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06/07/2018
ete 2018

 

 

Été 2018. Foin de l’actualité sinistre, des Taubira groupies de Varoufakis et découpeuses de Poutine en rondelles ! Ici et aujourd’hui : littérature pure.

 

Une réflexion de Slobodan Despot à propos d’Henry Miller, dans une livraison récente (que nous ne retrouvons plus) de son incontournable Drone de l’Antipresse (« Le colosse de Maroussi […], où ce Boche érotomane new-yorkais nous relie charnellement et mystiquement à nos racines grecques. Le livre où notre civilisation accomplit sa boucle parfaite.» avait-il dit ailleurs) nous a remis en mémoire le temps où La Crucifixion en rose (et Anaïs Nin et le Jean-Christophe de Romain Rolland, jamais compris pourquoi) nous plongeaient dans une déprime sévère. Alors qu’au contraire ce bienheureux colosse n’a pas perdu le pouvoir de nous sortir de n’importe quel marasme…

Or donc, plongés jusqu’aux cheveux dans les souvenirs d’Henry Miller et de sa curieuse relation avec John Cowper Powys, qu‘il finit par aller voir au Pays de Galles après l’avoir cru mort pendant des années, nous nous sommes dit qu’il serait bien de revisiter leur correspondance, ou du moins ce qu’il en existe en français. Et de fil en aiguille…

 

 

 

Quand les grands hommes de lettres s'en écrivaient

 

John Cowper Powys - Henry Miller : correspondance privée

 

Nordine Haddad – Son blog – 19 mars 2016

 

 

Des buses, un soleil féroce, des kilomètres de côtes sauvages.

En 1947, Harper’s Magazine publiait un article intitulé « Sexe et anarchie à Big Sur », pamphlet diffamatoire contre la « colonie Henry Miller ». L’auteur des Tropiques, retranché dans ses Himalayas américains (les montagnes de Santa Lucia), y était épinglé pour ses « pratiques » scandaleuses, ses exhortations immorales, sa philosophie antipatriotique. Harper’s ne fut pas seul à porter l’accusation. De nombreux journaux, à l’époque, évoquaient la « communauté », le gourou Henry Miller vêtu d’une longue robe de chambre, un collier autour du cou, s’inclinant chaque matin devant une idole chinoise, heureux, « buvant frais et pissant chaud », proclamant : « Voici la Californie dont rêvent les hommes depuis des années, voici le Pacifique que Balboa a aperçu, ceci est une terre privilégiée conforme au dessein de Dieu ! ».

 

Big Sur

 

Depuis son retour d’Europe, Miller rêvait plus que jamais d’un « asile de poésie, réaliste, réel, sortir des brumes du monde de la corruption. » Avec le peintre Jean Varda, il s’était baigné dans les sources sulfureuses de Slade Spring. Il avait connu la solitude à Partington Ridge, les serpents, les orages diluviens de la côte Pacifique. L’Amérique, l’autre, n’était plus à ses yeux qu’un désert où hommes et femmes sensibles « gaspillaient leur semence comme des chameaux urinant dans la nuit quelque part en Arabie. »

À Big Sur, en dehors de la rapidité avec laquelle le temps s’écoule, ce qui stupéfiait Miller, c’était « la quantité de saloperie qu’on peut accumuler en un jour. Et ceci est le fait de mes correspondants. » Lettres, manuscrits, chèques, avis de mariage, thèses par douzaines, coupures de journaux, demandes de fonds, de photos, d’autographes, plans pour un monde meilleur, talismans, plateaux décorés, lanternes japonaises, cravates à gogo… « Il n’existe pratiquement rien, avouait Miller, que mes correspondants ne soient en mesure de me fournir. »

Le tri était sévère.

Lire la suite…

 

 

Source : https://nordinehaddad.com/2016/03/19/john-cowper-powys-henry-miller-correspondance-privee/

 

Au diable l’avarice !

(Et du polar en prime)

 

Entretien avec Nordine Haddad, traducteur littéraire, par Dominique Bouchard du webzine « Unwalkers »

 

« Des chroniques noires sans langue de bois », mais avec un « parti pris revendiqué » : telle est la ligne éditoriale de ce webzine pas comme les autres qu’est Unwalkers, dont Dominique Bouchard, alias « Holden », est l’une des chevilles ouvrières. C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai répondu à ses questions.

 

Dominique Bouchard : Le classique pour commencer : je vous laisse vous présenter. Ensuite, si vous pouviez nous éclairer sur le chemin qui mène à la traduction…

Très bien, alors commençons par la traditionnelle fiche signalétique : je suis né à Paris en 1966. Je suis marié et père de deux enfants, passionné de littérature (mais pas seulement !) et je vis depuis quelques années en Seine-et-Marne. Oh, et j’ai traduit (ou écrit) à ce jour plus de quatre-vingt livres…

 

Henry MILLER – John Cowper POWYS

Correspondance privée

Traduite par Nordine Haddad

Criterion, 1994

214 pages

 

La traduction, j’y suis venu un peu par hasard il y a vingt-cinq ans, grâce à l’amitié bienveillante d’un directeur littéraire devenu éditeur, Pierre-Guillaume de Roux, qui dirigeait alors les éditions Criterion. Un type élégant, dans tous les sens du terme, pour qui j’ai toujours eu le plus profond respect, et encore aujourd’hui, bien que je ne me sente absolument pas en phase avec son travail éditorial actuel. Mais nous étions alors au tout début des années quatre-vingt-dix. Je sortais de fac de lettres. J’étais tout jeune. J’avais écrit la première partie d’une biographie consacrée à l’écrivain gallois John  Cowper Powys. Pierre-Guillaume l’a lue et a bien voulu me recevoir pour en parler. Il a tout de suite senti chez moi, je pense, à défaut d’une certaine maturité encore dans l’écriture, une énergie, qu’il a su canaliser en me lançant une sorte de défi : retrouver des lettres inédites d’Henry Miller à John  Cowper Powys pour les croiser avec celle du Gallois, et composer un recueil inédit. J’ai fini par dénicher au Pays de Galles 44 lettres d’Henry Miller totalement oubliées, que j’ai traduites, et on a publié Correspondance privée Henry Miller-J.C. Powys (qui, c’est drôle, sort justement ces jours-ci, soit un quart de siècle après, en Angleterre sous le titre Proteus and the Magician.) Tout est parti de là…

Lire la suite…

 

Source : https://nordinehaddad.com/2016/03/17/entretien-avec-nordine-haddad-par-dominique-bouchard-du-webzine-unwalkers/

 

Mais aussi :

Quand la littérature a rencontré l’espionnage… elle ne s’y attendait certes pas.

(La faute à Philby ?)

 

Dans la précieuse (longue vie à elle !) Powys Society Newsletter de juillet 2014, un nom qui a paru sur ce blog il y a peu, celui de James Jesus Angleton, vient de nous faire a posteriori sursauter.

Quand on connaît un peu la personnalité de John Cowper Powys, on n’arrive pas à imaginer qu’un lien ait pu exister entre ces deux hommes. C’est oublier sans doute combien de centaines de lecteurs – jeunes gens pour la plupart – des deux côtés de l’Atlantique et d’ailleurs ont écrit à Powys et en ont reçu des réponses. C’est oublier à quel point cette génération et la suivante ont eu de savoir-vivre épistolaire. Ne pourront pas nous démentir tous ceux qui, en France, ont écrit et posé des questions aux historiens – pour ne citer qu’eux - Albert Soboul et Henri Guillemin, qui répondaient toujours, tout de suite, à la main, à la moindre sollicitation.

C’était mieux avant ! Sniff, sniff.

 

JCP, l’espionnage et les Nouveaux Critiques

 

Charles Lock, The Powys Society Newsletter n°82

Juillet 2014 – p. 44

 

« La tromperie est un état d’esprit et l’esprit de l’État »

James Jesus Angleton au temps de Yale

 

Le nom de John Cowper Powys peut surgir dans des endroits improbables, mais, dans mon expérience personnelle en recherches et trouvailles inattendues s’étalant sur quelques décennies, j’ai rarement été aussi surpris de le trouver cité comme source d’une épigraphe dans une biographie du tristement célèbre chef du contre-espionnage James Jesus Angleton (1917-1987). J’étais en train de jeter un coup d’œil au James Jesus Angleton, la CIA et le métier du contre-espionnage  (University of Massachusetts Press, inédit en français) de Michael Hollman, non par excès d’intérêt pour Angleton ni, d’ailleurs, pour l’espionnage, mais pour certaines pages sur HD [Hilda Doolittle, ndt] et son amitié avec Norman Holmes Pearson (1909-1975) bibliothécaire distingué et professeur d’anglais à Yale, et espion. Angleton venait de terminer ses études à Yale quand Pearson l’a sélectionné pour travailler à Londres avec l’OSS (Office of Strategic Services) en 1941.

La biographie ci-dessus défend une thèse selon laquelle l’instruction reçue par Angleton à Yale en matière de lecture attentive analytique (« analytical close reading »), telle que la pratiquaient les Nouveaux Critiques, pourrait être liée au développement, chez Angleton, d’un  degré de suspicion cliniquement proche de la paranoïa, qui a conduit à des conséquences politiques catastrophiques.

Cette thèse n’est pas totalement non convaincante et sa présentation est pleine d’intérêt. Dans le Londres du temps de guerre, le frais diplomé de Yale a noué une étroite amitié avec Kim Philby, en qui Angleton semble avoir eu un grand degré de confiance. La divulgation du rôle de Philby pourrait être une explication plus plausible de la manière dont Angleton a conduit les opérations d’espionnage à partir de 1963. De fait, l’argument le plus évident à l’encontre de la thèse qui tient la Nouvelle Critique pour responsable, est qu’Angleton n’a jamais soupçonné Philby. Le chapitre 2 de la biographie de Holzman est intitulé « L’anglais de Yale » et ses vingt-cinq pages peuvent être recommandées à quiconque s’intéresse à l’histoire de la critique littéraire. Son épigraphe (à la page 7), assez banale à l’époque, a acquis une forte ironie rétrospective.

14 janvier 1939

Cher M. Angleton,

Je suis si heureux de vous lire. Je suis très content que vous ayez commencé à écrire pour votre propre compte, et je tiens à vous souhaiter une longue et heureuse vie littéraire.

John Powys

Que ceci soit de John Cowper Powys est confirmé par la description que fait Holzman, dans une longue note (325-6), des remarquables archives déposées à Yale par Angleton l’année où il a obtenu son diplôme (et déménagé à Londres), 1941. Non dépourvu d’ambition littéraire, Angleton avait cultivé les écrivains modernes qu’il admirait le plus ; les archives, déposées quand il avait 24 ans à peine, contiennent des lettres de, entre autres, W.H. Auden, E.E. Cummings, Lawrence Durrell, T.S. Eliot, William Empson, Louis MacNeice, Ezra Pound, Wallace Stevens, William Carlos William et… John Cowper Powys.

Traduction : c. l. pour Les Grosses Orchades

 

NB. La conférence annuelle de la Powys Society se tiendra, cette année du vendredi 10 au dimanche 12 août, au Wessex Hotel, Street, à Glastonbury, Somerset, occasion ou jamais, y compris pour ceux qui n’en seront pas, de lire ou de relire l’hénaurme roman (amputé d’un tiers) Les enchantements de Glastonbury, avec sa double vision du Graal – celle, chrétienne, du Moyen-Âge et celle, païenne, des temps préhistoriques – dans l’irremplaçable traduction de Jean Queval, et de ne pas rater non plus les pages si éclairantes consacrées à ce livre dans John Cowper Powys – Descents of Memory, par le Dr. Morine Krisdottir (pp.251-263).  En anglais of course, pas notre faute !

 

John Cowper POWYS

Les enchantements de Glastonbury

Traduit et préfacé par Jean Queval

Gallimard « du monde entier », 1976

4 volumes.

 

 

Dans une lettre d’avril 1957 à Lawrence Durrell, Henry Miller écrivait à propos de ce livre :

« L’autre jour, j’ai commencé à lire Les enchantements de Glastonbury, de John Cowper Powys. Ma tête a commencé à éclater en lisant. Non, me disais-je à moi-même, il est impossible que n’importe quel homme puisse avoir mis tout ça – tant que ça – sur le papier. C’est surhumain… Le vieux John a empoigné le monde par la gorge. Et amoureusement, d’une main sûre, il en a exprimé jusqu’à la dernière goutte de beauté, de signification, de sens sans objet. »

Krisdottir, op cit, p.263

 

Pour les lecteurs anglophones… et encore ! Qui fera comprendre aux amoureux de la littérature qu’ils doivent prendre des cours de théâtre ou au moins d’articulation ?

 

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Une lettre inédite de Henry Miller

 

Elle est de 1948, adressée à Curzio Malaparte. Oh, qu’il est intéressant de découvrir ce que pensait alors cet Américain de son pays et du rôle par lui joué dans le monde, de tant d’autres choses aussi qui ne nous auraient peut-être pas impressionnés si nous les avions lues quand il les écrivit. Et pourtant…

 

Big Sur, Californie, 28 juin 1948

[Il y a juste 70 ans, NdGO…]

 

Mon cher Curzio Malaparte,

 

Ce fut pour moi une bien agréable surprise de recevoir un exempleaire de La volga naît en Europe, avec une dédicace de votre main. J’ai déjà un exemplaire de Kaputt, que malheureusement je n’ai pas encore lu. Par une curieuse coïncidence, il m’est arrivé de recevoir, pratiquement au même moment que le vôtre, le dernier livre de Cendrars, Bourlinguer, dans lequel je vois qu’il vous consacre un chapitre.

Je suis maintenant en plein milieu de votre livre et trouve difficile de le poser. Je ne connais aucun correspondant de guerre écrivant en anglais qui ait votre approche poétique. Un Américain du nom de Steele a écrit quelques bonnes choses, mais il reste essentiellement un correpondant. Vos passages sur l’évacuation des cadavres des soldats russes, ainsi que tout ce que vous écrivez sur le paysage, le climat, l’ambiance des champs de bataille m’a beaucoup impressionné.

J’ai lu avec un intérêt accru votre préface, qui devrait être particulièrement utile pour les hommes politiques américains, mais qui sera probablement ignorée ou mal interprétée. Il est curieux que vous y écriviez que l’Amérique pourra jouer seulement un rôle secondaire dans le prochain conflit. Selon un récent interprète français de Nostradamus (Ruir) c’est précisément ce que Nostradamus avait prédit. Selon cette interprétation, la Russie ne fera qu’avancer, comme Hitler, pour s’emparer de toute l’Europe pratiquement sans aucun effort. Au moment où nous serons disposés à nous battre, ce sera trop tard et nous serons paralysés par nos luttes intestines. Suit une jolie prédiction – du moins pour l’Europe – que je vous laisse le plaisir de découvrir tout seul.

Vous savez que je ne m’intéresse pas à la politique, affirmation qui va vous faire sourire de dérision. J’ai dû également sourire, quand je suis arrivé au début de votre aventure finlandaise. Là, vous m’avez fait penser à Koestler, toujours avide d’expériences pour corroborer ses intuitions. L’écrivain triomphe toujours sur le penseur ou le théoricien. Vos pages témoignent de votre intérêt profond pour l’humanité, malgré l’autre intérêt, presque « théologique » pour la politique, la technique, etc. En lisant ce que vous écrivez sur la campagne de Russie, j’ai le sentiment d’être revenu à des époques anciennes ; vous avez réellement capté la signification sous-jacente de ces guerres mondiales qui n’ont fait que commencer.

Je me demande si vous avez accordé assez d’attention à un aspect découlant de la nature de tous les conflits, passés, présents et à venir, du moins tant que l’Amérique sera là ; à savoir notre politique ondoyante, souvent chaotique à l’égard de la guerre. J’ai toujours nourri la conviction, peut-être naïve, que nous pouvions éviter ces guerres globales, si le reste du monde comprenait clairement où nous sommes, quelle ligne d’action nous voulons suivre et ainsi de suite. Par deux fois nous avons eu de la chance, en attendant jusqu’au dernier moment. Mais là, encore une fois, nous ne savons pas sur quel pied danser. Très peu a été accompli, malgré toutes les tirades  concernant nos grands préparatifs, à moins qu’il n’y ait vraiment des plans secrets dont l’idée m’horrifie. Il me semble que les militaristes européens réagissent à la volatilité de nos agissements. Je suis le dernier à croire qu’une bonne préparation militaire signifie nécessairement la victoire. Mais je crois par ailleurs qu’une attitude morale inébranlable de notre part peut bloquer le conflit. La seule nation qui semble avoir aujourd’hui une politique définie et, je suppose, morale, est la Russie. Mais tout ce que nous faisons ici est la critiquer et la déplorer. Nous ne semblons pas admettre qu’elle puisse être réelle et sincère. Nous n’arrivons franchement pas à comprendre pourquoi les Russes agissent ainsi. Je me réfère surtout à l’opinion publique, ce qui, comme vous le savez très bien, ne signifie jamais grand-chose. La seule chose certaine est que nos politiciens et hommes d’État n’ont pas de vision en général beaucoup plus anticipatrice que les masses. Nous venons tout juste de nommer pour la candidature républicaine un homme d’un calibre presque aussi faible  que notre président actuel (et les Républicains vont presque certainement l’emporter cette fois* !) Si j’étais un Européen, je regarderais cette situation avec alarme et consternation. Les Républicains n’auront rien d’autre à offrir que plus de confusion, d’erreurs et de chaos.

Vous parlez des forces démocratiques en Europe et ailleurs. J’aimerais bien savoir où elles sont. La Grèce ancienne fit des centaines d’expériences démocratiques, du moins c’est ce que nous disent les historiens. Pour moi c’est un mot sans aucun sens, tant que le dernier des hommes ne sera pas pris en considération, tant que nous ne renverserons pas tout le système d’éducation, d’éthique, de moralité basé sur la peur et le besoin, les superstitions et la bigoterie, les traditions et les conventions. Je ne connais aucun parti dont le programme annonce cet objectif, et vous ? Il y a une phrase terrible dans un des livres de Balzac que, dans les années trente, lorsque j’habitais Paris, j’avais utilisé comme en-tête de mes lettres : « L’Europe ne croira plus qu’à celui qui la broiera sous ses pieds. » Cela a été écrit voilà une centaine d’années. Bien sûr, la métaphysique soviétique est européenne et non asiatique et bien sûr l’Amérique n’est qu’une projection atténuée de l’Europe. Bien sûr l’Asie est également en train de s’européaniser, ou s’américaniser, ce qui est pire, Et le résultat ? Peut-être que Nostradamus a raison, du moins en ce qui concerne la Russie, et Spengler aussi. Ce dernier n’avait-il pas prédit que la Russie de l’avenir serait celle de Dostoïevski ? Cela semble incroyable aujourd’hui, n’est-ce pas ? Mais comme dit la Bible, « l’orgueil va au-devant de la chute ». Je crois que le monde civilisé tout entier est rapidement en train de préparer sa destruction. Nous devrions étudier avec un profond intérêt, me semble-t-il, les raisons pour lesquelles les différentes nations et puissances du jour ne peuvent pas agir différemment de ce qu’elles font. Nous devrions lire ces signes d’impuissance comme les météorologues lisent leurs signes. Et puis baser nos espoirs sur le fait que le climat et le sol sont plus durables que les changements de temps, ce que nous devons toujours garder à l’esprit.

Excusez-moi pour cette lettre involontairement longue. Qu’elle puisse témoigner de la stimulation intellectuelle que votre livre provoque de part en part.

Très sincèrement vôtre,

Henry Miller

 

p.s. Pendant la guerre, j’ai écrit un pamphlet intitulé Murder the murderer (Assassinez l’assassin). J’aimerais vous en envoyer un exemplaire, si vous ne l’avez pas lu, c’est-à-dire si vous souhaitez le lire !

___________________________ 

*Il s’agit du gouverneur de l’État de New York, Thomas E. Dewey, qui sera battu par le président sortant, le Démocrate Harry S. Truman, aux élections de novembre 1948. [NdA]

 

Lettre inédite, traduite en français d’après l’original par Maurizio Serra : Malaparte, vies et légendes, Grasset, 2011 – pp. 568-571.

Note de Maurizio Serra : « Lettre entièrement dactylographiée (sauf la signature et le p.s.) avec la reproductuion d’un tableau signé « Emil ‘46 » en guise d’en-tête […] Nous avons trouvé l’original dans les Archives Malaparte, grâce à la précieuse assistance de M. Noja, que nous remercions. »

 

« Nous devrions étudier avec un profond intérêt, me semble-t-il, les raisons pour lesquelles les différentes nations et puissances du jour ne peuvent pas agir différemment de ce qu’elles font. »

 

Si  Miller avait lu Saint-Just en plus de Balzac, il aurait su depuis plus longtemps encore…

« Un État qui fut libre d’abord, comme la Grèce avant Philippe de Macédoine, qui perd ensuite sa liberté, comme la Grèce la perdit sous ce prince, fera de vains efforts pour la reconquérir ; le principe n’est plus ; la lui rendît-on même comme la politique romaine la rendit aux Grecs, l’offrit à Cappadoce pour affaiblir Mithridate, et comme la politique de Sylla la voulut rendre à Rome elle-même, c’est inutilement ; les âmes ont perdu leur moëlle, si je puis ainsi parler, et ne sont plus assez vigoureuses pour se nourrir de liberté ; elles en aiment encore le nom, la souhaitent comme l’aisance et l’impunité, et n’en con naissent plus la vertu. »

De la nature de la constitution française

On vous l’a déjà servie mais on ne s’en lasse pas.

 

Henry MILLER

Murder the Murderer

Édition originale, 1944

70 pages

 

Maurizio Serra

Malaparte, vies et légendes

Prix Goncourt de la biographie

Grasset, 2011 – Tempus (poche) 2012

641 pages, illustr

 

 

Les caresses aux chats, est-ce que ça compte comme « correspondance » ?

 

 

Mark Twain et George Bernard Shaw

 

 

Et, bien sûr,  même si c’est de l’actualité, pas de la littérature…

 

Dix Français proposent à Netanyahou de prendre la place de Salah Hamouri en prison

 

Gilles Munier – France-Irak Actualités – 3 Juillet 2018

 

Salah Hamouri, avocat français ré-incarcéré en Israël depuis le 23 août 2017

 

Paris, le 28 juin 2018

Monsieur Benjamin Netanyahou Premier ministre

Aux bons soins de Son Excellence Aliza Ben-Noun

Aux bons soins de Son Excellence Aliza Ben-Noun

 6, rue Rabelais

75008 Paris

 

Monsieur le Premier ministre,

 

Nous sommes 10. Nous avons en commun le fait de ne plus être en activité professionnelle. D’origine et d’opinions diverses, nous sommes tous engagés pour que les Palestiniens disposent de leurs droits reconnus par la communauté internationale. Nous sommes tous des militants pour la libération de notre compatriote Salah Hamouri. Nous avons aussi tous en commun d'être attachés aux libertés fondamentales et au respect des droits inaliénables des citoyens qui sont l'essence même de toute démocratie.

De naissance franco-palestinien, né et vivant à Jérusalem, Salah Hamouri, avocat, ne dispose ni de la citoyenneté israélienne ni de la nationalité palestinienne. En droit, il est français. Nous ne pouvons donc rester indifférents à la situation insupportable réservée à notre compatriote qui a été arrêté chez lui le 23 août dernier et placé pour 6 mois en détention administrative sur demande de votre ministre de la Défense.

Aucune charge ne pèse sur lui, aucun procès n’a eu lieu contre lui. C’est une détention arbitraire, illégitime. Cette qualification n’est pas seulement la nôtre : elle est également partagée par les autorités françaises et par l’ONU. A la fin de ces 6 mois de prison vous avez donné l’ordre de prolonger sa peine de 4 mois continuant de la sorte à violer vos engagements internationaux en matière des Droits de l’homme.

Comme si ces 10 mois de prison totalement odieux n’étaient pas suffisants vous avez le 30 juin, date de sa sortie annoncée, décidé de prolonger encore de 3 mois sa détention.

C’est insupportable et inadmissible. Vous le privez de liberté sans raison justifiée et ceci dans un but clair : la volonté de le faire partir de sa terre natale, la Palestine et Jérusalem.

Nous ne pouvons pas non plus laisser sans réagir une telle situation. Nous ne pouvons accepter de voir notre diplomatie, et donc la France, insultée et méprisée de la sorte.

C’est pourquoi nous vous écrivons pour vous faire une proposition.

Salah Hamouri est désormais avocat. Il a fondé une famille. Il a un jeune enfant. Sa détention est sans fondement. Salah Hamouri doit pouvoir construire sa vie d’homme, de mari, de père.

C’est pourquoi en échange de sa libération nous vous proposons de le remplacer dans sa prison. Nous sommes 10 Françaises et Français. Nous avons un âge certain. Nous sommes prêts à nous offrir en otages de votre politique illégale et à prendre sa place en prison.

Cet échange devrait vous convenir. Il ne serait pas de votre décision mais de la nôtre quand bien même nous récusons ce type d’emprisonnement arbitraire.

Nous ne pouvons plus supporter cet acharnement contre Salah Hamouri que nous connaissons bien. Nous ne pouvons plus supporter que notre compatriote soit illégalement, sans causes réelles et fondées, privé d’une vie d’homme jeune. Nous ne pouvons admettre qu’il soit séparé de sa femme et de son enfant de deux ans.

Nous informons les autorités françaises de notre démarche.

Dans l’attente de votre réponse,

Nous vous prions, Monsieur le Premier ministre, de croire en notre farouche attachement à la liberté et au respect du droit.

Monique Cerisier ben-Guiga, sénatrice honoraire ; Claude Léostic, Présidente des ONG pour la Palestine ; Henri Bertholet, ancien député-maire de Romans-sur-Isère ; Robert Clément, ancien Président du Conseil général de Seine-Saint-Denis ; Jean-Jacques Degail, chef d’entreprise à la retraite ; Pierre-Nadir Doumandji, ancien haut fonctionnaire de l’ONU ; José Fort, ancien grand reporter ; Jean-Claude Lefort, député honoraire, beau-père de Salah Hamouri ; André Rosevègue, militant de l’Union Juive Française pour la Paix ; Daniel Voguet, ancien avocat au barreau de Paris.

Source : http://www.france-irak-actualite.com/2018/07/dix-francais-proposent-a-netanyahou-de-prendre-la-place-de-salah-hamouri-en-prison.html

 

Source d’origine : Le blog de René Backmann

 

 

 

 

En Russie : des terres gratuites pour les immigrants

 

Russia Insider – 4 juillet 2018

 

C’est arrivé, finalement : la Russie distribue gratuitement des terres, et pas seulement aux citoyens russes, mais aussi aux immigrants… Les étrangers sont autorisés à posséder de la terre, l’enregistrement de leurs droits de propriété devenant officiel dès qu’ils sont naturalisés citoyens russes.

L’original de cet article a paru sur un nouveau site consacré à la renaissance chrétienne en Russie, qui s’appelle Russian Faith. Leur vidéo d’introduction se trouve ici à la fin de l’article.

Note de l’éditeur : Beaucoup de nos lecteurs ont exprimé le désir de s’installer en Russie. Une famille américaine a déménagé dans un village au sud de Saint Petersbourg. Une autre famille d’Amérique a également déménagé dans un village au nord de Moscou. Des milliers de nos lecteurs ont pris connaissance de notre récent article sur l’achat d’une maison en Russie. Et maintenant, il y a en ligne une vibrante communauté de gens que cela intéresse de déménager en Russie. Si certains de ces aventureux sont à la recherche de terres pas trop chères (ou gratuites !) dans notre pays, cet article-ci leur apporte de bonnes nouvelles. Car c’est arrivé, finalement : la Russie distribue gratuitement des terres, et pas seulement aux citoyens russes mais aussi aux immigrants.

 

Région de Vologda, Russie © Sergey Pyatakov / Sputnik

 

La région de Vologda, au nord-ouest de la Russie va offrir des terres inutilisées à des citoyens russes. Le programme, qui a débuté dans l’extrême-orient du pays, s’est avéré populaire.

Le projet de loi sur les terres libérées de Vologda sera présenté au Parlement régional en septembre pour démarrer, espère-t-on, en janvier. Si on se réfère au programme lancé dans l’extrême-orient russe,  les terres mises à disposition peuvent servir à toute utilisation légale, mais les nouveaux propriétaires ne peuvent ni les louer, ni les vendre ni les donner pendant une période de cinq ans.

Les étrangers peuvent eux aussi bénéficier de cette loi, mais l’enregistrement des droits de propriété définitifs n’est possible qu’après que le bénéficiaire se soit fait naturaliser citoyen russe. Le programme a débuté en juin 2016 pour les populations locales de l’extrême-orient et, en février 2017, il est devenu accessible à tous les Russes.

Vologda fera cadeau de 468.000 hectares de terres inutilisées dans 14 secteurs distants de la région. Elles devront être utilisées pour l’agriculture et l’élevage du bétail.

 

 

La Russie possède environ 43 millions d’hectares de terres agricoles pour les buts qu’elle se propose. Le président Vladimir Poutine a donné le feu vert pour que ces terres soient offertes à des citoyens russes.

 

Vidéo d’introduction de la foi russe

 

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Voilà qui ravirait sans doute le fantôme d’Henry Miller et, qui sait, celui de Nostradamus…

 

 

Enfin, au seuil du « sommet du siècle » il serait inconcevable de sauter le dernier Shamir.Ce qui nous accroche le plus, dans ce papier, c’est l’allusion qu’il fait à la série « American Pravda » de Ron Unz, qu’on ne connaît pas et qu’on meurt d’envie de découvrir. À quand une publication in-extenso (Maria !) ?

 

L'express Singapour- Helsinki

 

Israël Adam Shamir – Entre la plume et l’enclume

Traduction : Maria Poumier – 4 juillet 2018

 

 

 

Singapour, et maintenant Helsinski ! Espérons que le sommet Trump-Poutine va pouvoir se tenir ce mois-ci dans la capitale finnoise, après avoir été invariablement reporté depuis des lustres. Nous avions espéré que les colosses se rencontreraient juste après l’élection historique de Trump, mais cela n’avait pas eu lieu, parce que Trump s’était retrouvé encerclé par la gestapo de Mueller qui l’accusait d’être un agent russe. Cette accusation frivole ressort chaque fois que Trump fait quelque chose qui ait du sens, mais les choses ont changé depuis le sommet Trump-Kim, un évènement dont l’importance grandit de jour en jour avec le recul.

 

Lire la suite…

 

Source : http://plumenclume.org/blog/365-l-express-singapour-helsinski

 

Source d’origine : http://www.unz.com/ishamir/the-singapore-helsinki-express/


Enfin, au moment où les États-Unis amorcent la première reptation de leur entrée en guerre civile, on ne peut que s’interroger avec angoisse sur ce qui en sortira pour les peuples autochtones. Seront-ils en état de saisir aux cheveux l’occasion de se réapproprier une partie – au moins une partie ! – de leur souveraineté ?
C’est le moment de se plonger dans la dernière mise en ligne de Jo Busta Lally, leur indéfectible championne dans l’Hexagone.

 

 

Ce « petit billet », comme elle dit, contient plus de deux ans de travail en lien avec les intéressés.
Faisons-leur savoir, ne fût-ce que par un commentaire,  que leur sort n’intéresse pas qu’eux-mêmes et qu’on suit de loin cette tectonique des plaques de l’histoire en touchant du bois – parce qu’on est superstitieux – pour qu’elle ne les écrase pas.

https://jbl1960blog.wordpress.com/2018/07/04/4-juillet-naissance-dun-empire-sans-terre/

 

 

 

Ça n’en prend pas le chemin, hélas, pour l’Amérique du Sud

La Cour équatorienne ordonne la « détention préventive » de l’ancien président Correa

 

Aucun motif n’est allégué, mais, bien sûr, c’est à cause d’Assange
Et qu’est-ce qu’elle fait sainte Communauté Internationale ?
Elle regarde et se tait.
Ouch ! C’est qu’on pourrait prendre des coups en se mêlant de ces gens qui se disputent…

 

Voir ici l'article de TheDuran en anglais :

 

Source : http://theduran.com/breaking-ecuadorian-court-orders-preventive-detention-of-former-president-correa/

 

 

 

 

Mis en ligne le 6 juillet 2018

 

 

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