (en particulier sur vkontakt) il est très probable que la plupart de ses supporters seront des adolescents. Des images de « gamins », de touristes et de paisibles moscovites bousculés devant les caméras seront une aubaine pour cet agitateur professionnel.
Sans nul doute conforté par le soutien appuyé des occidentaux (la Cour européenne de Strasbourg a en effet condamné la Russie il y a quelques semaines pour des « arrestations [qu’elle juge] disproportionnées », et alors que sa candidature à l’élection présidentielle de l’an prochain est encore incertaine pour cause de condamnation judiciaire, Navalny semble donc choisir une autre voie, celle de la violence. Violence rémunérée d’ailleurs puisque les recrutements sur les réseaux sociaux annonçaient un « dédommagement » de … 1200 roubles (l’équivalent de 20 euros) à tous les participants mineurs… ainsi que le paiement de leurs frais d’avocats !
L’argent, pour la Ve colonne, n’est pas un problème puisque le changement présidentiel aux États-Unis n’a pas modifié le contenu des enveloppes discrètement transmises par les officiels du consulat américain de Moscou à Navalny et ses amis. Le vieux rêve de « révolution orange » à Moscou n’est pas abandonné à Washington et à Strasbourg. Pour ces fins diplomates, Navalny, qui vient de déclarer qu’une fois président (sic) il « restituera la Crimée à l’Ukraine » est un candidat de premier ordre…
Source : https://rusreinfo.ru/fr/2017/06/que-cherche-navalny-avec-...
Ah, le changement climatique !
Trump ne se trompe pas en répudiant l’escroquerie de Paris
Robert Bibeau – Les 7 du Québec – 7 juin 2017
Celui par qui le scandale est exposé.
Trump ne se trompe pas ! Le Président états-unien a observé que dans la guerre commerciale qui oppose le capital américain au capital européen et chinois, le premier perd la bataille de la productivité sur le front des industries « vertes » où la Chine a pris une avance insurmontable. D’ailleurs, le grand capital chinois ne s’y est pas trompé et le premier ministre pékinois, d’habitude réservé, est monté aux créneaux pour défendre son industrie… pardon, pour défendre le compromis de Paris sur le réchauffement climatique – COP21 – (1).
Deux consensus secrets liaient les capitalistes.
Jusqu’à la semaine dernière, le grand capital mondial faisait consensus sur deux problématiques. D’abord, leur collusion était totale pour transférer le fardeau de la crise économique sur le dos de la classe prolétarienne. Cette crise économique a débuté en 2008 par un krach boursier que le grand capital, ses politiciens véreux, leurs États calamiteux ne peuvent stopper. Ils tentent tous, désespérément, de sauver leur mise sachant parfaitement que peu d’entre eux y parviendront.
La deuxième thématique sur laquelle le grand capital faisait l’unanimité, jusqu’à la semaine passée du moins, portait sur la « lutte au réchauffement climatique » (sic) comme tactique pour transférer une portion grandissante des fonds publics vers le capital industriel et commercial international. Ainsi, un expert estime que COP21 coutera 90.000 milliards de dollars à l’économie mondiale (2).
Source : http://www.les7duquebec.com/7-au-front/trump-ne-se-trompe-pas-en-repudiant-lescroquerie-de-paris/
Méchant petit livre de grand talent sur un enfumeur tarifé :
Michel Onfray, le raisonneur du vide
Matthieu Baumier – Causeur – 1er juin 2017
Houdini sors de ce corps !
Vous en avez assez de voir Michel Onfray parader en couverture de tous les journaux ? Ça tombe bien, Rémi Lélian réfute méthodiquement son oeuvre philosophique dans un essai incisif.
Avec son Michel Onfray ou la raison du vide (Pierre-Guillaume de Roux, 2017) Rémi Lélian donne un pamphlet incisif, tout en saillies de haut vol : pour qu’il « advienne, qu’un tel surgissement de néant fût rendu possible, il fallait un peuple prêt à le recevoir, un peuple aux élites rompues depuis longtemps déjà au règne de l’opinion (…) Les premiers disciples du sorcier Onfray, ceux qui ont préparé le peuple à sa venue en corps de gloire médiatique, les grands prêtres de la bêtise moderne qui ont dressé la table de la cène en son honneur afin de l’accueillir dans le saint des saints, ce sont nos élites confondues à partir de l’instant où elles prirent ce bouffon au sérieux pour l’habiller des vêtements du prêtre royal ».
“Michel Homais”
Le pamphlet s’attaque à celui que Philippe Muray nommait « Michel Homais ». Monsieur Homais est l’archétype flaubertien de l’individu anticlérical, athée, ambitieux aux prétentions scientifiques et cherchant en permanence les feux de la rampe. La formule sonne juste. Pour Lélian, l’imposture Onfray dure car il s’adapte en permanence aux nouveautés du temps. Un produit formaté en fonction des évolutions de la consommation ambiante. Dans le Traité d’athéologie par exemple : « Il ressort les antiennes idiotes que chacun entend depuis qu’au lycée un abruti de section littéraire a eu le malheur d’ouvrir un livre de Nietzsche pour pavoiser devant la gent féminine et lui donner des rougeurs en prononçant « rien que la terre » : « Le-croyant-croit-parce-qu’il-a-peur-de-la-mort-et-les-religions-ne-sont-que-la-seule-invention-des-prêtres-qui-cherchent-à-dominer ! ».
Un faiseur ?
Aucun doute à ce propos, aux yeux de Rémi Lélian. Peu de pensée, beaucoup de commerce. Certains diront de « la bonne vulgarisation ». Lélian : « Certes, le bonhomme est malin, il ne navigue pas radicalement à vue, choisit avec circonspection ses contradicteurs, on ne le verra pas jouter avec quelques intellectuels renseignés sur les questions qu’il aborde ». Pas fou. Michel Onfray ou la raison du vide est un livre à la fois enjoué et sérieux. Parti à la recherche de « l’œuvre » de l’essayiste, Lélian revient les mains vides. Il y a bien des titres mais pas d’œuvre, et guère de philosophie. Le livre de Lélian a le ton des pamphlets pétris de talent. L’art est difficile. La réputation de « faussaire » et de « faiseur » de l’essayiste médiatique n’est plus à faire. Plusieurs livres et articles ont détaillé par le menu les incohérences des pavés signés Onfray. Ainsi, Le Traité d’Athéologie, au sujet des religions monothéistes et principalement du christianisme, ou encore Le crépuscule d’une idole consacré à Freud. Des contradicteurs informés ont montré combien Onfray manipule les textes qu’il utilise au service de ses thèses, jouant à sa guise avec la réalité. De plus, Onfray, nous dit Lélian, suit le vent de l’époque. À gauche quand il faut, ailleurs quand c’est utile. À Noël, un cadeau. À Pâques, des chocolats. Deux fois par an, 500 pages d’Onfray. Vu chez Carrefour et sur BFM. L’essayiste est un excellent patron de sa propre PME, là-dessus rien à redire. Doublé d’un sophiste apte à faire passer des vessies pour des lanternes.
Partout, Onfray explique qu’il n’est nulle part
Lélian : « N’appartenant à rien ni à personne, sans fidélité pour aucune école, Onfray pouvait alors tranquillement se livrer à ces élites qui l’ont laissé pénétrer leur palais, et ont promu sa pensée comme si elle en était une, en lui ouvrant grande la porte des médias qu’il fréquente assidûment tout en arguant de les mépriser ». Rémi Lélian est courageux. En lançant en guise de premier livre un pamphlet dans la mare d’un essayiste à succès, il essuiera à coup sûr des accusations simplettes. Jalousie, volonté de faire un coup etc. Il faut oser s’attaquer au phénomène Onfray, soutenu par toutes les officines du milieu éditorialo-médiatique. Onfray l’affirme pourtant : il est anticapitaliste. Il serait aussi victime des médias et de l’idéologie dominante. On ne rigole pas au fond de la classe. En pile dans toutes les librairies et tous les supermarchés, en tête de gondole comme l’on dit à bon escient, Onfray passe de plateau télé en plateau télé, de chaîne d’information continue en studio de radio. On l’entend expliquer en direct combien il est tricard dans les médias. Un livre paraît, ce Décadence par exemple, finement démonté par Lélian, et Onfray fait la Une du Figaro. Cette Une est même devenue une habitude. Onfray ou l’anticapitalisme au Figaro. Pour Lélian, l’art de l’essayiste est celui du faussaire. Un exemple ? Aujourd’hui l’essayiste se plaint d’être maltraité dans les médias. Du fait de ses positions concernant l’Islam. Le vent l’a poussé par là. Pourtant, longtemps Onfray est passé à la télé. À la radio aussi. Un accident de voiture en Angleterre, hop ! France Info téléphonait à Onfray. Il officie d’ailleurs au quotidien sur France Culture depuis une douzaine d’années. Chaque été. Avec une émission de propagande athée où il réécrit l’histoire des religions. Un prêtre de l’athéisme militant en direct chaque soir durant un mois, en juillet.
Il est libre, Michel
On n’ose imaginer ce qu’il serait dit, par exemple, d’une émission quotidienne sur France Culture, chaque année, chaque soir, au mois de juillet, présentée par un prêtre catholique s’attaquant à coups de marteau à l’athéisme. Ou bien d’une émission quotidienne où un Imam réécrirait l’histoire de l’athéisme du point de vue de l’islam militant. Sans doute la France laïque se soulèverait-elle. À juste titre d’ailleurs. Des émissions vendues elles aussi en piles de CD enregistrés par France Culture. L’État, parfois c’est bon pour les affaires. Il est libre maintenant, Michel, il a sa webtélé. Sur abonnement. La révolution a besoin de fonds. Lélian : « Onfray ne désespère pas Billancourt, il l’instrumentalise, Onfray ne fortifie pas un système prétendu d’oppression, il le sert quand cela le sert ».
Michel Onfray ou la présence réelle du sophiste. Une présence qui, au-delà de la personnalité de l’essayiste, que chacun est libre d’apprécier ou non, dit beaucoup du temps où nous sommes : « Michel Onfray figure seulement la rencontre de l’époque avec le vide dont elle est issue », écrit Rémi Lélian. Situation qui lui permet de gérer sa petite entreprise. Pourquoi pas ? Dans un monde où le produit de masse est érigé au rang de divinité médiatique, le produit peut bien s’appeler Onfray. La marque déposée importe peu, elle est fumisterie de toutes les façons. L’entreprise économique Onfray, Lélian le signale à plusieurs reprises, a été nommée par Guy Debord. Elle s’appelle le Spectaculaire. Là, le démagogue peut s’épanouir et pratiquer l’anticapitalisme militant… oups… sans rire ? Je n’en crois rien. Je crois en l’humour d’un Michel Onfray pleinement conscient de la façon dont il abuse de la crédulité de son lectorat. Gageons que, démocratiquement, chaque médiathèque de France achètera un exemplaire du livre de Rémi Lélian : une médiathèque, c’est de gauche et c’est ouvert sur la pensée d’autrui. N’est-ce pas ?
Source : http://www.causeur.fr/michel-onfray-remi-lelian-44643.html
Matthieu Baumier
est l'auteur d'essais (Presses de la Renaissance, Pygmalion) et de romans (Flammarion, Belles Lettres). Il collabore à diverses revues.
Les mécréants que nous sommes ne lisent pas les merdias et ne regardent pas non plus leurs couvertures. Quant à Onfray, c’est un peu comme Macron, moins on en entend parler et moins le voit, mieux on se porte. Mais Lélian a bien du talent, et ce qu’on ne fait pas, c’est laisser passer un pamphlétaire de talent sans le signaler quand par chance on rencontre un.
Rémi Lélian
Michel Onfray, la raison du vide
144 pages
P.G. de Roux, mai 2017
Collection : PGDR éditions
Rémi Lélian
est critique littéraire et professeur de philosophie.
Mais il n’y a pas que des imposteurs au monde…
« Tolérez-vous les uns les autres ». Voltaire (pcc. FrédéricLenormand)
Quand Bachar al-Assad va au marché sans gardes du corps
Le 8 juin, le président Bachar al-Assad a rendu visite, à Damas, à l’exposition « Made in Syria », où il s’est plié de bonne grâce au rituel désormais bien établi, là comme ailleurs, des selfies.
« Le président Bachar Hafez al-Assad s’est rendu sur le lieu de l’exposition sans gardes du corps. Les gens l’aiment. Bachar al-Assad est le meilleur président du Moyen Orient (et pas que du Moyen Orient !). Les nations occidentales ont organisé une campagne terroriste visant à le faire passer pour un monstre génocidaire. Assad est un homme civilisé et Damas est une oasis de tolérance pour les musulmans et les chrétiens, et cette tolérance, nous devons la défendre à tout prix. Que la justice prévale ! »
the real Syrian Free Press
Source : https://syrianfreepress.wordpress.com/2017/06/11/al-assad...
Mis en ligne le 12 juin 2017
17:31 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
10/06/2017
VICTOIRE AILÉE
Victoire ailée
Voici la nouvelle importante du week-end et pourquoi.
Urgent Syrie - La frontière atteinte ! MAJ
Observatus Geopoliticus – Chroniques du Grand jeu
9 juin 2017
Si l'information est confirmée, c'est un séisme. Les forces loyalistes auraient doublé les rebelles pro-US et atteint la frontière irakienne, coupant l'herbe sous le pied aux plans américano-israélo-saoudiens visant à rompre l'arc chiite.
Plusieurs sources corroborent la nouvelle (ici ou ici) et le ministère russe de la Défense semble l'accréditer. Un site pro-rebelle va dans le même sens, quoique de mauvaise grâce :
Si elle est confirmée, cette offensive éclair est un coup de poignard pour Riyad et Tel Aviv et pèsera d’un grand poids dans les recompositions d’après-guerre.
Dans le dernier billet, nous nous interrogions :
Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2017/06/urgent-syrie-...
On savait les Casques blancs capables de tout. Ils l’étaient.
« Cette photo a été utilisée pour exploiter mon fils » : le père d’Omran dénonce la propagande sur Alep
RT français – via A.S.I. – 7 juin 2017
Omran Daqneesh, l’enfant dont la photo a été érigée comme symbole par les opposants à Bachar el-Assad, vit maintenant avec son père dans la ville libérée. Dans un entretien, celui-ci a dénoncé l’exploitation de l’image de son fils.
Près d’un an après la diffusion de la photo de l’enfant syrien sonné dans une ambulance à Alep, des journalistes de l’agence russe Ruptly sont allés à sa rencontre et se sont entretenus avec lui et son père, dont le soutien au gouvernement syrien n’a pas été ébranlé par les drames vécus par sa famille.
Source : http://arretsurinfo.ch/cette-photo-a-ete-utilisee-pour-ex...
Syrie : Comment les média-mensonges refusent de reconnaître leurs manipulations basées sur des « fake news »
Silvia Cattori – Arrêt sur Info – 8 juin 2017
Omran Daqneesh arborant un drapeau syrien. © Capture d’écran @j_alashkar
Mis à jour le 9 juin 2017
Les médias traditionnels, qui durant 6 ans ont trompé le public en lui livrant sur la Syrie une information mensongère – propagée par l’OSDH et les Casques blancs, des ONG liées notamment au groupe terroriste al-Nosra – tentent maintenant de discréditer tout témoignage qui les met en cause [*] en diffamant les témoins et en accusant « les médias pro-Assad » .
On peut voir, ci-dessous, comment Le Monde et France culture tentent de se défausser en prétendant que Omrane, « est devenu, aujourd’hui, un outil de propagande du gouvernement de Bashar el-Assad » .
Voir, en pied de page, la réponse de Moscou aux accusations des médias. [**]. [ASI]
Omrane, le petit Syrien sauvé des décombres d’Alep, réapparaît sur les médias du régime
L’(IM)MONDE | 07.06.2017 à 19h39 • Mis à jour le 08.06.2017 à 00h56 | Par Luc Vinogradoff
L’enfant et son père sont apparus dans plusieurs médias pour défendre le régime et accuser les rebelles d’avoir voulu les instrumentaliser.
Source : http://arretsurinfo.ch/syrie-comment-les-medias-tradition...
C’était un des hommes les plus haïs de la planète. Il vient de mourir. Tout le monde y va de son caillou post mortem. Paul Craig Roberts fait entendre une voix dissonante. En parlant de Brzezinski, on dirait aussi qu’il livre une espèce de testament personnel.
Brzezinski voulait mettre fin à la guerre froide
Paul Craig Roberts – I .C.H. – 3 juin 2017
Z.B. visitant un poste militaire pakistanais en 1980 va jeter un coup d’œil de l’autre côté de la frontière afghane par le viseur d’une mitrailleuse
La mort de Brzezinski à l’âge de 89 ans a donné lieu à beaucoup de propagande et de désinformation, au service de l’un ou l’autre groupe d’intérêts ou des mythes préférés des gens. Je ne suis pas un expert de Brzezinski et ceci n’est pas une apologie. Il a été un combattant de la guerre froide, comme pratiquement tout le monde l’a été à Washington pendant l’ère soviétique.
Brzezinski a été mon collègue pendant 12 ans au Center for Strategic and International Studies où j’occupais la chaire d’économie politique de William E. Simon. Lorsque j’ai été élu à ce poste, le CSIS faisait partie de l’Université de Georgetown. Toutefois, le président de cette université était un de ces progressistes qui haïssaient Henry Kissinger, lequel était aussi notre collègue ; il haïssait aussi Ronald Reagan pour sa rhétorique et non pour ses actes, au sujet desquels il était d’ailleurs assez mal informé. Je n’étais donc pas, moi non plus, le bienvenu. Quelle qu’ait été ma valeur pour le CSIS, Kissinger valait davantage, et le CSIS n’allait pas y renoncer pour faire plaisir à un président d’université.
C’est pourquoi l’Institut de Recherche Stratégique et l’Université de Georgetown se sont séparés et Brzezinski est resté avec le CSIS.
Quand mon livre de 1971, Alienation and the Soviet Economy – qui avait circulé clandestinement, pendant des années, au sein de l’Institut économique de l’Académie des sciences soviétiques sous forme de photocopies – a été réédité en 1990 par l’université de Californie, Berkeley, avec une introduction du professeur Aaron Wildavsky, Brzezinski, avec Robert Conquest et deux membres de l’Académie des sciences soviétiques, ont fourni des commentaires élogieux (cités en 4e de couverture). Voici celui de Brzezinski :
« L’explication donnée par le professeur Roberts du développement économique soviétique arrive à point nommé et comble une lacune importante dans la littérature existante. L’ouvrage sera utile tant aux experts qu’aux non-experts qui souhaitent comprendre le cadre marxiste dans lequel l’économie soviétique s’est développée et décliné. »
Je le cite pour deux raisons. L’une est évidemment pour montrer que je pourrais être partial en parlant de Brzezinski. L’autre est pour bien préciser que ni Brzezinski ni moi ne considérions l’Union soviétique comme un danger à long terme. Je m’attendais à l’échec de l’économie soviétique, et il s’est produit ; Brzezinski s’attendait à ce que l’Union soviétique s’effondre par la voie de ses diverses nationalités, et c’est ce qu’elle a fait sous la supervision de Washington. Bien que nous ayons été tous deux des combattants de la Guerre froide – j’ai été membre du Comité sur le danger actuel – nous étions tous deux favorables à une solution pacifique de la Guerre froide, et non à une guerre chaude ou à une issue conflictuelle. Brzezinski n’a très certainement pas été un néoconservateur déterminé à éliminer la Russie parce qu’elle aurait constitué une gêne pour l’unilatéralisme américain. Brzezinski, en tant que conseiller à la Sécurité nationale du président Carter, n’a pas empêché SALT 2 [Accord sur la limitation des armes stratégiques, ndt], que l’administration Carter a honoré, malgré le refus du Congrès des États-Unis de le ratifier.
Z.B. et Jimmy Carter à bord d’Air Force One
Brzezinski est né en 1928 en Pologne. Son père était un diplomate polonais en poste en Allemagne et en Union soviétique. En 1938, M. Brzezinski père a été envoyé à Montréal, au Canada, avec le titre de consul général. Le pacte Molotov-Ribbentrop et la conférence de Yalta, où Churchill et F. D. Roosevelt ont attribué la Pologne à la « sphère d’influence soviétique », ont fait que Brzezinski a grandi au Canada, où il a poursuivi ses études. Par la suite, il devait obtenir un doctorat de l’Université Harvard et devenir professeur attitré de cette université. Brzezinski a porté tous les stitgmates de la conspiration : il a été membre du Council on Foreign Relations et du groupe Bilderberg. Heureusement pour moi, lorsque j’ai été désigné pour devenir membre de ce même Conseil sur les Affaires étrangères, j’ai été blackboulé.
Brzezinski étant polonais et sa femme également originaire d’Europe de l’Est, cela suffit pour expliquer son animosité à l’égard de la Russie. Cependant, Brzezinski n’a pas été un fauteur de guerre. Il a été le conseiller d’Hubert Humphrey pendant sa campagne pour la présidence, a préconisé la désescalade dans la guerre du Vietnam et a démissionné de son poste au Département d’État, pour protester contre l’expansion de cette guerre par Washington.
Simultanément, il s’est opposé au pacifisme de George McGovern.
À mon avis, pour ce qu’il vaut, Brzezinski voulait s’assurer que les États-Unis tiennent le coup suffisamment pour laisser à l’Union soviétique le temps de s’effondrer sous ses contradictions internes, mais il n’a pas cherché à imposer une hégémonie mondiale américaine. Ça, c’est l’objectif des néoconservateurs, pas celui d’un combattant de la Guerre froide. Comme l’a souligné le président Reagan, « gagner » la Guerre froide voulait dire y mettre fin, pas exercer une hégémonie sur le camp adverse. La stratégie de Brzezinski, lorsqu’il fut conseiller à la Sécurité nationale, avait pour but, en attirant les Soviétiques en Afghanistan, d’affaiblir l’Union soviétique et, par conséquent, de hâter la fin de la Guerre froide.
Ce sont les faits tels que je les ai vécus. Si j’ai raison, la vérité est différente de ce qu’en disent les Russes et de ce qu’en disent même les médias occidentaux, qui voient en Brzezinski, non seulement le méchant décidé à détruire l’Union soviétique, mais aussi le combattant de la Guerre froide qui l’avait créée. Je rappelle que cette guerre avait commencé trente ans avant son accession au poste de conseiller à la Sécurité nationale.
Il est ironique de constater que l’attitude de Brzezinski envers l’Union soviétique ressemble à l’attitude qui est aujourd’hui celle de la Russie envers l’Occident. À la détente selon Nixon/Kissinger, Brzezinski préférait mettre l’accent sur le droit international et les droits de l’homme. C’est exactement la manière dont en use Vladimir Poutine aujourd’hui, à l’égard de Washington et de ses vassaux de l’OTAN.
Tel que je m’en souviens, Brzezinski voulait utiliser les idées, comme le V dans V for Vendetta, contre les Soviétiques, et non pas la force armée. C’était, si je ne m’abuse, la différence entre lui et le complexe militaro-industriel, qui préférait la force, et le secrétaire d’État Cyrus Vance, qui préférait le contrôle des armes.
Je suis né dans la Matrice. Il m’a fallu des décennies, une expérience d’initié et l’expérience d’événements fortuits pour que je m’en échappe. Brzezinski peut avoir été un de ces événements fortuits. Je me souviens de lui me racontant qu’en tant que conseiller à la Sécurité nationale, il lui était arrivé d’être réveillé en pleine nuit, par un message urgent l’avisant que plusieurs centaines d’ICBM soviétiques étaient en route pour venir détruire l’Amérique. Qu’avant qu’il ait eu le temps de réaliser ce qui se passait, on lui avait fait savoir que c’étaient « des milliers » de missiles qui étaient en route pour venir pulvériser les USA. Et qu’avant que la futilité d’une réponse ait eu le temps de le frapper, un troisième message était arrivé, le prévenant de ce qu’il s’était produit une erreur lors d’un exercice d’entraînement, erreur qui avait été transmise on ne savait comment par le réseau d’alerte rouge.
En d’autres termes, Brzezinski avait compris combien il était facile de provoquer un holocauste nucléaire par erreur. Il voulait mettre fin à la Guerre froide pour la même raison que Ronald Reagan voulait mettre fin à la guerre froide. Faire de Brzezinski et de Reagan les méchants, comme le font les gens de gauche – alors que les vrais méchants sont les régimes de Clinton, de George W. Bush et d’Obama, qui ont réussi à convaincre la Russie que Washington était en train de préparer contre elle une frappe nucléaire préventive – est une forme d’idiotie idéologique.
Mais l’idiotie est ce avec quoi nous vivons en Occident. La question qui se pose est de savoir combien de temps nous pourrons survivre à notre idiotie.
Je pense que la « menace soviétique », qui fut le fondement de la Guerre froide, était une supercherie. Elle a été inventée par le complexe militaro-industriel, à propos duquel le président Eisenhower nous avait inutilement mis en garde [d’autant plus inutilement qu’il ne lui avait pas, lui-même, résisté, ndt]. Les films de guerre patriotiques, les Journées de commémoration patriotiques et les 4 Juillet avec leurs minutes de silence en souvenir de ceux qui sont morts « pour sauver nos libertés » – qui n’ont jamais mises en danger par les Japonais, les Allemands ou les Russes, mais seulement par notre propre gouvernement – ont réussi à laver les cerveaux y compris ceux des conseillers à la Sécurité nationale. Comment s’étonner de l’insouciance actuelle de la population américaine ?
La Guerre froide a été orchestrée par le complexe militaro-industriel, et elle a fait beaucoup de victimes. Brzezinski en a été victime, puisque la Guerre froide était sa vie. JFK en a été victime, puisque c’est par elle qu’il a perdu la vie. Les Vietnamiens, qui sont morts par millions, en ont été des victimes. La photo de la jeune fille vietnamienne fuyant nue sur une route pour tenter d’échapper au napalm US montre combien de victimes innocentes a fait cette guerre froide. Les troupes soviétiques en Afghanistan en ont été victimes elles aussi, tout comme les Afghans.
La menace soviétique a cessé d’exister lorsque des communistes purs et durs ont arrêté le président Gorbatchev. Cette intervention mal conçue a fait tomber l’Union soviétique. Une fois la menace soviétique disparue, le complexe militaro-industriel n’avait plus rien qui justifiât son énorme budget.
Frénétiquement à la recherche de quelque nouveau prétexte pour continuer à saigner les contribuables américains, le complexe militaro-industriel a fait proclamer par sa créature, William Clinton, que les États-Unis étaient le gendarme du monde et lui a fait détruire la Yougoslavie au nom des « droits de l’homme ». Avec l’aide efficace des Israéliens et des néoconservateurs, le complexe militaro-industriel a utilisé les attentats du 11 septembre pour créer la « Menace Terroriste Musulmane ». Cette nouvelle supercherie a déjà assassiné, mutilé, dépossédé et déplacé des millions de musulmans dans sept pays.
Malgré 16 ans de guerres de Washington contre des pays allant de l’Afrique du Nord à l’Irak, en passant par la Libye, la Syrie, le Yémen et l’Afghanistan [sans parler du Liban et de l’Iran, ndt], la « menace musulmane » ne suffit pas à justifier les 1.100 milliards de $ annuels du budget militaro-sécuritaire U.S. C’est pourquoi la menace russe a dû être ressuscitée.
La « menace musulmane » n’a jamais été un danger pour les États-Unis. Ce n’est un danger que pour les pays européens vassaux de Washington, qui se voient envahir par des millions de réfugiés fuyant les guerres de Washington. Cependant, la menace russe nouvellement créée constitue un vrai danger pour tous les Américains, comme pour tous les Européens.
Car la Russie, elle, peut rendre les coups. Depuis un quart de siècle, la Russie observe Washington se préparant à la frapper « préventivement » au nucléaire. Récemment, le haut commandement russe a annoncé que l’armée russe était maintenant persuadée que Washington envisageait et préparait une attaque nucléaire surprise contre la Russie. [v/ « Pour la Russie, la proposition de loi 1644 est un « acte de guerre », ndt]
Or, cette très grave annonce russe n’a eu aucun écho dans la presse occidentale. Aucun haut responsable d’aucun gouvernement occidental, Trump compris, n’a trouvé bon d’appeler Poutine pour le rassurer en lui disant qu’aucune attaque de ce genre contre la Russie n’était en train.
Alors, que se passera-t-il, la prochaine fois qu’une fausse alerte, comme celle reçue par Brzezinski, sera transmise à son homologue à Moscou ou au Conseil de la sécurité nationale US ? Les animosités ressuscitées par l’affreux complexe militaro-industriel ne risquent-elles pas d’avoir pour résultat que les Russes ou les Américains croiront au faux signal ?
Les je m’en-foutistes foules occidentales, en ce compris les membres des leurs gouvernements, ne tiennent pas à savoir qu’elles vivent tout au bord d’une destruction atomique générale.
Les très rares d’entre nous qui essaient de les alerter sont rejetés comme « agents russes », « antisémites » ou « théoriciens du complot ». Eh bien, quand vous entendrez une source traitée d’« agent russe », d’« antisémite » ou de « complotiste » vous mettre en garde, vous feriez bien de l’écouter. Ces gens sont ceux qui acceptent de se faire traîner dans la boue pour essayer de vous sauver la vie.
Vous n’obtiendrez jamais, JAMAIS, aucune vérité des médias occidentaux, ni d’aucun gouvernement occidental. (Voir http://www.paulcraigroberts.org/2017/06/02/israels-slaughter-us-sailors/);
La vérité la plus importante de notre temps, c’est que le monde vit sur le fil du rasoir, à cause du besoin d’avoir des ennemis à toute force qu’a le complexe militaro-industriel américain, parce que c’est la condition nécessaire à la permanence de ses profits. Le fait brutal et nu est celui-là : pour préserver ses profits, le complexe militaro-industriel fait courir au monde entier le risque très réel d’un Armageddon nucléaire.
Source : http://www.informationclearinghouse.info/47173.htm
Traduction : c.l ; pour Les Grosses Orchades
Malheureusement en anglais et pas sous-titré :
Discours d’encouragement de Zbigniew Brzezinski aux talibans Pakistano-Afghans 1979
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On ne peut pas dire que nous partagions le point de vue de Paul Craig Roberts sur la guerre froide et ses buts, avec ou sans Brzezinski. On peut en prendre et en laisser… Comme dans la vision qu’il a eue de Salvador Allende par exemple (http://www.paulcraigroberts.org/pages/books/chile-dos-vis... ). Et on se rappellera quand même que, pour Ronald Reagan, Alzheimer notoire, le pire de tous les « méchants », c’était… Bobby Kennedy.
Et enfin, le Saker F. ayant mis les bouchées doubles en matière de traductions…
Histoire de la prise du contrôle des États-Unis par les néocons (3/4)
Paul Fitzgerald et Elizabeth Gould – 10 mai 2017
Source The Saker
« Les esprits malfaisants de la presse quotidienne moderne » – Caricature de Punch
Partie 3 – Comment la CIA a créé une fausse réalité occidentale pour la « guerre non conventionnelle »
L’idéologie étrange, psychologiquement conflictuelle et politiquement créatrice de division, communément appelée néoconservatisme, peut revendiquer de nombreux parrains. Irving Kristol, le père de William Kristol, Albert Wohlstetter, Daniel Bell, Norman Podhoretz viennent immédiatement à l’esprit et il y en a beaucoup d’autres. Mais à la fois dans sa théorie et dans sa pratique, le titre de père fondateur du programme néoconservateur d’une guerre sans fin qui domine la pensée de la Défense et la politique étrangère américaines pourrait être principalement attribué à James Burnham.
Ses écrits des années 1930 ont fourni un vernis intellectuel oxfordien raffiné au Parti socialiste des travailleurs et, en tant que conseiller proche du communiste révolutionnaire Léon Trotski et de sa Quatrième Internationale, il a appris les tactiques et les stratégies d’infiltration et de subversion politique de première main. Burnham s’est révélé dans son rôle d’« intellectuel trotskiste » jouant de sales tours à ses ennemis politiques, en concurrençant les mouvements marxistes, en détournant leur loyauté et en pillant leurs meilleurs talents.
Burnham a renoncé à son allégeance à Trotski et au marxisme sous toutes ses formes en 1940, mais il allait emporter avec lui leurs tactiques et leurs stratégies d’infiltration et de subversion et transformer leur méthode du matérialisme dialectique pour l’utiliser contre eux. Son ouvrage de 1941, The Managerial Revolution, lui allait lui apporter célébrité et fortune, et l’établir comme un prophète politique astucieux, sinon tout à fait précis, relatant l’émergence d’une nouvelle classe de l’élite technocratique. Son ouvrage suivant, The Machiavellians, marque son éloignement de l’idéalisme marxiste au profit d’un réalisme très cynique et souvent cruel, dans sa croyance en l’inévitable échec de la démocratie et en la montée de l’oligarchie. En 1943, il mettra tout cela dans une note pour le Bureau américain des services stratégiques, l’OSS, dans lequel son anti-stalinisme trotskiste trouvera sa voie dans la doctrine de l’agence. Et dans son livre de 1947, The Struggle for the World, Burnham développera sa dialectique de confrontation antagonique à l’égard de l’Union soviétique en une politique permanente, apocalyptique, de guerre sans fin. En 1947, la transformation de James Burnham, passé d’un communisme radical à un conservatisme partisan du Nouvel Ordre mondial américain, était complète. Son Struggle for the World avait effectué un tournant français sur la révolution communiste permanente de Trotski et l’avait transformée en un plan de bataille permanent, en faveur d’un empire américain mondial. Tout ce qu’il fallait pour compléter la dialectique de Burnham était un ennemi permanent, et cela exigera une campagne psychologique sophistiquée pour maintenir la haine de la Russie bien en vie pendant des générations.
L’ascension des machiavéliques :
Source : http://lesakerfrancophone.fr/lhistoire-de-la-prise-de-con...
Histoire de la prise du contrôle des États-Unis par les néocons (4/4)
Paul Fitzgerald et Elizabeth Gould – 10 mai 2017
Source The Saker
Édition originale du Prince, dédié, comme on sait, à César Borgia, duc de Valentinois
Partie 4 – Étape finale de la prise de contrôle des élites machiavéliques sur l’Amérique.
De Trotski à Burnham, de Burnham à Machiavel et de Machiavel au néoconservatisme, le cercle de l’impérialisme britannique se referme.
L’affirmation récente de la Maison Blanche de Trump, selon laquelle Damas et Moscou diffusaient des « faux récits pour induire le monde en erreur sur l’attaque au gaz du 4 avril à Khan Chaykhoun est une nouvelle étape, dangereuse, dans la guerre de propagande à coups de « fausses nouvelles » [les fameuses fake news citées plus haut, ndGO] déclenchée dans ses derniers jours par l’administration Obama. C’est une étape dont les racines, plongeant loin dans la Quatrième Internationale communiste de Trotski, doivent être bien comprises avant qu’on puisse savoir si la démocratie américaine peut être restaurée.
Brouillant les pistes des responsabilités d’une façon jamais vue depuis le sénateur McCarthy au sommet de la Peur rouge dans les années 1950, le Countering Disinformation and Propaganda Act [Loi sur la lutte contre la désinformation et la propagande], signé sans fanfare par Obama en décembre 2016, a officiellement donné le feu vert à une bureaucratie chargée de la censure, comparable seulement au Ministère de la Vérité décrit par George Orwell dans son roman 1984. Nommé The Global Engagement Center, [Centre d’engagement mondial], le but officiel de cette nouvelle bureaucratie est de « reconnaître, comprendre, mettre en lumière et contrer la propagande étatique et non étatique étrangère et les efforts de désinformation visant à saper les intérêts de sécurité nationale des États-Unis ». Le but réel de ce cauchemar orwellien est de déformer tout ce qui conteste le récit pro-guerre néoconservateur de Washington et d’intimider, harceler et emprisonner quiconque tente de le faire. Comme cela a été montré par le tir de missiles Tomahawk du président Trump sur une base aérienne du gouvernement syrien, c’est une recette pour la guerre mondiale et, qu’on le veuille ou non, cette guerre a déjà commencé.
Source : http://lesakerfrancophone.fr/lhistoire-de-la-prise-de-con...
Attention : la Belgique est le cobaye préféré des mondialistes. On y teste les mauvais coups pour voir comment ils fonctionnent, et après…
Dieudonné : Prison ferme pour le rire en Belgique
Acceptons-en l’augure !
Le succès de Corbyn va revitaliser la social-démocratie européenne
Arrêt sur Info – Moon of Alabama – 9 juin 201
Une analyse sur le résultat des élections au Royaume Uni, par un auteur dont nous publions souvent les articles touchant le Moyen-Orient, mais qui nous laisse ici perplexes. ASI
Mes sincères félicitations à Jeremy Corbyn et à l’aile sociale-démocrate du Parti travailliste britannique. Vous avez remporté les élections de juin 2017 contre une énorme résistance des pouvoirs établis, même si Theresa May va, pour l’instant, continuer à diriger le gouvernement.
Spectaculairement punie par les électeurs qui lui ont enlevé sa majorité au parlement, l’ont blessée politiquement, Theresa May, s’est maintenue, vendredi, comme Premier ministre britannique, en résistant aux appels à la démission, après l’échec de son aventureux pari électoral, qui rend la difficile tâche de détacher la Grande-Bretagne de l’Union européenne encore plus complexe et incertaine. […]
Source : http://arretsurinfo.ch/le-succes-de-corbyn-va-revitaliser...
Mis en ligne le 10 juin 2017.
19:12 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |