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16/08/2018
deshonneurs

 

 

Déshonneurs :

Le lent assassinat d’Assange et autres nouvelles

 

Pilger écorche vifs les medias pour leur silence sur Assange

 

ICH – 8 août 2018

 

Le cinéaste lauréat du prix Emmy et journaliste d’investigation John Pilger ne prend pas de gants pour qualifier les continuelles tentatives qui sont faites pour mettre fin aux activités de Wikileaks et arrêter son fondateur Julian Assange.

 

Dans cette interview qu’il a accordée à Dennis Bernstein et Randy Credico, Pilger parle de la santé gravement détériorée d’Assange et des dangers physiques qu’il encourt pendant cette période d’isolement quasi-total. Il s’en prend vertement aux médias occidentaux pour leur silence et leur alignement sur les positions gouvernementales et il parle aussi de la marginalisation et des poursuites judiciaires dont il est l’objet, alors même qu’ils ont collaboré avec Wikileaks et en ont rçu la matière de maints articles brûlants de grande envergure. L’interview fait partie d’une série nationale d’émissions radiophoniques : « Assange : compte à rebours vers la liberté ». Pilger a été interviewé le 3 août 2018

 

Par Dennis J. Bernstein and Randy Credico

 

DB : John quelles sont les dernières nouvelles que vous ayez sur Julian Assange, sur la manière dont il est traité et sur son état actuel ?

John Pilger : Pour autant que je sache,  son état de santé est stationnaire. Il a besoin de soins médicaux qu’on ne peut recevoir que dans un hôpital. Mais on lui a fait savoir clairement que s’il tentait de s'y rendre, il serait arrêté. Depuis qu’il a été arrêté en 2010, Assange n’a été accusé d’aucun crime. Ce qu’il subit est une persécution absolument sans précédent. Julian pourrait quitter l’ambassade si le gouvernement de son propre pays, l’Australie, appliquait une pression diplomatique normale et légitime en faveur de son ressortissant. On doit se demander pourquoi cela ne s’est pas produit.

Mon propre sentiment est qu’il existe un haut degré de collusion entre les gouvernements autralien, britannique et US, dans le but de faire fermer Wikileaks et/ou de livrer Julian Assange aux Américains. Récemment, la ministre des Affaires étrangères australienne, Julie Bishop, s’est rendue à Londres et à Washington en compagnie de hauts fonctionnaires et a évoqué la question de Julian. Mais ils l’ont fait d’une manière qui ne correspond pas à celle dont un gouvernement digne de ce nom doit représenter ses citoyens. Ces gens se sont contentés d’écouter ce que leur disaient les gouvernements les plus puissants. À Washington, ils ont rencontré M. Pompeo, qui a refusé purement et simplement de discuter d’Assange. Je pense que la collusion vise à obtenir un marché, aux termes duquel Assange pourrait être autorisé à retourner en Australie à condition de fermer définitivement Wikileaks. Oui , je pense que c’est très, très probable.

Or, tel que je connais Julian, c’est là quelque chose qu’il n’est même pas question qu’il envisage. Mais c’est sans doute, oui, une de ces « offres misérables » qui ont été faites à Assange. Il faut savoir que des choses vraiment très curieuses sont proférées par des membres de ces deux gouvernements : le nouveau secrétaire aux Affaires étrangères de Grande Bretagne, Jeremy Hunt, a dit sarcastiquement que la police anglaise offrirait à Julian « un accueil chaleureux » quand il sortirait et qu’il lui faudrait faire face à des accusations sérieuses. Il n’y a pas d’accusation sérieuse. Il n’est accusé de rien du tout.

Hunt faisait-il allusion à un marché déjà conclu avec les États-Unis sur une extradition ? Je ne sais pas. Mais c’est là le milieu où se machinent des choses contre quelqu’un qui a un droit naturel à la justice alors que sa liberté est en cause. Liberté d’expression mise à part, la persécution que subit cet homme est quelque chose qui devrait saisir d’horreur tous ceux qui pensent par eux-mêmes. Si cela ne nous emplit pas d’horreur, c’est que nous avons capitulé sur quelque chose d’infiniment précieux.

DB : Ceux qui devraient être les plus horrifiés sont ceux d’entre nous qui font partie de la communauté du journalisme. John, j’aimerais que vous expliquiez une fois encore pourquoi Julian Assange est un journaliste si important, pourquoi tant d’organes de presse  ont collaboré avec lui et ont fait leurs choux gras des informations qu’il fournissait. Nous parlons ici d’un éditeur et d’un reporter qui a changé l’histoire.

 

Pilger et Assange à Londres en 2011

 

JP : Rien, dans l’époque où j’ai été journaliste, n’a égalé l’apparition de Wikileaks et son impact extraordinaire sur le journalisme. C’est probablement le seul organe de presse qui détienne un record de 100% d’authenticité et d’exactitude. Toutes les révélations de Wikileaks se sont avérées authentiques. Et cela a été fait « sans peur ni faveur ».  Bien qu’elle se soit concentrée sur, mettons, les mails Clinton-Podesta ou sur les archives des guerres d’Irak et d’Afghanistan, l’organisation a diffusé, tous secteurs confondus, des informations que les gens du monde entier avaient le droit de connaître. Elle a diffusé quelque chose comme 800.000 documents sur la Russie, et aujourd’hui on accuse Wikileaks d’être un agent de la Russie !

Le journalisme de Wikileaks a couvert un espace universel et c’est la première fois qu’une telle chose se produisait. En Tunisie, la divulgation des documents Wikileaks a annoncé le Printemps Arabe. Les gens qui ont été en première ligne du soulèvement en Tunisie reconnaissent que c’est Wikileaks qui les a informés de ce que leur gouvernement répressif faisait derrière leur dos. Au Venezuela, Wikileaks a divulgué les télégrammes qui décrivaient en grand détail comment les États-Unis avaient l’intention de subvertir le gouvernement d’Hugo Chavez. Certains d’entre eux ont été publiés par les médias mainstream… quand ils collaboraient encore avec Wikileaks.

Les e-mails Clinton-Podesta, qui semblent avoir empli de ressentiment un certain nombre de personnes, ont été publiés dans le New York Times. Ces e-mails montrent le rôle-clé que Hillary Clinton et la Fondation Clinton ont joué dans le soutien à l’extrême jihadisme au Moyen Orient. C’était un élément d’information d’une grande importance pour que le public sache et comprenne ce qui se passait. En faisant cela, Wikileaks a rendu au public mondiall un service extraordinaire, non sans se faire par là quelques ennemis très sérieux.

Randy Credico : Les gens oublient parfois que, en même temps qu’un journaliste, Julian Assange est aussi un être humain. Vous le connaissez depuis longtemps. Pourriez-vous nous donner votre perception du genre de personne qu’est Julian Assange ?

JP : Julian est un individu à principes. Le fondement moral de Wikileaks est quelque chose de très important pour lui. Quand il a mis sur pied Wikileaks, il a écrit que toute l’idée de transparence, de faire honneur au droit de savoir des gens, était le but central du site. Il ressent cela très profondément. Toute tentative de faire un marché avec Julian pour fermer Wikileaks se heurtera sans aucun doute à sa résistance. En tant que personne, Julian est un homme très intéressant. Il a beaucoup lu. Il a étudié la physique. Il a un vrai sens de l’humour et j’ai souvent ri aux éclats avec lui de situations que d’autres auraient pu juger trop sinistres pour être même discutées. Son humour noir fait partie de son équipement de survie. Il est de toute évidence incroyablement résilient. Personnellement, je ne serais pas capable d’endurer ce qu’il a souffert, surtout ces dernières années. Mais tout cela se paie et sa santé continue de se détériorer. Ses proches en sont sont extrêmement préoccupés.

 

Turnbull, sourd aux appels en faveur d’Assange.

 

Dans une lettre au Premier ministre australien Malcolm Turnbull, le père de Julian, John Shipton, a écrit : « Je demande au Premier ministre de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que Julian rentre chez lui, avant que la situation devienne une tragédie irréversible. » C’est pourquoi ceci est une si urgente affaire de droit à la justice d'un être humain, en même temps qu’une affaire du droit à fonctionner d’un organe de presse et de notre droit à recevoir l’information qu’il donne. Il y a sept ans d’ici, le Premier ministre actuel disait que quand un citoyen australien est menacé de cette manière, le Premier ministre a le devoir de réagir. C’était Turnbull avant qu’il devienne Premier ministre. À présent, le gouvernement australien de Turnbull joue son rôle habituel de 51e état des USA. C’est une véritable honte.

RC : Qu’en est-il de Theresa May et du gouvernement britannique ? Subissent-ils eux aussi des pressions des États-Unis ou y a-t-il des raisons internes pour qu’ils veuillent réduire Julian Assange au silence ?

JP : Tout se résume à la relation avec les États-Unis. L’Australie a une relation presque totalement servile avec l’Amérique : la structure de sa sécurité nationale, presque toute sa vie universitaire et certainement la quasi-totalité de ses médias sont intégrés au système US. Ce n’est pas tout à fait le cas pour la Grande Bretagne. Depuis la perte de son empire, à la fin de la Deuxième guerre mondiale, la Grande Bretagne a très fortement tenu à jouer au moins le second rôle derrière le nouveau pouvoir impérial. Dans beaucoup de parties du monde, elle est toujours le plus gros investisseur, par le biais de ses groupes d’affaires. Mais elle règle son pas sur celui des USA pour l'essentiel de sa politique étrangère. Il est intéressant de voir la corruption que cette espèce de relation génère. On a su, par exemple, que le ministère public de la Couronne a essayé d’empêcher les Suédois d’abandonner les poursuites entamées contre Julian sur des accusations bidon d’agression sexuelle. Londres a exercé de fortes pressions pour qu’elles ne le soient pas.

Julian est également perçu comme quelqu’un qui défie un système et ça, ce n’est tout simplement pas acceptable. Le ministère public de la Couronne a voulu que cette affaire perdure, alors même que le mandat européen émis par les Suédois aurait dû être abandonné en 2013. Quand Julian, l’année dernière, s’est présenté à une enquête sur cautionnement, cela a tourné à la honte absolue. La juge a décrit les conditions dans lesquelles il vit comme s’il s’agissait de vacances un peu prolongées. Ce qui n’a pas transpiré, c’est le conflit d’intérêt où baignait toute l’affaire : le mari de la juge tripatouille jusqu’aux cheveux dans l’establishment anglais de sécurité nationale et avait, pour cette raison, été nommé dans des documents Wikileaks. Parce que, de tous les médias sérieux [s’il en reste, ndt], il n’y a pas un seul qui se donne la peine d’examiner cette chasse aux sorcières contre Wikileaks, pratiquement rien de tout cela n’émerge jamais.

DB : La grande presse portera une responsabilité majeure si Julian est capturé, n’est-ce pas ?

JP : Comme vous le savez, Dennis, les gouvernements réagissent aux pressions des puissants medias. Ce n’est pas souvent le cas, mais quand cela arrive, les gouvernements changent de ton. Il n’y a eu aucune pression des médias aux États-Unis, en Grande Bretagne ou en Australie et pratiquement nulle part ailleurs, sauf du fait de programmes comme le vôtre, qui sont en dehors du mainstream. Vous avez absolument raison de dire que la responsabilité des journalistes dans ce qui est arrivé à Julian Assange et dans ce qui pourrait arriver à Wikileaks est indiscutable.

 

 

Je regardais ce matin une étude de Media Lens en Grande Bretagne, décrivant ce que la presse britannique a rapporté sur Julian Assange. Media Lens parle d’un tsunami d’insultes vindicatives personnelles, déversées sur Julian par des journalistes bien connus, dont beaucoup se targuent de libéralisme. Le Guardian, qui se considérait jadis comme le journal le plus éclairé du pays, a probablement été le pire. Les attaques frontales ne sont pas venues du gouvernement mais des journalistes. J’ai récemment décrit cela comme du « journalisme de Vichy », expression qui convient tellement aujourd’hui aux médias mainstream. Ils « collaborent », exactement comme le gouvernement de Vichy, en France, a collaboré avec les occupants nazis.

Jadis, il y a eu des espaces à l’intérieur des journaux mainstream pour la discussion objective, pour que soient mis sur le tapis de véritables griefs et injustices. Ces espaces ont été fermés complètement. Les attaques contre Julian Assange sont l’illustration de ce qui est arrivé aux soi-disant médias libres en Occident. J’ai été journaliste pendant très longtemps et j’ai toujours travaillé dans le mainstream, mais le journalisme que je vois aujourd’hui fait partie intégrante d’un establishment rapace, et les premières cibles de cette rapacité sont Julian Assange et Wikileaks. C’est, bien entendu, parce que Wikileaks produit l’espèce de journalisme qu’ils devraient, eux, produire. En réalité, Wikileaks a mis à honte les journalistes de grand chemin, ce qui explique le caractère profondément personnel des insultes qu’il essuie. Wikileaks a révélé ce que les journalistes auraient dû révéler depuis longtemps.

DB : À l’avocat du New York Times lui-même, il est arrivé de mentionner que si Julian Assange est poursuivi en justice, le Times pourrait bien l’être aussi, en vertu des mêmes lois.

JP : Il pourrait l’être mais il ne le sera pas, parce que le pouvoir ménage le pouvoir. Le New York Times fait partie de l’establishment. La différence avec Wikileaks, c’est que Wikileaks est en-dehors de l’establishment et véritablement indépendant.

DB : Quelle serait l’argument le plus fort que vous auriez à invoquer au nom de Julian Assange ?

JP : C’est très simple. Il s’agit de justice. Dans un prêche célèbre des années trente, le pasteur Niemöller a dit que quand les nazis sont venus chercher les socialistes, il n’a rien dit parce qu’il n’était pas concerné. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, il n’a rien dit parce qu’il ne l’était pas. Et il n’a rien dit quand ils sont venus chercher les juifs, parce qu’il n’était pas juif. Bien sûr, en fin de compte, ils sont venus le chercher, lui. Ce n’est peut-être pas un parallèle précis, mais si on permet que Julian Assange aille aux oubliettes, cela signifiera notre perte à tous. Cela signifiera que nous n’avons pas osé l’ouvrir, que nous n’avons pas osé agir. C’est ce silence, cet assentiment implicite, qui ont permis les grandes atrocités de l’histoire. Si nous permettons que Julian soit escamoté dans un super-trou d’enfer, ce sera une grande atrocité.

DB : Dans les bibliothèques, le silence est d’or. Dans le monde des droits humains, le silence équivaut au meurtre en masse. On dit qu’il ne faut pas crier au feu dans un théâtre bondé pour voir ce qui arrivera. Mais si vous savez que le théâtre est en feu et que vous ne criiez pas, vous êtes responsable de tout ce qui arrive ensuite.

 

 

Dennis J. Bernstein est l’animateur de Flashpoints sur les ondes de Radio Pacifica. Il est l’auteur de Special Ed: Voices from a Hidden Classroom (« Édition spéciale : Voix en provenance d’une salle de classe cachée ».  On peut consulter ses archives audio sur www.flashpoints.neteton peut le joindre à dbernstein@igc.org

Randy Credico est un candidat politique perpétuel, un acteur, un animateur de radio, un militant et l’ex-directeur du Fonds William Moses Kunstler pour la Justice Raciale.

 

Source : http://www.informationclearinghouse.info/49988.htm

Source d’origine : https://consortiumnews.com/2018/08/07/pilger-excoriates-media-on-assange-silence/  (7 août 2018)

 

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

Il y a un précédent célèbre à l’affaire Assange, c’est l’affaire Dolet. Lui aussi, en son temps, a été le plus grand des éditeurs français, le plus novateur, et lui aussi a  fait l’histoire . Jusqu’au bûcher « inclusivement ».

 

 

Un déshonneur chasse l’autre.

 

Yémen : Le massacre des enfants et le déshonneur du silence

 

Ghaleb Kandil – Réseau international –  11 août 2018

Traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal

 

 

 
Encore un massacre au Yémen après tant d’autres massacres depuis plus de trois ans, dans une guerre dont les objectifs ne paraissent toujours pas clairement définis et qui pourrait durer encore longtemps, tout simplement parce que son règlement ne semble pas faire partie des priorités du moment et certainement pas parce que les yéménites ne se sont pas défendus ou n’ont pas su se défendre.

Maintenant que le faux prétexte d’une guerre menée par l’Arabie Saoudite pour restituer la légitimité d’un président illégitime est tombé, remplacé par le prétexte de brider l’hégémonie iranienne dans la région avec la bénédiction des États-Unis et tous les subalternes, on comprend mal comment les corps déchiquetés d’enfants yéménites pourraient affaiblir l’Iran.

 

Des Yémenites creusent des tombes pour les enfants tués lors de frappes aériennes contre un bus à Dahyan dans le nord du Yémen, le 10 août 2018


Au journal du soir du 9 août, le porte-parole du mouvement Ansarullah a parlé de 47 enfants martyrs et de 77 blessés suite au bombardement par les avions de la coalition saoudo-américaine d’un bus scolaire transportant des enfants âgés de moins de 10 ans, lors de son passage dans un marché de la région de Dahyane au nord de Saada [1][2].

Nous traduisons ici le cri de douleur de M. Ghaleb Kandil, sans être sûrs d’avoir réussi à traduire l’étendue de sa juste colère qui est la nôtre et, normalement, celle de toute personne saine d’esprit et de coeur [NdT].

_____________________

 

Nous parlons du Yémen, là où toute parole devient muette devant l’horreur des massacres commis par les avions de la coalition américano-saoudienne contre de pauvres gens, des va-nu-pieds, mais de fiers va-nu-pieds.

Nous parlons du Yémen, là où toute parole perd de son sens devant les petits corps d’écoliers déchirés et déchiquetés par les missiles d’une haine aveugle larguée sur ceux-là qui ont osé refuser leur hégémonie, ceux-là qui ont osé les affronter jusqu’à exceller dans leur résistance et leur résilience.

 

 

L’épopée de la résistance yéménite suscite admiration et respect. Mais elle suscite aussi de l’embarras devant sa persistance en dépit du manque de moyens et du peu de soutien, face à un blocus criminel marqué du sceau d’États petits et grands ; certaines capitales étant criminelles pour avoir organisé cette agression barbare afin d’affamer les Yéménites et les mettre à genoux, d’autres capitales étant criminelles pour avoir couvert les agresseurs assassins ne serait-ce qu’en gardant le silence et en fermant les yeux sur leurs crimes.

En effet, nombre de gouvernements ont témoigné de leur honteuse décadence morale en s’abstenant de réagir, même timidement, devant ces massacres à répétition. Des massacres qui ont pourtant utilisé les dernières armes et munitions sorties des usines américaines, britanniques et françaises et ont transformé le Yémen, au vu et au su du monde entier, en terrain d’essai d’armes nucléaires dites « tactiques » et de toute une série d’instruments de propagation de la mort et des épidémies par mer, par air et par terre : guerre bactériologique, éradication des récoltes et de toutes sortes de plantes et d’arbres, interdiction de la pêche en mer et du transfert de toute nourriture par les ports bloqués.

Mais malgré tous les radars et cuirassés des assaillants massés devant leurs rivages sinueux, les Yéménites arrivent toujours à briser leur siège avec leurs petits bateaux primitifs habitués à chuchoter aux oreilles des vagues pour qu’elles se calment ; ce qu’elles font, accueillant leurs filets et accompagnant leurs pagaies selon une tradition respectée depuis des siècles et des siècles.

Ces gens démunis de tout ne s’agenouilleront pas. Collés à leur terre rocailleuse depuis la nuit des temps, ils teintent leurs habits de la couleur de ses poussières qui s’enfoncent dans les pores de leur peau brunie, tandis que leurs pieds nus la foule comme s’ils traversaient un champ fleuri. Et aujourd’hui, les pieds nus de ces amoureux de leurs montagnes et de leurs chemins escarpés s’acclimatent avec les pierres colorées du sang versé par des criminels de guerre venus jouer aux plus forts en usant des technologies les plus récentes pour tirer sur un bus scolaire, transformé en mare de sang.

Dans leur communiqué militaire, ils disent avoir ciblé les ingénieurs et les lanceurs de missiles balistiques, mais manque le mot « futurs » pour que ce communiqué corresponde à la vérité. Car il est certain que parmi les enfants yéménites, assassinés dans ce bus, se trouvaient quelques-uns qui seraient devenus, dans une quinzaine d’années environ, des ingénieurs en missiles balistiques conçus pour défendre leur patrie contre les tyrans agresseurs, les repousser et les écraser.

C’est donc la même logique de la rhétorique sioniste justifiant l’assassinat des enfants palestiniens afin d’éviter la confrontation avec leurs pères, leurs frères adultes parmi les « Fedaiyine » et les héros des champs de bataille. La signature saoudienne, reconnaissant avec arrogance cette agression, n’est là que pour exécuter l’ordre reçu par les véritables acteurs du massacre : les États-Unis, Israël et les membres de l’OTAN associés à ce crime.

Mais le sang des enfants est indélébile. En terre yéménite et sur ses montagnes pousseront des forêts de bras prêts à se battre ; puisque, de l’Océan au Golfe, il est peu probable que ceux qui sont restés silencieux sur tous ces crimes, leurs fronts  marqués du stigmate du déshonneur, se mettent à parler alors que les pétrodollars, trempés du sang de ces enfants, continuent à affluer dans les poches des dirigeants, des fonctionnaires, des scribes et orateurs. Les montagnes finiront par parler tandis qu’ils continueront à se taire, car le pétrole lie les langues et empoisonne les esprits. Mais le scandale s’amplifie et leur prostitution se découvre devant les rêves brûlés d’une enfance trahie dans son bus scolaire, devant les petits corps déchiquetés en prévision du festin de partage de sordides intérêts.

Sont marqués du même stigmate du déshonneur tous ceux qui les ménagent en bégayant de peur, et tous ceux qui échangent la morale et les valeurs contre l’argent et la bienveillance des Saoudiens en inventant des prétextes, tantôt au nom d’un prétendu réalisme, tantôt au nom d’une arabité qu’ils ont assassinée et dont leurs élites ont bu le sang lorsqu’elles se sont tues sur les massacres des Yéménites.

Quant aux pédants bavards sur les droits de l’homme, ils sont les professionnels de la négation de ces mêmes droits et, par leur odieux silence sur ces crimes, ils ne font que tuer toute personne humaine arabe sur toute terre arabe.

Vous les complices silencieux… les massacres des enfants du Yémen révèlent votre scandale, le scandale de votre asservissement aux réseaux du renseignement et de l’esclavagisme mondial des Temps modernes, lequel recrute des leaders d’opinion pour des armées d’esclaves. Des armées d’esclaves destinées à couvrir des criminels assassins de millions de gens et motivées par la haine du moindre souffle de liberté, du moindre râle de protestation, sortis de la gorge d’un enfant immolé ou d’une mère blessée.

En conséquence, le sang yéménite triomphera de vos monstres métalliques, de vos cœurs de pierre et de vos esprits diaboliquement criminels. Les enfants du Yémen vous poursuivront dans vos chambres à coucher et vos horribles cauchemars. Ils finiront par écraser vos prétextes fallacieux et vos gueules « pétrolisées » [3].

Ghaleb Kandil

_________________

 

Notes :

[1] [Al-Manar / Massacre des élèves au Yémen : la coalition saoudo-US paiera le prix. La France est-elle complice ?]

[2] [L’Express / Yémen: au moins 29 enfants tués dans une attaque, l’ONU veut une enquête « indépendante »]

[3] D’autres traductions sont possibles.

 

Source : https://reseauinternational.net/yemen-le-massacre-des-enfants-et-le-deshonneur-du-silence/

Source d’origine : http://www.neworientnews.com/index.php/news-analysis/62844-2018-08-10-07-41-12

 

Ghaleb kandil est le Directeur du Centre d’études New Orient News (Liban)

 

Quand on aime (le déshonneur) on ne compte pas

 

Venezuela : Le drone médiatique explose en plein vol

 

Romain MIGUS – Le Grand Soir – 8 août 2018

 

 

 

Le 5 août 2018, lors de la commémoration du 81e anniversaire de la Garde Nationale Bolivarienne, deux drones chargés de C4 furent interceptés par les services de sécurité vénézuéliens. L’objectif de cet attentat : éliminer le président Nicolas Maduro et de hauts fonctionnaires de l´État. La tentative de magnicide échoua et provoqua l´ire de tout le système médiatique.

Pour parler de l’attentat, tous les médias français utilisèrent le conditionnel, comme si cela relevait d´une invention du gouvernement bolivarien. Le premier jour, certains mirent même en doute l´existence des drones explosifs au prétexte qu’il n’y avait aucune image disponible.

Argument curieux s’il en est, puisque le lendemain de l´attentat au Venezuela, un autre drone fut empêché de survoler le Fort de Brégançon, lieu de villégiature du président Macron. Malgré le fait qu´il n´existe pas d’image du drone en question, aucun média ne questionnera, cette fois-ci, la communication de l´Élysée.

De la même façon, durant l´investiture d´Ivan Duque à la présidence de la Colombie, prévue le surlendemain, les autorités de ce pays avaient formellement interdit le survol de drone dans toute la zone, sans que cela ne soulève aucun questionnement médiatique.

Lire la suite…

 

Source : https://www.legrandsoir.info/venezuela-le-drone-mediatique-explose-en-plein-vol.html

 

 

Hashima – Histoire brutale et « île la plus hantée du monde »

 

Andre Vltchek – I.C.H. – 8 août 2018

 

 

Voulez-vous voir l’île la plus sinistre qu’il y ait sur terre – Hashima (également connue sous le nom de Gunkanjima, « Île Navire de guerre » – qui est située à 30 minutes à peine, en hors-bord, du port japonais historique de Nagazaki ? Maintenant, vous pouvez. Il suffit de réserver en ligne, de payer l’équivalent de 40 dollars US et de monter sur un de ces yachts lisses et élégants appartenant à Gunkanjima Concierge ou à quelque autre compagnie.

Faites-le et vous verrez l’île, qui a l’air d’une monstrueuse épave abandonnée ; d’un navire coulé et hanté.

 

 

Vous naviguerez alentour. Il vous sera même permis de débarquer et de parcourir quelques centaines de mètres sur un sentier clôturé. Des guides-surveillants vous laisseront prendre quelques photos.

Mais ce sera tout. Pas question de sortir du sentier. Pas question de traînasser à l’arrière. Et, s’il vous plaît, pas de « questions provocatrices » !

Les guides sont bien entraînés à « vous distraire », à vous dire juste à quel point l’île est « hantée » et comme elle « était « vibrante » dans le passé.

Mais s’il vous venait à l’esprit de défier leurs règles écrites et implicites, ils surgiraient aussitôt à vos côtés. Ils vous réprimanderaient même bruyamment. Soudain, ils deviendraient très grossiers.

 

 

De quoi ont-ils peur ? Qu’est-ce qu’ils cachent ? Qu’est-ce qui s’est réellement passé dans cette île ?

Les vraies horreurs du passé ne vous seront jamais révélées. Tout ceci concerne la Deuxième guerre mondiale et le Japon est toujours en plein déni.

Un guide japonais (destiné aux visiteurs qui parlent le japonais) tout comme l’enregistrement électronique soigneusement préparé pour les anglophones vous donnera d’innombrables détails sur la géographie de l’île et vous racontera des chapitres non controversés de son histoire, mais à peu près rien sur la terreur et le travail forcé auxquels y ont été soumis les Coréens et les Chinois pendant la Deuxième guerre mondiale.

 

*

 

Le 6 juillet 2015, le Guardian publiait ceci :

 

« L’UNESCO a décidé d’accorder le statut d’héritage de l’humanité à plus de 20 vieux sites industriels au Japon, après que les responsables du pays aient accepté de reconnaître que certains d’entre eux ont utilisé des travailleurs forcés Coréens avant et pendant la Deuxième guerre mondiale.

Les sites de la 23e période Meiji (1868-1912) abritent toujours des mines de charbon et des chantiers navals, dont le Japon dit qu’ils ont contribué à son passage de la féodalité à une économie moderne en plein essor.

La Corée du Sud, cependant, s’est opposée à la candidature au statut d’héritage mondial de l’humanité, à moins qu’il soit clairement fait état des ±60.000 travailleurs qui ont été forcés de travailler sur 7 de ces îles, y compris l’île-charbonnage de Gunkanjima, pendant l’occupation coloniale de la péninsule coréenne par le Japon, entre 1910 et 1945. »

 

Une opposition semblable a été exprimée par la Chine (RPC).

La question du travail forcé et le refus obstiné de Tokyo de la reconnaître ont retardé l’inscription des sites par l’UNESCO sur ses listes. Cependant, en 2015, le Japon a cédé, et sa délégation à l’UNESCO a déclaré :

 

« Le Japon est prêt à adopter des mesures permettant d’établir qu’il y a eu un grand nombre de Coréens et d’autres qui ont été amenés contre leur gré et forcés de travailler dans des conditions très dures pendant les années 1940 sur certains de ces sites. »

 

Les sites, comprenant la célèbre île Hashima/Gunkanjima, ont fini par obtenir le statut d’héritage mondial de l’humanité. En échange, la Corée et la Chine se sont attendues à ce que le Japon rappelle les souffrances de leurs peuples pendant l’occupation et la Deuxième guerre mondiale. Les sites où les travailleurs forcés ont été enfermés étaient supposés afficher clairement des explications détaillées. Mais, comme dans tant d’autres cas liés à son histoire sombre, le Japon n’a rien fait pour respecter sa part de l’accord conclu. Avec le statut d’héritage mondial de l’humanité, il a reçu ce qu’il voulait ; il n’a pratiquement rien donné en échange.

 

 

En mai, j’ai passé trois jours à Nagasaki, en visite chez mon ami l’éminent historien australien de gauche Geoffrey Gunn.

Il y a des années que je viens dans cette ville, en quête de réponses à une myriade de questions relatives au passé complexe du Japon et de l’Asie.

Le passé de Nagasaki les a toutes : une grande culture japonaise ancienne, les chrétiens et leur persécution, les commerçants hollandais et leur colonie, une vibrante minorité chinoise. Nagasaki a toujours été une des villes les plus « ouvertes » du Japon, par choix ou par force. Mais c’est là aussi qu’ont été construits les navires de guerre, là aussi que des esclaves en grand nombre ont été amenés des territoires occupés, et c’est là aussi que les USA ont largué la seconde bombe atomique à la fin de la Deuxième guerre mondiale.

Vue du toit du Musée Préfectoral d’Art de Nagasaki, la baie est toujours parsemée de « reliques » de cette Deuxième guerre. Au bord de l’eau, il y a une énorme grue, autre fragment de site industriel faisant partie de l’héritage mondial de l’UNESCO. La grue appartient aux  chantiers navals Mitsubishi, qui produisent et réparent toujours depuis des décennies les navires militaires du Japon.

« Officiellement, le Japon n’a pourtant pas d’armée » ai-je dit sarcastiquement, « mais regarde, il possède ces énormes navires de guerre, amarrés de l’autre côté de la baie. »

 « Tu as de la chance. Ils viennent juste d’arriver, » dit Geoff. « Ces docks ont joué un rôle extrêmement important dans le passé. Les mines de Gunkanjima aussi appartenaient à Mitsubishi. Ils en ont extrait du charbon et ont construit certains de leurs plus gros navires de guerre ici, à Nagasaki. »

Pendant le reste de la soirée, nous avons discuté du refus bizarre des Japonais de reconnaître le passé. Même aujourd’hui, plus de 70 ans après la fin de la guerre, ces questions restent un tabou : le génocide commis contre les Chinois et les terribles crimes contre les Coréens.

Souvent, quand le passé est évoqué, le peuple japonais, célèbre pour sa politesse, devient défensif, même agressif.

 

*

 

En 2015, le Japon a commencé à littéralement faire chanter l’UNESCO, interrompant temporairement le paiement de ses contributions, après que l’Agence pour l’Éducation, la Science et la Culture des Nations Unies ait inscrit les documents relatifs au Massacre de Nankin de 1937 à son programme « Mémoire du Monde ». Certes, les fonds ont fini par être débloqués, mais le message est passé, clairement et manifestement.

Ce refus obstiné d’affronter les horreurs de son passé enferme de plus en plus le Japon dans l’étreinte mortelle de l’Occident, celle des États-Unis en particulier, et l’éloigne de plus en plus de relations potentiellement amicales avec le reste de l’Asie du Nord, en particulier la Chine.

Après la Deuxième guerre mondiale, le soi-disant Procès de Tokyo, supervisé par les USA (également connu sous le nom de Tribunal Militaire International pour l’Extrême-Orient [IMTDE]) a été clairement destiné à punir quelques rares individus, tout en maintenant le système industriel, économique et politique japonais dans sa forme d’origine, de sorte qu’il puisse servir les intérêts de l’Occident. Après le procès, le Japon a été autorisé à reconstruire et à rejoindre le camp occidental dans sa politique agressive à l’ égard de l’Asie du Pacifique. Il a joué un rôle significatif dans la brutale guerre de Corée, au cours de laquelle l’Ouest a massacré des millions de Coréens.

« Le Japon moderne n’a pas de politique étrangère » m’a dit un jour l’universitaire et analyste politique irlandais David McNeal, qui vit à Tokyo. « Il suit strictement le diktat US. La même chose vaut pour sa couverture médiatique des événements internationaux ».

David ne se fait pas d’illusions sur l’attitude du Japon vis-à-vis de son histoire :

 

« Ils sont en train de réécrire les livres d’histoire officiels ; ils sautent pratiquement la Deuxième guerre mondiale, à laquelle ils consacrent huit pages… Le nationalisme est en hausse… Il y a tellement d’autocensure dans les médias japonais, maintenant. Et le gouvernement publie des « directives », comme le soi-disant « Livre orange » par exemple : comment traiter tout ce qui est « contagieux »… ou tout ce qui a trait à l’histoire. Il y a des instructions aux écrivains et aux traducteurs, comme : “ne jamais utiliser l’expression Massacre de Nankin, excepté quand vous citez des experts étrangers”. Ou, sur le Sanctuaire de Yasukuni : ne jamais utiliser le mot “controversé” à son propos. Il nous est interdit également d’écrire sur les “esclaves sexuelles” de la Deuxième guerre mondiale. »

 

Plus le Japon devient ignorant de son passé, plus il semble détester fortement ses anciennes victimes, la Chine et la Corée. Selon un sondage du Pew Research Center (2017), 83% des Japonais ont une opinion défavorable de la Chine. La Corée ne s’en tire pas mieux. Or, les deux pays (RPC et RC) laissent de plus en plus visiblement le Japon derrière eux sur le plan économique et, dans le cas de la Corée du Sud, pour le standard de vie. La réaction de Tokyo : se rapprocher de plus en plus de l’Occident et adopter une attitude de plus en plus agressive à l’égard des deux pays communistes, la Chine et la Corée du Nord.

 

*

 

Mais revenons à l’île Navire de Guerre… Vous payez et vous montez à bord. Aussitôt, avant même que le bateau quitte Nagasaki, vous êtes bombardé par une propagande outrancière sur « l’esprit samourai » du Japon et de la région de Nagasaki en général.

Dès le départ, vous êtes soumis à un contrôle continuel. Si vous vous levez de votre siège, quelqu’un fond sur vous : « Où allez-vous ? » Vous voulez changer de siège ? Vous ne pouvez pas vous asseoir là. » Les guides (ou appelez-les gardiens) vous parlent de façon extrêmement grossière : leur anglais est primitif et leur obsession pour toutes sortes de règles et procédures est fondamentaliste.

Un vieux type qui est visiblement là pour jouer le rôle du propagandiste en chef n’en finit pas de crachoter des éclaircissements dans un micro. Sa voix est amplifiée par un haut-parleur et sa prestation tourne vite  à la diarrhée verbale agaçante et ininterrompue. Il n’y a ni espace pour la réflexion ni temps pour respirer, moins encore pour poser des questions sérieuses.

S’il lui arrive de s’arrêter, une médiocre vidéo surgit à l’écran. Qui diffuse ensuite les pubs pour la bière Kirin.

Le yacht vogue vers le lieu où des milliers de travailleurs forcés ont été détenus, où beaucoup sont morts, où les femmes ont été soumises à l’esclavage sexuel. Mais le cirque continue. Pas de réflexion. Pas de repentance.

 


Sur l’île, je refuse de suivre le groupe. Je traîne en arrière, essayant d’éviter le bruit assourdissant et le troupeau des touristes. Évidemment, je me retrouve très vite aux prises avec deux « guides », qui tentent de me rabattre sur le reste du bétail.

Je les ignore.  Je continue de filmer.

Ils deviennent agressifs. L’un d’eux me crie : « Vous êtes au Japon. Obéissez aux règles. »

Je continue de filmer.

Je ne suis pas venu ici pour qu’on m’aime. La raison de mon voyage est simple : voir si le gouvernement japonais respecte le marché qu’il a conclu avec l’UNESCO, la Corée et la Chine, s‘il marque et commémore les sites où des travailleurs forcés ont été déportés et jetés dans une existence et des travaux inhumains et où beaucoup sont morts.

Je n’ai rien trouvé de tel : ni information ni commémoration !

De retour à Nagasaki, je suis allé demander des brochures expliquant le passé. Pas de brochures de cette sorte. Les organisateurs de la visite de l’île n’avaient aucune idée de ce que je leur demandais.

Plus tard, le jour suivant, le professeur Gunn m’a emmené dans un petit musée géré par des Coréens de l’endroit, où on commémore les atrocités qu’a fait subir le Japon aux peuples coréen et chinois.

Gunkanjima : île-fantôme qui ressemble, au moins de loin, à un puissant navire de guerre, île parsemée de hauts bâtiments aujourd’hui sans portes et sans fenêtres, île où des milliers de mineurs devaient descendre très bas dans les fosses, certains volontairement, d’autre sous la contrainte, île où beaucoup de gens ont vécu et où beaucoup sont morts. Gunkanjima : endroit unique et mystérieux, à sa manière à la fois symbolique et terrifiante.

 

Andre Vltchek est philosophe, romancier, cinéaste et journaliste d’investigation. Il a couvert les guerres et les conflits dans des douzaines de pays. Trois de ses derniers livres sont Revolutionary Optimism, Western Nihilism, un roman révolutionnaire : Aurora, et un best seller politique Exposing Lies Of The Empire. On peut voir ici ses autres livres. Et regarder Rwanda Gambit, son documentaire sur le Rwanda et la RDCongo, ainsi que son dialogue filmé avec Noam Chomsky “On Western Terrorism”. Vltchek travaille actuellement en Asie Orientale et au Moyen Orient. On peut le joindre via son site web

Source : http ://www.informationclearinghouse.info/49997.htm

 

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

Mais le temps passe et la roue tourne…

 

Kim Jong Un visitant un élevage de silures.

 

On aura compris que les valeureux du camp impérialiste se sont ménagé, dès 1945, un abcès de fixation leur permettant – indéfiniment si possible – toutes les interventions qu’ils veulent en Asie… Les Japonais ne peuvent espérer se sortir de cette chausse-trape qu’en se débarrassant de leurs dirigeants corrompus (autant que les nôtres et ce n’est pas peu dire).

 

On peut lire et voir aussi :

 

http://www.businessinsider.fr/us/hashima-island-in-skyfall-2012-11

 

ainsi que…

 

Un film coréen de Ryoo Seung-Wan : “The Battleship Island”

 

 

Pour plus d’infos : https://www.cine-asie.fr/2017/06/14/battleship-island-trailer-nouveau-film-realisateur-agent/

 

 

 

Note à la communauté des lecteurs d’Information Clearing House

 

Nous sommes occupés à chercher un nouveau système de commentaires, parce que nous avons épuisé toutes les options susceptibles d’empêcher les continuelles attaques et chamailleries par des trolls dont l’intention est de faire passer notre site web et notre lettre d’information pour antisémites, antiaméricains, pro-fake news russes.

Nous ne pouvons plus nous permettre de consacrer autant d’heures, chaque jour, à tenter d’obtenir que les gens se comportent comme des personnes préoccupées par ce qui arrive aux autres, alors qu’elles ne cessant de couvrir d’insultes et d’hostilités les autres membres de la communauté ICH.

Dès que nous aurons trouvé un système adéquat, nous restaurerons la fonction « commentaires ».

Nous vous prions de nous aider à diffuser cet article d’ICH via vos comptes sur les réseaux sociaux et de poster des liens vers cet article en provenance d’autres sites web. Nous ferons ainsi un meilleur usage de notre temps qu’en essayant d’empêcher que notre système de commentaires se retrouve noyé dans la malveillance.

Merci de continuer à nous soutenir.

Paix et joie.

Tom Feeley

 

 

Il était temps ! Plus tard, il sera trop tard.

 

Iran : Ahmadinejad appelle le président Rohani à démissionner

 

Réseau Voltaire – 9 août 2018

 

 

 

L’ancien président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, actuellement en résidence surveillée, a appelé dans une vidéo — diffusée via son compte Telegram — à la démission de son successeur, cheikh Hassan Rohani.

Le président Rohani avait réagi au retrait US de l’accord 5+1 (JCPoA) en assurant qu’il maîtrisait la situation. Mais c’est le contraire qui s’est passé : son gouvernement avait tout misé sur un rapprochement économique avec Washington et avait liquidé le système de contournement des sanctions mis au point par le président Ahmadinejad.

Depuis le début de l’année, la monnaie iranienne s’est effondrée de 60 % par rapport au dollar et le taux de chômage approche les 40 %. Plusieurs services publics ne fonctionnent plus : en de nombreux endroits du pays, l’eau est devenue impropre à la consommation, etc.

Des manifestations anti-gouvernementales ont débuté il y a huit mois, en décembre 2017, et se sont progressivement étendues à presque tout le pays. Les mots d’ordre sont d’abord dirigés contre le soutien financier au Hamas et à certaines milices iraquiennes, parfois mais beaucoup plus rarement contre le soutien à la Syrie et au Hezbollah. Les manifestants exigent le départ non seulement du président Hassan Rohani, mais aussi et c’est nouveau du Guide de la Révolution Ali Khamenei.

L’ayatollah Ali Khamenei était entré en conflit avec Mahmoud Ahmadinejad à la fin de son second mandat. Il l’avait qualifié de « mauvais musulman » ; raison pour laquelle, son candidat à sa succession n’avait pas été autorisé à se présenter à l’élection présidentielle.

Mahmoud Ahmadinejad entend poursuivre la Révolution anti-impérialiste de l’imam Khomeiny, mais sans le clergé.

 

Source : http://www.voltairenet.org/article202372.html

 

Les mollahs ont rendu d’immenses services au peuple iranien contre le régime du shah et après, mais mettre Allah au service d’une faction n’est pas une bonne idée.

 

 


Et de tout un peu…

 

La sécheresse étouffe le monde

 

« D’année en année, le climat sur notre planète devient de plus en plus aride. Les climatologues expliquent la diminution des précipitations par un changement climatique mais il y a une autre explication moins évidente, celle de la perturbation du cycle de l’eau suite à une déforestation massive. »

« D’année en année, le climat sur notre planète devient de plus en plus aride. Les climatologues expliquent la diminution des précipitations par un changement climatique mais il y a une autre explication moins évidente, celle de la perturbation du cycle de l’eau suite à une déforestation massive. »

« Les arbres non seulement consomment le CO2 en produisant de l’oxygène mais rejettent aussi dans l’atmosphère l’eau qu’ils reçoivent du sol. S’il n’y avait plus d’arbres, l’humanité s’étoufferait. »

 

Diaporama

https://fr.sputniknews.com/photos/201808091037566700-secheresse-monde-photos/

 

 

Où est-il le temps où un roi de Perse tombait amoureux de son platane ?

 

 

Le contre-ténor argentin Franco Fagioli, dans un extrait du Xerxès de Händel : « Ombra mai fu di vegetabile, cara ed amabile, soave più ».

 

 

Les petits peuples autochtones de Russie :

 

Diaporama

 

https://fr.sputniknews.com/photos/201808091037592481-Russie-petits-peuples-autochtones/

 

 

 

 

 

Avortement et liberté sexuelle

 

Théophraste R – Le Grand Soir – 9 août 2018

 

 

 

J’ai entendu aujourd’hui à la radio que, les sénateurs ayant voté contre, l’Argentine ne sera pas le premier pays d’Amérique latine où l’avortement sera autorisé.

Les journaleux, je ne sais si l’on vous l’a signalé ici (rires), c’est souvent n’importe quoi ! En vrai, l’avortement et, pour bien dire, « l’avortement sans justification » est déjà autorisé dans trois pays latino-américains : Mexique, Guyana et Cuba.

- Cuba ? Alors même que les homosexuels sont emprison...
- Ah non, tu radotes, Gérard Miller ! (1)

Théophraste R. (dit Le Taquin).

NB. Pour ceux qui ont raté le début, voir cet article inusable

 

Source : https://www.legrandsoir.info/avortement-et-liberte-sexuelle.html

 

Bien long pour dire que Gérard Miller est un vendu. On n’est peut-être pas dans le salon de Mme du Deffand, mais c’est ce qui y ressemble le plus aujourd’hui.

 

Le voilà, l’article inusable et sa queue de comète de commentaires :

 

https://www.legrandsoir.info/comment-cuba-revele-toute-la-mediocrite-de-l-occident.html

 

 

 

Outre les « homosexuels emprisonnés à Cuba » selon l’ineffable Miller, il y a aussi les « prisonniers politiques » en Russie  selon une chère amie à nous, qui veut bien reconnaître de l’intelligence à Vladimir Poutine mais pas le statut d’homme d’État exceptionnel, car « quand on a des prisonniers politiques » (sans parler de la chasse au tigre)… Nous, on serait curieux, pour commencer, de savoir qui ils sont. Voulons-nous parier qu’il s’agit (entre autres martyrs) d’Oleg Sentsov ?

 

L'état de santé d'Oleg Sentsov est « satisfaisant » selon les services carcéraux russes

 

https://francais.rt.com/international/53310-etat-sante-doleg-sentsov-est-satisfaisant-services-carc%C3%A9raux-russes

 

 

Macron et Poutine ont évoqué le cas d'Oleg Sentsov au téléphone

 

https://francais.rt.com/international/53294-macron-poutine-ont-evoque-cas-oleg-sentsov-telephone

 

 

Qui est Oleg Sentsov, l'activiste ukrainien condamné pour terrorisme et emprisonné en Russie ?

 

https://francais.rt.com/international/51814-qui-est-oleg-sentsov-activiste-ukrainien-accuse-terrorisme-emprisonne-russie

 

 

 

Car, enfoncé, le cardinal de La Balue !

 

Supplique à Vladimir Poutine

 

Les Grosses Orchades  –  16  août 2018

 

 

 

 

Puisque « l’homme intelligent », a l’oreille de l’immense président Micron, ne pourrait-il profiter de l’occasion d’un de leurs bavardages téléphoniques à bâtons rompus pour lui glisser en douce que nous aimerions – oui, vraiment beaucoup – qu’il envisage (d’ici quelques années) de laisser sortir de ses geôles (oh, pardon !) notre pote Georges (34 ans à ne voir que des matons et des flics).

 

 

 

 

Carlos Latuff se joint à nous depuis déjà une décennie ou deux mais on ne voudrait pas abuser. Oui, d’accord, c’est un « terroriste », pire que les coupeurs de têtes et mangeurs d’enfants. Si, si, d’ailleurs, c’est un garde des Sceaux qui l’a dit. Lequel ? Bof, ils vont et viennent, on ne sait plus…
Pendant que vous y seriez, peut-être aussi Carlos (M. Maduro essaie de son côté, remarquez, après M. Chavez, mais on n’est jamais trop nombreux). D’accord, lui n’est au trou que depuis 23 ans mais théoriquement pour toujours…

 

 

 

 

Et, bon, cher Vladimir Vladimirovitch, quand vous aurez encore l’occasion de piapiater avec votre partenaire US Trump (pourvu, bien sûr, qu’il n’ait pas été éjecté d’ici là par les anti-terroristes), seriez-vous assez bon pour saisir le moment propice à lui transmettre la supplique des crétins du ROW (nous et d’autres), bref, lui dire qu’on voudrait bien revoir, avant qu’ils clamsent de vieillesse en plus des mauvais traitements, notre pote Leonard Peltier (43 ans à l’ombre des principes moraux US du genre séquoias géants).

 

 

 

que même les morts reviennent pour insister…

 

 

 

et notre vieux chum Mumia Abu Jamal (36 ans et des poussières). Terroriste lui aussi, sûrement.

 

 

 

 

Enfin, Monsieur le Président, on sait qu’on exagère, mais… il ne devrait pas vous être impossible de capter pendant que vous y seriez l’oreille de notre PM à nous [« Hé, c’est qui, au fait ? » - « Charles Michel. » - « T’es sûr ? » - « Ces jours-ci, ouais. »], bon, de notre PM à nous, Charles Michel, pour lui demander quand il va se décider à arracher à ses tortionnaires marocains notre compatriote Ali Aarrass, vendu, OUI, VENDU, par l’État belge, à une puissance étrangère, au mépris de toutes les lois belges et internationales.

 

 

 

Ah, zut ! Amnesty International a « suspendu son action ». Pas de chance, Ali ! Ces jours-ci, on a bien eu l’idée de suggérer un échange avec BenAlla : on faisait échapper le bouillant garde rapproché de PerterPan à la justice française, qui a pourtant « une grosse vingtaine d’infractions pénales » à éclaircir à son sujet, et ils nous rétrocédaient Ali. Hélas, encore une fois pas de chance, car plus de monnaie d’échange : Alex est déjà là-bas, bien au chaud et protégé par « la justice », euh… marocaine.

Ces prisonniers politiques ont tous ceci en commun, Monsieur, qu’ils ont été condamnés dans des procès truqués, sur des motifs bidon, à l’exception de Carlos, qui revendique les actes par lui commis – la guerre c’est la guerre ! – mais que la « justice » s’est procuré en le faisant kidnapper par des barbouzes dans un pays lointain, ni plus ni moins que les prisonniers (« extraordinary renditions ») de Guantanamo. Mandats… Demandes d’extradition… Lois internationales… tiens, fume !

 

Monsieur le Président, vous êtes notre dernier recours. Car qui d’autre que vous ? Le Pape ? Le grand Rabbin de La Mecque ? Le Machin ? Hein ?...

 

 

 

Asma al-Assad suit un traitement contre le cancer du sein

 

Asma al-Assad, l’épouse du président Bachar al-Assad, a commencé à suivre un traitement pour soigner un cancer du sein, selon un message émis par la présidence syrienne.

Une tumeur maligne lui a été découverte, mais suffisamment tôt selon le message, également diffusé sur le compte Instagram de la première dame, accompagné d'une photo du couple présidentiel à l'hôpital de Damas. 

 

 

Comme si cette épreuve ne suffisait pas, des parlementaires d'Outre-Manche veulent lui retirer la nationalité britannique. Oh, non, pas ça !!!

 

Source : https://francais.rt.com/international/53259-premiere-dame-syrie-asma-el-assad-suivre-traitemant-cancer-sein

 

Madame, accrochez-vous, battez-vous, on n’a jamais eu autant besoin de votre rayonnement !

 

 

 

 

Mis en ligne le 16 août 2018.

 

 

 

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